Ce n’est pas la première fois que Cuba est pris dans les batailles partisanes et le battage médiatique de Washington.
Source : Responsible Statecraft, William LeoGrande
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Dans le catalogue des combattants de la politique étrangère dans les allées du pouvoir à Washington, il existe un stratagème qui a fait ses preuves : les conservateurs de la bureaucratie militaire ou du renseignement font fuiter des informations compromettantes pour forcer le président (généralement démocrate) à adopter une approche plus conflictuelle avec un adversaire étranger, faisant ainsi dérailler tout effort visant à réduire les tensions. Les alliés des bureaucrates au Capitole accusent immédiatement le président d’être « indulgent » à l’égard de l’adversaire et exigent des mesures plus sévères. Cela fonctionne bien trop souvent.
Le dernier chapitre de cette saga est la « révélation », à la veille du voyage du secrétaire d’État Antony Blinken à Pékin, que la Chine serait en train de construire une « station d’espionnage » et de négocier un « centre d’entraînement militaire » à Cuba. Ces fuites avaient toutes les caractéristiques d’une campagne concertée. Le Wall Street Journal a reçu les scoops, qui se sont succédé rapidement, ce qui a permis à l’affaire de faire la une des journaux pendant plusieurs jours. D’autres médias n’ont eu aucun mal à confirmer immédiatement les informations, provenant également de sources anonymes. (les mêmes ?) Les démentis des gouvernements chinois et cubain n’ont été mentionnés qu’en passant dans la plupart des articles.