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Non, l’antisionisme n’est pas un antisémitisme réinventé, par Sylvain Cypel

Saturday 22 July 2017 at 05:30

Source : Orient XXI, Sylvain Cypel, 19-07-2017

« Nous ne céderons rien aux messages de haine, à l’antisionisme parce qu’il est la forme réinventée de l’antisémitisme ». On ne sait si, par ces mots, le président Emmanuel Macron a simplement espéré gagner opportunément les faveurs de Benyamin Nétanyahou, qu’il accueillait aux cérémonies de commémoration de la déportation des juifs parisiens en juillet 1942, ou s’il a énoncé une conviction plus profonde. Mais dans les deux cas, il a eu tort. Espérer séduire Nétanyahou en cédant à son verbe n’est qu’un leurre — demandez à Barack Obama ce qu’il en pense. Quant au fond, l’assimilation de l’antisionisme à une nouvelle mouture de l’antisémitisme est une erreur funeste. Cette assertion est l’une des clefs de voûte depuis des décennies de la hasbara, la communication israélienne. Et plus Israël s’enfonce dans la domination coloniale d’un autre peuple, les Palestiniens, plus l’assertion « antisionisme égal antisémitisme » est répétée pour stigmatiser quiconque critique cette domination.

En soi, la méthode consistant à délégitimer la critique en démonisant son auteur est vieille comme la politique. Ainsi Joseph Staline et ses émules assimilaient-ils toute critique du communisme soviétique à du « fascisme ». Si les fascistes étaient viscéralement anticommunistes, cela ne faisait pas de tous les contempteurs du régime soviétique des fascistes. Mais les staliniens continuaient à vilipender leurs adversaires, sans distinction, sous ce vocable infamant. Aujourd’hui, un Robert Mugabe, au Zimbabwe, qualifie régulièrement ses adversaires de « défenseurs de l’apartheid ». Que des racistes patentés figurent parmi les dénonciateurs de l’autocrate zimbabwéen est évident. Mais que tous soient des nostalgiques de la ségrégation raciale est une accusation délirante et dérisoire. On pourrait multiplier les exemples.

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Source: https://www.les-crises.fr/non-lantisionisme-nest-pas-un-antisemitisme-reinvente-par-sylvain-cypel/


Source : Le blog Mediapart, Shlomo Sand, 20-07-2017

L’historien israélien Shlomo Sand interpelle Emmanuel Macron sur son discours, tenu en présence de Benjamin Netanyahou, pour la commémoration de la rafle du Vel’ d’Hiv : « L’ancien étudiant en philosophie, l’assistant de Paul Ricœur a-t-il si peu lu de livres d’histoire, au point d’ignorer que nombre de juifs, ou de descendants de filiation juive se sont toujours opposés au sionisme sans, pour autant, être antisémites ? »

Un intéressant papier de Mélenchon, que je reprends pour l’analyse des débats actuels sur la réforme du code du travail, mais aussi sur les propos de Macron sur le Vel d’Hiv – n’y voyez pas du prosélytisme…  🙂

Source : Jean-Luc Mélenchon, 17-07-2017

Crédits photos : Maison blanche (à g.), captures d’écran (à d.)

Puisque décidément le temps du repos n’est pas venu pour moi, je m’installe devant ce clavier pour retrouver la cadence hebdomadaire de mes dictées. Ici je reviens en deux chapitres sur cette étrange semaine. Celle qui a vu le vote des ordonnances sur le code du travail, la reconduction de l’état d’urgence, l’admonestation publique du chef d’état-major des armées, la réception de Donald Trump puis de Nétanyahou et a dessiné une semaine d’abus de pouvoir de toutes sortes.

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Source: http://www.les-crises.fr/cela-ne-sinvente-pas-par-jean-luc-melenchon/


Source : Paul R. Pillar, Consortium News, 11-062017

Le soutien du Président Trump au blocus saoudien frappant le Qatar – et son insulte envers l’Iran après qu’il a subi une attaque de l’EI – révèle un penseur dangereusement creux désireux de jeter de l’huile sur les feux du Moyen-Orient, comme l’explique l’ancien analyste de la CIA Paul R. Pillar

Cet « OTAN arabe » n’a pas duré longtemps, n’est-ce-pas ? La rupture avec le Qatar de la part de certains de ses frères arabes, y compris ses voisins les plus proches, est remarquablement complète, incluant une rupture des relations diplomatiques ainsi qu’un embargo économique et sur les transports sur les transports. Elle reflète des divisions aiguës, non seulement au sein du monde arabe, mais même au sein de la demi-douzaine de monarchies qui constituent le Conseil de coopération du Golfe (GCC).

Le Président Trump serre la main du vice-prince héritier et ministre de la Défense saoudien Mohammad bin Salman le 20 mai 2017. (Capture d’écran de Whitehouse.gov)

La rupture est une réfutation éclatante de la notion, qui était un leitmotiv du récent voyage du Président Trump dans la région, selon laquelle les lignes de conflit significatives dans cette région peuvent être réduites à quelque grandiose opposition simpliste comme le mal contre le bien, les Chiites contre les Sunnites, ou l’Iran contre tous les autres.

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Source: http://www.les-crises.fr/trump-attise-les-feux-de-la-haine-au-moyen-orient-par-paul-r-pillar/


Source : The Nation, Christopher Lydon, le 02-06-2017

Comment les élites de l’ensemble du spectre politique ont sapé notre héritage social, politique et environnemental.

Noam Chomsky. (Illustration par Susan Coyne)

Depuis 50 ans, Noam Chomsky, est le Socrate de l’Amérique, la plaie de notre société, avec ses questions qui nous aiguillonnent. Il ne s’exprime pas dans l’agora de la ville d’Athènes, mais au sein du vaste village mondial en souffrance et maintenant, semble-t-il, en danger.

Le monde en difficulté aujourd’hui frappe à la porte de Noam Chomsky, ne serait-ce que parce que depuis longtemps il a toujours été clair au sujet de la tornade qui arrive. Non pas que le monde sache vraiment quoi faire des avertissements de Noam Chomsky sur les catastrophes en gestation. Rappelez-vous les fameuses hésitations de l’animateur de télévision patricien William F. Buckley Jr., confronté à la colère glacée de Chomsky à propos de la guerre au Vietnam, en 1969.

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Source: http://www.les-crises.fr/noam-chomsky-le-neoliberalisme-detruit-notre-democratie/


Source : The Intercept, Jesse Franzblau, 15-06-2017

Photo: Julio Cesar Aguilar/AFP/Getty Images

Il y a un mois, le journaliste primé Javier Valdez a été extirpé de sa voiture et tué en plein jour près de son bureau à Culiacan, dans l’État du Sinaloa au Mexique. Valdez est le sixième journaliste à être assassiné au Mexique cette année ; son assassinat a soulevé l’indignation et lancé une nouvelle vague de terreur à travers les médias du pays.

Les journalistes ciblés au Mexique ont quelque chose en commun : la volonté de révéler la corruption politique et les liens de l’État avec le trafic de drogue. L’assassinat de Valdez fait suite à une stratégie de meurtres réalisés pour faire taire les messagers qui révèlent la vérité et exposent les dessous de la guerre de la drogue.

Valdez était le cofondateur de Riodoce, le seul journal indépendant toujours actif à Culiacan, qui est le centre du Cartel de Sinaloa et lieu de la violence liée à la guerre de la drogue dans la région. En février, Riodoce a publié un entretien avec un envoyé de Damaso Lopez (El Licenciado), l’ancien bras droit du seigneur de la drogue bien connu « El Chapo » Guzman. Lopez était apparemment en train de prendre le contrôle du territoire du cartel de Sinaloa, face aux fils de Guzman, avant qu’il ne soit capturé par les autorités le mois dernier. Les fils de Guzman ont harcelé Valdez pour ne pas publier l’entretien. D’autres journalistes, proches de Valdez, supposent l’implication des autorités fédérales et de Sinaloa dans le meurtre. A ce jour, il n’y a eu aucune arrestation rapportée dans ce dossier.

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Source: http://www.les-crises.fr/le-meurtre-de-journalistes-mexicains-met-en-evidence-le-role-des-etats-unis-dans-la-violence-de-la-guerre-de-la-drogue-par-jesse-frankblau/


Source : The New Yorker, Dexter Filkins, 09-06-2017

Des combattants dans le district de Sheikh Maqsood d’Alep, en Syrie, en 2013. Photo de Jack Hill / le Times / Redux

Pour la première fois depuis le début de la guerre civile syrienne, les milices soutenues par l’Iran semblent avoir sécurisé un lien routier à partir de la frontière iranienne tout au long de la côte méditerranéenne de la Syrie. La nouvelle voie terrestre permettra au régime iranien de réapprovisionner ses alliés en Syrie par terre plutôt que par voie aérienne, ce qui est à la fois plus facile et moins coûteux.

Le réseau routier, qui débute sur la frontière iranienne avec l’Irak et traverse ce pays puis la Syrie, a été sécurisé la semaine dernière, lorsque les milices chiites pro-iraniennes ont capturé une dernière série de villages irakiens près de la frontière syrienne. La route enchaîne les zigzags à travers les deux pays, mais elle semble donner à l’Iran un accès direct et sans entraves à Damas et au gouvernement de Bachar al-Assad, que les Iraniens ont soutenu depuis l’insurrection qui a commencé en 2011. Depuis lors, les Iraniens ont été le principal soutien d’Assad, en envoyant des hommes, des armes à feu et d’autres matériels par voie aérienne et maritime.

La nouvelle de la percée iranienne provient de fonctionnaires du gouvernement régional kurde, de la région semi-autonome du nord de l’Irak et d’un expert à Washington qui a suivi le progrès des Iraniens. Des responsables kurdes ont informé l’administration Trump des développements.

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Source: http://www.les-crises.fr/liran-etend-son-influence-en-syrie-par-dexter-filkins/


Source : Russeurope, Jacques Sapir, 16-07-2017

La déclaration d’Emmanuel Macron du dimanche 15 juillet, lors de la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv, attribuant à la France la responsabilité de cet acte atroce choque et scandalise. Elle va à l’encontre de ce que dit le droit constitutionnel sur ce sujet. Or, le Président de la République est l’un des garants de ce droit. Elle constitue une faute politique grave et jette au-dessus des moulins une grande partie des principes de notre droit constitutionnel.

Il convient de savoir que le point de la soi-disant « responsabilité » de la France ou de la République dans les actes commis par le régime de Vichy a été souvent abordé. Les ouvrages d’historiographie abondent[1], tout comme les textes envisageant cette question sous l’angle du droit constitutionnel et du droit public. Bertrand Renouvin a écrit sur son blog un texte très clair sur ce sujet[2]. Mais, on ne peut se contenter d’une lecture purement juridique de cette question, même si une telle lecture est, bien sur, importante. Il y a aussi naturellement la dimension politique et émotionnelle d’un tel sujet, qu’avait illustré le magnifique film « Les guichets du Louvre » en 1974[3].

Une faute politique

Il est clair qu’il n’y a nulle continuité entre la République et le régime de fait qui se nommait « Etat Français » et était situé à Vichy. Les textes ici abondent. Il y a bien entendu l’ordonnance du 9 août 1944 qui constate, dans son article 2 que sont « nuls et de nul effet tous les actes constitutionnels législatifs ou réglementaires, ainsi que les arrêtés pris pour leur exécution, sous quelque dénomination que ce soit, promulgués sur le territoire continental postérieurement au 16 juin 1940 et jusqu’au rétablissement du Gouvernement provisoire de la république française »[4]. En fait, le débat en droit constitutionnel porte sur trois choses.

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Source: http://www.les-crises.fr/le-vel-dhiv-et-la-faute-demmanuel-macron-par-jacques-sapir/


Le Temps de la colère, par Chris Hedges

Wednesday 19 July 2017 at 05:34

Source : Truthdig, Chris Hedges, 11-06-2017

Mr. Fish / Truthdig

Le nihilisme et la rage qui balaient la planète ne sont pas engendrés par des idéologies perverties ni par des croyances religieuses moyenâgeuses. Ces forces destructrices prennent racine dans la destruction des traditions sociales, culturelles et religieuses par la modernisation et la société de consommation, dans les tentatives désastreuses de la part des États Unis d’effectuer des changements de régimes, souvent par des coups d’État ou des guerres, et dans l’idéologie néolibérale utopique qui a concentré les richesses entre les mains d’une petite clique d’oligarques corrompus.

Comme l’écrit Pankaj Mishra dans « Le Temps de la colère : une Histoire du présent », ce vaste projet planétaire d’ingénierie sociale a convaincu des centaines de millions de personnes au cours du siècle dernier, « d’abandonner – et souvent mépriser – un monde passé qui avait duré des milliers d’années, et de prendre le pari de créer des citoyens modernes qui seraient laïques, éclairés, cultivés et héroïques ». Ce projet a été un échec spectaculaire.

Alexandre Soljenitsyne a remarqué sarcastiquement que « pour détruire un peuple, vous devez couper ses racines ». Les damnés de la terre, comme Frantz Fanon les appelait, ont été dépouillés de toute cohésion sociale ou culturelle. Ils sont coupés de leur passé. Ils vivent dans une pauvreté écrasante, une aliénation paralysante, le désespoir et souvent la terreur. La culture de masse les abreuve d’images clinquantes, violentes, salaces et ridicules. Ils se lèvent contre ces forces de la modernisation, poussés par une fureur atavique, pour détruire l’univers technocratique qui les condamne. Cette rage s’exprime de multiples façons – le nationalisme hindou, le proto-fascisme, le djihadisme, la droite chrétienne, la violence anarchique et autres. Mais les diverses formes de ressentiment trouvent leur source dans les mêmes puits du désespoir global. Ce ressentiment « empoisonne la société civile et sape les libertés politiques », écrit Mishra et il alimente « un revirement global vers l’autoritarisme et des formes toxiques de chauvinisme ».

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Source: http://www.les-crises.fr/le-temps-de-la-colere-par-chris-hedges/


Source : Proche & Moyen Orient, Richard Labévière, 16-07-2017

Début juillet, la dernière réunion d’Astana aura au moins permis de nouveaux échanges de prisonniers et, surtout, de consolider l’établissement des « zones de désescalade » afin d’élargir la géographie du cessez-le-feu établi après la libération d’Alep en décembre 2016. L’autre cessez-le-feu – conclu en marge du G-20 entre Vladimir Poutine et Donald Trump pour le sud-ouest de la Syrie – constitue une seconde bonne nouvelle. En Jordanie, experts russes et américains se sont mis d’accord sur un mémorandum portant sur la création d’une « zone de désescalade » dans les régions de Deraa, Qouneitra et Soueïda. Enfin, depuis le 10 juillet, un nouveau cycle de discussions a repris aux Nations unies à Genève sous l’égide du diplomate Staffan de Mistura, continuant à porter sur les « quatre paniers » et leur ordonnancement : réforme de la constitution, gouvernement de transition, élections et lutte contre le terrorisme.

Absente de ces différents processus, la diplomatie française se trouve aujourd’hui réduite à une posture d’observation, sinon d’impuissance, dans une région où elle était pourtant un acteur de poids depuis le démantèlement de l’empire ottoman. L’expertise cartographique, une école d’islamologues les plus réputés au monde, une empathie et une connaissance personnelle des principaux responsables et décideurs politiques de la région, avaient pourtant fait de la France l’un des pays les plus écoutés et les plus attendus dans l’Orient compliqué. Désormais, pour reprendre les mots de l’un des principaux ministres des Affaires étrangères de la région : « la France est sortie de nos écrans… » Que s’est-il passé ?

Trois évolutions franco-françaises ont conduit à ce désastre :

1) la mode germanopratine d’un sans-frontièrisme post-kouchnérien, alliée à une morale à géométrie variable des droits de l’homme, s’est imposée comme politique étrangère à part entière de notre pays, où une grande partie de la haute fonction publique est tombée dans une fascination transie de l’école néo-conservatrice américaine. Dans ce contexte, notre diplomatie orientale historique s’est proprement désagrégée au profit de postures ne répondant plus à la défense et à la promotion des intérêts de la France, mais se conformant à des impératifs idéologiques très éloignés des réalités du terrain. Le symptôme le plus spectaculaire de cette évolution anomique aboutit à la fermeture de notre ambassade à Damas par Alain Juppé dès mars 2012.

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Source: http://www.les-crises.fr/il-faut-rouvrir-notre-ambassade-a-damas-par-richard-labeviere/