les-crises.fr

Ce site n'est pas le site officiel.
C'est un blog automatisé qui réplique les articles automatiquement

ENTRAIDE : Traducteur anglais, Stagiaire étude Pétrole, Archives Audiovisuelles

Sunday 2 April 2017 at 05:14

Bonjour

Nous avons des besoins importants et très urgents pour différents projets.

Nous comptons donc vraiment sur vous…

Traducteurs anglais

Nous traduisons régulièrement de nombreux articles anglophones importants afin de les diffuser largement.

Nous avons besoin de plus de traducteurs. Le principe est simple : il faut s’inscrire, vous recevez des codes d’accès, et vous participez de façon collaborative au rythme qui vous convient, c’est très souple.

N’hésitez donc pas à participer aux traductions collaboratives – comme ici cette semaine. Elles aident à faire vivre ce blog.

La participation peut aussi concerner la relecture en français finale pour enlever les fautes, c’est important (même si vous ne parlez pas bien anglais donc)

Stagiaire étude Pétrole (ou non étudiant)

Je recherche un stagiaire pour cette année, afin de m’aider à rédiger une longue étude sur le pétrole, durant quelques mois.

Les profils pourront donc être variés, mais disons Bac+3 à +4 dans une université, école de commerce, école d’ingénieur…

Autonomie, forte motivation, curiosité, capacité de recherche et de synthèse, connaissance minimale d’Excel, bonne orthographe bienvenues…

Si vous êtes en province, télétravail possible.

Rémunération au tarif mensuel légal des stages étudiants (merci encore au passage à tous les donateurs qui rendent ceci possible…). Il convient d’être étudiant pour pouvoir signer une convention de stage.

Cependant, un bénévole non étudiant motivé serait aussi bienvenu… 🙂

Si vous cherchez aussi un stage dans le domaine de l’Histoire ou de la Propagande médiatique, contactez-moi aussi.

Professionnels Archives audiovisuelles (Ina Mediapro)

Nous avons aussi besoin d’une personne professionnelle de l’audiovisuel pour recherche un document d’archive de télévision. Je pense que la vidéo se trouve dans le service professionnel Ina Mediapro.

=> Contact

Contactez-nous ici en indiquant en objet le sujet sur lequel vous vous proposez…

Merci d’avance aux volontaires ! 🙂

(ne m’en veuillez pas si je ne réponds pas tout de suite, vos propositions sont enregistrées et utilisées en fonction des besoins, merci !)

P.S. si on ne répond pas tout de suite, excusez-nous, n’hésitez pas à re-proposer une 2e fois, c’est très dur niveau temps pour moi…

Merci encore à tous (vos soutiens sont vraiment très précieux)

Source: http://www.les-crises.fr/entraide-traducteur-anglais-stagiaire-etude-petrole-archives-audiovisuelles/


Revue de presse du 02/04/2017

Sunday 2 April 2017 at 00:59

Avec notamment un zoom sur le Yemen et l’Euro. Merci aux contributeurs de cette revue de presse. Pour les rejoindre, postulez via le formulaire de contact du blog !

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-02042017/


Justice : Un président ne devrait pas faire ça, par Régis de Castelnau

Sunday 2 April 2017 at 00:30

Comme toujours, pour avoir d’autres points de vue – à prendre avec recul…

Source : Vu du droit, Régis de Castelnau27/03/2017

Genèse d’une bombe à fragmentation involontaire

Les journalistes d’investigation se considèrent comme une sorte d’aristocratie de la profession. Ils ont tendance à toiser leurs confrères rubricards, comme les conducteurs de l’Eurostar le font avec leurs collègues du TGV Sud-Est. Ce n’est pourtant pas un métier bien compliqué, il suffit d’avoir le numéro de portable de quelques policiers, voire d’obtenir celui d’un magistrat pour devenir « enquêteur » comme le Monde qualifie ses prestigieux Plic & Ploc. Le fait d’écrire avec ses pieds et l’analphabétisme juridique ne sont pas des handicaps, au contraire. Tous ces gens publient force livres, vite faits, vite lus, vite oubliés qui témoignent de la culture qui leur est commune : une fascination pour les képis. « Bienvenue place Beauvau » sous-titré « Police : les secrets inavouables d’un quinquennat » n’échappe pas à la règle avec la description minutieuse des agissements de « l’État profond » dans ses pratiques barbouzardes accompagné d’un name-dropping considérable. Tout ceci n’aurait rien eu de spécialement original si ce n’est l’existence de trois facteurs qui font de cette publication, une bombe à fragmentation. Tout d’abord si ce que l’on nous raconte est vrai, François Hollande qui nous avait bassinés avec sa normalité, apparaît comme un manipulateur sans morale, sans scrupule et sans aucun principe. Ensuite, les auteurs, probablement involontairement, nous font la démonstration de l’instrumentalisation de la justice à des fins bassement politiciennes. Enfin, la publication survient en pleine campagne présidentielle au moment du déferlement politico-médiatico-judiciaire contre François Fillon. Donnant complètement corps à l’accusation d’une opération téléguidée visant à favoriser l’accès de Macron héritier de François Hollande, à la Présidence de la République. À la lumière de ces trois éléments, la lecture en devient saisissante.

Dès la préface les auteurs démarrent fort et nous préviennent : « comme leurs prédécesseurs, mais avec moins de talent et de rouerie, Hollande, Valls, Cazeneuve et les autres ont joué avec l’appareil judiciaire à des fins souvent électorales. » Il faut quand même se foutre du monde pour prétendre que cette attitude aurait été absente dans la conduite politique et judiciaire de l’affaire Fillon. Tout d’un coup, les trois manipulateurs précités auraient été touchés par la grâce ? Et pourtant, mesurant tardivement l’impact politique meurtrier de tout ce qu’ils racontent les journalistes n’ont pas hésité à des rétro-pédalages pathétiques sur tous les plateaux. En fait, on peut penser qu’habitués aux manipulations policières du pouvoir d’État, et dépourvus d’une véritable culture juridique et judiciaire, ils n’avaient pas mesuré le caractère dévastateur de ce qu’ils écrivaient.

Cabinet noir or not ?

Et d’ailleurs après la préface ça continue. Le premier chapitre décrit avec force détails comment Hollande a travaillé à récupérer la police considérée comme toujours dans la main de Nicolas Sarkozy. Il nous apprend que l’existence d’un « cabinet noir » est  probable : « il n’est pas possible d’en apporter la preuve formelle. Comme il n’est pas possible de prouver le contraire ! Mais l’addition d’indices troublants, de témoignages étonnants interroge. Plusieurs observateurs bien placés dans l’appareil policier nous ont ainsi décrit par le menu l’existence d’une structure clandestine, aux ramifications complexes, et dont le rayon d’action ne serait pas cantonné aux seuls renseignements territoriaux ».

On ne saurait être plus clair, surtout que la description continue avec l’endroit : « pour orchestrer les affaires judiciaires il existe une mécanique complexe aussi efficace que redoutable. Hollande a su en tirer profit….. la plupart des affaires judiciaires qui ont empoisonné Sarko et les siens ont trouvé leurs racines ici dans cet immeuble ultra sécurisé du neuvième arrondissement de Paris ». La recette maintenant, comment instrumentaliser la justice : « afin d’allumer la mèche d’une affaire politique ou financière, il suffit que Tracfin pêche au bon endroit, remonte dans ses filets une infraction, et la transmette officiellement la justice. Ou officieusement un service enquêteur qui se chargera de mener « une enquête d’initiatives » avant qu’un magistrat ne la reprenne à son compte. »

 Donc, si l’on comprend bien les fonctionnaires d’État mâchent le boulot, et quand la soupe est prête on va donner le dossier au parquet pour qu’il saisisse un juge d’instruction. Mais qui sont les magistrats saisis ? Il faut savoir que les juges d’instruction sont des juges du siège qui doivent instruire à charge et à décharge et donc leur impartialité doit être insoupçonnable. Et il existe un principe fondamental dans le fonctionnement de la justice, celui « qu’on ne choisit pas son juge ». Mais avec Hollande et sa fine équipe, si si, nos enquêteurs nous disent qu’ils les choisissent :

« chaque fois, ce sont les mêmes juges d’instructions qui sont désignés pour les affaires qui intéressent le Château ils sont moins de cinq, dont on retrouve le nom dans tous les dossiers qui concernent Sarkozy… six magistrats qui additionnent les affaires sur le clan Sarkozy sont eux-mêmes alimentés et épaulés par une poignée d’officiers de police judiciaire .» Dont on comprend qu’ils sont toujours les mêmes aussi.  Bigre, amis journalistes– enquêteurs, il est difficile d’être plus clair, mesurez-vous le caractère déshonorant pour le président normal que cette description ? Personnellement, j’éprouve une certaine satisfaction en me rappelant comment j’ai prêché dans le désert en relevant l’acharnement judiciaire manipulatoire contre Nicolas Sarkozy dans ces colonnes. Et, pourquoi le cacher une certaine jubilation pour avoir décrit à l’avance ce qui allait arriver à François Fillon, ce qui m’a valu force qualifications de « complotiste », nouveau point Godwin du camp du bien.

 Les amis qu’on ménage

La lecture du livre met également en lumière la pratique de la mansuétude ciblée, qui consiste à épargner à certains des poursuites judiciaires, en pensant à l’avenir. Certains ralliements à Emmanuel Macron sont de ce point de vue savoureux. « Le Château est passé maître dans l’art de pousser ou ralentir le feu sous les casseroles judiciaires. Pour enterrer sans classer, il suffit de donner consigne de continuer à creuser en préliminaire ad vitam aeternam. Dans ce cas le dossier reste sous contrôle direct de la chancellerie ». On cite Jean-Louis Borloo, ou Dominique de Villepin dont on annonce le ralliement imminent à Emmanuel Macron, qui aurait paraît-il bénéficié de certaines complaisance : « les enquêteurs n’ont pas cru bon d’entendre ce bibliophile avisé qui, ces dernières années a empoché 5 millions d’euros pour la seule vente de ses livres. De même qu’aucune des procédures dans lesquelles Villepin apparaît à l’étranger ne semble susciter la curiosité des magistrats français. » Tout le livre n’est qu’un long florilège des outils et de l’exécution de ces basses œuvres. On en ressort édifié, sur l’imposture Hollandienne en matière de respect des principes et des libertés publiques.

Croyant lui trouver des excuses les auteurs enfoncent François Hollande un peu plus : « l’impréparation, la méconnaissance de l’appareil policier et judiciaire ainsi que les circonstances ont très vite amené François Hollande à renier ses principes et à adopter des méthodes qui n’ont rien à envier à celle de ses prédécesseurs. » La nullité, comme excuse des turpitudes, il fallait oser. Le problème, est que cette fois-ci, ces méthodes sont utilisées pour fausser sans vergogne l’élection principale de la Ve République. Privant désormais, son résultat de toute légitimité démocratique. Ceux qui ont pris cette responsabilité devront en répondre.

Il faudra répondre de tout cela

En répondre parce que nous prenons connaissance dans ce livre, non seulement d’affirmations mais d’accusations très graves dirigées contre l’institution judiciaire. Il n’y a pas beaucoup d’illusions à se faire sur l’attitude des organisations syndicales de magistrats dont on est à peu près sûr, qu’elles vont rester muettes.

Et parce que des élus LR auraient fait au PNF et au parquet de Paris, à propos du livre ce qu’on appelle un « signalement article 40 » par référence à l’article du code de procédure pénale qui fait obligation aux agents publics de signaler au procureur tous faits dont ils ont eu connaissance et susceptibles de recevoir une qualification pénale. L’épisode va être intéressant, car si les auteurs ont dit vrai, c’est en nombre que se comptent les infractions pénales établies. La présentation dans un tableau des extraits du livre au regard des incriminations possibles donne la mesure de la gravité du scandale. Et on ne voit pas comment autre chose qu’une procédure judiciaire pourra séparer le vrai du faux et dégager une vérité opératoire.

Pour avoir lu l’ouvrage, je sais qu’il y a beaucoup d’autres infractions. Le PNF s’est saisi en une heure de l’affaire Fillon sur la base d’un article du Canard enchaîné, pour lancer une enquête TGV multipliant les actes qui se sont bien sûrs immédiatement retrouvés dans la presse. Pour l’instant, huit jours après l’ouverture de l’enquête sur Bruno Le Roux, a priori il ne s’est strictement rien passé. Normal, Le Roux n’est candidat à rien. Le même PNF reste obstinément muet concernant Emmanuel Macron malgré une collection de faits éminemment suspects. Pas beaucoup d’illusions, il y a encore de la honte à boire.

Espérons simplement que le parquet de Paris sauvera l’honneur et fera son devoir.

Source : Vu du droit, Régis de Castelnau27/03/2017

---

Source: http://www.les-crises.fr/justice-un-president-ne-devrait-pas-faire-ca-par-regis-de-castelnau/


La responsabilité des Etats-Unis dans la famine au Yémen, par Kathy Kelly

Sunday 2 April 2017 at 00:01

Source : Kathy Kelly, 23-03-2017

Cette semaine, au bureau de Voices for Creative Nonviolence de Chicago, ma collègue Sabia Rigby a à préparer son intervention dans un lycée local. Elle doit aller, avec un jeune ami réfugié d’Irak, y parler de la crise des réfugiés provoquée par la guerre. Sabia revient de Kaboul où elle a participé à la collecte d’informations sur les efforts des Jeunes Volontaires de la Paix afghans pour apporter de la chaleur, de la nourriture et de l’éducation aux familles qui ont fui la guerre afghane et vivent maintenant dans des camps de fortune.

L’année dernière, Sabia avait rendu visite aux réfugiés de la « Jungle de Calais », qui avaient fui le Moyen-Orient et plusieurs pays africains pour aller en Grande-Bretagne. Empêchés de traverser la Manche, une foule de gens ont été contraints de se regrouper dans ce camp de réfugiés de Calais, en France, d’où les autorités françaises ont fini par les évacuer malgré la solidarité qui régnait entre eux, avant de brûler complètement leur campement.

Pour sa conférence au lycée, Sabia a préparé un document qui montre où les réfugiés sont les mieux accueillis dans le monde. Un détail l’a étonnée.

En 2016, les Américains ont accueilli 84 995 réfugiés, mais, la même année, le Yémen, le pays le plus pauvre du monde arabe, a accueilli 117 000 nouveaux réfugiés et migrants et il abrite couramment plus de 255 000 réfugiés de Somalie. Le Yémen commence à souffrir de la pire crise humanitaire au monde. Qui plus est, le pays est régulièrement ciblé par des attaques aériennes saoudiennes et américaines.

En organisant, au même moment, une semaine de jeûne et d’action en relation avec la tragédie qui frappe le Yémen, nous avons été stupéfaits de découvrir que le Yémen était aussi une voie d’évasion pour les Somaliens qui fuyaient la Corne de l’Afrique pour échapper à la guerre et qui se retrouvaient piégés dans un pays où un autre conflit meurtrier provoquait une famine épouvantable.

Après des années de soutien américain au dictateur Ali Adullah Saleh, la guerre civile dévaste le Yémen depuis 2014. Son voisin, l’Arabie saoudite, lui-même un des plus cruelles dictatures de la région et un solide allié américain, est devenu nerveux en 2015, et avec le soutien de neuf pays alliés, les Saoudiens se sont mis à opérer d’incessantes frappes aériennes punitives au Yémen, et ils lui ont également imposé un blocage qui a mis fin à l’approvisionnement en nourriture et en fournitures via un port important. Tout cela a été rendu possible par l’arrivée massive d’armements en provenance des États-Unis, pays qui a également mené des frappes aériennes indépendantes, en tuant des dizaines de civils, y compris des femmes et des enfants.

Comment ce petit pays appauvri, harcelé par des attaques aériennes et terrestres incessantes, proche de l’effondrement économique et au bord de la famine, pourrait-il absorber des milliers et des milliers de migrants désespérés ?

Le Yémen importe 90% de sa nourriture. En raison du blocus, les prix des denrées alimentaires et des carburants augmentent et la pénurie atteint un niveau de crise.

L’UNICEF estime que plus de 460 000 enfants au Yémen souffrent de malnutrition sévère et que 3,3 millions d’enfants et de femmes qui attendent un bébé ou qui allaitent souffrent de malnutrition aiguë. Plus de 10 000 personnes ont été tuées, dont 1 564 enfants, et des millions de personnes ont été déplacées, mais pire encore, on voit se profiler une famine qui emportera tout sur son passage. Iona Craig, dans un article publié par IRIN, a récemment écrit :

Un groupe de plus de 120 familles dont le nombre augmente rapidement avec les nouvelles arrivées, se blottit sous les arbres secs de cette vaste zone de broussailles grises. ils ont marché deux jours pour arriver dans ce camp, au sud-ouest de la ville de Taiz, pour échapper à la dernière vague de conflit sur la côte de la mer Rouge du Yémen.

Mais à l’arrivée, les dizaines de femmes et d’enfants n’ont rien trouvé. Aucun soutien des organismes d’aide humanitaire. Pas de nourriture. Pas d’eau. Pas d’abri. Les personnes âgées parlent de manger les arbres pour survivre, tandis que les enfants demandent de l’eau aux agriculteurs locaux. Une mère berce dans ses bras un bébé souffrant clairement de malnutrition.

Maintenant on entend dire que, le 16 mars, quarante-deux Somaliens ont été tués par des frappes aériennes soutenues alors qu’ils montaient dans un bateau pour essayer de fuir le Yémen.

« Je me suis couché au fond du bateau » a déclaré Ibrahim Ali Zeyad, un Somalien qui a survécu à l’attaque. « Les gens tombaient à ma gauche et à ma droite. Tout le monde hurlait : « Nous sommes somaliens ! Nous sommes somaliens ! »

Mais la fusillade a continué pendant au moins une demi-heure à mon avis.

L’attaque contre le Yémen empêche à la fois les Yéménites et les Somaliens en fuite d’échapper à la pire des quatre crises qui se développent actuellement et qui, toutes ensembles, aboutiront à la pire crise humanitaire de l’histoire des Nations Unies selon l’ONU. Depuis la publication de cet article, personne n’a revendiqué cette frappe, mais les survivants disent qu’ils ont été attaqués par un hélicoptère de combat. Le bateau transportait 140 personnes et il se dirigeait vers le nord, au large des côtes du Yémen.

Pendant ce temps, les fabricants d’armes américains, dont General Dynamics, Raytheon et Lockheed Martin, profitent massivement des ventes d’armes à l’Arabie saoudite. En décembre 2017, Medea Benjamin a écrit : « Malgré la nature répressive du régime saoudien, les gouvernements américains ont non seulement soutenu les Saoudiens sur le plan diplomatique, mais aussi au plan militaire. Sous l’administration Obama cela s’est traduit par des ventes massives d’armes, à hauteur de 115 milliards de dollars ».

La situation est critique et tous les États membres de l’ONU doivent exiger la fin du blocus et des attaques aériennes, le silence des armes et le règlement négocié de la guerre au Yémen. Les deux pays les plus nuisibles, les États-Unis et l’Arabie saoudite, doivent abandonner leurs manœuvres cyniques contre des rivaux comme l’Iran, devant l’énorme, l’indicible, coût en vie humaines que cela signifie pour le Yémen.

Les citoyens américains doivent exiger un changement de la politique américaine, responsable de la tragédie mortelle que vivent les peuples qui se trouvent au Yémen.

Choisissant résolument la voie de l’opposition aux politiques américaines sur le Yémen, les citoyens américains doivent exiger des élus qu’ils stoppent toutes les attaques de drones et toutes les « opérations spéciales » de l’armée au Yémen, qu’ils mettent fin à toutes les ventes d’armes américaines et à l’aide militaire à l’Arabie saoudite, et qu’ils indemnisent ceux qui ont subi des pertes causées par les attaques américaines.

Notre groupe de militants a longtemps fonctionné sous le nom de « Voix dans le désert » menant campagne contre la guerre économique contre l’Irak, une guerre via l’imposition de sanctions économiques qui ont directement contribué à la mort de plus de 500 000 enfants. Perdus dans une culture d’irréalité hostile et de silence insupportable concernant la guerre économique, nous avons ingénument essayé d’éveiller les consciences au sort des réfugiés qui tentaient de survivre. Nous n’avons pas réussi à faire lever les brutales sanctions économiques contre l’Irak et nous dû affronter la dure réalité de l’insensibilité et de l’inconséquence des décideurs américains.

Nous devons regarder la réalité en face et affirmer notre solidarité avec la plus grande partie des peuples de ce monde. A une époque où nos frères humains fuient désespérément partout dans le monde, à l’intérieur de leur propre pays, ou au-delà de leurs frontières, nous devons avoir à cœur de nous informer continuellement sur les conséquences que les actions de notre nation américaine ont sur les pauvres du monde. Nous devons faire en sorte d’être assez nombreux pour que nos voix soient entendues lorsqu’elles s’élèvent en faveur des habitants du Yémen.

Kathy KELLY

KATHY KELLY co-coordonne Voices for Creative Nonviolence et a travaillé en étroite collaboration avec les Jeunes Volontaires de la Paix afghans. Elle est l’auteur de Other Lands Have Dreams. On peut la joindre à : Kathy@vcnv.org

Traduction : Aliocha Kazoff

Source : Kathy Kelly, 23-03-2017

---

Source: http://www.les-crises.fr/la-responsabilite-des-etats-unis-dans-la-famine-au-yemen-par-kathy-kelly/


Poutou retire sa candidature au profit d’Emmanuel Macron !

Saturday 1 April 2017 at 14:55

Attention, c’est quand même une information du 1er avril 😉

Cher-e-s ami-e-s, cher-e-s camarades,

Ce message pour vous informer que j’ai décidé de retirer ma candidature à l’élection présidentielle et d’apporter mon soutien à Emmanuel Macron.

Parce que le candidat Emmanuel Macron, qui a été Secrétaire général adjoint de l’Élysée, puis ministre de l’Économie dans le gouvernement Valls, incarne une vraie rupture avec les politiques qui ont été menées ces dernières années.

Parce que la loi Macron, qui favorise le travail du dimanche et le travail de nuit, a été une véritable avancée pour les salarié-e-s et que les patrons l’ont encore en travers de la gorge.

Parce que Macron n’est pas assez présent dans les médias, et que l’hebdomadaire du NPA, L’Anticapitaliste, pourra ainsi rétablir l’équilibre.

Parce que si je retire ma candidature, Emmanuel Macron, l’ancien banquier qui a touché 3 millions d’euros entre 2009 et 2013, est désormais le candidat qui a le patrimoine le moins élevé. #SolidaritéEntreDémunis

Parce qu’Emmanuel Macron, énarque, Inspecteur des finances, banquier d’affaires chez Rothschild, Secrétaire adjoint de Hollande et ministre de Valls, est LE candidat anti-système.

Parce que le candidat Emmanuel Macron a déclaré devant le Medef qu’il n’aimait pas parler de « pénibilité » à propos du travail, car « le travail, c’est l’émancipation, c’est ce qui nous donne une place ». Et le travail, en tant qu’ancien ministre, banquier et haut fonctionnaire, il connaît !

Parce qu’en soutenant Emmanuel Macron, je rejoins un groupe de vrais rebelles, de gens qui veulent changer le système : Jacques Attali, François Bayrou, Manuel Valls, Gérard Collomb, Dominique Perben, Che Guevara…

Parce que le candidat Emmanuel Macron propose de supprimer 120.000 postes dans la fonction publique et qu’on se rend compte chaque jour que dans les hôpitaux, les écoles, les bureaux de poste, aux finances publiques, à la CAF, à Pôle emploi… il y a beaucoup trop de personnel.

Parce qu’Emmanuel Macron défend une orientation économique ultra-libérale, qui favorise le développement du chômage, de la pauvreté, de la précarité, des inégalités, terreau sur lequel se développe le Front national depuis des décennies, et qu’il est donc le meilleur rempart contre Marine Le Pen.

Alors voilà. Je prends mes responsabilités.

Pour le progrès social, pour défendre les salarié-e-s, pour que les chômeurs et les chômeuses retrouvent un emploi, pour le FN recule vraiment, pour que les grands patrons tremblent et paient enfin la crise du capitalisme, votons pour Emmanuel Macron !

Ou pas…

source : Facebook, 1er avril 2017

En tous cas, on ne se laissera pas intimider par les complotistes :  🙂

 

 

 

Source: http://www.les-crises.fr/poutou-retire-sa-candidature-au-profit-demmanuel-macron/


Quand arrive la peur, par Chris Hedges

Saturday 1 April 2017 at 00:50

Source : Truthdig, le 08/01/2017

Posté le 8 janvier 2017

De Chris Hedges

Mr. Fish / Truthdig

Alexandre Soljenitsyne dans “l’Archipel du Goulag”, une profonde méditation sur la nature de l’oppression et de la résistance dans les goulags soviétiques, raconte l’histoire d’un homme qui était parmi des prisonniers qu’on déplaçait au printemps 1947. L’ancien soldat du front, dont le nom n’est pas mentionné dans l’histoire, désarma et tua soudainement les deux gardes. Il annonça à ses co-détenus qu’ils étaient libres.

“Mais les prisonniers furent envahis par la terreur, personne ne le suivit, et ils s’assirent tous là et attendirent un nouveau convoi,” écrit Soljenitsyne. Le prisonnier essaya en vain de leur faire honte. “Et puis il ramassa les fusils (trente-deux cartouches, ‘trente-et-une pour eux !’) et partit seul. Il tua et blessa plusieurs poursuivants et avec sa trente-deuxième cartouche il se donna la mort. L’Archipel tout entier aurait bien pu s’effondrer si tous les anciens combattants de première ligne s’étaient comportés comme lui.”

Plus un régime devient despotique, plus il crée un climat de peur qui se transforme en terreur. En même temps, il investit une quantité énorme d’énergie et de ressources dans la censure et la propagande pour maintenir la fiction d’un État juste et libre.

Les gens pauvres de couleur savent intimement comment ces mécanismes jumeaux de peur et de faux espoir fonctionnent comme des formes de contrôle social dans les colonies internes des États-Unis. Ils ont également saisi, comme le reste d’entre nous le fera bientôt, la fiction de la démocratie américaine.

Ceux qui défient résolument l’État seront décapités un par un si on doit en croire l’histoire. Un vain espoir que l’État nous ignorera si nous obtempérons handicapera beaucoup de ceux qui ont déjà été condamnés. “L’innocence universelle,” écrit Soljenitsyne, “entraîna également le manque d’action universel. Peut-être ne vous prendront-ils pas ? Peut-être que tout cela s’évanouira de lui-même.”

“La majorité reste tranquille et ose espérer,” écrit-il. “Puisque vous n’êtes pas coupables, comment donc peuvent-ils vous arrêter ? C’est une erreur !

“L’espoir donne-t-il de la force ou affaiblit-il un homme ?” demande Soljenitsyne. “Si les condamnés de chaque cellule s’y étaient mis à plusieurs contre les bourreaux comme ils arrivaient et les avaient étranglés, est-ce que cela n’aurait pas mis fin aux exécutions plus rapidement que des appels au Comité Central Exécutif de Russie ? Quand on est déjà au bord de la tombe, pourquoi ne pas résister ?”

“Mais est-ce que tout n’avait pas été joué d’avance de toute façon, dès le moment de l’arrestation ?” demande-t-il. “Pourtant tous ceux qui avaient été arrêtés rampaient sur leurs genoux le long du sentier de l’espoir, comme si on leur avait amputé les jambes.”

La résistance au despotisme est souvent un acte solitaire. Elle est effectuée par ceux qui sont dotés de ce que le théologien Reinhold Niebuhr nomme “la folie sublime”. Les rebelles seront persécutés, emprisonnés ou forcés à devenir des proscrits pourchassés, comme Chelsea Manning, Julian Assange et Edward Snowden le sont maintenant. On fera un exemple public de quiconque défie l’État. La punition de ceux qui ont été choisis pour l’attaque sera utilisée pour envoyer un avertissement à tous ceux qui sont tentés par la contestation.

“Avant que les sociétés ne s’effondrent, une telle couche de gens avisés et de penseurs émerge, des gens qui sont cela et rien du plus,” écrit Soljenitsyne à propos de ceux qui voient ce qui se prépare. “Et comme on riait d’eux ! Et comme on se moquait ! Comme s’ils restaient en travers de la gorge des gens dont les faits et gestes étaient bornés et étroits. Et le seul surnom dont on les baptisait était “pourriture”. Parce que ces gens étaient une fleur qui fleurissait trop vite et avait un parfum trop délicat. Et donc on les fauchait.”

“Ces gens,” continue-t-il, “étaient particulièrement désarmés dans leur vie personnelle ; ils ne pouvaient ni se courber sous le vent, ni faire semblant, ni se débrouiller : chaque mot déclarait une opinion, une passion, une protestation. Et c’était juste de telles personnes que la faucheuse coupait, juste de tels gens que la hacheuse déchiquetait.”

Quand je suis retourné dans la salle de presse au New York Times après avoir été renvoyé en 2003 pour avoir dénoncé l’invasion de l’Irak, les reporters et les rédacteurs baissaient la tête ou se détournaient quand j’étais dans les parages. Ils ne voulaient pas être touchés par la même contagion propre à tuer une carrière. Ils voulaient protéger leur statut dans l’institution. Se retirer dans des trous à lapins est la tentative la plus courante pour se protéger.

Les émissions câblées de droite me lynchaient presque à longueur de temps. Bientôt je reçus une réprimande écrite et des remontrances publiques par le journal. J’étais un lépreux.

La machinerie de la sécurité et de la surveillance d’État, l’usage de lois spéciales sur le terrorisme et la suppression des libertés civiles deviennent omniprésents. La noble rhétorique sur la liberté et la réalité des chaînes préparées pour le public créent un réalisme magique. La réalité est bientôt aux antipodes du langage décrivant la réalité. La pseudo-démocratie est peuplée de pseudo-législateurs, de pseudo-tribunaux, de pseudo-journalistes, de pseudo-intellectuels et de pseudo-citoyens. Rien n’est tel que présenté.

Les démagogues, nous rappelle Soljenitsyne, sont des personnes  diminuées et creuses. “Un pouvoir illimité entre les mains de gens limités conduit à la cruauté,” écrit-il.

“La vie générale de la société se résume au fait que les traitres ont été promus et que les médiocres ont triomphé, tandis que tout ce qui était le meilleur et le plus honnête a été piétiné,” observe-t-il. Des ersatz d’intellectuels, des remplaçants “de ceux qui avaient été détruits ou dispersés,” ont pris la place des vrais intellectuels.

“Après tout,” écrit Soljenitsyne, “nous nous sommes habitués à considérer comme courage seulement le courage guerrier (ou le genre de courage qu’il faut pour voler dans l’espace), celui qui fait retentir les médailles. Nous avons oublié un autre concept de courage – le courage civique. Et c’est tout ce dont notre société a besoin, seulement cela, seulement cela, seulement cela !”

Cette sorte de bravoure, il le savait en tant que vétéran de guerre, demande un courage moral qui est plus difficile que le courage physique rencontré sur le champ de bataille.

“Cette désobéissance tranquille, unanime, à un pouvoir qui ne pardonnait jamais, cette insubordination obstinée, douloureusement prolongée, était d’une certaine manière plus effrayante que le fait de courir et hurler sous les balles,” dit-il.

Les arrestations à venir signifient qu’un large éventail d’américains va connaître les violations que les gens de couleur pauvres ont subies pendant longtemps. L’intérêt personnel à lui seul aurait dû générer des protestations considérables, aurait dû rendre la nation plus consciente dans son ensemble. Nous aurions dû comprendre : une fois que les droits deviennent des privilèges que l’État peut annuler, ils seront un jour ou l’autre retirés à tout le monde. Maintenant ceux qui avaient été épargnés vont goûter ce que la complicité avec l’oppression signifie.

“L’image traditionnelle de l’arrestation est aussi ce qui se passe après, quand la malheureuse victime a été emmenée,” écrit Soljenitsyne. “C’est une force étrangère, brutale et écrasante qui domine l’appartement pendant des heures, une force qui brise, déchire, arrache des murs, vide sur le sol des objets des penderies et des bureaux, qui secoue, déverse et met en pièces – entassant des montagnes de détritus sur le sol – et le craquement d’objets piétinés sous les bottes. Et rien n’est sacré dans une fouille ! Pendant l’arrestation du conducteur de train Inoshin, un minuscule cercueil contenant son fils récemment mort reposait dans sa chambre. Les “juristes” renversèrent le corps de l’enfant du cercueil et le fouillèrent. Ils font sortir de leur lit les malades en les secouant, et ils défont les bandages pour fouiller en dessous.

“La résistance,” écrit-il, “devrait avoir commencé juste là, au moment de l’arrestation. Mais elle n’a pas commencé.” Et donc les arrestations de masse étaient faciles.

Et qu’est-ce qui constitue une victoire à partir de ce moment ?

“A partir du moment où vous allez en prison vous devez laisser votre passé confortable fermement derrière vous,” écrit-il. “Sur le seuil même, vous devez vous dire : “Ma vie est terminée, un peu tôt c’est sûr, mais il n’y a rien à y faire. Je ne retournerai jamais à la liberté. Je suis condamné à mourir – maintenant ou un peu plus tard. Mais plus tard, en vérité, ce sera encore plus dur, et donc le plus tôt sera le mieux. Je n’ai plus aucune sorte de propriété. Pour moi ceux que j’aime sont morts, et pour eux je suis mort. A partir de ce jour, mon corps est inutile et m’est étranger. Seuls mon esprit et ma conscience restent précieux et importants pour moi.”

“Face à un tel prisonnier, les interrogateurs trembleront,” écrit Soljenitsyne. “Seul l’homme qui a renoncé à tout peut remporter cette victoire.”

Le dernier volume de la trilogie de Soljenitsyne fait la chronique des soulèvements et des révoltes dans les camps. Ces révoltes étaient impossibles à prévoir.

“Tant d’historiens profonds ont écrit tant de livres intelligents et pourtant ils n’ont pas appris comment prédire ces mystérieuses conflagration de l’esprit humain, comment détecter les sources mystérieuses d’une explosion sociale, pas même comment les expliquer après coup,” écrit Soljenitsyne. “Parfois vous pouvez fourrer fagot après fagot de filasse enflammée sous les buches, et elles ne prendront pas feu. Cependant, au-dessus, une petite étincelle solitaire s’échappe de la cheminée et tout le village est réduit en cendres.”

Comment nous préparer ? Soljenitsyne, après huit ans dans le goulag, répond aussi à cela.

“Ne recherchez pas ce qui est illusoire – la propriété et le statut social ; tout cela est obtenu aux dépends de vos nerfs décennie après décennie, et est confisqué en une seule nuit. Vivez avec une supériorité constante sur la vie – ne craignez pas la malchance, n’aspirez pas au bonheur ; après tout, c’est tout pareil : ce qui est amère ne dure pas pour toujours, et ce qui est agréable ne déborde jamais de la coupe. Cela suffit si vous ne gelez pas dans le froid et si la soif et la faim ne vous tenaille pas les entrailles. Si votre dos n’est pas cassé, si vos pieds peuvent marcher, si vos deux bras peuvent se plier, si vos deux yeux peuvent voir, et si vos deux oreilles peuvent entendre, alors qui devriez-vous envier ? Et pourquoi ? Notre jalousie des autres nous dévore par-dessus tout. Frottez-vous les yeux et purifiez votre cœur – et appréciez par-dessus tout ce qui existe ceux qui vous aiment et vous veulent du bien. Ne les blessez pas ou ne les réprimandez pas et ne vous séparez jamais d’eux dans la colère ; après tout, vous ne savez tout simplement pas : cela pourrait être votre dernière action avant votre arrestation, et c’est comme cela que vous serez imprimé dans leur souvenir !”

Source : Truthdig, le 08/01/2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/quand-arrive-la-peur-par-chris-hedges/


Plus de huit cents survivants ou proches des victimes du 11-Septembre portent plainte contre l’Arabie saoudite, par Xavier Ridel

Saturday 1 April 2017 at 00:30

Source : Slate, Xavier Ridel, 21-03-2017

Crédits : Wikimedia 

Plus de 800 proches de disparus ou survivants du 11 septembre 2001 ont porté plainte contre l’Arabie saoudite. Un droit qu’ils ont très récemment obtenu grâce à une loi passée en fin d’année dernière, comme le révèle Buzzfeed.

Cette loi, appelée Justice Against Sponsors of Terrorism Act (Jasta), donne aux victimes ou aux proches le droit de porter plainte contre un État accusé d’avoir aidé des terroristes. Elle avait été abrogée par Obama grâce à son droit de veto. Le président avait affirmé que le décret en question n’améliorait «pas la sécurité des Américains face à des attaques terroristes», mais aussi qu’elle amoindrissait «les intérêts essentiels des Etats Unis». Le Congrès avait néanmoins décidé d’outrepasser ce droit de veto.

Ainsi, les 800 signataires ont fait paraître un document où sont notés les noms de tous leurs proches et de tous les survivants qui portent également plainte contre le pays de la péninsule arabe. Ce dernier est accusé d’avoir su qu’au moins trois des terroristes ayant pris part au 11-Septembre faisaient partie d’al-Qaida, d’avoir gardé cette information secrète, d’avoir financé l’organisation terroriste en question et, enfin, d’avoir eu une relation privilégiée avec Ben Laden.

Double visage

Lire la suite ici  : Slate, Xavier Ridel, 21-03-2017

---

Source: http://www.les-crises.fr/plus-de-huit-cents-survivants-ou-proches-des-victimes-du-11-septembre-portent-plainte-contre-larabie-saoudite-par-xavier-ridel/


[Les Décodeurs] L’Orwellisation du Journalisme 2/4 : La Police de la Pensée

Friday 31 March 2017 at 01:30

Suite de notre série finale sur les Décodeurs. Ce billet est assez complet pour prouver la gravité des faits. Afin d’alléger la lecture, j’ai mis quelques passages sous forme “d’annexes”, qu’on peut afficher et masquer en cliquant sur des boutons, façon “spoilers”.

L’Orwellisation du Journalisme

2/4 : La Police de la Pensée

    1. 12/2016 : Quand ta vie bascule à cause d’un tweet…
    2. 03/2017 : L’acharnement destructeur
    3. 12/2016 : la police de la pensée du Monde à la chasse aux « déviants »
    4. La pression sur l’employeur des déviants (!)

1ère partie : quand les Décodeurs ont “raison”

I. 12/2016 : Quand ta vie bascule à cause d’un tweet…

Le 7 décembre, en plein pic de pollution aux particules, mon collègue des Éconoclastes Nicolas Mie.lh.an (je ne mets pas son nom en clair pour éviter les indexations Google), a le malheur de faire ce tweet le 7 décembre :

Une simple carte en temps réel de la pollution en Europe, montrant la forte pollution habituelle en Europe centrale et orientale avec un commentaire de Nicolas sur les “centrales à charbon allemandes”.

Une semaine avant, au pic précédent, la France avait en effet été traversée par un nuage de pollution venu de l’Est – comme cela arrive très souvent, phénomène où ces centrales ont en effet un (petit) rôle.

Nicolas est très engagé dans la protection de la santé en Europe, et dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il travaille énormément sur ces sujets, vraiment énormément. À la rentrée 2016, je me rappelle d’un déjeuner “Éconoclastes” où, très impliqué, il m’avait longuement parlé du rapport du WWF sur les centrales à charbon en Europe – dont a parlé Le Monde en juillet 2016 :

pollution-02

En effet, environ 1 400 Français sont tués tous les ans par les émissions du charbon en provenance des pays voisins :

pollution air particules

C’est donc un vrai problème -sur lequel a même alerté Le Monde. Nicolas est parti en croisade sur ce sujet (comme il le fait aussi en dénonçant le diesel ou le souci de la fausse baisse de nos émissions de CO2…), d’où son tweet du 7 décembre pointant du doigt ce phénomène, qui a une réalité à Paris le 3 et 4 décembre 2016 (jaune pâle) :

pollution air pollution-pays

Mais, pas de bol n°1, la phrase est fausse les jours suivants, la pollution était surtout nationale (vert – mais on n’a eu ces données que plus tard – les passionnés liront ce billet) :

 

pollution air pollution-pays

Ensuite, pas de bol n°2, le tweet de Nicolas a été très fortement tweeté – 2 000 retweets.

Et surtout, pas de bol n°3, les Décodeurs du Monde sont arrivés pour faire la police.

Ils ont fait un article sur le sujet, qui s’en est suivi par une prise de tête entre deux “têtes de pioches” 🙂 , Nicolas (qui a répondu) et Samuel Laurent (qui a re-répondu), querelle dont Internet a le secret – et qui n’a pas grand intérêt à ce stade.

Au final, Nicolas a évidemment reconnu la réalité de la situation :

Le plus formidable dans tout ça, c’est que Nicolas s’est tapé – je n’invente rien – une dépêche AFP le citant, disant que son tweet était donc faux (mais il aurait été bien plus juste d’autres jours dans l’année – vous voyez le souci…), dépêche qui a donc été largement reprise dans des dizaines de grands sites. (L’ExpressSud-OuestLe Point, YahooOrange, Arrêt sur Images…) – citant à chaque fois Nicolas, et œuvrant donc à sa gloire numérique pour très longtemps (pas de droit à l’oubli a priori ici) pour un tweet faux (et sans grand intérêt – on est en lutte contre la pollution que “localement” et partout, il nous faut donc faire tous les efforts possibles à Paris). Viendra ensuite Google dans quelques mois, quand ses algorithmes décideront (ou pas) d’afficher tout ça en gros quand on cherchera son nom. Je rappelle au passage, vu l’importance de Google, qu’il est inadmissible de laisser une société privée vendeuse de pub gérer comme bon lui semble notre image numérique sans rendre de comptes. Bref, on voit les conséquences personnelles et professionnelles que tout ceci peut avoir – et dont ces “journalistes” se fichent royalement… Enfin, sauf quand ils ont un petit bobo à leur propre égo :

C’est vraiment l’hôpital qui se moque de la charité

II. 03/2017 : L’acharnement destructeur

Secundo, les Décodeurs font depuis lors preuve d’un incroyable acharnement envers les Éconoclastes – avec une certaine idée du Droit à l’erreur, qu’ils s’accordent pourtant très souvent.

Quand Marine Le Pen (toujours elle…) reparle du sujet en mars 2017, les Décodeurs du Monde en remettent en effet une couche :

libe

libe

Tiens, revenons sur Nicolas pour les “trois mois”. On aura aussi ça pour les “six mois”, pour l’anniversaire”, pour le centenaire du tweet ?

Comme si les Éconcolastes étaient une source de Marine le Pen, alors que je rappelle que ce sujet (réel!) de la pollution allemande est un marronnier très répandu qui revient sans cesse… (comme ici en 2014 et ici en 2015…)

Le traitement de leurs petits clones des Décodeurs de Libération avec Pauline Moullot est aussi éloquent de la paranoïa qui se répand :

libe

Il y a donc ceux qui prennent “le parti du fake” et ceux qui, évidemment à Libération, prennent “le parti de la Vérité”.

libe

Donc bien sûr, Marine le Pen s’occupe des débats entre Les Décodeurs et les Éconoclastes, qui sont, c’est évident, le centre d’attention du pays…

libe

Heu, non. Ce n’est vrai que le jour des 2 pics étudiés. Mais en moyenne, dès qu’on n’est plus le nez sur une route, le trafic automobile est une source très limitée (Source : Airparif). Et les pics ne sont pas très importants, ça attire les journalistes, mais le problème est quotidien…

sources-particules-fines-idf-3

libe

On remet le couvert pour Nicolas…

libe

Et c’est là que la paranoïa apparaît : “anti-fact-checking” ?? “blogueur contre fact-checkers” ? Mais je suis au moins autant fact-checkers que la plupart de ces jeunes journalistes parfois incultes et sans déontologie qui peuplent ces rubriques !

libe

Et zou ! Euh, est-ce à dire que “Marine Le Pen soutient les réseaux sociaux” et donc que quand on lit des articles sur Facebook, on est un nazi ?

Dernier mot sur le “Parti de la Vérité”de Libé ; en décembre, ils ont fait en tout et pour tout 2 articles sur Alep :

libe

Bref, deux articles sur des sujets qui contrarient la Propagande gouvernementale. Et RIEN sur la propagande dans les grands médias – que de grands journalistes ont pourtant dénoncée…

 

Du coup, mi-mars, les Décodeurs ont même rajouté la mention de la polémique sur la fiche Econoclastes du Décodex :

libe

“Et c’est pas fini”, le 15 mars, ils en reparlent en conférence publique (à 3’30) :

On notera toujours la même victimisation limite misérabiliste (“on a été très attaqués par les Éconoclastes” – façon “L’Allemagne a été très attaquée par le Luxembourg” quoi…)

samuel-laurent-4

Pourtant, il semble bien y avoir un acharnement contre les Éconoclastes…

En conclusion, on notera que cette méthode n’est pas limitée à ce sujet.

Au moment des élections américaines, Jacques Sapir a fait un tweet où il annonçait dans l’effervescence un résultat erroné dans un tweet du 13 novembre, comme le rapporte Libération (avec mention réglementaire du FN…) :

libe

Or, Sapir a évidemment corrigé dès le 15 novembre :
libe

libe

A priori, il semble que ces informations n’aient jamais été reprises sur le site de Sapir, Russeurope. Eh bien, pas de souci, cela figure désormais dans la fiche Décodex du site :

libe

Ce qui montre bien que le but est bien de s’en prendre aux personnes, et pas seulement aux sites.

Le point assez incroyable en l’espèce est que le responsable des Décodeurs a tweeté (et laisse sciemment en ligne – archive) un de leurs articles où ils annoncent que Clinton a obtenu 6 millions de voix de moins  en 2016 qu’Obama en 2012, ce qui est totalement faux, ils ont obtenu le même nombre…

decodex

Bref :

III. 12/2016 : la police de la pensée du Monde à la chasse aux « déviants »

3-1 Du pouvoir à l’Abus de pouvoir

Mais revenons au mois de décembre, pour observer l’attitude de Samuel Laurent, le “chef” des Décodeurs du Monde.

De manière pour moi très attendue, un tel service de “vérification des faits” par le plus grand journal français ne pouvait qu’aboutir à sa transformation insidieuse en une sorte de Ministère de la Vérité qui prétend dire le Vrai. Et là encore, pour moi, de manière totalement prévisible, un tel Pouvoir – en plus clairement laissé sans cadrage ni même contrôle élémentaire par la Direction du Monde – ne peut que suivre une pente très naturelle le conduisant à se doter au plus vite d’une Police de la pensée. Et toute autorité prétendant dire le Vrai ne peut accepter de voir son autorité remise en question, dans le cas où des personnes persistent volontairement dans l’erreur ? Un tel Pouvoir constitué est donc toujours tenté d’abuser de ses prérogatives.

Or, on a vu que Nicolas a été retweeté par de très grands noms du journalisme français, chez BFM ou aux Échos. Et c’est là que cela devient TRÈS intéressant.

Que les Décodeurs aient indiqué la réalité des faits (“la pollution du 7 janvier ne venait pas d’Allemagne”), c’est très bien.

Qu’ils aient indiqué et ciblé à ce point nominativement Nicolas, je trouve cela vraiment problématique pour les raisons précédemment évoquées. Cela tient au fait que les Décodeurs ont gardé leur mentalité et amateurisme d’origine de petits blogueurs sympas (ils n’étaient pas au Monde au départ). On avait alors affaire à quelques petits jeunes animant un petit blog sans prétention.

Mais ils ont désormais le colossal – et donc destructeur – poids médiatique du Monde. Ils ont désormais entre leurs mains un enjeu qui dépasse la simple vérification des faits : ils jouent avec la réputation des gens, leur carrière et donc leur vie. Jeter leur dignité en pâture à des millions de lecteurs n’est pas sans conséquence : il est donc grand temps qu’ils prennent conscience de cette responsabilité et qu’ils gagnent en maturité dans leur activité professionnelle.

3-2 Les amateurs « déviants »

Une bonne façon d’entrer en matière est d’observer la régulière chasse aux déviants. Voici quelques exemples d’interventions plus ou moins musclées pour faire effacer des tweets faux :

samuel-laurent

samuel-laurent

samuel-laurent

samuel-laurent

samuel-laurent

Il faut noter qu’un élément a déstabilisé les Décodeurs : le remue-ménage suite à l’élection de Trump que les médias n’ont pu “empêcher” malgré tous leurs efforts (sic.), ce qu’a pointé Frédéric Lordon dans une  forte critique à leur encontre dans un billet du Diplo du 22 novembre 2016 qui les a atteints :

“Mais voilà, les Décodeurs recodent sans le savoir, c’est-à-dire, comme toujours les inconscients, de la pire des manières. Ils recodent la politique dans le code de la post-politique, le code de la « réalité », et les désintoxiqueurs intoxiquent — exactement comme le « décryptage », cette autre abysse de la pensée journalistique, puisque « décrypter » selon ses ineptes catégories, c’est le plus souvent voiler du plus épais brouillard.

Le fact-checking qui, épouvanté, demandera dans un cri de protestation si c’est donc qu’« on préfère le mensonge à la vérité », est sans doute ici hors d’état de saisir l’argument qui n’a rien à voir avec l’exigence élémentaire d’établir correctement des faits, mais plutôt avec l’accablant symptôme, après Trump, d’une auto-justification des médias presque entièrement repliée sur le devoir fact-checkeur accompli. Trump a menti, nous avons vérifié, nous sommes irréprochables. Malheureusement non. C’est qu’un Trump puisse débouler dans le paysage dont vous êtes coupables. Vous êtes coupables de ce qu’un Trump n’advient que lorsque les organes de la post-politique ont cru pouvoir tenir trop longtemps le couvercle sur la marmite politique.” [Frédéric Lordon]

Comme quoi Lordon avait vu juste bien avant moi…

3-3 Les journalistes « déviants »

Alors on a vu ci-dessus comment agit la Police de la Pensée quand un simple particulier est dans l’erreur sur Twitter – ça ne rigole pas du tout…

On imagine donc sans peine ce qui va arriver si, cette fois, ce sont de grands journalistes qui dévient. Car Stéphane Soumier, Jean-Marc Vittori et Dominique Seux ont retweeté Nicolas le 12 décembre :

samuel-laurent

samuel-laurent

samuel-laurent

samuel-laurent

samuel-laurent

De nouveau, l’hôpital qui se moque de la charité…

Et le 13, aucune correction n’avait eu lieu – les tweets étant d’ailleurs perdus dans la Timeline de ces comptes..

Dès 6h00 passées, les Décodeurs peuvent intervenir (à 6h37 – observez la fréquence avec les heures) :

samuel-laurent

samuel-laurent

samuel-laurent

samuel-laurent

samuel-laurent

 

samuel-laurent

samuel-laurent

samuel-laurent

samuel-laurent

Je remets :

samuel-laurent

30 minutes plus tard, aucune réaction (il a des matinées sympa, le gars…) : 1ère sommation :

samuel-laurent

2e sommation 16 minutes plus tard :

samuel-laurent

Dominique Seux dépose alors les armes et se rend alors sans opposer de résistance – savourez les réponses :

samuel-laurent

samuel-laurent

Le conciliant Vittori répond en demandant une trêve :

samuel-laurent

 

samuel-laurent

En passant – une relation de Samuel Laurent, Adrien Saumier (tiens, tiens… on en reparlera), apparaît alors dans la conversation :

samuel-laurent

Magnifique retour de Samuel Laurent, qui poursuit sa leçon de journalisme à Jean-Marc Vittori (quel calme, il doit être bouddhiste…) :

samuel-laurent

Laurent Mimouni, de BFM, n’étant pas du genre à se laisser impressionner par si peu, n’appréciera pas trop à la longue :

samuel-laurent

mais ils ne s’apprécient pas trop il faut dire :

samuel-laurent

samuel-laurent

(N.B. il fait référence au cigare de Mimouni sur sa photo de profil…)

Après cette séquence, Samuel Laurent a rédigé un long papier le 13 décembre, comme d’habitude victimaire et moralisateur, que je ne vais même pas commenter : Comment meurent les faits : autopsie de la propagation d’une intox

Ce qui lui a valu une très ferme – et juste sur le fond – réponse de Stéphane Soumier sur son blog le 15 décembre, évidemment excédé (cf. article @si) :

Note à un factchecker, tigre de papier

soummier-1  soummier-2

Cliquer pour agrandir

Afficher le texte

S’embrouiller avec Samuel Laurent est un jeu risqué. D’abord parce qu’on a autre chose à faire. Lui les internets c’est son métier, et donc on s’expose à un tir de barrage qu’on a du mal à contrôler.

Mais justement. C’est bien pour dire que je n’ai pas l’intention de céder à cette forme d’intimidation numérique, que je prends le temps d’écrire cette courte bafouille

Ensuite parce qu’on ne suit pas non plus ce qu’il fait de manière obsessionnelle. On en revient au premier point. Et démonter ce qu’il fait prend du temps.

Je l’ai fait une fois dans le détail sur la matière que je maîtrise, le papier est là, mal écrit, brouillon (toujours le premier point…) mais bon l’essentiel y est : Samuel Laurent manipule des chiffres qu’il ne maîtrise pas, son équipe se donne une prétention scientifique sans en avoir ni le temps ni les moyens, il use d’arguments d’autorité qui lui font décider que tel critère est pertinent au regard de tel autre.

Il y a peu, j’éprouvais encore une forme de tendresse, tant ce garçon avait besoin d’amour. Ça crevait les yeux. Mais voilà qu’il est devenu très agressif. Toujours le point 1, les règles des internets changent vite, et nous qui ne faisons qu’y passer ne le percevons pas forcément. Jusqu’à peu, ce qui se passait sur twitter restait sur twitter, il faut croire que ce n’est plus le cas, et Trump valide massivement ces changements, dont acte, stop à la déconnade, il s’agit de tenir son rang. Directeur de la rédaction de BFM business je suis, directeur de la rédaction de BFM business je serai donc dorénavant sur Twitter

Mais là je suis chez moi, et donc, cher lecteur, je vais être grossier. Je m’en excuse, et je vais bien isoler le passage pour que tu puisses le sauter allègrement sans avoir à subir ce règlement de compte. Donc…

__________________________________________________________________________

Samuel Laurent, je lis que tu me dénies le droit de diriger une rédaction parce que j’ai eu le malheur de me marrer deux secondes avec tes nuages ? Mais vas te faire voir, pauvre tanche ! Tu as senti l’odeur d’un trou d’obus une fois dans ta vie ? Tu as goûté les larmes d’un gars dont on vient d’abattre le fils ? Tu as mordu l’acier d’un flingue brandi par un pauvre type aux yeux perdus ? Tu as senti tes tripes se vider parce que des émeutiers de banlieue t’avaient repéré ? Je l’espère pour toi. Tu sais alors qu’à ce moment, on n’a plus de leçon à recevoir de personne quand il s’agit de savoir ce qu’est une information, une vraie, et le prix qu’elle peut coûter

Fin du paragraphe.

__________________________________________________________________________

Revenons à nos moutons du fact-checking : mon cher Samuel, va dans une bibliothèque, va lire Deleuze, Foucault, va comprendre qu’une information est une collection de mots d’ordre. Qu’est-ce que ça veut dire ? Que le choix de ton sujet est un biais (pollution, centrales, nucléaire. Pas de nucléaire ? mais bien sûr que si, c’est le sous-jacent de toute cette histoire sans importance) que le choix de tes experts est un biais, que la façon dont tu rédiges est un biais, et que ces biais marquent l’ordre social que tu défends. Et oui, j’en défends un autre.

Ce « post fact era » dont les jeunes urbains progressistes nous rebattent aujourd’hui les oreilles, n’est rien d’autre qu’un ordre social qui se transforme et je t’assure que dans l’ensemble des « mensonges » de Trump factcheckés par tes confrères américains, j’ai vu moi bien souvent des faits qui témoignaient simplement d’un autre angle de vue

Un bon élève de terminale devrait savoir ça, d’où les #culottescourtes

Tu as sans doute raison sur tes particules, mais ton premier papier était justement truffé de biais de présentation, et ton contradicteur les mettait en lumière. Ce qui, je l’avoue, m’a fait marrer. Un pauvre tweet et deux échanges de conversation ? ça fait léger, non, pour déclencher le tir de barrage que tu m’as infligé ?

Tu as forcément suivi la polémique autour du livre de Cahuc, elle dit tout des doutes permanents que l’on peut avoir sur les chiffres. Que les plus éminents experts s’affrontent, non pas sur les chiffres eux-mêmes, mais déjà sur la pertinence de leur utilisation, sur le fait qu’ils suffisent, ou pas, à valider une thèse politique, tout cela ne te fais pas réfléchir sur ta théorisation à l’emporte-pièce du « journalisme non spéculatif » ?

Trump a été élu camarade. Et plus le mainstream journalistique redressait ses erreurs, plus il gagnait en popularité. C’est la faute à Facebook ! c’est la faute à Google ! ben voyons. Et l’orgueil de jeunes urbains progressistes qui ont décidé le vrai du faux, ça n’a joué aucun rôle ?

Je crois que si. Alors je continuerai, moi, à tenter simplement de raconter ce qui se passe. A savoir qu’une information est le produit de ce qui nous produit, à s’efforcer de corriger cela par la rigueur, le travail et l’honnêteté. C’est déjà un beau boulot. Il vaut largement le tien. La vérité est une autre affaire.

Fin de l’affaire – éloquente pour la suite…

On notera enfin que la journée du 13 décembre aura bien été chargée en Tweets pour Samuel Laurent – dur labeur que “journaliste” au Monde désormais :

samuel-laurent

Bref :

samuel-laurent-4

IV. La pression sur l’employeur des déviants (!)

Très brève partie. Mais très importante. Parce que quand le déviant résiste, il faut passer en force – et là, tous les moyens semblent bon à la police du Monde (Source) :

samuel-laurent

Déontologique, hmmm ?

Et cela se confirme, quand attaqué par Sapir, Samuel Laurent annonce qu’il va saisir l’EHESS, son employeur :

Bref, une certaine idée du “journalisme”…

Ainsi se termine cette première partie, fondée essentiellement sur un cas où ils avaient raison (le tweet de départ était factuellement erroné ce jour-là).

Il va donc être très intéressant de voir ce qu’il se passe quand ils ont tort – mais nous prendrons avant du recul dans le prochain billet…

P.S. merci de rester courtois dans vos commentaires ; sinon ils seront tronqués ou supprimés…

Source: http://www.les-crises.fr/les-decodeurs-l-orwellisation-du-journalisme-1-la-police-de-la-pensee/


Revue de presse du 31/03/2017

Friday 31 March 2017 at 00:59

Merci aux contributeurs de cette revue. Pour rejoindre l’équipe des revues, postulez via le formulaire de contact du blog !

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-31032017/


[Les Décodeurs] L’Orwellisation du Journalisme 1/4 : Les Débuts

Thursday 30 March 2017 at 02:16

Après les attaques répétées et très préjudiciables que les Décodeurs ont menées à mon encontre, j’ai proposé sur ce blog beaucoup de billets afin de me défendre, certes, mais aussi d’offrir une analyse de fond sur ce qu’implique ce nouveau type de “journalisme” (le fact-checking) dans l’exercice de la liberté d’expression de chacun. Vu le nombre de billets publiés sur ce sujet, je vous propose ici une analyse finale, histoire de clore la série et de remettre définitivement l’affaire à la Justice. Les grands lassés peuvent donc passer ces derniers articles ; quant aux autres, je vous souhaite une bonne lecture – il y aura du lourd… 🙂

L’Orwellisation du Journalisme

1/4 : Les Débuts

      1. L’origine des Décodeurs
      2. Une équipe à la ligne éditoriale peu claire
      3. Biais, légitimité et maîtrise des sujets
      4. À force de passer du coq à l’âne, on ne conclut rien – ou pire…
      5. L’Hanounisation » du journalisme
      6. La pression sur les Politiques
      7. Je n’ai pas d’opinions hyper marquées ou affichées”
      8. Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte”

I. L’origine des Décodeurs

En 2009, Nabil Wakim alors responsable de la rubrique politique du site Web du Monde lance un blog collaboratif s’inspirant du fact-checking existant aux États-Unis (Source) – sauf que là-bas, ils sont chargés de vérifier avant publication tous les faits évoqués dans les articles des journalistes de leur propre journal.

Il expose ainsi sa vision du “blog qui enquête avec les internautes”: “A quoi sert ce blog ? Enquêtons ensemble sur la parole publique ! Ce blog se propose de passer au crible les propos des hommes et femmes politiques, chefs d’entreprise, syndicalistes, éditorialistes pour y démêler le vrai du faux. Et de traquer citations tronquées, promesses non tenues, chiffres inexacts, mauvaise foi évidente ou utilisation abusive de données. Chaque note du blog évolue au fil des informations recueillies par le journaliste et les internautes. […] Rapport indépendants, étude de chercheurs, documents doivent être utilisés avec rigueur et bonne foi.” (Source)

En un peu plus de quatre ans, près de 200 articles ont été écrits sur ce blog. Mais le 10 mars 2014, le site du journal le Monde intègre pleinement Les Décodeurs à son site, qui bénéficie désormais d’une équipe dédiée pluridisciplinaire d’une dizaine de personnes.

II. Une équipe à la ligne éditoriale peu claire

Intégrée au journal Le Monde, l’équipe change de braquet ; elle a ainsi écrit plusieurs centaines d’articles en 3 ans – 3 600 sont dans la liste des articles, mais un certain nombre n’émanent pas des Décodeurs mais de journalistes du Monde.

La promesse vendue est la suivante : “Les décodeurs du Monde.fr vérifient déclarations, assertions et rumeurs en tous genres ; ils mettent l’information en forme et la remettent dans son contexte; ils répondent à vos questions.” Certes, mais c’est en gros la définition d’une partie du métier de journaliste ça…

 

Ce qui interpelle en fait est l’absence d’une ligne éditoriale claire. On va voir qu’ils passent du coq à l’âne, au gré de leurs envies et opinions – comme le feraient des blogueurs. Et comme ils abordent une pléthore de sujets, ils n’ont semble-t-il pas toutes les compétences en interne pour bien les appréhender, et commettent donc occasionnellement des erreurs ou ont des interprétations superficielles.

Afin de mieux saisir ce propos, voici quelques articles tirés de leur premier mois d’activité, avril 2014, après les régionales et la nomination de Manuel Valls comme Premier ministre.

Si le sujet vous intéresse, cliquez ici :

Voir le détail

Ici, ils rappellent ce qu’est un secrétaire d’État :

Ici ils tentent d’expliquer les raisons de la fusion des régions. (le service politique du Monde ne marche plus ?)

Ici, la carrière Jean-Pierre Jouyet en un graphique :

Ici, ils s’essaient encore à de la prospective politique :

Ici ils font une carte des tremblements de terre… (intéressante au demeurant, mais ce n’est pas le sujet) :

Ici, ils s’intéressent à l’assiduité de M. Harlem Désir :

Ici, enfin, un fact-cheking sur une rumeur sortie d’on ne sait où (qui ferait “le tour du web…”) :

Là, ils commentent le succès du livre de Piketty aux États-Unis :

Puis ici, ils parlent de… la cigarette électronique – et de sa dangerosité (avec 3 graphiques, dont vous apprécierez la clarté pour un sujet de santé publique…)

Puis ils passent aux patrons américains défendant le mariage homosexuel :

ce qui est en lien avec cet article où ils estiment que Copé qui a condamné Boutin n’en fait pas assez dans la condamnation des propos homophobes :

On trouve aussi ceci :

Et cela :

Ensuite, ils “traitent” évidemment de l’Ukraine, mais se contentent de quatre cinq cartes – c’est vrai qu’il y avait peu de “fact-checking” à faire à l’époque sur ce sujet…

On citera aussi ce sujet essentiel à traiter au printemps 2014 :

III. Biais, légitimité et maîtrise des sujets

Arrive aussi un moment où l’équipe ne semble peut-être pas disposer de toutes les compétences requises en interne, mais essaye néanmoins de trancher en quelques lignes des débats extrêmement complexes – qui divisent par exemple les économistes, comme ici les baisses de charges :

=> En quoi ces secteurs vont-ils forcément embaucher, vu qu’il faut compenser ces baisses, ce qui peut décourager la demande et donc décourager l’embauche ? Ça fait 20 ans qu’on fait ça, ça ne semble pas super efficace…

Mais pour éclairer le lecteur, vous constatez qu’ils interrogent un ultralibéral, David Thesmar, et, pour que le pluralisme soit respecté, ils interrogent aussi… un autre ultralibéral, Pierre Cahuc. “L’information”, quoi…

Idem sur le TTIP – trop facile :

On note qu’ils en sont presque à définir une politique :

Le lourd problème de la reprise en main d’Internet par les États (et par les médias mainstream ?) ? Six cartes suffisent :

Alstom ? No problemo :

Conséquences macroéconomiques du gel des rémunérations des fonctionnaires ? Pas de souci :

Et l’économie du Nigéria, trop facile aussi :

Je précise enfin – et je vous laisse le vérifier, les billets sont là – que le vrai “fact-checking” est assez largement minoritaire dans ces articles, alors qu’ils se qualifient ainsi…

IV. À force de passer du coq à l’âne, on ne conclut rien – ou pire…

Ici, Samuel Laurent veut traiter du problème du lien entre les baisses de charges et l’augmentation des dividendes, pour fact-checker le Parti communiste :

Il soulève bien la forte corrélation entre les deux sujets, évidente :

Il rappelle ensuite un point important : corrélation n’est pas causalité

Puis fourni un graphique :

Il se trompe hélas au passage en indiquant “qu’on ne peut établir de corrélation”, alors qu’elle est évidente, c’est la causalité qui ne l’est pas.

Mais au final, on n’en sait absolument pas plus, vu qu’évidemment l’équipe n’a pas de compétences universitaires sur ce sujet très complexe.

Bref, comme souvent, un “p’tet ben que oui, p’tet ben que non”, relativisme qu’on peut finalement appliquer à tout…

 

On peut citer un autre point plus anecdotique, qui montre bien toute la subjectivité de faits, avec 2 visions du Monde ( et ) le même jour sur le chômage :

Cliquez pour agrandir

 

Autre sujet : “la France est-elle le plus gros emprunteur de la Zone euro ?”  On peine à comprendre l’intérêt de la question (si on n’est pas le 1er, on est forcément le 2e ou le 3e…) – mais passons.

Réponse des Décodeurs : “Non, l’Italie est devant nous !”

On se demande quand même comment le Président de la Commission des Finances connaîtrait moins bien la situation que les Décodeurs…

La réponse est simple : ce n’est pas le cas !

L’explication est simple, elle est dans l’article : la journaliste attribue son carton rouge en citant les émissions de dette “à moyen et long termes”.

Or, il est évident que si Carrez dit que nous sommes “le premier emprunteur de la zone euro”, il faut simplement regarder l’ensemble des sommes empruntées par la France en 2014, et ce à long, moyen ET COURT termes. Voici les chiffres donnés par l’Agence France Trésor pour 2014 :

203 milliards émis à moyen et long termes. Et :

8 *51 = 408 milliards empruntés à moins d’un an. Soit 611 milliards émis  par la France en 2014.

Et l’Italie alors ? (il faut le dénicher ça quand même… 😉 )

donc 463 milliards émis par l’Italie en 2014….

La France est donc largement devant l’Italie en termes d’émissions, en raison de ses fortes émissions à court-terme…

V. « L’Hanounisation » du journalisme

Mais il y a pire. C’est finalement “l’Hanounisation du journalisme” qui est à l’œuvre – et qui ne touche bien entendu pas que les Décodeurs, mais une bonne partie de la presse. Mais la “Buzzfeedisation” du Monde.fr reste quand même impressionnante vu l’image de ce journal.

Une vraie question de fond :

Un vrai respect de la politique :

C’est drôle – mais on est chez BuzzFeed ou au Monde là ? (pas facile quand les journalistes passent de l’un à l’autre, j’avoue)

Idem une semaine avant :

De l’investigation :

profonde investigation donc :

Enfin : un autre vrai fact-checking sur le site internet du Secrétariat d’État au commerce extérieur :

Celui-ci classe en effet la France comme 2e industrie mondiale du jeu vidéo, alors que nous devons être 3e ou 4e

Après, on pourrait dire que ceci est peut-être dû au fait que l’équipe démarrait en avril 2014. Mais en fait, on voit très bien que ces défauts ont au contraire tendance à s’amplifier, plutôt qu’à se réduire.

Il n’y a qu’à voir cet article de 2016 :

ou celui-ci de 2017 – la moindre rumeur (qu’ils propagent du coup) semblant les affoler :

ou encore celui-ci, tout récent, très intéressant à analyser sur la forme – mais bien plus sur le fond, où le journaliste se transforme en une forme de propagandiste, pour défendre une vision politique, qui relève de l’opinion, mais en rien des faits tant vénérés par eux :

 

Je citerai enfin ces deux récents articles. Un premier article de fin novembre 2016, “qui défrise” en effet (en pleine bataille d’Alep – période calme au niveau de besoin en “fact-checking”…) :

Les journalistes du Monde trouvant ça bien, donc…

Un autre article date de début mars 2017, et traite d’une rumeur à laquelle il était urgent de tordre le cou :

On notera l’explication de Samuel Laurent à ce choix, qui en arrive à impressionner les gens sensés :

Ainsi, les Décodeurs semblent penser qu’il leur faut traiter le sujet parce que la vidéo a été vue 1,7 million de fois. Or, rien ne dit, bien au contraire, que les gens qui la regardent la croient, j’imagine volontiers que la plupart regardent ça pour rigoler ou par curiosité si des sites en ont parlé. C’est amusant comme les Décodeurs semblent prendre l’effet Streisand à la légère, en ne se demandant pas s’ils ne font pas une publicité énorme à ce genre de débilité – ce qui augmentera le nombre de vues, à commencer par leurs lecteurs…)

Ah, et au passage, la vidéo date de… juillet 2013 – c’est sûr qu’elle a eu le temps de faire des vues, mais qu’il était urgent d’en parler sur le site du Monde :

 

 

Ainsi, ce “Fact-journalism” est en fait surtout un “Fast-journalism” – qui est à la profession ce que le fast-food est à la nourriture. Moderne et sympa de prime abord, vite servi, vite mangé, mais vite oublié, apportant peu…

La cerise sur le gâteau, par Samuel Laurent….

VI. La pression sur les Politiques

Sans trop développer, il faut aussi souligner la pression qu’exerce désormais ce genre de “journalisme” sur les dirigeants politiques – que pour une fois je ne vais pas attaquer. 🙂

Mettons-nous dans la peau d’un Politique (oui, cela demande un effort, je sais).

Quand vous êtes à la télé, bien sûr, il faut contrôler fermement tout ce que vous dites : au moindre dérapage, à la moindre mauvaise blague, vous êtes cuit.

En grand meeting ? Pareil, quelqu’un vous filme forcément. En petite conférence ? Idem. Sur un marché ? Idem. Vous n’êtes plus sûr que même dans une réunion non publique on ne vous enregistre pas à votre insu. Sympa.

Quand dans une campagne électorale, vous annoncez des choses importantes, il est bien que des journalistes vérifient tout ça, évidemment.

Mais maintenant, jusqu’où cela doit-il aller ? Je m’explique. Revenons sur l’article sur Carrez :

Mais quel est le but ? (si cela avait été vrai, bien entendu…) Faire passer Carrez pour un incompétent car la France aurait été 2e émetteur de dette et pas 1er ?

Ici (Source) un très bel exemple, des Décodeurs de Libération, sur une déclaration de Montebourg :

Mouais. Là encore, Montebourg a raison, mais se trompe entre 2030 et 2050. Le voici donc jeté aux loups de Twitter – de quoi faire le délice de ses opposants.

Bien entendu, cette méthode sera aussi appliquée, à un moment où à un autre, aux opposants de Montebourg, et donc à tout le personnel politique.

Au final qu’aura-t-on avec ce “fact-checking” débridé ? Des candidats qui n’oseront plus rien dire du tout, et un personnel politique discrédité. Et puis si tout le monde est “nul”, on comprend que les gens hésiteront moins à voter pour le plus “nul”…

Notez aussi que l’acharnement de la presse vise souvent à masquer ses propres manquements. Observons les papiers assassins contre François Fillon : ils sont, certes, souvent mérités, mais pourquoi en est-on là ? Si ce n’est parce que la presse n’a pas fait son boulot d’enquête tant durant les fonctions de Premier ministre de M.Fillon que lorsqu’il a annoncé sa candidature. Et quand on voit le niveau des “enquêtes” qu’ils font sur le patrimoine de M. Macron, cela ne s’arrange pas.

 

Enfin, au-delà du fact-checking, les choses vont bien plus loin, et on voit que la politique investit parfois ces démarches prétendument “journalistiques”, comme dans cet exemple (Source) : 

Les “ambiguïtés” sont simplement liées au fait qu’avec les médias actuels, un candidat a 1 à 2 minutes pour exprimer ses idées, et qu’il doit donc caricaturer – plus que s’il pouvait parler de la Syrie pendant 15 minutes… Et au final, il se fait allumer. Pourtant, il suffit de l’interroger pour que les ambiguïtés disparaissent – mais l’interview, c’est tellement XXe siècle… Parfois, ça vire un peu à l’acharnement aussi, vous noterez (Source) :

 

(Source)

(Source)

Enfin, on rappellera aussi leur traitement très “politique” du graphique sur l’euro qui a beaucoup fait parler (on lira ces billets sur ce blog ici, ici et ) :
decodeurs

VII. “Je n’ai pas d’opinions hyper marquées ou affichées”

Le 10 février, Samuel Laurent, créateur du Décodex était chez Arrêt sur Images, avec Ruffin.

Elle est consultable ici (vous pouvez la voir en prenant un abonnement à 1 € pour le mois, pour tester tout le site).

On notera le “Encore faudrait-il que j’aie des opinions marquées ou affichées”. Pourtant, elles s’affichent régulièrement et publiquement – comme vu dans ce billet répondant à leur insinuations sur Alep (“Venons en aux faits qu’ils disaient…)

Si on ne comprend pas à quoi ça sert, on ne peut prétendre juger ce blog…

On note aussi qu’ils ont un vrai problème avec certains dirigeants politiques :

hopital

quelqu’un qui fait comme Ruquier, hmmm ? Et il passe dans tous les médias en ce moment…

hopital

hopital

hopital

hopital

et moins avec d’autres (mais attention, c’est objectif là)…

Notez aussi son avis sur Wikileaks :

Tout ceci est résumé dans le mail qu’il m’a envoyé, et qui justifie sa mauvaise opinion (je vous renvoie à ce billet dédié).

 

On soulignera enfin un dernier point (que je ne développe pas plus) chez les fact-checkers, qui en dit long : la faible autocritique et la rapide position victimaire (“On est les gentils, on ne fait que vérifier, sans nous il n’y aura plus de faits et ce sera la dictature”). Pourtant, si le journalisme était bien réalisé de façon neutre, il n’y a aucune raison qu’il suscite des critiques chez des gens raisonnables…

VIII. “Rectifier toute information publiée qui se révèle inexacte”

Pour conclure, nous montrerons une constante chez les Décodeurs qui nous aura beaucoup étonné ces deux mois : la non-correction des erreurs signalées (ou leur évacuation discrète sans les reconnaître). Ce qui est totalement méconnaître l’article 6 de la Charte de Munich des devoirs des journalistes.

On signalera ainsi (et malgré nos démonstrations) :

      1. le fait qu’ils n’aient pas corrigé leur billet du 09/11/16 totalement erroné sur les résultats de l’élection américaine tout comme leur tweet ;
      2. le fait qu’ils signalent dans ce billet du 15/12/16 que j’aurais inspiré l’idée de l’analyse des tweets sur Alep, alors que c’était un simple fact-checking de ma part, neutre ;
      3. le fait qu’ils signalent dans ce billet du 15/12/16 que M. Kuzmanovic aurait été inspiré par mon blog, alors qu’il a démenti et démontré qu’il l’avait été par les grands médias mainstream ;
      4. le fait qu’ils aient pris comme source Bruno Zeni pour le classement du blog dans le Décodex, sans correction quand j’ai démonté son fake. Ce qui a été confirmé par Arrêt sur Images et par le fait qu’ils l’ont retiré du Décodex sans explications ni excuses ;
      5. le fait que Le Monde laisse en ligne les billets diffamatoires de Bruno Zéni malgré mes demandes et preuves ;
      6. le fait qu’ils laissent leurs commentaires déplaisants du 9/02/17 envers ce blog, qui n’est pas russophile, mais simplement intègre (et je ne parle pas de la diffamation du 17/02/17 qui a fini par être planquée) ;
      7. le fait qu’ils indiquent des billets que j’aurais supprimés du blog alors qu’ils n’ont jamais existé ou qu’ils sont en ligne sous un autre nom ;
      8. le fait que j’aurais cherché à “camoufler” des billets “gênants”, ce qui est grotesque (ils sont lus par des dizaines de milliers de personnes) ;
      9. le fait qu’ils indiquent dans ce billet du 20/03/17 des propos sur Fabius que je n’ai pas tenus, ayant fidèlement cité Le Monde
      10. le fait qu’ils n’aient pas corrigé dans leur billet du 21/03/17 les erreurs pourtant pointées ici… Ce qui semble montrer l’aspect militant de leur démarche.

samuel-laurent-4

Mais cela renvoie à une certaine idée de la cohérence :

Mais tout ceci reste en fait des péchés véniels par rapport à la suite des évènements…

 

Source: http://www.les-crises.fr/les-decodeurs-l-orwellisation-du-journalisme-les-debuts/