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Tiens, on a des nouvelles de Bruno Zéni (+réflexion de fond sur le droit à l’image )

Thursday 16 February 2017 at 22:56

Cette exemple nous incite à réfléchir à un sujet plus grave : le Droit à l’Image, qui nous concerne tous désormais, à cause d’Internet.

I. Des nouvelles de la source du Monde, Bruno Zéni :  “huuuuuuuuummmmmmmmmmmm. Cordialement.”

Eh bien, bonne nouvelle pour tous ceux qui s’inquiétaient, Bruno Zéni (alias criseusa) est réapparu – et il va très bien !

Le type en question je le rappelle est donc l’heureux détenteur d’un blog hébergé sur LeMonde.fr, sur lequel en 2014 il a fabriqué une une fake news délirante qui a été reprise sans plus de vérification par le journal pour justifier ma mise à l’index dans leur outil Décodex…

Intéressons nous au personnage et à la fameuse publication mensongère :

C’est vrai que la source n’est pas facile à trouver – sur tout Internet il n’y a que Bruno Zeni qui a utilisé ces mots… (je n’ai pas creusé plus – mais bon, une citation, c’est précis ou ce n’est pas, hein…)

Il est même franchement en forme :

“Citer Barroso suppose de faire une citation précise devant comporter la nature du document, l’auteur, la source précisément référencée avec éventuellement un lien, la date avec éventuellement un lieu. C’est ce que l’on enseigne dès le collège, voire l’école primaire.”

En conséquence, on a les fans qu’on mérite… 🙂 :

Un juste milieu peut-être ? 🙂

Enfin, un soutien de poids au Décodex :

 

Oh, mais Bruno Zeni est même en très grande forme :

Comme je l’ai dit plus haut, je suis parti en vacances. Ah Budapest, les Vins hongrois, la sécession architecturale hongroise… que du bonheur que je ne voulais pas gâcher par des réponses à des courriers que je juge subalternes. IL ne faut jamlais me troubler quand je sélectionne mes restaurants. Tigris, Hallabardos, Bock bistro, huuuuuuuuummmmmmmmmmmm. Cordialement.

(flute, il y a trop de lettres pour en faire un hashtag à succès… #huuuuuuuuummmmmmmmmmmmCordialement   🙂 )

En fait, je soupçonne (supposition) sa modestie de l’empêcher d’avouer qu’il participait en fait au Championnat européen de Kamoulox, qui vient de se tenir en Hongrie :


II. Merci pour ce moment, Google

Il est intéressant de bien comprendre comment Bruno Zéni a empoisonné le web.

Il a rédigé sa page diffamatoire en 2014 sur son blog à peine plus fréquenté que celui de son supporter aux “zéros visites revendiquées”, et il est donc passé totalement inaperçu malgré les appels bienveillants :

bruno-zeni

Or, la loi précise bien qu’au bout de 3 mois, l’action pour diffamation est prescrite, donc quand je l’ai vu un an après, je n’avais plus aucun moyen d’action…

Comme je me suis dit que n’importe quel abruti qui lirait l’article verrait bien qu’il est totalement inepte, et constatant que le site en question était très de toute manière peu fréquenté, je suis passé à autre chose.

Mais c’est là que Google entre en jeu !

Voilà que, un an plus tard, alors que je suis passé à de multiples reprises sur de grands médias nationaux, et que j’ai entre autre répondu à de nombreuses interviews disponibles sur internet, le résultat de cherche Google de mon nom ressemblait à ceci :

J’ai donc essayé d’écrire à Google  :

Je précise que je ne demandais pas forcément que Google censure le résultat – j’aime autant qu’il ne rentre pas dans cette logique de censure -, mais qu’au moins qu’il n’apparaisse pas dans les tout premiers résultats. Ou qu’il justifie pourquoi cette page ridicule de 2014 était devant mes interventions BFM ou Éconoclastes…

Et je pose ici cette remarque : les 2 ou 3 premières pages de résultats Google constituent désormais le coeur de notre identité numérique. Il n’est pas acceptable que nous n’ayons rien à dire dessus, et qu’une société privée du poids de Google dise simplement “Je fais ce que je veux, cela ne vous regarde pas”.

Nous devons aussi exiger un contrôle sur notre Droit à l’image dans les moteurs de recherche, et un réel Droit à l’oubli si nous avons dit ou fait des erreurs.

Je précise enfin que nous sommes tous concernés, toutes ces règles s’appliquent aussi si un de vos voisins vous diffame sur son blog ou sur Facebook, ou si l’on publie des informations privés sur vous sans que vous n’ayez consenti…

III. Une réforme nécessaire avortée par corporatisme…

En 2016, deux sénateurs, François Pillet (LR) et Thani Mohamed Soilhili (PS), ont rendu un rapport sur une réforme du droit de la presse à l’heure d’Internet, puis ont déposé des amendements votés par le Sénat, qui proposaient en gros 3 choses :

Ces points visaient tous à donner plus de droits aux victimes de la presse et des diffamateurs particuliers.

Certains allaient trop loin (le dernier en particulier ; il faudrait plafonner les indemnités possibles, pour que cela ne coule pas un journal), et peut-être qu’il fallait prendre plus de temps pour discuter, et trouver les meilleures solutions. Peut être faudrait-il disposer d’une loi pour la presse et d’une autre loi pour les particuliers internet, mais bon, quand on en arrive à une situation de la presse où on peine à différentier un chef des Décodeurs du Monde avec sa source Bruno Zéni, peut-être est-ce trop favorable…

Ce qui est sûr c’est qu’il y a eu un tir de barrage corporatiste faisant passer les sénateurs pour des dingues voulant tuer la “Liberté de la presse”, alors que les amendements ne concernait QUE des cas où la presse aurait gravement merdé et serait jugée coupable. Les justifications et le ton étaient risibles quand on connait le sujet :

Espérons que les élus se donneront le temps de plus creuser le sujet, pour enfin réformer ce Droit qui protège désormais les diffamateurs – tout en protégeant le travail des journalistes qualifiés et intègres.

Du grand Jofrin 🙂

3 hommes à abattre… ?

Je demande juste à pouvoir poursuivre Bruno Zéni, pas qu’on le pende hein…

Sources (Le Monde, Libération, Observatoire des médias, Le PointFigaro, SNJ)

Bien sur, les élus se sont couchés à l’Assemblée, et rien n’a changé.

Je vous remercie les élus !

III. Bon, assez ri…

Il est à noter que depuis plus d’une semaine, Le Monde laisse en ligne la page diffamatoire et délirante de Bruno Zéni, qui a intoxiqué tout Internet, et pourri ma page.

Je viens de leur demander de nouveau de la retirer.

Vous pouvez si vous le souhaitez appuyer ma demande, en écrivant à ce mail, je vous en serais reconnaisant : support-blogs@lemonde.fr (comme indiqué ici)

N’oubliez pas de donner aussi votre avis à decodex@lemonde.fr pour demander (poliment) à ce que les blogs sortent de leur outil maccarthyste…

Je compte sur vous…

Merci d’avance

huuuuuuuuummmmmmmmmmmm. Cordialement.

Olivier Berruyer

P.S. merci de me signaler les coquilles svp

Déesse Némésis

 

Source: http://www.les-crises.fr/tiens-on-a-des-nouvelles-de-bruno-zeni/


Merci aux soutiens précieux : Todd, Lancelin, Moreira, Sapir, Parry (MAJ Castelnau)

Thursday 16 February 2017 at 00:01

Petit billet pour remercier les personnes qui ont eu la gentillesse de dire un mot pour me soutenir en ce moment pénible. On se sent bien seul (merci aux lecteurs bien entendu) face à la pression.

C’est amusant le nombre de personnes qui pensent qu’une telle excommunication par le Monde n’a aucun impact auprès de ses amis, des amis de ses amis, des gens qui t’ont repris sur les réseaux sociaux.

Ces messages sont donc très importants pour résister à cette attaque insensée.

Bien entendu, ce soutien n’implique aucune adhésion aux thèses, idées, analyses présentées sur ce site, c’est simplement un soutien de principe à pourvoir s’exprimer librement.

I. Emmanuel Todd

J’adresse donc mes remerciements au très, très grand Emmanuel Todd pour son soutien massif et puissant (c’est au début) :

Journaliste : Emmanuel Todd, bonjour.

E.T : Bonjour

Journaliste : On a commencé à vous entendre dans le journal, vous êtes historien, démographe ; aussi on peut dire, en tout cas, que vous utilisez la démographie…

E.T : Oh oui, beaucoup !

…dans vos travaux, on vous connait notamment… majeur, Le mystère français, c’était avec Hervé Le Bras au Seuil, plus récemment, Qui est Charlie qui avait beaucoup fait polémique et qui vous a valu notamment cette animosité du Monde,  que vous allez peut être étriller pendant le journal…

E.T : Non non non, pas Le Monde spécialement, j’ai eu tout le monde aux fesses…

Journaliste : Vous étiez venu en parler ici, en tout cas pas chez nous, vous étiez venu en parler évidemment…

E.T : Non mon animosité contre Le Monde vient de l’espèce de campagne qu’ils ont déclenchée avec leur truc Décodex, de mise à l’index, de sites choisis…

Journaliste : C’est du fact checking Emmanuel Todd, le Decodex !

OB : NON, évidemment… !

E.T : Non, parce que, ce qu’ils font, c’est qu’il y a effectivement des sites pourris, mais ce à quoi joue Le Monde, c’est mélanger des sites d’informations contestataires parfaitement valables et sérieux, comme le site de mon copain Olivier Berruyer – le site Les-Crises -, avec leurs sites mis en rouge et qui sont effectivement pourris. C’est donc un instrument qui leur permet d’établir des amalgames ; et c’est ça qui est dangereux, et qui est en fait une sorte d’Index pervers…

Journaliste : Pourquoi vous étiez concerné par ça directement ?

OB : parce que je suis un être humain ? 🙂

E.T : Parce que je suis scandalisé !

Journaliste : Ah bon d’accord… Ok…

OB : Ok, n’enquêtons pas trop, on parle du Monde, chuuut…

E.T : Je connais très bien le site Les-Crises, c’est très utile, quand j’ai un truc que je veux faire passer, et où la presse générale m’est fermée, j’appelle mon copain Olivier Berruyer. On a fait des interviews formidables sur les affrontements à venir entre les États-Unis et l’Allemagne, qui s’avèrent prophétiques d’ailleurs, qui ont été reproduites et traduites en japonais. Et ce site est marqué en rouge par Le Monde ! Voilà, c’est pour ça, mon animosité vis-à-vis du journal a été avivée par ça. Pour Charlie, ils ont été comme tout le monde, pas pire…

OB : “où la presse générale m’est fermée” : tiens cela ne suscite aucune question au journaliste…

P.S. Emmanuel Todd fait référence à cette magnifique interview prophétique de septembre 2014 où il annonçait ici le Brexit, et de fortes tensions à venir entre les États-Unis et l’Allemagne…

II. Aude Lancelin

Remerciements aussi à Aude Lancelin, ancienne Directrice de rédaction adjointe du Nouvel Obs et prix Renaudot 2016, pour son soutien (entre pestiférés progressistes et démocrates… 🙂 ):

III. Jacques Sapir

Cher Olivier Berruyer,
Cher Ami,

J’ai appris que vous pourriez suspendre la publication de votre blogue suite aux injustes attaques et aux diffamations dont vous faites l’objet, et en particulier de la part de “Decodex” et de ce genre de source.

Ne cédez pas à ses pressions. Vous avez mon total soutien dans cette affaire. La liberté d’expression est aujourd’hui menacée.

Votre blogue représente pour des milliers de personnes chaque jour cette bouffée d’air frais sans lequel on ne peut vivre dignement.

Ne cédez rien! Pas un pouce de terrain ne doit être abandonné à la meute qui vous harcèle, qui nous harcèle, et que nous finirons par vaincre.

Et ceux qui vous attaquent injustement seront obligés de reconnaître leurs torts.

Bien à vous

Jacques Sapir

Directeur d’études
Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales
Directeur du CEMI-EHESS

P.S. Merci aussi aux Éconoclastes…

IV Régis de Castelnau

Billet de franc soutien de Régis de Castelnau, qui me touche beaucoup. C’est un très grand avocat français, fondateur du Syndicat des Avocats de France, avec qui j’ai déjà croisé le fer lors de nos désaccords réguliers – montrant sa rectitude morale, et sa volonté réelle de défendre la liberté d’expression. Merci pour sa plume habituelle acerbe et moqueuse habituelle qui m’a donné le sourire. 🙂

Berruyer/Bergé : Le Monde Big Brother

Source : Vu du Droit, Régis de Castelnau, 13-02-2017

Olivier Berruyer est un personnage étonnant. Tout d’abord, à le voir et en comptant large, on lui donnerait 16 ou 17 ans. Mais attention, sur ses compétences le gars est un costaud et il est en plus doté d’une puissance de travail assez phénoménale. Il a un boulot qui le fait vivre, et histoire de se distraire il a monté un site Internet absolument remarquable, qui affiche près de 8 millions et demi de connexions annuelles ! Ceux qui le fréquentent y trouvent une information équilibrée et pluraliste, souvent en provenance de l’étranger, que les grands médias ont renoncé depuis longtemps à nous proposer.

Le problème, c’est que s’il a des idées et surtout des principes, Olivier Berruyer n’est pas politisé et pense que la probité est essentielle dans le travail d’information. Et c’est la raison pour laquelle il est aujourd’hui la cible de ceux qui considèrent que leur mission relève de la propagande au service de leurs propriétaires. À commencer par le journal le Monde, qui fut dans mon jeune temps indiscutablement un quotidien de référence, mais qui depuis la destruction opérée dans les duettistes Colombani et Plenel  il y a plus de 20 ans est devenu l’expression grossière et sans nuance de l’oligarchie.

Avec des compères comme Libération, Radio France, l’AFP, et face à un monde dont ils sentent bien qu’il leur échappe, ils ont décidé de tenter la censure. D’abord et avant tout contre les sites numériques dont la liberté leur fait horreur. Au-delà du fait que l’on apprend, chose absolument sidérante, que ce qui leur tient lieu de journalistes serait invité dans les écoles de la république à enseigner la « vérité », ils auraient passé un accord avec Facebook pour y faire la chasse aux fausses nouvelles ! Leparmentier expliquer ce que doit être la vérité sur l’UE, au secours!

Ce qui nous intéresse aujourd’hui c’est l’installation de leur système «Décodex » qui prenant la suite des pitoyables « décodeurs » a décidé de mettre des notes à leurs concurrents. Ne rentrons pas dans le détail du système, une petite visite du site est assez édifiante.

Olivier Berruyer est une de leurs cibles anciennes, il semble qu’ils aient décidé de lui faire la peau. Alors, clairement défendre le site « les crises » est un impératif, à la fois pour le défendre contre cette agression, mais aussi pour mener un combat pour une liberté d’expression qui a rarement été aussi attaquée.

Par ailleurs l’initiative du Monde pose de sacrés problèmes juridiques, et il faut envisager et engager les ripostes judiciaires que tout cela exige. Concurrence déloyale et dénigrement ne sont pas des méthodes acceptées par le droit français.

En attendant, prendre connaissance des éléments de l’agression dont Olivier Berruyer est la victime. Et le soutenir contre cette tentative de le faire taire.

Source : Vu du Droit, Régis de Castelnau, 13-02-2017

V. Paul Moreira

Je n’oublie pas non plus celui de Paul Moreira, un des plus grands documentaristes français… :

Autres

Ainsi qu’à tous ceux qui, sans prendre position, ont tout simplement aimé et partagé la série…

À l’étranger

C’est rigolo, les étrangers, ça les a super étonnés cette expérience digne de :

Les Russes :

Mais pour les russophobes, ça ne passe pas mieux chez les Américains : Soutien du grand journaliste américain Robert Parry (qui a sorti l’affaire des Contras en 1985, scandale impliquant la CIA dans du trafic de drogue…) qui m’ouvre ses colonnes :

“Olivier,

si tu prépares un article détaillé au sujet de ton problème – comprenant l’explication du Monde sur la manière dont ils ont réalisé cette absurde liste et comment se protéger contre une telle dérive maccarthyste – je serai très heureux de la poster sur mon site Consortiumnews.

Il ne fait guère de doute que cette campagne contre les « fake news » s’est transformée en un prétexte pour attaquer des sites sérieux qui refusent de s’engager dans la propagande concernant des questions sensibles comme l’Ukraine ou la Syrie.

Les médias mainstream, bien entendu, sont dans la position classique des hypocrites pointant du doigt la paille dans l’oeil du voisin sans remarquer la poutre dans le leur.

Mais ils s’absolvent de leur propres erreurs factuelles en les présentant comme d’innocentes méprises. Cependant, dès lors que quiconque d’autre commet une erreur semblable, cela devient des « fake news ». Après quoi ils poussent leur avantage plus loin encore ; si d’aventure, tu en viens à remettre en cause un quelconque sujet où la pensée unique fait loi, tu diffuses des « fake news ».

Si les médias mainstream avaient créé de telles listes en 2003, ils nous auraient placés sur la liste rouge des « fake news » pour avoir remis en cause la certitude de l’existence d’armes de destruction massive irakiennes.

Mais la seule chose que je peux songer à faire en réponse à cela est de continuer à faire mon travail de journaliste, aussi douloureux soit-il de figurer sur de telles listes orwelliennes.

Robert Parry, 02/2017″

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Cadeau : la version internationale :

Source: http://www.les-crises.fr/merci-aux-soutiens-precieux-todd-lancelin-moreira/


[Soutien] Berruyer/Bergé : Le Monde Big Brother, par Régis de Castelnau

Wednesday 15 February 2017 at 19:35

Billet de franc soutien de Régis de Castelnau, qui me touche beaucoup. C’est un très grand avocat français, fondateur du Syndicat des Avocats de France, avec qui j’ai déjà croisé le fer lors de nos désaccords réguliers – montrant sa rectitude morale, et sa volonté réelle de défendre la liberté d’expression.

Merci pour sa plume habituelle acerbe et moqueuse habituelle qui m’a donné le sourire. 🙂

Une personne intègre et courageuse de plus – et vous notez comme elles sont rares…

Source : Vu du Droit, Régis de Castelnau, 13-02-2017

Olivier Berruyer est un personnage étonnant. Tout d’abord, à le voir et en comptant large, on lui donnerait 16 ou 17 ans. Mais attention, sur ses compétences le gars est un costaud et il est en plus doté d’une puissance de travail assez phénoménale. Il a un boulot qui le fait vivre, et histoire de se distraire il a monté un site Internet absolument remarquable, qui affiche près de 8 millions et demi de connexions annuelles ! Ceux qui le fréquentent y trouvent une information équilibrée et pluraliste, souvent en provenance de l’étranger, que les grands médias ont renoncé depuis longtemps à nous proposer.

Le problème, c’est que s’il a des idées et surtout des principes, Olivier Berruyer n’est pas politisé et pense que la probité est essentielle dans le travail d’information. Et c’est la raison pour laquelle il est aujourd’hui la cible de ceux qui considèrent que leur mission relève de la propagande au service de leurs propriétaires. À commencer par le journal le Monde, qui fut dans mon jeune temps indiscutablement un quotidien de référence, mais qui depuis la destruction opérée dans les duettistes Colombani et Plenel  il y a plus de 20 ans est devenu l’expression grossière et sans nuance de l’oligarchie.

Avec des compères comme Libération, Radio France, l’AFP, et face à un monde dont ils sentent bien qu’il leur échappe, ils ont décidé de tenter la censure. D’abord et avant tout contre les sites numériques dont la liberté leur fait horreur. Au-delà du fait que l’on apprend, chose absolument sidérante, que ce qui leur tient lieu de journalistes serait invité dans les écoles de la république à enseigner la « vérité », ils auraient passé un accord avec Facebook pour y faire la chasse aux fausses nouvelles ! Leparmentier expliquer ce que doit être la vérité sur l’UE, au secours!

Ce qui nous intéresse aujourd’hui c’est l’installation de leur système «Décodex » qui prenant la suite des pitoyables « décodeurs » a décidé de mettre des notes à leurs concurrents. Ne rentrons pas dans le détail du système, une petite visite du site est assez édifiante.

Olivier Berruyer est une de leurs cibles anciennes, il semble qu’ils aient décidé de lui faire la peau. Alors, clairement défendre le site « les crises » est un impératif, à la fois pour le défendre contre cette agression, mais aussi pour mener un combat pour une liberté d’expression qui a rarement été aussi attaquée.

Par ailleurs l’initiative du Monde pose de sacrés problèmes juridiques, et il faut envisager et engager les ripostes judiciaires que tout cela exige. Concurrence déloyale et dénigrement ne sont pas des méthodes acceptées par le droit français.

En attendant, prendre connaissance des éléments de l’agression dont Olivier Berruyer est la victime. Et le soutenir contre cette tentative de le faire taire.

Source : Vu du Droit, Régis de Castelnau, 13-02-2017

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Merci Régis ! Allez, on les aura !

Source: http://www.les-crises.fr/berruyer-berge-le-monde-big-brother-par-regis-de-castelnau/


Déconnant DECODEX, par Jacques Sapir

Tuesday 14 February 2017 at 16:15

Source : Russeurope, Jacques Sapir, 09-02-2017

Le site Web du journal Le Monde vient de lancer, depuis quelques jours, un « outil » nommé « Decodex », qui est censé permettre à ses utilisateurs de trier le faux du vrai dans le différents sites. Nul ne conteste la nécessité de vérifier les sources. On pouvait penser que cet outil serait une tentative honnête pour aider le lecteur. Elle s’avère en réalité un outil idéologique servant à la fois à l’autopromotion de ce journal (ce que l’on peut comprendre sans nécessairement l’approuver) mais aussi, et c’est sur ce point que toute l’opération est bien plus discutable, un outil de tri idéologique. Prétendant lutter conte ce que l’on appelle les « fake news », soit la multiplication des fausses nouvelles, les journalistes du Monden’ont rien eu de plus pressé que de réinventer l’Index du Vatican. A quand l’Imprimatur ?

Decodex se présente comme une application que chacun peut utiliser. Cette application classe les sites du vert (garantie de « bonnes » informations) au rouge (site réputé dangereux), avec la couleur orange (site peu sérieux), ou bleu (site parodique). Seulement, pour faire fonctionner un système comme Décodex, il faut au préalable établir une liste de sites d’information que l’on considère comme recommandables ou non et une liste de critères qui permettent de jauger et de juger de la crédibilité de tel ou tel. On entre là dans un domaine ou joue à plein la subjectivité idéologique des journalistes du Monde. En mettant les pastilles, qu’elles soient vertes, oranges ou rouges, Le Monde s’arroge un droit de jugement alors qu’il est lui-même, et nul ne le lui reproche par ailleurs, un journal d’opinion, un journal qui défend ses idées, mais des idées qui ne font que représenter sa subjectivité. Ce qui gène, ce qui choque avec cette création du Monde c’est que ce journal se donne ainsi le rôle de censeur du Web, de l’information en ligne. Il s’approprie un pouvoir qui pourrait, à l’extrême limite, relever d’un comité indépendant, ou du CSA, mais certainement pas d’un journal qui est un acteur de cette sphère de l’information et qui ne peut donc prétendre à l’impartialité nécessaire pour une telle fonction.

La dimension idéologique de l’opération se révèle quand on se promène un peu su Décodex. On constate que les sources de l’établissement médiatique (les journaux avec lesquels Le Monde a des collaborations ouvertes ou implicites) sont systématiquement en vert. Les autres, sont en orange et en rouge, et en particulier les sources dites alternatives. Se révèle alors la dimension « monopoliste » de l’opération. Dans un monde ou le journalisme traditionnel est contesté, car chacun peut, à sa guise, créer un site d’information, l’opération Décodex apparaît comme une volonté un peu puérile et clairement désespérée de certains journalistes pour se garantir le monopole de l’information. Il eut été plus utiles, et plus profitables à tous, que ces dits journalistes s‘interrogent sur les raisons de leurs pertes d’audience. Mais, ce type d’autocritique, il ne faut pas rêver : ils en sont clairement incapables.

On donnera ici un exemple parlant. Mon propre carnet obtient, tout comme le blog d’Olivier Berruyer, un classement orange. Olivier répond par ailleurs de manière cinglante aux argousins de Décodex. Ce classement est motivé par un exemple de «fake news» que Le Monde présente ainsi : «…relaie parfois de fausses informations, niant la présence de soldats russes en Ukraine en 2014, pourtant établie». Si ces « journalistes » avaient fait leur travail, ils auraient pu constater que je n’avais nullement nié la présence de militaires russes à Donetsk et Lugansk, mais que, citant nommément un général américain en poste à l’OTAN, j’avais indiqué que la présence de militaires russes n’était pas en mesure d’expliquer les victoires remportées par les forces de la DNR et de la LNR en septembre 2014. Mais, on voit bien qu’ici la vérité importe peu pour les journalistes du Monde. Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage.

Il serait aussi facile de rétorquer que Le Monde lui-même a publié aussi de fausses informations, ou des informations non confirmées, comme le montre Vincent Glad dans une chronique sur le site de Libération[1]Le Monde lui même s’était fait l’écho récemment du faux piratage par les Russes d’une centrale électrique américaine. Alors, pourquoi ne pas mettre Le Monde lui-même en orange dans le classement Décodex ? Aude Lancelin s’est élevée contre cette opération du Monde, et l’on peut penser qu’elle risque fort de décrédibiliser encore plus la presse traditionnelle. En fait, une observation rapide des divers sites mis en causes montre que les utilisateurs potentiels de Décodex l’utilise à l’inverse de ce que souhaitaient les journalistes du Monde. La fréquentation de ces blogs semble avoir augmenté et tout se passe comme si le lecteur considérait comme « suspect » le classement en vert qui est censé désigner la « bonne » information et recherchait les sites désignés par Décodex comme « suspects ». Si cela devait se confirmer, nous aurions le résultat paradoxal d’une opération de dénigrement en bande organisée, comme l’on dit au Ministère de la Justice, se retournant contre ses propres auteurs…

Au-delà, l’histoire Décodex pose un problème de fond. Nul ne peut certifier la « vérité ». Des faits peuvent être raisonnablement établis, tout en sachant qu’il y a toujours une marge d’incertitude à leur égard. L’interprétation de ces faits, elle, varie avec les opinions, avec la subjectivité de chacun, avec les différentes recherches qui peuvent être faites. Je renvoie ici le lecteur à mes multiples notes sur la question du chômage en France, et sur l’abus que font les journalistes de la fameuse « catégorie A » de la DARES. Personne ne peut décider qu’il a le monopole de la vérité et de l’information ; on ne peut certifier une « vérité », ni la mettre sous copyright. C’est bien pourquoi toute l’opération Décodex se révèle en fait assez nauséabonde dans ce qu’elle décrit de l’imaginaire de ses auteurs. On ne doit pas, alors, s’étonner de la réduction constante du lectorat de cette presse qui arrive ainsi à se décrédibiliser de manière de manière si constante et si régulière. Cette presse arrive même aujourd’hui à mêler le ridicule à l’ignominie.

Le coté « orwellien » de Décodex n’aura échappé à personne. Il y a du « Ministère de la Vérité » à l’œuvre dans ce qu’ont commis les journalistes du Monde.

[1] Glad V., « Qui décodexera le Décodex? De la difficulté de labelliser l’information de qualité », billet publié le 3 février 2017.

Source : Russeurope, Jacques Sapir, 09-02-2017

Source: http://www.les-crises.fr/deconnant-decodex-par-jacques-sapir/


Le Monde banni de Wikipédia pour y avoir créé volontairement des “Fake news” !

Monday 13 February 2017 at 14:50

C’est à cause de ce genre d’article que Le Monde ne m’aime guère et a tenté de faire fermer ce blog… Triste exemple de comportements au sein de “l’ancien quotidien de référence”.

Je réalise ce type de travail quotidiennement et bénévolement sur ce blog depuis 6 ans.

“L’affaire” en soi n’est évidemment pas dramatique, elle illustre simplement une dérive médiatique et est plus qu’ironique venant de l’inventeur du Décodex…

L’attitude du journaliste est, en revanche, bien plus intéressante…

 

Alors, qu’ont dit de Wikipédia le “Risible Décodex” (© Aude Lancelin)

Hmmm, Wikipédia n’est pas très fiable parce que c’est collaboratif ?

En effet, la preuve : une adresse IP (commune) du Monde a été bloquée 9 mois par Wikipédia, car un de ses journalistes a créé volontairement une “fake news” sur Wikipédia pour faire un papier , et ce durant des semaines. Après les avoir finalement prévenus, il vient de se faire sanctionner par les administrateurs de Wikipédia :

L’article piraté


Du coup Wikipédia vient de décider de bannir cette adresse IP du Le Monde durant 9 mois ! (Tout va bien en France…)

C’est là en fait :

L’IP :

Alors du coup, c’est sûr que si Le Monde se permet de faire ça à Wikipédia :

🙂

Le journaliste Pierre Barthélémy a finalement avoué hier – il a donc cherché à discréditer le principe même de Wikipédia, en y laissant sciemment du contenu faux  durant des semaines, et faisant perdre du temps aux bénévoles :

Amusant comment, tout d’un coup, une “Fake News” se transforme en un “canular”, quand tu as une carte de presse…

“Les médias mainstream, bien entendu, sont dans la position classique des hypocrites pointant du doigt la paille dans l’oeil du voisin sans remarquer la poutre dans le leur.

Mais ils s’absolvent de leur propres erreurs factuelles en les présentant comme d’innocentes méprises. Cependant, dès lors que quiconque d’autre commet une erreur semblable, cela devient des « fake news ».

Après quoi ils poussent leur avantage plus loin encore ; si d’aventure, tu en viens à remettre en cause un quelconque sujet où la pensée unique fait loi, tu diffuses des « fake news ».” [Robert Parry, soutien au site Les-crises.fr]

Euh, comment vous dire Pierre Barthélémy : La Charte de Munich (et en particulier son point 1) est votre amie :

ATTENTION : la plupart des journalistes du Monde, que je lis avec plaisir régulièrement, font évidemment partie des plus grands journalistes français ; j’imagine qu’ils sont peinés de l’actuel naufrage auquel ils assistent impuissants.

 

decodex-decodeurs-humour

Pensez bien qu’ils sont simplement des salariés pris en otage par leur Direction et leurs Actionnaires qui cautionnent tout ceci.

Courage les amis, “On les aura”, si les Internautes nous aident :

Sinon, voici la justification de Pierre Barthélémy – attention, c’est du très lourd :

Il a eu “L’IDÉE” du siècle……

Donc encore un obsédé par le délire des “fake news” qui préfère s’occuper des bêtises sur Internet que des “no news” et autres crashs de qualité des grands médias.

“On m’a dit qu’il y a une recrudescence de canulars sur Internet.

Tiens, avant, il y avait des canulars sur Wikipédia.

Je me demande s’il y en a encore.

Oh, pour le savoir, tiens, je vais en créer un…”

Parce que bien sûr, vu le principe de Wikipédia, il parait logique que les canulars y aient cessé par magie depuis des années – comme si ça n’occupait pas tous les bénévoles en permanence (bravo à vous les gars… #Soutien)

Notez, je me moque de ce journaliste du service Science du Monde, mais on a vraiment de la chance. Imaginez qu’au Monde, ils l’aient mis au service Justice :

“On m’a dit qu’il y a une recrudescence des viols le week-end.

Tiens, avant, il y avait des viols en boite de nuit.

Je me demande s’il y en a encore.

Oh, pour le savoir, tiens…” 🙂

Sauf que pour la fiabilité de Wikipédia, pour les articles scientifiques, c’est déjà prouvé par des scientifiques sérieux, eux :

(Sources : ici, ici et ici)

Et pour le reste, forcément discutable, eh bien comme c’est collaboratif, évidemment, c’est bien moins fiable voir faux !

Félicitations donc à Pierre Barthélemy qui vient encore de faire beaucoup pour l’image de son journal et de sa profession :

alimentant par là le populisme et le complotisme…

 

Le plus fort est de voir comment il traite Rémi Mathis.

Vous ne le connaissez pas ? Sa fiche Wikipédia est là :

“Rémi Mathis est un bibliothécaire, historien et militant de la libre diffusion des connaissances français.

Président de Wikimédia France de 2011 à 2014 et conservateur à la Bibliothèque nationale de France depuis 2010, il est spécialiste des estampes anciennes, du jansénisme et du XVIIe siècle.”

Il a été honoré en 2013 par Jimmy Wales, le créateur de Wikipédia, du titre prestigieux de “Wikipédien de l’année“, en récompense de son travail bénévole durant des années au service de la diffusion du savoir :

Un sondage régional commandé par la région Île-de-France en 2013 l’a classé n°10 dans le “Top 10 des Franciliens associés au mot “Savoir”

Respect Rémi ! 🙂

Alors forcément, quand vous passez votre temps à briquer votre maison, et qu’un type malpoli rentre chez vous sans demander la permission, avec des bottes pleines de boue, salit toute votre moquette, ça agace…

Mais le Rémi, il est “milord“,  et accepte le “débat constructif” proposé par Pierre Barthélémy, mais en demandant à ce qu’il ait lieu sur Twitter – où Pierre Barthélémy ne pourra pas le modérer, ni se l’accaparer.

ADMIREZ LA RÉPONSE DU JOURNALISTE DU MONDE (sérieux, il y en a combien des comme ça en vrai ?):

Comme je suspecte le Vandale de supprimer bientôt son tweet, l’archive est là

C’est tellement beau que je vous le remets :

Ah tiens, roi du retweet aussi… :

et du dialogue, donc :

Euh, quand on voit comment ils n’ont pas eu la moindre réaction aux multiples scandales touchant leur risible Décodex, n’ayez pas trop d’espoir…

Bon, il y a aussi des limites au “milord” passé un certain degré…

 

Vous vous rendez-compte du sentiment d’impunité de ces gens-là, au Monde ? Quel salarié d’une autre profession ferait ça publiquement sans craindre d’avoir des soucis ?

Quant à M. Barthélemy, j’avoue que je n’ai fait aucune recherche poussée sur son fil, je n’ai plus le courage. Et c’est bien plus qu’un temps plein qu’il faut pour surveiller la presse. Voici simplement les derniers tweets et retweets (archive) du Twitter de Pierre Barthélemy sur son compte nommé “Passeur de Science”, donc :

Étonnante quand même cette épidémie de journalistes du Monde détestés par les lecteurs et citoyens, non ?

Dernière petite question : pourrait-on savoir si Pierre Barthélémy fait partie des journalistes du Monde volontaires pour aller éduquer nos enfants ? (Lire ce billet : « Le Monde » s’engage dans “l’éducation à l’information” maintenant !)

decodeurs

Précision : il n’y a aucune allusion ethnique dans cette image, choisie pour illustrer le sentiment de supériorité – je cherchais juste un dessin d’évangelisateur. Ces journalistes risquent bien de commencer plutôt par Louis le Grand que par Bobigny…

 

Par ailleurs M. Mathis, j’aimerais au passage que vous me contactiez pour échanger avec vous sur un problème dont j’ai été victime, comme tant d’autres, sur ma page Wikipédia – et qui me semble mériter un réel débat à propos des pages de personnes vivantes et les pages anglaises – merci d’avance. J’ai aussi beaucoup aimé votre :

…ayant tout comme vous (mais bien plus cruellement…) été victime des méthodes employées par les journalistes du Monde (rapide synthèse à venir) – qui se sont dans mon cas basé sur une énorme “Fake news” hallucinante, mais qu’ils n’avaient pas créée eux-même cette fois, je le concède…

 

Ceci illustre une nouvelle fois le drame du manque d’un véritable contrôle interne au journal – qui est le VRAI Fact-checking historique que j’ai présenté ici, pas le truc orwellien qu’on veut nous vendre désormais. Tout ceci reste dans la logique de la tentative de reprise en main d’Internet par Le Monde, son risible Décodex n’en étant que le dernier avatar :

 

Je n’avais pas prévu de faire un tel billet, mais en faisant mes recherches pour ma défense (suite à la grave diffamation publique validée par le journal Le Monde incapable de vérifier une Fake News, et réglant ses comptes en tentant d’euthanasier ce blog), je suis tombé sur cette pépite. Restez à l’écoute cette semaine, en particulier sur Twitter, d’autres jolies trouvailles sont à venir… 😉

( Je rappelle pour les nouveaux arrivants que la démarche du Monde a tellement choqué que j’ai rapidement obtenu le soutien public de personnalité prestigieuses comme Emmanuel Todd, Aude Lancelin, Jacques Sapir, Robert Parry

“Ce à quoi joue Le Monde, c’est mélanger des sites d’informations contestataires parfaitement valables et sérieux, comme le site de mon copain Olivier Berruyer – le site Les-Crises -, avec leurs sites mis en rouge et qui sont effectivement pourris. C’est cet amalgame qui est dangereux. [Emmanuel Todd]

“Ne cédez pas à ses pressions. Vous avez mon total soutien dans cette affaire. La liberté d’expression est aujourd’hui menacée. Votre blogue représente pour des milliers de personnes chaque jour cette bouffée d’air frais sans lequel on ne peut vivre dignement. Ne cédez rien!” [Jacques Sapir])

Si vous voulez soutenir ma liberté d’expression et continuer à lire ce genre d’article, représentatif de mes écrits sur ce blog (ce qui ne signifie nullement être d’accord avec moi, même si je n’ai jamais rien dit de déshonorable, j’appartiens à plusieurs associations de défense des Droits de l’Homme par exemple) diffusez largement ce billet, et abonnez vous à @OBerruyer sur Twitter.

Nous ne lâcheront rien sur la Liberté d’expression et d’information sur Internet ni sur nos exigences éthiques et de la qualité de la presse

Ce billet est dédié à Rémi Mathis, Aude Lancelin, et à tous ceux qui cherchent la Vérité, et croient à l’honnêteté intellectuelle, la droiture morale et au bien public.

Source: http://www.les-crises.fr/le-monde-banni-de-wikipedia-pour-y-avoir-cree-volontairement-des-fake-news/


Les justifications du Monde pour censurer ce site (UPR, Syrie…)

Saturday 11 February 2017 at 04:58

I. Alep

II. La réaction du Monde

III. La réaction de Pauline Moullot sur Libération & Bonus “Avertissement Sans Frais”

IV. Quand Le Monde veut foutre ta vie en l’air

V. Quand Le Monde retweete la Calomnie

V. Ma correspondance avec Samuel Laurent, chef des Décodeurs du Monde (allez là si vous manquez de temps)

I. Alep

Suite de notre série, La “tentative de censure du blog Les-Crises”.

(pardon pour les coquilles, je suis éreinté par 42 heures sans sommeil, je les corrige demain – fait, merci de signaler s’il en reste de grosses…)

Début novembre, j’ai commencé à voir passer de manière récurrente dans mon suivi Twitter sur la Syrie, un montage destiné à pointer le fait que des particuliers sur Twitter annonçaient régulièrement depuis plusieurs mois que le dernier hôpital d’Alep venait à chaque fois d’être détruit. La plus vieille image date de début octobre et circulait donc depuis plus de deux mois quand je m’y suis intéressé.

hopital

Elle a été retweetée par le grand Nassim Nicholas Taleb sur son compte, accompagnée d’un conseil judicieux… :

hopital

Après avoir vérifié qu’il s’agissait de véritables tweets émis par de simples particuliers et non de fakes des pro-Assad, je les ai publiés.

L’intérêt pour moi était simplement de rappeler qu’il fallait se méfier de ce qu’on trouve sur Twitter, chacun y étant libre de dire tout et n’importe quoi, la propagande existant de manière bien réelle dans les deux camps, capable de manipuler avec efficacité nos émotions (vous savez, Timisoara, les couveuses du Koweit, les armes de Destruction massive…). Rien de plus.

C’est un des billets les plus courts du blog : il est simplement constitué de 3 lignes d’introduction, claires et en partie surlignées en jaune, et de copies d’écran des tweets, sans aucun commentaire.

Les trois seules lignes écrites de ma main disaient donc :

“Comme quoi, il faut se méfier des réseaux sociaux

Il semble bien, hélas, que la nouvelle soit finalement devenue vraie – mais cela mériterait une enquête plus approfondie…”

hopital

J’ajoute qu’il semble que le dernier hôpital d’Alep Est ait bien été finalement détruit fin novembre (notez, à la fin, il n’y avait plus d’Alep Est…)

Et les tweets font suite à mon propos laconique, comme autant d’illustrations de son bien-fondé : le billet du 13 décembre est là.

II. La réaction du Monde

Comme l’urgence de l’analyse médiatique lors de la libération d’Alep était semble-il donc de se scandaliser d’une série de tweets, les Décodeurs du Monde ont demandé à Samuel Laurent et Adrien Sénécat de rédiger un papier sur ce thème :

hopital

Il semble que leur but était d’allumer (de nouveau) indirectement Mélenchon, par le biais d’un de ses conseillers :

hopital

Et là, on passe à qui ? :

hopital

(c’est moi qui ai barré)

La réponse de Djordje Kuzmanovic :

La Qualité Le Monde

Et on voit bien qu’il attaque durement à dessein le conseiller politique de Mélenchon – avec des arguments de haute volée intellectuelle …

hopital

hopital

Tiens, je suis donc censé “avoir inspiré cette idée” – alors que le montage circulait déjà – une investigation Les Décodeurs du Monde, donc..

hopital

“Quelques” retweets antérieurs à mon billet…

Suite de l’article “décodant” :

hopital

hopital

Il faut avoir une drôle de conception de l’information pour penser qu’être prudents en période de conflit, et exiger des preuves solides à chaque fois, “ce serait vouloir minimiser les souffrances de la population” !

Euh, “facile” peut-être, mais c’était le but, oui…

 

Bon, vu le niveau d’analyse, je me suis dit qu’il fallait encore gagner en précision et j’ai donc fait un Édit (le 2e bloc) :

hopital

III. La réaction de Pauline Moullot sur Libération & Bonus “Avertissement Sans Frais”

Ben ça n’a servi à rien, la journaliste “fact-checkeuse”  de Libération DesIntox Pauline Moullot a également fait preuve d’une rigueur exemplaire et nous a diffamés à son tour – en toute logique puisqu’elle s’est contentée d’un quasi copier-coller de l’article des Décodeurs du Monde (c’est dommage, j’ai montré que ce n’est pas une source très fiable…).

Arrivé à ce stade, j’ai un message personnel pour Mme Moullot.

Je lui demande d’avoir la gentillesse de bien vouloir aller trouver Laurent Joffrin pour lui montrer son “article” et lui indiquer que je demande que le terme diffamatoire accolé à mon site soit supprimé, en conséquence de quoi l’affaire en restera là. Je précise qu’un constat a déjà été fait par mon huissier (une participation aux frais du constat est bien entendu bienvenue – 434,89€ histoire que les gens commencent à se faire un ordre d’idées sur le coût pour seulement commencer à se défendre face à la calomnie de journalistes peu soigneux…) et que, le cas échéant, je pourrai heureusement compter sur le soutien de nombreuses personnes soucieuses de rétablir la vérité :

hopital

P.S. Merci à Pauline Moullot 😉

IV. Quand Le Monde veut foutre ta vie en l’air

Bien sûr, dans l’absolu, le fait que la Direction du Monde fasse tout pour censurer mon blog me confirme tout l’intérêt de mon modeste travail : “votre haine me fait plaisir”, comme l’a dit le grand Franklin Roosevelt.

En revanche, je dois avouer qu’elle a le petit effet secondaire d’handicaper clairement ma vie, quand la Direction du Monde utilise sont journal comme arme de destruction massive à mon encontre.

Vous imaginez ce que cela fait sur votre vie sociale quand Le Monde classe en rétorsion votre site avec ceux des conspirationnistes adeptes des illuminatis ou des reptiliens (en se basant sur un énorme FAKE qu’on enfant de 15 ans aurait détecté à la simple lecture) – alors que vous essayez juste de faire bénévolement un travail d’analyse de l’information médiatique, honnête, mesuré, sans prétention, recherchant la Vérité – je suis simplement un grand adepte de Noam Chomsky (et adhérent à des associations de Droits de l’homme et de lutte contre le Racisme et l’Antisémitisme).

Il est bien évident, en observant la liste de proscription du Monde, comme je l’ai montré, que mon classement ne saurait être une “regrettable erreur” (qui serait de toute façon impardonnable, quand Le Monde  délivre un avis définitif et public à ses dizaines de millions de visiteurs !).

D’ailleurs l’analyse des sources du Décodex parle d’elle même :

hopital

ou plus détaillé par sous domaine :

hopital

Il apparait assez clairement de l’analyse de son ridicule outil Décodex que Le Monde semble clairement l’utiliser pour régler ses comptes avec avec tous ceux qui ont eu l’outrecuidance de mettre en lumières ses erreurs, ses imprécisions ou les énormes partis-pris et biais du grand “journal de référence”.

Les réactions du responsable des Décodeurs du Monde – simple outil de la Direction – sont hallucinantes après ma série de billets de la semaine ayant démontré les multiples entorses à la méthodologie et l’éthique la plus élémentaire du journalisme :

hopital

Bonne idée – je signe où ? Trop dur de trouver de grosses erreurs que je démonte régulièrement sur votre site, genre (venant du type qui a fait le Décodex et se permet donc de juger mon travail) :

decodex

ou ici 

le-monde-reseau-3

ou

Alors, ce que je propose, c’est que les journalistes demandent des comptes au Monde sur ce genre d’erreurs dramatiques pour la qualité de l’information en France, avant de regarder ce que j’ai écrit un soir sur mon blog personnel sans prétention il y a 2 ans, hein…

Mais :

hopital

==> lâchez-moi donc, Le Monde, JE NE DEMANDE QUE ÇA

Ne voyez-vous donc pas les conséquences d’une telle véhémence à mon égard sur mon quotidien ? Je me suis toujours évertué à faire un travail approfondi et de bonne foi (avec évidemment sans doute de petites erreurs, de ci de là, je ne suis pas un grand média !), pourtant, vous persévérez à essayer de me censurer, ce qui en plus d’être proprement hallucinant, impacte désormais ma vie personnelle.

Je suis exténué de devoir ainsi vous répondre depuis 10 jours, parce que vous avez été incapables de faire un travail élémentaire d’analyse et de recoupement de votre source unique délirante, et surtout avez refusé d’enquêter et de dialoguer.

Mais est-il si compliqué de comprendre que vous avez gravement attenté à ma réputation ???

J’ai reçu peut être une vingtaine de coups de fils d’amis dont les propres amis les ont plus ou moins admonestés pour leur avoir parlé en des termes positifs de mon site, pour leur en avoir relayé des billets, et de nombreux ont dû supprimer les reprises qu’ils en avaient faites sur leurs réseaux sociaux.

MAIS VOUS-ÊTES VOUS POSÉ CE GENRE DE QUESTIONS DE BASE AVANT DE BRICOLER VOTRE ANNUAIRE ???

Et quand j’ai montré vos erreurs et le mal que vous m’avez fait, avez-vous cherché à corriger ? Non !

À vous excuser ? Non !

Votre seul souci encore hier :

Eh oui… Et moi, je fais comment pour prendre des vacances de calomnies du Monde ?

Ah, au fait, en passant, depuis votre classement délirant, me faisant passer dans tout le pays pour ce que je ne suis pas , mon blog a été piraté pour la première fois en 6 ans (ce qui était évidemment prévisible en me classant avec les dingues dangereux…) – ce qui me donne encore plus de boulot pour analyser les dégâts, “merci pour ce moment”.

Mais bon, ceci ne vous intéresse pas trop, vous l’avez quasiment avoué :

MAIS QUE FAIT Jérôme Fenoglio, le rédacteur en chef du Monde ? – des gens peuvent-ils le saisir pour qu’il cesse de me harceler ? @JeroFeno

Je dis ça, car cela semble être une méthode régulière chez vous, non ? (à prendre bien entendu au conditionnel – ça reste du Twitter).

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(témoignage à vérifier par des professionnels – j’en ai vu d’autres dans ce sens – je protège l’identité des personnes…)

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Je pose donc la question au conditionnel pour que des fact-checkers vérifient. Il est en effet très important de savoir si le journal Le Monde aurait fait pression sur des employeurs de particuliers pour qu’ils corrigent des choses (fausses ou non) qu’ils auraient déclarées.

Ce serait finalement peu surprenant si c’était vrai : cela resterait bien dans la logique orwelienne du Monde de tenter de s’ériger en un véritable Ministère de la Vérité ; car après l’avoir définie, il est logique de la faire respecter, comme de nombreuses autres expériences ayant cette nature totalitaire l’ont montré.

Bref, si cela était vrai, cela me semblerait poser sérieux problème déontologique.

D’autres lecteurs de ce billet – qui buzzera un peu, j’espère, je compte sur vous en tous cas pour le relayer – ont-ils subi ce genre de harcèlement venant du Monde ?

Je prends les témoignages sur ce blog svp.

 

Par ailleurs, quand le grand documentariste français Paul Moreira interpelle le Monde très calmement :

hopital

celui-ci ose lui répondre  :

hopital

hopital

en apparent état de choc qu’on ait osé lui poser une question publiquement,

après qu’il ait tenté de détruire publiquement ma réputation avec son outil vanté à 6 millions de followers !!!

Ce ne sont en effet pas des tweets qu’il faut vous acheter…

Après il annonce ceci :

hopital

Mais je ne veux pas être reclassé dans la même catégorie que MINUTE et RIVAROL – avez-vous perdu la raison ???

Je veux juste me retirer du Monde ! 🙂

Je ne vais pas accepter ça quand même… :

Mention spéciale pour le :

hopital

JE DEVRAIS LES REMERCIER AUSSI ???

Si je dis ou montre une chose erronée – cela peut arriver, je vous rappelle que je suis un simple particulier, et que je rédige mon blog bénévolement, comme des millions de français -, indiquez-le moi par mail, afin que je m’excuse et que je corrige rapidement auprès de mes lecteurs, l’erreur est humaine et la Vérité est très importante pour moi.

Là où il y a un problème, c’est si un média, au lieu de prévenir, se met à faire un article ou un tweet sur une erreur commise de bonne foi, reconnue et corrigée, dans le seul but de dénigrer de simples particuliers – détruisant peut-être à jamais leur crédibilité, en raison du poids du média.

Et quand vous dites hallucinant, vous pensez à ça ? :

decodex

Il y a deux Adrien Sénécat ? – Ils se ressemblent beaucoup dans ce cas et l’erreur était possible, mea culpa…

Et en plus vous remettez-ça (c’est l’article sur Alep dont on a parlé au début) en m’insultant encore avec cette histoire insensée d’article avec 20 tweets sans commentaires de ma part ????

hopital

Ce qui pourrait expliquer une telle haine à mon encontre, cherchant à ternir ma réputation auprès de quiconque demande des explications – ici un des plus grands documentaristes français :

Ce genre de chose = publier des tweets de particuliers sans commentaires…, hein

Ah, ok, je vois quelle est votre source en plus de Bruno Zéni, merci.

“Un blogueur adepte de ce genre de choses” – “Chacun ses amitiés” ???

Et vous vous étonnez que je ne sois pas content ?

 

Vous avez écrit ça à propos du grand Frédéric Lordon :

Mais vous savez, il a de nouveau montré ses qualités de grand intellectuel : vous êtes, de très, très, loin, bien plus dangereux que TF1 – la preuve !

Et que vois-je sur ses tweets parus après mon billet phare sur Bruno Zeni  ?

Il me ré-attaque !! (pour les excuses du Monde, ce sera donc dans une autre vie…) :

Je répète : “Là où il y a un problème, c’est si un média, au lieu de prévenir, se met à faire un article ou un tweet sur une erreur commise de bonne foi, reconnue et corrigée, dans le seul but de dénigrer de simples particuliers – détruisant peut-être à jamais leur crédibilité, en raison du poids du média.”

On note ici à la base un tweet calomniateur d’un jeune français au Québec, d’origine polonaise, Xavier Skoczek. Tout fier après 57 heures de recherche d’avoir trouvé une erreur -réelle- de ma part, mais sans aucun intérêt sur une photo sur 50 quasi-identiques montrant les queues pour une élection (on se rend bien compte du temps que le type a passé pour trouver ça !!!!), sur un billet de 2014 sur l’Ukraine parmi les centaines. Allez voir ce billet que j’ai du coup commenté, par vous même c’est très drôle un vraie formation à la malhonnêteté intellectuelle et à la calomnie par Xavier Skoczek. Peut-être Xavier Skoczek n’a-t-il pas suivi le cours Déontologie à HEC Montréal ? Quant au commentaire de Samuel Laurent, chacun jugera…

On sent bien les hyènes qui vont aller reprendre les milliers d’erreurs insignifiantes de ce modeste blog perso pour à la fin dire : “On vous l’avait dit, niark niark niark, il se troooooooooompe des fois” (surtout à 1h00 du mat., quand je me ruine la santé pour essayer d’instiller un peu de débat démocratique sur les énormités régulières du journal Le Monde, j’avoue, oui, c’est vrai. C’est pourquoi je dis bien de ne pas tout prendre ici pour argent comptant, et d’avoir plusieurs sources, et de vous faire votre propre opinion.

Ici, ce n’est pas et ce ne sera jamais le Ministère de la Vérité ici, tout au plus une Association de Recherche Collaborative de la Vérité.

 

J’annonce que je vais, à regret, désormais poursuivre systématiquement pénalement toute diffamation publique à mon encontre ou à celle de ce blog, tweets comme simples retweets (qui sont, je rappelle, tout aussi condamnables) ; cela suffit, j’ai été bien trop tolérant avec des gens foncièrement malhonnêtes. Twitter n’est pas un outil pour adolescents attardés.

Et donc M. Laurent tweete ceci le jour où j’ai prouvé que la source justifiant ses accusations était du gros gros bullshit :

hopital

3 vidéos d’Asselineau sur près de 3000 billets…

et le lendemain :

Et puis après, pour bien finir, il attaque sévèrement juste Wikileaks… qui a fait une erreur sans grande conséquence !

C’est la question que je me posais en effet sur Le Monde

Comme il passe inaperçu, notez bien son avis sur Wikileaks :

Tout va bien !

Je comprends dès lors parfaitement pourquoi Le Monde a repris comme source fiable Bruno Zeni, et pourquoi rien n’a choqué ses journalistes à la lecture de sa prose…

decodex-decodeurs-humour

V. Quand Le Monde retweete la Calomnie

EDIT : comme le :

n’est vraiment pas passé, j’ai enquêté sur Xavier Skoczek évoqué plus haut- vu que Xavier Skoczek essaye de faire censurer ce blog, couvert et aidé par Le Monde (à moins que ce ne soit le contraire…) qui le considère, comme Bruno Zéni, comme une source fiable, fact-checkée – un gars neutre et droit :

Le type (le futur Bruno Zeni ?) pense donc avoir le niveau pour critiquer Jacques Sapir et Eugénie Bastié… #L’EspoirFaitVivre

Le tout en étant un sous-marin plus ou moins volontaire du journal Le Mondequi ne retweete évidemment pas innocemment un tweet d’un inconnu à 241 followers, tweet d’une telle fulgurance qu’il a quand même été retweeté… 6 fois (et encore, j’aimerais bien savoir combien c’était avant le retweet du Monde… 0, hmmm ?)

On sent bien que désormais, la prochaine étape sera que les hyènes vont maintenant aller reprendre les milliers d’articles de ce modeste blog personnel, pour en trouver les erreurs insignifiantes et pour dire à la fin : “on vous l’avait dit, niark niark niark, les-crises se troooooooooompe tout le temps”. Surtout à 1h00 du mat., quand je me ruine la santé pour essayer d’instiller un peu de débat démocratique sur les énormités régulières du journal Le Monde, j’avoue, oui, c’est vrai – le tout étant bien entendu de parler du contenu du blog Les Crises pour ne pas parler des erreurs colossales du Monde.

C’est pourquoi je dis bien de ne pas tout prendre ici pour argent comptant, ici comme surtout ailleurs, et d’avoir plusieurs sources, et de vous faire votre propre opinion.

Ici, ce n’est pas et ce ne sera jamais le Ministère de la Vérité ici, tout au plus une Association de Recherche Collaborative pour s’approcher au mieux de la Vérité. Je ne peux vous promettre la Vérité, mais je vous promets l’Honnêteté intellectuelle.

P.S. Heureux d’avoir œuvré à ta notoriété Xavier, c’est bien naturel. Bisous, bisous. (à très bientôt, le constat sur ton tweet a été fait, merci)

(Je ferai pareil pour les autres calomniateurs à venir – vous allez vite découvrir le sympathique effet sur votre identité numérique d’un blog à 700 000 visiteurs/mois…)

VI. Ma correspondance avec Samuel Laurent, chef des Décodeurs du Monde

Bref, après l’attaque des décodeurs, le 15 décembre, je me suis donc plaint à Samuel Laurent, chef des Décodeurs du Monde – en y mettant vraiment du mien, comme vous le verrez. Voici :

hopital

hopital

hopital

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OK, j’ai un peu forcé, mais je voulais être sur de sa sincérité à la fin.

Rions un peu : quand je lui ai proposé qu’on se parle ou qu’on rencontre, j’avais bien en tête de lui parler de l’affaire Bruno Zeni, pour qu’il en connaisse les tenants et aboutissants lamentables et qu’il ne s’intoxique pas à mon détriment… !!!

Vous notez en tous cas clairement que je lui ai proposé de mener une “enquête journalistique” de façon à donner le plus de gages possibles de rigueur et de bonne volonté à ma démarche de blogueur, loin de tout contentieux personnel.

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Voici donc sa réponse, que j’ai décidé de publier, vu que d’une part, il n’existe donc aucune voie d’appel aux décisions gravissimes pour la liberté d’expression et d’information que prend, seul ou presque, M. Laurent. Et d’autre part parce qu’il persiste dans sa position, et recommence dès ce soir ses pratiques de dénigrement, sans avoir tiré aucune leçon de l’expérience…. De plus, il n’y a rien de compromettant personnellement dedans, ou de honteux. Et cela permettra de constater que j’ai fait de mon mieux pour ouvrir un dialogue et débattre…en vain. »

Et cela permettra aussi aux titulaires de sites ou blogs de savoir que simplement relayer des informations sur l’UPR (même très occasionnellement, même sans être adhérent) ou sur le traitement médiatique de la Syrie peut vous valoir des problèmes avec le Ministère de la Vérité…

Je considère donc que l’information du public sur un point fondamental est au moins aussi importante que le secret de nos conversations. La transparence me semble désormais indispensable. C’est ce que je défendrai s’ils me poursuivent…

On passe dans la 5e dimension :

Et donc, il l’a refait hier :

hopital

Et attention, il passe son temps à vomir sur ce parti politique – c’est extraordinaire quand tu es le chef des fact-checkers du MONDE et que tu prétends en boucle que le travail des journalistes n’est pas de donner leur opinion :

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hopital

(N.B. : on me pose souvent la question, sur l’UPR. Ce blog n’est pas politique, je souhaite éviter de longs commentaires trop prosélytes – certains adhérents de l’UPR en étant coutumiers – mais je n’ai rien contre, vous avez le droit de vous exprimer dans l’espace politique. D’où une modération dure en ce moment – on enlève aussi souvent du Mélenchon… On fera des breaks durant la campagne pour de la libre expression – mais vous notez qu’on a repris FA en juillet 🙂 )

Et il termine sur le fait que j’ai osé remettre en question la couverture médiatique du conflit syrien (je ne sais pas à quoi il fait allusion avec le “la propagande nazie”, qu’il me signale combien de fois c’est arrivé et où, je corrigerai, sinon c’est de la calomnie). À l’occasion, il faudrait que ce Monsieur daigne comprendre QUE JE NE SUIS PAS UN JOURNALISTE PAYÉ par un média. CECI EST UN BLOOOOOOOOOOOOOOOOOG. Si je dois me taper la police dès que je fais une petite erreur, un tel blog n’est pas viable.

J’en suis déjà au stade de pression où je tremble quand j’appuie sur le bouton publier, des fois qu’il y ait une erreur dedans qui fasse la une des Décodeurs du Monde le lendemain, alors que je ne suis pas un média, je le rappelle

C’est insupportable, c’est une atteinte à la liberté d’expression dans ce cadre. Et cela découragera de futurs blogueurs politiques – trop dangereux. J’aurais mieux fait de créer des Top 10 sur « les chatons les plus mignons », encore que j’aurais empiété sur la ligne éditoriale de Buzzfeed…

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Pastiche humoristique de Samuel Laurent dans le film Le Grand Inquisiteur

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Je répète : si j’ai fait des erreurs, qu’on me le dise, je corrige et tout va bien – je suis seul à organiser tout ce blog (avec toutefois l’aide précieuse de certains lecteurs que je remercie à nouveau au passage), qui est gratuit car pour nous l’information est un bien précieux indispensable à la Démocratie. De l’aide est bienvenue – je ne suis aidé ni par des milliardaires, ni par l’État moi – ça complique la vie !

Le Monde qui t’explique que, parfois, tu n’es pas fiable, c’est vraiment comme Balkany qui t’explique que, parfois, t’es pas honnête…

Vous noterez que j’ai tenu ma parole, et respecté le fondamental secret des correspondances jusqu’à ce jour, malgré calomnies et diffamations répétées. Mais trop, c’est trop.

L’agression caractérisée des Décodeurs du Monde à mon encontre, compromettant gravement l’avenir de ce blog et m’occasionnant de réels problèmes personnels, m’oblige à me défendre avec les armes modestes dont je dispose.

J’ai commencé la série en parlant de la résurrection de l’Index, symbole de la censure religieuse. Puis vint la censure politique.

Mais c’est en 2017 que sera donc apparue la censure médiatique, un média ayant pu décider de se débarrasser d’un (bien modeste) concurrent gênant bien facilement…

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Laissons le mot de la fin au Monde :

(Merci à GFEAJ de tout coeur)

“Et c’est pas fini !” – demain on décode les Décodeurs ! 🙂

decodex-decodeurs-humour

(pour les excuses du Monde, ce sera donc dans une autre vie…) :

Marquez-moi votre soutien en vous abonnant à mon compte sur Twitter @OBerruyer, vous allez bien rire dans les prochains jours…

P.S. Je vois que des personnes ont donné de l’argent. Merci, cela nous aidera pour 2017. Cependant, attendez, je ferai un appel spécial dans les 48 heures... Ca va être… énorme !!!  🙂

 

Source: http://www.les-crises.fr/les-justifications-du-monde-pour-censurer-ce-site-upr-syrie/


[Interview RT] Le Monde devient un problème pour la Démocratie

Friday 10 February 2017 at 16:10

Je comprends mal pourquoi Le Monde continue à trouver d’une telle importance que je sois dans leur liste Maccarthyste avec d’autres petits blogs.

Très bien, je me charge d’en faire de la publicité en ce cas.

Et ne me sortez pas le couplet “la télé des russes”, j’ai contacté les Américains, et un des plus grands journalistes américains, sonné par ce que vous me faites, m’a accordé une tribune invité dans son site…

Merci beaucoup Le Monde – ce succès international, je vous le dois…

Il est important de se mobiliser, sinon il va être très difficile à n’importe qui de créer et tenir un blog, si la police du Monde veille…

(je tiendrai les lecteurs informés de tous les développements de ce dossier)

I. Russia Today monde, à l’heure du pic d’audience

Source : Russia TodayQuestionMore, 09-02-2017

Le journal français “Le Monde”, qui est aussi parmi le fact-chekers proposé par Google et Facebook – vient de lancer un app pour aider le publique à repérer les fausses informations.

a

Source : Russia TodayQuestionMore, 09-02-2017

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II. RT. France : Le Monde devient un problème pour la Démocratie

Donc si je comprends bien, c’est le journal le Monde qui, après avoir empêché Hollande de se présenter, s’est attaqué durement à Fillon, et désormais s’en prend à un certain nombre de Blogs, pour la plupart critiques du Monde et de son candidat officiel ?

Mais franchement, ça ne gagnerait pas du temps de dire directement que c’est le plus jeune candidat qui l’emporte cette année à la Présidentielle ?  🙂

Source : Russia Today, Olivier Berruyer, 09-02-2017

Version complète regroupant les autres vidéos :

Olivier Berruyer

En colère, indigné et inquiet de l’évolution de la liberté d’expression en France, Olivier Berruyer revient pour RT sur l’outil de classement (ou «de censure») du Monde Décodex, sur la chasse aux «fake news» qui laisse Google choisir le vrai du faux.

RT : Le Monde a déclaré via son outil Décodex que votre blog Les-Crises.fr n’était pas fiable, en l’accusant de diffuser des «fausses informations». Pourriez-vous expliquer quelles sont les raisons de ces accusations ?

O. B. : J’anime l’un des plus grands blogs français sur lequel j’essaie d’avoir une information de critique des médias tout à fait sérieuse, la plus factuelle possible et évidemment non complotiste. Le journal Le Monde vient de lancer une opération à mi-chemin entre le maccarthysme et le ministère de la Vérité d’Orwell, qui vise à poser un label, non plus à l’information dans la chasse actuelle aux fake news, mais à l’ensemble des sites et sources en ligne. Ils ont expliqué que RT était une source moyennement fiable et que mon site ne l’était pas du tout. Pour justifier cela, il ont mis un argument en expliquant que je partagerais des théories complotistes sur l’affaire ukrainienne. J’ai effectivement beaucoup suivi cette crise mais pour étayer leurs accusations, les journalistes du Monde se sont appuyés sur un lien internet qui est une énorme fake news sur un énorme mensonge que j’ai démonté sur mon blog. C’est clairement une opération de calomnie visant à censurer mon blog. Si ce classement infamant persiste, je vais devoir arrêter mon blog [mais on en n’est pas encore là, mobilisez-vous], car je vais difficilement pouvoir continuer dans ces conditions-là, avec le journal Le Monde qui est dans une énorme opération de diffamation (et crée donc un service de police de la pensée].

La problématique des grands médias occidentaux aujourd’hui n’est pas celui des fake news, mais celui des «no news». Ce ne sont pas des mensonges mais c’est toute une partie de la vérité qui n’est jamais mise en avant

RT : Pourquoi vos posts ont-ils attiré une telle attention et de telles réactions ?

O. B. : Au début, mon blog était consacré à l’économie. J’ai beaucoup travaillé par exemple avec un ancien Premier ministre sur la réforme des banques. Tant que j’en restais là, il n’y avait pas de problème. Je me suis mis à traiter de géopolitique inspiré par Noam Chomsky. J’essaie de faire un travail très chomskyste – évidemment avec pas tout à fait le même talent que lui. Je critique beaucoup les médias et je me suis intéressé à l’affaire ukrainienne. Depuis, Le Monde et un certain nombre de réseaux néo-conservateurs qui soutiennent le régime ukrainien, s’attaquent à moi.

Il figure toujours aujourd’hui sur leur site, trois ans après, une interview de l’envoyé spécial du Monde à Kiev, Piotr Smolar. Dans cette vidéo, qui a été réalisée une dizaine de jours après Maïdan, il explique très calmement que les manifestants à Maïdan n’étaient pas armés. Alors qu’évidemment, il y a eu des dizaines de policiers tués, des centaines blessés par balles. J’ai débattu plusieurs mois après avec lui là-dessus. Il maintenait sa position. Aujourd’hui, la vidéo est toujours en ligne sans aucun commentaire. Le Mondeestime donc que cette information est de qualité, labellisée en vert, alors même que j’ai démonté tout cela sur mon blog, preuves à l’appui.

Le président du parlement du plus grand pays d’Europe est le fondateur du parti néo-nazi local et Le Monde n’en parle pas

Dans les médias occidentaux, il n’y a pas beaucoup de fake news. Cela arrive évidemment de temps en temps. Le Monde en a encore fait une dernièrement sur l’affaire des Russes qui voulaient pirater un réseau électrique dans le Vermont. Ils n’y ont vu aucun problème de logique, ils n’ont rien vérifié et lancé cela un 31 décembre. Sauf qu’on s’est rendu compte le lendemain que c’était juste un virus sur un ordinateur portable. Néanmoins, la problématique des grands médias occidentaux aujourd’hui n’est pas celui des fake news, mais celui des «no news». Ce ne sont pas des mensonges, mais c’est toute une partie de la vérité qui n’est jamais mise en avant. Quelques jours après, le Parlement ukrainien a élu Andreï Paroubi comme nouveau président du Parlement ukrainien à la majorité des députés. Andreï Paroubi est le cofondateur du parti néo-nazi ukrainien. Il a animé toutes ses milices militaires pendant plusieurs années. Il s’est occupé du commandement militaire de Maïdan. Cet homme-là a été nommé président du parlement ukrainien dans un contexte de tensions avec la Russie. On imagine ce que la nomination d’un tel personnage signifie pour la stabilité de l’Europe. Il n’y a pas une information là-dessus dans Le Monde. Le président du parlement du plus grand pays d’Europe est le fondateur du parti néo-nazi local et Le Monde n’en parle pas.

J’ai consacré du temps à cette histoire sur mon blog. j’ai même fait un très gros effort, j’ai fait traduire la prose de ce sinistre personnage des années 1990 en français. Dedans, on apprend que le rôle historique de l’Ukraine est de protéger la race blanche en Europe des hordes barbares asiatiques qui vont les envahir avec les Russes. cet homme est président du parlement. C’est délirant. Il rencontre les plus grands dirigeants de l’Europe et cela ne pose aucun problème. C’est de ce genre de choses dont j’ai parlé et qui me font haïr par les grands médias. C’est parfaitement vrai. c’est parfaitement factuel. Ils n’en parlent pas. c’est un exemple de «no news» avec des conséquences dramatiques.

Ce n’est pas à Google de nous expliquer ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. Quel est ce ministère de la Vérité qui est en train de se mettre en place ?

RT : Google et Facebook lancent un projet Crosscheck en France, en coopération avec plusieurs médias français, dont Le Monde. Que pensez-vous de cette initiative de lutte contre les «fausses informations» sur internet ?

O. B. : Ce genre de choses montre bien qu’il y a des réactions de plus en plus étonnantes de la part des grands médias. Il est vrai qu’il y a des problèmes avec de fausses informations qui se répandent. Il faudrait qu’on en discute tranquillement. L’information est une base de la démocratie. Avant d’agir, il faudrait peut-être que le pouvoir politique se charge de la situation, qu’il y ait un débat national et professionnel. A la place, les grands médias, qui sont totalement décriés par l’opinion publique, essaient de se regrouper. En France, Le Monde, de part son poids, devient un problème pour la démocratie. Cette opération est très gênante. Regardez qui est derrière cette opération ! Elle est lancée à la base par Google, associé à Bellingcat. Bellingcat dont la crédibilité et neutralité sont extrêmement faibles.

Ce n’est pas à Google de nous expliquer ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. Quel est ce ministère de la Vérité qui est en train de se mettre en place ? J’appelle à l’aide les démocrates à l’étranger car la France a régulièrement ce genre de problèmes avec ses médias. Je les appelle à observer et à enquêter. J’aimerais que des personnes comme Edward Snowden, Glenn Greenwald ou Noam Chomsky regardent ce qui se passe en ce moment en France car c’est sidérant. Je ne vois pas d’équivalent ailleurs. Peut-être est-ce un peu le cas en Allemagne… La différence demeure qu’ils n’ont pas un média comme Le Monde qui est en train d’essayer de s’arroger le droit de censurer. Avant, c’était les religieux, puis les politiques, qui en usaient. Maintenant ce sont les médias qui déclarent : «Vous n’avez pas le droit de vous exprimer.»

Tout le monde applaudit en trouvant très très bien que Le Monde réinvente l’index de l’Eglise catholique

RT : Peut-on confier aux médias la lutte contre les «fake news», la vérification des faits, ou les gens doivent-ils décider eux-mêmes en quoi il veulent croire ?

O. B. : Le problème central n’est pas les fake news. C’est un problème accessoire. La question majeure qui devrait tous nous préoccuper est de se demander comment faire en sorte que le grand public ait de nouveau confiance dans les grands médias. Le reste est avant tout une affaire d’analyses différentes. C’est normal qu’il y ait des analyses différentes entre CNN et RT. C’est du débat démocratique, c’est extrêmement important. Le problème survient quand les faits ne sont plus connus. Mon cas peut être un exemple. Ça montre bien l’utilité que vous avez pour le débat démocratique. Il n’y a pas un média français qui s’y intéresse. Tout le monde applaudit en trouvant très très bien que Le Monde réinvente l’index de l’Eglise catholique. C’est-à-dire la liste de tout ce qu’il ne faut pas lire ! Pour redonner la confiance dans les grands médias, il faut vérifier information par information. Il faut du débat. Ce n’est pas à des médias discrédités de se regrouper en disant : «Regardez on va vous dire la vérité.» Cela servira juste à accentuer la défiance et le complotisme, qui est aussi un grave problème pour la démocratie.

Ce qu’il faudrait peut-être créer, et je vais y réfléchir, serait de faire une sorte de Wikipédia sur lequel les gens discuteraient des informations. Il faudrait que des citoyens en discutent de manière collaborative. Comme le disait Edward Snowden, je n’ai pas envie que des multinationales telle que Google expliquent au grand public ce qu’il doit penser. Je n’ai pas envie que Le Monde fasse cela.

D’ailleurs, en lançant leur Décodex orwellienLe Monde a annoncé avoir mis en place un ensemble de journalistes volontaires de leur rédaction qui iront dans les écoles pour expliquer aux enfants comment lire l’information. C’est proprement délirant. J’imagine déjà la troisième et quatrième leçon qui seront : «N’allez pas sur RT, c’est tamponné en orange» ou «N’allez surtout pas lire Olivier Berruyer, c’est en rouge.» Par contre, Al-Jazeera est en vert. C’est donc une information tout à fait indépendante et de qualité en provenance des coupeurs de têtes.

Il est vrai que sur internet on va lire des âneries colossales, mais on en lit aussi dans la grande presse. Ce problème des fake news doit être traité mais il doit l’être de manière démocratique

RT : Dans quelle mesure le phénomène de «fake news» affecte-t-il la formation de l’opinion publique ? Qu’en est-il si les médias qui sont censés contrôler la véracité des faits relayés dans les actualités sont eux-mêmes accusés d’avoir distribué d’informations fausses ? Qui donc va contrôler ceux qui contrôlent ?

O. B. : L’ensemble de nos médias est en train de s’agiter comme des poules sans tête en criant : «Mon dieu, il y a un nouveau phénomène : les fake news, les fake news, les fake news.» Cela s’appelle des mensonges et du bourrage de crâne. Voilà tout. La problématique c’est que les journalistes viennent de perdre le monopole du bourrage de crâne. Il est vrai que sur internet on va lire des âneries colossales, mais on en lit aussi dans la grande presse. Ce problème des fake news doit être traité mais il doit l’être de manière démocratique.

Nous sommes dans une époque de perte de contact avec la réalité et avec les principes élémentaires du journalisme

Est-ce que cela influe tant que cela sur l’opinion publique ? J’ai des doutes. Néanmoins, cela a des conséquences démocratiques extrêmement importantes. Toute la presse française s’est fait l’écho d’une rumeur, donc non-vérifiée, insistant que les Russes seraient en train de se préparer à manipuler l’élection française. C’est exactement la même propagande que l’on nous a servie pour l’élection de Donald Trump. On nous a expliqué que Donald Trump a été élu à cause de la rumeur Pizzagate, qui n’a été lue par à peu près personne. Ce n’est surement pas parce que l’espérance de vie décline aux Etats-Unis. Ce n’est pas non plus parce qu’une partie du pays sombre dans la pauvreté et la misère. Non. C’est évidemment à cause des méchants d’internet.

Nous sommes dans une époque de perte de contact avec la réalité et avec les principes élémentaires du journalisme. Des principes tels que «quelle est votre source ?», «quelle est sa qualité ?», «les informations ont-elle été bien recoupées ?». On a subi une campagne où on nous expliquait tranquillement que Donald Trump allait uriner sur des prostituées russes dans un grand hôtel de Moscou. Ces informations ne pouvaient qu’être fiables car elles venaient de McCain, qui les a eu d’une agence, qui les a eu d’un ancien des services secrets anglais… Tout cela détruit la confiance de l’opinion publique non seulement dans les médias, mais aussi dans notre système politique. Cela veut dire que notre prochain président, on se demandera si ce ne sont pas les Russes qui l’ont fait élire.

Source : Russia TodayQuestionMore, 09-02-2017

 

Source: http://www.les-crises.fr/interview-rt-le-monde-devient-un-probleme-pour-la-democratie/


[“Et c’est pas fini !”] Merci pour tous vos soutiens, et c’est pas fini, je vous prépare encore de belles surprises !

Friday 10 February 2017 at 05:30

Merci pour tous vos soutiens, et c’est pas fini, je vous prépare encore de belles surprises…

Restez bien à l’écoute les prochains jours…

Je me battrai en tous cas de mon mieux pour lutter contre ces projets orwelliens de censure (indirecte) d’Internet, visant clairement à limiter la Liberté d’expression et d’information.

Ce combat ne fait que commencer…

(Mais va falloir m’aider un peu quand même, hein… 🙂    J’ai besoin de gens avec du temps dans les 48 prochaines heures, pour des recherches sur internet, c’est important – me contacter, et un organisateur dispo serait l’idéal Merci)

Source: http://www.les-crises.fr/et-cest-pas-fini-merci-pour-tous-vos-soutiens-et-cest-pas-fini-je-vous-prepare-encore-de-belles-surprises/


Décodex : le Monde peut-il impunément dénigrer ses concurrents ? Par Éric Verhaeghe

Friday 10 February 2017 at 04:02

Source : Atlantico, Éric Verhaeghe, 09-02-2017

Juge, accusé, et enquêteur à la fois, Le Monde est dans une position déontologique fort difficile à défendre avec son nouveau gadget Decodex. Surtout quand ils se permettent de juger les autres.

Le Monde a lancé le Decodex, un site qui indique quelles sont les bonnes publications à lire sur Internet, et quelles sont celles dont il faut se méfier. Dans la pratique, tous les sites subventionnés par le ministère de la Culture employant des journalistes titulaires d’une carte de presse (selon les conditions de remise de laquelle il faudra un jour se pencher: ce sera pas triste !) sont renseignés comme fiables. Tous ceux qui sont indépendants sont suspects de complotisme ou de diverses turpitudes dès lors qu’ils ne délivrent pas la parole officielle.

C’est le cas des sites de mes amis Simone Wapler et Olivier Berruyer. L’une se voit (de façon grotesque) reprocher de colporter des thèses complotistes. L’autre se voit reprocher ses positions sur l’Ukraine, au nom du reproche global de propagation de fausses nouvelles.

Cette seule classification permet de mesurer l’intelligence et la pertinence de cet outil baroque qui décrédibilise encore un peu plus une vieille dame de la presse papier qui n’en finit pas de sombrer.

Sur le fond, il me paraissait indispensable de replacer le sujet moins dans sa dimension politique (après tout, le Monde a bien le droit de violer son principe d’impartialité en disant qui sont ses chouchous et qui sont ses ennemis).

Le Monde, une société commerciale qui reçoit des subventions publiques

Rappelons d’abord un point que le petit milieu connaît bien: Le Monde est abondamment subventionné par l’Etat. Selon les chiffres cités par Le Monde lui-même (mais minorés cette année par le ministère de la Culture), cette société de presse reçoit chaque année plus de 15 millions € pour rester en vie. Quand on se souvient que le quotidien, qui réalise un chiffre d’affaires autour de 350 millions €, est détenu par le trio Bergé-Pigasse-Niel, on mesure une fois plus que le budget de la Culture ne profite pas aux plus pauvres. Bien au contraire.

On mesure aussi que l’Etat apporte bon an mal an environ 5% du chiffre d’affaires du Monde. L’Etat, c’est-à-dire le contribuable bien entendu.

À trop tirer sur la corde…

Manifestement, cet avantage objectif extrêmement important ne suffit pas au Monde pour équilibrer ses comptes et développer son activité de société de presse. Alors qu’il bénéficie d’une aide que l’on cherchera tôt ou tard à qualifier d’aide d’Etat devant la Commission Européenne, il faut maintenant que ce chouchou du pouvoir tire à boulets rouges sur ses petits concurrents du Net.

Mais jusqu’où ses gougnaffiers qui vivent sur notre dos pousseront-ils la provocation?

Ce sont les internautes qui ont financé le Decodex

Car, soyons clairs, le fameux Decodex n’est pas un outil financé par le Monde, mais par le contribuable. Sans les subventions de l’Etat, on imagine mal que les actionnaires du journal aient accepté de payer de leur poche cette opération, alors que le titre perd de l’argent. Donc, maintenant, tu paies directement des outils qui te prennent pour un crétin ou qui t’explique que ton site est nul. Mais on rêve là?

Et en plus, ce sont des journalistes payés par des militants du PS qui viennent t’expliquer ce qu’il faut lire ou pas.

Un dénigrement commercial caractérisé

Imagine-t-on Coca-Cola dresser la liste des boissons bonnes ou pas pour la santé ? Imagine-t-on Coca-Cola lancer un site Internet qui recommande de ne pas boire du Breizh Cola ou du Corsicola parce que ces boissons seraient dangereuses, ou contrefaites?

Imagine-t-on Renault lancer un site déconseillant de rouler en Volkswagen parce que le moteur des voitures allemande serait plus polluant?

Bien entendu, ces marques peuvent toujours s’essayer à dénigrer leurs concurrentes sur des bases qui leur sont propres.

Mais elles auront rapidement à faire à quelques procédures juridiques.

S’agissant du Monde, le dénigrement est si massif, et la mauvaise foi des auteurs est si caractéristique, qu’une action de groupe de tous les sites victimes de cette pratique toxique mériterait d’être menée. Ne serait-il pas amusant que toutes les victimes se coalisent et demandent in fine au Monde une réparation du préjudice qui mettrait le journal en faillite?

Je m’en réjouis par avance.

La réaction nobiliaire une fois de plus à l’oeuvre

Une fois de plus, donc, l’ancien monde (sans mauvais jeu de mots) et son aristocratie décadente livre des combats d’arrière-garde pour sauver leurs privilèges.
Jusqu’au jour où…
Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l’auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr
Diplômé de l’Ena (promotion Copernic) et titulaire d’une maîtrise de philosophie et d’un Dea d’histoire à l’université Paris-I, il est né à Liège en 1968.
Source : Atlantico, Éric Verhaeghe, 09-02-2017

Source: http://www.les-crises.fr/decodex-le-monde-peut-il-impunement-denigrer-ses-concurrents-par-eric-verhaeghe/


Alep, plaidoyer pour la liberté d’analyse et une géopolitique cohérente de la France, par Djordje Kuzmanovic

Friday 10 February 2017 at 01:57

Bel exemple de chasse à l’homme (lire ce billet avant)

Source : Le blog de Djordje Kuzmanovic20/12/2016

Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire, c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques – Jean Jaurès, Discours à la jeunesse, Juillet 1903.

Ces derniers jours, j’ai été la cible d’attaques répétées, dans plusieurs médias – FranceInterLe Mondele JDDLibération et Le Nouvel Observateur –, tendant à me présenter comme un soutien de Bachar el-Assad et/ou de Poutine et à m’accuser d’incompréhension par rapport aux événements en cours en Syrie, voire d’insensibilité face à la tragédie vécue par les civils d’Alep. Il est bien entendu qu’à travers ma personne, il s’agit là de viser Jean-Luc Mélenchon en tant que candidat à la présidence de la République, porteur d’une vision de la guerre en Syrie et d’une ligne géostratégique indépendantiste pour la France à même de redonner à notre pays sa grandeur et son autonomie. Gardant l’espoir que le débat reste encore possible – sur cette question comme sur toute autre. Je me permets donc de répondre à ces critiques, tout en précisant que je ne minimise pas les souffrances du peuple syrien, mais que je dénonce la propagande mensongère et le deux poids deux mesures qui conduisent aux guerres futures. Je ne suis pas favorable au dictateur Bachar-Al Assad, mais je dénonce le terrorisme djihadiste sanguinaire et l’ineptie de la ligne géostratégique française. Je ne suis pas pro-Poutine comme le répètent les atlantistes, je suis pour l’indépendance de la France.

Excuses sur un des tweets et pratiques journalistiques 

Précisons tout d’abord qu’on me reproche essentiellement deux « tweets », que l’on juge ignominieux. Dans le premier, j’affirme que la couverture médiatique des événements en Syrie est orwellienne. Dans le second, je remarque que l’information selon laquelle le principal hôpital d’Alep a été détruit par les bombardements a été répétée plusieurs fois sur les quelques derniers mois. C’est en extrapolant à partir de ces deux publications de 140 caractères chacune qu’on me reproche de manquer de compassion à l’égard des civils tués et de ne pas dénoncer, comme je devrais, la barbarie dont font preuve les régimes de Bachar el-Assad et celui de Vladimir Poutine.

Si je ne retire rien au premier tweet concernant la propagande orwellienne – je m’en explique plus amplement plus bas –, je regrette le second sur l’hôpital. En raison de la concision des messages Twitter, aucune argumentation sérieuse n’est possible, ce qui laisse la porte ouverte à toutes les interprétations, y compris les plus absurdes et haïssables. Ce tweet, qui cherchait à dénoncer la propagande à l’œuvre dans les guerres sur un exemple spécifique, a blessé un grand nombre de camarades du Parti de Gauche, comme de citoyens non partisans, légitimement horrifiés par les images de morts provenant d’Alep. Je m’en excuse publiquement, mais demande de me faire la grâce de lire ce texte jusqu’au bout, car si condamné je dois être, moralement, publiquement ou politiquement, autant que ce soit pour les bonnes raisons et en toute connaissance de cause. Ces explications sont aussi exhaustives que possible, et permettent à chacun d’accéder aisément aux sources par liens hypertextes.

Je voudrais d’emblée souligner que contrairement à ce que devrait être une pratique journalistique de base, je n’ai été contacté par aucun des journalistes qui m’incriminent en extrapolant des positions politiques générales à partir de deux tweets ou en reprenant ce que leurs collègues ont initialement dit ou écrit. On conviendra qu’il s’agit là d’une attitude étrange pour les thuriféraires des valeurs démocratiques dont ils seraient les uniques défenseurs.

Un émoi légitime face au drame humain vécu par les civils et l’expression d’un dissensus

Non, je ne suis pas indifférent à la mort et à la souffrance d’enfants dans les guerres. Je les connais même sans doute mieux qu’une grande partie des personnes qui me le reprochent, pour avoir été, dans le cadre d’une opération humanitaire, assistant responsable d’un camp pour enfants orphelins ou perdus au Rwanda en 1994, peu après le génocide, mais aussi pour avoir vu une ville – Belgrade, où je suis né – bombardée, en 1999, par la plus formidable armada aérienne de l’histoire, conduite par l’OTAN. Ces bombardements, dont la ville garde toujours les stigmates, n’avaient d’ailleurs suscité à l’époque aucun émoi en Occident. Enfin, j’ai eu l’honneur de servir en tant qu’officier dans l’armée française ; participer à une opération extérieure en Afghanistan, en 2006-2007, m’a donné l’occasion d’appréhender directement la guerre et la tragédie qu’elle représente.

Il ne s’agit donc pas de ma part de nier la tragédie vécue par les civils pris sous les bombes, et on cherchera en vain une citation en ce sens venant de ma part. Les morts, d’Alep ou d’ailleurs, surtout des enfants, font au contraire écho aux images épouvantables que je porte dans ma mémoire. La prise d’une ville – moment particulièrement sanglant dans tout conflit armé – est toujours une catastrophe pour les civils, otages et cibles – volontaires ou non – des belligérants, qui risquent de manquer de nourriture, d’être blessés, violentés ou tués. Même si le combat est moralement et politiquement légitime, la violence subie par les civils est intolérable et particulièrement cruelle dans les zones urbaines où chaque rue est une nasse, où la menace de tireurs embusqués est omniprésente. Devant toute souffrance de civils, on ne peut que compatir ; pour reprendre les termes souvent utilisés ces derniers jours par les médias, elle signe toujours, peu ou prou, la mort de l’humanité. Mais partout et à chaque fois ;pas uniquement à Alep. Au-delà de ce constat, commun à tous les êtres humains doués de sensibilité, les conflits armés, pas plus que n’importe quel autre événement, ne peuvent échapper aux interprétations divergentes. Le problème survient lorsqu’un conflit en particulier acquiert soudain un statut spécial dans la couverture médiatique pour devenir une sorte d’icône dont il est interdit de commenter le sens.

C’est précisément ce qui se passe avec la bataille d’Alep. Dans la longue série de conflits qui ont secoué le monde, et en particulier le Moyen-Orient, depuis quinze ans, peu d’événements ont suscité une adhésion aussi massive des commentateurs à une version particulière de l’histoire et ont produit une injonction aussi forte adressée à tout un chacun de s’y conformer. Dans ce contexte, toute voix discordante, qui s’interroge à la fois sur la production de ce consensus, sur les raisons de l’émotion collective ainsi construite et sur le bien-fondé de l’éclairage apporté apparaît proprement hérétique. Pourtant aucune tragédie ne nous exonère du devoir non seulement de compatir, mais aussi de chercher à comprendre ; et ce n’est pas en clouant au pilori quiconque s’écarte de la version « approuvée » du conflit syrien qui prévaut dans les médias qu’on résout les problèmes qui conduisent à ces tragédies. Je crois au contraire que c’est le rôle d’un responsable politique de sortir du cadre compassionnel commun – même s’il est légitime – pour s’interroger sur les causes, comprendre dans toute sa complexité la course des événements qui conduisent aux drames et chercher des réponses adéquates.

Revenons donc aux deux tweets incriminés pour en développer le propos. Le tweet qui affirme que le dernier hôpital d’Alep a manifestement été détruit une quinzaine de fois ne vise pas, encore une fois, à moquer la tragédie d’enfants qui meurent à Alep faute de soins ; il cherche à attirer l’attention sur l’incroyable guerre de l’information qui double les hostilités physiques sur le terrain, utilisant tous les moyens possibles pour provoquer l’émotion, l’indignation et la haine. Cette propagande est évidemment menée par toutes les parties ; est-ce une raison suffisante pour ne pas dénoncer les excès commis du « bon » côté, le nôtre ? J’aurais d’ailleurs tout autant pu aborder cette propagande par d’autres biais. Quoi qu’il en soit, l’erreur a été de le faire sur Twitter où il est impossible de développer une réflexion construite.

Dans les articles de Libération et du Monde, il est écrit que je ne base ma remarque que sur des tweets informant de la destruction du « dernier hôpital d’Alep » et non sur des articles de véritables journalistes écrivant dans la presse respectable. Il est vrai que les tweets sur le sujet sont légion – les recenser serait beaucoup trop long –, mais contrairement à ce qui a été suggéré dans ces articles, mon tweet malheureux m’a bien été inspiré par la lecture de la presse légitime. Mon tweet datait du 13 décembre ; voici quelques exemples de publications antérieures que Le Monde et Libération peuvent considérer comme sérieuses car produites par leurs confrères : Le Monde du 21 octobre« Alep sans médecins ni chirurgiens », le Washington Post du 16 novembre « Les avions de guerre bombardent l’hôpital des enfants alors qu’Assad relance l’offensive sur Alep »The Guardian du 19 novembre « Le dernier hôpital d’Alep-Est détruit par des frappes aériennes »,  le Huffington Post du 21 novembre « Les bombardements forcent les médecins à fermer le dernier hôpital pour enfants d’Alep », Al-Jazeera du 27 novembre « Dans le dernier hôpital d’Alep-Est même plus d’espace pour marcher », L’India Times du 4 décembre « En Syrie partie 3 : Avec le dernier hôpital détruit, Alep s’annonce comme le plus grand bain de sang de l’Histoire contemporaine ». Encore une fois, il ne s’agit pas de nier la souffrance bien réelle que peuvent endurer les civils pris sous le feu destructeur, mais de montrer à ces journalistes et à ceux qui ont pu être choqués par mon tweet que je ne suis pas de mauvaise foi et que je sais, en tant qu’ancien officier des opérations psychologiques, reconnaître une manipulation destinée à impressionner.

Ce reproche est par ailleurs relativement cocasse compte tenu du fait que les tweets sont souvent la seule base des informations dont disposent les journalistes qui me critiquent. En effet, il y a très peu de journalistes sur le terrain et aucune organisation internationale digne de ce nom, comme le rappelle fort justement le journaliste Patrick Coburn dans The Independent du 2 décembre « Voilà pourquoi tout ce que vous avez pu lire sur la guerre en Syrie pourrait s’avérer faux ». L’autre source d’information des médias, aveuglément reprise depuis des années, est l’organisation portant le nom irréprochable d’Observatoire syrien des droits de l’homme. Il s’agit en fait d’une source particulièrement illégitime puisqu’elle est une émanation des Frères Musulmans, financée par l’Arabie Saoudite et le Qatar et… basée à Londres ; pourtant, elle est la référence pour dénoncer les crimes et compter les morts. C’est, je l’affirme, une manipulation pure et simple du public, qui dure depuis trop longtemps.

 

Le caractère orwellien de la couverture médiatique du conflit

Oui, pour qualifier la couverture médiatique du conflit en Syrie, j’ai utilisé le terme « orwellienne », et je suis prêt à réitérer cette qualification. Par orwellien, j’entends faisant penser à la réalité décrite par Orwell dans 1984. Dans ce roman, les trois puissances qui se partagent le monde – OcéaniaEstasia et Eurasia – sont perpétuellement en guerre, et voilà comment l’auteur décrit la manière dont cette guerre est présentée à la population : « Mais retrouver l’histoire de toute la période, dire qui combattait contre qui à un moment donné était absolument impossible. Tous les rapports écrits ou oraux ne faisaient jamais allusion qu’à l’événement actuel. En ce moment, par exemple, en 1984 (si c’était bien 1984) l’Océania était alliée à l’Estasia et en guerre avec l’Eurasia. Dans aucune émission publique ou privée il n’était admis que les trois puissances avaient été, à une autre époque, groupées différemment. Winston savait fort bien qu’il y avait seulement quatre ans, l’Océania était en guerre avec l’Estasia et alliée à l’Eurasia. Mais ce n’était qu’un renseignement furtif et frauduleux qu’il avait retenu par hasard parce qu’il ne maîtrisait pas suffisamment sa mémoire. Officiellement, le changement de partenaires n’avait jamais eu lieu. L’Océania était en guerre avec l’Eurasia. L’Océania avait, par conséquent, toujours été en guerre avec l’Eurasia. L’ennemi du moment représentait toujours le mal absolu et il s’ensuivait qu’aucune entente passée ou future avec lui n’était possible. »

Oui, la couverture médiatique du conflit en Syrie m’a souvent fait penser à cette citation d’Orwell. En 2001, à la suite des attentats de New York, Al-Qaïda a été désignée comme le mal absolu et combattue par la coalition internationale sur tous les fronts possibles. Etd’une certaine manière légitimement : ne s’agit-il pas d’une organisation terroriste criminelle, agissant à l’échelle internationale, et dont Daech n’est qu’un des avatars ? Al-Qaïda est encore combattue aujourd’hui au Mali par les forces armées françaises, qui y ont mené et y mènent un remarquable et difficile combat contre les terroristes et autres criminels (opérations ServalEpervier, puis Barkhane). Elle a frappé les villes européennes, le 11 mars 2004 à Madrid, le 7 juillet 2005 à Londres ou encore à Paris lors de l’attentat contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 par les frères Kouachi qui se sont revendiqués spécifiquement d’Al-Qaïda au Yémen. À chaque fois, là aussi légitimement, l’émotion populaire a été immense, l’inquiétude et la colère aussi. L’Étatislamique a ensuite pris le relais, avec les terribles attaques de novembre 2015, dites du Bataclan, les pires qui aient jamais ensanglanté la France. Et je ne parle même pas ici du volume proprement sidérant de victimes provoquées par ces organisations lors d’opération terroristes conduites dans des pays musulmans (ou dont la religion majoritaires est l’islam) : plus de 30 000 morts depuis les attentats de Charlie Hebdo – que l’on se représente bien ce chiffre, qui ne semble pas gêner ceux qui ont quelques tendresses pour les avatars d’Al-Qaïda, rapidement repeint en démocrates, du seul fait qu’ils combattent contre les troupes syriennes régulières et les Russes. Il faut aussi bien se souvenir de ce chiffre quand les mouvances d’extrême droite en France tentent de faire croire que les terroristes islamistes en veulent exclusivement à la France ou à l’Occident ou à leurs valeurs. Le terrorisme islamiste représente une plaie internationale frappant tousazimuts et sans distinction de nationalité, de religion ou de zone géographique ; c’est un des multiples fléaux de la mondialisation incontrôlée, dont les racines théoriques se trouvent dans les monarchies théocratiques wahhabites du Golfe, Arabie Saoudite et Qatar en tête.

Mais ces derniers mois, la couverture du conflit en Syrie – l’un des fiefs de ces deux organisations islamistes – semble frappée de schizophrénie. On parle de temps en temps de l’EI, plus jamais d’Al-Qaïda ou si peu, en catimini ; on parle beaucoup de la guerre menée par Bachar el-Assad ; mais on ne rapproche jamais ces deux informations. Certes, lorsqu’on le fait, le tableau qui en ressort est moins simple et moins confortable que celui d’une guerre où le bien (les rebelles démocratiques) combattrait le mal (le régime totalitaire). Mais cette amnésie et cette incapacité à faire tenir ensemble toutes les données nécessaires à la compréhension de la situation, fussent-elles inconfortables, suit très précisément le schéma orwellien décrit dans le passage de 1984 cité plus haut, qu’Orwell appelle la « double pensée ». Est-il criminel de remarquer cette particularité inquiétante de la couverture médiatique de ces tragiques événements ? D’essayer d’en comprendre les raisons ? De rappeler l’autre côté de la réalité, qu’on essaie sans cesse de refouler au point où certains communiqués qui passent dans les informations deviennent proprement incompréhensibles ? Ainsi, lors des combats simultanés à Palmyre et à Alep des dernières semaines, il était très malaisé pour une personne moyennement informée de comprendre qui attaque qui dans ces villes, les « gentils » et les « méchants » semblant changer de rôles sans aucune explication.

Par ailleurs, d’autres conflits tragiques aux conséquences humanitaires comparables, parfois pires, sont en cours au même moment sans que cela ne produise un émoi équivalent, ni dans les médias ni au sein du gouvernement. Il ne s’agit pas de nier les souffrances à Alep en en invoquant d’autres ailleurs, mais de s’interroger sérieusement sur le désintérêt quasi complet, ou au mieux léger et parcellaire, pour les autres conflits. Je tiens à préciser ici que je ne porte aucun jugement sur les citoyens français, mais sur les médias et les politiques qui s’adressent à eux. Je pense que l’émoi et l’horreur seraient pires encore si pendant plusieurs semaines on montrait dans les médias les souffrances des civils yéménites. Que se passe-t-il là-bas ? Un conflit qui dure depuis presque deux ans ou au moins 10 000 civils sont morts, dont au moins 4 000 en raison de bombardements, et où… 14 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire. Pire, au Yémen, selon l’UNICEF, 2,2 millions, oui, 2,2 millions d’enfants souffrent de malnutrition aigüe dont 460 000 de malnutrition aigüe sévère. Je ne posterai pas ici de photos d’enfants en « malnutrition aigüe sévère », mais c’est terrifiant. Face à cette tragédie, le nouveau Premier ministre de la France n’évoque pas un crime contre l’humanité ; et pourtant c’est le cas, mais c’est dû à une guerre menée par l’Arabie Saoudite et le Qatar avec l’appui des États-Unis, soit tous des « alliés » de la France, qui livre aux deux premiers pays des armes en volume considérable. Les causes de la malnutrition et de la famine sont simples : le Yémen, pays pauvre avec peu de terres arables, importe la plus grosse partie de son alimentation, or les ports de ce pays subissent un blocus militaire de la part de l’Arabie Saoudite et du Qatar. Où est l’indignation ? Où sont les reportages ? Où sont les tribunes envolées dans nos médias et les pétitions en ligne ? Où sont les sanctions économiques ? Quid des résolutions à l’ONU ? On se le demande.

On se souviendra également du bombardement, le 3 octobre 2015, de l’hôpital de Kunduz tenu par Médecins sans Frontières, dont on trouvera le rapport ici. Ce n’était pas le premier hôpital bombardé par les États-Unis. Peut-être était-ce par erreur ? En tout état de cause, la couverture médiatique en avait été assez sobre et nul appel exigeant une explication de la part des États-Unis n’a vu le jour, pas plus, bien sûr, que des demandes de sanctions.

Être la patrie des droits de l’homme ne nous autorise justement pas à utiliser ces droits et l’indignation dont en suscite la violation de façon variable. On ne peut pas les invoquer uniquement pour dénoncer les actions de nos adversaires ou concurrents géopolitiques et les oublier lorsqu’il s’agit d’opérations menées pour appuyer notre hégémonie, ou celle de notre suzerain, les États-Unis. Si les droits de l’homme ne sont pas invoqués systématiquement et avec la même force pour tous les crimes, alors ils sont dévoyés.

 

Qui défend Alep, « djihadistes islamistes » ou « rebelles modérés » ?

Une fois intégré l’aspect toujours terrifiant de toute guerre, en particulier dans les zones urbaines, la question à se poser est de savoir qui fait la guerre contre qui et dans quel but politique. Il est bien évident que si la ville d’Alep était défendue par des « rebelles modérés » ou des forces combattantes démocratiques visant à renverser le régime dictatorial d’Assad, la légitimité de leur combat aurait été totale, le crime des Russes complet et la non-assistance par les États occidentaux tragique. C’est en gros le tableau dessiné dans nos médias. Malheureusement, la réalité concrète est tout autre.

Il est important de noter qu’un des premiers axes de propagande est d’avoir créé la confusion dans les esprits en se référant à Alep alors que les combats et les bombardements avaient lieu à Alep-Est. Alep-Ouest est tenue depuis des années par le gouvernement syrien et compte plus d’un million d’habitants ; c’est là qu’allaient se réfugier, le plus souvent, les civils qui pouvaient se dégager d’Alep-Est. Alep-Est, elle, comptait moins de 150 000 habitants (dans la dernière phase des combats, depuis le 15 novembre, Robert Balanche, chercheur au Washington Institute for Near Est Policy, n’en comptait plus que 20 à 30 000), que la guerre a forcés à vivre dans des conditions abominables : sans accès à l’eau potable, aux soins ou à une nourriture descente. La dureté des conditions de vie, inhérente à la tragédie que vivent les populations civiles en état de siège, était aggravée par les privations organisées volontairement par les groupes djihadistes qui nous ont été présentés comme défendant les populations ; ainsi lors de la prise d’Alep-Est a-t-on pu assister à la découverte de colossales réserves de nourriture, détournées de l’aide humanitaire et refusées aux populations civiles. Par ailleurs, les djihadistes tiraient depuis des mois sur Alep-Ouest (souvent depuis l’hôpital d’Alep-Est), et surtout sur les zones chrétiennes – sans, là non plus, provoquer une grande émotion dans nos médias (un exemple ici tiré du Monde ou du Point).

Si la ville d’Alep-Est était tenue principalement par des djihadistes apparentés d’une manière ou d’une autre à Al-Qaïda ou à Daech, la ligne morale et politique à tenir face aux événements devient beaucoup moins évidente. Pouvait-on soutenir sans réserve leurs revendications et leur combat contre l’armée de Bachar el-Assad ? Souhaiterions-nous sérieusement que des organisations terroristes prennent le contrôle de villes entières, de régions, voire de l’États, et s’y implantent durablement ?

On me rétorquera peut-être qu’assimiler la rébellion démocratique aux islamistes d’Al-Qaïda relève d’un simplisme outrancier. Pourtant les informations indiquant que la rébellion démocratique a depuis longtemps été phagocytée par les djihadistes ne manquent pas ; on se réfèrera utilement à l’article du journaliste Bachir El-Khoury dans Le Monde diplomatique intitulé « Qui sont les rebelles syriens ? » (du mois de décembre et toujours disponible en kiosque), qui a le mérite d’être exhaustif tout en adoptant un ton neutre. On pourra aussi se référer à Robert Balanche dans La Croix : « A Alep-Est, les rebelles sont cantonnés dans un périmètre d’environ 10 km², où ils compteraient 6 000 à 7 000 combattants. Ceux-ci appartiennent en majorité à deux groupes de la coalition salafiste-djihadiste Jaish Al-Fatah, le Front Fatah Al-Cham (ex-Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaida), de tendance internationaliste, et Ahrar Al-Cham, de tendance locale. « Il n’y a pas de groupe laïque à Alep-Est depuis 2012-2013, précise le chercheur. Tous ont été éliminés par les islamistes ». Ou encore à Robert Fisk dont l’analyse, que je fais mienne, dans cet article de The Independent est la plus lucide tant sur la situation globale, les combats à Alep, la cruauté du régime syrien, la bouffonnerie de nos gouvernements et les conséquences à long terme : « Mais il est temps de dire l’autre vérité: que nombre des “rebelles” que nous, les Occidentaux, avons soutenus – et que notre absurde premier ministre Theresa May a indirectement bénis (…) – sont les plus cruels et les plus impitoyables des combattants au Moyen-Orient. Et tandis que nous avons été saisis d’effroi par Daech pendant le siège de Mossoul (un événement trop semblable à Alep, bien que vous ne le penseriez pas en lisant notre récit de l’histoire), nous avons volontairement ignoré le comportement des rebelles d’Alep ».

Fréderic Pinchon décrit les mêmes réalités pour France Info : « La plupart des habitants d’Alep-Est est allée à Alep-Ouest, c’est-à-dire les zones gouvernementales. (…) La poche de rébellion d’Alep-Est ne représente pas les civils. (…) Par ailleurs, sur la question de la réalité de la rébellion à l’est d’Alep, on a sans doute été beaucoup intoxiqué en Europe et en Occident en général. (…) À travers des négociations secrètes, ces rebelles ont obtenu un sauf-conduit. Et ce en négociant avec les Russes et non avec les Syriens. Depuis deux ans, les Russes sont à la manœuvre sur l’ensemble du territoire et négocient des trêves. Pour une grande partie, cette rébellion va soit rendre des armes, soit s’intégrer dans des unités de l’armée syrienne, soit partir pour Idleb, qui va rester la dernière zone que l’armée de Bachar Al-Assad n’a pas réussi à réduire. L’offensive à Idleb a d’ailleurs déjà commencé avec l’aide de l’aviation américaine. (…) Les civils dans leur grande majorité qui vivaient encore à Alep-Est ont servi de boucliers humains, comme en ce moment à Mossoul, l’État islamique se sert des habitants de Mossoul comme boucliers humains. On nous a présenté pendant quelques mois une situation qui ne correspondait pas à la réalité. »

La réalité, c’est que les « rebelles modérés » comme nous aimons à les qualifier dans les médias dominants sont pour la plupart des combattants d’Al-Nosra (soit Al-Qaïda) ou sous la coupe de cette organisation. Ces fanatiques au pouvoir seraient la pire chose que l’on puisse souhaiter à un pays – même la très étasunienne fondation Carnegie ne peut que constater la volonté d’Al-Nosra de transformer la Syrie en un État régi par la Charia. Pour la sécurité de la France et de l’Europe, pour l’avenir de la Syrie, la première chose à faire est de se débarrasser de ces groupes terroristes et d’organiser une transition démocratique sous mandat de l’ONU.

Il faut bien comprendre ce qui s’est passé à Alep-Est. Dans cette partie de la ville, les djihadistes en perte de puissance, acculés, font ce qu’ils ont fait hier à Manbij et ce qu’ils feront demain à Mossoul, après-demain à Raqqa, Al-Bab ou Idlib : prendre en otage les populations, exécuter ceux qui tentent de fuir et s’en servir comme boucliers humains, le plus souvent en s’abritant dans ou autour des éventuels hôpitaux. En août dernier, les forces armées kurdes de l’YPG (Unités de Protection du Peuple, l’armée du Rojava) ont repris aux djihadistes de Daech la ville de Manbij, au prix de terribles combats. Lors de la phase finale de l’assaut, les Kurdes ont dû négocier avec les djihadistes et avec les États-Unis un accord dont les termes étaient les suivants : les djihadistes survivants pourraient se retirer avec leurs familles, leurs blessés et leurs armes légères, les États-Unis promettant de ne pas les bombarder dans leur retraite vers Raqqa ; en échange les djihadistes promettaient de ne pas exécuter les milliers de civils pris en otage, ainsi que l’a décrit Patrice Franceschi. La bataille de Manbij n’était qu’une, bien qu’héroïque, parmi tant d’autres combats (par exemple à Kobané) livrés par les Kurdes. Éminemment utile pour la France, il ne provoquera pas d’émoi particulier, car ne sera que peu relaté, même si l’on doit souligner l’assistance des forces spéciales françaises dans ces combats. À Alep-Est, il se passe peu ou prou la même chose qu’à Manbij : les combattants djihadistes ont tenu la population civile en otage – si l’on veut une source parfaitement officielle pour s’en convaincre, on peut consulter le rapport de Robert Coville, porte-parole du Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme. Désormais, les combattants survivants étant autorisés à quitter Alep par les Russes, qui organisent ces corridors et l’armée syrienne, pour aller au Nord vers les territoires et villes encore sous leur contrôle. À Mossoul, la coalition menée par les États-Unis attaque et livre, elle aussi, combat dans des hôpitaux. Et pourquoi ? Non pas par barbarie étasunienne ou irakienne, mais par nécessité, parce que les djihadistes de Daech ont fait de l’hôpital de Mossoul un centre de commandement. Il s’agit d’une stratégie délibérée et systématiquement appliquée par des fanatiques, à Alep-Est comme ailleurs. Demain, il faudra organiser les mêmes corridors pour libérer les derniers civils et permettre aux djihadistes survivants de se replier sans quoi ils se feront sauter. Non, l’idée que les civils d’Alep-Est étaient tenus en otage par les combattants islamistes n’est pas juste une opinion, mais une réalité avérée par les faits. Le pire est à venir quand l’une ou l’autre des coalitions arriveront au dernier bastion tenu par les djihadistes, quand il n’y aura plus ultimement où fuir, alors un immense bain de sang sera à craindre.

La forte présence d’islamistes dans les rangs des combattants n’est en rien une surprise, ni une anomalie. Même un spectateur non averti qui s’est intéressé au minimum à la manière dont les choses se sont déroulées dans tous les pays touchés par le printemps arabe a pu se rendre compte que dans cette région l’islamisme prospérait sur le terreau de l’instabilité étatique et de la guerre civile, et qu’en l’absence de solution politique rapide, c’est lui qui occupait généralement le terrain. La lecture des rapports, dès 2011, de personnalités comme Alain Chouet, ex-patron du service de renseignement de sécurité de la DGSE, longtemps en poste en Syrie, aurait été utile à certains (voir des éléments ici). Certes, si les islamistes ont pu à ce point s’imposer au sein de l’opposition anti-Assad, c’est aussi parce que les puissances occidentales ont tardé à soutenir les manifestations contre le régime ; mais ils étaient là dès l’origine, et l’issue actuelle n’était alors en rien imprévisible. En partant de cette donnée du terrain, et quelles que soient les réserves qu’on peut émettre à l’égard du régime syrien, surtout au bout de cinq ans de guerre civile, la position consistant à soutenir la puissance étatique, dans cette région, ne peut pas juste être balayée d’un revers de main au prétexte qu’elle serait immorale. Elle l’est certainement en partie, car c’est le cas de toutes les positions réalistes ; mais l’est-elle plus que celle qui consiste à « oublier » qui sont les insurgés qui ont tenu les quartiers est d’Alep, y retenant des civils en otage ? Que celle qui consiste à refuser de combattre ces groupes, directement responsables de centaines de morts sur le sol français, sous prétexte que cela renforcerait le régime d’Assad – qui ne menace actuellement, soit dit en passant, ni la France, ni aucun autre pays occidental ? Avec ce genre d’interrogations, on est obligé de quitter le terrain moralisateur pour entrer dans la politique. Que souhaite vraiment l’Europe ? Si l’on quitte le fonctionnement orwellien qui conduit à oublier aujourd’hui qui a été l’ennemi hier, pour se concentrer sur un éternel présent, qui veut-on voir l’emporter dans ce conflit, et de quelle manière ? Certes, le plus acceptable serait que gagne l’opposition démocratique, contre les islamistes fanatiques et le gouvernement coupable de cruauté envers sa propre population ; mais on sait tous que cela relève d’un vœu pieux. Faut-il donc, pour apparaître moral aux yeux des médias, se limiter aux vœux pieux, refusant – parce qu’elles sont toutes imparfaites, donc partiellement immorales – de considérer les solutions qui s’offrent réellement sur le terrain ?

Oui, si l’on regarde la réalité des forces en présence, et si l’on accepte de se souvenir du déroulement des conflits précédents dans la région, vieux de quelques années seulement, la forte présence voire la suprématie, au sein des insurgés, de djihadistes islamistes devrait nous amener à nous interroger sur la politique à mener à leur égard. Énoncer cette idée revient simplement à prendre acte de ce qui nous est donné, aussi différent soit-il de ce que nous voudrions avoir.

On peut évidemment choisir une posture parfaitement morale, qui implique qu’aucune action ne saurait justifier une seule larme d’enfant. Mais il faut alors en tirer toutes les conséquences. Ne prétendons plus, dans ce cas, « combattre » qui que ce soit, islamistes ou régimes autoritaires. Ne prétendons pas faire la guerre au terrorisme. Acceptons que nous ne supportons aucune responsabilité directe dans la mort de civils ; dans ce cas, et puisque dans le monde réel, il n’existe pas de guerre sans pertes civiles – cela n’existe que dans l’imaginaire orwellien, là aussi, qui nous impose l’illusion de « frappes chirurgicales » –, acceptons aussi l’impuissance qui s’ensuit. À mon sens, une telle position est parfaitement intenable, mais si d’aucuns veulent vraiment en faire un programme, qu’ils commencent par la formuler clairement.

 

L’indignation sélective et les exemples passés

Poser ces questions ne fait de moi ni un monstre froid insensible à la souffrance d’enfants, ni un soutien de Bachar Al-Assad ; mais puisque c’est sur le terrain moral que se situent la plupart des attaques qui me sont adressées, et au-delà de ma personne à tous ceux qui essaient de réfléchir dans ces termes, revenons un instant sur cet épisode particulièrement aigu de moralisme sélectif qui vient de nous être imposé par la couverture de ce conflit et sur la question que j’ai déjà posée au début de cet article. Ceux qui s’indignent aujourd’hui haut et fort devant les victimes civiles d’Alep-Est et qui couvrent d’injures, en public et plus encore en privé, ceux dont l’indignation ne leur semble pas suffisante, où sont-ils pour dénoncer les milliers de morts au Yémen ? Pour s’étonner de la grande discrétion qui entoure les souffrances de la population civile de Mossoul ? Où étaient-ils pour déplorer les plus de 4 000 morts civils de Falluja, ville d’Irak assiégée par les États-Unis, où est né le concept même de Daech puisque c’est à partir de cette bataille qu’Al-Zarqaoui, patron d’Al-Qaïda en Irak, fondera cette organisation qui signe l’union entre Al-Qaïda et les anciens baasistes irakiens, tous chassés de l’appareil d’État irakien par les États-Unis pour y être remplacés par les non moins mafieux chiites du clan al-Maliki ?

L’objection consiste généralement à rétorquer que le Yémen, Faloudja, la Libye, le Nicaragua, le Vietnam, etc. n’excusent en rien Alep ; que les manquements à l’humanité de la part de nos alliés, voire de nos propres forces armées n’exonèrent en rien ceux du régime syrien ou des Russes. Certes, ils n’exonèrent pas ! Mais peut-on au moins s’interroger sur les raisons de ces indignations sélectives ? Sur la fabrication de ces crises soudaines d’émotion collective à propos d’un fait, certes terrible, mais finalement tristement banal, dans la série des atrocités qui marquent ce début du XXIe siècle ? Est-on sûr à ce point que les 1 000 (ou plus ? on ne le saura pas tout de suite) morts civils confirmées d’Alep-Est signent davantage le naufrage de l’humanité que les 4 000 de Falloudja ? Et qui s’intéresse aux morts de l’Afrique des Grands Lacs entre 1996 et 2006 ? On est là entre 6 millions et 12 millions de morts.

Comme le montrent Chomsky dans Manufacturing Consent, ou encore Serge Halimi et Dominique Vidal dans L’Opinion, ça se travaille, les indignations sélectives sont toujours les fruits d’une politique, et donc d’une propagande construite. Ne pas souhaiter privilégier une tragédie sur une autre n’est pas une marque d’inhumanité, mais un refus de mettre la réflexion au placard sous l’effet de l’injonction au consensus émotionnel imposé via des efforts massifs de cette propagande.

Car enfin, j’imagine que l’argument suprême consiste à affirmer que dans ce conflit-là, dans cette bataille-là, à la différence de toutes les autres, on sait exactement qui sont les bons et les méchants ; on sait que tous les tweets sur la destruction du dernier hôpital d’Alep sont vrais, tout simplement parce qu’en douter vous expose à l’accusation d’inhumanité. On sait que toutes les informations fournies par l’Observatoire syrien des droits de l’homme, sise à Londres, sont exactes. On sait que les Russes mentent toujours, et nos chancelleries et surtout Washington, jamais. L’histoire ancienne comme la plus récente – Kosovo, l’Irak, la Lybie – ne nous apprend donc décidément rien.

Énumérons, dans le désordre, et sans prétention à l’exhaustivité, l’histoire des bébés arrachés de leurs couveuses au Koweït en 1991 ; celle du faux charnier de Timisoara en 1989 ; le délire médiatique et politique sur le « génocide en cours au Kosovo » qui permettra à Bill Clinton de lancer la guerre dite du Kosovo et de légitimer l’OTAN comme vecteur militaire de l’impérialisme étasunien auquel s’inféodèrent alors les Européens ; la défense tout azimut de l’UCK et de son chef Hasim Thaci, actuel Premier ministre du Kosovo, malgré les rapports accablants sur la mafia institutionnalisée et le trafic d’organes humains ; la fiole contenant les armes chimiques agitée par un homme d’État respectable du pays le plus libre de la planète à l’ONU en 2003 pour justifier la deuxième guerre d’Irak dont nous ne finissons pas de payer le prix ; la mise en scène rocambolesque de la libération factice de la soldate Jessica Lynch, le 23 mars 2003, en réalité sauvée par les militaires irakiens ; la justification de la guerre au Nicaragua par l’entremise des contras armés par la vente illégale d’armes à l’Iran (alors sous embargo) ; ou encore, bien avant, en 1964, l’incident du Golfe du Tonkin qui permettra aux États-Unis de lancer la terrible guerre du Vietnam où Mosanto (jamais sanctionné) s’illustrera par le déversement de l’agent orange qui encore aujourd’hui tue dans ce qui aura été la pire guerre chimique de l’histoire de l’humanité. J’arrête là, car on pourrait dérouler cette liste sur des pages. Tout cela, donc, n’implique pas de s’interroger devant les images et les « informations » qu’on nous soumet lors des crises ? De se souvenir des leçons du passé pour tenter de démêler le vrai et le faux dans le flot des « faits » qu’on nous somme de croire sur-le-champ ? Pour ma part, ces références passées m’incitent a priori à me méfier fortement de toute information provenant ou validée par Washington. C’est peut-être un tort, mais je crois qu’il s’agit surtout d’un réflexe sain, tant le côté pathétique de ces images et informations tend à en interdire toute interprétation, car devant l’horreur, on n’est censé que s’émouvoir. Je suis radicalement contre cette posture. La manipulation des informations est une bien plus grande offense aux victimes réelles que les interrogations que toute personne censée peut avoir devant des vérités et des indignations devenues obligatoires. Ne pas pouvoir interroger l’information qu’on nous soumet, fût-elle dramatique, ne pas pouvoir exercer son esprit critique, n’est-ce pas une dérive dangereuse, même lorsqu’elle est imposée au prétexte de bons sentiments ? N’est-ce pas, cela aussi, orwellien au sens strict du terme ?

Ainsi, je me permets de mettre encore une fois en doute la moralité supposée des indignations sélectives organisées. L’émotion obligatoire, et obligatoirement manifestée dans les interventions publiques, n’aide en rien à prévenir les bombardements dans un pays étranger. Elle est rarement suivie de faits concrets, et nos gouvernants le savent bien – ils ne la pratiquent que pour se donner une bonne image tout en illustrant par là-même leur impuissance. Et lorsqu’elle s’accompagne, comme souvent, de la production d’un ennemi de circonstance, chargé de tous les maux, représentant le mal – forcément cruel, tuant les civils à dessein, menteur et manipulateur, par opposition au camp d’en face, compatissant, précautionneux, honnête et transparent –, ce n’est plus aux bons sentiments que cette indignation s’adresse, mais aux mauvais. L’histoire de la guerre froide ne nous a donc, elle non plus, rien appris ? Ces moments d’hystérie collective sans possibilité de réflexion produisent de la haine, qui reste ensuite enracinée dans les consciences et facilite, le moment venu, l’enthousiasme guerrier capable de pousser des gens à partir, la fleur au fusil, combattre des adversaires qu’ils ont appris à détester sans jamais s’être donné la peine de les comprendre.

Ceux qui critiquent ma position peuvent bien la trouver cynique ; la leur, toute rose qu’elle soit, me paraît effrayante, car c’est celle qui conduit aux guerres. J’en veux pour preuve l’ahurissante tribune dans Le Monde du 13 décembre 2016 des « pacifistes » Yannick Jadot et Raphael Glucksmann qualifiant exclusivement Poutine et Al-Assad de terroristes (« Poutine et Al-Assad sont des «terroristes» et ceux qui les soutiennent en France sont leurs complices ») tout en réussissant l’exploit de ne pas parler une seule fois des terroristes djihadistes d’Al-Nosra, ni de leurs financiers et inspirateurs wahhabites. Candidat à l’élection présidentielle, Yannick Jadot fait ici preuve d’une attitude bien peu sérieuse en adoptant une ligne mêlant suivisme absolu des États-Unis et attitude hostile à l’égard de la Russie, visiblement coupable de tous les maux. Comment peut-on ne pas se rendre compte que, quoi qu’on pense de la politique intérieure russe, ce « russian bashing » induit un risque d’escalade avec ce pays, que certains faucons à Washington et à l’OTAN souhaitent ouvertement, mais dont on peine à voir l’intérêt pour la France ? Ce genre d’analyse moralisatrice à l’emporte-pièce, qui n’a pour but que de se faire bien voir d’un public mal informé, évite de se pencher sur les motivations des puissances régionales. Turquie, Iran, Irak, Israël, Qatar et Arabie Saoudite ont des visées sur la Syrie, tant dans le but de dépecer le pays (but avéré d’un Erdogan souhaitant reconstruire un pan de l’empire Ottoman jusqu’à Mossoul ou au moins la bande turkmène à sa frontière ou encore d’Israël souhaitant annexer le plateau du Golan, où se trouvent les sources du Jourdain et des réserves avérées de pétrole et qu’elle occupe illégalement depuis 1973), que pour dominer un peu plus le marché des hydrocarbures, et leurs stratégies ont joué et jouent un rôle central dans le chaos syrien. De leur côté, les Russes défendent bien évidemment leurs intérêts géostratégiques, qui le nierait ? Il s’agit pour eux de ne pas perdre leur base militaire de Tarsus sur la mer Méditerranée, de combattre et contenir les 2500 djihadistes russophones servant dans les rangs de Daesh ou d’Al-Nosra tout en étant ne perdant pas la main sur les hydrocarbures de la région. Quant aux Etats-Unis, ils poursuivent leur œuvre chaotique de de désintégration du Proche et du Moyen-Orient, de contrôle des hydrocarbures et de suppression des gouvernement nationalistes, laïques et socialisant comme ils l’avaient initié dès 1953 en renversant le gouvernement élu de Mohammad Mossadegh par une opération de la CIA comme celle-ci l’a avoué récemment.

Comment en sommes-nous arrivés là ou les dérives d’une diplomatie française sans colonne vertébrale

Encore une fois, si l’indignation face à la mort des civils et nécessaire, il est tout autant nécessaire de s’interroger sur l’attitude de ceux qui nous gouvernent devant de telles crises. Et en la matière, l’audit est assez lamentable et les rodomontades du nouveau premier ministre Bernard Cazeneuve, quin’effraient personne, ne masqueront pas longtemps les responsabilités des gouvernements PS, et avant LR, dans le drame syrien, et la déconfiture de notre diplomatie dans la région. Ce positionnement « À l’Ouest de l’Ouest », en surenchère par rapport aux États-Unis, décrit par Jean-Pierre Chevènement, ne peut conduire qu’à l’isolement de la France et à son effacement diplomatique, largement amorcé. Comme le souligne Caroline Galactéros, « la France manifeste une totale incompréhension du réel (…) en démontrant à la face du monde et surtout à l’ennemi – qui observe notre incohérence diplomatique et politique – qu’elle pratique le grand écart stratégique au dépend de nos concitoyens. Comment justifier notre combat au Mali contre les djihadistes sunnites, notre soutien en Irak aux chiites contre les sunnites, et en Syrie notre appui aux groupuscules sunnites les plus extrémistes contre Bachar al-Assad… tout en prétendant profiter du marché iranien… et vendre des armes aux Saoudiens et aux Qataris sunnites qui sont les financiers du djihadisme mondial ? »

Les groupes djihadistes qui pullulent en Irak, en Syrie, au Yémen, au Sahel, ou en Libye, les attentats qui ont frappé le monde, ont tous une même origine : le salafisme wahhabite. Cette idéologie provient d’Arabie Saoudite qui grâce à ses immenses capacités financières, tirées des revenus du pétrole, la diffuse depuis des décennies partout dans le monde tout en s’armant de manière disproportionnée (elle du 3e budget de dépenses militaires mondial pour un PIB qui est le 20e mondial et sa population qui est la 41ème mondial). Depuis des décennies également, les États-Unis instrumentalisent l’islamisme wahhabite militant sans réellement le contrôler, et ce au service de leurs intérêts géopolitiques, comme on a pu le constater dès la première guerre d’Afghanistan quand les moudjahidines ont été armés, entraînés et financés par la CIA et en particulier un petit groupe de combattants « internationalistes islamistes » guidées par un certain Ben Laden. Cette ligne a été maintenue jusqu’à l’actuelle guerre en Syrie avec les conséquences que l’on sait. La guerre illégitime d’Irak en 2003 a accéléré le processus de désintégration du mouvement de la Nahda : en désagrégeant volontairement la totalité de l’État irakien baasiste (traitement qui n’avait même pas été réservé aux restes de l’État allemand en 1945 après la défaite des nazis), les États-Unis ont fait de l’Irak un foyer du djihadisme international. La conséquence la plus tragique aura été de favoriser la création de Daech, mix explosif des baasistes irakiens sunnites et des éléments d’Al-Qaïda sans lequel bien des apprentis terroristes n’en seraient restés qu’au fantasme. Là encore les États-Unis ont laissé faire, les combattants de la nouvelle organisation allant s’installer en Syrie en raison du vide créé dans certaines régions par la guerre civile. Il est utile ici de citer ce mail de Jake Sullivan (conseiller spécial d’Hillary Clinton pour la campagne présidentielle de 2016) à Hillary Clinton où il déclare « Al-Qaïda est de notre côté en Syrie » (sic !).

Les coupables directs sont bien dans le Golfe, et ce sont en particulier l’Arabie Saoudite et le Qatar. Certes, les djihadistes ne sont pas totalement contrôlables ; en 2003, ils mènent ainsi des attentats sur le sol de l’Arabie Saoudite. La répression est sévère, mais seulement à l’intérieur du pays, le financement des groupes djihadistes hors de ses frontières continuant de plus belle, en particulier en Syrie, par le biais de financement direct, non de l’État, mais des grandes familles du Royaume. Il en va de même pour le Qatar, autre allié de la France. Enfin la Turquie, notre allié direct au sein de l’OTAN, a servi de base arrière aux divers groupes djihadistes, de source de ravitaillement logistique, de havre de repos, offrant soins, possibilités d’entraînement et facilités de financement dans ses banques, et achetant à Daech pétrole et coton. Censée elle aussi participer à la coalition en lutte contre l’État islamique, elle soutient de fait les djihadistes en qui elle voit un contrepoids aux forces kurdes, qui comptent pourtant parmi les meilleurs alliés au sol de la coalition. Ainsi, depuis l’attentat de Suruç de juin 2015, perpétré par Daech, la Turquie d’Erdogan utilisera principalement sa force militaire pour attaquer les Kurdes du Rojava, empêcher aux combattants kurdes de se replier (à Kobané en 2015 comme à Manbij en août 2016 où elle a carrément et ostensiblement servi la logistique de Daech), reprendre la guerre avec le PKK, mener une répression impitoyable contre les forces démocratiques et de gauche en Turquie et contre les Kurdes. Elle a mené des opérations militaires d’envergure entraînant la mort de centaines de civils dans des villes comme Sour ou à Djizré, dont Corine Morel-Darleuxet moi-même avons été témoins sur place, sans là encore provoquer l’émotion des médias occidentaux ni de nos gouvernants. Et pourtant, ce sont bien les Kurdes, en particulier du Rojava, qui depuis quatre ans assurent le gros des combats contre les djihadistes tout en étant une force politique démocratique et militaire sérieuse face à Bachar al-Assad.

À chaque fois, notre gouvernement a fait l’autruche, préférant dénoncer en chaque circonstance la Russie, dont l’intervention en Syrie a pourtant réussi à changer la donne stratégique. Il est nécessaire de rappeler ici, sans pour autant être accusé de « pro-poutinisme », ainsi que l’a fort bien dénoncé récemment Pascal Boniface dans Mediapart, que l’intervention russe a fait suite, d’une part, à la menace de voir Daech prendre Damas, et d’autre part, au refus occidental, et spécifiquement français, de suivre la proposition formulée par la Russie devant l’assemblée générale de l’ONU en septembre 2015 de mettre en place une coalition internationale sous mandat de l’ONU pour défaire les djihadistes en Syrie et en Irak. Le camp occidental a refusé cette proposition (que la France défend pourtant maintenant) en exigeant, comme préalable, le départ de Bachar el-Assad « avec qui on ne peut négocier » (mais on se demande avec qui on négocie à l’issue d’une guerre, si ce n’est pas avec un ennemi). Sans l’intervention russe, Daech serait maintenant un acteur étatique de premier plan et aurait fait le grand pas vers la mise en place de son grand projet géopolitique : le renouveau du califat. Si ce projet avait abouti, il est aisé d’imaginer le sort des populations civiles non sunnites, à commencer par les chrétiens de Syrie. La Russie avait également proposé en 2012 un plan de sortie de pouvoir de Bachar sur 5 ans, accepté par une partie de l’opposition syrienne. C’est bien l’obsession des occidentaux de détruire l’Etat syrien qui a amené le conflit dans la tragédie où il est aujourd’hui.

 

Plus profondément, la tragédie de la diplomatie française tient aux relations plus que douteuses qu’elle entretient avec les monarchies théocratiques du Golfe, à commencer par l’Arabie Saoudite et le Qatar. Il y a tout d’abord les contrats d’armement colossaux qui obèrent toute critique d’autres États en ce qui concerne le non-respect des droits de l’homme dans ces pays où la charia est de rigueur, où l’on décapite, tranche les mains des voleurs et où les femmes n’ont quasiment aucun droit. Mais aussi des accointances politiques : régulièrement, que l’on soit PS ou LR, on se rend au Qatar ou en Arabie Saoudite chercher financement et soutien au point où on arrive à des caricatures de tentatives de corruption par nos « élites » politiques – on pourra écouter (réécouter ?) avec bonheur l’émission radiophonique de Là-bas si j’y suis « Le Qatar déchaîné »du 30 novembre 2013 où l’on décrit par le menu la visite de nos élites politiques lors du départ du précédent ambassadeur du Qatar et qui vaudra en partie à l’émission d’être déprogrammée malgré son audience record. Pire encore, la diplomatie française, beaucoup trop influencée par les néoconservateurs (la « secte » atlantiste extrême du quai d’Orsay ou les personnalités issues de la French-American Foundation), a fait sienne la vision anti-iranienne du conflit syrien des Saoudiens – maintenant complètement ridiculisée par le fait que les États-Unis eux-mêmes renforcent le camp chiite en offrant Mossoul au gouvernement chiite de Bagdad qu’ils ont installé. Cette grille de lecture ethnico-religieuse a favorisé l’enlisement du conflit syrien et le renforcement des organisations djihadistes. Elle a amené le gouvernement à lancer la France dans une « guerre au terrorisme » perdue d’avance, car on ne fait pas la guerre à des concepts, au lieu de favoriser des solutions politiques sans lesquelles les embardées militaires ne font que produire encore plus de terroristes.

L’artisan principal du tête-à-queue diplomatique français au Proche-Orient, en dehors de François Hollande, Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls, est Laurent Fabius. Fabius a finalisé l’effondrement de la grande diplomatie française au Proche-Orient, disqualifiant la France dans cette région du monde où son influence a longtemps été importante, laissant le champ libre à de nouveaux acteurs comme la Russie et même la Chine. Mais Fabius s’est surtout surpassé en Syrie. Alors que la conférence de l’opposition démocratique syrienne se déroulait à Genève, le 30 janvier 2013, Fabius a organisé, le même jour, une contre-conférence de « l’opposition syrienne » à Paris, réunissant des intervenants adoubés par le Qatar et l’Arabie Saoudite. Il a ainsi fortement contribué à saborder les accords de Genève 2 quand Assad était encore faible, que Daech n’était pas pleinement constitué et que la Russie n’était pas intervenue en Syrie.

Comme le rapportait France Info le 14 mars 2013, Fabius a été l’un des acteurs principaux, en France, de la levée de l’embargosurla livraison d’armes aux djihadistes, sous couvert d’armement de « l’opposition démocratique », tout en sachant parfaitement où ces armes atterrissaient concrètement. Son rôle dans l’assistance par la France de groupes djihadistes serait à déterminer, mais mérite en soi une enquête parlementaire. Fabius a été, au gouvernement français et dans le camp atlantiste, un des principaux boutefeux exigeant une intervention militaire contre Damas après l’attaque chimique contre le quartier de la Ghouta, faisant preuve d’une inconséquence extrême. On se souviendra que la France s’est ridiculisée dans cette affaire après qu’Obama s’est rétracté – fort heureusement d’ailleurs, car cela aurait sans doute permis à Daech de prendre la capitale syrienne, plongeant alors le Proche-Orient dans une situation géopolitique inédite et particulièrement explosive. Il est apparu récemment que cette attaque avait été réalisée à partir d’un stock de gaz… libyen, selon l’organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OPCW). Fabius a également été en première ligne, en France, pour donner aux groupes terroristes djihadistes des appellations aux connotations positives telles que « résistants », « rebelles », « rebelles modérés », etc. Il n’a jamais rien eu à redire sur l’attitude de la Turquie dont j’ai rappelé plus haut le rôle de base arrière des djihadistes.

L’impossibilité de parvenir à un accord pacifique – certes, très difficile – en Syrie entre les différents belligérants est le fait d’une politique atlantiste folle où le départ de Bachar el-Assad était présenté comme le préalable à toute négociation. Fabius a été un des plus fanatiquesinstigateursde cette politique désastreuse pour la paix dans le monde, mettant de l’huile sur le feu d’une guerre qui n’en avait pas besoin. Par contre, Fabius avait les yeux de Chimène pour… Al-Qaïda. Ce seul point devrait le conduire devant la Cour de justice de la République pour trahison. Fabius déclarait en effet, en décembre 2012, à Marrakech : “Le front Al-Nosra fait du bon boulot en Syrie, il est difficile de les désavouer“. Pour rappel, Al-Nosra est la branche syrienne d’Al-Qaïda. Récemment, sous la pression de la Turquie et du Qatar, cette organisation s’est rebaptisée « Jabhat Fatal al-Cham », afin d’apparaître plus acceptable aux yeux des médias occidentaux, en particulier dans ce que certains qualifient de « défense d’Alep », soit la prise en otage de plusieurs dizaines de milliers d’habitants dans un peu plus d’un tiers de la ville.

Il est plus que temps pour ceux qui sont aux commandes de la diplomatie française de rendre des comptes. L’histoire les jugera, mais il est légitime d’ores et déjà de se demander qui la France a armé dans le conflit syrien – puisque cet armement est maintenant avéré –, avec quelles armes et avec quel suivi. Les citoyens doivent se réapproprier ces questions et exiger des réponses claires quant au choix des alliances dans lesquelles la France a été engagée. L’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie, les États-Unis ont des intérêts qui pour beaucoup ne sont pas les nôtres. Ils ont hautement contribué à la déstabilisation du Proche-Orient, avec pour résultat immédiat des actions terroristes à répétition, d’abord dans le monde arabe, puis en France et en Belgique, et l’escalade militaire qui a conduit aux tragédies telles que celle d’Alep-Est.

La France doit cesser de s’enfermer dans des postures dogmatiques et retrouver, notamment sur le dossier syrien, la diplomatie de médiation qui a, dans un passé pas si lointain, été sa marque de fabrique. Elle devrait ainsi, tout en soutenant les restes de l’opposition démocratique à Bachar al-Assad, chercher à construire une coalition internationale sous mandat de l’ONU pour éradiquer les groupes terroristes les plus dangereux. Il faudrait rouvrir l’ambassade de France à Damas, non en soutien au régime syrien (si les ambassades ne fonctionnaient que dans les pays respectant la démocratie et les droits de l’homme, il faudrait en fermer des dizaines), mais pour se donner les moyens d’une action sur place, permettre l’échange d’informations avec les services de renseignement, disposer d’une antenne officielle de la DGSE et offrir un appui, sinon un point de repli, aux éventuels opposants au régime. Il faudrait pour cela que la France retrouve son indépendance en sortant de l’OTAN et se démarque totalement du Qatar, de l’Arabie Saoudite et de la Turquie pour contribuer à les forcer à modifier leur ligne géostratégique. C’est en définitive tout le système d’alliances de la France et sa vision internationale qui doivent être repensés si nous souhaitons à horizon visible contribuer à mettre un terme à la menace de la guerre et du terrorisme.

Source : Le blog de Djordje Kuzmanovic20/12/2016

Source: http://www.les-crises.fr/alep-plaidoyer-pour-la-liberte-danalyse-et-une-geopolitique-coherente-de-la-france-par-djordje-kuzmanovic/