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L’épouse de Fillon a gagné 500.000 euros comme attachée parlementaire

Wednesday 25 January 2017 at 01:04

Dans notre série, le mercredi, c’est démagogie (mais c’est pas moi qui ait commencé)

Donc on est d’accord, c’est la femme du type qui dit que l’ouvrier qui bosse 35 heures au SMIC va devoir travailler plus…

Extraits

“Cette enveloppe, qui vient en sus de l’indemnité du député, sert à rémunérer les assistants parlementaires basés à l’Assemblée ou dans les permanences des circonscriptions. “Calculé en principe pour trois collaborateurs”, selon le site de l’Assemblée, son montant est de 9.561 euros par mois actuellement.

Le fait d’embaucher des proches comme collaborateurs n’est pas interdit pour les parlementaires, à condition que ce ne soit pas un emploi fictif. […] D’après les chiffres obtenus par “Le Canard” enchaîné, c’est à cette période qu’elle sera rémunérée le plus (de 6.900 à 7.900 euros mensuels). […]

ok : déjà 1/ elle pompe le salaire de deux collaborateurs 2/ elle touche un salaire de directeur d’une grande entreprise alors qu’elle a un diplôme d’avocat… et n’a jamais exercé pour élever ses enfants)

Une collaboratrice de François Fillon à l’époque, interrogée par “Le Canard”, dit “n’avoir jamais travaillé avec elle”. “Je n’ai pas d’info à ce sujet. Je ne la connaissais que comme femme de ministre.” […]

“Le Canard” affirme aussi que Penelope Fillon a été parallèlement salariée, entre le 2 mai 2012 et décembre 2013, de “La Revue des deux mondes”, propriété de Marc Ladreit de Lacharrière (PDG de Fimalac), un ami de François Fillon. Elle y touchait alors environ 5.000 euros bruts par mois.

Interrogé par l’hebdomadaire, le directeur de la revue, Michel Crépu, se dit “sidéré” : “Je n’ai jamais rencontré Penelope Fillon et je ne l’ai jamais vue dans les bureaux de la revue.” Il précise toutefois que Penelope Fillon a signé “deux ou peut-être trois notes de lecture”.

Pénélope Fillon a “bien été la collaboratrice de François Fillon“, a confirmé à l’AFP Thierry Solère, porte-parole du candidat. Mais en précisant qu’elle “a toujours travaillé dans l’ombre”. Dans l’ombre…

Pour ne rien arranger, des internautes ont exhumé un reportage du site Bienpublic.com datant d’octobre 2016 et dans lequel Penelope Fillon déclare : “Jusqu’à présent je ne m’étais jamais impliquée dans la vie politique de mon mari”.

Lire sur le site de l’Obs par exemple

Source: http://www.les-crises.fr/lepouse-de-fillon-aurait-gagne-500-000-euros-comme-attachee-parlementaire/


Donald Trump retire officiellement les Etats-Unis du TPP

Wednesday 25 January 2017 at 00:30

Source : La Tribune, 23/01/2017

Donald Trump exhibe le document retirant les Etats-Unis du TPP, lundi 23 janvier. (Crédits : REUTERS/Kevin Lamarque)

Signé par 12 pays d’Asie-Pacifique en 2015, à l’exception de la Chine, le traité avait été âprement négocié pendant l’administration Obama. Durant sa campagne, Donald Trump avait dénoncé un accord “terrible” et promis de s’en retirer au plus vite.

Le nouveau président américain Donald Trump a signé lundi dans le Bureau ovale un document mettant fin à la participation des Etats-Unis au traité de libre-échange transpacifique (TPP), âprement négocié pendant des années par l’administration Obama.

Ce traité, vu comme un contrepoids à l’influence grandissante de la Chine, a été signé en 2015 par 12 pays d’Asie-Pacifique (Australie, Brunei, Canada, Chili, Japon, Malaisie, Mexique, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Etats-Unis et Vietnam) représentant 40% de l’économie mondiale, mais n’est pas encore entré en vigueur. “Nous en parlions depuis longtemps”, a-t-il déclaré aux journalistes présents lors de la signature, jugeant que cette décision était “une bonne chose pour le travailleur américain”. Durant sa campagne, Donald Trump avait dénoncé un accord “terrible” et promis de s’en retirer au plus vite.

L’administration Obama le présentait au contraire comme le nec plus ultra de tous les traités de libre-échange, car cet accord va bien au-delà de la simple levée des barrières douanières. Il prévoit aussi la levée de barrières non tarifaires, comme l’ouverture des appels d’offres nationaux par les pays membres aux entreprises étrangères sans avantages indus pour leurs propres entreprises publiques, ou encore le respect du droit du travail selon les normes de l’Organisation internationale du travail (OIT).

De nombreuses ONG dénonçaient cependant les effets pervers d’un texte jugé opaque sur les droits des travailleurs, l’environnement, la perte de souveraineté ou encore l’accès aux médicaments.

(Avec AFP)

Source : La Tribune, 23/01/2017

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Lire ici les autres mesures de Trump (embauches fonctionnaires, avortement, Chine…)

Source: http://www.les-crises.fr/donald-trump-retire-officiellement-les-etats-unis-du-tpp/


La pollution aux particules fines

Tuesday 24 January 2017 at 02:15

Suite de notre série sur la pollution de l’air…

Les particules

Le terme particules est une expression générique qui désigne un mélange de polluants solides et/ou liquides en suspension dans un milieu gazeux. La notion d’aérosol désigne à la fois les particules et le gaz dans lequel elles se trouvent en suspension. La taille de ces particules peut s’étendre sur près de 6 ordres de grandeur, de 0,005 et 100 micromètres (1 micromètre µm = 0,001 millimètre) et leur composition chimique est très variable, ce qui en fait l’un des constituants les plus complexes de l’atmosphère.

Celles mesurant moins de 50 micromètres de diamètre (environ) ont une masse tellement faible que la gravité joue très peu sur elles : elles restent en suspension dans l’air ; on les nomme microparticules ou matières particulaires (Particulate Matter, PM) ; elles se comportent en fait comme des gaz. On appelle poussières les particules solides de dimensions et de provenances diverses pouvant rester un certain temps en suspension dans un gaz ; celles supérieures à environ 50 µm finissent par chuter par gravité, et on les qualifie alors de poussières sédimentables.

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On peut donc classer les matières particulaires en différentes catégories :

La réglementation anti-pollution ne s’intéresse aujourd’hui qu’aux PM10 et PM2.5 (Pour les passionnés, voir ici)

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L’origine des particules

La complexité des aérosols atmosphériques vient en grande partie du fait qu’il existe une multitude de sources et de procédés de formation, contrairement à la majorité des polluants gazeux.

Les aérosols atmosphériques ont 3 origines principales, illustrées ci-dessous : ils sont d’une part rejetés directement dans l’atmosphère, on parle alors d’aérosols primaires ; ils peuvent d’autre part résulter de transformations chimiques à partir des polluants gazeux présents dans l’atmosphère, ce sont les aérosols secondaires ; enfin, les aérosols qui se sont déposés au sol peuvent être remis en suspension.

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Les mécanismes de formation

La distribution en taille des aérosols n’est pas homogène ; elle est liée aux mécanismes de formation, issus de 3 modes principaux :

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  1. le mode nucléation (ou Aitken), contient des particules ultrafines, de diamètre inférieur à 0.1 µm ; formées principalement par condensation de vapeurs chaudes au cours de procédés de combustion. Bien que le plus grand nombre de particules atmosphériques apparaissent dans le mode nucléation, ces particules contribuent peu à la masse totale de particules en raison de leur très petite taille.
  2. le mode accumulation contient des particules de diamètre compris entre 0,1 et 2 µm résultant de la coagulation de particules du mode nucléation, ainsi que de la condensation de vapeurs sur les particules existantes, dont la taille augmente alors dans la gamme. Ces fines particules peuvent rester en suspension dans l’atmosphère pendant des jours voire des semaines. Ce mode contribue de façon majeure à la surface et à la masse totale des aérosols dans l’atmosphère.
  3. le mode sédimentation ou grosses particules (ou coarse) contient des particules de plus de 2 µm, formées essentiellement par des procédés mécaniques tels que l’érosion éolienne, les embruns, les opérations de broyage dans l’industrie… Ces particules sont efficacement éliminées par déposition sous l’action de la gravité. Leur durée de vie est donc faible, de quelques heures à quelques jours. Elles contribuent peu à la concentration en nombre des particules, mais contribuent de façon notable à la masse.

pollution air particules

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formation de particules secondaires

La distribution des particules

On aboutit donc à cette distribution du nombre, de la surface et de la masse des particules :

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Les PM10 se distribuent donc schématiquement ainsi :

 

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comprenant donc les PM2,5 et les particules grossières :

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Concentrations typiques

Voici d’ailleurs des concentrations typiques en aérosols :

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En ville, on a donc typiquement environ 50 000 particules fines par cm3, et 50 grosses particules.

Dans une ville industrielle, l’air peut contenir plus de 3 millions de particules par cm3, dans une ville aux activités plus tertiaires autour de 50 000 alors qu’au-dessus de l’océan ou en montagne il n’y en a que quelques milliers, et dans un endroit exempt d’émission seulement 100 à 20 particules par cm3.

Voici la vitesse avec laquelle elles chutent en théorie :

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pollution air particules

En pratique, les particules ultrafines chutent plus vite, en particulier par accumulation et à cause du lessivage par les précipitations.

pollution air particules

pollution air particules

Les particules qui restent les plus longtemps dans l’atmosphère sont celles entre 0,1 µm et 1 µm ; elles retombent entre quelques jours et 1 à 2 mois.

Les particules primaires

Les particules primaires sont directement émises dans l’atmosphère, d’une part par les activités humaines, mais également par des sources naturelles.

La fraction grossière des particules primaires est essentiellement formée par des procédés mécaniques tels que l’érosion.

Les plus fines sont émises soit directement sous forme solide, soit sous forme de vapeurs qui condensent très rapidement pour former des particules ultrafines.

Les particules sont donc d’origines naturelle et humaine. Les particules d’origine naturelle proviennent principalement d’éruptions volcaniques et de l’érosion éolienne naturelle ou issues de l’avancée des déserts, les incendies et feux de végétation. Elles sont aussi constituées de formes vivantes microscopiques (bactéries, moisissures…), de pollens…

Les activités humaines en génèrent également d’importantes quantités – en augmentation nette depuis deux siècles. Les particules d’origine humaine sont souvent issues de combustions qui ne sont pas totales, telles que le chauffage (notamment au bois), la combustion de combustibles fossiles dans les véhicules, les centrales thermiques et de nombreux procédés industriels. Ces combustions imparfaites génèrent ce qu’on appelle des imbrûlés. Quand on voit la fumée sortir du cheminée, d’un pot d’échappement ou quand on recrache de la fumée de cigarettes, c’est parce qu’il y a énormément de particules, de plus ou moins petites tailles.

Les particules secondaires

Les particules secondaires ne sont jamais émises directement dans l’atmosphère. Elles ont une origine physico-chimique : elles résultent de la transformation des polluants gazeux présents dans l’atmosphère, tels que le dioxyde d’azote NO2, le dioxyde de soufre (SO2), l’ammoniac (NH3) et les Composés Organiques Volatils (COV). Les vapeurs gazeuses émises dans l’atmosphère se condensent et forment des particules de très petite taille, qui grossissent par coagulation ou fixation de la vapeur d’eau.

Les trois espèces principales d’aérosols secondaires sont :

Cette source de particules est difficile à quantifier car la génération des particules secondaires met en jeu des mécanismes complexes, mal connus qualitativement et quantitativement. Elle dépend des émissions des polluants gazeux précurseurs, mais aussi des conditions météorologiques. Elle constitue néanmoins une source importante de particules. Elle peut en particulier donner lieu à des transports continentaux de particules et contribuer fortement au nombre de dépassement de la valeur limite journalière. Il a ainsi été observé que la plupart des épisodes de pollution particulaire survenant en période hivernale et printanière étaient liés à une augmentation de la quantité de nitrates.

Les remises en suspension

Le temps de séjour des particules dans l’atmosphère dépend de leur taille. Par mouvement de convection, elles montent en altitude, où elles sont dispersées et diluées. Elles peuvent alors être transportées sur des distances d’autant plus longues que la particule est petite. Elles disparaissent ensuite soit par dépôt sec à la surface du sol et des végétaux, sous l’effet de la gravité, soit par dépôt humide, lors d’événements pluvieux ou neigeux.

Le dépôt sec, ou sédimentation, concerne essentiellement les particules les plus grosses (>5 µm), ainsi que celles proches de la surface, qui se redéposent rapidement (quelques heures). Elles voyagent donc sur des distances assez courtes, généralement inférieures à 500 kilomètres. Lors d’évènements particuliers tels que les tempêtes de sable, elles peuvent néanmoins être transportées sur plusieurs milliers de kilomètres, comme les poussières sahariennes que l’on retrouve parfois en Europe du Nord ou dans les Antilles.

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Épisode de pollution transatlantique de sable en Guadeloupe et Martinique en juin 2013

En revanche, les particules fines peuvent rester en suspension dans l’atmosphère pendant plusieurs jours et être transportées en altitude sur de très longues distances.

Le dépôt humide est la principale voie d’élimination des particules, selon deux modes. Les fines particules servent de noyau de condensation sur lesquels se forment les gouttelettes de nuage. Lorsque ces gouttelettes grossissent suffisamment pour qu’il pleuve, les particules sont éliminées avec les précipitations. Lorsqu’il pleut, les gouttes d’eau entraînent également les particules les plus grosses.

Une fois déposées, les particules peuvent ensuite être remises en suspension sous l’action du vent. Dans certaines régions d’Europe marquées par un climat sec et venteux, comme le pourtour méditerranéen, la remise en suspension et le transport de poussières désertiques peuvent constituer une source importante de particules et contribuer sensiblement au nombre de dépassement de la valeur limite journalière.

En zone urbaine, la remise en suspension s’effectue également sous l’action du trafic routier et représente une source importante de particules à proximité d’axes routiers à fort trafic. Selon les études, il est ainsi estimé que la remise en suspension contribue de 20 à 50% aux émissions de particules spécifiquement liées au trafic routier.

Composition chimique des particules

La composition chimique des particules présente donc une très grande variabilité, qui dépend à la fois de la nature et de la proximité des sources d’émission, et également des transformations que les particules subissent dans l’atmosphère.

On définit deux grandes fractions de particules : la fraction inorganique (ou minérale) et la fraction organique.

La fraction minérale (souvent d’origine naturelle) est composée essentiellement de sulfates, de nitrates et d’ammonium. À cela s’ajoutent d’autres espèces, en général présentes en concentration plus faibles, comme certains métaux (plomb, arsenic, cadmium,…) et des sels (embruns marins, …).

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En ce qui concerne la fraction organique, on distingue la fraction contenant du carbone élémentaire ou carbone suie (EC ou BC) et la fraction contenant du carbone organique (OC).

Le carbone élémentaire est constitué à quasiment 100% d’atomes de carbone et est chimiquement inerte. Il est majoritairement émis par l’homme au cours des processus de combustion.  C’est sa couleur noire qui domine dans l’aérosol de pollution. La suie individuelle est émise sous forme d’une sphère de quelques dizaines de nanomètre, mais elle s’agrège très rapidement à d’autres suies pour former des chapelets de quelques micromètres de longueur. En moyenne, ce black carbon représente de 5 à 10 % de la masse de PM2.5. Cette contribution peut aller jusqu’à 15 à 20 % sur les sites trafic.

Le cœur de l’aérosol, constitué de carbone élémentaire, est généralement entouré d’une pellicule composée d’un mélange complexe de composés organiques. Cette fraction de carbone organique (OC) est une matrice très complexe, constituée d’une multitude de composés différents appartenant aux grandes familles de la chimie organique que sont les alcanes, les acides carboxyliques, les alcools, les aldéhydes, les cétones, les esters, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les dioxines…, dont certaines sont très toxiques. Certaines espèces se fixent dès leur émission sur les particules, d’autres se forment suite à l’oxydation de précurseurs gazeux tels que les composés organiques volatils (COV).

Enfin, le terme Matière Organique Particulaire (MOP) désigne l’ensemble constitué par le carbone et les autres atomes constituant cette matière (oxygène, hydrogène, azote, soufre…). Cette matière organique particulaire a des origines plus diverses que le carbone élémentaire. Elle peut être d’origine anthropique, essentiellement formée lors des combustions incomplètes, soit directement à l’émission, soit par conversion des gaz présents dans les fumées. Elle peut également être constituée de particules biogéniques primaires, telles que des spores ou des pollens.
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BC : carbone élémentaire ; MOP : matière organique particulaire ; COV : composés organiques volatils

Voici également la composition chimique des particules en fonction de leur taille :

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Les PM10 sont donc constituées de PM2,5 et de particules grossières.

Les particules fines PM2,5 se composent majoritairement d’espèces carbonées (carbone élémentaire et particules organiques) émises lors de combustions incomplètes, ainsi que de nitrates, d’ammonium et de sulfates, qui sont produits par réactions chimiques dans atmosphère.

Elles résultent pour la plupart d’entre elles d’activités polluantes (moteurs diesel, suies, transformation chimique des gaz polluants, déchets de la combustion). En effet, le carbone est un sous-produit des gaz d’échappement et des fumées d’usines car tout foyer où la combustion reste incomplète libère du carbone particulaire. Ainsi, les PM2,5 sont principalement constituées :

Il est également à noter que, hélas, les particules sont de plus en plus petites, notamment du fait des évolutions des moteurs automobiles et des nanotechnologies.

Les particules grossières (entre 2,5 µm et 10 µm) majoritairement constituées de sels de mer, de poussières minérales et dans une moindre mesure de matières organiques. Elles sont principalement produites par des procédés mécaniques (abrasion, chantiers, agriculture, remises en suspension de particules déposées au sol…).

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Un cas extrême pour les sels de mer : la composition de particules d’embruns à la Réunion

 

Soulignons enfin qu’un des composant les plus dangereux pour la santé des PM2,5 est le carbone suie (ou Black Carbon, BC). Ces particules de carbones mesurent moins de 1 micromètre, représentent 30 % des émissions de PM1,0 et sont issues des moteurs à combustion (diesel essentiellement), la combustion résidentielle de bois, des centrales électriques, de l’utilisation du fioul lourd et du charbon… Contrairement aux autres particules, qui ont des origines très diverses, le carbone suie est 100 % primaire et essentiellement lié à la pollution du trafic routier local (lire ici). On définit également les microsuies, qui mesurent de 0,05 à 0,1 micromètres et elles sont émises par la combustion du fioul léger (moteurs diesel, chauffage domestique), de l’essence, du kérosène et du gaz. Elles sont essentiellement carbonées, mais peuvent contenir du soufre si le combustible dont elles sont issues en contient (fioul léger, par exemple). Elles pénètrent donc très profondément dans le corps humain. Leur légèreté fait qu’elles contaminent les plus hautes couches atmosphériques et sont donc responsables d’une pollution globale. (Pour les passionnés lire ici). Pour les effets sur la santé, lire ici.

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Ratio entre la pollution de proximité et la pollution de fond (indépendanet du trafic) pour les PM10 et le carbone suie

 

Visualisation de particules

Terminons par la visualisation de certaines de ces particules au microscope :

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Particule de suie issue du diesel

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Particules de suie

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Cette photo montre une image d’un filtre à particules placé le long d’une route par un microscope électronique. Les suies de diesel (en gris sur l’image) sont présentes de manière prédominante sur le filtre. Les particules indiquées en bleu sur l’image sont des poussières de combustion, les particules colorées en rose sont d’origine minérale et les cristaux, en vert, sont des sels.

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Particules de cendres volantes issues du charbon

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Particules de cendres volantes issues du charbon

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a) poussières du Sahara b) c) fumées en Amazonie d) pollution en Chine

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1/ Suie, sulfate d’ammonium, Poussière 2/ acide sulfurique, Matière organique marine, sel de mer 3/ cristal bio-organique, fumée de combustion de biomasse, pollen

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Suies

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Cendres volantes

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Pollen

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Débris d’usure

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Débris minéral par érosion

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Nanoparticules de métal

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Différentes particules prélevées à Munnar, en Inde

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Particules de sel marin

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Particule de sulfate d’ammonium

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Particule de sulfate

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Poussière minérale aux Açores (silicate mélangée à du sel marin)

 

 

Source: http://www.les-crises.fr/la-pollution-aux-particules-fines/


Revue de presse du 24/01/2017

Tuesday 24 January 2017 at 01:59

La revue avec notamment de quoi débattre sur le revenu universel, des points sur la Syrie et la Grèce, ou encore un tour du côté de chez Trump. Autre revue prévue en milieu de semaine. Merci à nos contributeurs

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-24012017/


Le Grand Mensonge des Démocrates Américains, par Stéphane Trano

Tuesday 24 January 2017 at 01:45

Source : Marianne, Stéphane Trano, 09-01-2017

On ne peut pas blâmer les Démocrates américains de tenter, par tous les moyens, de masquer la portée de leur échec en l’attribuant à toutes sortes de motifs, même les plus fantaisistes. La pilule est certes amère. Toutefois, la part la plus intéressante de cette hystérie collective est le phénomène d’auto-persuasion qui en est le moteur et que la plupart des grands médias du pays alimentent.

CBS News

CBS News

L’argument numéro un des perdants est la faillite du système électoral et, en particulier, le fait que la candidate démocrate, Hillary Clinton, a remporté le scrutin populaire. C’est oublier que la situation, même si elle n’est pas commune, s’est produite à quatre reprises au cours de l’Histoire des Etats-Unis, et qu’elle ne constitue pas de difficulté particulière aux termes de la Constitution. De plus, le 115ème congrès, sorti des urnes le 8 novembre 2016 et en fonction depuis le 3 janvier 2017, a vu 52% des électeurs voter pour les Républicains au Sénat et 55% à la Chambre des représentants. Il n’y a donc aucune anomalie dans les élections de 2016 de ce point de vue.

Le second argument est celui du piratage informatique à grande échelle des élections, sur ordre du président russe Vladimir Poutine, afin de faciliter l’élection de Donald J. Trump. Là encore, l’idée ne tient pas debout. Aucune trace de défaillance dans le nombre limité de votes électroniques aux élections n’a été décelée. Les services du renseignement américain, en dépit de leur conviction affichée selon lesquelles il existe un indice « haut » de confiance dans le fait qu’il y a eu piratage, ne sont pas tenus de produire le moindre élément de preuve au public, puisque de telles informations sont par essence classées « secret défense ». Il faut donc les croire sur parole.

Poussés par ceux qui demeurent sceptiques sur la manière dont on s’y prend pour influencer le résultat d’une élection par des moyens électroniques, des experts affirment, par dizaines, que le régime russe a répandu de « fausses informations » à grande échelle afin de porter atteinte à l’image de la candidate Hillary Clinton. Les mêmes sont incapables d’expliquer concrètement comment l’on s’y prend et pourquoi il faut des « hackers » pour influencer les esprits dans leur choix lors d’un vote.

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Une mauvaise candidate

Hillary Clinton n’a eu besoin ni de Vladimir Poutine, ni de Julien Assange et encore moins de « pirates » pour perdre les élections de 2016. Ce ne sont pas de prétendues « fausses » informations qui ont heurté sa réputation déjà bien entamée auprès de nombreux électeurs américains, par exemple, dans l’affaire des emails, mais au contraire, son refus obstiné de prendre cette affaire au sérieux et de répondre aux interrogations. On ne voit pas, non plus, quelles « fausses » informations ont poussé l’électorat noir américain à se sous-mobiliser lors du vote du 8 novembre, ou les femmes et les plus jeunes à bouder sa candidature, après la défaite de Bernie Sanders lors des primaires démocrates.

Hillary Clinton, dont l’ambition n’est pas éteinte par la défaite, a affiché un visage froid, autoritaire et cassant, durant sa campagne. Elle n’a pas su développer un programme à la fois lisible et crédible, qui aurait pu emporter un vote, à la fois populaire et du collège électoral, si tranché qu’il n’y aurait eu aucune contestation. Comment, en effet, se revendiquer de l’héritage de Barack Obama, lorsque cet héritage peine à brandir autre chose que l’Obamacare, dont même les démocrates savent qu’il n’est pas financé au-delà de 2017 et coûte, en réalité, une fortune au regard des bénéfices qu’il apporte ?

Photo: Sur les 3145 kilomètres de frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, un tiers est déjà protégé par un mur, la poursuite de sa construction étant gelée depuis 2010, en particulier pour des raisons environnementales.

Photo: Sur les 3145 kilomètres de frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, un tiers est déjà protégé par un mur, la poursuite de sa construction étant gelée depuis 2010, en particulier pour des raisons environnementales.

Mensonges et déni

Car au-delà de cette loi sur la santé qui n’est en rien un système généreux et égalitaire tel qu’on le pense du côté des Européens, c’est le vide. Même si le Secrétaire d’Etat John Kerry blâme ces derniers jours le gouvernement anglais, prétendant qu’il est à l’origine de l’incapacité d’Obama à agir plus concrètement et durablement au Moyen-Orient contre l’état islamique, la mémoire de tous est par chance encore assez fraîche pour se souvenir que les huit années de ce président ont été celles d’une grande hypocrisie diplomatique et militaire. Mais le déni, dans ce domaine comme dans bien d’autres, est plus puissant que la mémoire.

Les âmes sensibles sont outrées par l’idée de construire un mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. On a beau leur montrer les mille kilomètres de ce mur déjà construit, y compris sous le premier mandat d’Obama, cela n’a guère d’effet et n’entraîne aucune interrogation sur les raisons pour lesquelles le bon président n’en n’a pas retiré une seule pierre.

Un autre exemple est celui de la crise financière de 2008 et du retour au « plein emploi » huit ans plus tard : quel président n’aurait point réussi ce « prodige » en creusant le déficit de son pays, comme Barack Obama l’a fait, de près de 5000 milliards de dollars ?

La période 2008-2016 n’a pas non plus été celle de législations majeures en matière d’armes à feu, d’incarcérations, de recul de la peine de mort, de maîtrise des frais de scolarité ou de gestion des prêts étudiants parvenus à des hauteurs astronomiques.

Quel est donc ce succès dont les Démocrates se revendiquent au juste? Est-ce celui des villes défigurées sous les coups de boutoir du géant Amazon, à la fois propriétaire du puissant Washington Post et importateur massif de toutes les chinoiseries possibles qui inondent un marché américain ou l’on ne sait plus fabriquer une chaussette? Est-celui de Saint Zuckerberg, le jeune patron de Facebook, “le” média des “millénaires” qui ne savent plus à quoi ressemble un livre et qui entre désormais en politique avec de hautes ambitions? Est-ce celui du mariage gay et de la dépénalisation du cannabis, hautes priorités s’il en est dans un monde où tout le monde se fout des 250 000 morts du Sud Soudan, bien moins “sexy” que ceux de Syrie?

Quel héritage Obama?

Alors, que reste t-il de cet héritage Obama, au juste ? Une posture, bien évidemment. Après George W. Bush et le mensonge irakien, n’importe quel président aurait été auréolé de gloire. On attendait d’Obama, toutefois, un peu plus qu’un physique avenant, un talent rhétorique et l’humour dont il a tant usé. Car c’est à ce que laisse un président que l’on mesure son impact, pas à sa performance sur la scène du pouvoir. L’Amérique n’est pas plus sympathique dans le monde qu’elle ne l’était avant son arrivée, ni plus sûre, ni plus égalitaire. Mais elle a la chance d’être un pays pragmatique : en ramenant au pouvoir, contre toute attente, les Républicains, elle a flanqué une gifle magistrale aux « progressistes » qui se croyaient tout permis. Elle ne l’a pas fait par folie ou par irresponsabilité mais parce qu’elle a confiance dans la capacité de ses institutions à « encaisser » ce type de choix démocratique, si perturbant soit-il pour des milieux qui s’estiment mieux éduqués et éclairés que les autres. On appelle cela l’alternance, une banalité que les Démocrates veulent aujourd’hui faire passer pour un scandale et une catastrophe.

Cherchez l’erreur.

Source : Marianne, Stéphane Trano, 09-01-2017

Source: http://www.les-crises.fr/le-grand-mensonge-des-democrates-americains-par-stephane-trano/


La pollution de l’air cause 48 000 morts par an en France

Monday 23 January 2017 at 02:01

Premier billet d’une série sur un sujet majeur de santé publique, peu connu en détail par le grand public.

Il est particulièrement d’actualité, avec le nouvel épisode que nous connaissons en ce moment…

pollution air interieur

48 000 morts par an…

Extrait de ce très bon article de notre-planete.info qui rappelle la nocivité de la pollution aux particules, en particulier lors d’une exposition chronique :

Il y a quelques mois, un rapport publié par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), indiquait que la pollution de l’air continuait de tuer prématurément plus de 50 000 personnes en France, dont 43 400 à cause de la pollution aux particules fines (PM2,5).

Confirmation est donnée par Santé publique France qui vient de publier de nouveaux travaux sur l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé en France métropolitaine. […]

Aujourd’hui, Santé publique France estime le nombre de décès par les PM2,5 a 48 000 par an, un chiffre comparable aux autres études sur la question. La pollution atmosphérique en France correspond à une perte d’espérance de vie pouvant dépasser 2 ans dans les villes les plus exposées. À titre de comparaison, cela équivaut à fumer 10 cigarettes par jour. […] 

Cependant, contrairement à une idée reçue, les pics de pollution, “pèsent beaucoup moins sur la santé que l’exposition chronique précise Santé publique France. […] Les résultats confirment les travaux de surveillance menés jusqu’à présent : c’est l’exposition à la pollution, quotidienne et dans la durée qui a l’impact le plus important sur la santé, les pics de pollution ayant un effet marginal.

Voir aussi ces très bons articles du Monde du 21/06/2016 (et ici) :

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et cet autre d ‘Audrey Garric du 8/12/2016 :

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Comme on le voit, 93 % des morts n’étant pas liés aux épisodes de “pics de pollution”, c’est bien au niveau de fond de la pollution qu’il faut s’intéresser, en moyenne annuelle.

Les polluants de l’air

Il y a de nombreux polluants de l’air. Les principaux se classent dans deux grandes familles bien distinctes : les polluants primaires et les polluants secondaires.

Les polluants primaires sont directement issus des sources de pollution (trafic routier, industries, chauffage, agriculture…). Il s’agit principalement :

En revanche, les polluants secondaires ne sont pas directement rejetés dans l’atmosphère mais proviennent de réactions chimiques de gaz entre eux. C’est le cas notamment :

En voici les caractéristiques :

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Cliquez pour agrandir

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On note que les polluants les plus dangereux sont les particules, les dioxydes d’azote et de soufre, l’ozone et les métaux.

Cette étude européenne estime le nombre de morts prématurées par an en Europe : 550 000 morts prématurées par an, 6 000 000 d’années de vie perdues…

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On retrouve donc les 50 000 décès prématurés annuels, qui représentent 600 000 années de vie perdues en France.

On constate l’importance majeure des PM2.5 (45 000 morts prématurées représentant 500 000 années de perdues, soit 80 % du total) et du Dioxyde d’azote (8 000 morts, 90 000 années perdues, 15 % du total) dans la perte d’espérance de vie.

Après cette introduction, nous allons analyser de plus près tous ces polluants dans les prochains billets, et surtout les particules fines.

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Source: http://www.les-crises.fr/la-pollution-de-l-air-en-france-morts/


L’investiture de Donald Trump : une déclaration de guerre à la démocratie en 10 bombes, par Olivier Picard

Monday 23 January 2017 at 00:59

Du lourd…

Source : Le Plus Nouvel Obs, Olivier Picard, Olivier Picard Chroniqueur politique, 22-01-2017

LE PLUS. L’impossible s’est donc réalisé avec l’entrée, vendredi, de Donald Trump à la Maison Blanche. Pour Olivier Picard, la cérémonie d’investiture a confirmé les pires craintes qu’il suscite chez les démocrates du monde entier. En quelques heures, au moins dix gestes révélateurs ont mis en évidence le visage autocrate du 45e président des États-Unis.

OB : Parler d’autocratie aux États-Unis, comment dire…

Donald Trump est le 45e président des États-Unis. (M. RALSTON/AFP)

Ce fut donc pire que tout ce que les démocrates du monde entier avaient redouté. Avec ses tribunes désertées, l’atmosphère sinistre qui a caractérisé la parade d’investiture de Donald Trump a eu des airs d’enterrement. À juste titre : c’est un fossoyeur de leur démocratie que les Américains ont fait entrer le 20 janvier à la Maison Blanche.

À peine avait-il prononcé le serment de protéger la Constitution des États-Unis que le nouveau président a commencé à la traîner dans la boue à la façon d’un apprenti dictateur.

Une agression délibérée qu’une collection d’instantanés a résumée en quelques heures seulement…

1. Une entrée en scène désinvolte

Il est arrivé sur la terrasse du Capitole manteau et veste non boutonnés, cravate rouge criard mal ajustée, le pas lourd, volontairement sans discipline, tenant vulgairement la rampe de l’escalier qui le menait pourtant au pouvoir suprême… Une façon de dire au Congrès le peu de cas qu’il fait de son univers, de ses règles, de sa dignité.

2. Un visage mussolinien

OB : Celui-là est mon préféré…

La gravité du moment n’a jamais empêché tous ses prédécesseurs d’afficher le bonheur de vivre un instant exceptionnel du temps démocratique américain.

Lui n’a fait aucun effort pour éclairer un peu sa mine renfrognée. Sans doute voulait-il, à la façon des autocrates fascistes, renvoyer le visage d’un homme dur qui n’hésitera pas à se montrer brutal pour appliquer ses idées et faire respecter le nouvel ordre trumpien.

3. De glaçantes insultes en direct

Qu’on se le dise : le héros du jour n’est pas du genre magnanime. Le simple respect d’une politesse démocratique aurait dû lui dicter des paroles rassembleuses. Au lieu de cela, ce sont des mots dépeignant un pays ravagés par ses élites politiques qui sont tombés de ses lèvres. Une insulte à l’histoire de son pays et à l’héritage des pères fondateurs de l’Amérique.

OB : c’est à se demander pourquoi il a gagné…

Sans pitié, Trump s’est mué en procureur du système démocratique devant la crème de ses représentants qui – eux – ont eu la courtoisie de l’applaudir… fut-ce en restreignant au minimum cet hommage.

OB : il est vrai qu’il est dur de ne pas changer de discours après avoir été élu…

4. Une gifle aux représentants du peuple

En promettant au peuple de lui “rendre le pouvoir”, il a sous-entendu que ce dernier lui avait été confisqué par les élites de Washington… massées dans les tribunes à ses côtés. C’est très clair, il veut court-circuiter la démocratie représentative en imposant un mode de démocratie directe.

La démocratie directe aux États-Unis ???????????????????? WTF ?

Même Jean-Marie Le Pen, qui s’est toujours dit respectueux du parlementarisme (il me l’a souvent répété), n’est jamais allé aussi loin ! Quant à Mitterrand, qui avait invoqué, lui aussi, l’idée de “rendre le pouvoir au peuple”, c’était un parlementaire définitif qui se méfiait comme de la peste de la tyrannie des pulsions populaires.

Si quelqu’un a compris…

5. America First, nouvelle religion d’État. Un avertissement aux hérétiques ?

America First, répété deux fois, sera la nouvelle religion d’État qui se substituera aux principes de l’Amérique.

OB : phrase qui démontre une bien belle connaissance de l’Amérique…

Certes, les États-Unis ont déjà connu des périodes isolationnistes mais, cette fois, c’est un isolationnisme de combat qui est prêché.

OB : j’imagine que quand les États-Unis nous ont laissé tomber en 1914 et 1940 (ce que je ne leur reproche pas), c’était un isolationnisme de paix…

Le reste est lourdement suggéré : ceux qui ne s’y convertiront pas au nouveau culte patriotique seront de mauvais Américains coupables de vendre le pays aux intérêts étranger. Une trahison ?

6. Le poing levé, un signal de force

Le pouce levé pour saluer la foule était déjà limite. Le poing levé pour conclure le discours a, lui, volontairement dépassé les bornes. On sait à quel point les dictateurs jouent avec ce genre de symbole de brutalité pour ancrer dans l’imaginaire du peuple une image de puissance.

OB : Oui, c’est vrai, là j’avoue

7. L’ennui affiché au déjeuner du Capitole

Le nouveau président n’a que faire de la respectabilité offerte par sa fonction et par les honorables parlementaires qui, comme le veut la tradition, l’ont accueilli pour un déjeuner solennel. Lui a donné de bout en bout l’impression d’attendre que ce moment pénible se termine.

Et s’il a fait applaudir les Clinton, c’était pour mieux les réduire à des accessoires de son propre triomphe. Comme s’il cherchait à les compromettre, ou en tout cas, à les récupérer comme des adversaires appartenant définitivement au passé.

OB : alors que c’est l’avenir !

8. Une parade de la force

Il s’en est fallu de peu pour que les engins lances-missiles ne soient de la fête, comme sur le traditionnel défilé de la place Rouge le 1er mai. Bien sûr, il y a eu les pom-pom girls habituelles, mais l’ensemble de la cérémonie, glaciale, a été beaucoup plus martiale qu’à l’ordinaire. Ce n’était pas un hasard, mais une volonté personnelle du nouveau président pour marquer le style sécuritaire et la brutalité à laquelle il n’hésitera pas à recourir.

9. Une censure immédiate à la Maison Blanche

Avant même que le président ne s’installe dans le bureau ovale (dont il a remplacé les sobres rideaux pour un tissu doré prétentieux), le site de la présidence a été refondu. L’onglet réchauffement climatique a été remplacé, par le projet énergétique. Ceux des droits des femmes et des droits civiques ont purement et simplement disparu.

10. Des décisions autocratiques

Le décret autorisant la reprise des forages des hydrocarbures de schiste, grande attente des compagnies pétrolières, a été immédiatement signé et le retrait des États-Unis du traité de libre-échange transpacifique acté dans l’instant sans aucune consultation préalable du Congrès.

OB : c’est bien connu, en France le gouvernement consulte le Parlement avant de rédiger ses décrets…

Trump veut “rendre le pouvoir au peuple, mais commence par se l’accaparer personnellement. On connait par cœur ce scénario sinistre. Les réseaux sociaux s’en émeuvent, mais trop de journalistes continuent de relativiser ce glissement inédit. “Le Figaro Magazine” se demande si, après tout, il ne fera pas le job…

OB : quelle honte cette masse de 2 journalistes qui ne rentrent pas dans le rang…

Trump n’est pas Reagan et il est capable d’être bien pire que le sénateur Mc Carthy, champion de la chasse aux sorcières dans les années 1950.

OB : c’est bien de citer Mc Carthy en ce moment… Merci

Il faut désormais être lucides : c’est bien un homme d’extrême droite qui a pris le pouvoir dans les urnes le 8 novembre dernier et qui fera tout pour le conserver.

OB : Merde, comme en Ukraine et Israël ?

La démocratie américaine, fragilisée, ne le digèrera pas si facilement.

Source : Le Plus Nouvel Obs, Olivier Picard, 22-01-2017

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Deux Unes de l’Obs : à savourer…

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Voici le discours de Trump :

On se souviendra du 20 janvier 2017 comme de la date à laquelle le peuple aura retrouvé le pouvoir dans cette nation

Le président Trump prononcé son discours après avoir prêté serment, le 20 janvier.

Le président – Monsieur le Président de la Cour suprême Roberts, Monsieur le Président Carter, Monsieur le Président Clinton, Monsieur le Président Bush, Monsieur le Président Obama, mes chers concitoyens et habitants du monde entier, merci. (Applaudissements)

Nous, citoyens d’Amérique, participons maintenant à un grand effort national pour reconstruire notre pays et rétablir sa promesse envers tous ses habitants. Ensemble, nous allons déterminer l’avenir de notre pays et celui du monde pour de nombreuses années à venir. Nous aurons des défis à relever. Nous aurons des difficultés à surmonter. Mais nous ferons ce qu’il faut pour réussir.

Tous les quatre ans, nous nous rassemblons sur ces marches pour effectuer une passation méthodique et pacifique des pouvoirs. Et nous sommes reconnaissants au président Obama et à la Première dame Michelle Obama de leur bienveillance tout au long de cette transition. Ils ont été magnifiques. Merci à eux. (Applaudissements)

Mais la cérémonie d’aujourd’hui revêt un sens très particulier. Parce qu’aujourd’hui, il ne s’agit pas d’une simple passation de pouvoir entre deux gouvernements ou entre deux partis. Il s’agit d’une passation du pouvoir qui part de Washington et qui vous est rendu à vous, le peuple.

Pendant trop longtemps, une petite élite dans la capitale de notre pays a tiré profit du gouvernement au détriment du peuple. Washington a prospéré mais le peuple n’en a pas profité. Les politiciens ont prospéré mais les emplois ont disparu. Et les usines ont fermé leurs portes. Les membres de l’establishment se sont protégés mais ils n’ont pas protégé les citoyens de ce pays. Leurs victoires n’ont pas été les vôtres. Leurs triomphes n’ont pas été les vôtres. Et pendant qu’ils les célébraient dans notre capitale, les familles en difficulté partout à travers le pays avaient peu de raisons de se réjouir.

Tout cela va changer, ici, et maintenant. Car ce moment est votre moment. Il vous appartient. (Applaudissements) Ce moment appartient à tous ceux réunis ici et à tous ceux qui nous suivent à travers l’Amérique.

Ceci est votre jour. Ceci est votre célébration. Et ces États-Unis d’Amérique sont votre pays. Ce qui compte vraiment, ce n’est pas de savoir quel parti est au pouvoir ; l’important, c’est de savoir si le gouvernement est aux mains du peuple. On se souviendra du 20 janvier 2017 comme de la date à laquelle le peuple aura retrouvé le pouvoir dans cette nation. Les laissés pour compte de notre pays ne seront plus laissés pour compte. Tout le monde vous écoute. Vous êtes venus par dizaines de millions pour participer à ce mouvement historique, un mouvement comme le monde n’en avait encore jamais connu.

Au cœur de ce mouvement réside une conviction profonde – à savoir que la nation existe pour servir ses citoyens. Les Américains veulent de bonnes écoles pour leurs enfants, des voisinages où règne la sécurité pour leur famille, de bons emplois pour eux-mêmes. Ce sont là des revendications justes et raisonnables, celles de gens vertueux et d’un public vertueux.

Mais trop de nos concitoyens sont confrontés à une réalité entièrement différente. Des mères et leurs enfants pris au piège de la pauvreté dans nos quartiers défavorisés, des usines délabrées dispersées à travers notre pays comme des tombes dans un cimetière, un système scolaire riche, mais qui n’enseigne rien à notre belle jeunesse. Et la criminalité, les gangs et la drogue qui ont dérobé trop de vies et ont privé notre pays de tant de son potentiel. Ce carnage américain s’arrête ici et maintenant.

Nous formons une seule nation, et leur souffrance est la nôtre. Leurs rêves sont les nôtres, et leurs succès seront les nôtres. Nous avons un cœur, un foyer et une glorieuse destinée en commun.

Le serment que j’ai prêté aujourd’hui est un serment d’allégeance à tous les Américains.

Pendant de nombreuses décennies, nous avons enrichi des industries étrangères aux dépens de la nôtre, subventionné les armées d’autres pays alors que nous assistons à la déperdition de la nôtre. Nous avons défendu les frontières d’autres pays tout en refusant de protéger les nôtres. (Applaudissements) Et nous avons dépensé des milliers de milliards de dollars à l’étranger alors que l’infrastructure américaine est tombée dans le délabrement et le déclin.

Nous avons enrichi d’autres pays tandis que la richesse, la force et l’assurance de notre pays se sont dissipées au fil du temps. L’une après l’autre, nos usines ont fermé et ont quitté nos rives, sans même une pensée pour les millions et millions de travailleurs américains laissés pour compte. La richesse de notre classe moyenne a été arrachée de nos foyers pour être redistribuée dans le monde entier. Mais c’est le passé et nous nous tournons maintenant vers l’avenir. (Applaudissements)

Nous qui sommes réunis ici aujourd’hui prenons un nouveau décret qui sera entendu dans toutes les villes, toutes les capitales étrangères et tous les centres du pouvoir. À partir d’aujourd’hui, une nouvelle vision gouvernera notre nation. À partir d’aujourd’hui, ce sera strictement l’Amérique d’abord – l’Amérique d’abord. (Applaudissements) Toutes les décisions sur les échanges, la fiscalité, l’immigration, les affaires étrangères seront prises pour bénéficier aux travailleurs américains et aux familles américaines. Nous devons protéger nos frontières des ravages que font d’autres pays quand ils fabriquent nos produits, volent nos entreprises et détruisent nos emplois. (Applaudissements)

La protection aboutira à la prospérité et à la force. Je me battrai pour vous avec chaque souffle en moi. Et jamais, jamais, je ne vous décevrai. (Applaudissements) L’Amérique sera de nouveau gagnante, plus encore qu’autrefois. (Applaudissements)

Nous ramènerons l’emploi. Nous rétablirons nos frontières. Nous rétablirons notre prospérité et nous rétablirons nos rêves. (Applaudissements)

Nous construirons de nouvelles routes et autoroutes, et des ponts, et des aéroports, et des tunnels et des voies de chemin de fer à travers notre magnifique nation.

Nous libérerons les gens de l’aide sociale et nous les remettrons au travail pour reconstruire notre pays avec une main-d’œuvre américaine et un labeur américain. (Applaudissements)

Nous respecterons deux règles très simples – acheter américain et embaucher américain. (Applaudissements)

Nous chercherons l’amitié et la bonne volonté auprès des nations du monde.

Mais nous le ferons en sachant que toute nation a le droit de mettre ses propres intérêts en avant. Nous cherchons non pas à imposer notre mode de vie sur les autres, mais à le faire rayonner par l’exemple. Nous rayonnerons par l’exemple. (Applaudissements)

Nous renforcerons les alliances existantes et en forgerons de nouvelles. Et nous unirons le monde civilisé contre le terrorisme islamiste radical, que nous éradiquerons entièrement de la surface de la Terre. (Applaudissements)

Le socle de notre politique sera l’allégeance totale aux États-Unis d’Amérique, et par notre loyauté envers notre pays, nous redécouvrirons notre loyauté les uns envers les autres. Quand vous ouvrez votre cœur au patriotisme, il n’y a pas de place pour les préjugés. (Applaudissements)

La Bible nous dit comme il est bon de voir tous les peuples de Dieu vivre en harmonie. Nous devons parler franchement, discuter de nos désaccords ouvertement, mais toujours rechercher la solidarité. Lorsque l’Amérique est unie, rien ne peut l’arrêter. (Applaudissements)

Il n’y a pas de raison d’avoir peur. Nous sommes protégés, et nous le serons toujours. Nous serons protégés par les hommes et femmes remarquables de nos forces armées et de la police. Mais surtout, Dieu nous protégera. (Applaudissements)

Enfin, nous devons penser grand et rêver plus grand encore. En Amérique, nous comprenons qu’une nation ne peut vivre que tant qu’elle fait son possible. Nous n’accepterons plus les politiciens qui ont du bagou mais qui ne font rien, qui se plaignent tout le temps mais qui ne font jamais rien pour changer les choses. (Applaudissements)

Le temps de la parlote est fini. L’heure de passer à l’action est arrivée. (Applaudissements) Ne laissez personne vous dire que ça ne peut pas se faire. Aucun défi n’est trop grand devant le cœur, l’ardeur et l’esprit de l’Amérique. Nous n’échouerons pas. Notre pays va réussir et prospérer de nouveau.

Nous sommes à l’aube d’un nouveau millénaire, prêts à percer les mystères de l’espace, à libérer la Terre des misères de la maladie, et à maîtriser les énergies, les industries et les technologies de demain. Une nouvelle fierté va nous animer, élever nos regards, panser nos divisions.

Le moment est venu de nous rappeler les sages paroles que nos soldats n’oublieront jamais – à savoir, que nous soyons noir, brun ou blanc, nous avons tous dans nos veines le même sang rouge des patriotes. (Applaudissements) Nous jouissons tous des mêmes libertés glorieuses, et nous saluons tous le même grand drapeau américain. (Applaudissements) L’enfant né dans la ville tentaculaire de Detroit et celui né dans les plaines du Nebraska  balayées par le vent voient le même ciel nocturne, emplissent leur cœur des mêmes rêves, et leur souffle de vie leur a été donné par le même Créateur Tout-Puissant. (Applaudissements)

À tous les Américains de toutes les villes proches et éloignées, petites ou grandes, d’une montagne à l’autre, d’un océan à l’autre, écoutez ces paroles : vous ne serez plus ignorés. (Applaudissements) Vos voix, vos espoirs et vos rêves définiront notre destinée américaine. Et votre courage, votre bonté, votre amour nous guideront pour toujours tout au long du chemin.

Ensemble, nous rendrons à l’Amérique sa force. Nous rendrons à l’Amérique sa richesse. Nous rendrons à l’Amérique sa fierté. Nous rendrons à l’Amérique sa sécurité. Et oui, ensemble, nous rendrons à l’Amérique sa grandeur.

Merci. Que Dieu vous bénisse. Et que Dieu bénisse l’Amérique. (Applaudissements) Merci. Que Dieu bénisse l’Amérique. (Applaudissements)

 

 

 

Source: http://www.les-crises.fr/linvestiture-de-donald-trump-une-declaration-de-guerre-a-la-democratie-en-10-bombes-par-olivier-picard/


[Vidéo] Vladimir Poutine commente les attaques contre Donald Trump

Monday 23 January 2017 at 00:15

Parce que c’est encore mieux en vidéo…

Source : Youtube, 18-01-2017

Extrait de la conférence de presse tenue par Vladimir Poutine et Igor Dodon (président de la Moldavie) le 17 janvier 2017.

Source : Youtube, 18-01-2017

Merci à Thalie…

Source: http://www.les-crises.fr/video-vladimir-poutine-commente-les-attaques-contre-donald-trump/


[Vidéo] Tous les gouvernements mentent, par Arte

Sunday 22 January 2017 at 01:10

Magnifique documentaire d’Arte, chapeau bas !

Source : Arte, Oliver Stone, Jeff Cohen, 16-01-2017

En hommage à “Izzy” Stone, légendaire franc-tireur du journalisme, ses héritiers américains dressent un état des lieux accablant, et passionnant, des médias de masse aujourd’hui.

Isador Feinstein Stone, alias “I. F.” ou “Izzy” Stone (1907-1989) est l’une des figures les plus glorieuses du journalisme américain : farouchement indépendant et engagé à gauche, il a battu en brèche durant des décennies la propagande gouvernementale, dénonçant les abus du maccarthysme comme la ségrégation raciale, la guerre du Viêtnam comme la collusion entre l’industrie et le pouvoir. Au nom de sa devise, “Tous les gouvernements mentent”, il défend âprement la liberté et la démocratie promises par la Constitution dans un bulletin hebdomadaire austère et dépourvu de toute publicité. Placé sous son autorité tutélaire, ce documentaire part à la rencontre de ses héritiers dans l’Amérique d’aujourd’hui – engagée au moment du tournage dans une campagne qui n’avait pas encore été couronnée par la victoire de Trump, mais avait déjà vu éliminé le candidat à l’investiture démocrate Bernie Sanders.

La “crème de la crème”

Ils forment la “crème de la crème” du journalisme indépendant de gauche américain et s’appellent Amy Goodman (Democracy now!), Jeremy Scahill et Glenn Greenwald (créateurs du site d’investigation The intercept, dans la foulée des révélations d’Edward Snowden sur la NSA, qu’ils ont contribué à rendre publiques), Matt Taibbi (chroniqueur politique pour Rolling Stone), David Corn (Mother Jones), Cenk Uygur (créateur de l’émission The young Turks)… On suit aussi John Carlos Frey dans l’enquête patiente qu’il mène au Texas, grâce au soutien financier d’une fondation, sur des charniers, vraisemblablement de migrants assassinés, dont les autorités se désintéressent totalement. Tous ont pour armes un métier qu’ils revendiquent avant tout comme un artisanat et un engagement, et la formidable puissance d’Internet, qui leur a permis de s’adresser directement au public sans dépendre de la publicité. Le réalisateur Michael Moore, le philosophe Noam Chomsky, mais aussi Carl Bernstein, célèbre pour avoir révélé, avec Bob Woodward, le scandale du Watergate qui fit tomber Nixon, joignent leurs voix pour dresser un état des lieux à la fois accablant et passionnant du fonctionnement des grands médias aujourd’hui. Des networks télévisés comme ABC et NBC au vénérable New York times, la concentration croissante des titres, la course à l’audience et la confusion des intérêts publics et privés promeuvent une forme de propagande de masse – en particulier, depuis le 11-Septembre et l’invasion américaine de l’Irak, dans les domaines de la défense et de la sécurité. Une très convaincante enquête à charge qui, au-delà de la question américaine, invite à la réflexion tout citoyen soucieux d’être informé de l’état du monde.

Source : Arte, Oliver Stone, Jeff Cohen, 16-01-2017

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Source: http://www.les-crises.fr/video-tous-les-gouvernements-mentent-par-arte/


Peter Hitchens : Au milieu des bombes d’Alep, tout ce qu’on peut entendre ce sont les mensonges

Sunday 22 January 2017 at 00:01

Source : Mail Online, le 18/12/2016

Par Peter Hitchens pour THE MAIL ON SUNDAY

Publié le 18 décembre 2016

Je suis l’opposé d’un drogué de guerre. Je hais le bruit des feux d’artifice parce qu’ils me rappellent une terrible nuit de janvier 1991 en Lituanie, où j’étais couché dans une neige boueuse pour sauver ma peau des balles soviétiques.

J’étais aussi paralysé par la peur en décembre 1992 dans Mogadiscio sans loi, gouvernée par des gangs, en attendant l’arrivée des marines américains.

A Bucarest en décembre 1989, je rampais sous le lit lorsqu’un tir de balles traçantes sifflèrent devant ma fenêtre d’hôtel, et – parce que mon appel longtemps retardé arriva à ce moment précis – je dictais mon compte rendu des événements à ma femme. Rien d’héroïque en ce qui me concerne, merci.

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Ces derniers jours nous avons été bombardés de compte rendus divers et variés des événements à Alep, écrits ou transmis par des gens depuis Beyrouth ou même depuis Londres, écrit Peter Hitchens.

Je suis allé dans tous ces terribles endroits par accident. Je n’ai jamais souhaité être là. Je fais très attention de ne pas être à nouveau surpris dans de telles situations.

Mais j’en ai appris des choses, principalement que le vieux cliché que la “première victime de la guerre, c’est la vérité” est absolument vrai. Ça devrait être affiché en lettres de feu dans chaque compte rendu télévisuel du conflit comme dans chaque article de journal, pour toujours.

Presque rien ne peut être vérifié. On devient totalement dépendant des gens avec qui on est en relation, et on adopte leur point de vue.

Si l’on trouve un téléphone opérationnel, on se sent autorisé à hurler n’importe quelle information dans le combiné, aussi dépouillée et médiocre que possible. Et votre rédaction se sentira autorisée à la publier à la Une (si vous êtes chanceux).

Et c’est lorsqu’on en est rendu vraiment là que ça devient une sorte d’excuse pour tordre le cou aux règles.

Ces derniers jours, nous avons été bombardés de comptes-rendus de toutes sortes des événements à Alep, écrits ou transmis par des gens depuis Beyrouth (située à 290 km dans un autre pays) ou même depuis Londres (située à 3400 km et dans un autre monde). Il y a eu, nous a-t-on dit, des massacres de femmes et d’enfants, des gens ont été brulés vivants.

Les sources de ces informations sont des soi-disant “activistes”. Qui sont-ils ? Pour ce que j’en sais il n’y avait pas un seul reporter d’aucune agence de presse des pays occidentaux à Alep Est la semaine dernière. Pas un.

Pour la bonne raison qu’ils auraient été kidnappés et probablement assassinés. La zone étaient administrée sans pitié par des sympathisants d’Oussama ben Laden lourdement armés, qui bombardaient l’ouest de la ville avec une artillerie puissante (tuant fréquemment des civils et touchant des hôpitaux, puisque vous le demandez). C’est pourquoi on ne voit jamais de photo d’hommes armés à Alep Est, seulement des photos bien composées de beaux et jeunes hommes désarmés sortant des enfants blessés des gravats, avec juste le bon éclairage.

Les femmes sont également invisibles, séparées et enveloppées de noir, tout comme dans les zones tenues par Daesh, comme on les voit quand ils les laissent sortir.

Pour des raisons que je trouve de plus en plus difficiles à comprendre ou excuser, la plupart des médias anglais font pudiquement référence à eux en tant que “rebelles” (David Cameron les appelaient “des modérés”). Mais s’ils étaient n’importe où ailleurs dans le monde, même à Birmingham ou Belmarsh, ils les appelleraient extrémistes, djihadistes, terroristes et fanatiques. L’un d’entre eux, Abu Sakkar, arracha le cœur d’un ennemi tombé et y mordit à pleines dents, pendant que ses compagnons l’encourageaient. D’ailleurs, c’est un fait contrôlé et vérifié, de visu.

Sakkar l’a confirmé ultérieurement à la BBC, quand les journalistes occidentaux étaient encore en contact avec ces gens, et il y a un film de cela si on veut le voir. Il y a aussi un film d’un groupe de “rebelles” syriens, Nour al-din al Zenki, décapitant un enfant de 12 ans appelé Abdullah Issa. Ils se marraient beaucoup. C’est pour le compte de ces “modérés” que le premier ministre a organisé un débat unilatéral la semaine dernière, et pour leur compte que tant de gens se sont laissés entrainer à l’émotion des soi-disant massacres et des crimes supposés des troupes syriennes et russes, pour lesquelles je n’ai toujours pas vu une seule preuve indépendante et vérifiable.

Lorsque je voyageais beaucoup dans le monde communiste, je haïssais particulièrement le fait que quasiment toutes les annonces officielles fussent des mensonges délibérés, narguant le peuple asservi dans son impuissance à les mettre en doute.

Je passais des heures à manipuler le réglage des ondes et changer l’antenne pour capter BBC World sur mon poste à ondes courtes, la vérité dite par des gentlemen, parce que ça fait du bien à l’âme d’entendre ça. Ces temps-ci les mensonges d’État ont atteint mon propre pays, et la BBC, et je dis la vérité aussi fort que je peux, simplement parce que je n’entends personne d’autre la dire. Si ces mensonges ne sont pas mis en doute, ils deviendront le fondement de quelque chose de très grave encore à venir.

Source : Mail Online, le 18/12/2016

 

Source: http://www.les-crises.fr/peter-hitchens-au-milieu-des-bombes-dalep-tout-ce-quon-peut-entendre-ce-sont-les-mensonges/