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Revue de presse du 24/01/2017

Tuesday 24 January 2017 at 01:59

La revue avec notamment de quoi débattre sur le revenu universel, des points sur la Syrie et la Grèce, ou encore un tour du côté de chez Trump. Autre revue prévue en milieu de semaine. Merci à nos contributeurs

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-24012017/


Le Grand Mensonge des Démocrates Américains, par Stéphane Trano

Tuesday 24 January 2017 at 01:45

Source : Marianne, Stéphane Trano, 09-01-2017

On ne peut pas blâmer les Démocrates américains de tenter, par tous les moyens, de masquer la portée de leur échec en l’attribuant à toutes sortes de motifs, même les plus fantaisistes. La pilule est certes amère. Toutefois, la part la plus intéressante de cette hystérie collective est le phénomène d’auto-persuasion qui en est le moteur et que la plupart des grands médias du pays alimentent.

CBS News

CBS News

L’argument numéro un des perdants est la faillite du système électoral et, en particulier, le fait que la candidate démocrate, Hillary Clinton, a remporté le scrutin populaire. C’est oublier que la situation, même si elle n’est pas commune, s’est produite à quatre reprises au cours de l’Histoire des Etats-Unis, et qu’elle ne constitue pas de difficulté particulière aux termes de la Constitution. De plus, le 115ème congrès, sorti des urnes le 8 novembre 2016 et en fonction depuis le 3 janvier 2017, a vu 52% des électeurs voter pour les Républicains au Sénat et 55% à la Chambre des représentants. Il n’y a donc aucune anomalie dans les élections de 2016 de ce point de vue.

Le second argument est celui du piratage informatique à grande échelle des élections, sur ordre du président russe Vladimir Poutine, afin de faciliter l’élection de Donald J. Trump. Là encore, l’idée ne tient pas debout. Aucune trace de défaillance dans le nombre limité de votes électroniques aux élections n’a été décelée. Les services du renseignement américain, en dépit de leur conviction affichée selon lesquelles il existe un indice « haut » de confiance dans le fait qu’il y a eu piratage, ne sont pas tenus de produire le moindre élément de preuve au public, puisque de telles informations sont par essence classées « secret défense ». Il faut donc les croire sur parole.

Poussés par ceux qui demeurent sceptiques sur la manière dont on s’y prend pour influencer le résultat d’une élection par des moyens électroniques, des experts affirment, par dizaines, que le régime russe a répandu de « fausses informations » à grande échelle afin de porter atteinte à l’image de la candidate Hillary Clinton. Les mêmes sont incapables d’expliquer concrètement comment l’on s’y prend et pourquoi il faut des « hackers » pour influencer les esprits dans leur choix lors d’un vote.

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Une mauvaise candidate

Hillary Clinton n’a eu besoin ni de Vladimir Poutine, ni de Julien Assange et encore moins de « pirates » pour perdre les élections de 2016. Ce ne sont pas de prétendues « fausses » informations qui ont heurté sa réputation déjà bien entamée auprès de nombreux électeurs américains, par exemple, dans l’affaire des emails, mais au contraire, son refus obstiné de prendre cette affaire au sérieux et de répondre aux interrogations. On ne voit pas, non plus, quelles « fausses » informations ont poussé l’électorat noir américain à se sous-mobiliser lors du vote du 8 novembre, ou les femmes et les plus jeunes à bouder sa candidature, après la défaite de Bernie Sanders lors des primaires démocrates.

Hillary Clinton, dont l’ambition n’est pas éteinte par la défaite, a affiché un visage froid, autoritaire et cassant, durant sa campagne. Elle n’a pas su développer un programme à la fois lisible et crédible, qui aurait pu emporter un vote, à la fois populaire et du collège électoral, si tranché qu’il n’y aurait eu aucune contestation. Comment, en effet, se revendiquer de l’héritage de Barack Obama, lorsque cet héritage peine à brandir autre chose que l’Obamacare, dont même les démocrates savent qu’il n’est pas financé au-delà de 2017 et coûte, en réalité, une fortune au regard des bénéfices qu’il apporte ?

Photo: Sur les 3145 kilomètres de frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, un tiers est déjà protégé par un mur, la poursuite de sa construction étant gelée depuis 2010, en particulier pour des raisons environnementales.

Photo: Sur les 3145 kilomètres de frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, un tiers est déjà protégé par un mur, la poursuite de sa construction étant gelée depuis 2010, en particulier pour des raisons environnementales.

Mensonges et déni

Car au-delà de cette loi sur la santé qui n’est en rien un système généreux et égalitaire tel qu’on le pense du côté des Européens, c’est le vide. Même si le Secrétaire d’Etat John Kerry blâme ces derniers jours le gouvernement anglais, prétendant qu’il est à l’origine de l’incapacité d’Obama à agir plus concrètement et durablement au Moyen-Orient contre l’état islamique, la mémoire de tous est par chance encore assez fraîche pour se souvenir que les huit années de ce président ont été celles d’une grande hypocrisie diplomatique et militaire. Mais le déni, dans ce domaine comme dans bien d’autres, est plus puissant que la mémoire.

Les âmes sensibles sont outrées par l’idée de construire un mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. On a beau leur montrer les mille kilomètres de ce mur déjà construit, y compris sous le premier mandat d’Obama, cela n’a guère d’effet et n’entraîne aucune interrogation sur les raisons pour lesquelles le bon président n’en n’a pas retiré une seule pierre.

Un autre exemple est celui de la crise financière de 2008 et du retour au « plein emploi » huit ans plus tard : quel président n’aurait point réussi ce « prodige » en creusant le déficit de son pays, comme Barack Obama l’a fait, de près de 5000 milliards de dollars ?

La période 2008-2016 n’a pas non plus été celle de législations majeures en matière d’armes à feu, d’incarcérations, de recul de la peine de mort, de maîtrise des frais de scolarité ou de gestion des prêts étudiants parvenus à des hauteurs astronomiques.

Quel est donc ce succès dont les Démocrates se revendiquent au juste? Est-ce celui des villes défigurées sous les coups de boutoir du géant Amazon, à la fois propriétaire du puissant Washington Post et importateur massif de toutes les chinoiseries possibles qui inondent un marché américain ou l’on ne sait plus fabriquer une chaussette? Est-celui de Saint Zuckerberg, le jeune patron de Facebook, “le” média des “millénaires” qui ne savent plus à quoi ressemble un livre et qui entre désormais en politique avec de hautes ambitions? Est-ce celui du mariage gay et de la dépénalisation du cannabis, hautes priorités s’il en est dans un monde où tout le monde se fout des 250 000 morts du Sud Soudan, bien moins “sexy” que ceux de Syrie?

Quel héritage Obama?

Alors, que reste t-il de cet héritage Obama, au juste ? Une posture, bien évidemment. Après George W. Bush et le mensonge irakien, n’importe quel président aurait été auréolé de gloire. On attendait d’Obama, toutefois, un peu plus qu’un physique avenant, un talent rhétorique et l’humour dont il a tant usé. Car c’est à ce que laisse un président que l’on mesure son impact, pas à sa performance sur la scène du pouvoir. L’Amérique n’est pas plus sympathique dans le monde qu’elle ne l’était avant son arrivée, ni plus sûre, ni plus égalitaire. Mais elle a la chance d’être un pays pragmatique : en ramenant au pouvoir, contre toute attente, les Républicains, elle a flanqué une gifle magistrale aux « progressistes » qui se croyaient tout permis. Elle ne l’a pas fait par folie ou par irresponsabilité mais parce qu’elle a confiance dans la capacité de ses institutions à « encaisser » ce type de choix démocratique, si perturbant soit-il pour des milieux qui s’estiment mieux éduqués et éclairés que les autres. On appelle cela l’alternance, une banalité que les Démocrates veulent aujourd’hui faire passer pour un scandale et une catastrophe.

Cherchez l’erreur.

Source : Marianne, Stéphane Trano, 09-01-2017

Source: http://www.les-crises.fr/le-grand-mensonge-des-democrates-americains-par-stephane-trano/


La pollution de l’air cause 48 000 morts par an en France

Monday 23 January 2017 at 02:01

Premier billet d’une série sur un sujet majeur de santé publique, peu connu en détail par le grand public.

Il est particulièrement d’actualité, avec le nouvel épisode que nous connaissons en ce moment…

pollution air interieur

48 000 morts par an…

Extrait de ce très bon article de notre-planete.info qui rappelle la nocivité de la pollution aux particules, en particulier lors d’une exposition chronique :

Il y a quelques mois, un rapport publié par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), indiquait que la pollution de l’air continuait de tuer prématurément plus de 50 000 personnes en France, dont 43 400 à cause de la pollution aux particules fines (PM2,5).

Confirmation est donnée par Santé publique France qui vient de publier de nouveaux travaux sur l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé en France métropolitaine. […]

Aujourd’hui, Santé publique France estime le nombre de décès par les PM2,5 a 48 000 par an, un chiffre comparable aux autres études sur la question. La pollution atmosphérique en France correspond à une perte d’espérance de vie pouvant dépasser 2 ans dans les villes les plus exposées. À titre de comparaison, cela équivaut à fumer 10 cigarettes par jour. […] 

Cependant, contrairement à une idée reçue, les pics de pollution, “pèsent beaucoup moins sur la santé que l’exposition chronique précise Santé publique France. […] Les résultats confirment les travaux de surveillance menés jusqu’à présent : c’est l’exposition à la pollution, quotidienne et dans la durée qui a l’impact le plus important sur la santé, les pics de pollution ayant un effet marginal.

Voir aussi ces très bons articles du Monde du 21/06/2016 (et ici) :

pollution-01

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et cet autre d ‘Audrey Garric du 8/12/2016 :

pm-10-6

Comme on le voit, 93 % des morts n’étant pas liés aux épisodes de “pics de pollution”, c’est bien au niveau de fond de la pollution qu’il faut s’intéresser, en moyenne annuelle.

Les polluants de l’air

Il y a de nombreux polluants de l’air. Les principaux se classent dans deux grandes familles bien distinctes : les polluants primaires et les polluants secondaires.

Les polluants primaires sont directement issus des sources de pollution (trafic routier, industries, chauffage, agriculture…). Il s’agit principalement :

En revanche, les polluants secondaires ne sont pas directement rejetés dans l’atmosphère mais proviennent de réactions chimiques de gaz entre eux. C’est le cas notamment :

En voici les caractéristiques :

principaux-polluants

Cliquez pour agrandir

polluants

polluants-1

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polluants-4

On note que les polluants les plus dangereux sont les particules, les dioxydes d’azote et de soufre, l’ozone et les métaux.

Cette étude européenne estime le nombre de morts prématurées par an en Europe : 550 000 morts prématurées par an, 6 000 000 d’années de vie perdues…

morts

annees-perdues

On retrouve donc les 50 000 décès prématurés annuels, qui représentent 600 000 années de vie perdues en France.

On constate l’importance majeure des PM2.5 (45 000 morts prématurées représentant 500 000 années de perdues, soit 80 % du total) et du Dioxyde d’azote (8 000 morts, 90 000 années perdues, 15 % du total) dans la perte d’espérance de vie.

Après cette introduction, nous allons analyser de plus près tous ces polluants dans les prochains billets, et surtout les particules fines.

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Source: http://www.les-crises.fr/la-pollution-de-l-air-en-france-morts/


L’investiture de Donald Trump : une déclaration de guerre à la démocratie en 10 bombes, par Olivier Picard

Monday 23 January 2017 at 00:59

Du lourd…

Source : Le Plus Nouvel Obs, Olivier Picard, Olivier Picard Chroniqueur politique, 22-01-2017

LE PLUS. L’impossible s’est donc réalisé avec l’entrée, vendredi, de Donald Trump à la Maison Blanche. Pour Olivier Picard, la cérémonie d’investiture a confirmé les pires craintes qu’il suscite chez les démocrates du monde entier. En quelques heures, au moins dix gestes révélateurs ont mis en évidence le visage autocrate du 45e président des États-Unis.

OB : Parler d’autocratie aux États-Unis, comment dire…

Donald Trump est le 45e président des États-Unis. (M. RALSTON/AFP)

Ce fut donc pire que tout ce que les démocrates du monde entier avaient redouté. Avec ses tribunes désertées, l’atmosphère sinistre qui a caractérisé la parade d’investiture de Donald Trump a eu des airs d’enterrement. À juste titre : c’est un fossoyeur de leur démocratie que les Américains ont fait entrer le 20 janvier à la Maison Blanche.

À peine avait-il prononcé le serment de protéger la Constitution des États-Unis que le nouveau président a commencé à la traîner dans la boue à la façon d’un apprenti dictateur.

Une agression délibérée qu’une collection d’instantanés a résumée en quelques heures seulement…

1. Une entrée en scène désinvolte

Il est arrivé sur la terrasse du Capitole manteau et veste non boutonnés, cravate rouge criard mal ajustée, le pas lourd, volontairement sans discipline, tenant vulgairement la rampe de l’escalier qui le menait pourtant au pouvoir suprême… Une façon de dire au Congrès le peu de cas qu’il fait de son univers, de ses règles, de sa dignité.

2. Un visage mussolinien

OB : Celui-là est mon préféré…

La gravité du moment n’a jamais empêché tous ses prédécesseurs d’afficher le bonheur de vivre un instant exceptionnel du temps démocratique américain.

Lui n’a fait aucun effort pour éclairer un peu sa mine renfrognée. Sans doute voulait-il, à la façon des autocrates fascistes, renvoyer le visage d’un homme dur qui n’hésitera pas à se montrer brutal pour appliquer ses idées et faire respecter le nouvel ordre trumpien.

3. De glaçantes insultes en direct

Qu’on se le dise : le héros du jour n’est pas du genre magnanime. Le simple respect d’une politesse démocratique aurait dû lui dicter des paroles rassembleuses. Au lieu de cela, ce sont des mots dépeignant un pays ravagés par ses élites politiques qui sont tombés de ses lèvres. Une insulte à l’histoire de son pays et à l’héritage des pères fondateurs de l’Amérique.

OB : c’est à se demander pourquoi il a gagné…

Sans pitié, Trump s’est mué en procureur du système démocratique devant la crème de ses représentants qui – eux – ont eu la courtoisie de l’applaudir… fut-ce en restreignant au minimum cet hommage.

OB : il est vrai qu’il est dur de ne pas changer de discours après avoir été élu…

4. Une gifle aux représentants du peuple

En promettant au peuple de lui “rendre le pouvoir”, il a sous-entendu que ce dernier lui avait été confisqué par les élites de Washington… massées dans les tribunes à ses côtés. C’est très clair, il veut court-circuiter la démocratie représentative en imposant un mode de démocratie directe.

La démocratie directe aux États-Unis ???????????????????? WTF ?

Même Jean-Marie Le Pen, qui s’est toujours dit respectueux du parlementarisme (il me l’a souvent répété), n’est jamais allé aussi loin ! Quant à Mitterrand, qui avait invoqué, lui aussi, l’idée de “rendre le pouvoir au peuple”, c’était un parlementaire définitif qui se méfiait comme de la peste de la tyrannie des pulsions populaires.

Si quelqu’un a compris…

5. America First, nouvelle religion d’État. Un avertissement aux hérétiques ?

America First, répété deux fois, sera la nouvelle religion d’État qui se substituera aux principes de l’Amérique.

OB : phrase qui démontre une bien belle connaissance de l’Amérique…

Certes, les États-Unis ont déjà connu des périodes isolationnistes mais, cette fois, c’est un isolationnisme de combat qui est prêché.

OB : j’imagine que quand les États-Unis nous ont laissé tomber en 1914 et 1940 (ce que je ne leur reproche pas), c’était un isolationnisme de paix…

Le reste est lourdement suggéré : ceux qui ne s’y convertiront pas au nouveau culte patriotique seront de mauvais Américains coupables de vendre le pays aux intérêts étranger. Une trahison ?

6. Le poing levé, un signal de force

Le pouce levé pour saluer la foule était déjà limite. Le poing levé pour conclure le discours a, lui, volontairement dépassé les bornes. On sait à quel point les dictateurs jouent avec ce genre de symbole de brutalité pour ancrer dans l’imaginaire du peuple une image de puissance.

OB : Oui, c’est vrai, là j’avoue

7. L’ennui affiché au déjeuner du Capitole

Le nouveau président n’a que faire de la respectabilité offerte par sa fonction et par les honorables parlementaires qui, comme le veut la tradition, l’ont accueilli pour un déjeuner solennel. Lui a donné de bout en bout l’impression d’attendre que ce moment pénible se termine.

Et s’il a fait applaudir les Clinton, c’était pour mieux les réduire à des accessoires de son propre triomphe. Comme s’il cherchait à les compromettre, ou en tout cas, à les récupérer comme des adversaires appartenant définitivement au passé.

OB : alors que c’est l’avenir !

8. Une parade de la force

Il s’en est fallu de peu pour que les engins lances-missiles ne soient de la fête, comme sur le traditionnel défilé de la place Rouge le 1er mai. Bien sûr, il y a eu les pom-pom girls habituelles, mais l’ensemble de la cérémonie, glaciale, a été beaucoup plus martiale qu’à l’ordinaire. Ce n’était pas un hasard, mais une volonté personnelle du nouveau président pour marquer le style sécuritaire et la brutalité à laquelle il n’hésitera pas à recourir.

9. Une censure immédiate à la Maison Blanche

Avant même que le président ne s’installe dans le bureau ovale (dont il a remplacé les sobres rideaux pour un tissu doré prétentieux), le site de la présidence a été refondu. L’onglet réchauffement climatique a été remplacé, par le projet énergétique. Ceux des droits des femmes et des droits civiques ont purement et simplement disparu.

10. Des décisions autocratiques

Le décret autorisant la reprise des forages des hydrocarbures de schiste, grande attente des compagnies pétrolières, a été immédiatement signé et le retrait des États-Unis du traité de libre-échange transpacifique acté dans l’instant sans aucune consultation préalable du Congrès.

OB : c’est bien connu, en France le gouvernement consulte le Parlement avant de rédiger ses décrets…

Trump veut “rendre le pouvoir au peuple, mais commence par se l’accaparer personnellement. On connait par cœur ce scénario sinistre. Les réseaux sociaux s’en émeuvent, mais trop de journalistes continuent de relativiser ce glissement inédit. “Le Figaro Magazine” se demande si, après tout, il ne fera pas le job…

OB : quelle honte cette masse de 2 journalistes qui ne rentrent pas dans le rang…

Trump n’est pas Reagan et il est capable d’être bien pire que le sénateur Mc Carthy, champion de la chasse aux sorcières dans les années 1950.

OB : c’est bien de citer Mc Carthy en ce moment… Merci

Il faut désormais être lucides : c’est bien un homme d’extrême droite qui a pris le pouvoir dans les urnes le 8 novembre dernier et qui fera tout pour le conserver.

OB : Merde, comme en Ukraine et Israël ?

La démocratie américaine, fragilisée, ne le digèrera pas si facilement.

Source : Le Plus Nouvel Obs, Olivier Picard, 22-01-2017

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Deux Unes de l’Obs : à savourer…

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Voici le discours de Trump :

On se souviendra du 20 janvier 2017 comme de la date à laquelle le peuple aura retrouvé le pouvoir dans cette nation

Le président Trump prononcé son discours après avoir prêté serment, le 20 janvier.

Le président – Monsieur le Président de la Cour suprême Roberts, Monsieur le Président Carter, Monsieur le Président Clinton, Monsieur le Président Bush, Monsieur le Président Obama, mes chers concitoyens et habitants du monde entier, merci. (Applaudissements)

Nous, citoyens d’Amérique, participons maintenant à un grand effort national pour reconstruire notre pays et rétablir sa promesse envers tous ses habitants. Ensemble, nous allons déterminer l’avenir de notre pays et celui du monde pour de nombreuses années à venir. Nous aurons des défis à relever. Nous aurons des difficultés à surmonter. Mais nous ferons ce qu’il faut pour réussir.

Tous les quatre ans, nous nous rassemblons sur ces marches pour effectuer une passation méthodique et pacifique des pouvoirs. Et nous sommes reconnaissants au président Obama et à la Première dame Michelle Obama de leur bienveillance tout au long de cette transition. Ils ont été magnifiques. Merci à eux. (Applaudissements)

Mais la cérémonie d’aujourd’hui revêt un sens très particulier. Parce qu’aujourd’hui, il ne s’agit pas d’une simple passation de pouvoir entre deux gouvernements ou entre deux partis. Il s’agit d’une passation du pouvoir qui part de Washington et qui vous est rendu à vous, le peuple.

Pendant trop longtemps, une petite élite dans la capitale de notre pays a tiré profit du gouvernement au détriment du peuple. Washington a prospéré mais le peuple n’en a pas profité. Les politiciens ont prospéré mais les emplois ont disparu. Et les usines ont fermé leurs portes. Les membres de l’establishment se sont protégés mais ils n’ont pas protégé les citoyens de ce pays. Leurs victoires n’ont pas été les vôtres. Leurs triomphes n’ont pas été les vôtres. Et pendant qu’ils les célébraient dans notre capitale, les familles en difficulté partout à travers le pays avaient peu de raisons de se réjouir.

Tout cela va changer, ici, et maintenant. Car ce moment est votre moment. Il vous appartient. (Applaudissements) Ce moment appartient à tous ceux réunis ici et à tous ceux qui nous suivent à travers l’Amérique.

Ceci est votre jour. Ceci est votre célébration. Et ces États-Unis d’Amérique sont votre pays. Ce qui compte vraiment, ce n’est pas de savoir quel parti est au pouvoir ; l’important, c’est de savoir si le gouvernement est aux mains du peuple. On se souviendra du 20 janvier 2017 comme de la date à laquelle le peuple aura retrouvé le pouvoir dans cette nation. Les laissés pour compte de notre pays ne seront plus laissés pour compte. Tout le monde vous écoute. Vous êtes venus par dizaines de millions pour participer à ce mouvement historique, un mouvement comme le monde n’en avait encore jamais connu.

Au cœur de ce mouvement réside une conviction profonde – à savoir que la nation existe pour servir ses citoyens. Les Américains veulent de bonnes écoles pour leurs enfants, des voisinages où règne la sécurité pour leur famille, de bons emplois pour eux-mêmes. Ce sont là des revendications justes et raisonnables, celles de gens vertueux et d’un public vertueux.

Mais trop de nos concitoyens sont confrontés à une réalité entièrement différente. Des mères et leurs enfants pris au piège de la pauvreté dans nos quartiers défavorisés, des usines délabrées dispersées à travers notre pays comme des tombes dans un cimetière, un système scolaire riche, mais qui n’enseigne rien à notre belle jeunesse. Et la criminalité, les gangs et la drogue qui ont dérobé trop de vies et ont privé notre pays de tant de son potentiel. Ce carnage américain s’arrête ici et maintenant.

Nous formons une seule nation, et leur souffrance est la nôtre. Leurs rêves sont les nôtres, et leurs succès seront les nôtres. Nous avons un cœur, un foyer et une glorieuse destinée en commun.

Le serment que j’ai prêté aujourd’hui est un serment d’allégeance à tous les Américains.

Pendant de nombreuses décennies, nous avons enrichi des industries étrangères aux dépens de la nôtre, subventionné les armées d’autres pays alors que nous assistons à la déperdition de la nôtre. Nous avons défendu les frontières d’autres pays tout en refusant de protéger les nôtres. (Applaudissements) Et nous avons dépensé des milliers de milliards de dollars à l’étranger alors que l’infrastructure américaine est tombée dans le délabrement et le déclin.

Nous avons enrichi d’autres pays tandis que la richesse, la force et l’assurance de notre pays se sont dissipées au fil du temps. L’une après l’autre, nos usines ont fermé et ont quitté nos rives, sans même une pensée pour les millions et millions de travailleurs américains laissés pour compte. La richesse de notre classe moyenne a été arrachée de nos foyers pour être redistribuée dans le monde entier. Mais c’est le passé et nous nous tournons maintenant vers l’avenir. (Applaudissements)

Nous qui sommes réunis ici aujourd’hui prenons un nouveau décret qui sera entendu dans toutes les villes, toutes les capitales étrangères et tous les centres du pouvoir. À partir d’aujourd’hui, une nouvelle vision gouvernera notre nation. À partir d’aujourd’hui, ce sera strictement l’Amérique d’abord – l’Amérique d’abord. (Applaudissements) Toutes les décisions sur les échanges, la fiscalité, l’immigration, les affaires étrangères seront prises pour bénéficier aux travailleurs américains et aux familles américaines. Nous devons protéger nos frontières des ravages que font d’autres pays quand ils fabriquent nos produits, volent nos entreprises et détruisent nos emplois. (Applaudissements)

La protection aboutira à la prospérité et à la force. Je me battrai pour vous avec chaque souffle en moi. Et jamais, jamais, je ne vous décevrai. (Applaudissements) L’Amérique sera de nouveau gagnante, plus encore qu’autrefois. (Applaudissements)

Nous ramènerons l’emploi. Nous rétablirons nos frontières. Nous rétablirons notre prospérité et nous rétablirons nos rêves. (Applaudissements)

Nous construirons de nouvelles routes et autoroutes, et des ponts, et des aéroports, et des tunnels et des voies de chemin de fer à travers notre magnifique nation.

Nous libérerons les gens de l’aide sociale et nous les remettrons au travail pour reconstruire notre pays avec une main-d’œuvre américaine et un labeur américain. (Applaudissements)

Nous respecterons deux règles très simples – acheter américain et embaucher américain. (Applaudissements)

Nous chercherons l’amitié et la bonne volonté auprès des nations du monde.

Mais nous le ferons en sachant que toute nation a le droit de mettre ses propres intérêts en avant. Nous cherchons non pas à imposer notre mode de vie sur les autres, mais à le faire rayonner par l’exemple. Nous rayonnerons par l’exemple. (Applaudissements)

Nous renforcerons les alliances existantes et en forgerons de nouvelles. Et nous unirons le monde civilisé contre le terrorisme islamiste radical, que nous éradiquerons entièrement de la surface de la Terre. (Applaudissements)

Le socle de notre politique sera l’allégeance totale aux États-Unis d’Amérique, et par notre loyauté envers notre pays, nous redécouvrirons notre loyauté les uns envers les autres. Quand vous ouvrez votre cœur au patriotisme, il n’y a pas de place pour les préjugés. (Applaudissements)

La Bible nous dit comme il est bon de voir tous les peuples de Dieu vivre en harmonie. Nous devons parler franchement, discuter de nos désaccords ouvertement, mais toujours rechercher la solidarité. Lorsque l’Amérique est unie, rien ne peut l’arrêter. (Applaudissements)

Il n’y a pas de raison d’avoir peur. Nous sommes protégés, et nous le serons toujours. Nous serons protégés par les hommes et femmes remarquables de nos forces armées et de la police. Mais surtout, Dieu nous protégera. (Applaudissements)

Enfin, nous devons penser grand et rêver plus grand encore. En Amérique, nous comprenons qu’une nation ne peut vivre que tant qu’elle fait son possible. Nous n’accepterons plus les politiciens qui ont du bagou mais qui ne font rien, qui se plaignent tout le temps mais qui ne font jamais rien pour changer les choses. (Applaudissements)

Le temps de la parlote est fini. L’heure de passer à l’action est arrivée. (Applaudissements) Ne laissez personne vous dire que ça ne peut pas se faire. Aucun défi n’est trop grand devant le cœur, l’ardeur et l’esprit de l’Amérique. Nous n’échouerons pas. Notre pays va réussir et prospérer de nouveau.

Nous sommes à l’aube d’un nouveau millénaire, prêts à percer les mystères de l’espace, à libérer la Terre des misères de la maladie, et à maîtriser les énergies, les industries et les technologies de demain. Une nouvelle fierté va nous animer, élever nos regards, panser nos divisions.

Le moment est venu de nous rappeler les sages paroles que nos soldats n’oublieront jamais – à savoir, que nous soyons noir, brun ou blanc, nous avons tous dans nos veines le même sang rouge des patriotes. (Applaudissements) Nous jouissons tous des mêmes libertés glorieuses, et nous saluons tous le même grand drapeau américain. (Applaudissements) L’enfant né dans la ville tentaculaire de Detroit et celui né dans les plaines du Nebraska  balayées par le vent voient le même ciel nocturne, emplissent leur cœur des mêmes rêves, et leur souffle de vie leur a été donné par le même Créateur Tout-Puissant. (Applaudissements)

À tous les Américains de toutes les villes proches et éloignées, petites ou grandes, d’une montagne à l’autre, d’un océan à l’autre, écoutez ces paroles : vous ne serez plus ignorés. (Applaudissements) Vos voix, vos espoirs et vos rêves définiront notre destinée américaine. Et votre courage, votre bonté, votre amour nous guideront pour toujours tout au long du chemin.

Ensemble, nous rendrons à l’Amérique sa force. Nous rendrons à l’Amérique sa richesse. Nous rendrons à l’Amérique sa fierté. Nous rendrons à l’Amérique sa sécurité. Et oui, ensemble, nous rendrons à l’Amérique sa grandeur.

Merci. Que Dieu vous bénisse. Et que Dieu bénisse l’Amérique. (Applaudissements) Merci. Que Dieu bénisse l’Amérique. (Applaudissements)

 

 

 

Source: http://www.les-crises.fr/linvestiture-de-donald-trump-une-declaration-de-guerre-a-la-democratie-en-10-bombes-par-olivier-picard/


[Vidéo] Vladimir Poutine commente les attaques contre Donald Trump

Monday 23 January 2017 at 00:15

Parce que c’est encore mieux en vidéo…

Source : Youtube, 18-01-2017

Extrait de la conférence de presse tenue par Vladimir Poutine et Igor Dodon (président de la Moldavie) le 17 janvier 2017.

Source : Youtube, 18-01-2017

Merci à Thalie…

Source: http://www.les-crises.fr/video-vladimir-poutine-commente-les-attaques-contre-donald-trump/


[Vidéo] Tous les gouvernements mentent, par Arte

Sunday 22 January 2017 at 01:10

Magnifique documentaire d’Arte, chapeau bas !

Source : Arte, Oliver Stone, Jeff Cohen, 16-01-2017

En hommage à “Izzy” Stone, légendaire franc-tireur du journalisme, ses héritiers américains dressent un état des lieux accablant, et passionnant, des médias de masse aujourd’hui.

Isador Feinstein Stone, alias “I. F.” ou “Izzy” Stone (1907-1989) est l’une des figures les plus glorieuses du journalisme américain : farouchement indépendant et engagé à gauche, il a battu en brèche durant des décennies la propagande gouvernementale, dénonçant les abus du maccarthysme comme la ségrégation raciale, la guerre du Viêtnam comme la collusion entre l’industrie et le pouvoir. Au nom de sa devise, “Tous les gouvernements mentent”, il défend âprement la liberté et la démocratie promises par la Constitution dans un bulletin hebdomadaire austère et dépourvu de toute publicité. Placé sous son autorité tutélaire, ce documentaire part à la rencontre de ses héritiers dans l’Amérique d’aujourd’hui – engagée au moment du tournage dans une campagne qui n’avait pas encore été couronnée par la victoire de Trump, mais avait déjà vu éliminé le candidat à l’investiture démocrate Bernie Sanders.

La “crème de la crème”

Ils forment la “crème de la crème” du journalisme indépendant de gauche américain et s’appellent Amy Goodman (Democracy now!), Jeremy Scahill et Glenn Greenwald (créateurs du site d’investigation The intercept, dans la foulée des révélations d’Edward Snowden sur la NSA, qu’ils ont contribué à rendre publiques), Matt Taibbi (chroniqueur politique pour Rolling Stone), David Corn (Mother Jones), Cenk Uygur (créateur de l’émission The young Turks)… On suit aussi John Carlos Frey dans l’enquête patiente qu’il mène au Texas, grâce au soutien financier d’une fondation, sur des charniers, vraisemblablement de migrants assassinés, dont les autorités se désintéressent totalement. Tous ont pour armes un métier qu’ils revendiquent avant tout comme un artisanat et un engagement, et la formidable puissance d’Internet, qui leur a permis de s’adresser directement au public sans dépendre de la publicité. Le réalisateur Michael Moore, le philosophe Noam Chomsky, mais aussi Carl Bernstein, célèbre pour avoir révélé, avec Bob Woodward, le scandale du Watergate qui fit tomber Nixon, joignent leurs voix pour dresser un état des lieux à la fois accablant et passionnant du fonctionnement des grands médias aujourd’hui. Des networks télévisés comme ABC et NBC au vénérable New York times, la concentration croissante des titres, la course à l’audience et la confusion des intérêts publics et privés promeuvent une forme de propagande de masse – en particulier, depuis le 11-Septembre et l’invasion américaine de l’Irak, dans les domaines de la défense et de la sécurité. Une très convaincante enquête à charge qui, au-delà de la question américaine, invite à la réflexion tout citoyen soucieux d’être informé de l’état du monde.

Source : Arte, Oliver Stone, Jeff Cohen, 16-01-2017

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Source: http://www.les-crises.fr/video-tous-les-gouvernements-mentent-par-arte/


Peter Hitchens : Au milieu des bombes d’Alep, tout ce qu’on peut entendre ce sont les mensonges

Sunday 22 January 2017 at 00:01

Source : Mail Online, le 18/12/2016

Par Peter Hitchens pour THE MAIL ON SUNDAY

Publié le 18 décembre 2016

Je suis l’opposé d’un drogué de guerre. Je hais le bruit des feux d’artifice parce qu’ils me rappellent une terrible nuit de janvier 1991 en Lituanie, où j’étais couché dans une neige boueuse pour sauver ma peau des balles soviétiques.

J’étais aussi paralysé par la peur en décembre 1992 dans Mogadiscio sans loi, gouvernée par des gangs, en attendant l’arrivée des marines américains.

A Bucarest en décembre 1989, je rampais sous le lit lorsqu’un tir de balles traçantes sifflèrent devant ma fenêtre d’hôtel, et – parce que mon appel longtemps retardé arriva à ce moment précis – je dictais mon compte rendu des événements à ma femme. Rien d’héroïque en ce qui me concerne, merci.

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Ces derniers jours nous avons été bombardés de compte rendus divers et variés des événements à Alep, écrits ou transmis par des gens depuis Beyrouth ou même depuis Londres, écrit Peter Hitchens.

Je suis allé dans tous ces terribles endroits par accident. Je n’ai jamais souhaité être là. Je fais très attention de ne pas être à nouveau surpris dans de telles situations.

Mais j’en ai appris des choses, principalement que le vieux cliché que la “première victime de la guerre, c’est la vérité” est absolument vrai. Ça devrait être affiché en lettres de feu dans chaque compte rendu télévisuel du conflit comme dans chaque article de journal, pour toujours.

Presque rien ne peut être vérifié. On devient totalement dépendant des gens avec qui on est en relation, et on adopte leur point de vue.

Si l’on trouve un téléphone opérationnel, on se sent autorisé à hurler n’importe quelle information dans le combiné, aussi dépouillée et médiocre que possible. Et votre rédaction se sentira autorisée à la publier à la Une (si vous êtes chanceux).

Et c’est lorsqu’on en est rendu vraiment là que ça devient une sorte d’excuse pour tordre le cou aux règles.

Ces derniers jours, nous avons été bombardés de comptes-rendus de toutes sortes des événements à Alep, écrits ou transmis par des gens depuis Beyrouth (située à 290 km dans un autre pays) ou même depuis Londres (située à 3400 km et dans un autre monde). Il y a eu, nous a-t-on dit, des massacres de femmes et d’enfants, des gens ont été brulés vivants.

Les sources de ces informations sont des soi-disant “activistes”. Qui sont-ils ? Pour ce que j’en sais il n’y avait pas un seul reporter d’aucune agence de presse des pays occidentaux à Alep Est la semaine dernière. Pas un.

Pour la bonne raison qu’ils auraient été kidnappés et probablement assassinés. La zone étaient administrée sans pitié par des sympathisants d’Oussama ben Laden lourdement armés, qui bombardaient l’ouest de la ville avec une artillerie puissante (tuant fréquemment des civils et touchant des hôpitaux, puisque vous le demandez). C’est pourquoi on ne voit jamais de photo d’hommes armés à Alep Est, seulement des photos bien composées de beaux et jeunes hommes désarmés sortant des enfants blessés des gravats, avec juste le bon éclairage.

Les femmes sont également invisibles, séparées et enveloppées de noir, tout comme dans les zones tenues par Daesh, comme on les voit quand ils les laissent sortir.

Pour des raisons que je trouve de plus en plus difficiles à comprendre ou excuser, la plupart des médias anglais font pudiquement référence à eux en tant que “rebelles” (David Cameron les appelaient “des modérés”). Mais s’ils étaient n’importe où ailleurs dans le monde, même à Birmingham ou Belmarsh, ils les appelleraient extrémistes, djihadistes, terroristes et fanatiques. L’un d’entre eux, Abu Sakkar, arracha le cœur d’un ennemi tombé et y mordit à pleines dents, pendant que ses compagnons l’encourageaient. D’ailleurs, c’est un fait contrôlé et vérifié, de visu.

Sakkar l’a confirmé ultérieurement à la BBC, quand les journalistes occidentaux étaient encore en contact avec ces gens, et il y a un film de cela si on veut le voir. Il y a aussi un film d’un groupe de “rebelles” syriens, Nour al-din al Zenki, décapitant un enfant de 12 ans appelé Abdullah Issa. Ils se marraient beaucoup. C’est pour le compte de ces “modérés” que le premier ministre a organisé un débat unilatéral la semaine dernière, et pour leur compte que tant de gens se sont laissés entrainer à l’émotion des soi-disant massacres et des crimes supposés des troupes syriennes et russes, pour lesquelles je n’ai toujours pas vu une seule preuve indépendante et vérifiable.

Lorsque je voyageais beaucoup dans le monde communiste, je haïssais particulièrement le fait que quasiment toutes les annonces officielles fussent des mensonges délibérés, narguant le peuple asservi dans son impuissance à les mettre en doute.

Je passais des heures à manipuler le réglage des ondes et changer l’antenne pour capter BBC World sur mon poste à ondes courtes, la vérité dite par des gentlemen, parce que ça fait du bien à l’âme d’entendre ça. Ces temps-ci les mensonges d’État ont atteint mon propre pays, et la BBC, et je dis la vérité aussi fort que je peux, simplement parce que je n’entends personne d’autre la dire. Si ces mensonges ne sont pas mis en doute, ils deviendront le fondement de quelque chose de très grave encore à venir.

Source : Mail Online, le 18/12/2016

 

Source: http://www.les-crises.fr/peter-hitchens-au-milieu-des-bombes-dalep-tout-ce-quon-peut-entendre-ce-sont-les-mensonges/


Comment Trotsky explique la soumission européenne aux USA

Sunday 22 January 2017 at 00:00

Source : Nicolas Bonnal, 29.09.2016

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Depuis quand, et pourquoi, sommes-nous ainsi soumis aux américains ? Voyons un maître pour comprendre la situation.

Contrairement à ses disciples archéo-crétins ou néocons, Léon Trotsky est souvent irréprochable sur le terrain de l’analyse: voyez ce qu’il dit de Léon Blum dans son journal! Sur l’actuelle soumission de l’Europe, on peut lire ces lignes prononcées en juillet 1924:

« Le capital américain commande maintenant aux diplomates. Il se prépare à commander également aux banques et aux trusts européens, à toute la bourgeoisie européenne. C’est ce à quoi il tend. Il assignera aux financiers et aux industriels européens des secteurs déterminés du marché. Il réglera leur activité. En un mot, il veut réduire l’Europe capitaliste à la portion congrue… »

Trotsky confirme une balkanisation de l’Europe voulue par les USA :

« Déjà, dans les thèses pour le 3e congrès de l’I. C., nous écrivions que l’Europe est balkanisée. Cette balkanisation se poursuit maintenant. »

L’Europe n’est plus l’Europe depuis Versailles en 1919. Et contrairement au général De Gaulle qui pensait que la Russie trahissait sa race, Trotsky comprend que c’est l’Amérique des banquiers humanitaires qui trahira sa race :

« Dès qu’elle sera en guerre avec l’Angleterre, l’Amérique fera appel aux centaines de millions d’Hindous et les invitera à se soulever pour défendre leurs droits nationaux intangibles. Elle agira de même à l’égard de l’Égypte, de l’Irlande, etc. De même que, pour pressurer l’Europe, elle s’affuble maintenant du manteau du pacifisme, elle interviendra, lors de sa guerre avec l’Angleterre, comme la grande libératrice des peuples coloniaux. »

C’est la destruction des empires coloniaux expliquée par Roosevelt à de Gaulle pendant la guerre. Puis on produit les guerres du Vietnam, de Libye, de Syrie ou du Kosovo.Trotsky comprend aussi que chaque invocation religieuse à l’abaissement des tarifs douaniers sert un mot d’ordre plus obscur :

« L’histoire favorise le capital américain: pour chaque brigandage, elle lui sert un mot d’ordre d’émancipation. En Europe, les États-Unis demandent l’application de la politique des “portes ouvertes”… Mais, par suite des conditions spéciales où se trouvent les États-Unis, leur politique revêt une apparence de pacifisme, parfois même de facteur d’émancipation. »

John Hobson, socialiste britannique cité par Vladimir Lénine, indique lui en 1902 que le meilleur alibi de l’impérialisme est l’humanitarisme. Ah, les révolutions orange! Organiser un coup d’Etat au nom des ONG et des idées démocrates! Et mettre ensuite aux pas les opposants, et en prison les Lula! Bombarder par amour!

Trotsky affirme que le meilleur allié des Etasuniens dans cette infecte inféodation des Européens n’est jamais la droite, quelque couards et stupides que puissent être ses politiciens! Non, le meilleur allié du ploutocrate américain, c’est la gauche, c’est la social-démocratie. Et c’est Le Révolutionnaire du siècle passé qui l’écrit :

« Pendant ce temps, l’Amérique édifie son plan et se prépare à mettre tout le monde à la portion congrue… La social-démocratie est chargée de préparer cette nouvelle situation, c’est-à-dire d’aider politiquement le capital américain à rationner l’Europe. Que fait en ce moment la social-démocratie allemande et française, que font les socialistes de toute l’Europe ? Ils s’éduquent et s’efforcent d’éduquer les masses ouvrières dans la religion de l’américanisme; autrement dit, ils font de l’américanisme, du rôle du capital américain en Europe, une nouvelle religion politique. »

Nous sommes toujours en plein rationnement et en pleine religiosité étasunienne grâce à Goldman-Barroso et au PS. Et Trotsky ponctue, avec ce bel élan lucide qui faisait bouger des masses populaires depuis bien anesthésiées :

« En d’autres termes, la social-démocratie européenne devient actuellement l’agence politique du capital américain. Est-ce là un fait inattendu? Non, car la social-démocratie, qui était l’agence de la bourgeoisie, devait fatalement, dans sa dégénérescence politique, devenir l’agence de la bourgeoisie la plus forte, la plus puissante, de la bourgeoisie de toutes les bourgeoisies, c’est-à-dire de la bourgeoisie américaine. »

43% des milliardaires mondiaux sont américains en 2015. Avec 50% de la capitalisation mondiale (pour 14% du PNB!), Wall Street mène le bal à sa guise, aussi bien à Paris qu’à Berlin ou à Sao Paulo.

Enfin sur la culture de la dette, je trouve ces lignes amusantes :

« La politique européenne de l’Amérique est entièrement établie sur le principe de la dette. Allemagne, paye à la France; Italie, paye à l’Angleterre; France, paye à l’Angleterre; et tout le monde, payez-moi!Voilà ce que dit l’Amérique. Cette hiérarchie des dettes est une des bases du pacifisme américain. »

__________________________________

Bibliographie Léon Trotsky- Discours sur les perspectives de l’évolution mondiale (sur Marxists. Org) John Hobson — Imperialism, a study (sur Marxists.org)

Source : Nicolas Bonnal, 29.09.2016

Voir aussi :

Source: http://www.les-crises.fr/comment-trotsky-explique-la-soumission-europeenne-aux-usa/


Todd à contre-courant

Saturday 21 January 2017 at 02:00

Une fantastique émission de près d’une heure avec Emmanuel Todd, que je vous recommande vivement, à l’occasion des 2 ans du site engagé Là-bas.org de Daniel Mermet.
Je vous recommande de le soutenir, en prenant (au moins) un abonnement mensuel de 5 € pour voir cette remarquable émission…
Source : Là-bas, 23-12-2016
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Pour l’enfariné Manuel Valls, c’est un mauvais Français, pour l’académicien Alain Finkielkraut, c’est un auteur qui « chie sur la tête des lecteurs ». Emmanuel Todd a l’art d’énerver la bourgeoisie intellectuelle et même la bourgeoisie tout court. Un monde qu’il connaît puisque c’est le sien.
Déjà traître à son milieu, son grand-père, le philosophe Paul Nizan, démolissait les BHL et les Zemmour de l’époque, dans son livre Les Chiens de garde. Emmanuel Todd affirme que c’est par tradition familiale qu’il joue ainsi son rôle d’intellectuel, à contre-courant. Bien sûr, les intellectuels jouent tous aux rebelles, c’est comme ça que le pouvoir les aime, mais combien de doigts vous faut-il pour compter ceux qui ont vraiment mis leur savoir au service du contre-pouvoir ? Combien dans ce contre-courant qui ressemble parfois à un mince filet d’eau ? Voire même complètement à sec comme l’a encore montré l’élection de Donald Trump, retentissante faillite du monde intello-médiatique [1] ?
Avec 46% d’abstention, Donald Trump a obtenu près de trois millions de voix de moins que son adversaire, mais le système électoral américain lui a donné le pouvoir. Un choc, un séisme, une panique, une horreur, mais pas pour tout le monde. Les nombreuses victimes de la globalisation imposée depuis plus de trente ans ont été sensibles aux promesses du milliardaire Trump contre la mondialisation néo-libérale, pour le protectionnisme, la politique sociale et le retour de l’État.
Fera-t-il ce qu’il a promis ? Le décevant bilan d’Obama ou les trahisons des socialistes français incitent à en douter. Mais il n’y avait pas de doute à avoir sur la politique ultra-libérale, sécuritaire et militaire qu’entendait mener son adversaire Hillary Clinton.
Todd met Trump de côté et s’intéresse à ce qui a intéressé les électeurs qui ont fait gagner Trump. Une Amérique profonde, plutôt blanche, plutôt rurale, plutôt masculine, plutôt âgée, plutôt peu diplômée et en voie de déclassement plus ou moins avancé. Une récente étude a montré que le taux de mortalité de la population blanche américaine la moins éduquée, âgée de 45 à 54 ans, a augmenté de façon inédite au cours des dernières années. Des dégâts imputables à l’insécurité économique qui frappe des pans entiers de la société américaine ignorés et méprisés par les élites éduquées des grandes villes.
L’élection de Trump marque-t-elle un réveil contre la globalisation néo-libérale ?
Un entretien de Daniel MERMET avec Emmanuel TODD :
– 01. TRUMP ou la fin de la globalisation ?
– 02. Vers un retour de l’État
– 03. TODD contre les chiens de garde
– 04. TRUMP à la Maison Blanche, LE PEN à l’Élysée ?
– 05. Le retour de la Russie
Voir la vidéo
Pour s’abonner/soutenir
5€/mois
Source : Là-bas, 23-12-2016

Source: http://www.les-crises.fr/todd-a-contre-courant/


Antonio Tajani, président mal élu

Saturday 21 January 2017 at 00:15

Source : Dernière Nouvelles d’Alsace, Anne-Camille Beckelynck, 18/01/2017

Quatre tours, 12 heures de scrutin, des alliances en forme de retournement de veste, des rumeurs de marchandages plein les couloirs : l’élection du président du Parlement hier a été une farce qui n’honore ni l’institution ni le vainqueur final, l’Italien Antonio Tajani.

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Strasbourg.- Parlement européen

Comme le sourire du chat invisible d’« Alice au pays des merveilles », le fantôme assurément rigolard de Silvio Berlusconi flottait hier sur le Parlement européen. Le Cavaliere, seul point commun entre le président sortant, Martin Schulz, et son successeur Antonio Tajani. Schulz doit sa notoriété à une insulte proférée à son encontre par le Premier ministre italien : en 2003, reçu au Parlement européen, il lui avait dit qu’il le verrait bien dans un rôle de kapo de camp de concentration…

Hier, retournement de l’histoire au parfum de revanche berlusconienne : c’est un fidèle du Cavaliere qui est monté au perchoir. Antonio Tajani, qui a fondé avec lui le parti Forza Italia, a aussi été son porte-parole avant d’être nommé commissaire européen – toujours par le même Berlusconi.

C’est surtout pour ces anciennes fonctions bruxelloises que l’Italien, devenu eurodéputé en 2014, est contesté au Parlement européen. La gauche (les verts en premier) lui reproche en particulier son inaction sur le « Dieselgate », le dossier des moteurs truqués.

Malgré ces réticences notoires, son groupe politique l’a choisi comme son candidat en décembre, lors d’un scrutin interne auquel participaient trois autres candidats pourtant plus consensuels.

Cuisine politicienne

L’élection d’Antonio Tajani hier restera comme le souvenir d’une longue, très longue journée qui a vu se dérouler pas moins de quatre tours de scrutin. Les six candidats en lice se sont maintenus jusqu’au troisième. Un seul avait fait défection avant même l’ouverture des urnes : le libéral Guy Ver-hofstadt.

L’ancien Premier ministre belge qui, il y a 10 jours, appelait la gauche à s’unir derrière lui pour faire barrage à Tajani, a fini par conclure un accord avec lui. Et ce dernier, voyant cette alliance avec sa gauche insuffisante en nombre de voix pour l’emporter, a ensuite passé une partie de la journée à faire des appels du pied aux eurosceptiques du groupe ECR à sa droite.

Dans le même temps, les sociaux-démocrates appelaient au rassemblement de la gauche. Pour séduire des eurosceptiques décidément très courtisés, celle-ci promettait que si son candidat, Gianni Pittella, était élu, elle ferait en sorte que Guy Verhofstadt soit démis de son mandat de négociateur du Brexit. Vaine tentative : soutenu par ECR, Tajani l’a emporté au quatrième tour à la majorité simple, par 351 voix (il en avait 291 au 3e tour face à cinq candidats) contre 282 pour Pittella, avec seulement 633 votes exprimés sur 713 élus présents.

Un président mal élu et redevable des eurosceptiques ; une « grande coalition », seule capable jusqu’ici d’assurer la stabilité des majorités, détruite ; un chef de groupe libéral et négociateur du Brexit désormais privé de toute crédibilité : le Parlement européen sort de cette élection avec des perspectives plus que floues et une image ternie. Il ne devait pas être le seul à rire, hier, Silvio Berlusconi.

Source : Dernière Nouvelles d’Alsace, Anne-Camille Beckelynck, 18/01/2017

Source: http://www.les-crises.fr/antonio-tajani-president-mal-elu/