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Il y a plus d’une vérité à raconter dans la terrible histoire d’Alep (The Independent)

Thursday 29 December 2016 at 01:31

Source : Robert Fisk, 15-12-2016

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Robert FISK

Les politiciens, les « experts » et les journalistes occidentaux vont devoir reprendre à zéro leur copie au cours des prochains jours, maintenant que l’armée de Bashar al-Assad a repris le contrôle de l’est d’Alep.

Nous allons savoir si les 250 000 civils « prisonniers » dans la ville étaient effectivement aussi nombreux. Nous allons en apprendre beaucoup sur le fait ils n’avaient pas la possibilité de partir quand le gouvernement syrien et l’armée de l’air russe ont lancé leur bombardement féroce de la partie orientale de la ville.

Et nous allons en apprendre encore davantage sur les « rebelles » que nous – les Occidentaux, les États-Unis, la Grande-Bretagne et nos coéquipiers du Golfe – avons soutenu.

Il y avait après tout parmi eux, al-Qaïda (alias Jabhat al-Sham), le « peuple » – comme les appelait George W. Bush – qui ont commis les crimes contre l’humanité à New York, à Washington et en Pennsylvanie le 11 septembre 2001. Rappelez-vous la guerre contre le terrorisme ? Rappelez-vous le « mal à l’état pur » qu’était al-Qaïda. Rappelez-vous tous les avertissements de nos services de sécurité bien-aimés au Royaume-Uni sur la façon dont al-Qaïda pouvait semer la terreur à Londres ?

Mais quand les rebelles, y compris al-Qaïda, se battaient dans l’est d’Alep, il n’en était plus question – car un conte d’héroïsme, de démocratie et de souffrance avait été mis au point pour nous, un récit avec des bons contre des méchants, du même acabit que celui explosif et malhonnête sur les « armes de destruction massive » en Irak.

À l’époque de Saddam Hussein, lorsque quelques-uns d’entre nous soutenions que l’invasion illégale de l’Irak mènerait à des catastrophes et à des souffrances incalculables, et que Tony Blair et George Bush nous poussaient dans la voie de la perdition, il nous incombait de constamment rappeler notre répugnance à l’égard de Saddam et de son régime. On nous rappelait inévitablement que Saddam était l’un des trois piliers de l’Axe du Mal.

Alors voici le mantra habituel que nous devons répéter ad nauseam pour éviter les habituels courrier haineux et les habituelles injures qui seront aujourd’hui versés sur quiconque se détournera de la version dominante et profondément biaisée de la tragédie syrienne.

Oui, Bashar al-Assad a brutalement détruit de vastes étendues de ses villes dans sa lutte contre ceux qui veulent renverser son régime. Oui, ce régime a une multitude de péchés accrochés à son nom : la torture, les exécutions, les prisons secrètes, le meurtre de civils et – si nous incluons les miliciens syriens sous le contrôle effectif du régime – une version effrayante de nettoyage ethnique.

Oui, nous devrions craindre pour la vie des médecins courageux de l’est d’Alep et des gens qu’ils ont soignés. Quiconque a vu les images du jeune homme sorti de la ligne des réfugiés fuyant Alep la semaine dernière, par les hommes du renseignement du régime devrait craindre pour tous ceux qui n’ont pas été autorisés à traverser les lignes du gouvernement. Et rappelez-vous comment l’ONU a dit avoir appris que 82 civils ont été « massacrés » dans leurs maisons dans les dernières 24 heures.

Mais il est temps de dire l’autre vérité : que nombre des « rebelles » que nous, les Occidentaux, avons soutenus – et que notre absurde premier ministre Theresa May a indirectement bénis lorsqu’elle a fait acte d’allégeance devant les acheteurs d’hélicoptères [saoudiens] la semaine dernière – sont les plus cruels et les plus impitoyables des combattants au Moyen-Orient. Et tandis que nous avons été abreuvés des horreurs d’Isis pendant le siège de Mossoul (un événement trop semblable à Alep, bien que vous ne le penseriez pas en lisant notre version de l’histoire), nous avons volontairement ignoré le comportement des rebelles d’Alep.

Il y a seulement quelques semaines, j’ai interviewé l’une des premières familles musulmanes à fuir l’est d’Alep à l’occasion d’un cessez-le-feu. Le père venait d’être informé que son frère devait en représailles être exécuté par les rebelles parce qu’il avait traversé la ligne de front avec sa femme et son fils. Il a condamné les rebelles pour avoir fermé les écoles et avoir placé des armes à proximité des hôpitaux. Et il n’était pas un larbin pro-régime… Il avait même eu de l’admiration pour Isis pour leur bonne conduite dans les premiers jours du siège.

Environ à la même époque, les soldats syriens exprimaient en privé leur conviction que les Américains permettraient à Isis de quitter Mossoul pour attaquer à nouveau le régime en Syrie. Un général américain avait réellement exprimé sa crainte que les miliciens chiites irakiens puissent empêcher Isis de fuir à travers la frontière irakienne vers la Syrie.

Eh bien, c’est arrivé. En trois colonnes de camions-suicides et de milliers de partisans armés, Isis vient de se frayer un chemin à travers le désert depuis Mossoul en Irak et Raqqa et Deir ez-Zour dans l’est de la Syrie, pour reprendre la belle ville de Palmyre.

Il est très instructif d’examiner nos rapports sur ces deux événements parallèles. Presque tous les manchettes parlent aujourd’hui de la « chute » d’Alep face à l’armée syrienne – alors qu’en toute autre circonstance, nous aurions certainement dit que l’armée avait « repris » la ville aux « rebelles » – tandis qu’Isis aurait « recapturé » Palmyre quand (étant donné leur propre comportement meurtrier) nous aurions certainement annoncé que la ville romaine était « tombée » une fois de plus sous leur domination grotesque.

Les mots importent. Ce sont les mêmes hommes que ceux qui, après leur première occupation de la ville l’année dernière, ont décapité le savant de 82 ans qui a essayé de protéger les trésors romains, puis ont ensuite placé ses lunettes sur sa tête décapitée.

De leur propre aveu, les Russes ont effectué 64 bombardements contre les attaquants d’Isis à l’extérieur de Palmyre. Mais étant donné les énormes colonnes de poussière soulevées par les convois d’Isis, pourquoi l’armée de l’air américaine n’a-t-elle pas participé au bombardement de leur plus grand ennemi ? Mais non : pour une raison ou une autre, les satellites américains et les drones et les services de renseignements ne les ont pas repérés – pas plus que lorsque Isis a conduit des convois identiques de camions-suicides pour capturer Palmyre en mai 2015.

Il ne fait aucun doute que Palmyre représente un revers pour à la fois pour l’armée syrienne et les Russes – revers plus symbolique que militaire. Des officiers syriens m’ont dit à Palmyre plus tôt cette année qu’Isis ne serait jamais autorisé à revenir. Il y avait une base militaire russe dans la ville. Un avion russe nous survolait. Un orchestre russe venait de jouer dans les ruines romaines pour célébrer la libération de la ville.

Alors, que s’est-il passé ? Le plus probable est que l’armée syrienne n’a tout simplement pas le nombre de soldats nécessaire pour défendre Palmyre tout en reprenant l’est d’Alep.

Ils devront reprendre Palmyre rapidement. Mais pour Bashar al-Assad, la fin du siège d’Alep signifie qu’Isis, al-Nusra, al-Qaïda et tous les autres groupes salafistes et leurs alliés ne peuvent plus revendiquer une base ou créer une capitale dans la longue lignée des grandes villes qui forment la colonne vertébrale de la Syrie : Damas, Homs, Hama et Alep.

Revenons à Alep. Le récit familier et lassant de la politique et du journalisme a besoin d’être rafraîchi. La preuve est claire depuis quelques jours. Après des mois de condamnation des iniquités du régime syrien tout en occultant l’identité et la brutalité de ses adversaires à Alep, les organisations de défense des droits de l’homme – reniflant la défaite des rebelles – ont commencé il y a quelques jours à diffuser leurs critiques à l’égard de ces mêmes défenseurs.

Prenez le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. La semaine dernière, après les craintes tout à fait compréhensibles pour la population civile de l’est d’Alep et ses médecins et infirmiers, comme pour les civils soumis aux représailles du gouvernement et les « centaines d’hommes » qui ont disparu après avoir traversé la ligne de front, l’ONU a soudainement exprimé d’autres préoccupations.

« Au cours des deux dernières semaines, le Front Fatah al-Sham [en d’autres termes, al-Qaïda] et le Bataillon Abu Amara auraient enlevé et tué un nombre inconnu de civils qui avaient demandé aux groupes armés de quitter leurs quartiers afin d’épargner la vie des civils … « , a-t-il déclaré.

« Nous avons également reçu des informations selon lesquelles entre le 30 novembre et le 1er décembre, des groupes armés d’opposition ont tiré sur des civils qui tentaient de partir ». De plus, des « attaques aveugles » ont été menées sur des zones gouvernementales et densément peuplées à l’ouest d’Alep.

Je soupçonne que nous entendrons plus de choses dans les prochains jours. Le mois prochain, nous lirons également un nouveau livre effrayant, Merchants of Men, par la journaliste italienne Loretta Napoleoni, sur le financement de la guerre en Syrie. Elle a documenté les enlèvements-pour-argent par le gouvernement et les forces rebelles en Syrie, mais a également des mots durs pour notre propre profession de journalisme.

Les journalistes qui ont été enlevés par des gardes armés dans l’est de la Syrie, écrit-elle, « sont tombés victimes d’une sorte de syndrome d’Hemingway : les correspondants de guerre qui soutiennent l’insurrection font confiance aux rebelles et mettent leur vie entre leurs mains parce qu’ils sont de mèche avec eux. » Mais l »insurrection n’est qu’une variante du djihadisme criminel, un phénomène moderne qui n’a qu’un Dieu : l’argent. »

Est-ce trop dur pour ma profession ? Sommes-nous vraiment « de mèche » avec les rebelles ?

Certes, nos maîtres politiques sont – et pour la même raison que les rebelles enlèvent leurs victimes – inféodés à l’argent. D’où la disgrâce de Brexit May et sa bouffonnerie de ministres qui se sont prosternés la semaine dernière devant les autocrates sunnites qui financent les jihadistes en Syrie, dans l’espoir de gagner des milliards de livres dans les ventes d’armes post-Brexit au Golfe.

Dans quelques heures, le Parlement britannique doit débattre du sort des médecins, des infirmières, des enfants blessés et des civils d’Alep et d’autres régions en Syrie. Le comportement grotesque du gouvernement britannique a fait en sorte que ni les Syriens ni les Russes ne prêteront la moindre attention à nos lamentations pitoyables. Cela aussi doit être dit.

Robert Fisk

Robert Fisk est le correspondant du journal The Independent pour le Moyen Orient. Il a écrit de nombreux livres sur cette région dont : La grande guerre pour la civilisation : L’Occident à la conquête du Moyen-Orient.

Original : http://www.independent.co.uk/voices/aleppo-falls-to-syrian-regime-bash…

Source : Robert Fisk, 15-12-2016

Source: https://www.les-crises.fr/il-y-a-plus-dune-verite-a-raconter-dans-la-terrible-histoire-dalep-the-independent/


Entraide : HUISSIER, Graphiste, Bilingue anglais

Wednesday 28 December 2016 at 12:02

Appel à l’entraide mis à jour

Huissier

Un huissier pourrait-il me contacter pour une petite question personnelle ? 🙂

Graphiste / Vidéo

Nous allons avoir besoin de pros de Photoshop, et, par ailleurs, de graphistes pros de retouches Vidéo (insertions d’images etc)

Bilingue anglais

Nous avons besoin d’un coup de main d’une personne bilingue pour relire des traductions

Créatif Humour

J’aimerais bien un coup de main d’une personne créative dotée d’un solide sens de l’humour pour créer des pastiches en images. Sous-clones de Bruno Gaccio bienvenus 🙂

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Et toujours… :

Lutte contre la propagande de guerre (Arabophones, Chercheurs sur le web, Photos à Paris, Syriens, Retraité parisien…)

La propagande de guerre sur Alep atteint donc des sommets – ou des abysses plus justement, tant le journalisme tombe bas.

Voici donc nos médias transformés en sous-tabloïds, le recul, la prudence, l’importance du débat contradictoire et de ne pas prendre parti, la dénonciation de toutes les propagandes ayant apparemment été reléguées aux calendes grecques.

On peut cependant noter une vraie particularité : la propagande pro-rebelles est sidérante, mais étonnement, pour une fois, elle n’accompagne pas une volonté interventionniste réelle du gouvernement. Celui-ci suit un peu, forcément, mais n’a pas l’intention de bombarder Alep Ouest ou d’envoyer des troupes au sol par exemple.

On se retrouve donc, étonnement, à avoir une presse qui excite le ressentiment du peuple, mais avec un pouvoir qui ne fera rien, ce qui est rarement vu – car évidemment, cela entraine la frustation du peuple (qui se sent à raison dans le camp des vaincus) et décrédibilise donc le pouvoir. Que le fait aussi très bien tout seul, il est vrai : le discours de Cazeneuve à l’Assemblée était pathétique :

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Ce n’est vraiment pas commun d’avoir un leader au pouvoir qui vient dire “Bonjour, il y a des crimes contre l’Humanité, on ne fait rien de concret pour les empêcher, votez pour moi”. Ils sont fantastiques ces gens là quand même…

BREF

En réponse, comme il est très simple de montrer les mensonges ou, plus souvent, la partialité face à une situation complexe, les médias mainstream enragent, et font feu de tout bois. Je les comprends : il pondent à la chaine des articles de propagande, et 80 % des commentaires par leurs propres lecteurs de leurs articles hurlent à la propagande en disant que c’est n’importe quoi et qu’ils soutiennent des djihadistes… Dur…

C’est à ce stade que nous avons besoin de vous pour monter un beau dossier sur la propagande, et continuer à essayer de donner la parole aux personnes de qualité qui la méritent et à qui on la refuse.

Recherches

Nous cherchons des personnes pouvant réaliser des recherches sur le web – rien de compliqué, il faut juste avoir un peu de temps et le goût pour ça (surtout avec une sensibilité à la propagande médiatique).

Rédacteur / Synthèses

Nous cherchons des personnes pouvant rédiger de petits articles de synthèse illustrant les propagandes (je vous dirai quoi faire, rien de compliqué, c’est surtout des copies d’écran à réaliser avec esprit critique…)

Photos à Paris

Nous cherchons des personnes pouvant réaliser des photos numériques de documents aux archives de Paris. C’est vraiment important. Retraité avec du temps bienvenu par exemple 🙂

Syriens

Nous cherchons des personnes qui ont des contacts avec des Syriens, en France ou en Syrie.

=> Contact

Contactez-nous ici en indiquant en objet le sujet sur lequel vous vous proposez…

Merci d’avance ! 🙂

Source: https://www.les-crises.fr/entraide-lutte-contre-la-propagande-de-guerre-arabophones-chercheurs-sur-le-web-photos-a-paris-syriens-retraite-parisien/


Les bombes américaines, françaises, saoudiennes ne tuent pas de civils ! Par Robert Charvin

Wednesday 28 December 2016 at 00:15

Billet du grand professeur de Droit Robert Charvin

Source : Robert Charvin, 12-10-2016

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Lors de la Première Guerre mondiale, 5% des victimes étaient civiles ; aujourd’hui 90% des victimes des conflits armés sont des civils. Ces populations sont assassinées, affamées, déplacées, pillées. Les civils sont devenus, de plus en plus, des moyens de faire la guerre.

Cette situation est paradoxale. Le droit humanitaire s’est développé et jamais la question des droits de l’homme n’a été aussi systématiquement posée dans l’ordre international. Des tribunaux pénaux chargés de sanctionner les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité ont même été créés. Plus globalement, l’ « Humanitaire » jouit d’une image sacrée fortement médiatisée au point qu’exprimer un doute sur une culpabilité entraîne une suspicion de complicité criminelle sur celui qui l’émet !

Au-delà des invocations sans portée et ne témoignant qu’une compassion officielle, les Puissances violent à tour de rôle le droit humanitaire et les populations civiles sont massacrées lors de chaque conflit armé. Ces dernières décennies, il y a même une fuite en avant : refus du principe de négociation pour tenter de prévenir les conflits armés, transformation d’affrontements civils en guerres internationales infiniment plus destructrices, impunité de certains et sanctions contre d’autres, indifférence aux dispositions de la Charte des Nations Unies, etc.

Le comble est atteint lorsque ceux qui tuaient hier s’autoproclament juges de ceux qui tuent aujourd’hui, ou lorsque ceux qui eux-mêmes bombardent sans scrupule s’indignent des bombardements des autres !

L’actualité est révélatrice de ce délire à prétention moralisatrice !

On se souvient peut-être encore des destructions massives subies par les populations de Dresde, Hambourg, Hiroshima, Nagasaki puis, après la Seconde Guerre mondiale, de l’écrasement total sous les bombes de Pyong Yang (durant la guerre de 1950-1953), de Hanoï et de la totalité du Vietnam, etc., « quadrillée » par les B52 américains.

Plus proches de nous, on peut rappeler les bombardements de Belgrade, de l’Irak et les attaques contre Bagdad, les huit mois de guerre contre la Libye, les bombardements de Gaza matraquée par Israël, etc.

Pour excuser le fait que les bombardements tuaient des civils, les médias occidentaux dénonçaient le fait que l’ennemi et les populations civiles, « prises en otages », étaient mêlés…., l’essentiel étant cependant que les forces militaires alliées ne subissent pas de pertes importantes.

Surviennent le cas syrien et l’intervention de la Russie dans un « jeu » étrange de complicité objective des Occidentaux avec les Islamistes. Après quatre années d’une fausse guerre contre Daech, installé sur le territoire syrien, l’intervention russe a modifié les données.

La France et les États-Unis ne peuvent plus atteindre l’objectif principal : liquider le régime de Damas en se servant des forces islamistes installées solidement dans différentes villes, en particulier à Alep. En quelques mois, sur le terrain, les rapports de force se sont inversés. Les États-Unis ont même été conduits à intensifier parallèlement leurs efforts militaires contre Daech en Irak et les « préoccupations » humanitaires des autorités françaises sont devenues prioritaires !

Le « scandale » est que la Russie n’accepte plus que les « frontières » de l’OTAN s’avancent jusqu’à elle et que seules les bases militaires occidentales soient fondées à encercler les États censés être hostiles !

A propos d’Alep, l’ONU a proposé que les Islamistes quittent sous protection les quartiers de la ville où ils sont installés pour que les populations civiles soient épargnées. Mais les Puissances occidentales, subitement devenues « humanitaires » à l’approche de la défaite de leur stratégie, dénoncent seulement « Damas et son allié russe » qui bombardent Alep et ceux qu’elles qualifient opportunément non plus d’islamistes mais de « rebelles » ! (*)

C’est que des intérêts stratégiques de grande importance sont en jeu : au-delà du pétrole, la Syrie est une zone de transit de l’énergie depuis la découverte en Méditerranée de ressources pétrolières et gazières. Selon les Occidentaux et le gouvernement français en particulier, la Syrie comme l’Irak et comme la Libye devraient demeurer sous un « néo-protectorat ».

Par contre, il n’y a pas de réaction hostile à la guerre menée par l’Arabie Saoudite au Yémen, si ce n’est un bref communiqué appelant à la « retenue » pour un bombardement saoudien du début du mois d’octobre faisant à lui seul 600 victimes (morts et blessés) civiles !

La reprise de Mossoul par les États-Unis et les forces de Bagdad se fera certainement sans perte civile car les bombes occidentales ont pour qualité exceptionnelle de distinguer les ennemis armés des civils désarmés !

Sera-t-il possible un jour de s’inspirer tout simplement de la Charte des Nations Unies qui interdit aux États le recours à la force armée et qui recommande la recherche de solutions politiques négociées, seules méthodes pour que les civils soient réellement en sécurité ?

* Ces « rebelles » opposés au régime de Damas sont armés par les États-Unis depuis 2013 et financés par l’Arabie Saoudite, en plus des revenus provenant du trafic pétrolier.

Source : Robert Charvin, 12-10-2016

Source: http://www.les-crises.fr/les-bombes-americaines-francaises-saoudiennes-ne-tuent-pas-de-civils-par-robert-charvin/


[10/2016] Les djihadistes d’Alep ne sont pas de gentils rebelles, par Jack Dion

Wednesday 28 December 2016 at 00:01

Source : Marianne, Jack Dion, 15-10-2016

Il est important de se préserver des raccourcis lorsqu’on évoque la situation à Alep. Il n’y pas les bons d’un côté et les méchants de l’autre.

Un rebelle syrien et un soldat du gouvernement, à droite, en septembre 2016. - AP/SIPA

Un rebelle syrien et un soldat du gouvernement, à droite, en septembre 2016. – AP/SIPA

A lire et à écouter ce qui se dit à propos d’Alep, la situation dans la deuxième ville syrienne est très simple : d’un côté, des «rebelles» ; de l’autre, Bachar al-Assad et ses alliés russes. Bref, les bons contre les méchants, comme dans un western. Les «rebelles» font penser à Robin des bois contre les seigneurs, au Gavroche de Victor Hugo, à Che Guevara dans les forêts de Bolivie, à Soljenitsyne défiant le stalinisme, ou à Rosa Parks refusant de laisser dans un bus son siège à un homme blanc dans l’Amérique ségrégationniste. Par définition, ce sont des héros défendant une cause juste.

Qu’en est-il des «rebelles» d’Alep ? Certes, il y a encore parmi eux des représentants de l’Armée syrienne libre (ASL), constituée au lendemain de la version syrienne du printemps arabe, en 2011. A l’époque, tout le monde croyait (et espérait) voir Bachar al-Assad tomber comme un fruit mûr, à l’image de Ben Ali en Tunisie ou de Hosni Moubarak en Egypte. Au sein de l’ASL, on trouve pour l’essentiel des hommes et des femmes qui ont payé pour découvrir la face cachée du régime honni de Damas alors même que son dignitaire était reçu en grande pompe dans les capitales occidentales, y compris à Paris sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

Le problème, c’est qu’à Alep comme ailleurs les djihadistes de toutes obédiences ont réalisé une OPA sur les combattants anti-Assad. Qu’il s’agisse de l’ex Front al-Nosra, filiale d’Al-Qaida, qui s’est refait une virginité en renaissant sous le nom de Front Fatah al-Cham sans changer ni d’objectifs ni de stratégie, ou du groupe salafiste Ahrar al-Cham, armé et financé par l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie, les adeptes du totalitarisme islamiste font la loi, en concurrence tactique avec Daech et ses rêves de califat. Face aux égorgeurs de la charia, les démocrates syriens de la première heure ne pèsent plus grand-chose.

Source : Marianne, Jack Dion, 15-10-2016

Source: http://www.les-crises.fr/102016-les-djihadistes-dalep-ne-sont-pas-de-gentils-rebelles-par-jack-dion/


Après la banalisation de l’islamophobie, une immonde parole faisant le jeu des antisémites non sanctionnée [+Analyse médias]

Tuesday 27 December 2016 at 21:59

Pour tout vous dire, je suis de plus en plus stupéfait de mon pays, de sa presse, de son gouvernement.

Vous savez que parmi les causes qui me touchent figure la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, comme contre toutes les haines en général. Ce n’est pas l’objectif premier de ce blog, mais, évidemment, cela transparaît à l’occasion quand je considère qu’il y a un vrai problème, impactant pour l’avenir.

L’affaire Zemmour

Vous vous rappelez donc de ma mobilisation dans « l’affaire Zemmour » en septembre dernier, qui était surtout une « Affaire Banalisation de propos inacceptables dans la Presse ». (Je vous renvoie sur cette courte vidéo de synthèse des propos, retranscrits en intégralité ici)

J’en profite au passage pour clore ce sujet par deux points. Le premier est de vous mettre une deuxième vidéo  de Rachida Dati d’octobre, qui a été à peu près la seule à soulever le problème – admirez la réaction mythique de la journaliste face à un début de remise en question éthique…

La seconde est de vous informer que, suite au succès de ma pétition (60 000 signatures), j’avais écrit pour la signaler aux 400 parlementaires de la majorité, leur demandant s’ils comptaient faire quelque chose. Bilan : 6 mails en retour style « oui, bravo, le racisme c’est mal »… et rien de plus. Bref, un parlementaire aujourd’hui, ça sert essentiellement à faire des tweets et à voter ce qu’on lui demande…

 

Je vais sortir demain la magnifique conclusion de « Qui est Charlie » d’Emmanuel Todd, magnifique appel à la paix civile. Il notait cependant un risque si nous ne faisons pas attention :

“D’ailleurs, le racisme, lorsqu’il s’empare des consciences, ne s’arrête jamais à telle ou telle catégorie. La confron­tation avec l’islam a déjà amorcé la renaissance de l’anti­sémitisme. La diffusion de cet antisémitisme, dans une société obsédée de religion et stagnant économiquement, ne s’arrêtera pas aux portes de la capitale et des grandes villes. Les classes moyennes seront bien vite touchées par une infiltration de sentiments mauvais, qui n’auront plus qu’à réactiver le vieil antisémitisme catholique et à le resservir dans une version zombie. Les juifs aussi repartiront alors, plus rapidement et plus massivement que les musulmans. Je doute qu’une telle nation conserve sa séduction aux yeux de ses citoyens d’origine asiatique. Certains Français d’origine chinoise aussi s’emploieront alors à quitter l’Hexagone, pour les États-Unis sans doute.” [Emmanuel Todd, Qui est Charlie]

Mais passons au problème du jour.

Avigdor Lieberman

J’ai relaté ce matin la condamnation internationale d’Israël à l’ONU pour sa colonisation de la Palestine, ce qui a entraîné une vive protestation du gouvernement Israélien la semaine passée.

La France a annoncé la semaine passée qu’elle organiserait une Conférence sur la Paix en Israël/Palestine à Paris le 15 janvier prochain.

Cela a entraîné la fureur du Ministre de la Défense Israélien, ancien Ministre des Affaires Étrangères, d’extrême-Droite, Avigdor Lieberman.

Voici comment l’inénarrable Le Monde a relaté l’information hier 26/12 à la fin d’un long papier :

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Benyamin Nétanyahou a déjà annoncé qu’il ne viendrait pas. Lundi, le ministre de la défense israélien, Avigdor Lieberman, a lui comparé ce sommet à « une version moderne du procès de Dreyfus », lors d’une réunion des députés de son parti. « Il n’y a qu’une différence entre ce qu’ils prévoient à Paris [et l’affaire Dreyfus], la dernière fois qu’il n’y avait qu’un seul Juif sur la tribune et maintenant tout le peuple d’Israël et tout l’État d’Israël », a-t-il ajouté.

Mais il est bien plus intéressant de s’intéresser à la version intégrale des propos, qu’on peut trouver, en version antérieure, sur le quotidien israélien Haaretz par exemple (du 26/12 en début à 13h42) :

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Jusque-là, rien à dire, c’est exactement ce qu’a rapporté Marc Semo dans Le Monde.

Mais vous noterez déjà qu’on a donc le Ministre de la Défense Israélien qui nous traite donc d'”Accusateurs de Dreyfus”, donc d’antisémites, qui crache sur notre gouvernement (il fut une époque où l’Honneur comptait et où ce genre de propos ne seraient jamais passés) et à la limite aussi sur Zola, Péguy, Clémenceau… Mais cela ne mérite donc qu’une mention à la fin d’un article du Monde assez long, sans commentaire. Rien en titre, rien en sous-titre, normal quoi…

“Affaire Dreyfus” pour une conférence internationale pour la paix, on voit qu’on est vraiment dans une époque de modération – la semaine dernière c’était une pétition signée par d’anciens ministres qui comparait la libération d’Alep avec la liquidation du Ghetto de Varsovie, tout va bien, on a des élites sérieuses, cultivées et responsables…

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Enfin un article excellemment titré…

 

Mais il y a bien mieux, car Lieberman n’a pas dit que ça… L’article d’Haaretz se poursuit :

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« Le ministre de la Défense a également fait référence à l’élection présidentielle française ce printemps, déclarant : “Il est clair que le gouvernement français se dirige vers une élection, c’est un mauvais moment pour un sommet de la paix, il s’agit en fait simplement d’un tribunal contre l’État d’Israël. Il s’agit d’un sommet dont le but est de nuire à la sécurité d’Israël et de nuire à sa bonne réputation. »

La paix qui nuirait à la Sécurité… Hmmm, c’est cela oui.

De plus, je comprends que Lieberman se soucie de la bonne réputation d’Israël, quoi de plus naturel…

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Mais le pompon est là, car l’article continue :

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Lieberman a également profité de l’occasion pour exhorter la communauté juive de la France à déménager en Israël. « Ce sera peut-être aussi le moment pour dire aux Juifs français : “Ce n’est pas votre pays, ce n’est pas votre terre. Quittez la France et venez en Israël ! C’est la seule réponse à ce complot. C’est ce que c’est – un complot, pas une initiative [de paix]. Avec toutes les difficultés que cela entraîne, si vous voulez rester juif et vous assurer que vos enfants et petits-enfants restent juifs, quittez la France et faites votre Aliyah en Israël. »

Bien sûr, qu’un Ministre explique aux citoyens d’un autre État qu’ils doivent le quitter pour venir dans le sien est déjà stupéfiant, mais les raisons qu’il avance sont encore plus délirantes !

Je répète : « C’est un complot, Quittez la France, Ce n’est pas votre pays, ce n’est pas votre terre ! »

HA-LLU-CI-NANT !

Actuel Ministre de la Défense Israélien, ancien Ministre des Affaires Étrangères le type, hein ! Les cinglés sont vraiment au pouvoir.

 

Et on voit donc de nouveau comme pour Zemmour, que presque personne ne se lève pour condamner ces nouveaux propos à vomir, qui alimentent très dangereusement l’antisémitisme en France, donnant des arguments terribles aux antisémites français : « Les juifs ne seraient pas français et auraient vocation à quitter le pays » !! Mais c’est scandaleux d’entendre ça ! Mais bien sûr que nos concitoyens juifs sont autant français que les autres, qu’ils sont ici chez eux, que ce pays est le leur, tout comme cette terre est leur terre, qui a été baignée du sang de tous nos ancêtres (comme je le rappelais il y a encore 10 jours dans ce billet par exemple).

Les réactions à ça ?

Le Monde n’a donc pas jugé utile d’en parler hier – et toujours rien ce soir…

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Mais ça n’a pas été le cas des autres journaux, qui ont bien vu le problème.

Mais nous allons voir comment cette information très importante a été traitée – enfin, je considère qu’elle est très importante… Ce n’est pas tout à fait l’avis de l’Obs dans son top 3 :

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Notez que, pour moi, le plus grave de l’interview est bien le : « C’est un complot, Quittez la France, Ce n’est pas votre pays, ce n’est pas votre terre ! »

Cela devait mériter pour moi le titre – le titre est fondamental, on sait que beaucoup de gens ne lisent que ça…

Rappel : on a donc 3 informations de niveau crescendo :

  1. La France monte une nouvelle affaire Dreyfus en plus grave
  2. Les Juifs doivent quitter la France pour Israël
  3. Car La France n’est pas leur pays.

Comparatif Médias

Vu le sujet, nous allons même noter les médias, pour dresser un classement (ne valant évidemment que pour cette information, mais c’est déjà très intéressant ; dommage que je manque de bras, ce serait drôle à faire ça)

Verdict :

Le Monde : 2/20, donc (rien dans le titre, info noyée à la fin – ça ou rien…)

BFM, I-télé : 0/20, sauf erreur je n’ai rien trouvé.

RFI : 6/20

lib

L’article est gravement incomplet, mais parle bien de Dreyfus.

Libération : 6/20

lib

L’article est gravement incomplet, mais parle clairement de Dreyfus.

Le Figaro : 9/20

lib

Complet, mais foutage de gueule, c’est une recopie de la dépêche AFP sans photo, l’information majeure est dans le dernier paragraphe.

Marianne : 10/20

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Presque complet mais clairement non mis en valeur. Complément intéressant sur la réaction de l’ambassadrice.

I24 : 11/20

lib

Presque complet. Sous-titre avec l’information de niveau 2

L’Obs : 12/20

lib

lib

Complet mais clairement non mis en valeur, la dépêche AFP (qui pêchait probablement de la même façon et a juste été recopiée) n’a pas été analysée.

France 24 : 12/20

lib

Complet mais clairement non mis en valeur, la dépêche AFP (qui pêchait probablement de la même façon et a juste été recopiée) n’a pas été analysée.

Le Parisien : 13/20

lib

Dépêche tronquée, mais informations importantes dès le début.

Europe 1 : 13/20

lib

Complet mais mal mis en valeur.

France Info : 13/20

lib

L’article est complet, mais le plus grave est mal mis en avant ; le papier est court mais le sous-titre contient l’information importante…

RTL : 15/20

lib

Article court, mais le titre parle du problème niveau 2, et l’info 3 arrive dès le 1er paragraphe.

La journaliste Marie Demeulenaere a lu et compris la dépêche AFP problématique et a eu une vraie valeur ajoutée.

Le Point : 17/20

lib

Assez court, mais l’essentiel y est, surtout dans le titre.

Avec de l’humour (involontaire ?) au passage : « Ce sont de petites phrases qui ne passent pas inaperçues. »

Je n’ai rien vu aux JT hier en tous cas…

L’Express : 17/20

lib

Bon article

Sud-Ouest : 18/20

lib

Bon article, clair, bien mis en valeur

RT : 18/20

lib

lib

Article complet, titre très clair, petit bonus pour le fait de renvoyer confraternellement à l’article Haaretz, montrant une vision israélienne bienvenue.

TF1/LCI : 20/20

lib

Article parfait, complet, il y a tout, fait majeur en titre clair, remise en perspectives, ajouts qui n’étaient pas dans la dépêche AFP…

Bravo au journaliste Xavier Martinage et à TF1/LCI, qui ont attendu une demi-journée de plus, mais on fait un travail de très haute qualité – je ne vois pas ce qu’on peut faire de plus.

On m’aurait dit que TF1 éclaterait le Monde pour informer d’une nouvelle très importante, j’aurais été dubitatif – comme quoi il faut toujours vérifier les faits…

On se rend compte d’ailleurs qu’à la base de ce bug, il y a clairement l’AFP, que des journalistes tacherons sous pression de leurs responsables doivent recopier le plus vite possible, ce qui laisse peu de temps à l’analyse. Et rend donc le système d’information français fragile.

 

Hors notation – la vision des intéressés sur Actualité Juive :

lib

Hmm, on dirait qu’ils ont bien vu le problème eux…

Les réactions

HEU-REU-SE-MENT il y a Fabiuuuuus Ayrault… Savourez la ferme réaction du porte-parole du Ministère des Affaires Étrangères sur France Diplomatie face à cet affront public national :

lib

Q – Avez-vous une réaction aux propos du ministre israélien de la défense qui a qualifié hier la conférence de paix organisée par la France de «procès Dreyfus» et a appelé les Juifs de France à quitter ce pays ?

R – La paix au Proche-Orient ne pourra se construire que dans un esprit de tolérance, d’ouverture et de dialogue.

C’est dans cette perspective que la France a proposé son initiative pour la paix au Proche-Orient et entend poursuivre ses efforts en vue d’organiser la conférence du 15 janvier.

[Fin de la réponse]

On salue la ferme question du journaliste qui a bien vu tout le problème (il doit s’informer seulement avec le Monde), et qui, surtout, ne lâche pas l’affaire hein… Exemplaire !

On se rappellera au passage des leçons de l’entre-deux-guerres sur le manque de fermeté des Démocraties face à l’extrême-droite, touçatouça…

lib

On saluera enfin les réactions :

Rien sur le fil Twitter du Crif le 27/12 au soir – je me suis permis une petite alerte :

lib

Rien sur le fil Twitter de la Licra le 27/12 au soir – je me suis permis une petite alerte :

lib

Vous notez qu’en revanche, aujourd’hui, la Licra a retweeté une réaction de Gilles Clavreul, notre lumineux Délégué Interministériel à la Lutte contre le Racisme et l’Antisémitisme – qui n’a rien eu à dire à propos de Zemmour, et qui n’a rien de plus à dire à propos de Lieberman, donc…

En revanche, pour lui, gros sujet avec 2 tweets aujourd’hui à propos d’une sale petite annonce raciste pour la location d’un appartement – on voit que les priorités sont bien ordonnées :

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24 heures pour prendre la mesure des choses après de tels propos, c’est TROP aussi, hein…

Non ?

Enfin, électroencéphalogramme plat chez les “chasseurs de complotistes”…

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“Ultranationaliste”

Je termine par un dernier point intéressant : vous aurez noté que l’extrême-droite, c’est mal partout (ce qui est vrai), sauf en Ukraine et en Israël – ou il n’y a que des « ultranationalistes »…

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Eh oui, il ne faudrait pas risquer de diffamer le gars en le traitant “d’extrême-droite”, on est précautionneux en France avec ces mots !

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Source: http://www.les-crises.fr/apres-la-banalisation-de-lislamophobie-une-immonde-parole-faisant-le-jeu-des-antisemites/


Et les sanctions contre cet État, c’est pour quand, hmmm ?

Tuesday 27 December 2016 at 00:36

C’est amusant comme toutes les belles “âmes” qui déploraient que l’ONU marche pas ne se félicitent pas de cet important moment où le monde entier prend une position unanime – et ne demandent pas des sanctions contre cet État voyou qui ne se conforme pas au Droit international…

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Source : Ligue des Droits de l’Homme, 26/12/2016

La résolution 2334 de l’ONU condamne la colonisation israélienne

Les Palestiniens ont remporté une victoire diplomatique symbolique majeure ce vendredi 23 décembre 2016. Certes elle ne change pas grand chose à leur sort actuel. On peut espérer qu’elle puisse faciliter le boycott des produits des territoires occupés.

L’abstention d’Obama

Cette résolution a été rendue possible grâce à la décision du président américain de ne pas opposer son veto à une résolution condamnant la colonisation israélienne en Cisjordanie, ce qui est une première depuis des décennies. Le texte a été voté à l’unanimité (14 voix) moins l’abstention américaine. Les dirigeants palestiniens saluent « une victoire du droit international » alors que les responsables israéliens la dénoncent comme « honteuse », voire « antisémite »

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Une résolution qui confirme la résolution 465 de mars 1980

La résolution affirme que l’établissement de colonies israéliennes des territoires occupés « constitue une violation flagrante du droit international et un obstacle majeur à la mise en œuvre de la solution à deux États et à l’instauration d’une paix totale, juste et durable ». Elle demande donc à Israël de « cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est et de respecter toutes ses obligations légales dans ce domaine ». Samantha Power, la représentante américaine à l’ONU, a affirmé dans son explication de vote que « le problème de la colonisation est devenu si grave qu’il met en péril la viabilité même de la solution à deux États ».

La France elle a su faire le bon choix. L’AFPS rappelle qu’elle “doit maintenant honorer son engagement d’une reconnaissance pleine et entière de l’Etat de Palestine, engagement renouvelé par l’Assemblée nationale et le Sénat. Le Président de la République doit saisir ce moment pour faire aboutir ce qui selon les termes de Laurent Fabius en 2014, « n’est pas une faveur, pas un passe-droit, mais un droit » “.

Dans une déclaration collective la LDH déclarait « Il faut s’en prendre directement à la colonisation en interdisant l’entrée des produits des colonies sur le sol français et en interdisant toute relation d’affaires en rapport avec la colonisation ». Cette résolution peut y contribuer.

La Ligue des droits de l’Homme est membre de la Plate-forme des ONG françaises pour la Palestine et du Collectif pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens qui se battent pour un accord de paix fondé sur le plein respect du droit international permettant la constitution, à coté de l’Etat d’Israël, d’un Etat palestinien libre et souverain avec Jérusalem comme capitale de chaque Etat.

Source : Ligue des Droits de l’Homme, 26/12/2016

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estrosi

Cool, il pourra en parler au hachement sympathique Ministre de la Défense :

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Ou le ministre de l’Éducation (ancien Ministre de l’économie) ?

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Source: http://www.les-crises.fr/et-les-sanctions-contre-cet-etat-cest-pour-quand-hmmm/


Au mépris du droit. 1947-2009 : une impunité qui perdure. Résolutions de l’ONU non respectées par Israël

Tuesday 27 December 2016 at 00:30

C’est impressionnant ce pays régulièrement condamné (et encore, il y a régulièrement le véto américain…) par l’ONU, mais qu’on ne propose jamais de sanctionner, comme une vulgaire Russie…

Source : Le Monde Diplomatique, février 2009

Assemblée générale 
(ayant alors fonction d’organe décisionnaire)

Résolution 181 (29 novembre 1947). Adoption du plan de partage : la Palestine est divisée en deux Etats indépendants, l’un arabe, l’autre juif, et Jérusalem est placée sous administration des Nations unies.

Résolution 194 (11 décembre 1948). Les réfugiés qui le souhaitent doivent pouvoir « rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et vivre en paix avec leurs voisins »  ; les autres doivent être indemnisés de leurs biens « à titre de compensation ». Création de la commission de conciliation des Nations unies pour la Palestine.

Résolution 302 (8 décembre 1949). Création de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).

Conseil de sécurité

Résolution 236 (11 juin 1967). Au lendemain de la guerre de juin 1967, le Conseil de sécurité exige un cessez-le-feu et un arrêt immédiat de toutes les activités militaires dans le conflit opposant l’Egypte, la Jordanie et la Syrie à Israël.

Résolution 237 (14 juin 1967). Le Conseil de sécurité demande à Israël d’assurer « la sûreté, le bien-être et la sécurité des habitants des zones où des opérations militaires ont eu lieu » et de faciliter le retour des réfugiés.

Résolution 242 (22 novembre 1967). Le Conseil de sécurité condamne l’« acquisition de territoire par la guerre » et demande le « retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés ». Il affirme « l’inviolabilité territoriale et l’indépendance politique » de chaque Etat de la région.

Résolution 250 (27 avril 1968). Israël est invité à ne pas organiser le défilé militaire prévu à Jérusalem le 2 mai 1968 considérant que cela aggraverait les « tensions dans la région ».

Résolution 251 (2 mai 1968). Le Conseil de sécurité déplore la tenue du défilé militaire de Jérusalem « au mépris » de la résolution 250.

Résolution 252 (21 mai 1968). Le Conseil de sécurité déclare « non valides » les mesures prises par Israël, y compris l’« expropriation de terres et de biens immobiliers », qui visent à « modifier le statut de Jérusalem », et demande à celui-ci de s’abstenir de prendre de telles mesures.

Résolution 267 (3 juillet 1969). Le Conseil de sécurité censure « toutes les mesures prises [par Israël] pour modifier le statut de Jérusalem ».

Résolution 340 (25 octobre 1973). A la suite de la guerre de Ramadan ou de Kippour, création de la deuxième Force d’urgence des Nations unies (FUNU-II) qui vise à « superviser le cessez-le-feu entre les forces égyptiennes et israéliennes » et à assurer le « redéploiement » de ces mêmes forces.

Résolution 446 (22 mars 1979). Le Conseil de sécurité exige l’arrêt des « pratiques israéliennes visant à établir des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens et autres territoires arabes occupés depuis 1967 », déclare que ces pratiques « n’ont aucune validité en droit » et demande à Israël de respecter la convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre.

Résolution 468 (8 mai 1980). Le Conseil de sécurité déclare « illégales » les expulsions à l’étranger de notables palestiniens de Hébron et de Halhoul par les autorités militaires israéliennes et demande à Israël de les annuler.

Résolution 592 (8 décembre 1986). Le Conseil de sécurité rappelle que la convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre « est applicable aux territoires palestiniens et autres territoires arabes occupés par Israël depuis 1967 ». Il condamne « l’armée israélienne qui, ayant ouvert le feu, a tué ou blessé des étudiants » de l’université Bir Zeit.

Résolution 605 (22 décembre 1987). Après le déclenchement de la première Intifada, le Conseil de sécurité condamne les pratiques d’Israël « qui violent les droits de l’homme du peuple palestinien dans les territoires occupés, en particulier le fait que l’armée israélienne a ouvert le feu, tuant ou blessant des civils palestiniens ».

Résolution 607 (5 janvier 1988). Israël doit « s’abstenir d’expulser des civils palestiniens des territoires occupés » et respecter les obligations que lui impose la convention de Genève.

Résolution 608 (14 janvier 1988). Le Conseil de sécurité demande à Israël « d’annuler l’ordre d’expulsion des civils palestiniens et d’assurer le retour immédiat et en toute sécurité » de tous ceux déjà expulsés.

Résolution 636 (6 juillet 1989). Le Conseil de sécurité demande à Israël, en conformité avec ses précédentes résolutions et avec la convention de Genève, de « cesser immédiatement d’expulser d’autres civils palestiniens » et d’assurer le retour en toute sécurité de ceux déjà expulsés.

Résolution 641 (30 août 1989). Le Conseil de sécurité « déplore qu’Israël, puissance occupante, continue d’expulser des civils palestiniens » et lui demande d’assurer le retour de tous les expulsés.

Résolution 672 (12 octobre 1990). Après les violences de l’esplanade des Mosquées – le mont du Temple, le Conseil de sécurité condamne « les actes de violence commis par les forces de sécurité israéliennes » à Al-Haram Al-Charif et dans d’autres lieux saints de Jérusalem et demande à Israël de « s’acquitter scrupuleusement des obligations juridiques et des responsabilités qui lui incombent » vis-à-vis des civils des territoires occupés.

Résolution 673 (24 octobre 1990). Le Conseil de sécurité condamne le refus d’Israël d’appliquer la résolution 672.

Résolution 681 (20 décembre 1990). Israël est sommé d’appliquer la convention de Genève.

Résolution 694 (24 mai 1991). Le Conseil de sécurité déclare que l’expulsion de quatre nouveaux civils palestiniens en mai 1991 par les forces israéliennes constitue une violation de la convention de Genève.

Résolution 799 (18 décembre 1992). Le Conseil de sécurité condamne les quatre cents expulsions de décembre 1992, soulignant qu’elle est contraire aux obligations internationales imposées à Israël par la convention de Genève. Le Conseil réaffirme l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban.

Résolution 904 (18 mars 1994). A la suite du massacre de la mosquée de Hébron, le Conseil de sécurité demande à Israël de prendre les mesures nécessaires « afin de prévenir des actes de violence illégaux de la part des colons israéliens » envers les civils palestiniens.

Résolution 1322 (7 octobre 2000). A la suite du début de la seconde Intifada, le Conseil de sécurité déplore les violences et condamne le « recours à la force excessif contre les Palestiniens ». Il demande à Israël de respecter ses obligations relatives à la convention de Genève.

Résolution 1397 (12 mars 2002). Le Conseil de sécurité demande la « cessation immédiate de tous les actes de violence, y compris tous les actes de terreur et toutes provocations, incitations et destructions », et réclame la coopération des Israéliens et des Palestiniens visant à la reprise des négociations.

Résolution 1402 (30 mars 2002). Après la réoccupation totale de la Cisjordanie, le Conseil de sécurité demande un cessez-le-feu immédiat et le « retrait des troupes israéliennes des villes palestiniennes ».

Résolution 1405 (19 avril 2002). Le Conseil de sécurité déclare qu’« il est urgent que les organismes médicaux et humanitaires aient accès à la population civile palestinienne ».

Résolution 1435 (24 septembre 2002). Le Conseil de sécurité exige « le retrait rapide des forces d’occupation israéliennes des villes palestiniennes ». Il demande à l’Autorité palestinienne de « faire traduire en justice les auteurs d’actes terroristes ».

Résolution 1515 (19 novembre 2003). Le Conseil de sécurité se déclare « attaché à la vision d’une région dans laquelle deux Etats, Israël et la Palestine, vivent côte à côte, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues », et demande en conséquence aux parties en conflit de s’acquitter des obligations relatives à la « feuille de route » du Quartet.

Résolution 1544 (19 mai 2004). Le Conseil de sécurité demande qu’Israël respecte « les obligations que lui impose le droit humanitaire international » et « l’obligation qui lui est faite de ne pas se livrer aux destructions d’habitations ».

Résolution 1850 (16 décembre 2008). Le Conseil de sécurité soutient le processus d’Annapolis, et demande aux parties de « s’abstenir de toute mesure suceptible d’entamer la confiance » et de ne pas « remettre en cause l’issue des négociations ».

Résolution 1860 (8 janvier 2009). Après l’incursion de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, le Conseil de sécurité exige « l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu durable et pleinement respecté menant au retrait total des forces israéliennes de la bande de Gaza ». Il demande de ne pas entraver l’entrée des organisations médicales dans Gaza et d’empêcher le trafic illégal d’armes.

Source : Le Monde Diplomatique, février 2009

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[…]

Résolution 2334 (23 décembre 2016).

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Source: http://www.les-crises.fr/au-mepris-du-droit-1947-2009-une-impunite-qui-perdure-resolutions-de-lonu-non-respectees-par-israel/


Perturbateurs endocriniens : le cadeau discret mais majeur au lobby des pesticides

Tuesday 27 December 2016 at 00:01

Source : Le Monde, Stéphane Horel

La Commission européenne soumet sa proposition de réglementation des substances chimiques mercredi.

C’est un paragraphe qui n’a l’air de rien, ajouté tout en bas du document à la dernière minute. Il évoque, dans une formulation aussi tortueuse qu’impénétrable, une dérogation pour les produits agissant sur « la mue et/ou la croissance des organismes nuisibles ». Mais, reformulé en langage commun, il s’agit ni plus ni moins d’une concession de la Commission européenne au lobby des pesticides.

Quelques jours avant Noël, mercredi 21 décembre, avec trois ans de retard, la Commission doit soumettre au vote sa proposition de réglementation sur les perturbateurs endocriniens, ces produits chimiques omniprésents, capables d’interférer avec le système hormonal des êtres vivants à des doses parfois infimes. Cette proposition est censée appliquer une disposition très stricte du règlement européen sur les pesticides : l’interdiction des pesticides qui seront reconnus comme perturbateurs endocriniens.

Ce sont donc les critères qui permettent de les identifier que la Commission a élaborés et que les représentants des Etats membres doivent adopter ou rejeter. Le vote se tiendra au sein du comité permanent de la chaîne alimentaire et de la sécurité animale après six mois de tractations.

Si le diable se cache dans les détails, le paragraphe inséré par la Commission à la dernière minute n’a, lui, rien d’anecdotique. Alors que le « règlement pesticides » exige de retirer les perturbateurs endocriniens du marché, il crée une dérogation pour tout un groupe de pesticides qui ont justement la particularité… d’être des perturbateurs endocriniens. Certains pesticides, en effet, anéantissent les insectes ou les plantes dits « nuisibles » aux cultures en agissant sur leur système hormonal pour bloquer leur mue ou leur croissance. En d’autres termes, ce sont des pesticides qui ont été conçus pour être des perturbateurs endocriniens. Or, plutôt que de se servir de cette connaissance pour les identifier et les interdire, la Commission propose qu’ils soient épargnés.

Demande du trio BASF, Bayer et Syngenta

[…]

Lire la suite ici : Le Monde, Stéphane Horel

Comparer aussi avec l’analyse de la journaliste de Sud-Ouest Cathy Lafon

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La mobilisation de la presse aura payé : la commission repousse le vote en janvier 

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Source: http://www.les-crises.fr/perturbateurs-endocriniens-le-cadeau-discret-mais-majeur-au-lobby-des-pesticides/


[Le Monde] Vous reprendrez bien un peu de propagande UE avec votre propagande Alep ?

Monday 26 December 2016 at 04:22

La dernière du Directeur éditorial du Monde Leparmentier :

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A lire ici pour les abonnés :

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Conflits de valeurs

Au fond, l’Europe des techniciens a fini par fonctionner. La tâche était de l’ordre de l’impossible : il s’agissait de réparer en vol un avion en feu. Mais l’UE a su éviter le pire.

On peut même ajouter que la Commission européenne n’a rien à voir avec la description technocratique et froide qui est faite d’elle. Ce qui était valable sous le portugais José Manuel Barroso ne l’est pas sous Le luxembourgeois Jean-Claude Juncker : ce dernier s’efforce de taxer les multinationales, de faire la chasse aux paradis fiscaux et d’avoir une gestion politique – comprendre de gauche – des politiques budgétaires. L’euro et Schengen rescapés, une Commission raisonnable, voilà qui devrait rassurer.

Sérieusement, ce journal, il est dans le budget Com’ de Juncker ? 🙂

Leparmentier qui pour mémoire appelle à un Smic à 700 € par mois

Belles réactions :

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Ca plane pour eux…

Et ça n’est pas nouveau :
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Notez, on comprend pourquoi le Monde soutient tous les ennemis d’Assad du coup… C’est ce qui arrive quand on voit le monde en noir et blanc…

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Source: http://www.les-crises.fr/le-monde-vous-reprendrez-bien-un-peu-de-propagande-ue-avec-votre-propagande-alep/


Alep en carte : du rouge, rien que du rouge (par la cartographe du Monde)

Monday 26 December 2016 at 03:29

Source : France culture, Thomas Cluzel, 16.12.2016

Lorsqu’on est cartographe, les couleurs sont essentielles. Le rouge est essentiel. Dans nos sociétés occidentales, il exprime l’alerte, le danger, le sang, la mort. Le vert peut représenter tour à tour l’agriculture, l’écologie, l’islam ou encore l’espoir. Dans les cartes, la couleur est essentiel.

La première carte d'Alep réalisée par Delphine Papin pour Le Monde• Crédits : Avec l'aimable autorisation de Delphine Papin pour Le Monde

La première carte d’Alep réalisée par Delphine Papin pour Le Monde• Crédits : Avec l’aimable autorisation de Delphine Papin pour Le Monde

Dans le cadre de la journée France : inventaire avant élections, la chronique est tenue par Delphine Papin, responsable du service Infographie-cartographie au journal Le Monde.

Depuis quatre ans et demi, j’ai crayonné la ville d’Alep une dizaine de fois. Du vert lorsque les rebelles prenaient un quartier, du rouge lorsque les troupes gouvernementales d’Assad pillonaient une zone.

OK : donc les troupes gouvernementales d’Assad, couleur du sang ; les islamistes le vert de l’islam… et de l’espoir (sic.)

Ma première carte d’Alep au journal le Monde remonte à l’été 2012. La capitale économique du pays était jusque-là restée en marge de la révolution qui avait débuté un peu plus d’an plus tôt, dans le sud du pays, en mars 2011.

Cette première carte d’Alep est importante car elle montre à une échelle locale qu’il ne s’agit pas d’un conflit confessionnel opposant suniites d’une part, alaouites, chrétiens et kurdes de l’autre mais d’une révolution socio-économique. A Alep, en 2012, il était impossible de tracer la délimitation entre quartiers sunnites et alaouites ou chrétiens, tant la population était mélangée dans cette agglomération commerçante, proche de la Turquie et où la réussite se mesurait à la possession d’une échoppe dans le souk multiséculaire du vieux centre.

Pas de coupure ethno-confessionnelle donc, mais une coupure socio-économique nette : à l’ouest les quartiers aisés, à l’est les quartier populaires. En 2012, outre l’université, les lieux d’affrontements entre l’armée et les opposants au régime se situent dans les quartiers les plus pauvres, là où se concentrent les populations restées en marge du développement depuis des années et qui réclament plus de justice sociale.

Au mois de juillet de cette année-là, la guérilla rébelle originaire des villages autour, entre dans Alep-est. Elle est bien accueuillie dans cette partie de la ville. Ses combatants sont souvent des cousins poussés en ville pas la sècheresse et l’exode rurale.

Source ?

Le régime est pris par suprise et incapable de juguler l’insurrection, la transforme en guerre. A mesure que les rebelles avancent vers le vieux centre, les combats s’intensifient.

Le pouvoir pilonne immeuble par immeuble rebelles et civils avec pour un objectif : faire fuire les habitants. Mes cartes se couvrent alors de multiples teintes de rouge. Du rouge pour les premiers exactions, du rouge pour les premiers bombardements, du rouge et encore du rouge pour les bombes barils, cette arme rudimentaire utilisée massivement par le pouvoir et dont les civiles ont été les première victimes.

Source des stats ?

En face, le vert des rebelles, le vert de l’espoir s’assombrit et j’y ajoute du noir lorsque les combattants de factions djihadistes, comme le Front Al-Nosra, prennent place aux côtés de l’Armée syrienne libre.

Pour comprendre, la férocité des combats à Alep, il faut changer d’échelle, dé-zoomer la carte. Il faut voir Alep dans son contexte régional, à proximité de la Turquie où se trouvent les bases rebelles et celles du Front Al-Nosra. La crainte du pouvoir est alors de voir se former, entre la frontière et l’est de la ville, une bande de terre continue permettant le ravitaillement des troupes rebelles. Ainsi, Alep symbole d’ouverture par sa mixité est devenu un verrou, un verrou stratégique qu’il fallait faire tomber à n’importe quel prix.

Oui, c’est bizarre que le gouvernement veuille reprendre la deuxième ville du pays, aux mains de djihadistes en bonne partie…

Ce matin ou dans quelques heures, la carte d’Alep sera totalement rouge, la guerre aura avalé toutes les couleurs pour reprendre le mots d’une autre chronique et n’en aura laissé qu’une seule : le rouge drapeau de la Syrie d’Assad, mélangé à celui de la Russie de Poutine, acteur majeur de la chute d’Alep.

En quatre ans et demi, Je n’aurai finalement jamais mis de bleu sur Alep, ni celui des casques de l’ONU, ni celui du fond étoilé du drapeau américain, pas plus que le bleu Azur de celui de l’Union européenne.

???????

Du rouge, rien que du rouge.

Et pour Mossoul, quelles couleurs ?

Intervenants

  • Delphine Papin : docteur de l’Institut français de géopolitique, Université Paris 8 et cartographe au journal Le Monde.

Source : France culture, Thomas Cluzel, 16.12.2016

(N.B. : les coquilles sont d’origine)

Source: http://www.les-crises.fr/alep-en-carte-du-rouge-rien-que-du-rouge-la-cartographe-du-monde-cest-quelque-chose/