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C’est pire que vous ne le pensez, par Chris Hedges

Tuesday 13 December 2016 at 00:59

Source : Truthdig, le 11/11/2016

Publié le 11 novembre 2016 Par Chris Hedges

Des policiers de New York gardent la Trump Tower, la résidence du président élu Donald Trump à Manahattan. (Richard Drew / AP)

Des policiers de New York gardent la Trump Tower, la résidence du président élu Donald Trump à Manahattan. (Richard Drew / AP)

Il y aura énormément d’agitation sociale quand la base de Donald Trump se rendra compte qu’elle a été trahie. Je ne sais pas quand cela arrivera. Mais il est certain que cela arrivera. Les investissements dans les actions de l’industrie de l’armement, de la sécurité intérieure et des complexes de prisons privées sont montés en flèche depuis l’élection de Trump. Quelle meilleure source de profits qu’un État policier militarisé ?

Notre démocratie capitaliste a cessé de fonctionner il y a plus de vingt ans. Nous avons été victimes d’un coup d’État du monde des affaires mené à bien par les Partis démocrate et républicain. Il ne reste pas d’institutions qu’on puisse légitimement qualifier de démocratiques. Dans une vraie démocratie, Trump et Hillary Clinton n’auraient jamais été nommés candidats à la présidence. La longue et impitoyable attaque du monde des affaires contre la classe ouvrière, le système législatif, la politique électorale, les médias de masse, les services sociaux, l’écosystème, l’éducation et les libertés civiles ont, au nom du néolibéralisme, éviscéré le pays, qui est devenu une épave en décomposition. Nous vantons les mérites de l’ignorance. Nous avons remplacé les discussions politiques, l’information, la culture et les efforts intellectuels par un respect religieux pour la célébrité et le spectacle.

Comme l’a fait remarquer l’historien Gaetano Salvemini, « l’abandon des institutions démocratiques » constitue la base du fascisme, qui est le produit d’une démocratie qui a cessé de fonctionner. L’apparence de démocratie va demeurer, comme lors des dictatures de la seconde partie de l’Empire romain, mais sa réalité, c’est le despotisme ou, dans notre cas, le despotisme du monde des affaires. Le citoyen ne participe pas vraiment au gouvernement.

« Cette situation ressemble beaucoup à celle de la fin de la république de Weimar en Allemagne, m’a dit Noam Chomsky avec une perspicacité troublante quand je l’ai rencontré il y a six ans. Les parallèles sont frappants. Il y avait aussi, à l’époque, un terrible désenchantement au sujet du système parlementaire. Le fait le plus frappant à propos de Weimar, c’était non pas que les Nazis aient réussi à anéantir les sociaux-démocrates et les communistes, mais que les partis traditionnels, les conservateurs et les libéraux, détestés, aient disparu, ce qui laissa un vide dans lequel les Nazis, avec beaucoup d’astuce et d’intelligence, s’engouffrèrent.

Les États-Unis ont beaucoup de chance qu’aucun personnage honnête et charismatique ne soit apparu, continua Chomsky. Tous les personnages charismatiques sont si évidemment des escrocs qu’ils se détruisent eux-mêmes, comme Joseph McCarthy, Richard Nixon ou les prêcheurs évangélistes. Si quelqu’un de charismatique et d’honnête apparaît, ce pays va avoir des problèmes à cause de la frustration, du désenchantement, de la colère légitime et de l’absence de réactions cohérentes. Qu’est-on censé faire si quelqu’un dit : “J’ai une réponse : Nous avons un ennemi” ? Il y a eu les juifs. Ici il y aura les immigrants illégaux et les noirs. On nous dira que les hommes blancs sont une minorité persécutée. On nous dira que nous devons nous défendre et défendre l’honneur de notre pays. La force armée sera exaltée. Il y aura beaucoup de violence, de passages à tabac. Tout cela pourrait prendre une importance colossale. Et si cela arrive, le danger sera plus grand qu’en Allemagne. Les États-Unis sont une puissance mondiale. L’Allemagne était puissante mais elle avait des ennemis plus puissants. Je ne pense pas que ces évènements soient si éloignés. Si les sondages ne se trompent pas, ce ne sont pas les Républicains, mais les Républicains de droite, les cinglés, qui vont remporter la prochaine élection avec une majorité écrasante. »

La répression des opposants ne va pas tarder à ressembler à la répression sous les anciens régimes totalitaires du passé. La sécurité d’État va devenir une présence envahissante et palpable. On va traiter les formes d’opposition les plus modérées comme si elles constituaient une menace pour la sécurité nationale. Beaucoup, dans l’espoir d’éviter le courroux de l’État, vont devenir dociles et passifs. Nous, cependant, nous devons riposter. Nous devons nous lancer dans des actions durables de désobéissance civile, comme beaucoup l’ont fait dans les rues depuis l’élection. Cependant nous devons aussi être conscients que l’espace démocratique dont nous disposons dans notre système de totalitarisme inversé s’est beaucoup rétréci.

Trump, sans institutions démocratiques pour le contenir, va précipiter les attaques du monde des affaires. Le système de pensions de vieillesse et d’invalidité sera privatisé, et les forces de police militarisées seront mises hors de cause quand elles tueront, sans discernement, des citoyens désarmés, tandis que le président laissera se déchaîner l’industrie de l’énergie fossile qui va dégrader la vie sur Terre et très probablement y mettre fin. Dans son administration vont siéger les extrémistes du Parti républicain, des hommes et des femmes profondément dénués d’intelligence, de moralité, et dotés de la faculté étonnante de faire peu de cas de la réalité. Ces idéologues ne parlent que le langage de l’intimidation et de la violence.

La moitié du pays vit dans la pauvreté. Nos anciens centres industriels sont des friches, des ruines. Un simple décret judiciaire nous a dépouillés de nos droits constitutionnels, y compris du respect des droits de la défense et de l’habeas corpus. Les entreprises et la classe des milliardaires boycottent légalement les impôts. La police abat des citoyens désarmés dans la rue. Les forces armées, aux termes de l’article 1021 du National Defense Authorization Act, ont le pouvoir de transférer des citoyens étatsuniens dans tout le pays, de leur enlever tout droit à un procès équitable et de les retenir indéfiniment sur nos sites clandestins. Nous sommes le peuple le plus espionné, surveillé, écouté, photographié et contrôlé de l’histoire. Quand le gouvernement vous surveille 24 heures sur 24, vous ne pouvez pas employer le mot « liberté ». C’est la relation d’un maître et de ses esclaves. Et les gouvernements qui exercent ce type de surveillance deviennent vite totalitaires. Les élites faillies ont donné à Trump et à ses copains les outils légaux et physiques capables de transformer instantanément l’Amérique en un État policier brutal.

Rudy Giuliani ; Newt Gingrich, qui préconise de déchoir de leur citoyenneté les citoyens étatsuniens soupçonnés d’être peut-être des terroristes ; le général en retraite Michael Flynn et John Bolton, eh bien ces hommes ne vont faire preuve d’aucune modération ni légale ni morale. Ils voient le monde à travers les lunettes manichéennes du bien et du mal, en noir ou blanc, et pour eux, on est ou un patriote ou un traître. La politique est devenue, comme le philosophe Walter Benjamin l’a dit du fascisme, une esthétique. Et l’expérience suprême pour les fascistes, comme Benjamin nous en a avertis, c’est la guerre.

La terreur d’État et la violence d’État, que connaissent bien les gens de couleur pauvres de nos colonies intérieures, nous allons nous aussi bien les connaître. Le racisme, le nationalisme, la misogynie, l’islamophobie, l’antisémitisme, l’intolérance, la suprématie blanche, le fanatisme religieux, les crimes haineux et la vénération des valeurs hypermasculines de la culture militaire vont définir le discours politique et culturel. Les élites au pouvoir vont essayer de détourner la frustration et la rage croissantes en direction des éléments vulnérables de la société, les travailleurs sans-papiers, les musulmans, les afro-américains, les latinos, les homosexuels, les féministes et autres. Nos guerres sans fin au Moyen-Orient vont s’étendre, peut-être jusqu’à une confrontation avec la Russie.

Certains, comme Ralph Nader, ont vu venir cette dystopie. Ils ont, de toutes leurs forces, essayé de fonder un troisième parti viable et de donner aux mouvements citoyens le pouvoir d’offrir à la classe ouvrière déshéritée un idéal, de l’espoir. Ils savaient que plus longtemps le monde des affaires étranglait le système économique et politique, plus on semait les germes d’un fascisme américain.

Les élites ont dressé de nombreux obstacles, en refusant de laisser Ralph Nader ou ensuite Jill Stein participer aux débats, en rendant le vote difficile ou impossible, en transformant les campagnes électorales en longs spectacles qui coûtent des milliards de dollars, et en utilisant habilement la politique pour intimider les électeurs. Cependant, la classe libérale faillie a aidé les élites, élection présidentielle après élection présidentielle, surtout d’ailleurs après le succès de Nader en 2000, les prétendus progressistes ont succombé au maître mot stupide, « le moindre mal ». Ceux qui auraient dû être les alliés naturels des troisièmes partis et des mouvements d’opposition ont honteusement capitulé devant le Parti démocrate qui, comme le Parti républicain, est au service de la bête immonde de l’impérialisme et fait la guerre aux pauvres, à la classe ouvrière et à la classe moyenne. La lâcheté de la classe libérale lui a fait perdre toute crédibilité, comme Bernie Sanders quand il a vendu son âme à la campagne Clinton. La classe libérale a prouvé qu’elle n’avait pas le courage de se battre pour quoi que ce soit. Elle a dit des mots et évoqué des idées auxquels elle ne croyait pas vraiment. Elle est, en grande partie, responsable du mouvement qui a créé Trump. Elle aurait dû, après que le président Bill Clinton eut fait voter en 1994 le NAFTA, avoir la prescience d’abandonner le Parti démocrate pour fonder des partis et des institutions qui défendent vraiment les intérêts de la classe ouvrière. Si elle avait défendu les membres de cette classe, cela aurait sans doute empêché ceux-ci d’être séduits par des protofascistes.

La pourriture de notre démocratie faillie a régurgité un escroc, créé par les médias, qui a d’abord joué le rôle de maître de l’univers de fiction dans une émission de téléréalité et ensuite celui d’homme politique dans un vaudeville. Trump a attiré les dollars et augmenté les taux d’audience. La vérité et la réalité ne jouaient aucun rôle ici. Ce n’est qu’après sa nomination comme candidat que les médias ont vu leur Frankenstein comme une menace, mais alors c’était trop tard. S’il y a un autre groupe borné aussi haï, et même plus, que la classe libérale, c’est la presse subordonnée au monde des affaires. Plus elle attaquait Trump, plus Trump séduisait.

Trump est emblématique de ce que les anthropologues appellent « les cultes de crises ». Une société en phase terminale se réfugie souvent dans la pensée magique. La réalité est trop difficile à supporter, alors cette société se met à croire aux promesses extraordinaires et impossibles d’un démagogue ou d’un charlatan qui promet le retour d’un Âge d’or perdu. Les bons boulots vont revenir. Le pays va redevenir prospère. Les villes délabrées vont être reconstruites. L’Amérique va être grande, de nouveau. Ces promesses, impossibles à tenir, ne diffèrent pas de celles qu’a faites aux Amérindiens, dans les années 1880, le prétendu prophète religieux Wovoka. Il demandait à ses disciples de faire des cérémonies de danse de cinq jours, appelées la Ghost Dance. Les Amérindiens portaient des chemises qui, leur avait-on dit, les protégeraient des balles. On leur avait assuré que les troupeaux de buffles reviendraient, que les chefs et les guerriers morts surgiraient de la terre et que les hommes blancs disparaîtraient. Aucune des promesses du prophète ne se réalisa. Beaucoup de ses disciples furent abattus comme des moutons par l’armée des États-Unis.

Nous sommes face à la crise la plus profonde de l’histoire de l’humanité. Et en réponse, nous élisons comme président un homme qui ne croit pas au changement climatique. Une fois que les sociétés ont coupé le contact avec la réalité, ceux qui disent la vérité deviennent des parias et des ennemis de l’État. Ils sont en butte à une forte répression étatique. Ceux qui sont perdus dans les rêveries du culte de la crise applaudissent à l’élimination de ces Cassandre. Les mythes si séduisants de la pensée magique sont d’agréables opiacés. Mais cette drogue, comme toutes les drogues, mène à la dégradation et à la mort.

Source : Truthdig, le 11/11/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/cest-pire-que-vous-ne-le-pensez-par-chris-hedges/


« Les États-Unis dans le monde » : 3 questions à Célia Belin et Frédéric Charillon, par Pascal Boniface

Tuesday 13 December 2016 at 00:30

Source : Le blog Mediapart, Pascal, Boniface, 01-12-2016

Célia Belin, docteure en science politique de l’Université Panthéon-Assas, est chargée de mission États-Unis/relations transatlantiques au CAPS. Frédéric Charillon est professeur des Universités en science politique à l’Université d’Auvergne, notamment. Ils répondent à mes questions à l’occasion de l’ouvrage “Les États-Unis dans le monde”, paru aux Éditions CNRS.

Vous évoquez une opposition entre « Amérique forteresse » et « Amérique flambeau ». Quels en sont les termes et les enjeux ?

Au-delà des joutes verbales et des guerres de twitter, ce qui s’est joué dans l’élection présidentielle américaine de 2016, est le positionnement de l’Amérique sur la scène internationale. Hillary Clinton et Donald Trump offraient aux électeurs une véritable alternative entre deux approches diamétralement opposées de la relation des États-Unis au reste du monde.

La candidate démocrate, proche de l’establishment, a clamé son attachement au rôle des États-Unis comme garant de l’ordre libéral international mis en place à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Perçue comme interventionniste, notamment à cause de ses positions en faveur de la guerre en Irak et en Libye, Hillary Clinton croit en l’exceptionnalisme américain et considère que les États-Unis, superpuissance indispensable, ne doivent pas se soustraire à leurs responsabilités internationales. Elle s’inscrit ainsi dans la pensée internationaliste encore dominante à Washington, incarnée par des intellectuels tels que Robert Kagan, auteur de The World America Made, ou Bruce Jones, auteur de Still Ours to Lead, pour qui l’Amérique, flambeau du monde libre, aurait encore vocation à guider les nations alliées hors des ténèbres, quitte à entretenir un réseau d’alliances en Europe, en Asie et au Moyen-Orient, encombrant mais rémunérateur.

À l’inverse, Donald Trump a remis en cause la légitimité de cette vision dominante, en développant une approche de tendance « jacksonienne », du nom du président Andrew Jackson, décrit par Walter Russell Mead comme un mélange d’isolationnisme, nationalisme et unilatéralisme. Donald Trump juge que les alliés de l’Amérique bénéficient des garanties de sécurité de la première puissance mondiale, sans assurer l’effort nécessaire à leur propre sécurité. Le candidat républicain, devenu président-élu, perçoit les relations internationales comme un jeu à somme nulle dans lequel les États-Unis doivent défendre leurs intérêts au sens strict. Dans le même temps, D. Trump cultive une vision obsidionale des États-Unis, qui seraient envahis de toute part, par les immigrés mexicains comme par les musulmans, auxquels il faut interdire l’accès « tant que l’on ne se sait pas ce qu’il se passe ». C’est cette Amérique forteresse avec laquelle le monde devra désormais composer.

Barack Obama a-t-il su adapter le leadership américain au monde post-américain ?

Dès le début de son premier mandat, le président Obama a eu l’ambition de remettre en adéquation la politique étrangère des États-Unis avec les moyens réels du pays et les évolutions géopolitiques.

Le président a d’abord axé son effort sur une stratégie du « retranchement stratégique », incarnée par le retrait d’Irak, la réduction des dépenses militaires, le passage d’une stratégie de contre-insurrection à une stratégie de contre-terrorisme, un usage accru des moyens de la guerre furtive (drones, surveillance, forces spéciales) pour gérer l’instabilité sans procéder à des changements de régime.

Parallèlement, Barack Obama a voulu miser sur de nouvelles formes de leadership, selon la logique du smart power, qui combine hard et soft power dans l’objectif que l’Amérique ne fasse plus un usage systématique et coûteux de la force brute. Le pivot vers l’Asie, le leading from behind en Libye, les négociations commerciales avec l’Asie ou l’Europe et les sanctions économiques à l’encontre de l’Iran et de la Russie sont autant de modalités différentes de ce smart power, avec des succès variables.

Enfin, il a choisi de faire évoluer certains blocages historiques, en ouvrant la possibilité d’une relation pragmatique avec Cuba, le Vietnam ou encore la Birmanie. Si l’accord sur le nucléaire iranien a fait tomber l’un des plus gros tabous de la politique étrangère américaine, il est fragilisé par le retour au pouvoir du camp républicain, qui ne croit pas en son efficacité.

Le président Obama a donc fait fortement évoluer la posture américaine dans le monde. Pour certains, il l’a rationnalisée et renforcée afin de mieux appréhender les défis futurs, mais, pour d’autres, il a aussi contribué à accélérer le passage au « monde post-américain », notamment en créant une impression de vide de pouvoir, par exemple en Syrie, et en favorisant l’affirmation de la Russie et de la Chine. Le débat reste ouvert.

Vous évoquez une position insolite pour les États-Unis : celle d’avoir comme priorité extérieure l’ensemble du système international. Pouvez-vous développer ?

Contrairement à la plupart des puissances qui organisent leurs priorités de politique étrangère autour de deux ou trois cercles d’intérêt (généralement l’environnement stratégique régional, la relation avec les puissances globales, et éventuellement des régions plus lointaines avec lesquelles des liens historiques existent), les États-Unis ont le monde entier pour priorité. D’abord parce qu’ils en ont les moyens : c’est la première puissance mondiale, avec un niveau de dépenses militaires qui continue d’approcher 40% du total de la planète. Ensuite parce qu’ils se considèrent comme une nation exceptionnelle, indispensable, dont dépend la sécurité internationale. Enfin parce qu’il est exact que leurs intérêts politiques et économiques sont globaux.

Dans ces conditions, la priorité n’est pas dictée par la géographie, mais plutôt par l’actualité. Toute crise de nature à remettre en question le système international et les valeurs sur lesquelles repose la suprématie américaine (libre échange, stabilité de partenaires clefs), où qu’elle se situe, devient une priorité. C’est naturellement le cas de beaucoup de pays du monde, à cette différence que seuls les États-Unis ont le réseau diplomatique, l’influence politique et la capacité de projection militaire pour intervenir seuls si besoin à l’échelle universelle.

Un mot enfin sur cette préoccupation typiquement américaine pour le « système international ». Depuis l’époque bipolaire, la question de la structure du système international (est-il devenu unipolaire ? – ce que personne ne soutiendrait plus aujourd’hui – est-il multipolaire ? Apolaire ?) est omniprésente dans le débat intellectuel aux États-Unis. Cette préoccupation existe certes également en Russie et de façon croissante en Chine, mais plutôt sur une tonalité critique, pour contester les équilibres actuels de ce système. Nulle-part autant qu’aux Etats-Unis, elle n’est abordée avec autant de conservatisme. Conservatisme, parce que la question est de savoir si, après, un XXe siècle « américain », le XXIe le sera également. En d’autres termes, il y a aux États-Unis, à juste titre, le sentiment que le pays a réussi à constituer un système international globalement conforme à ses intérêts. Et de façon très singulière, ce système, en soi, et sa préservation (ou son évolution dans le maintien des équilibres) constituent un enjeu de politique étrangère fort.

Source : Le blog Mediapart, Pascal, Boniface, 01-12-2016

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Source: http://www.les-crises.fr/les-etats-unis-dans-le-monde-3-questions-a-celia-belin-et-frederic-charillon-par-pascal-boniface/


Les destruction sans fin du “dernier hôpital d’Alep”

Tuesday 13 December 2016 at 00:15

Comme quoi, il faut se méfier des réseaux sociaux

Il semble bien, hélas, que la nouvelle soit finalement devenue vraie – mais cela mériterait une enquête plus approfondie…

EDIT : comme a priori il y a de gros mal-comprenants, je précise que ce billet est un simple billet vérifiant un sujet qui circule depuis des semaines sur les Réseaux sociaux et à propos des réseaux sociaux, pas des médias ! :

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Comme c’était clairement dit ci-dessus, craignant un fake, j’ai simplement voulu voir si les tweets étaient vrais (en mettant les sources), et alerter sur le manque de fiabilité de ce qu’on trouve sur Twitter (et non pas sur les journalistes !), appelant à la prudence élémentaire en ces temps de propagande de guerre DANS LES DEUX CAMPS…

4 février 2016

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25 juillet 2016

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27 juillet 2016

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28 juillet 2016

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31 juillet 2016

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31 juillet 2016

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03 août 2016

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01 octobre

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01 octobre 2016

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3 octobre 2016

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(EDIT : On voit ici que le sujet hôpital est très présent dans les grands médias à ce moment là – ce qui se comprend aussi ; ils ne parlent évidemment pas du “dernier hôpital” à ce stade, c’est un truc qui circule sur Twitter)

14 octobre 2016

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14 octobre 2016

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16 novembre 2016

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16 novembre 2016

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18 novembre 2016

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18 novembre 2016

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18 novembre 2016

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18 novembre 2016

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20 novembre 2016

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21 novembre 2016

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30 novembre 2016

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8 décembre 2016

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Source: http://www.les-crises.fr/destruction-de-lhopital-dalep-25-juillet-2016/


Le Qatar et l’Arabie saoudite ont allumé une bombe à retardement en finançant la diffusion de l’islam radical à travers le monde, par David Blair

Tuesday 13 December 2016 at 00:01

Source : The Telegraph, le 04/10/2014

Le général Jonathan Shaw, ancien chef adjoint britannique à l’État-major de la Défense déclare que le Qatar et l’Arabie saoudite sont responsables de la diffusion de l’islam radical

Le général Shaw déclare à The Telegraph que le Qatar et l'Arabie saoudite sont les premiers responsables du développement du salafisme wahhabite, l'islam extrémiste qui inspire les terroristes. Photo: EPA

Le général Shaw déclare à The Telegraph que le Qatar et l’Arabie saoudite sont les premiers responsables du développement du salafisme wahhabite, l’islam extrémiste qui inspire les terroristes. Photo: EPA

Par David Blair, le 4 octobre 2014

Le Qatar et l’Arabie saoudite ont allumé une bombe à retardement en finançant la diffusion de l’islam radical, selon un ancien commandant des forces britanniques en Irak.

Le Général Johathan Shaw, qui prit sa retraite en tant que chef adjoint à l’État-major de la Défense en 2012, déclare à The Telegraph que le Qatar et l’Arabie saoudite ont été les premiers responsables de la montée de l’islam extrémiste qui inspire les terroristes de l’EI.

Les deux États du golfe ont dépensé des millions de dollars pour promouvoir une interprétation militante et prosélyte de leur foi issue d’Abdul Wahhab, un clerc du XVIIIème siècle, et fondée sur le Salaf ou premiers adeptes du Prophète.

Mais les gouvernants des deux pays sont maintenant plus menacés par leurs créatures que le Royaume-Uni ou l’Amérique, déclare le général Shaw. L’État Islamique en Irak et au Levant (EIIL) a juré de faire tomber les régimes du Qatar et d’Arabie saoudite, les considérant tous deux comme les avant-postes corrompus de la décadence et du péché.

Ainsi le Qatar et l’Arabie saoudite ont toutes les raisons de conduire une guerre idéologique contre l’EIIL, dit le générale Shaw. Pour sa part il ajoute que l’offensive militaire occidentale contre le mouvement terroriste était destinée à se montrer “futile”.

“C’est une bombe à retardement qui, sous prétexte d’éducation, laisse le salafisme wahhabite mettre le feu au monde. Et il est financé par l’argent saoudien et qatari, cela doit cesser,” dit le général Shaw. “Et la question suivante est : le bombardement des populations là-bas sert-il vraiment à contrer cette influence ? Je ne pense pas. Je préférerais de loin une prise en compte plus forte de la bataille idéologique plutôt que la bataille physique.”

Le général Shaw, âgé de 57 ans, a pris sa retraite de l’armée après 31 ans d’une carrière qui l’a conduit de la direction d’une section parachutiste lors de la bataille de Mount Longdon, l’affrontement le plus sanglant de la guerre des Malouines, à superviser le retrait britannique de Bassora dans le sud de l’Irak. En tant qu’adjoint au chef d’État-major de la Défense, il s’est spécialisé dans les politiques de contre-terrorisme et de sécurité.

Ce parcours l’a rendu extrêmement conscient des limites de ce que la force peut obtenir. Il pense que l’EIIL ne peut être vaincu que par des voies politiques et idéologiques. Les frappes occidentales en Irak et en Syrie ne conduiront à rien selon lui qu’à des succès tactiques temporaires.

Lorsqu’il s’agit de lutte idéologique, le Qatar et l’Arabie saoudite sont des acteurs centraux. “La racine du problème est que ces deux pays sont les deux seuls au monde où le salafisme wahhabite est la religion officielle, et EIIL est l’expression violente du salafisme wahhabite,” a déclaré le général Shaw.

“La menace principale de l’EIIL ne s’adresse pas à nous en Occident : elle vise l’Arabie saoudite et les autres États du Golfe.”

Le Qatar et l’Arabie saoudite jouent de petits rôles dans la campagne contre l’EIIL, contribuant pour chacun à hauteur de deux à quatre chasseurs à réaction. Mais le général Shaw déclare qu’ils “devraient être en première ligne” et, surtout, qu’ils devraient conduire une contre révolution idéologique contre l’EIIL.

Les campagnes aériennes britannique et américaine n’arrêteront pas “le soutien des populations du Qatar et d’Arabie saoudite pour ce genre d’activité,” ajoute le général Shaw. “Cela rate l’objectif. Cela pourrait en cas de succès résoudre des problèmes tactiques immédiats. Mais cela ne traite pas le problème fondamental du salafisme wahhabite comme culture et comme croyance qui se trouve être incontrôlable et représente toujours la base idéologique de l’EI – et qui continuera à exister même si nous arrêtons leur avance en Irak.”

Le général Shaw considère que l’approche gouvernementale vis à vis de l’EIIL est fondamentalement erronée. “On continue de traiter cette question en termes militaires, ce qui, à mon avis, est une incompréhension du problème.” “Mon inquiétude est que nous sommes en train de répéter les erreurs commises en Afghanistan et en Irak, qui consistent à mettre la question militaire au cœur de notre réponse à la menace, sans s’intéresser aux questions politiques ni aux causes. Le danger est une fois de plus que nous traitions le symptôme et pas la cause.”

Le général Shaw dit que l’objectif principal de l’EIIL était de renverser les régimes établis au Moyen-Orient, pas de frapper des objectifs occidentaux. Il se pose la question de savoir si l’assassinat de deux otages britanniques et américains était une justification suffisante pour lancer cette campagne.

“L’EIIL mena une grosse incursion en Irak en juin. L’Occident ne fit rien en dépit de milliers de tués dans la population,” déclare le général Shaw. “Qu’est-ce qui a changé au cours des derniers mois ? Les décapitations d’Occidentaux à la télévision. Et cela nous a conduits à changer soudain de politique et à lancer des attaques aériennes.”

Il pense que l’EIIL pourrait avoir exécuté les otages afin de provoquer une réponse militaire de l’Amérique et du Royaume-Uni qui pourrait être présentée comme un assaut des Chrétiens contre l’Islam. “Quel intérêt éventuel y a-t-il pour l’EIIL de nous entraîner dans cette campagne ?” demande le général Shaw. “Réponse : d’unifier le monde musulman contre le monde chrétien. Nous avons été manœuvrés. Nous avons fait ce qu’ils souhaitaient que nous fassions.”

Cependant l’analyse du général Shaw reste ouverte aux questions. Même s’ils en avaient la volonté, les dirigeants d’Arabie saoudite et du Qatar sont peut-être incapables de mener une lutte idéologique contre l’EIIL. Le roi Abdallah d’Arabie saoudite a 91 ans et n’est actif que sporadiquement. Son successeur désigné, le prince Salman, a 78 ans et est d’ores et déjà considéré comme presque sénile. La direction ossifiée du royaume est probablement destinée à rester paralysée dans un futur prévisible.

Pendant ce temps, au Qatar, le nouvel émir Tamin ben Hamad al Thani n’a que 34 ans dans une région où on respecte l’âge. Que ce dirigeant formé à Harrow et Sandhurst ait l’autorité personnelle pour conduire une contre-révolution idéologique au sein de l’islam est douteux.

Étant donné que l’Arabie saoudite et le Qatar ne peuvent presque certainement pas faire ce que le général Shaw considère comme nécessaire, l’Occident peut n’avoir pas d’autre choix que de mener des actions militaires contre l’EIIL en vue de réduire la menace terroriste, à défaut de l’éliminer.

“J’ai la fâcheuse impression que nous ne faisons qu’empirer la situation. Nous gérons la situation d’une manière que nous ne comprenons pas,” dit le général Shaw. “Je suis opposé au principe d’attaquer sans objectif politique clair.”

Source : The Telegraph, le 04/10/2014

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/le-qatar-et-larabie-saoudite-ont-allume-une-bombe-a-retardement-en-financant-la-diffusion-de-lislam-radical-a-travers-le-monde-par-david-blair/


ENTRAIDE : Communication, Excel, Photos Aix et Paris, Spécialiste SEO et UX, Wikipedia

Monday 12 December 2016 at 06:18

Bonjour

Nous avons des besoins importants et assez urgents pour différents projets

Nous comptons donc vraiment sur vous…

Communication

Nous avons besoin d’une personne avec de très bonnes compétences en communication et en rédaction. Besoins ponctuels ne prenant pas trop de temps.

Excel

Nous avons aussi besoin d’une personne : 1/qui se débrouille assez bien avec Excel (graphiques)  2/ qui se débrouille assez bien en anglais 3/ qui a un peu de temps, pour m’aider pour une étude des élections américaines.

Spécialiste SEO

Nous cherchons quelques conseils d’un spécialiste en référencement SEO

Spécialiste UX

Nous cherchons de l’aide d’un spécialiste en expérience utilisateur UX.

Photos Aix et Paris

Nous cherchons des personnes pouvant réaliser des photos numériques de documents aux archives d’Aix-en-Provence et de Paris.

Wikipédia

Il nous faudrait de l’aide de personnes habitués à participer fréquemment à Wikipédia.

 

=> Contact

Contactez-nous ici en indiquant en objet le sujet sur lequel vous vous proposez…

Merci d’avance ! 🙂

Source: http://www.les-crises.fr/entraide-communication-excel-photos-aix-et-paris/


Revue de presse du 11/12/2016

Monday 12 December 2016 at 01:30

La revue du dimanche, avec en particulier un zoom contrasté sur la façon dont est abordée la crise de l’emploi en France par rapport à d’autres pays, et divers sujets sur l’accaparement (des terres, des richesses, du transport des marchandises, des recherches sur internet). Merci à nos contributeurs.

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-11122016/


« Ce qui a été omis à la mort de Fidel Castro » par Noam Chomsky

Monday 12 December 2016 at 01:03

Source : Investig’Action, Marc de Miramon, Jérôme Skalski, 08-12-2016

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Le linguiste et philosophe Noam Chomsky, figure majeure du paysage intellectuel états-unien, nous a livré ses réflexions exclusives après la mort de Fidel Castro à l’occasion d’une rencontre dans les locaux de « l’Humanité » et de « l’Humanité Dimanche ».

« Les réactions à la mort de Fidel Castro diffèrent selon l’endroit du monde où vous vous trouvez. Par exemple, en Haïti ou en Afrique du Sud, c’était une figure très respectée, une icône, et sa disparition a suscité une grande émotion.

« Aux États-Unis, l’ambiance générale a été résumée par le premier titre du « New York Times », lequel indiquait en substance : « Le dictateur cubain est mort ». Par curiosité, j’ai jeté un oeil aux archives de ce journal pour voir combien de fois ils avaient qualifié le roi d’Arabie saoudite de « dictateur ». Sans surprise, il n’y avait aucune occurrence…

« Il y a également un silence absolu sur le rôle joué par les États-Unis à Cuba, la manière dont Washington a oeuvré pour nuire aux velléités d’indépendance de l’île et à son développement, dès la révolution survenue en janvier 1959. L’administration Eisenhower a tenté de renverser Castro, puis, sous celle de Kennedy, il y a eu l’invasion manquée de la baie des Cochons, suivie d’une campagne terroriste majeure.

« Des centaines, voire des milliers de personnes ont été assassinées avec la complicité de l’administration américaine et une guerre économique d’une sauvagerie extrême a été déclarée contre le régime de Fidel Castro. Cette opération, baptisée opération « Mangouste », a culminé en octobre 1962 et devait aboutir à un soulèvement à Cuba auquel Washington aurait apporté son appui.

« Mais en octobre 1962, Khrouchtchev a installé des missiles à Cuba, sans doute en partie pour contrecarrer l’opération « Mangouste » mais aussi pour compenser l’avantage militaire dont disposait l’armée américaine dans la guerre froide, conséquence du refus par Washington de l’offre de désarmement mutuel émise par Moscou. Ce fut sans doute le moment le plus dangereux de l’histoire de l’humanité.

« Personne ne se demande pourquoi Mandela, à peine libéré de prison, a rendu hommage à Fidel Castro.

« Dès la fin de la crise des missiles, Kennedy a relancé les opérations terroristes contre Cuba ainsi que la guerre économique, ce qui a eu des implications majeures sur les capacités de développement de Cuba.

« Imaginez ce que serait la situation aux États-Unis si, dans la foulée de son indépendance, une superpuissance avait infligé pareil traitement : jamais des institutions démocratiques n’auraient pu y prospérer.

« Tout cela a été omis lors de l’annonce de la mort de Fidel Castro. Autres omissions : pourquoi une personnalité aussi respectée que Nelson Mandela, à peine libérée de prison, a-t-elle rendu hommage à Fidel Castro en le remerciant de son aide pour la libération de son pays du joug de l’apartheid ?

« Pourquoi La Havane a-t-elle envoyé tant de médecins au chevet d’Haïti après le séisme de 2010 ?

« Le rayonnement et l’activisme international de cette petite île ont été stupéfiants, notamment lorsque l’Afrique du Sud a envahi l’Angola avec le soutien des États-Unis. Les soldats cubains y ont combattu les troupes de Pretoria quand les États-Unis faisaient partie des derniers pays au monde à soutenir l’apartheid.

« Sur le plan interne, à Cuba, il y avait certes une combinaison de répression, de violations des droits de l’homme, mais à quels niveaux ces abus étaient-ils liés aux attaques répétées venues de l’extérieur ? Il est difficile d’avoir un jugement clair sur cette question. Il faut également noter que le système de santé à Cuba s’est imposé comme l’un des plus efficaces de la planète, bien supérieur, par exemple, à celui que nous avons aux États-Unis.

« Et concernant les violations des droits de l’homme, ce qui s’y est produit de pire ces quinze dernières années a eu lieu à Guantanamo, dans la partie de l’île occupée par l’armée américaine, qui y a torturé des centaines de personnes dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme ». »

Cette entrevue fait partie d’un dossier de 28 pages paru dans « l’Humanité Dimanche » ( édition du 1er au 14 décembre 2016 ) à l’occasion du décès de Fidel Castro.

Source : Investig’Action, Marc de Miramon, Jérôme Skalski, 08-12-2016

Source: http://www.les-crises.fr/ce-qui-a-ete-omis-a-la-mort-de-fidel-castro-par-noam-chomsky/


Les Sages censurent une mesure anti-fraude fiscale. Scandaleux ?

Monday 12 December 2016 at 00:25

Voici une décision parfaitement scandaleuse du Conseil constitutionnel, qui est bien plus politique que juridique (Lire ici).

En effet, on cherchera longtemps dans la Constitution ce qui pourrait interdire cette mesure, on est en pleine création de droit par cette instance qui n’est soumise à aucun contrôle. La publicité d’un tel reporting est une mesure très importante pour que les citoyens puissent faire pression.

Un exemple, sur le fond. Si d’un côté une multinationale se plaint de devoir publier le détail de ses comptes en France et en Italie disons, il est clair qu’elle dispose de ces informations sur ses concurrents plus petits, nationaux, qui publient bien leur comptes en France pour les Français, et en Italie pour les Italiens… La décision inverse de celle prise par le Conseil constitutionnel peut donc être facilement défendue, et par là-même, face à une absence d’évidente violation de la Constitution, il ne lui revient pas de contredire le législateur élu.

En termes de réforme constitutionnelle, je défens l’idée d’une Cour constitutionnelle : 1/ composée uniquement de spécialistes du droit constitutionnel 2/ désigné par une procédure garantissant l’indépendance des membres 3/ qui ne doit se prononcer que sur des violations “manifestes” de la Constitution afin d’éviter des abus touchant aux libertés publiques, le législateur ayant une légitimité bien supérieure à celle de cette Cour. Elle ne doit pas violenter les mouches en faisant des interprétations hautement discutables…

Source : Le Nouvel Obs, Pascal Riché, 09-12-2016

PHOTO / THOMAS SAMSON / AFP PHOTO / THOMAS SAMSON

PHOTO / THOMAS SAMSON / AFP PHOTO / THOMAS SAMSON

Les Sages considèrent que la publication des comptes pays par pays, prévue par la loi Sapin 2, est contraire à la liberté d’entreprendre. Oxfam et CCFD-Terre Solidaire s’insurgent.

Le Conseil constitutionnel, qui a censuré dans la loi “Sapin 2” une disposition obligeant les multinationales à plus de transparence, a-t-il rendu une décision scandaleuse ? C’est ce qu’affirment des organisations comme Oxfam et CCFD-Terre Solidaire qui, dans un communiqué, parlent de “coup d’arrêt” à la lutte contre la fraude fiscale et de “signal désastreux” alors que la France accueille cette semaine un sommet international sur la transparence (Open Government Partnership).

La disposition visée obligeait les grands groupes à publier leur “reporting fiscal pays par pays” en vue de limiter les risques de manipulations fiscales frauduleuses : les bénéfices et les impôts qu’ils payent partout dans le monde, y compris dans les paradis fiscaux.

Pour le Conseil constitutionnel, cette disposition risque de donner trop d’information à la concurrence et donc de la favoriser. Il a donc, le 8 décembre, estimé qu’elle était “une atteinte disproportionnée à la liberté d’entreprendre”.

Les dix Sages (dont Laurent Fabius, Lionel Jospin, Valéry Giscard d’Estaing, Michel Charasse) n’étaient pas obligés de trancher ainsi : la liberté d’entreprendre, selon sa propre jurisprudence, n’est ni générale, ni absolue. Elle peut être écornée si l’intérêt général l’exige. Ainsi, l’impôt nuit sans doute à la liberté d’entreprendre, mais il n’est pas anticonstitutionnel (dieu merci). De même, les entreprises publient leurs comptes nationaux au registre du commerce, sans qu’on ne considère cela comme une mesure attentatoire à leur liberté.

Une décision qui fragilise Paris

 

Lire la suite : Le Nouvel Obs, Pascal Riché, 09-12-2016

Source: http://www.les-crises.fr/les-sages-censurent-une-mesure-anti-fraude-fiscale-scandaleux/


[Humour] Macron disjoncte…

Sunday 11 December 2016 at 03:33

Allez, un peu d’humour… Les banquiers parlent au Français :


Macron en vrille (12/2016)

revolution

Bien sûr

Anti-système même (Source)…

macron-3

antisysteme

(on voit au passage le degré de connaissance qu’ont les journalistes de la campagne de Trump…)

Source: http://www.les-crises.fr/macron-disjoncte/


[Vidéo] Philippe Pascot dénonce « la mafia des élus » !

Sunday 11 December 2016 at 01:00

Les révélations sur le train de vie des élus sont nombreuses et choquantes, mais il y a pire, puisque certains de ces élus sont des délinquants récidivistes qui se font réélire sans grande difficulté, malgré des casiers judiciaires ultra chargés.

Voici quelques perles : – Le salaire minimum d’un député : 13500 € ! – Temps de travail moyen global : 21% du temps obligatoire. – 1 sénateur peut voter pour 100 sénateurs

Un élu a le droit de cumuler 5 retraites, sans plafonnement !

20 députés ont des salaires de 800.000 € par mois et perçoivent tout de même l’indemnité de député ! –

160 députés se sont payé des villas ou maisons particulières avec l’IRFM.

Un élu cumule actuellement 48 mandats différents !!!

Une députée PS, Sylvie Andrieux, se rend à l’Assemblée avec un bracelet électronique, étant condamnée par la justice. – …

Capture d’écran 2016-04-19 à 04.28.50

Source: http://www.les-crises.fr/philippe-pascot-denonce-la-mafia-des-elus/