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Miscellanées du Vendredi (Berruyer, Delamarche, Sapir, Béchade, Ferroni, ScienceEtonnante, DataGueule)

Friday 21 October 2016 at 00:11

I. Olivier Berruyer

Olivier Berruyer: Faut-il taxer les Youtube, Netflix et cie ?

Lien source

II. Olivier Delamarche

Un grand classique : La minute de Delamarche : Si Hillary applique son programme on aura la guerre

Olivier Delamarche VS Jean-François Robin (1/2): La BCE va-t-elle maintenir en état sa politique de taux bas ? – 17/10

Olivier Delamarche VS Jean-François Robin (2/2): L’élection présidentielle américaine basculera-t-elle l’économie du pays vers une récession ? – 17/10

III. Philippe Béchade

La minute de Béchade: “Ce qui m’inquiète aux Etats-Unis, on sacrifie le moyen et le long terme”

Philippe Béchade VS Alexandre Baradez (1/2): Outre le calendrier politique et la FED, quels facteurs préoccupent les marchés financiers américains ? – 12/10

Philippe Béchade VS Alexandre Baradez (2/2): La BCE est-elle toujours au coeur de la tourmente des marchés européens ? – 12/10

IV. Jacques Sapir

La minute de Sapir : les élections américaines inquiètent les marchés – 18/10

Jacques Sapir VS Cyrille Collet (1/2): Comment expliquer la hausse actuelle des marchés ? – 18/10

Jacques Sapir VS Cyrille Collet (2/2): La nouvelle baisse du yuan depuis quelques semaines doit-elle inquiéter les marchés ? – 18/10

V. Nicole Ferroni

M. Fekl… CETA se demander pourquoi ?

VI. ScienceEtonnante

La gravité quantique à boucles — Science étonnante #33

VII. DataGueule

Volez, volez petits capitaux ! #DATAGUEULE 19


 

Petite sélection de dessins drôles – et/ou de pure propagande…

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Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi.

Source: http://www.les-crises.fr/miscellanees-du-vendredi-berruyer-delamarche-sapir-bechade-ferroni-scienceetonnante-datagueule/


Oups! Une guerre mondiale…

Thursday 20 October 2016 at 01:30

Par Dmitry Orlovorlov-150x150

Depuis la semaine dernière, je reçois des flux réguliers de courriels exigeant de savoir si une guerre nucléaire totale est sur le point d’éclater entre les États-Unis et la Russie. Je regarde la situation se développer plus ou moins attentivement, et j’ai offert mon avis, brièvement, un par un, au grand soulagement de quelques personnes. Je vais maintenant essayer de répandre la joie plus largement. En bref, d’une part, un anéantissement nucléaire tous azimuts reste très peu probable, à moins d’un accident. Mais, d’autre part, un tel accident n’est pas impossible, parce que quand on en vient à la politique étrangère américaine, Oups ! semble être le terme opérationnel.

lightswitchteethL’une des raisons d’être joyeux, c’est que tout plan d’attaque contre la Russie est appelé à s’embourber dans la bureaucratie. Les plans de bataille sont développés par des militaires du rang au sein de l’establishment militaire américain. Ils doivent être approuvés et transmis dans la chaîne de commandement par des personnes de rang supérieur et enfin signés par les dirigeants du Pentagone et leurs complices politiques civils. Ces élites et les politiciens peuvent être délirants, mégalomaniaques et, par inadvertance, suicidaires, mais les militaires du rang qui développent les plans de bataille sont rarement suicidaires. Si un plan particulier n’a aucune chance imaginable de victoire, mais qu’il est tout à fait susceptible de les conduire eux, leurs familles et leurs amis, à être vaporisés dans une explosion nucléaire, il est peu probable qu’ils le recommandent.

Une autre raison d’être joyeux, c’est que la Russie a soigneusement limité les options du Pentagone. Un plan qui, dans l’imagination populaire, pourrait conduire à une guerre tous azimuts avec la Russie serait l’imposition d’une zone d’exclusion aérienne sur la Syrie. Beaucoup de gens passent à coté du fait qu’il est impossible d’imposer une zone d’exclusion aérienne sur un pays ayant un système de défense aérienne suffisamment puissant, comme la Syrie. Dans un premier temps, le système de défense aérien devrait être neutralisé, et la campagne aérienne pour le faire serait très coûteuse et pourrait entraîner des pertes massives d’équipement et de personnel. Mais les Russes ont rendu cette étape nettement plus difficile en introduisant leur système S-300. C’est un  système autonome, mobile, auto-tracté qui peut détruire des objets dans le ciel sur une grande partie de la Syrie, mais aussi au dessus de la Turquie. Il est très difficile de le suivre à la trace, car il peut utiliser des tactiques de «frapper et disparaître», lancer une attaque et se dégager loin dans une direction aléatoire sur un terrain accidenté.

La dernière sur la liste des raisons pour lesquelles la guerre avec la Russie reste peu probable, est qu’il n’y a pas beaucoup de raisons de la commencer, en supposant que les États-Unis se comportent de façon rationnelle. Actuellement, la plus grande raison pour commencer une guerre est que l’armée syrienne est en train de gagner le conflit à Alep. Une fois qu’Alep sera de retour dans les mains du gouvernement et que les djihadistes soutenus par les Américains seront en fuite, la guerre civile syrienne sera en grande partie terminée, et la reconstruction pourra commencer. Ce résultat semble de plus en plus inévitable, et le plan américain de voir un drapeau noir flottant sur Damas est en ruine. Maintenant, étant donné que les Américains sont mauvais perdants, cette ligne de pensée n’est pas certaine, et comme les mauvais perdants peuvent parfois faire des choses aléatoires et auto-destructrices, ce développement peut entraîner une folle aventure pour sauver leur mission de cinq ans pour renverser Assad. Oui, il existe des preuves que les Américains sont des mauvais perdants : il suffit de regarder l’embargo commercial d’un demi-siècle qu’ils ont maintenu contre Cuba. Mais ces raisins verts sont en train de les amener à prendre un retard suicidaire.

La raison la plus commune qui laisse penser aux gens que la guerre avec la Russie est probable, voire inévitable, se résume à l’expression «hystérie anti-russe». En effet, si vous prenez la peine de prêter attention à la presse grand public aux États-Unis (ce que je fais rarement), vous pouvez remarquer que les bruits hystériques commencent à dominer l’odeur habituelle de la désinformation. Mais pour moi, il semble que l’hystérie anti-russe est un effet de bord de l’hystérie anti-Trump. La presse officielle est toute derrière Clinton, vous voyez, et la stratégie de Clinton, aussi pathétique qu’elle soit, est de prétendre que Trump court pour Poutine, de sorte que la stratégie consiste à diaboliser Poutine, en espérant que cette diabolisation déteindra aussi sur Trump. Cela ne fonctionne pas ; les récents sondages d’opinion aux États-Unis montrent que Poutine est plus populaire que Clinton et Trump. Ceci souligne parfaitement le problème réel aux États-Unis : dans les mots immortels de l’inimitable Vladimir Jirinovski, leader du Parti libéral-démocrate de Russie, Clinton n’est même pas qualifiée pour gérer un établissement de bains publics, tandis que Trump a encore moins d’expérience de leadership national qu’elle. D’autre part, l’expérience de leadership national de Clinton a été, comme Trump le dirait, «une catastrophe». Trump pourrait donc faire beaucoup mieux que Clinton, en déléguant toutes les responsabilités présidentielles à un buisson particulièrement bien taillé de la roseraie de la Maison Blanche.

Pour résumer, les raisons pour lesquelles la guerre avec la Russie est peu probable sont :

  1. Les experts militaires des États-Unis ne sont pas suicidaires.
  2. Il n’y a pas de stratégie militaire qu’ils puissent poursuivre.
  3. Il n’y a aucune raison impérieuse pour les États-Unis d’aller en guerre contre la Russie.
  4. La Russie n’est pas l’ennemi ; c’est Alzheimer qui l’est.

Mais la crainte qu’une guerre avec la Russie puisse éclater par accident demeure. Vous voyez, quand on parle de politique étrangère américaine, le mot d’ordre semble être «Oups !».

Rembobinons un court instant notre mémoire. Les Américains ont contrecarré avec succès les efforts soviétiques en Afghanistan, en armant et en formant des extrémistes musulmans (à l’époque appelés moudjahidines ou combattants de la liberté). C’est le seul exemple où le «terrorisme par procuration» américain a bien fonctionné. Inventé pour cette occasion par Zbigniew Brzezinski et Jimmy Carter, c’était un plan pour détruire l’Afghanistan afin de le sauver, et effectivement l’opération a été un succès, mais seulement dans la mesure où l’Afghanistan a été détruit. Depuis lors, cette tactique a échoué à chaque fois à tous les niveaux, mais cela n’a pas empêché les Américains de continuer à essayer de l’utiliser.

Ils l’ont essayé en Tchétchénie, en finançant et en armant les séparatistes tchétchènes, mais la Russie a prévalu, et la Tchétchénie est maintenant une région paisible de la Fédération de Russie. Et, bien sûr, ils ont essayé en Syrie depuis ces cinq dernières années, avec des résultats tout aussi médiocres. Si la Syrie suit le modèle tchétchène, dans une autre décennie, elle sera une république laïque unifiée, avec des élections libres et démocratiques, reconstruite avec l’aide russe et chinoise et Alep peut espérer un horizon brillant pour rivaliser avec Grozny, reconstruite en Tchétchénie. Pendant ce temps, les Américains continueront sans doute d’essayer d’utiliser le «terrorisme par procuration» ailleurs.

On pourrait penser qu’après leur échec à soutenir les «combattants de la liberté» en Tchétchénie, les stratèges américains auraient intériorisé une leçon simple :  le «terrorisme par procuration» ne fonctionne pas. Mais ils ne semblent presque jamais apprendre de leurs erreurs. Au lieu de cela, ils ont constamment doublé le niveau d’échec de cette tactique défaillante. Tout en utilisant des terroristes pour contrecarrer les Soviétiques en Afghanistan, ils ont créé accidentellement les talibans ; puis ils ont envahi l’Afghanistan et se sont battus contre ces talibans pendant les 15 dernières années, avec de moins en moins de succès au fil du temps. […]

Il n’y avait pas de terroristes en Irak à l’époque, mais les Américains ont rapidement remédié à ce problème. D’abord, ils ont dissout l’armée irakienne, enfermé plusieurs de ses officiers supérieurs, et ont tenté de former une nouvelle armée irakienne, qu’ils ont fortuitement appelée NIC, pour «New Iraqi Corps», parfaitement inconscients que «nic» veut dire «fuck» dans l’argot local. Pendant ce temps, les officiers irakiens qu’ils ont emprisonnés ont eu amplement l’occasion, tout en pourrissant dans leur geôle, de créer des réseaux et de se creuser les méninges. Après leur libération, ils ont fondé ISIS, qui a ensuite mis le grappin sur une grande partie de l’Irak, puis sur la Syrie… Je pourrais continuer et débiter des listes de détails sur les aventures de l’Amérique dans le terrorisme sans fin ; le fait est que tout cela n’est qu’une guirlande d’erreurs, et le terme pour qualifier ce fonctionnement semble être «Oups !».

Les Américains sont maintenant sans leadership national (ni Obama, ni Clinton, ni Trump ne sont qualifiés), sans un plan (un Plan B pour la Syrie, c’est pas de plan du tout), et soigneusement contenus et contrecarrés par d’autres nations, qui se rendent compte que même dans leur sénescence et leur décrépitude, les États-Unis restent dangereux. En réponse, les États-Unis vont sans aucun doute continuer à provoquer des méfaits mineurs dans le monde entier, en continuant à essayer de faire usage du «terrorisme par procuration», tout en se blessant et en prétendant que tout cela, c’est la faute des terroristes afin d’être en mesure de jouer régulièrement les victimes. Ces efforts sont susceptibles d’être aussi autodestructeurs que les précédents, mais certains d’entre eux peuvent accidentellement leur échapper des mains et déclencher un conflit plus large.

Donc je me sens assez confiant pour conclure que la plus grande cause possible restante pour une grande guerre entre les États-Unis et la Russie est encore un autre «Oups !» américain. Cependant, les diplomates russes, leurs experts en politique étrangère et leurs militaires sont des professionnels, et sont décidés à prévenir un tel accident. Ils restent impliqués dans les négociations avec la partie américaine sur plusieurs niveaux, en gardant les voies de communication ouvertes. Bien que certaines personnes aient la fausse impression que les USA ont, en quelque sorte, rompu les relations diplomatiques avec la Russie, ce qui est en fait arrivé, c’est que les États-Unis ont suspendu les négociations bilatérales avec la Russie sur la Syrie, tandis que les efforts multilatéraux se poursuivent.

Mais les Américains ne devraient pas se méprendre sur le fait que les Russes restent indéfiniment accommodants. Récemment, les Russes ont mis les Américains sur le bûcher après leur bombardement «accidentel» des troupes syriennes à Deir-ez-Zor, clairement coordonné avec ISIS, qui a lancé une attaque immédiatement après le raid aérien. Cet incident, qui était une violation flagrante de l’accord de cessez-le feu, a incité les Russes à étiqueter les Américains avec un mot russe particulièrement blessant : «недоговороспособные» − incapables d’honorer un accord. Certains observateurs pensaient que le fiasco de Deir-ez-Zor signalait que l’administration Obama ne contrôlait plus le Pentagone, qui court maintenant comme un poulet sans tête autour de la basse-cour. Cette impression a été renforcée lorsque les Américains, ou leurs mandataires terroristes, ont bombardé un convoi humanitaire et ont tenté d’en rejeter la faute sur les Russes.

Les Russes ont également annulé un accord, le seul traité de réduction des armes qu’Obama a réussi à négocier au cours de ses huit ans de mandat pour se débarrasser de l’excès de plutonium, en raison de l’échec américain à en brûler leur part dans un réacteur à neutrons rapides qu’ils avaient convenu de construire à cet effet à Savannah River en Géorgie. Les surgénérateurs sont difficiles à concevoir, et la plupart des nations nucléaires ont échoué à en construire et à les exploiter. Ils n’ont aucun sens économique et, comme les réacteurs basés sur la fusion, ils resteront à jamais une «source d’énergie du futur». Pourtant, les Américains ont signé un engagement pour en construire et en exploiter un.

Les Américains ont accepté leur punition avec à peine un gémissement entendu dans la presse nationale, probablement trop occupée à être hystérique. Peut-être que ce sont des moyens inefficaces de les insulter. Pourtant, je préfère prendre cela comme un signe d’espoir que le patient reste au moins un peu rationnel.

En ce qui concerne le méchant problème médical de l’hystérie anti-russe… Je suis sûr que certains psychologues et psychiatres russes hautement qualifiés seront là pour aider aussi.

Dmitry Orlov

Source : LSF, Dmitry Orlov, 11-10-2016


Source: http://www.les-crises.fr/oups-une-guerre-mondiale-par-dmitry-orlov/


Revue de presse du 20/10/2016

Thursday 20 October 2016 at 00:01

La revue du milieu de la semaine de nouveau principalement constituée d’articles collectés en fin d’été. Bonne lecture.

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-20102016/


Tiens, on a coupé la connexion internet d’Assange…

Thursday 20 October 2016 at 00:00

Tiens, Assange n’a plus Internet à l’ambassade d’Équateur (dont on saluera le courage dans l’aide apportée à Assange, bien peu de pays peuvent en dire autant). Par chance, il n’est pas seul… 🙂

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Pas cool son logeur…

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Mais pourquoi a-t-il fait ça ?

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C’est confirmé :

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Rions un peu :

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Ben oui, on ne va quand même pas dire la vérité sur Clinton (je recommande la série des Podesta Emails, c’est effarant, et nos médias n’en parlent presque pas…)

Donc :

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Quelque chose me dit que si Wikileaks avait sorti les emails de Trump, on oui aurait offert la Fibre avec la 5G… Non ?

Source: http://www.les-crises.fr/tiens-on-a-coupe-la-connexion-internet-dassange/


+++ “Nous vous détruirons !” : Les terrifiantes menaces du chef d’état-major des USA à la Russie et à la Chine

Wednesday 19 October 2016 at 01:28

Le 4 octobre, le mark-2Général Mark Milley, chef d’état-major de l’Armée américaine, a parlé sans langue de bois – et ça ne va pas vous plaire…

Et encore moins aux destinataires de ces menaces à peine voilées – la Russie et la Chine – si elles ne rentrent pas dans le rang…

Écoutez, puis relisez attentivement, c’est notre avenir qui est dessiné là.

Ami jeune, bon courage…

mark-milley

“La guerre entre grands États est pratiquement certaine, elle sera hautement mortelle”

(Version complète du discours ici – et version originale sans sous-titres là)

“Voilà votre armée : 187 000 soldats, actuellement déployés dans 140 pays. […]

La volonté stratégique de notre nation, les États-Unis, est remise en cause et nos alliances sont testées. […]

Mais je veux être clair ; je veux être sans ambiguïté. Je veux être clair avec ceux qui tentent de s’opposer aux États-Unis. Je veux être clair avec ceux qui veulent nous faire du mal. Je veux être clair avec ceux, qui, à travers le monde, veulent détruire notre mode de vie, nos alliés, nos amis. Avec l’armée des États-Unis – en dépit de tous nos défis, en dépit de notre tempo opérationnel, en dépit de tout ce que nous avons fait -, nous allons vous stopper et nous allons vous battre plus durement que vous ne l’avez jamais été auparavant. Ne vous méprenez pas à ce sujet.

Ne vous y trompez pas ! Et l’armée des États-Unis… [Applaudissements] Et l’armée des États-Unis est la force de combat décisive de l’Amérique. Et quand la direction politique des États-Unis décide de déployer son armée, quand nous arrivons sur votre pelouse, vous comprenez que le jeu est réel et vous soupesez pour de bon les enjeux. Et l’autre chose que vous comprenez, c’est que vous allez perdre ; vous perdrez face à l’armée américaine, ne faites aucune erreur à ce sujet !

Nous possédons et nous conserverons à l’avenir, la capacité de nous déployer rapidement et nous détruirons n’importe quel ennemi, n’importe où, n’importe quand.

Je suis donc ici aujourd’hui, et je mets en garde les ennemis de l’Amérique qui doutent ou méconnaissent nos capacités. De nombreux ennemis ont largement sous-estimé les États-Unis et son peuple dans le passé ; ils ont sous-estimé notre détermination nationale ; ils ont sous-estimé nos capacités, nos compétences, notre puissance de combat et tous ont fait un choix fatal qui s’est terminé par leur transfert dans les poubelles de l’Histoire. Il en sera de même de tout ennemi qui fera cette erreur, aujourd’hui ou demain.

Mais alors que nous sommes maintenant prêts, et que nous le resterons à l’avenir, nous sommes confrontés à des choix stratégiques très difficiles, nous sommes de plus en plus contestés par des adversaires potentiels très compétents qui agissent clairement en s’opposant à nos intérêts. Notre but est de dissuader de faire la guerre, mais si la dissuasion échoue, nous, en tant qu’armée, nous, en tant que nation, devons être prêts à nous battre ! […]

D’autres pays, Russie, Iran, Chine et Corée du Nord ont appris de nous Ils ont regardé avec attention comment nous nous sommes battus en 1991 et 2003. Ils ont étudié notre doctrine, nos tactiques, nos équipements, notre organisation, notre entraînement et nos dirigeants.

Et en retour, ils ont révisé leurs propres doctrines et ils modernisent rapidement leurs armées aujourd’hui pour déjouer nos forces, dans l’espoir d’arriver à nous vaincre un jour

Récemment, un haut responsable russe, l’ambassadeur au Royaume-Uni, Alexander Yakovenko a dit, je cite : “L’ordre mondial actuel subit un bouleversement fondamental avec la Crimée, l’Ukraine et le Brexit”
il a ensuite appelé au démantèlement de l’OTAN et de l’Union européenne puis il a dit, je cite : “La Russie peut mener une guerre conventionnelle en Europe et la gagner La Russie est le seul pays qui restera pour toujours indispensable, alors qu’on peut se passer des autres pays, et cela inclut les USA. Nous sommes désormais dans la phase finale.” Fin de la citation. [NdT : déclaration très étonnante, non retrouvée malgré de longues recherches]

Il a déclaré ceci il y a à peine 30 jours. Menaces, arrogance, bravades ? Que veut-il dire par là ? Y croit-il vraiment ? Et plus important, les dirigeants au Kremlin croient-ils ceci ?

Eh bien l’Histoire nous apprend à être prudents. Il est toujours sage de croire les déclarations publiques des dirigeants étrangers, alors que la plupart des nations tendent à camoufler leurs intentions stratégiques. […]

Malheureusement, je pense qu’il est très peu probable que la guerre entre les États-nations reste reléguée aux livres d’Histoire. Parce qu’il n’y a pas d’autorité supérieure et parce que la sécurité est l’intérêt fondamental de chaque État, le conflit entre les États-nations est pratiquement certain à plus ou moins long terme. […]

Et aujourd’hui, aujourd’hui, nous sommes au milieu d’un autre changement géopolitique majeur. Après la chute du mur de Berlin, les États-Unis détenaient sans conteste le pouvoir mondial politique, économique et militaire ; nous vivions ce que certains ont appelé un moment unipolaire, qui est en train de changer, et de changer rapidement.

Les États-Unis sont confrontés à un important défi en Europe, en Asie et au Moyen-Orient. En Europe, nous voyons une Russie revancharde, qui a modernisé son armée et mène une politique étrangère agressive en Géorgie, Crimée, Ukraine et ailleurs. En Asie, nous sommes dans la troisième décennie du plus grand changement économique mondial des cinq derniers siècles, avec le centre de gravité économique mondial qui se déplace de l’Atlantique Nord au Pacifique Nord. Cela découle d’une Chine en croissance rapide, qui est une grande puissance à la politique étrangère révisionniste, soutenue par une armée de plus en plus forte. […]

Et nous avons appris de l’Histoire que les systèmes internationaux unipolaires et bipolaires ont tendance à être très stables, mais nous savons aussi que les systèmes multipolaires sont intrinsèquement sujets à la compétition, la confrontation, l’instabilité et à des guerres entre États. Nous entrons dans cet avenir multipolaire, et en fait, nous y sommes probablement depuis quelques années… […]

L’instabilité imprévisible est la nouvelle norme. Nous devons gérer le plus haut taux d’instabilité depuis au moins 1992. La Russie se voit elle-même en confrontation directe avec l’Occident ; la Chine poursuit son programme d’une vigoureuse modernisation militaire directement destinée à se hisser à notre niveau, avec des exercices de formation sans précédent par leur étendue, ampleur et complexité. […]

Le domaine [des technologies de l’information] connait des changements vraiment dramatiques, avec des implications militaires très importantes. D’inquiétantes cyber-capacités sont en cours d’élaboration en ce moment même et utilisées par de grands États-nations ; et il est désormais tout à fait possible d’infliger des dégâts considérables à l’économie ou à l’armée de pays adverses uniquement en utilisant des outils informatiques. Nous constatons désormais ceci dans notre vie quotidienne, avec les hackers, la cybercriminalité, les imposteurs, etc. Mais tout ceci n’est qu’une nuisance relativement mineure par rapport aux ressources dont dispose un État-nation avancé, comme la Russie, la Chine ou même la Corée du Nord et l’Iran. […]

La structure et l’organisation de notre armée, tant au niveau institutionnel qu’opérationnel, doivent changer radicalement, et nous devons être ouverts à ce changement. Nous menons actuellement une importante campagne d’étude afin de comprendre ces changements, et je peux vous dire que nous devons les comprendre très vite et qu’il vaut mieux pour nous abattre nos vaches sacrées nous-mêmes plutôt que de perdre une guerre parce que nous sommes trop sclérosés pour penser l’impensable. […]

À ce stade, nous pouvons développer quelques points que nous avons appris au cours de l’étude que nous avons menée intensément cette année sur la guerre future de haute intensité entre des États-nations de grande puissance. Et le premier est, sans surprise, qu’elle sera hautement mortelle, très hautement mortelle, contrairement à tout ce que notre armée a connu au moins depuis la Seconde Guerre mondiale.

En outre, le champ de bataille sera hautement complexe et presque certainement dans des zones urbaines denses et contre un ennemi insaisissable, obscur, qui combine la guérilla terroriste avec des actions conventionnelles, au sein de larges populations civiles. […]

Donc, en résumé, les 25 prochaines années ne vont pas être comme le 10 dernières, ni même comme les 25 dernières. Les défis qui s’accumulent et auxquels nous sommes confrontés, tout comme le caractère de la guerre en pleine mutation, ne ressemblent à rien que nos forces actuelles aient jamais connu en intensité et mortalité. […]

Un très grand historien [NdT. Victor Davis Hanson] a récemment écrit qu’il constatait une augmentation du nationalisme, des courses à l’armement régionales, des revendications territoriales non résolues, des conflits sectaires interminables, et un retour à l’équilibre des puissances politiques du 18e siècle avec des sphères d’influence. Il a alors indiqué qu’il y avait actuellement une légère brise dans l’air, mais qu’elle pouvait se transformer en une tempête. Et il a conclu à la fin de son papier qu’une forte averse était sur le point de s’abattre sur nous…”

mark-2Général Mark Milley, 4 octobre 2016

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Bonus :

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Bases américaines :

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Bases russes :

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Bilan :

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Source: http://www.les-crises.fr/nous-vous-detruirons-les-terrifiantes-menaces-du-chef-detat-major-des-usa-a-la-russie-et-a-la-chine/


3e Guerre Mondiale – Tout va bien !

Wednesday 19 October 2016 at 01:22

Bon, il ne faut pas trop s’affoler (certains sites adorent ça, faire peur aux gens…), mais il convient de rester… très vigilants…

On est bien sûr à ce stade dans des rodomontades, on montre ses muscles, on approfondit son bluff… MAIS on n’est jamais à l’abri d’un dérapage.

Toutes les guerres commencent généralement comme ça – en 1914 c’est parti de l’assassinant d’un archiduc autrichien… Après, tout dépend du degré de crétinisme des dirigeants et des journalistes– et là, il faut bien avouer qu’on n’a probablement jamais fait pire comme conjonction.

Un exemple très important pour moi : l’idée de faire juger la Russie pour “Crimes de guerre”, pour des raisons risibles à ce stade (avec tout le respect dû aux pauvres victimes).

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C’est un délire avec guère de précédents, la Russie n’a pas demandé ça pour l’Irak ou la Libye, et elle aurait beaucoup à dire sur la complicité de l’Occident avec les décapiteurs modérés en Syrie.

Et je pense très bien voir pourquoi ils font ça – car je l’ai observé en tête à tête à de multiples reprises : ils le font car ils sont pour eux dans un monde virtuel, le Twitter-World, où on fait de la com’ en permanence. Où tout est théâtre. Où on se traite de tous les noms devant les caméras de l’Assemblée, avant de faire un bon gueuleton le soir en rigolant.

Regardez ici par exemple, on a un aveu de Kerry : “I noticed the list of threats that President Obama allowed himself to say even back during his speech in the UN General Assembly… While talking with John Kerry a while ago, I asked him what this meant. He said: ‘Don’t pay any attention,’” Lavrov said during a meeting in the lower house of parliament.

=> Quand Obama vous traite publiquement comme de la bouse, “n’y prêtez pas attention“, c’est un sketch, ça amusera les Américains, ça n’a aucune importance, c’est du chiqué…

Mais le problème est que tout ça est public (et de plus en plus, avec les technologies de l’information), et que si, à l’évidence, on peut humilier publiquement sans aucun problème François Hollande matin et soir, des Russes ou des Chinois ne fonctionnent pas comme ça. Ils fonctionnent comme on fonctionnait chez nous il y a plusieurs décennies, à une époque où les dirigeants avaient le sens de l’Honneur et de la Dignité…

Car c’est encore une promesse de Hollande non tenue : non, il n’est clairement pas “normal” (Source) :

sociopathe

Et il a hélas raison Macron, ça se voit bien (on reviendra bientôt sur cette problématique des déséquilibres psychiques des dirigeants).

Car oui, un type “normal” ne dit pas ça (Source) :

Et je ne parle même pas des “journalistes” hurlant comme des chiens enragés pour inciter la population à la haine…

Tout ça, rappelons-le, car un type pas forcément super sympa, mais qui nous ne veut pas le moindre mal (et qu’on a invité à Paris un 14 Juillet) risque de gagner sur des djihadistes qui veulent nous tuer… #ToutRouleBien

Donc dans ce contexte, il faut rester TRÈS vigilant – d’où ces nombreux articles aujourd’hui pour marquer le coup…

Je conclurai par une phrase que m’a dite un jour Emmanuel Todd :

“La force des Russes ou des Chinois, c’est qu’ils n’ont pas oublié, eux, que l’Histoire, ça peut être grave…”

P.S. : tristesse, j’ai inauguré sur le blog le Tag #Paix aujourd’hui…

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Le ministre des Affaires étrangères allemand : “Le danger d’une confrontation militaire est considérable…”

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L’ambassadeur russe à l’ONU : “les pires tensions depuis 1972…”

1973

L’ambassadeur russe aux États-Unis :

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poutine-sur-france-cul

danger

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Source: http://www.les-crises.fr/3e-gm-tout-va-bien/


Et pendant ce temps là, nos crétins de médias se moquent, et arrosent le pays d’essence…

Wednesday 19 October 2016 at 01:15

Qu’est-ce qu’ils sont contents nos médias dès qu’ils peuvent pointer les conneries (souvent bien réelles) des médias russes – ça semble quasi orgasmique… (Source et Source)

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C’est bien connu, il n’y a jamais de conneries dans les nôtres qui sont probablement “les meilleurs de la Planète”…

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Alors oui, les médias russes en font beaucoup sur la “3e guerre mondiale” mais :

et sauf erreur, il n’y a pas que les médias russes…

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Petit bonus, une citation d’Assad – comme quoi il ne dit pas que des bêtises.. :

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On finira par ces morceaux de bravoure sur la radio de la “Culture” (tiens, si on faisait un débat entre 3 russophobes ?)
2/4 Source

1/4  Source

Grand jeu concours : qui indiquera ne commentaire le pire propos de la triplette Arjakovsky / Vaissié / et surtout Schmitt

Allez, pour finir, on écoutera ici Hubert Védrine sur France Inter – ça fait du bien un vrai professionnel des relations internationales…

Car en ces temps troublés et dangereux, on a plus besoin de pacificateurs intelligents et raisonnables, que de pyromanes haineux…

Source: http://www.les-crises.fr/et-pendant-ce-temps-la-nos-cretins-de-medias-se-moquent-et-arrosent-le-pays-d-essence/


Gorbatchev : « Le monde s’approche de la ligne rouge »

Wednesday 19 October 2016 at 00:59

Source : Russia Beyond The Headlines, Alexeï Timofeïtchev11/10/2016

Le dernier dirigeant de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev estime que le monde a récemment atteint un point dangereux et appelle la Russie et les États-Unis à reprendre le dialogue. Gorbatchev a tenu ces propos dans une interview à l’agence RIA Novosti, publiée à l’occasion du 30e anniversaire du sommet des dirigeants soviétique et américain à Reykjavik – l’une des premières rencontres à avoir lancé le processus de réduction du potentiel nucléaire entre les deux puissances. RBTH publie les principales thèses de l’entretien.

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Sur la préparation de la réunion Reykjavik

La situation était alors difficile, contradictoire et globalement inquiétante. […] L’ambiance générale était alarmante : les navires américains cherchaient à « s’installer » dans nos eaux territoriales, les États-Unis réalisaient des essais nucléaires, provoquaient des scandales d’espionnage, etc. […] Je pensais qu’il ne fallait pas laisser les négociations se transformer en écran de fumée sans aucune avancée sérieuse, d’autant que la course aux armements nucléaires battait son plein. Aussi, j’ai proposé une rencontre avec le président américain pour faire avancer les négociations. Une fois que nous avons convenu d’une rencontre, nous avons lancé la préparation. Nous devions arriver Reykjavik avec des propositions constructives.

La proposition de Moscou

Nous avons d’accord  proposé un schéma clair et précis : réduire tous les éléments de la triade des armements stratégiques de 50%. Nous étions notamment prêts à accepter une réduction de 50% des missiles terrestres lourds et une suppression complète des missiles de portée courte et intermédiaire. Par ailleurs, nous avions une position ferme : il fallait éviter le déclenchement d’une course aux armements dans l’espace et dans le domaine de la défense antimissile.

Réaction des États-Unis et résultats de la rencontre

Le président [Ronald Reagan] était quelque peu déconcerté. […] Le président voulait poursuivre le programme IDS [Initiative de défense stratégique, qui impliquait le déploiement d’armements dans l’espace] et, qui plus est, obtenir notre accord pour le déploiement d’un système de défense antimissile global. Je ne pouvais l’accepter.

[…] Premièrement, nous sommes parvenus à trouver un accord sur de nombreuses questions. Deuxièmement, nous avons parlé de l’avenir, de la perspective d’un monde sans armes nucléaires.

J’appréciais le fait que, dans nos discussions, le président Reagan parle résolument et, je pense, sincèrement de la nécessité de libérer le monde des armes de destruction massive, de tous types d’armes nucléaires. Nous avons trouvé un terrain d’entente.

Ce qu’il faut faire maintenant

Oui, les relations entre la Russie et les États-Unis sont parcourues par des tensions, elles se sont détériorées. Il y a eu un effondrement de la confiance mutuelle. J’ai exprimé mon avis à maintes reprises : il faut reprendre les négociations sur l’ensemble des questions, sans se limiter aux dossiers régionaux. Et surtout, il faut reprendre les discussions sur le problème nucléaire.

[…] Je pense que le monde a atteint une limite dangereuse. Je ne voudrais pas proposer de recettes concrètes, mais je voudrais dire ceci : il faut s’arrêter. Il faut reprendre le dialogue. Sa suspension a été la plus grave erreur. Il faut revenir aux principales priorités : la réduction des armements nucléaires, la lutte contre le terrorisme, la prévention des catastrophes écologiques. Face à ces défis, tout le reste passe au second plan.

Un monde sans nucléaire n’est pas une utopie

Certes, dans les conditions actuelles, il est difficile de parler d’un monde sans armes nucléaires. Il faut le reconnaître honnêtement. Mais il ne faut pas oublier : tant que les armes nucléaires existent, le risque de leur utilisation existe aussi. Notamment, par accident, par défaillance technique ou par la mauvaise volonté humaine – celle d’un fou ou d’un terroriste. On peut aisément imaginer les conséquences. Par ailleurs, l’accord sur la non-prolifération des armes nucléaires oblige nos pays à mener desnégociations sur leur réduction, et ce jusqu’à leur élimination complète. Ainsi, l’objectif d’un monde sans armes nucléaires n’est pas une utopie, mais un impératif. Cependant, il ne peut être atteint que dans un contexte de démilitarisation de la politique et des relations internationales.

Source : Russia Beyond The Headlines, Alexeï Timofeïtchev11/10/2016

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Source: http://www.les-crises.fr/gorbatchev-le-monde-sapproche-de-la-ligne-rouge/


Les missiles balistiques russes Iskander sont de retour à Kaliningrad

Wednesday 19 October 2016 at 00:30

Tout va bien…

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Source : Opex360, 9/10/2016

La Lituanie a indiqué, le 8 octobre, que les forces russes prévoient de déployer dans l’enclave de Kaliningrad, coincée entre ce pays balte et la Pologne [deux membres de l’Union européenne et de l’Otan, ndlr], des missiles balistiques Iskander (code Otan : SS-26 Stone), d’une portée pouvant atteindre les 500 km.

« La Russie mène actuellement des exercices militaires à Kaliningrad et leur scénario prévoit le déploiement de systèmes de missiles Iskander et la possibilité de les utiliser », a en effet déclaré, rapporte l’AFP, Linas Linkevicius, le ministre lituanien des Affaires étrangères.

« Ces missiles, qui peuvent emporter des têtes nucléaires, sont en mesure d’atteindre Berlin depuis l’enclave russe frontalière de la Pologne et la Lituanie », a ajouté le chef de la diplomatie lituanienne. Ces Iskander – dont le type n’a toutefois pas été précisé – serait aussi susceptibles de menacer l’île suédoise de Götland, dont la position géographique lui donne une importance stratégique.

Pour M. Linkevicius, ce déploiement de missiles Iskander vise à obtenir des concessions des Occidentaux sur la Syrie et l’Ukraine. Plus tard, son ministère a publié un communiqué dans lequel il a souligné que « de telles actions représentent une possible violation du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaires. »

L’arrivée des Iskander a été confirmée par le ministère russe de la Défense, lequel a fait valoir, dans un communiqué, que ce déploiement fait partie « des entraînements des forces russes qui perfectionnent leur niveau tout au long de l’année dans différentes parties de Russie » et que « la région de Kaliningrad n’est pas une exception. »

« Des contingents des Forces de missile ont été envoyés à plusieurs reprises vers la région de Kaliningrad et continueront d’y être envoyés dans le cadre d’un plan d’entraînement des forces armées russes », a expliqué le général Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense. Des Iskander avaient été effectivement déployés dans cette enclave en 2014 et 2015. Et cela ne fit que renforcer l’inquiétude des pays baltes et de la Pologne sur les intentions de leur grand voisin au point de demander – et d’obtenir – un renforcement du flanc oriental de l’Otan.

Pour Judy Dempsey, une chercheuse associée non-résidente à Carnegie Europe interrogée par l’AFP, les « tensions autour d’Iskander, qui ont lieu depuis sept ans, sont un moyen éprouvé de faire pression sur l’Occident. Les derniers événements à Kaliningrad ont pour l’objectif d’intimider les pays baltes et la Pologne. » Et d’ajouter : « Ils font monter la tension dans la région pour faire diminuer la confiance, ce qui a un impact négatif sur la sécurité dans la région. »

Source : Opex360, 9/10/2016

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Source: http://www.les-crises.fr/les-missiles-balistiques-russes-iskander-sont-de-retour-a-kaliningrad/


Poutine suspend un accord de recyclage de plutonium avec Washington, par RFI

Wednesday 19 October 2016 at 00:01

Adieu le désarmement nucléaire…

Ce que les médias disent que les Russes ont dit…

Russie : Poutine suspend un accord de recyclage de plutonium avec Washington

plutonium

Le Kremlin a décidé de suspendre ce lundi 3 octobre un accord avec les États-Unis sur le recyclage de plutonium. Cet accord signé en 2010 devait entrer en vigueur en 2018. Ils concernaient le plutonium issu des ogives nucléaires.

Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne

C’est Vladimir Poutine lui-même qui avait signé l’accord avec Bill Clinton en l’an 2000. Il s’agissait de recycler le plutonium des immenses stocks d’ogives nucléaires hérités de la guerre froide.

Cet accord, complété par un protocole signé en 2010, prévoyait que chaque camp recycle 34 tonnes de plutonium, pour en faire du combustible à oxydes mixtes, autrement dit du Mox, utilisable dans les centrales nucléaires. L’accord devait entrer en application en 2018. D’ici là, les deux pays devaient construire des centrales capables d’utiliser le MOX.

Aujourd’hui, les Russes estiment que les États-Unis n’ont pas rempli leurs obligations, alors que Moscou, selon le porte-parole du Kremlin, a mis en fonction un réacteur en mesure de brûler le MOX.

Vladimir Poutine a justifié cette décision par « les actions inamicales des États-Unis à l’égard de la Russie et leur incapacité à respecter leurs obligations ». Les analystes relativisent la portée de la décision russe, car cet accord n’a jamais été mis en application. Mais il témoigne de la dégradation des relations entre Moscou et Washington.

Source : RFI, 03/10/2016

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Ce que les Russes ont exactement dit… :

Le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov commente la publication du décret présidentiel de suspension de l’accord russo-américain de gestion et de traitement du plutonium

03/10/2016

Le président de la Fédération de Russie a émis l’ordre de suspendre l’exécution de l’accord russo-américain de gestion et de traitement du plutonium, signé en l’an 2000 par la Fédération de Russie.

Je voudrais souligner que ceci est une mesure de dernier recours. Nous avons considéré que l’accord était une étape importante vers un désarmement nucléaire. Malheureusement, les États-Unis ont récemment pris plusieurs mesures hostiles à l’égard de la Russie. Plus précisément, Washington a introduit des sanctions, entre autres économiques, à grande échelle contre la Russie, basées sur des accusations non fondées. L’infrastructure militaire de l’OTAN est en pleine expansion, avec un nombre croissant de troupes américaines stationnées à proximité des frontières russes. Les États-Unis et leurs alliés discutent ouvertement et franchement de la transition vers une politique de restriction des relations avec la Russie. Ils menacent même des villes russes d’attaques terroristes.

Toutes ces mesures prises par Washington conduisent à un changement majeur dans la stabilité stratégique, et restreignent de plus en plus les perspectives de coopération en matière de réduction bilatérale de l’arsenal nucléaire.

Notre décision est un signal pour dire à Washington qu’il ne peut pas utiliser le langage de la force, des sanctions et des ultimatums avec la Russie, tout en continuant à coopérer avec notre pays uniquement quand c’est profitable aux États-Unis.

Du point de vue du droit international, cette étape est le résultat d’un changement fondamental des conditions par rapport à celles qui prévalaient quand l’accord, en vertu de la Convention de Vienne de 1969 sur le Droit des Traités, a été signé.

Un autre facteur s’ajoute à la situation de l’accord d’élimination du plutonium. Les États-Unis ont, unilatéralement, commencé à modifier la stratégie de traitement convenue pour son plutonium, en invoquant la nécessité de gagner du temps et des ressources. La stratégie choisie par les États-Unis ne garantit pas l’élimination irréversible, ce qui permet à Washington de préserver sa capacité à se rétracter. Les États-Unis ont fait ce changement quand, de notre côté, la construction des équipements plutôt onéreux d’élimination du plutonium était presque terminée.

Je voudrais souligner que la Russie ne remet pas en question ses obligations de désarmement nucléaire, y compris la réduction de la quantité de matières nucléaires utilisées dans les programmes d’armement. Le plutonium russe, qui n’est plus nécessaire à des fins de défense, restera en dehors de l’industrie de l’armement.

La suspension de notre coopération avec les États-Unis ne concerne que ce domaine. Si Washington ajuste son orientation politique et élimine les circonstances qui ont modifié négativement l’équilibre politique, militaire et économique du monde, nous serons prêts à reprendre les termes de l’accord.

Source: MAE Russe, le 03/10/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/poutine-suspend-un-accord-de-recyclage-de-plutonium-avec-washington-par-rfi/