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Plus de 50 000 signatures pour la pétition Zemmour ! (+ mailing élus)

Monday 10 October 2016 at 01:22

I. La pétition

Des nouvelles de la pétition Zemmour :

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Quand vous la lirez, on aura dépassé les 55 000 signatures – merci à tous !

Enfin, sauf à aze… 🙂

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II. Rappels

Comme j’ai encore reçu quelques mails et commentaires sympas des admirateurs de Zemmour :

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Alors je rappelle encore une fois – mais je me rend compte que vu le niveau, il faut que je répète de nouveau :

Je n’admire pas les islamistes, je les dénonce depuis belle lurette sur ce blog, et je demande surtout qu’on s’attaque aux financiers et parrains du terrorisme mondial, et non pas à nos concitoyens paisibles (à moins de rêver d’avoir des affrontements alors).

Zemmour est un manipulateur qui cherche à provoquer et à exciter les extrémistes, faisant exactement le jeu de Daech. Il dit d’ailleurs très clairement qu’il n’a “aucune solution”, mais veut juste qu’on se mette d’accord sur son “diagnostic”, sauf qu’il confine souvent au délire (on av avoir 30 millions de musulmans ! Nos banlieues, ce sera Gaza ! etc), dont il y aurait de quoi mourir de rire si ses propos n’étaient pas aussi dangereux. J’en dirai un mot à l’occasion, ainsi que de certains de ses arguments ridicules que pas un journaliste ne semble vouloir démonter. P.S. étonnant, on n’entend pas Conspiracy Machin, face à un torrent de propos conspirationnistes – quelque chose a dû m’échapper…

Zemmour utilise aussi des grosses ficelles de propagande, cherchant en permanence à se victimiser (“on ne peut rien dire”, “les élites nous sacrifient”, “on veut m’empêcher de m’exprimer’, “on va tous mourir à cause des slamistes”, “on me poursuit injustement dès que j’use de ma liberté d’expression pour dire que nos concitoyens musulmans, c’est de la merde”…= => Le type trustant tous les médias et étant en tête des ventes, hein. Tout va bien.

Je suis horripilé par le jeu indécent des médias, qui doit cesser. Mais je n’ai aucune haine contre lui, plus je l’écoute, plus je confirme mon jugement initial au vu de sa paranoïa intense : je le détesterai quand j’aurai la preuve qu’il va bien psychologiquement. Dans l’intervalle, le principe de précaution doit jouer, et je lui réserve donc plutôt ma compassion.

Pour l’apologie sur le terrorisme, je dénonce depuis le début cette loi. Mais elle s’applique désormais, et durement, et à n’importe qui, quel que soit son passé (cf ce billet que je ressors). Mais Dura Lex Sed Lex, je ne vois pas pourquoi M. Zemmour aurait un passe-droit. On peut toujours critiquer une loi (et je le fais), mais on ne peut appeler à l’arbitraire de son application – on n’est plus en République alors. Et puis bonne nouvelle, cela peut permettre de la faire modifier, je m’y emploierai. Après, Zemmour n’avait qu’à la dénoncer quand il était temps, quand des alcolos, des drogués, des handicapés mentaux étaient emprisonnés, tout comme Rouillan – mais ses amis étaient occupés à s’en réjouir, alors… :

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Comme quoi, il ne faut jamais oublier Niemoller, et être inflexible sur les principes des Droits de l’Homme, surtout quand on tente de ne pas les appliquer à ceux qu’on n’aime pas. Car ça commence par les handicapés mentaux, puis Rouillan, et zou, ensuite ça vous tombe dessus…

Et dernier point : je ne demande que la simple application de la Loi à Zemmour, pour des propos incitant à la haine aussi immondes que les « Il n’y a pas de musulmans en France qui vivent dans la paix ni qui soient totalement intégrés », « Il n’y a pas de musulman modéré, ça n’existe pas », « Rachida Dati, Zinedine Zidane, Jamel Debbouze et Omary Sy […] sont moins français que moi », « Il faut donner [aux musulmans] le choix entre l’islam et la France. » et je ne parle même pas de « Les Droits de l’Homme sont devenus l’arme atomique de destruction des peuples européens »  (non poursuivable – mais tout d’un coup, il semble bien les aimer les droits de l’Homme, quand ça le concerne… Mais qui sait, 3 mois de prison ferme – tarif d’ami vu ses propos – le feraient probablement revenir à la raison sur ce point…).

Enfin, il faut comprendre que des propos aussi violents sont dangereux et n’apportent rien, et alimentent les haines. Il y a de vrais problèmes dans notre pays avec des dérives islamistes, mais parlons en avec des personnes compétentes, de grâce, des  universitaires, des spécialistes, mais pas des journaleux Ménard-like qui pensent être devenus de grands intellectuels alors qu’ils tiennent des propos de bistrot après avoir parcouru le Coran…

Bref, je vois mal pourquoi tant de gens semblent choqués de ma position : on a un type qui, s’il était ukrainien, ferait partie de l’aile centriste de Svoboda, il se répand dans nos médias, en tenant des propos condamnables, mais sans que le gouvernement ne le poursuive : je réagis donc, comme je l’ai toujours fait. Et mon principe est de traiter les sujets important mal traités par les médias en profondeur, longuement, comme le permet un blog, ce que j’ai toujours fait. Je comprends enfin que certains ne soient pas intéressés – mais pourquoi cliquent-ils sur les billets Zemmour alors ? – vu que tous les jours, on traite aussi d’autres sujets ? #Masochisme

Par ailleurs, pour ne plus qu’on hurle à la “censure”, le problème des commentaires sur ce sujet est réglé…

 

Et pour finir en chanson, comme je n’ai pas a priori pas reçu de mail d’insulte venant d’une femme :

Même à la dernière des connes
Je veux dédier ces quelques vers
Issus de mon dégoût des hommes
Et de leur morale guerrière […]

Femme je t’aime parce que
Lorsque le sport devient la guerre
Y’a pas de gonzesses, ou si peu
Dans les hordes des supporters […]

Femme je t’aime parce que
Tu vas pas mourir à la guerre
Parce’ que la vue d’une arme à feu
Fait pas frissonner tes ovaires

Parc’que dans les ranges des chasseurs
Qui dégomment la tourterelle
Et occasionnellement les beurs
J’ai jamais vu une femelle […]

Palestiniens et Arméniens
Témoignent du fond de leurs tombeaux
Qu’un génocide c’est masculin
Comme un SS, un torero

III. Lettre ouverte aux élus

Mail envoyé à tous les députés de gauche ainsi qu’aux socialistes – je vous dirai qui a répondu :

Monsieur le Député,

Cela fait plus d’un mois qu’Éric Zemmour se répand continuellement dans les médias, avec la complicité des journalistes et des diffuseurs, en tenant des propos arabophobes stupéfiants. En voici un florilège :

Il est bien triste de constater que de tels propos n’ont pas déclenché la moindre réaction politique et encore moins judiciaire. Ceci montre l’état de délabrement moral qu’ont réussi à installer chez nous nos ennemis. Pire : RTL – et d’autres – ont même publiquement soutenu Éric Zemmour. Et on a même vu le Délégué Interministériel pour la Lutte Contre le Racisme et l’Antisémitisme, dans une molle condamnation sur sa page Facebook personnelle, réussir l’exploit de qualifier Monsieur Zemmour de – je cite – “brillant“, “cultivé“, “intelligent“, “adroit“, de personne “élevant le débat“, et disant à demi-mots “Par chance, il ne fait pas de politique, sinon, il convaincrait tout le monde.” On rêve ! Pour mémoire, répandre l’arabophobie en Occident a toujours été un des objectifs affichés de la stratégie d’Oussama ben Laden.

J’ai également alerté mercredi sur les propos d’Éric Zemmour qui, de toute évidence, tombaient sous le coup de la loi sur l’apologie du terrorisme. De nombreux journaux (tels que L’Express, L’AFP, Le Parisien, Le Point…) ont cité mon billet, aboutissant à l’ouverture de poursuites contre lui. Malheureusement, cette action est menée uniquement sur l’apologie du terrorisme, et pas sur l’incitation à la haine “anti-arabes”. Hélas, il semble que presque plus personne ne les défende…

Je souligne au passage que, au vu des incroyables dérives multiples depuis deux ans (emprisonnements pour des paroles tenues sous état d’ébriété, de drogues ou par des handicapés mentaux), cette loi mérite vraiment d’être adaptée urgemment pour ne concerner que de vrais recruteurs de Daech (c’est ce que demandait d’ailleurs lors de son audition au Sénat la co-présidente de la 17e chambre du TGI de Paris), et qu’on gracie les autres.

Cette mise en lumière de mon site a alors fait connaitre mon combat principal contre ces propos racistes, et “boosté” ma pétition change.org. Celle-ci recueille désormais plus de 50 000 signatures… Cette pétition demande simplement que le gouvernement saisisse la Justice (pour incitation à la haine) pour que celle-ci puisse dire le Droit, et elle incite le personnel politique à condamner publiquement sans ambiguïté des propos qui, alimentant toutes les haines, nous mettent TOUS en danger.

Il est d’ailleurs surréaliste d’entendre des journalistes masquer leur arabophobie sous des montages intellectuels stupéfiants expliquant qu’il faudrait ignorer une personne surmédiatisée ou ne pas la poursuivre. Oui, Zemmour cherche à devenir un martyr, mais il n’y a hélas pas d’autre solution honorable que de le poursuivre néanmoins. Sauf à montrer qu’il existe des Français auxquels la Loi de la République ne s’applique pas.

Je vous fais donc part de mon immense déception de constater à quel point tant d’élus ne se mobilisent plus contre l’arabophobie (qui alimente aussi l’antisémitisme, comme le fait également Zemmour) – à un moment où pas un jour ne se passe sans qu’elle ne dégouline dans un média, devenant  un argument publicitaire selon Albin Michel, et atteignant même certaines figures totémiques de la gauche.

Il est normal que le peuple, meurtri par le terrorisme, ait soif de vengeance ; ce qui rend ce sujet très sensible pour un élu politique. Pourtant, on peut facilement expliquer qu’on condamne l’insultante stigmatisation de nos concitoyens musulmans parfaitement intégrés, tout en menant le plus ferme des combats contre les dérives islamistes. Combat qui se devrait de cibler en priorité nos vrais ennemis, extérieurs, que ce soient les Frères Musulmans ou les pays qui répandent le wahhabisme et la violence sur la planète. Je rappelle par exemple que la Suède a cessé sa coopération militaire avec l’Arabie Saoudite en 2015, et que 97 % des Sénateurs américains ont passé outre le mois dernier l’indécent véto d’Obama qui voulait empêcher des poursuites contre ce même pays à propos d’un soutien partiel à certains terroristes. Et en France ?

Mais loin de moi l’idée de vouloir donner des leçons à des élus de la République. Je demande juste votre aide, et je partage simplement ma vision d’une constante de l’Histoire voulant que, quand des élus choisissent les Voix plutôt que l’Honneur, ils perdent généralement les deux. Surtout aux moments historiques où les élus doivent guider un peuple désorienté, et non pas courir derrière lui…

Je vous demande donc si vous soutenez ce combat pour l’application de la Loi à Éric Zemmour et aux diffuseurs complices. Et donc si vous accepteriez d’apporter votre soutien à cette pétition, ou, à défaut de prendre une position publique, si vous pourriez demander fermement au Premier Ministre et au Ministre de la Justice qu’ils fassent de nouveau preuve de la détermination qu’ils ont montrée à raison en 2013 contre d’autres semeurs de haine et destructeurs de notre si belle devise : Liberté, Égalité, et surtout, Fraternité.

J’aimerais aussi savoir si dans la cadre de la Grande Cause Nationale de Lutte contre les Racismes vous soutiendriez une modification de la loi sur la presse (art. 48-1 à 48-6) visant à donner la possibilité à des associations dédiées de moins de cinq ans de poursuivre de tels faits, afin de donner la possibilité aux citoyens de se regrouper pour poursuivre sur le champ de tels propos.

Enfin, je ne peux résister à terminer ce trop long mail par ce magnifique paragraphe de Léon Blum, en vous souhaitant, Monsieur le Député, une bonne semaine.

« Un représentant du peuple n’est pas élu uniquement pour déposer un bulletin de vote dans une urne, pour parler à la tribune, pour s’occuper de ses électeurs et pour recevoir son indemnité parlementaire à la fin du mois. Quand les circonstances l’exigent, il doit, comme un soldat, passer de la vie de garnison au champ de bataille et risquer sa liberté et sa vie pour remplir le mandat qu’il a lui-même sollicité. Là est l’honneur d’un élu du peuple et c’est cette conscience du devoir qui compense, qui rachète toutes les médiocrités du régime parlementaire. » [Léon Blum, Mémoires]

Olivier Berruyer

Source: http://www.les-crises.fr/plus-de-50-000-signatures-pour-la-petition-zemmour/


[Folie collective] Le délire de l’Apologie du terrorisme [1/2] : “S’il a prononcé ces paroles, c’est qu’il les a pensées !”

Monday 10 October 2016 at 00:10

Au vu de l’actualité, je ressors ce billet du 20 avril 2015…

Je rappelle que dès le 2 novembre 2014, j’avais dénoncé le passage dans le code pénal de l’apologie (c’est aussi la position exprimée au Sénat de la co-présidente de la 17e chambre du TGI de Paris)

Mais maintenant, si j’appelle toujours à modifier radicalement cette loi, Dura Lex Sed Lex, elle doit s’appliquer à tous de la même façon.

 

Un grand merci à Didier Arnaud pour cette liste très exhaustive d’articles sur cette folie collective… Finalement on comprend comment Guantánamo perdure aux USA vu la passivité des citoyens.

Je rappelle que ce délit a été voté pour poursuivre les sites internet des recruteurs d’al-Qaïda… Pas les alcolos à 3 grammes face à 2 policiers…

Introduction :

En vertu de l’article 421-2-5 du code pénal, l’apologie du terrorisme est punie de cinq ans de prison et de 75 000 € d’amende. Mais “lorsque les faits ont été commis en utilisant un service de communication au public en ligne”, les peines peuvent aller jusqu’à sept ans d’emprisonnement et 100 000 € d’amende.

Un petit rappel sur l’Apologie de terrorisme précédente…

“Jusqu’à fin 2014, l’«apologie du terrorisme» relevait de la loi sur la presse de 1881, et concernait principalement les médias et les publications papier ou Internet, rendant plus complexe la poursuite d’actes isolés, comme l’explique à l’Obs «Maître Eolas», avocat qui tweete et écrit sur un blog sous pseudo: «Pour être punissable, l’apologie du terrorisme devait être réalisée dans un journal, sur Internet, à la radio ou à la télévision, ou éventuellement par des cris dans la rue s’il était établi que le message ne s’adressait pas qu’à un cercle privé. Depuis novembre dernier, la condition de publicité a disparu. Et la diffusion en ligne est devenue une circonstance aggravante. Au point qu’il est à présent considéré comme moins grave de faire l’apologie du djihad à la télévision à une heure de grande écoute que sur un forum où une dizaine de personnes seraient connectées.»”

Source : Maître Eolas

Apologie du terrorisme : Résister à l’injonction de la répression immédiate !

“C’est plus que jamais lorsque l’effroi nous saisit et bouscule tous les repères que la justice doit faire preuve de sérénité et résister à la vague de l’émotion. Las, la ministre de la Justice a fait le choix d’entonner le discours de l’intransigeance de principe et d’enfermer les tribunaux dans la justice de l’urgence. Des consignes diffusées le 12 janvier soumettent les magistrats du parquet à des injonctions contradictoires de « systématisme » et « d’individualisation », de « pédagogie » et « d’application ferme de la loi », dont seul l’appel à la répression paraît être entendu, comme il fallait naturellement le craindre. C’est ainsi que depuis quelques jours s’enchaînent les procédures expédiées, où l’on a examiné et jugé le contexte, à peine les circonstances des faits, si peu l’homme, poursuivi pour avoir fait l’apologie du terrorisme.”

Sources : Maître Damien Viguié

“Apologie du terrorisme” : Amnesty International interpelle la France sur ses arrestations

“L’ONG estime que les dizaines d’arrestations réalisées en France sont parfois abusives et méconnaissent les conditions nécessaires à une infraction, vendredi 16 janvier. Y a-t-il un risque de dérive judiciaire en France après les attentats ? C’est en tout cas l’avis d’Amnesty International, qui interpelle les autorités du pays après avoir dénombré 69 arrestations pour “apologie du terrorisme”. “Le risque est grand que ces arrestations violent la liberté d’expression”, estime l’ONG dans un communiqué (en anglais), diffusé
“La liberté d’expression ne doit pas être réservée à certains. L’heure n’est pas à l’ouverture de procédures inspirées par des réactions à chaud, mais bien plutôt à la mise en place de mesures réfléchies qui protègent des vies et respectent les droits de tous”, a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale de l’ONG. Il considère que la définition de “l’apologie du terrorisme” reste vague, ce qui ouvre la porte à des abus, et évoque un “test décisif” pour les autorités françaises, “dans leur volonté de faire respecter les mêmes droits pour tous”.
Amnesty International ajoute que la “provocation” ou “l’apologie d’un acte terroriste” sont des infractions réprimées par le Code pénal, depuis novembre 2014, ce qui “permet aux autorités d’accélérer les procédures”. En France, le délit d’apologie du terrorisme peut être puni d’une peine allant jusqu’à cinq ans de prison et 75.000 € d’amende, voire de sept ans et 100.000 €, si les faits ont été commis en ligne. Après les attentats, la plus lourde peine concerne ainsi un homme de 34 ans, condamné à quatre ans de prison ferme à Valenciennes (Nord). Il avait fait l’apologie des frères Kouachi lors de son arrestation, en état d’ivresse, après un accident de voiture.”

Sources : France TV InfoAmnesty International

Les ravages du délit d’apologie du terrorisme

“Si l’appréciation par la LDH des intentions du gouvernement, pour lutter contre le terrorisme, est nuancée, l’association met en cause le recours au délit d’“apologie du terrorisme”. En effet, depuis la loi Cazeneuve de novembre 2014, l’apologie du terrorisme n’est plus réprimée par la loi de 1881 sur la liberté de la presse, mais par le Code pénal. Des dizaines de personnes ont été arrêtées et poursuivies pour sanctionner ce délit. Pour Amnesty International, le risque est grand que ces arrestations violent la liberté d’expression.”

Source : LDH Toulon

Voici donc quelques exemples d’application de ce concept d’apologie du terrorisme qui témoignent que ni Kafka ni Orwell n’ont vraiment disparu…

Charlie. Plus de 3.700 messages signalés pour apologie du terrorisme

Plus de 3.700 messages de ce genre ont été recueillis par la police. […]

« Le fait de provoquer directement à des actes de terrorisme ou de faire publiquement l’apologie de ces actes est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende. Les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et à 100 000 € d’amende lorsque les faits ont été commis en utilisant un service de communication au public en ligne. Loi n°2014-1353 du 13 novembre 2014 – art. 5. »

Selon le ministère de l’Intérieur, pas moins de 3.721 messages de ce genre ont été recueillis, notamment via le système Pharos.”

Source : L’Humanité

Éventail des peines de prison distribuées selon la qualification d’apologie de terrorisme – « S’il a prononcé ces paroles, c’est qu’il les a pensées. »

Quinze mois de prison ferme

“Dans une autre salle d’audience de comparutions immédiates, un homme prénommé Oussama, affirmant avoir la double nationalité algérienne et allemande, a été condamné dans la soirée à 15 mois de prison – le parquet avait requis deux ans – et une interdiction définitive du territoire. Il était notamment reproché à cet homme de 34 ans, qui se trouvait au centre de rétention administrative de Vincennes, d’avoir approuvé les actes des auteurs des attaques de la semaine dernière et affirmé vouloir poser une bombe sur les Champs-Elysées, ainsi que d’avoir tenu des propos antisémites à une femme médecin. Propos qu’il a contesté avoir tenus, affirmant qu’un policier lui avait montré une caricature de Mahomet. […] Il aurait crié : « Les frères Kouachi et Coulibaly ont eu raison. Ce sont des gentils. Je suis un terroriste. Allah Akbar! » […] D’après les témoignages de plusieurs policiers, ce père de famille installé en Allemagne, qui dit être venu à Paris visiter des amis, a aussi lâché: « je soutiens les frères Kouachi et Coulibaly de tuer la police. Ils ne sont pas seuls. Il y en a plein comme eux en France (…) Je vais mettre une bombe sur les Champs-Élysées. » Il aurait ajouté à haute voix : « dès que je sors, je vais buter tous les juifs et tous les flics de France ». […] Il ressemble à un homme paumé, un peu énervé. La procureure, elle, y voit quelqu’un de dangereux et exige deux ans de prison ferme avec une interdiction définitive du territoire français. Elle plaide : « Son apologie du terrorisme est inadmissible et inacceptable. Cet homme doit entendre qu’il n’est pas plus fort que notre République. S’il a prononcé ces paroles, c’est qu’il les a pensées. »”

Sources : Le ParisienLibérationRue89La Croix

Apologie du terrorisme : trois mois de prison ferme prononcés à Paris

“Nourredine, un Marocain de 38 ans, lui, n’avait pas bu, mais il souffre de problèmes psychiatriques. Il s’est fait contrôler lundi après avoir fait un doigt d’honneur à la police lundi dans le XIXe arrondissement. Il traite alors les «Français de bouffeurs de porc», qui «méritent ce qui leur est arrivé» et aurait dit selon la police «quand je vois des bombes qui explosent et des policiers qui crèvent, je rigole», «les policiers méritent de mourir, je suis le fils de Ben Laden». Laissant traîner la fin de ses mots, il dit son «impression que les policiers écrivent ce qu’ils veulent» sur les procès-verbaux, mais «présente (ses) excuses». Le psychiatre qui l’a examiné souligne qu’il dit des «inepties en arborant un sourire qu’on peut qualifier de niais». La présidente résume les conclusions de l’expert : «Le psy dit que vous dites n’importe quoi.»
Estimant que «sa place n’est peut-être pas en prison», le procureur a requis quatre mois, sans mandat de dépôt. Le tribunal a prononcé trois mois avec placement en détention immédiate.”

Sources : Le ParisienLibérationLe Monde#Pb Psychiatrique

Tribunal de Boulogne : il fête « la mort de deux flics » après l’attentat contre Charlie Hebdo

“Après l’attentat contre « Charlie Hebdo », un homme avait été interpellé jeudi à la gare de Boulogne pour « fausse alerte ». Il avait menacé de reproduire les attaques, notamment à Berck. Ce mercredi, il a été condamné à de la prison ferme par le tribunal de Boulogne. Ce mercredi, en arrivant à la barre, le prévenu avertit : « Je tiens à vous dire que j’ai agi sous l’effet de l’alcool et on m’a dit que c’était une excuse. » Faux départ. La présidente du tribunal lui coupe la parole et énumère les faits qui lui sont reprochés entre le 7 et le 8 janvier : menaces de mort et d’atteinte aux biens, appels téléphoniques malveillants et divulgation de fausse information afin de faire croire à une destruction dangereuse. Tout cela auprès des pompiers de Boulogne et de l’aide aux victimes de Douai. Par téléphone, après l’attentat contre Charlie Hebdo, cet homme de 40 ans avait notamment déclaré : « Je m’appelle Charlie, demain je vais faire pareil à Berck. » Il s’était aussi réjoui du sort des victimes de cette attaque. Avait menacé de faire « une boucherie ». Un plaisir répété devant les juges : « J’ai bu du whisky pour fêter la mort de deux flics, je suis content qu’ils soient morts. Et si je fais quelque chose, ce sera à Dunkerque, où je suis interdit de séjour. » […] Le prévenu se définit lui-même comme alcoolique. Cheveux longs, bouc, style vagabond, il reconnaît avoir quelques problèmes de santé mentale. Mais du fait de son mode de vie nomade, il ne peut pas être suivi médicalement. Le parquet indique que les paroles exprimées sont lourdes et requiert quatre mois de prison : « Il y a des gens qui reçoivent les appels, qui les prennent comme une menace sérieuse. » Une décision suivie par le tribunal, qui ordonne le maintien en détention à la prison de Longuenesse de David Guyot. Alors que l’avocat du vagabond a évoqué la détresse de son client, sa précarité sociale et professionnelle, son problème d’alcool, il lui demande à la fin de l’audience s’il souhaite faire appel. Le prévenu, condamné, lui répond : « Non, non, quatre mois, c’est un cadeau. » ”

Sources : La Voix du NordFrance3 Régions Nord Pas de Calais#Alcool#Pb Psychologique

Orléans : six mois ferme pour avoir crié « vive la kalach’ »

“Un jeune de 20 ans a été condamné à six mois de prison ferme lundi par le tribunal correctionnel d’Orléans pour avoir crié « vive la kalach » jeudi dernier à un groupe de policiers croisé dans un centre commercial de la ville. Le parquet avait requis un an de prison ferme à son encontre. […] Placé en détention par le juge des libertés au terme de sa garde à vue, le jeune homme a été jugé lundi en comparution immédiate. Sans revenus, si ce n’est ceux de petits boulots « au noir », le jeune homme, qui vit avec sa compagne enceinte et déjà mère d’un enfant, a expliqué au tribunal qu’il avait bu : « j’ai sorti ça comme ça et je m’en excuse », a-t-il lâché. « C’est un geste stupide. On est au-delà de la bêtise! », a martelé le procureur de la République, Maud Gauthier, avant de requérir un an ferme contre le prévenu, plusieurs fois condamné par le passé. Maintenu en détention, le jeune homme devra verser 200 € à chacun des quatre policiers, à titre de réparation du préjudice moral.”

Sources : RTLLa RepLe Progrès#Alcool

6 mois ferme pour un homme qui avait « rigolé » de l’attentat contre Charlie Hebdo

“Un homme de 28 ans a été condamné ce mercredi à six mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de l’Isère pour apologie d’acte terroriste. Jugé en comparution immédiate pour apologie directe et publique d’acte terroriste, cet habitant de Bourgoin-Jallieu, qui présente, selon une expertise médicale, « une déficience mentale légère depuis l’enfance » et une personnalité « fragile » et « immature », a reconnu les faits. Il a fait l’objet d’un mandat de dépôt et a vu également révoquer une peine de sursis d’un mois de prison, prononcée lors d’une précédente condamnation. Le prévenu avait été interpellé et placé en garde à vue lundi après avoir provoqué une patrouille dimanche soir dans un quartier de Bourgoin-Jallieu en lui lançant : « Ils ont tué Charlie, moi j’ai bien rigolé. Par le passé ils ont déjà tué Ben Laden, Saddam Hussein, Mohamed Merah et de nombreux frères… Si je n’avais pas de père ni de mère, j’irai m’entraîner en Syrie ». Visiblement dépassé par sa comparution immédiate et apportant des explications très confuses devant le tribunal, le jeune homme a dit regretter ses propos, mettant en avant une consommation excessive d’alcool au moment des faits. Invoquant des « propos blessants » quelques jours après la tuerie de Charlie Hebdo, le procureur Cédric Cabut a requis un an de prison ferme. L’avocate du prévenu, Me Catherine Perbet, a demandé au tribunal de « ne pas faire un exemple », soulignant que ce « simple d’esprit » avait « dit des choses qui avaient très largement dépassé sa pensée ».”

Sources : La DépêcheFrance3 Régions AlpesParis-MatchMidi Libre#Pb Psychiatrique#Alcool

Condamné ce mercredi par la chambre correctionnelle du tribunal de Paris à deux mois de prison ferme

“Un jeune homme de 21 ans a été condamné ce mercredi par la chambre correctionnelle du tribunal de Paris à deux mois de prison ferme et 1200 euros d’amende pour avoir vanté les faits de son « cousin Coulibaly », le tueur de Montrouge et de la Porte de Vincennes. […] À la 23eme chambre du tribunal correctionnel de Paris, ce mercredi après-midi, on juge Moussa S., soupçonné d’outrage, de détention de stupéfiants et d’apologie directe et publique d’un acte de terrorisme. Cette dernière qualification, dans le contexte des actes terroristes perpétrés à Paris ces derniers jours, faisant 17 morts au total, est celle qui retient l’attention des juges. […] Ce samedi 10 janvier dans la nuit, la traque des trois djihadistes présumés vient à peine de se terminer. Dans le quartier des Halles (1er arr), au détour d’un passage, des cris alertent une patrouille de policiers. Moussa S., visiblement éméché, est contrôlé par cinq fonctionnaires de police. Il s’énerve, se débat et lance des insultes. Une fois menotté et emporté dans le fourgon, il lâche l’indicible : « Je vais vous flinguer, je connais des djihadistes et je vais venir avec une Kalash. Mon cousin Coulibaly, il n’en a pas tué assez, des chiens comme vous. Sur le Coran, demain je reviens avec un calibre », peut-on lire dans le procès-verbal.[…] L’accusé, 21 ans, est né au Sénégal et vit en France depuis 10 ans. Sans emploi, il est suivi par la mission locale de Colombes (Hauts-de-Seine). Cheveux tressés ramenés en arrière et épais blouson noir sur les épaules, il reste impassible. Avec constance, il nie avoir tenu de tels propos : « Coulibaly, c’est même pas mon cousin. J’aurais pas pu dire ça ! » […] Reste que quatre fonctionnaires ont porté plainte. “Les policiers sont à cran en ce moment, ils ne pouvaient qu’être heurtés par de tels propos. Dans ce contexte, Monsieur S. savait bien que ses paroles seraient lourdes de conséquences”, précise leur avocat à la cour. Le contexte – sensible et explosif – voilà ce que craint le défenseur de Moussa, dont le casier judiciaire est vierge. « Mon client porte un chapeau, un sombrero, qui n’est pas à sa taille. Dans une telle atmosphère d’inquiétude, on peut comprendre que le contrôle ait dérapé », résume-t-il. Plus tard, l’avocat confie à Metronews : « On ne peut pas parler d’une apologie publique, puisque les propos ont été tenus dans le fourgon des policiers. Pour cette raison, j’ai plaidé la relaxe ».[…] Mais face à lui, la procureure tient à une « peine exemplaire ». Si l’apologie de terrorisme est passible de cinq ans de prison et de 75.000 € d’amende, elle en demande huit mois ferme. Le tribunal tranche pour un an d’emprisonnement dont dix mois avec sursis, et 1 200 € d’amende.”

Sources : Metro News#Alcool

10 mois de prison pour avoir soutenu les attentats

“Un homme de 31 ans qui, ivre, avait insulté des policiers, promis de les « fumer à la kalachnikov » et cautionné l’un des meurtres de policiers des frères Kouachi a été condamné lundi à Paris à dix mois de prison. Les faits remontent à dimanche quand cet homme né à Tunis, jamais condamné auparavant, se présente ivre dans un commissariat parisien, affirmant avoir été victime d’une agression, mais refusant les soins qui lui sont proposés. « Sales Africains, Allah Akbar, je nique la France, les Arabes sont là », lance-t-il aux policiers. Il ajoute, en désignant l’arme de l’un d’eux: « ça c’est pas bon, kalachnikov meilleure, je vais vous fumer à la kalachnikov ». « C’est bon, chef », ajoute-t-il en écho aux derniers mots d’Ahmed Merabet. « C’est bien fait pour sa gueule », poursuit-il. Jugé en comparution immédiate, il a été condamné lundi par le tribunal correctionnel de Paris à dix mois d’emprisonnement -sans mandat de dépôt– pour « apologie d’acte de terrorisme », « outrage » et « rébellion ».”

Sources : Yahoo NewsLe Figaro#Alcool

Brie-Comte-Robert Seine-et-Marne – Huit mois de prison ferme pour apologie du terrorisme

“Ils auraient évoqué des représailles d’attentat lors de leur interpellation. L’un des prévenus a été relaxé mais l’autre a été conduit à Fleury-Mérogis à l’issue de l’audience. « En érigeant  des attentats en exemple, ils justifient le recours au terrorisme. » Vendredi dernier, lors de la comparution de Bachir et Toumani au tribunal correctionnel de Melun la substitute du procureur a insisté dans ses réquisitions sur le fait que l’apologie du terrorisme était bien caractérisée. Ces deux jeunes hommes de 22 et 23 ans, domiciliés à Épinay-sous-Sénart (91) et Melun, ont été présentés en comparution immédiate pour des propos légitimant des actes terroristes. […] « On n’a pas fait un attentat, vous allez voir ce que c’est un attentat je vais vous montrer » pour l’un. « Je vais faire le tour des commissariats pour tuer des flics, ça finira comme dans le jugement dernier  » S’ils ont reconnu les faits de rébellion, les deux hommes ont nié avoir tenus de tels propos tout au long de l’audience. « Je sais ce qui se passe en ce moment je n’aurais jamais dit ça », insiste Toumani. Les faits remontent à la nuit du jeudi 15 janvier, sur la RN 19 dans la commune de Brie-Comte-Robert. Les deux hommes sont en panne d’essence. D’après un témoin, Toumani tente d’arrêter des véhicules avec une lampe torche en se faisant passer pour la police. La police et prévenue et la Bac arrive rapidement sur place. Lors du contrôle, la situation s’envenime. Des insultes sont prononcées à l’encontre des policiers et les propos présumés d’apologie du terrorisme. Dans ses réquisitions, le parquet a demandé 10 mois à l’encontre de Bachir et 15 mois pour Toumani avec mandats de dépôt. « On observe ces derniers jours des petits malins qui font de la surenchère avec l’évocation d’attentats alors que les forces de l’ordre sont en charge de notre sécurité. », a insisté la magistrate. Et d’ajouter : « On peut juste espérer qu’il ne s’agisse que de provocations. » Dans sa plaidoirie, Me Nathalie Fonteneau, l’avocate de Bachir et Toumani a plaidé la relaxe pour les faits d’apologie de terrorisme. […] « ils ne se réclament pas du terrorisme. » Avec un casier judiciaire vierge, Bachir a été relaxé pour les principaux faits. Il écope tout de même de deux mois de sursis pour port d’arme, détention de stupéfiant et rébellion. Durant l’audience, la juge a évoqué « une accumulation de faits préoccupants » concernant Toumani. Il a été condamné à huit mois de prison ferme, assortis d’un mandat de dépôt. Il a été conduit à Fleury-Mérogis.”

Source : La République 77#Drogue

Provocation après les attentats de Paris : deux hommes condamnés à Toulouse

” «Vos collègues qui sont morts à Paris, des fils de putes ! Ils ne méritaient que ça. Quand je lis ça, l’effroi me saisit», tempête le procureur Patrice Michel. Et que pensez de la suite ? « Des Merah y en a partout à Toulouse. Ça va vous faire drôle. Je vais venir au commissariat et je vais faire la même chose qu’à Paris !»

Dans son box du tribunal correctionnel, habillé dans un survêtement du Chelsea Football Club, Farid, 22 ans ouvre grand ses yeux et s’étonne : «J’étais saoul. Je ne me souviens pas de tout. Mais, quand même, ça ne me ressemble pas…» La présidente Anne Rivière relit le casier judiciaire : cinq condamnations dont un outrage et un refus d’obtempérer. «Pas habituelle ? Êtes-vous sûr ?», questionne la magistrate.

[…] «Le terrorisme ce n’est pas seulement les organisations. C’est aussi la rue », insiste le procureur Michel. « La société ne veut plus, ne doit plus reculer. Elle l’a dit dans la rue et elle l’attend de nous !» Le magistrat a requis 18 mois de prison. Le tribunal a ramené la peine à 10 mois ferme; Farid est reparti en prison. Les policiers ont obtenu 1.000 € pour celui qui a été blessé, et 500 € pour les trois autres.”

Source : La Dépêche du Midi#Alcool

Il affirme être allé à la manifestation de dimanche -14 mois de prison ferme

“Les faits remontent à lundi et mardi, soit quelques jours à peine après les attentats qui ont touché la France et fait 17 morts. Mohamed, un trentenaire, dont l’état civil semble assez incertain, a été interpellé vers 6 heures mardi matin alors qu’il fouillait une voiture. Après une dispute avec sa compagne, il avait bu de la vodka. Il était poursuivi pour tentative de vol, outrage, rébellion, menaces de mort et apologie du terrorisme.

Selon la police, qui a eu le plus grand mal à le maîtriser, il avait déclaré «Vive Mohamed Merah», «Je suis pour ce qu’ont fait les frères Kouachi», «Je n’ai qu’une chose dans la vie, c’est de faire le jihad (…), c’est de buter des flics». Dans le camion de police, il a craché partout. Il a des hématomes sur le nez et au niveau de yeux. Une policière affirme qu’il «ne bafouillait pas», «c’était très cohérent» Le prévenu présente ses excuses pour les insultes qu’il reconnaît, mais «n’imagine pas une seconde» avoir tenu les propos relatifs au terrorisme. Il affirme être allé à la manifestation de dimanche. Des «gens sont morts» dans les attentats, «ce sont des humains», a-t-il déclaré. S’il ne demande pas au tribunal de «juger sous le coup de l’émotion», le procureur Nicolas Braconnay lui demande de «tenir compte du contexte». Il a demandé 14 mois de prison et a été suivi par le tribunal. Une interdiction du territoire pour cinq ans avait été demandée, ce que le tribunal n’a pas prononcé. Pour son avocat, son client a «peut-être eu des mots qui ont dépassé ses pensées».”

Sources : Le ParisienLibération#Alcool

Son frère écroué, il se venge en faisant lui aussi l’apologie du meurtre des policiers

“Dans la famille Duchêne, il y a Gino, 18 ans, condamné la semaine dernière à huit mois de prison ferme pour avoir fait l’apologie du meurtre des deux policiers tués lors de l’attaque de Charlie Hebdo. Il y a aussi Éric, 22 ans, qui pense visiblement comme son frère et a voulu « le venger ».[…] Au volant, Gino Duchêne, alcoolisé et sans permis, qui force le contrôle avant d’être bloqué par les nombreuses patrouilles positionnées sur l’avenue.« Je vais vous rafaler ! Ils ont bien raison ceux qui butent des flics ! », hurle ce jeune nomade pendant son arrestation. Jugé en comparution immédiate pour « apologie de crime terroriste », il prend huit mois ferme avec placement en détention.

[…] Lundi, Éric passe l’après-midi à boire : whisky, bière, vodka… « J’avais la rage parce que mon frère était en prison. J’ai voulu le venger », dira-t-il plus tard. Vers 21 h 30, d’un pas décidé, il arrive devant le commissariat sans être intimidé par les policiers qui montent la garde avec casques, gilets pare-balles et pistolet-mitrailleur. Deux d’entre eux l’interceptent en lui demandant son nom et les raisons de sa venue. Éric Duchêne s’énerve aussitôt. Sept policiers en font les frais, d’abord sur le parvis, puis dans les […] Une semaine après son frère, Éric Duchêne s’est retrouvé hier devant le tribunal correctionnel, jugé à l’audience des comparutions immédiates pour les outrages, les menaces de mort et l’« apologie d’un acte de terrorisme ». Déjà condamné à cinq reprises pour des violences et des dégradations, il s’en sort mieux que Gino : huit mois de prison dont deux fermes, trois mois de sursis révoqués. Remis en liberté, il pourra purger ses cinq mois sous un mode aménagé. Obligation lui est faite de travailler (il vivote de la ferraille), de suivre des soins alcoologiques et de verser 475 € à chacun des sept policiers. Le parquet – qui avait requis un an ferme en plus de la révocation des trois mois – réfléchissait à la possibilité d’un appel.

Cette affaire d’« apologie d’un acte de terrorisme » est la quatrième jugée à Reims depuis l’attentat contre Charlie Hebdo (huit mois ferme pour Gino, mais aussi quinze et seize mois ferme pour les deux autres prévenus).”

Sources : L’Union PresseNews Reims#Alcool

Valenciennes: quatre ans de prison, notamment pour apologie du terrorisme (et accident de voiture)

“Kamal Belaidi a beau répéter qu’il ne se souvient plus de rien, ses propos prononcés lors de son interpellation, samedi vers 23 h 30 après un accident de voiture, ont choqué le tribunal devant lequel il comparaissait, lundi après-midi. Cet homme de 34 ans, habitant Douchy-les-Mines, reconnaissant une dépendance à l’alcool, est un multirécidiviste : il est déjà passé en jugement pour quatre outrages à personnes dépositaires de l’autorité publique et trois rébellions. Ce lourd passé, marqué par seize condamnations inscrites à son casier judiciaire, a largement joué dans la peine infligée lundi, puisque la récidive a été prise en compte. Il n’empêche que ses injures faisant l’apologie du terrorisme ont été déterminantes dans le quantum. Kamel Belaidi est le premier à être interpellé et jugé à Valenciennes depuis les attentats barbares de la semaine dernière. Le vice-procureur Christophe Delattre a donc été clair : « Toute personne ayant fait l’apologie du terrorisme sera immédiatement placée en garde à vue, fera l’objet d’une comparution immédiate et de réquisitions lourdes de peine de prison ferme avec mandat de dépôt. » Certes, on n’est pas dans la propagande nauséabonde véhiculée par certains sur les réseaux sociaux, mais les invectives de cet homme considérablement imprégné au moment des faits – il a refusé les tests mais avait encore 0,44 g d’alcool par litre de sang neuf heures après son arrestation – sont édifiantes : « Les terroristes ont bien fait de vous buter à Paris », ou encore « Il devrait y en avoir plus des frères Kouachi… Allah Akbar ! » Malgré l’insistance de l’avocate de la défense sur « l’énorme problème d’alcool » de son client, la présidente Vuillemin a repris des « propos précis et circonstanciés » qui montrent que le prévenu se souvenait très bien du nom des auteurs des attentats et du prénom du policier exécuté sur le trottoir devant l’immeuble de Charlie Hebdo. Les excuses de l’auteur des paroles « odieuses » n’ont pas suffi : il est parti directement en prison de l’audience. Kamel Belaidi aurait déjà fait appel de la décision.”

Sources : La Voix du NordLibération#Alcool

Un agent de sûreté aéroportuaire condamné à 2 ans fermes pour apologie du terrorisme

Deux ans ferme. C’est la peine de prison prononcée lundi par le tribunal correctionnel de Marseille à l’encontre de Glen, un agent de sureté en poste à l’aéroport de Marseille-Marignane, pour apologie du terrorisme. Interpellé la semaine dernière suite à des propos tenus sur son compte Facebook, ce trentenaire était préposé à la surveillance des voyageurs au niveau des portiques de sécurité avant leur embarquement. De nationalité française, comme le requiert sa profession, le jeune homme s’est présenté comme «converti à l’Islam» aux hommes de la police aux frontières (PAF), qui l’ont interpellé.

«Cet individu n’était pas surveillé particulièrement, mais ces professions font l’objet d’attention», explique Thierry Assanelli, directeur zonal de la PAF Sud. «Nous avons nos propres informateurs qui ont attiré notre attention. Sur son compte Facebook, il a, suite aux attentats de la semaine dernière, parlé de «services de police racistes», faisant au passage preuve d’une compassion énorme avec les terroristesOccultant les assassinats, Glen aurait en outre, évoqué «un règlement de compte de la police contre l’islam», poursuit le policier.  Signalés dès le 14 janvier, ces propos ont déclenché une enquête du TGI d’Aix-en-Provence entraînant une arrestation de l’individu dès le lendemain. Déféré le 17 janvier devant le procureur de Marseille, l’homme a été jugé dès lundi et condamné à deux ans de prison ferme. Une peine qu’il purge aux Baumettes.”

Sources : Le FigaroHalalBookAir Journal – #Facebook

Marseille : 2 ans de prison ferme pour apologie du terrorisme (autre personne)

“C’est un jeune homme de 22 ans. Il a été interpellé mercredi pour un vol de portable. Il a alors proféré des menaces contre les policiers et indiqué qu’il soutenait les terroristes qui ont réalisé les attaques meurtrières de la semaine dernière. Il vient d’être condamné à deux ans de prison ferme. « Sur la vie du prophète, tu vas aller en enfer !» c’est avec ces mots que l’homme de 22 ans s’est adressé au policier qui le surveillait à son arrivée au commissariat. L’homme venait de voler un portable ce mercredi à Marseille. […] Il a été jugé ce jeudi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Marseille et a écopé de 2 ans de prison ferme. Les procureurs ont recommandé la sévérité pour ceux qui font l’apologie du terrorisme. A Marseille, ce jeudi, c’était l’une des premières affaires de ce type, jugées depuis l’assassinat des membres de Charlie Hebdo. […] Pour le procureur Fabrice Karcenty, serein, posé et mesuré, ces dénégations ne sont que de pures circonstances, « l’apologie du terrorisme fait tellement peur ». « C’est inexcusable, inacceptable au vu du contexte que connaît notre pays. Pas besoin de circulaire pour ne laisser aucune place à ce genre de propos-là. » De confier que « beaucoup de policiers sont confrontés à ce genre de propos depuis quelques jours et nous demandent s’il faut dresser des procès-verbaux ».

« Mon propos n’est pas de dire que le policier a menti mais on est dans un contexte sensible » a plaidé Me Céline Lendo, commise d’office. « Ce soir là, Ousama n’était pas dans son état normal. Son crachat est révoltant mais il conteste avoir proféré des menaces connotées religieusement et cette apologie du terrorisme qui n’existe pas dans son esprit ni dans sa vie. »”

Sources : France3 Régions Provence Côte d’AzurReportageLa MarseillaiseLa Provence

Apologie d’actes terroristes: 3 mois ferme pour un jeune majeur

“Un jeune homme de 18 ans a été condamné jeudi à trois mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Châlons-en-Champagne (Marne) pour apologie d’actes terroristes et notamment de l’attaque contre Charlie Hebdo. Le jeune majeur, déjà condamné pour des faits de violence, s’était réjoui sur sa page Facebook des attaques sanglantes contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher la semaine dernière. Il avait été interpellé mercredi par la police et placé sous mandat de dépôt avant sa comparution immédiate. « Il faut rafaler, rafaler (…), nique sa mère Charlie (…), il y en aura d’autres (…), mort à la France », affirmait-il notamment sur le réseau social en accompagnant ses propos d’une photo de djihadistes cagoulés et armés, a-t-on précisé au parquet de Châlons-en-Champagne. « La justice doit faire preuve de pédagogie en montrant qu’on ne peut pas tenir impunément de tel propos », a estimé Christian de Rocquigny, le procureur de Chalons-en-Champagne. Un autre jeune homme poursuivi pour les mêmes faits doit être jugé à Châlons le 5 février prochain.”

Source : Charente Libre – #Facebook

5 mois de prison ferme pour un jeune Toulousain condamné pour apologie du terrorisme

“Le jeune homme de 19 ans avait posté sur facebook des messages applaudissant les actes des frères Kouachi et d’Amédy Coulibaly. Il a été incarcéré.  Tout a commencé par un banal contrôle routier d’un jeune conducteur de scooter à Toulouse. Malgré un délit de fuite, le jeune homme est interpellé par la police qui découvre sur son téléphone portable plusieurs vidéos de terroristes. Après une perquisition à son domicile, ce sont des messages applaudissant les actes terroristes des frères Kouachi et d’Amédy Coulibaly la semaine dernière à Paris qui ont été découverts sur son compte facebook et notamment un « ceux qui sont Charlie, je vous pisse dessus ».  Présenté au tribunal correctionnel en comparution immédiate ce vendredi, le jeune homme, qui n’avait pas d’antécédent judiciaires, a été condamné à 5 mois de prison ferme avec mandat de dépôt. Le parquet avait requis 8 mois de prison. Le jeune homme a été incarcéré.”

Sources : France3 Régions Midi-PyrénéesReportageLa Dépêche du Midi – #Facebook

Un Castrais condamné pour apologie du terrorisme

Les policiers ont interpellé lundi deux Castrais de 17 et 24 ans qui s’étaient réjouis sur Facebook de l’attentat à Charlie Hebdo. Le majeur était jugé hier et a été condamné. […]

“Quelques heures après l’attentat qui a fait 12 morts le 7 janvier dernier, un Castrais de 17 ans publiait sur son mur Facebook «Charlie hebdo, on vous a niqué, bande de fils de pute». Si quelques-uns de ses «amis» lui ont immédiatement demandé de retirer ce «post», un autre l’encourage en lui disant de «ne rien effacer du tout» parce que «c’est un jour de fête». Ce dernier, 3 jours plus tard, va même jusqu’à partager sur son propre mur de sa page Facebook la vidéo où l’on voit le policier sauvagement abattu et faire un commentaire ironique ponctué d’un «MDR», mort de rire. […]  «Des jeunes fous qui commettent ces actes odieux il y en a peu, mais des jeunes assez idiots pour se revendiquer de ces actes il y en a hélas beaucoup plus. Et c’est dans ce terreau-là que les terroristes répandent leur idéologie. Et le parquet de Castres ne tolérera pas ses propos», a lâché le substitut du procureur Emmanuel Abentin lors de ses réquisitions hier à l’encontre d’un Castrais de 24 ans qui était jugé devant le tribunal correctionnel de Castres en comparution immédiate pour «apologie publique d’un acte de terrorisme». Le jeune homme franco-algérien a été condamné à 5 mois de prison ferme sans demande de mandat de dépôt mais plutôt un aménagement de peine «parce qu’il faut aussi garder une certaine retenue et ne pas raisonner avec la même brutalité que ceux qui sont en face de nous»

Source : La Dépêche du Midi – #Facebook

Cinq mois de prison ferme pour des propos sur Facebook

“Le 15 janvier, un jeune du quartier de la Bidée, âgé de 18 ans, a été le premier à être jugé à la barre de la juridiction. Les propos caractérisés qu’il avait postés sur le mur public de son profil Facebook lui ont valu une peine de cinq mois de prison ferme.

Source : L’Union L’Ardennais  – #Facebook

Apologie du terrorisme : six mois ferme pour un Strasbourgeois

“Il avait été interpellé le jeudi 8 janvier – soit le lendemain du massacre au sein de la rédaction de « Charlie Hebdo » – à son domicile du Neuhof après avoir publié sur sa page Facebook une photo de kalachnikov avec des balles et une feuille sur laquelle était inscrite : « Bons baisers de Syrie, bye-bye Charlie ».

Il devait être jugé en comparution immédiate le lundi 12 janvier pour des faits d’apologie de crime en relation avec une action terroriste par voie électronique, mais avait demandé un délai pour préparer sa défense, invoquant « une mauvaise blague ». Son avocat, Me Michaël Wacquez, avait estimé, vu le contexte (au lendemain de la grande marche nationale en soutien aux victimes du terrrorisme), que « les conditions n’étaient pas réunies pour que son client soit jugé dans une totale sérénité ». […] Le suspect avait été maintenu sous écrou dans l’attente de son jugement. Estimant le délit « parfaitement caractérisé » et pointant un casier judiciaire « chargé », le procureur adjoint Alexandre Chevrier a réclamé, ce mardi, un an de prison ferme avec mandat de dépôt. […] Son avocat, qui a demandé la relaxe, n’a pas été suivi par le juge, qui a donc condamné le jeune trentenaire à de la prison ferme.”

Sources : L’AlsaceDernières Nouvelles d’AlsaceBFM TVCapitalReutersContre-Info – #Facebook

Toulon : Un Valettois fait l’apologie du terrorisme « juste pour le buzz »: un an de prison

“Un Varois a posté le 8 et 9 janvier, sur son mur Facebook, un texte et des photos faisant l’apologie de mouvements djihadistes. Il a été condamné à un an de prison, dont trois mois ferme. Il sera prochainement convoqué par un juge d’application des peines. Dans son message, il laissait sous-entendre un attentat à la gare Montparnasse à Paris. C’est un de ses 157 « amis »”, choqué par les propos tenus, qui a alerté la police.

Interpellé, l’homme âgé de 27 ans a été présenté lundi après-midi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Toulon. A la barre, il a multiplié les excuses – notamment auprès des familles des victimes et des policiers – en indiquant avoir agi « par bêtise, pour faire le buzz ». La défense a souligné que le prévenu est de confession chrétienne. « Il est évangéliste et l’on a retrouvé, lors de la perquisition, plusieurs bibles à son domicile. »  Sa famille a d’ailleurs participé aux manifestations de soutien aux victimes des actes terroristes et sa sœur affichait sur son compte Facebook « Je suis Charlie »”. Le parquet de Toulon avait requis un an de prison, dont deux mois ferme, avec mandat de dépôt. ”

Sources : Var MatinRTL – #Facebook

Chartres: prison ferme pour apologie du terrorisme

“Un homme âgé de 21 ans a été condamné aujourd’hui par le tribunal correctionnel de Chartres à une peine de 18 mois de prison, dont 12 mois ferme, en comparution immédiate pour « apologie d’actes de terrorisme » après des commentaires sur Facebook sur l’attentat de Charlie Hebdo. Une peine supérieure aux huit mois de prison ferme requis par le parquet. Il n’a pas fait l’objet d’un mandat de dépôt à l’issue de son procès, comme demandé par le procureur, et les conditions d’exécution de sa peine restent à déterminer. Cet homme avait partagé sur sa page Facebook des photos prises en Syrie d’actes barbares et avait commenté: « Un coup de crayon et un coup de kalach c’est la même chose » Le prévenu, domicilié dans un village rural d’Eure-et-Loir, a expliqué au tribunal qu’il avait voulu « faire comme tout le monde » et affirmé qu’il ne s’agissait pas d’un acte lié à la religion.”

Sources : Le FigaroBien PublicL’Écho Républicain – #Facebook

Agen: six mois ferme pour apologie des auteurs des attentats parisiens

Un homme de 21 ans a été condamné mercredi en comparution immédiate à 12 mois de prison, dont 6 mois ferme, par le tribunal correctionnel d’Agen pour avoir fait l’ « apologie publique d’un acte de terrorisme » au cours d’un contrôle dans un train. Le jeune homme, qui n’est pas musulman, avait été interpellé mardi soir à la gare d’Agen dans un train après une altercation verbale avec un contrôleur SNCF. L’Agenais, au casier judiciaire chargé, n’avait pas de titre de transport mais avait refusé de descendre à la gare d’Aiguillon (Lot-et-Garonne) comme le lui demandait le contrôleur, qu’il a copieusement insulté en faisant l’apologie des auteurs des attentats parisiens: « Ce sont des héros, ils ont eu raison, Charlie n’a eu que ce qu’il méritait ». Présent au procès, son frère a injurié les magistrats et a été aussitôt interpellé, de même que sa sœur, elle aussi présente, qui était recherchée par les forces de l’ordre car elle devait purger une peine de prison. Un jeune homme de 18 ans, qui voyageait avec l’Agenais, a quant à lui été condamné à 3 mois de prison avec sursis.

Sources : Le PointSud Ouest

« De la Bêtise » 2 mois de prison ferme…

“Le contrôle des sentiments n’est pourtant pas une qualité apparente chez cet homme accompagné au tribunal par quelques soutiens vindicatifs nécessitant le déploiement d’une escouade de policiers dans le prétoire et de deux cars de CRS devant les grilles du palais de justice. « L’apologie du terrorisme ne doit pas être confondue avec la crétinerie et la bêtise », a plaidé l’avocate de l’Agenais qui devait aussi répondre d’outrages et de rébellion à l’endroit du contrôleur. « Pourquoi il m’a contrôlé à moi ? », s’étonne le garçon contre lequel le ministère public a demandé six mois de détention à purger sur le champ.

La peine requise contre son complice, un Tonneinquais de 19 ans, est forcément moindre : 3 mois avec sursis assortis de l’obligation d’effectuer un travail d’intérêt général de 120 heures. Parce que le jeune homme s’est « limité » à l’outrage et à la rébellion. Enfin, et c’est le genre de détail qui compte dans l’esprit des juges, il n’avait jamais été condamné jusqu’ici. On ne pourra plus en dire autant à l’avenir. Ce dernier a été sanctionné à hauteur des demandes du ministère public. Son compagnon de barre écope pour sa part d’une peine beaucoup plus lourde : 6 mois avec incarcération à l’issue de l’audience et 6 mois de sursis sur la tête. Une décision qui a provoqué la réaction d’un de ses proches qui a battu des mains sardoniquement pour dénigrer la justice. Cet homme a été placé en garde à vue dans la foulée.

Source : Sud Ouest

Dans le tramway, apologie du terrorisme

” «Les frères Kouachi ce n’est que le début !». Marley Ouardi, 21 ans, a clairement revendiqué son soutien aux frères Kouachi, dans le tramway, vendredi vers 18 heures. Il a aussi été déféré hier en comparution immédiate. C’est au départ un simple contrôle de titre de transport qui a dérapé. «Quand j’ai voulu le contrôler il a hurlé dans le tramway et a tenu ces propos», a expliqué à la barre un contrôleur. C’est sous les yeux des passagers, médusés, que Marley s’en est pris à un des contrôleurs, en lui donnant un coup de tête. «Il a appelé ses copains pour qu’ils viennent nous défoncer», a complété la victime. Six contrôleurs ont réussi à la maîtriser de Blagnac à la station des Arènes où l’attendaient les CRS. Le jeune homme a continué à proférer menaces et insultes en faisant référence aux événements qui ont secoué la France vendredi. «J’ai jamais dit ça !» se défend Marley. «C’est vrai que j’ai mis mes nerfs sur les gens car je venais de me disputer avec ma sœur».«C’est du terrorisme individuel ! Il faut une réponse, un signal !», estime le procureur Patrice Michel avant de requérir 18 mois de prison ferme. «Il regrette ces propos qui ont largement dépassé sa pensée», a essayé la défense, Me Katia Ouddiz Nakache. Marley a été condamné à 10 mois de détention et verra sa peine alourdie de 2 mois supplémentaires en raison de la révocation d’une précédente condamnation. Marley avait déjà été condamné à trois reprises par la justice et faisait l’objet d’un sursis avec mise à l’épreuve qu’il ne respectait pas. Il a été incarcéré hier soir. ”

Sources : La Dépêche du MidiL’IndépendantFrance3 Régions Midi-PyrénéesVoix du Midi

Prison ferme pour la fausse Hayat Boumeddiene à Disneyland Paris

“Une femme avait prétendu être la compagne d’Amedy Coulibaly et menacé de commettre un attentat dans un hôtel du parc d’attractions. Elle a été jugée en comparution immédiate. Le tribunal correctionnel de Meaux (Seine-et-Marne) a condamné, lundi 12 janvier, à trois mois de prison ferme la touriste qui avait prétendu être la compagne d’Amedy Coulibaly, Hayat Boumeddiene, et menacé de commettre un attentat dans un hôtel de Disneyland Paris. Cette Marseillaise de 42 ans a été condamnée pour « communication ou divulgation d’une fausse information dans le but de faire croire à une destruction dangereuse ».[…] Cette touriste avait été interpellée dans une chambre du Sequoïa Lodge, un hôtel du parc d’attractions. Selon un agent de sécurité, elle avait crié à la fenêtre les mots : « Je suis Coulibaly. Je vais poser une bombe. »

« Je m’excuse pour tout ça mais c’est pas moi, j’ai pas crié », s’est défendue la prévenue, au fort accent marseillais, niant fermement avoir tenu ces propos. « J’étais juste à la fenêtre en train de fumer une cigarette. J’ai une enfant de 4 ans et l’emmener à Disney, c’était extraordinaire. Moi, je savais rien des attentats, j’ai pas regardé les infos », a-t-elle insisté. […] La prévenue est ressortie libre, le tribunal n’ayant pas ordonné de mandat de dépôt. ”

Sources : FranceTV InfoBFM TV

Un Roubaisien condamné à 6 mois de prison pour apologie du terrorisme

“Deux personnes ont été déférées en comparution immédiate, ce mercredi après-midi, pour apologie du terrorisme, outrages et menaces de mort contre des policiers. Un Roubaisien de 20 ans a été condamné à six mois de prison ferme et incarcéré. L’autre prévenu, un Lillois de 48 ans, sera jugé le 23 février. Il a été placé en détention provisoire et une expertise psychiatrique a été demandée.

Sélim Kasdi est le troisième à être jugé depuis lundi en comparution immédiate pour outrage et menaces de mort contre des policiers et apologie du terrorisme. Contrairement aux deux premiers qui, une fois dans le box, avaient reconnu la stupidité de propos mis sur le dos de l’alcool ou de la provocation et s’étaient excusés, le Roubaisien de 20 ans adopte devant les juges une posture totalement différente. […] Sélim Kasdi s’est soudain énervé. Au hasard des invectives, des insultes pleuvent et aussi des menaces : « on va vous buter un par un », « le jeu maintenant, tu dois plus trouver où est Charlie, tu dois buter un Charlie »… Propos, diront les policiers, qu’il répète en boucle pendant une heure. Devant le tribunal, Sélim Kasdi nie avoir tenu de tels propos : « Ce n’est pas moi, on était trente dans les geôles et tout le monde criait. » Il ne reconnaît que les outrages, mais, ajoute-t-il, « les policiers m’ont provoqué ». […] « Il a totalement nié les faits, il a admis les insultes envers les policiers mais rien qui ne soit en rapport avec les événements. il ne se sent même pas concerné », explique son avocate Me Samia Khiter. « Ils étaient plusieurs dans les geôles du commissariat et c’est peut être quelqu’un d’autre qui a proféré ces menaces ». […]  La présidente Audrey Bailleul fait référence aux attentats : « Êtes-vous d’accord avec ce qui s’est passé mercredi et vendredi ? » […] Pour Me Arnaud Ninive, en partie civile, si les policiers encaissent quotidiennement des insultes, « ce jour-là, dans le contexte, les bornes ont été franchies ». C’est aussi l’avis du procureur Jérôme Aimé, qui rappelle que ces propos haineux, qui alimentent la comparution immédiate depuis lundi, sont « une insulte aux victimes, une atteinte à la cohésion nationale et aux valeurs de la France ». Contre Sélim Kasdi, il requiert huit mois de prison ferme et un stage de citoyenneté. […] Le tribunal condamnera Sélim Kasdi à six mois de prison auxquels s’ajoute un sursis révoqué de huit mois.”

Source : Nord ÉclairFrance3 Régions Nord Pas de Calais

Béziers : condamné à six mois ferme pour « apologie de terrorisme »

“Le jeune homme a été contrôlé le vendredi 16 janvier, rue du Docteur-Fleming à Béziers, lors d’une patrouille Vigipirate. Il a crié : « Ils ont eu raison à “Charlie Hebdo”, ils auraient dû tous vous tuer ».[…] Et s’adressant à une fonctionnaire, il a lancé : « Je t’attendrai à la sortie avec mes copains. » Il a été présenté lundi devant le tribunal correctionnel en comparution immédiate. À la barre, le jeune homme, fait moins le fier. Il reconnaît la détention de stupéfiants. Pour les menaces, il se justifie : « J’étais énervé. Je regrette. » En ce qui concerne « l’apologie de terrorisme », il nie. À supposer qu’il sache vraiment ce que le mot signifie, comme le fera remarquer son avocat. […]  Le juge d’application des peines a demandé à ce que sa peine d’un mois avec sursis, prononcée en 2013, soit révoquée, le prévenu ne respectant pas ses obligations. La partie civile demande 500 € pour le préjudice moral. Le parquet se base sur les témoignages des policiers pour affirmer que le délit « d’apologie » est constitué. Il requiert trois mois de prison et le maintien en détention. La défense doute que son client ait tout compris et demande « une peine de prison ferme la plus basse possible ». Le tribunal a condamné le jeune homme à six mois de prison, a prononcé la révocation de son sursis et a ordonné le maintien en détention. Il devra verser 500 € à la policière menacée.”

Source : Midi LibreMidi Libre 2

Apologie du terrorisme: 6 mois ferme pour avoir menacé des agents SNCF

“Le tribunal correctionnel de Versailles a condamné mardi une femme de 29 ans à 6 mois de prison ferme, sans mandat de dépôt, pour « apologie du terrorisme » lors d’un différend avec deux agents SNCF, a-t-on appris mercredi. […] Lundi, vers 13H00, à la sortie d’un train à la gare Versailles Chantiers, cette femme avait pris à partie deux agents SNCF en criant « Allah Akbar » (Dieu est le plus grand, en arabe) et en lançant: « Je ferais tout sauter si j’avais une bombe », a rapporté une source policière, confirmant une information du Parisien. ce policière. « Vous méritez de crever comme les 17 qui sont morts », avait-elle également déclaré, en référence aux victimes des attentats de Paris, tuées par trois jihadistes. La femme, caissière, décrite comme dépressive selon Le Parisien, voulait « manifester son mécontentement » après que sa sœur avait été verbalisée.”

Sources : L’Écho RépublicainLe ParisienMetro NewsMa Ville MarseilleBFM TV

Amiens. Un détenu condamné pour “apologie du terrorisme“, son avocat s’inquiète

“Le tribunal d’Amiens a rendu l’une de ses premières condamnations pour « apologie du terrorisme », délit pénal depuis novembre 2014. Un détenu de la maison d’arrêt d’Amiens a été condamné à 7 mois de prison ferme, mercredi 28 janvier. Une peine également pour « usage de stupéfiants ». […] Pour son avocat, Me Arnaud Godreuil, les juges ont manqué de discernement, emportés par l’esprit sécuritaire du moment. « On est dans l’air du temps, il y a eu une circulaire de la ministre de la Justice Christiane Taubira, on est dans le mouvement… », Regrette-t-il. […] Jamal Ait Ichou avoue avoir crié « Vive l’État islamique » au moment où, lors d’une fouille de sa cellule, il a vu des photos de famille et objets personnels tomber par terre. Mais selon les surveillants, le détenu est allé encore plus loin dans ses propos. Selon eux, le jeune homme a crié : « Vive Al-Qaïda. C’est bien fait ce qui arrive à la France. Dès que je sortirai d’ici, je ferai pareil. Je buterai un surveillant et je niquerai des Juifs. Les frères qui ont fait ça, ils auraient dû faire pire.» […] Son avocat Me Godreuil n’y croit pas et considère que son client méritait, au pire, cinq mois d’emprisonnement pour outrage. Le juriste pense que les juges ont oublié que, dans une bouche ou dans une autre, les mêmes propos n’ont pas la même portée. Il s’explique : « …Entre la propagande et l’imbécillité, il faut savoir faire preuve de discernement, prendre du recul, pas être dans l’émotion et dans l’urgence. » […] L’avocat amiénois livre ainsi son inquiétude. « Nous vivons dans un pays schizophrène : il y a quelques temps, on votait des lois pour sortir du tout-carcéral, maintenant c’est tout l’inverse, on demande rigueur et sévérité ; mais faire les choses dans l’urgence n’a jamais été bon », confie Me Godreuil. Pour lui, la loi anti-terrorisme, la circulaire de Christiane Taubira, cette décision… « c’est la porte ouverte à tout et n’importe quoi. » L’avocat regrette que le délit d’apologie du terrorisme, depuis son entrée dans le code pénal, n’a pas été précisément et publiquement défini par le législateur ou l’exécutif. « Le danger, c’est que ça devienne une infraction matérielle », explique le juriste. « À partir du moment où on dit quelque chose, c’est de l’apologie ; alors qu’en droit, d’habitude, on s’intéresse aussi au caractère intentionnel des faits… »”

Sources : France3 Régions PicardieCourrier Picard

Apologie de terrorisme à La Seyne: dénoncé, il prend dix mois de prison

“Deux ans d’emprisonnement ont été requis, vendredi soir, devant le tribunal correctionnel de Toulon à l’encontre de Mohamed B., un Seynois, jugé pour « apologie d’actes de terrorisme» et « détention de stupéfiants». Tard dans la soirée, la sanction est tombée : dix mois de prison avec mandat de dépôt. […] À l’audience, le témoin a confirmé des paroles menaçantes. Avec, entre autres : « les frères Kouachi sont morts en Syrie» et que« ce qu’ils ont fait, c’était bien ». Il a dit avoir été choqué et que Mohamed B. hurlait dans la boulangerie. Des faits qui n’ont toutefois pas été corroborés par les employés du commerce qui ont évoqué une « dispute ».[…] Pour Me Romain Callen, en défense, l’apologie d’actes terroriste ne repose sur rien. « Sur les dires d’un homme qui se fait justicier. Qui va le dénoncer ! Mais où va-t-on ? » Condamné à dix mois de prison, le Seynois a été incarcéré. La demande de constitution de partie civile du « témoin » a été refusée. L’avocat a annoncé faire appel et de saisir le conseil constitutionnel

Source : Nice Matin

Durant une saisie de véhicule, il fait l’apologie de terroristes

“Jean-Richard Delord et Xavier Présumé ont été condamnés, mercredi, par le tribunal correctionnel à un an de prison dont six mois avec sursis pour outrages à gendarmes, apologie d’un acte de terrorisme et refus d’obtempérer à la saisie d’un véhicule. […] Xavier Présumé ne viendra pas tout seul. Il est accompagné de Jean-Richard Delord. De deux ans son aîné, ce dernier est accusé d’acte d’intimidation, d’outrage et d’apologie d’un acte de terrorisme. Les jeunes gens ont empêché les gendarmes de saisir le véhicule. […]

Jean-Richard Delord se tenait non loin de la scène ce fameux 19 janvier. « Une bouteille de vin à la main. Il gesticulait dans tous les sens ». Des propos rapportés dans le procès verbal de gendarmerie et lu par le président du tribunal. Une version contestée par Jean-Richard Delord. « Je n’avais rien à faire là. Xavier, c’est mon ami. J’étais calme au début. Je suis asthmatique et j’étais en crise. Je n’allais pas frapper les gendarmes avec la bouteille. » […] Le jeune homme a quand même tenu des propos outranciers, en créole, faisant l’apologie du terrorisme. « Tu devrais être morte à la place de Clarissa et des policiers morts dans les attentats. Je n’ai pas peur de vous, vous n’allez pas venir nous faire chier. » Véronique Mayeco, le seul agent capable de comprendre le créole, a bien saisi et rapporté l’outrage. […] Les deux jeunes gens ont été reconnus coupable de tous les délits et condamnés à un an de prison dont six mois avec sursis et une mise à l’épreuve pendant deux ans. […] Ils sont ressortis libres du tribunal.”

Source : Guadeloupe France-Antilles

Il fait l’«apologie» du meurtre des policiers de Charlie Hebdo et écope de quinze mois ferme

“REIMS (51). Mercredi soir, une rixe dans un quartier de Reims a dégénéré en coups de feu, injures racistes et « apologie » du meurtre des deux policiers tués pendant l’attaque de Charlie Hebdo. L’auteur des propos a pris quinze mois ferme. […]  « Vos bâtards de collègues… » Ce sont les mots proférés durant cette même nuit de mercredi à jeudi par un autre Rémois que les policiers ont arrêté aux Châtillons lors d’une agression avec coups de feu et injures racistes. De nouveau saisi en comparution immédiate, le tribunal correctionnel a suivi la fermeté requise par le procureur : quinze mois de prison ferme.

Commerçant ambulant de 51 ans déjà condamné à huit reprises, essentiellement pour des délits routiers, Jean-Luc Oudin habite avenue Christophe-Colomb. […] Les peines tombent. Jean-Luc Oudin : quinze mois ferme; Jason Cobetto : quinze mois ferme, deux mois de sursis révoqués; Abdrahem El Kerroumi : un an ferme, six mois de sursis révoqués. Tous les trois sont écroués. Interdiction leur est faite de détenir une arme pendant dix ans et ils devront verser 400 € à chacun des trois policiers.”

Source : L’Union L’Ardennais

En détention dans l’attente du jugement

Sur fond d’alcool, de drogue ou de problèmes psychiatriques

“Puis c’est au tour de Z., un Français né en Algérie en 1989, de comparaître. Lui est accusé d’avoir crié « Vive le djihad. Allah Akbar. On va tous vous niquer, chiens d’infidèles. Vive Kouachi, mort aux flics », au moment de son interpellation mouvementée par un gardien de la paix, le 13 janvier. D’après le policier, il a aussi lancé : « je vais ressortir et demain, tu fais quoi ? Je vais revenir avec un sabre, je vais te découper. Tu ne sais vraiment pas qui je suis. » Le jeune homme, qui vit dans une caravane, a eu juste le temps de déclarer à la barre : « franchement, je ne comprends pas le truc qui m’arrive. Je reconnais que je suis un petit peu alcoolique et que je fume du cannabis. J’assume même de voler de temps en temps. Mais je n’ai rien à voir avec le djihad ». La cour ne lui pas a pas donné plus de temps pour s’exprimer. Son procès a été renvoyé au 18 février.”

Source : La Croix#Alcool#Drogue

Ivre, il fait l’apologie du terrorisme en gare de Cannes

“Jeudi soir, vers 19 heures, une bande de jeunes garçons a assuré le spectacle en gare de Cannes devant des usagers médusés. L’un d’entre eux, qui fumait un joint, au moment de l’arrivée de la police ferroviaire a tiré son épingle du jeu. Haranguant les forces de l’ordre à plusieurs reprises, ces derniers décident d’expulser lui et ses collègues du parvis de la gare.[…] Mécontent de cet affront, le jeune garçon décide d’aller chercher une grande planche au sein du chantier jouxtant la gare et de revenir. Excité, il s’en prend une nouvelle fois à la police ferroviaire en les insultant. Jusqu’à les menacer de mort : « Je vais tous vous crever, vous kalacher comme ceux qu’on voit à la télé (…) ». . À l’issue de sa garde à vue, le jeune homme devait être jugé vendredi soir devant le tribunal correctionnel de Grasse.”

Source : Var Matin#Alcool#Drogue

Un homme arrêté pour apologie du terrorisme

“Depuis les événements tragiques de la semaine dernière, police et justice font preuve d’intransigeance à l’égard d’individus se laissant aller à des propos délictuels, et notamment faisant l’apologie du terrorisme. Samedi vers 19h20, en gare Saint-Charles (Marseille 1er), un homme, en état d’ébriété, a été appréhendé par la police pour avoir outragé les agents SNCF. Rapidement il a menacé les fonctionnaires : « Je suis Al Qaïda, je vais vous faire sauter, et un commissariat aussi. Je suis pas Charlie, bien fait pour eux… », a-t-il crié selon nos informations. Le parquet n’a pas décidé qu’il serait jugé en comparution immédiate, où un homme a été condamné à deux ans de prison cette semaine pour le même délit, mais il sera convoqué prochainement devant le tribunal correctionnel. ”

Source : La Provence#Alcool

Un mineur de 16 ans placé en détention provisoire

“Hier encore, un mineur de 16 ans a été déféré, au tribunal de grande instance de Châlons, devant le juge des enfants. Défendu par l’ancien bâtonnier, Me Hélène Marichal, il a été mis en examen puis placé en détention provisoire au quartier des mineurs de la maison d’arrêt de Reims.”

Source : L’Union L’Ardennais – #Facebook

Acte terroriste dans un lieu recevant du public

“Le prévenu de 18 ans, qui s’est présenté devant les magistrats sans avocat, hier, devra quant à lui répondre d’apologie d’un acte terroriste dans un lieu recevant du public. Les faits qui lui sont reprochés s’étaient déroulés aux caisses d’un discount alimentaire de la ville préfecture (L’union du 20 janvier). Et ce n’est pas fini. Hier encore, un mineur de 16 ans a été déféré, au tribunal de grande instance de Châlons, devant le juge des enfants. Défendu par l’ancien bâtonnier, Me Hélène Marichal, il a été mis en examen puis placé en détention provisoire au quartier des mineurs de la maison d’arrêt de Reims.”

Source : L’Union L’Ardennais

Apologie de terrorisme à Nice: un jeune homme placé en détention

“Un jeune homme de 18 ans, Yacine, inconnu à ce jour de la justice, comparaissait ce lundi en correctionnelle a Nice. Il était poursuivi en comparution immédiate pour « apologie publique d’acte de terrorisme » et « outrage » à policier. A sa demande, son procès a été renvoyé. Il se tiendra le 4 février prochain. En attendant, le jeune homme est maintenu en détention, conformément aux réquisitions du parquet. La défense avait sollicité un placement sous contrôle judiciaire. Jamais condamné, il aurait hurlé « 100% Kouachi » et fait un doigt d’honneur à une patrouille de police devant le commissariat l’Ariane, quartier sensible de Nice.”

Sources : Nice MatinLe Dauphiné

Apologie du terrorisme : un Nancéien écroué

“Un Nancéien a été mis en examen dimanche soir pour « apologie directe et publique d’actes de terrorisme » avant d’être placé en détention provisoire au centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville.

Âgé de 30 ans, arborant une petite barbe, l’homme a fait irruption en djellaba, jeudi soir, vers 18 h 30 sur la place Stanislas où s’étaient réunies plus de 10.000 personnes, au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo. Converti à l’islam depuis une dizaine d’années, Sébastien a alors tenu des paroles qui ont justifié sa mise en examen par un juge d’instruction nancéien. Le suspect aurait reconnu partiellement ses propos. « J’estime son placement en détention disproportionné d’autant que les faits ne sont pas établis », s’est contentée d’indiquer son avocate, « consciente du contexte ». A priori palpé et contrôlé par les forces de l’ordre sur les pavés de Stan’, il n’a pas été placé en garde à vue sur le champ mais écarté de la manifestation. Identifié, il sera arrêté vendredi matin par les policiers de la brigade criminelle de la Sûreté départementale, dans une chambre d’hôtel du centre-ville de Nancy qu’il loue depuis plusieurs mois.

[…] L’information judiciaire ouverte permettra peut-être de recueillir le témoignage de manifestants susceptibles d’avoir échangé et/où entendus les propos reprochés au suspect. Des investigations plus approfondies sur la personnalité de l’individu et son parcours sont également engagées.”

Source : L’Est Républicain

Apologie du terrorisme: procès renvoyé mais maintien en détention à Nice

“Le tribunal correctionnel de Nice a renvoyé lundi au 4 février à la demande de ses avocats le procès d’un jeune homme poursuivi pour « outrage et apologie d’actes de terrorisme », et l’a maintenu en détention provisoire. Le jeune homme âgé de 18 ans et domicilié à Nice était présenté au tribunal en comparution immédiate pour des faits commis le 9 janvier, au surlendemain de l’attentat perpétré dans les locaux de Charlie Hebdo. Il lui est reproché un geste obscène à l’encontre de policiers en faction devant le bureau de police de L’Ariane, un quartier sensible de Nice, et surtout de leur avoir crié à deux reprises « 100% Kouachi », du nom des frères auteurs de l’attentat. Son avocat, Me Richard Pyné, qui espérait avant l’audience que « les magistrats restent insensibles au tumulte de la rue », arguant notamment qu’un témoin l’aurait vu déjeuner dans un snack à l’heure des faits, a plaidé en vain pour une mesure de contrôle judiciaire.

A Grasse également, le tribunal correctionnel a reporté lundi au 17 février le procès sur le fond d’un homme originaire de Nice qui est poursuivi pour « menaces sur personnes dépositaires de l’autorité publique ».

Il a été maintenu en détention dans l’attente de son procès. Il est reproché à cet homme d’avoir menacé par téléphone les policiers du commissariat d’Antibes qui retenaient en garde à vue son jeune frère, un mineur interpellé pour avoir lui-même menacé un libraire d’Antibes qui avait affiché des unes de Charlie Hebdo sur sa devanture. Déféré au parquet de Nice et présenté à un juge pour enfants, ce dernier a fait l’objet d’une simple mesure de réparation et a été remis en liberté.

Vendredi déjà à Grasse, un jeune homme de 18 ans avait été maintenu en détention jusqu’au 9 février dans l’attente de son jugement pour, notamment, apologie du terrorisme. Selon une source judiciaire, il lui est reproché d’avoir lancé à des policiers, en gare de Cannes: « Ils ont bien fait à Paris, il ne faut pas insulter le Prophète, je vais vous kalacher, les musulmans vont niquer la France ».”

Source : Orange La Ciotat

RHÔNE : Apologie du terrorisme : un anarchiste en prison

“C’est à cause de cette phrase, publiée sur un site internet, qu’il dort depuis hier soir en prison : « honneur à nos frères musulmans : Saïd et Chérif Kouachi, Amedy Coulibaly ! Vrais héros républicains ! ». Son auteur n’est pas un islamiste, mais un anarchiste anti-Charlie, jugé hier vendredi dans le cadre des comparutions immédiates. 44 ans dans quelques jours, un travail d’agent de maintenance, une compagne et un logement à Caluire. « Ma vie est on ne peut plus rangée et stable », dit calmement l’intéressé. Sa vision de l’histoire, qu’il partage avec une poignée de camarades, est beaucoup moins conventionnelle. Elle s’inscrit dans la thèse d’un Occident pourri jusqu’à l’os, dont les événements actuels, comme ceux du 11 septembre déjà, seraient un juste retour de flammes. La perquisition menée par les policiers a révélé un florilège de documents aux relents douteux, voire carrément nauséabonds, dont la brève évocation par la présidente du tribunal, a fait hérisser bien des poils à l’audience. Mais il n’a pas été question du fond, puisque l’affaire, examinée tard vendredi soir, a été prudemment renvoyée. Restait alors la question des mesures à prendre pour le prévenu : détention provisoire ou contrôle judiciaire ? La procureure a défendu la première solution, craignant de nouveaux actes d’ici l’audience. Ayant jusque-là dit non à tout, et imposé le silence à son avocat, le prévenu a assuré qu’il ne se défilerait pas et qu’il n’avait rien à cacher. Cela n’a pas convaincu le tribunal qui a donc décidé de l’incarcérer jusqu’au 10 février, date de la prochaine audience, tout en ordonnant une expertise psychiatrique. Sans grand espoir que le prévenu s’astreigne à cette nouvelle entrave à sa liberté. Quant à la phrase qui lui vaut de dormir en prison, elle courrait toujours, hier soir, sur le site internet.

Source : Le Progrès

Tribunal Correctionnel : Le détenu voulait “faire crever” les surveillants

“« Vous allez tous crever, bande de Français. On va poser des bombes et tuer vos enfants. Je vais demander à des gens de vous tuer à coup de kalach. » Forcément, depuis les attentats perpétrés début janvier et les débats qui en découlent, de telles menaces sont prises au sérieux, et Karim Touhami, détenu à Salon, est présenté…”

Source : La Provence

Un homme menace des policiers à Elbeuf : « Le sang va encore couler »

“Hier matin à Elbeuf, un homme de 24 ans, déjà mis en examen pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme », a menacé de tuer des policiers avec des Kalachnikov. « Cela ne vous a pas suffi que l’on tue trois flics ? ! ? ! Nous sommes très nombreux et nous avons des Kalachnikov ! Le sang va encore couler ! » […] Alors qu’il stationnait sa voiture à proximité de la Caisse d’allocations familiales (CAF), située à deux pas du commissariat, un policier lui a demandé de déplacer son véhicule parce qu’il n’avait pas le droit de se garer. L’automobiliste est alors sorti et a lancé au fonctionnaire : « Je ne bougerai pas connard ! ». Le ton est monté entre les deux hommes et le conducteur a menacé de mort le gardien de la paix en faisant l’apologie du terrorisme. […] « Habituellement, ce genre de menaces ne nous aurait guère inquiétés, mais dans le contexte actuel et vu le profil du suspect, nous traitons ce dossier avec attention, même si nous ne voulons pas être alarmistes », confie une source proche des investigations.

L’homme, qui a proféré ces menaces, est bien connu des services de police et de la justice pour avoir trempé dans des trafics de stupéfiants, mais aussi pour être suspecté d’appartenir à une filière jihadiste à destination de la Syrie.[…] Jugé en comparution immédiate aujourd’hui. Contacté par téléphone, le procureur de la Républiquede Rouen Jean-François Bohnert confirme nos informations et précise que le père de famille de deux enfants va comparaître ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Rouen pour « outrage », « menaces de mort » et « apologie du terrorisme ». Selon le haut-magistrat, « ces faits sont graves, d’autant plus graves que le mis en cause est déjà connu pour son activisme. Je considère que l’apologie du terrorisme est clairement caractérisée lorsqu’il évoque les Kalachnikov et le fait de tuer des policiers ». Il encourt jusqu’à cinq années de prison ferme.”

Source : Paris Normandie

Relâchés dans l’attente du jugement

Agen : ivre et drogué…

Le 11 février, un homme de 29 ans doit également être jugé par le tribunal correctionnel d’Agen pour apologie du terrorisme lors de son interpellation par la police. Il circulait sans permis au volant de sa voiture, en sens interdit, ivre et sous l’emprise de stupéfiants.”

Sources : Le PointSud Ouest#Alcool – #Drogue

Alcoolisé, il faisait l’apologie du terrorisme

“Chaque jour apporte son lot d’apologues, plus ou moins pitoyables, du terrorisme à la mode marseillaise. Après les trois interpellés de ces derniers jours, dont un agent de sécurité de l’aéroport Marseille-Provence, qui tous ont écopé de peines de 18 mois à 2 ans de prison ferme assorties d’un mandat de dépôt au terme de leur comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Marseille, c’est un homme particulièrement aviné qui a été interpellé hier à la cité Campagne-Lévêque (15e), dans les quartiers Nord de Marseille. Âgé de 47 ans, il s’est livré dans la nuit de mercredi à jeudi, vers 3 h du matin, dans le hall de son immeuble, à quelques débordements verbaux, se réclamant d’Amédy Coulibaly, le djihadiste responsable de la tuerie du supermarché casher de Paris et vantant les mérites de l’attaque contre Charlie Hebdo. Après un bref passage en dégrisement, il devait s’expliquer hier dans les locaux de la Division Nord de la sécurité publique.”

Source : La Provence#Alcool

Saint-Denis de la Réunion : Jugés en comparution immédiate pour avoir menacé de « faire le djihad »”

“Ce lundi 19 janvier 2015, deux hommes seront jugés en comparution immédiate au tribunal Saint-Denis pour « menaces de commettre un crime ou un délit ». Visiblement alcoolisés lors de leur interpellation dans la nuit de samedi à dimanche devant le monument aux morts de Saint-Denis, rue de la Victoire, ils auraient menacé les policiers de « tout faire péter au C4 » et de « faire le djihad », raconte le Journal de l’île de La Réunion. Selon le JIR, il s’agirait à l’origine d’une « blague de bidasse » impliquant un militaire originaire de La Réunion ainsi que deux autres individus habitants de l’île. L’homme aurait d’abord grimpé sur le monument aux morts pour exhiber ses parties intimes devant ses deux comparses immortalisant la scène. Interpellés par des policiers patrouillant dans le secteur, ils auraient ensuite proféré leurs menaces de « tout faire péter au C4 » et de « faire le djihad » durant le trajet pour les conduire au commissariat. D’après le JIR, le militaire est ressorti de garde à vue dimanche soir et sera jugé ultérieurement par le tribunal correctionnel. Quant aux deux autres, ils seront jugés ce lundi en comparution immédiate.”

Source : IP Réunion#Alcool

Bordeaux : une jeune femme condamnée pour apologie du terrorisme

“Lors d’un contrôle policier, jeudi au petit matin, elle avait traité les victimes de Charlie Hebdo de « bâtards » : une jeune fille de 18 ans a écopé vendredi devant le tribunal correctionnel de Bordeaux de 210 heures de travaux d’intérêt général. Le parquet avait requis quatre mois de prison avec sursis. Son avocate parle de « provocation stupide » sous l’emprise de l’alcool. […]     « Ces paroles sont insupportables et intolérables après la tragédie que nous venons de vivre. Les faits sont à replacer dans leur contexte, même si on ne juge pas le contexte ». – Sandra Desjardins, représentante du parquet. L’avocate de la défense a certes reconnu qu’il s’agissait de propos excessifs, mais dénués de toute idéologie. La jeune femme devra également verser 400 € de dommages et intérêts à chacun des deux policiers qu’elle a insultés. ”

Sources : Radio Bleu#Alcool

Apologie du terrorisme. Un lycéen nantais poursuivi pour un dessin

“Un adolescent nantais de 16 ans a été placé en garde à vue pour avoir diffusé sur Facebook un dessin faisant l’apologie du terrorisme. […]Selon un magistrat du parquet des mineurs, ce dessin représente « un personnage avec un journal Charlie Hebdo, touché par des balles, le tout accompagné d’un commentaire

Ironique” ».Cet adolescent imaginait-il les conséquences de son dessin posté sur son compte ? Partagé avec ses amis sur le réseau social, le croquis a été signalé à la police. Jeudi matin, ce lycéen, qui vit chez ses parents et n’avait jamais fait parler de lui auparavant, a été interpellé et placé en garde à vue.

« Ce jeune homme n’a pas un profil évoquant une évolution vers le djihadisme », indique Yvon Ollivier, vice-procureur en charge du parquet des mineurs. « Il n’a pas pris véritablement conscience de son geste, qu’il tente de justifier par l’humour. » […] Vendredi, le lycéen a été déféré au palais de justice. Le parquet a requis son placement en liberté surveillée et sa mise en examen. Une réponse pénale forte, dans la lignée des décisions des magistrats depuis une semaine. Une illustration de « l’extrême réactivité » dont doivent faire preuve les procureurs, selon les consignes données par la ministre de la Justice, Christiane Taubira.”

Sources : Ouest FranceMétro NewsFrance3 Régions Pays de LoireNumerama – #Facebook

Le mineur assume tout…

“Quelques heures après l’attentat qui a fait 12 morts le 7 janvier dernier, un Castrais de 17 ans publiait sur son mur Facebook «Charlie hebdo, on vous a niqué, bande de fils de pute». Si quelques-uns de ses «amis» lui ont immédiatement demandé de retirer ce «post», un autre l’encourage en lui disant de «ne rien effacer du tout» parce que «c’est un jour de fête».  […] Le jeune castrais de 17 ans qui avait «posté» le premier commentaire est, lui, convoqué devant le tribunal pour enfants de Castres le 20 février prochain. En attendant il a été remis en liberté. Mais contrairement à son compère jugé hier, ce lycéen assume tous ces propos affirmant aux policiers lors de sa garde à vue «avoir été très content de ce qui s’est passé à Charlie Hebdo qui avait caricaturé le prophète…»”

Source : La Dépêche du Midi – #Facebook

Comparution immédiate pour des publications sur Facebook

“Le 12 janvier, un Vitryat de 18 ans, étudiant au lycée châlonnais Oehmichen, avait déjà été déféré devant ce même tribunal dans le cadre d’une comparution immédiate. Ayant sollicité un délai pour préparer sa défense, il sera jugé le 5 février. Lui sont aussi reprochés des messages publics sur Facebook.

Source : L’Union L’Ardennais  – #Facebook

Nantes: une mineure de 14 ans mise en examen pour apologie du terrorisme

Une mineure de 14 ans a été mise en examen ce mercredi par un juge des enfants de Nantes pour apologie du terrorisme, après avoir menacé lundi des contrôleurs dans le tramway de « sortir les kalachnikovs ». La jeune fille aurait lancé aux agents de la Semitan, le gestionnaire du réseau de transports en commun de l’agglomération nantaise, lors d’un contrôle dans le tramway lundi : « On est les sœurs Kouachi, on va sortir les kalachnikovs ». Le juge des enfants l’a mise en examen pour « apologie du terrorisme », conformément aux réquisitions du parquet des mineurs, et une « mesure de réparation » pénale a été prononcée à l’encontre de cette adolescente non scolarisée. L’une des jeunes filles avec qui elle voyageait, majeure quant à elle, a reçu une convocation devant le tribunal correctionnel de Nantes pour des « menaces de mort » envers les agents dela Semitan.”

Sources : Charente Libre20 Minutes

Convoqué pour apologie de terrorisme! – Thierry Noirtault

“Le cas de Thierry Noirtault est très symptomatique. Ce citoyen est allé spontanément à la manifestation de soutien le 11 janvier, muni d’une pancarte avec l’inscription : « Je suis CHARLIE. Je suis HUMAIN. Je suis KOUACHI. Je suis LA VIE » (l’inscription était accompagnée d’un dessin en forme de cœur). Il écope de 22 heures de garde à vue, à l’issue de laquelle on lui délivre une convocation devant le Tribunal correctionnel des Sables d’Olonne. Il est prévenu d’apologie de terrorisme et encourt une peine de cinq ans d’emprisonnement.”

Sources : FacebookTémoignage Vidéo

Lyon : il distribue des tracts faisant l’apologie du terrorisme… au tribunal

“Quel meilleur endroit que le tribunal de grande instance de Lyon pour faire l’apologie d’actes de terrorisme ? Vendredi après-midi, alors qu’une personne était jugée pour des faits similaires, un homme de 33 ans habitant le 7e arrondissement, a distribué des tracts dans la salle. Les enquêteurs ont également interpellé le septuagénaire qui rédigeait ces tracts. Lors de la perquisition de son domicile, le matériel nécessaire à la création de ces pamphlets faisant l’apologie des récents attentats parisiens était découvert. Les deux individus ont été laissés libres et l’enquête se poursuit.”

Source : Lyon Mag

Triste record national de l’âge des prévenus accusés d’apologie de terrorisme :

Ahmed, 8 ans, poursuivi pour « apologie d’actes de terrorisme » (CCIF)

“Ce mercredi 28 janvier à Nice, Ahmed 8 ans et son père ont été convoqués devant le commissariat de Nice St Augustin pour répondre des accusations portées à leur encontre. L’enfant est accusé d’apologie d’actes de terrorisme, pour s’être opposé à Charlie Hebdo. Le 8 janvier 2015, Ahmed, élève en CE2, est interpellé par son instituteur qui lui demande s’il est Charlie. Étant de confession musulmane, et âgé seulement de 8 ans, il s’oppose à Charlie Hebdo en raison des caricatures du Prophète et répond naïvement qu’il est du côté des terroristes. Ulcéré, son professeur l’envoie vers le directeur de l’établissement, qui se trouve dans la classe d’à côté, et qui lui pose alors la question trois fois devant toute la classe : « est-ce que tu es Charlie ? »

Dans ce dossier, des faits de violence sont rapportés par l’enfant, lequel décrit des humiliations qu’il aurait subi de la part du corps enseignant. Diabétique, il rapporte la privation de son insuline par le corps enseignant suite à l’incident. « Puis, une réflexion du directeur de l’école qui, alors qu’il jouait dans le bac à sable, l’a interpellé en disant “arrête de creuser dans le sable, tu n’y trouveras pas de mitraillette pour tous nous tuer” ».

C’est ce même directeur qui a déposé plainte auprès du commissariat contre l’enfant pour apologie d’acte de terrorisme et contre son père pour intrusion dans l’établissement, lorsque celui-ci accompagnait son enfant, très angoissé depuis l’incident, le matin et le midi à l’intérieur de l’école afin de le rassurer.

L’enfant et son père ont été auditionnés pendant près de deux heures par les policiers, au sujet des propos tenus par Ahmed. À la question « sais-tu ce qu’est le terrorisme ? », l’enfant a répondu « je ne sais pas » […] Son audition a été un traumatisme supplémentaire et illustre l’hystérie collective dans laquelle nous baignons depuis début janvier. […]Ces critiques sont-elles fondées ? « Dans le contexte actuel et compte tenu du caractère inquiétant des propos, il était important de comprendre ce qui s’était réellement passé, de tenter de cerner les motivations de l’enfant», répond Fabienne Lewandowski.

« S’agissant d’un enfant de huit ans, l’audition était peut-être maladroite. Cela aurait pu se passer sous l’angle de la médiation et de l’entretien avec le père. Contacté dès le 21 janvier, celui-ci avait préféré être entendu ultérieurement en présence de son avocat». L’affaire aura-t-elle des suites pénales ? Ce sera au parquet de Nice d’en décider. Dans tous les cas, l’élève de CE2 n’est pas pénalement responsable.[…]

Ses frères, plus jeunes encore, font d’ailleurs eux aussi l’objet d’une enquête judiciaire. Selon nos informations, ils auraient même été entendus par la police jeudi. Pourtant, eux avaient respecté la minute de silence…

Et si la vérité était ailleurs? Et si, à défaut d’être un enfant soldat à la solde d’Allah, Medhi n’était en fait l’otage d’une guerre d’adultes.

Sources : CCIFNice MatinBFM TV BFM TV (2)La Provence

Après Ahmed, c’est Ayman, 9 ans, qui est convoqué par la gendarmerie pour apologie du terrorisme

Villers-Cotterêts : un parent porte plainte après l’audition de son fils de 9 ans pour apologie du terrorisme
“Capture audio d’un témoignage diffusé le 30-01-2015 à 20h30 sur la radio Beur FM. Cas d’un enfant de 9 ans, élève en CM1, convoqué à la gendarmerie de Villers Cotteret, accusé de n’avoir pas respecté la minute de silence (ce que l’enfant dément). Témoignage de son père et échange avec un avocat […] Lors de l’audition à la Gendarmerie, il lui est reproché d’avoir dit « Allah Akbar ! Vive le Coran » pendant la minute de silence… Interrogé pendant près d’une heure…. Le père a également été interrogé par les gendarmes. Le Directeur a confirmé au père avoir été informé de cette histoire et devoir se rendre pour être entendu aussi à la Gendarmerie le mardi suivant… Ne comprend pas pourquoi il y a une telle histoire et explique au père que cela proviendrait du service de la cantine – que son fils n’avait pas posé de problème, mais le père a recueilli d’autres témoignages sur le fait que deux autres enfants auraient perturbé la minute de silence… Mais pas son fils. Villers Cotteret est administré par des élus Front National qui gèrent également la cantine municipale. Le père a porté plainte à la Gendarmerie contre les personnes de la cantine qui seraient à l’origine de cette affaire, mais le gendarme qui a enregistré la plainte n’a pas voulu transcrire l’accusation de faux témoignage et a préféré d’autorité inscrire « diffamation ». Un avocat va aider le père et l’enfant à se défendre.”

Sources : AgoravoxBeur FMAisne NouvelleLe ParisienLe FigaroFrance TV Info

Antibes : “Anti-Charlie“: une Valbonnaise de 10 ans convoquée par les gendarmes à Cagnes

Pour avoir « soutenu » les auteurs de l’attentat dans un devoir, une élève de CM2 a été entendue, à la demande du parquet, par la gendarmerie de Cagnes. Est-ce la répétition de l’affaire niçoise du petit Medhi ? Un autre enfant des Alpes-Maritimes, dont les propos ont été jugés « inquiétants », a été entendu il y a deux semaines, à la demande du parquet, par les gendarmes de la brigade de prévention de la délinquance juvénile à Cagnes. La raison ? Une phrase écrite à la fin d’un devoir en classe de CM2 : «Je suis d’accord avec les terroristes d’avoir tué les journalistes, car ils se sont moqués de notre religion.» Une rédaction qui a mené la fillette du banc de l’école primaire de Garbejaïre au bureau de la gendarmerie. De la feuille de classe au procès-verbal. À seulement 10 ans. […] «C’est toujours inquiétant quand on a ce genre de propos», estime Georges Gutierrez, le procureur de la République de Grasse. Au point que la justice s’en mêle ? «Tout le monde est sur le qui-vive. Elle peut reproduire un discours entendu chez elle. On a essayé de comprendre pourquoi elle a écrit tout ça…» […] Et le procureur d’expliquer la procédure : «Les enseignants voient un comportement qu’ils estiment anormal, ils le signalent à leur hiérarchie. Et cette dernière prévient le parquet…» Sauf que là, ce ne fut pas le cas. Si la directrice a bien prévenu ses supérieurs, c’est une employée municipale qui a alerté les gendarmes. «En son nom propre», précise le procureur. Déclenchant ainsi la convocation de l’enfant. […] «Je ne suis pas persuadé que la réaction du personnel communal a été des plus heureuses, reconnaît le maire, Marc Daunis. Il y a des étapes à respecter.»[…] La fillette, «en compagnie de ses parents et d’un pédopsychiatre», a donc été entendue par les gendarmes. «Le travail mené par le procureur a été respectueux de l’enfant,assure Marc Daunis. Il a veillé à ce que le contexte ne soit pas traumatisant.» […] Un message qu’elle n’a pas su expliquer aux enquêteurs. «On ne sait pas pourquoi elle a écrit ça,confie Georges Gutierrez. Ce n’est pas explicable. Elle a été peut-être impressionnée par le contexte, qui l’a un peu perturbée. Ou elle est peut-être influençable – mais elle n’a pas subi de pression.»

Quoi qu’il en soit, l’enquête est désormais close. Classée sans suite. «Ce n’est pas une famille à problèmes. Nous n’avons rien vu d’anormal », confie le procureur, qui souffle : «C’est un non-événement…» Un non-événement qui a quand même conduit une nouvelle fois un enfant dans des locaux de gendarmerie.”

Sources : Nice MatinL’ExpressMetro NewsL’Obs’Paris MatchBlog Mediapart

Apologie du terrorisme: 2 collégiens gardés à vue

“La Voixdu Nord rapporte sur son site Internet le cas de deux collégiens de la région de Lens ayant été placés en garde à vue mardi. Les deux jeunes avaient refusé de faire une minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Paris, et, surtout, ont déclaré qu’il n’y avait pas eu assez de victimes et qu’ils voulaient faire le djihad. Les deux cas ne seraient cependant pas liés. Le premier interpellé, un collégien de 13 ans, aurait clamé qu’il était heureux de voir des policiers mourir, et qu’il regrettait qu’il n’y ait pas eu plus de victimes. Ressorti libre le soir même, il est convoqué le 20 février pour être mis en examen.

Le second collégien aurait notamment déclaré vouloir aller faire le djihad en Syrie, est cité par La Voixdu Nord, aurait dit : « Si c’était moi, j’aurais pas tué que douze personnes, j’aurais tué tout Paris. »” Il ne supporterait pas que le blasphème ne soit pas considéré comme un délit. Ressorti libre, il est convoqué devant le délégué du procureur le 4 février.”

Sources : La Voix du NordLe Figaro

Châteaurenard : ils n’avaient pas respecté l’affiche “Je suis Charlie

“Vendredi après-midi s’est tenue, dans la salle d’honneur de l’hôtel de ville, une cérémonie au caractère très solennel : un rappel à l’ordre, organisé dans le cadre de la Cellule de citoyenneté et de tranquillité publique. Deux collégiens, accompagnés de leurs parents, y étaient convoqués par le député-maire Bernard Reynès, qui les a reçus, entouré de l’adjoint chargé des affaires scolaires (Claude Labarde), de l’adjoint à la sécurité (Michel Lombardo), des chefs d’établissement des deux collèges de la ville, du chef de la police municipale (Max Chaumeil) et de la directrice du CCAS (Élisabeth Rousset). […] Motif ? Ces deux jeunes, âgés de 12 et 13 ans et demi, n’ont pas respecté l’affiche “Je suis Charlie“, apposée dans leurs deux collèges, après les tragiques événements de ce début de mois, et ils n’ont pas marqué la minute de silence, tenant même des propos jugés inquiétants. Si ce rendez-vous s’est déroulé à huis clos, l’élu, qui a agi en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés par la loi, a expliqué, à l’issue, que cette procédure s’adressait autant aux enfants qu’à leurs familles. « Nous ne pouvons en effet pas considérer qu’un adolescent de cet âge-là est totalement responsable de ses propos et de ses agissements ». L’objectif était donc aussi de sensibiliser leurs proches à leur responsabilité éducative. Cette procédure est un avertissement d’une grande fermeté mais c’est aussi une main tendue. « Ce sont des faits que nous ne voulons absolument pas laisser passer » explique aussi le premier magistrat de la commune. Il a également insisté sur le fait que cette fois-ci il s’en est tenu à un rappel à l’ordre mais que la loi l’autorise, s’il le décidait, à leur demander réparation du préjudice subi par la Ville. Et, en cas de réitération, il se verra « dans l’obligation d’en informer le Procureur de la République qui pourra décider d’une sanction, laquelle pourrait déboucher sur une condamnation par un tribunal. » Ce qu’il n’a pas souhaité pour l’instant, afin d’éviter des conséquences dommageables sur leur avenir.”


Bernard Reynès et le groupe de la Cellule de citoyenneté et tranquillité publique ont reçu les deux collégiens et leurs parents dans une procédure de “Rappel à l’ordre”. Photo N.C.-B.

Source : La Provence

14 ans, arrêté, enfermé et menotté pour 4 mots

“Patricia, éducatrice, travaille sur le dossier d’un collégien accusé d’avoir fait l’apologie du terrorisme pendant un débat sur l’attentat contre Charlie Hebdo. Elle dénonce une « folie collective ». […] Mon petit poisson est en troisième générale dans un collège lambda de la République. Un établissement en zone libre, ni réputé d’élite, ni prioritaire en rien. […] Jeudi, en classe, il a fait sa minute de silence. Vendredi après-midi, en français, sur une proposition de débat du prof, il a plus fait le mariole que pété les plombs : « J’ai levé la main et j’ai dit : “Ils ont eu raison”. J’ai dit ces quatre mots, madame. Je sais même pas pourquoi j’ai dit ça, je le pense pas, c’est sorti tout seul. Les copains ont dit : “Pourquoi tu dis un truc comme ça ? T’es fou !” Le prof m’a dit : “Si tu penses ça, tu sors de la classe.” Alors je suis allé chez la CPE. Elle m’a expliqué, bien, pourquoi c’était grave ce que j’avais dit. » […] Lundi après-midi, il était re-convoqué chez le principal, il s’est excusé, a dit qu’il regrettait, sans doute trop tard et pas assez fort. Il est parti au CDI faire un devoir avec l’enseignante chargée de ce poste. Mardi, il est revenu devant le principal, convoqué avec ses parents. Il lui a été appliqué une sanction que le collège appelle « une mesure conservatoire » : il est exclu de l’établissement pour une semaine et le septième jour, il passera devant le conseil de discipline. Il risque l’exclusion définitive. Ni le petit poisson ni ses parents ne comprennent bien pourquoi. Après tout ça, le principal est parti mercredi déposer plainte contre petit poisson au commissariat.

Jeudi matin, il s’est rendu au commissariat où il était convoqué avec ses parents « pour être entendu ». Il a été placé en garde à vue, y est resté 24 heures.[…] Et vendredi matin, à 8 heures, il est là, dans les geôles du palais de justice, arrivé menotté, attendant d’être mis en examen pour apologie d’acte de terrorisme. Comme l’autre comique avec son « Je suis Charlie Coulibaly ». Mon petit poisson, « apologie », il a pas la moindre idée de ce que ça peut bien vouloir dire. Terrorisme ? « C’est ceux qui tuent pour rien. » En cherchant bien, « ça vient de terreur ? » […] J’ai mal dormi. J’ai peur pour ce petit poisson, pour ses parents. Je suis effrayée par la réaction Vigipirate des institutions de la République, sans plus de raison, de discernement, chacun suivant les directives de sa hiérarchie, démultipliant la rigueur pour mieux exposer aux médias la réaction des institutions. Parce qu’un des arguments pour ces réactions en chaîne, le premier souvent avancé, c’est celui-là : « On est sous le regard des médias, de l’opinion publique. » Je suis fatiguée de cette folie collective qui, après un très bel élan de fraternité, traque et cherche les coupables de ce chaos qu’il nous reste à vivre, dans lequel il va me falloir travailler.”

Sources : Rue89Nouvelles de France

Quand l’islamophobie d’état organise des enlèvements d’enfants

“CRI dénonce avec la plus grande fermeté les enlèvements des cinq enfants de la famille M….. de Bourgoin Jallieu dans l’Isère, par la police, la justice et les services sociaux le jeudi 29 janvier 2015.

Alors que leur père se trouvait en Tunisie pour préparer leur déménagement dans son pays d’origine, pour fuir le climat islamophobe étouffant de ces derniers temps, la mère a reçu la visite de la police et des services sociaux (cinq policiers et quatre fonctionnaires) qui ont décidé sur ordre des autorités judiciaires d’enlever les enfants à leur mère paniquée et en pleurs, les suppliant de lui laisser le dernier, âgé de trois mois et allaité par sa mère. Avec une cruauté et une violence inimaginables, les trois enfants, ( âgés de trois mois, un an et demi et quatre ans,) ont été emmenés vers une destination inconnue et les deux autres, âgés de cinq et six ans ont été pris à l’école avec les conséquences désastreuses sur leur état psycho-affectif et sans qu’ils ne puissent voir leur mère. Le père alerté est revenu le lendemain en France sans avoir été inquiété le moins du monde ni par la Douane, ni par la PAF (Police de l’Air et des Frontières). Alors que certains bruits avancent l’idée que le père serait un islamiste radical. Des membres de CRI, après avoir conseillé la famille depuis le début, les ont rencontrés aujourd’hui pour prendre leurs témoignages filmés, accompagnés de deux journalistes anglais et belges. Nous avons appris avec stupéfaction que la maman qui tenait à allaiter son bébé avec son propre lait avait fourni une bouteille qui a été refusée par les policiers qui lui ont répondu « on lui donnera du lait en poudre et vous le verrez plus tard ». Nous sommes révoltés par cette inhumanité qui consiste à séparer un bébé allaité de 3 mois de sa mère, et de refuser que le lait maternel lui soit donné. La mère, à qui rien n’est reproché, a demandé qu’on l’enferme, s’il le faut, avec ce bébé afin qu’elle puisse l’allaiter et être à ses cotés, mais l’arbitraire et l’injustice lui ont répondu négativement. Même si le père est le pire des criminels nous ne comprenons pas cet acharnement sur l’épouse et les enfants. Nous avons tenté d’avoir une explication du commissariat de Bourgoin Jallieu qui a refusé de nous en donner.”

Source : CRI France

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Lire la deuxième partie du billet ici

Source: http://www.les-crises.fr/folie-collective-le-delire-de-lapologie-du-terrorisme-12-sil-a-prononce-ces-paroles-cest-quil-les-a-pensees/


Revue de presse du 09/10/2016

Sunday 9 October 2016 at 01:59

Une revue garantie sans nom commençant par Z..! par contre terminant par R (Sapir), Y (Onfray) ou Z (Stiglitz), c’est bien possible. Merci à tous les participants de cette collecte.

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-09102016/


Diplomatie française : de l’influence à l’effacement

Sunday 9 October 2016 at 01:45

Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 29-08-2016

« Si vous exercez une influence, feignez au moins de l’ignorer » nous rappelle fort à propos Henry de Montherlant dans ses Carnets. Tel n’est pas le cas de la France (le président de la République, François Hollande et son ex-ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius qui fut souvent étranger aux Affaires) qui proclament urbi et orbi que la diplomatie française est avant tout une diplomatie d’influence. Parfois, cette pétition de principe prend la forme de brochure glacée de 200 pages à prétention pseudo-scientifique qui s’apparente, par certains égards, à une forme de propagande officielle1 comme au bon vieux temps. Les vieux concepts ont la vie dure.

Aujourd’hui, il est vrai que, dans ce monde de l’hyper-communication, le faire-savoir a pris le pas sur le savoir-faire. En effet, et à l’inverse du présent, notre pays, dans le passé, fait le choix de pratiquer une authentique diplomatie d’influence sans éprouver le besoin de le crier sur tous les toits à qui veut l’entendre. L’influence ne se décrète pas artificiellement, elle s’impose naturellement comme nous l’enseigne l’Histoire. Peut-être est-il indispensable de préciser ce qui fonde l’influence pour mieux appréhender les conditions dans lesquelles la France passe lentement mais sûrement d’une influence réelle à une influence factice.

LES DÉTERMINANTS DE L’INFLUENCE : UN COCKTAIL D’OBJECTIF ET DE SUBJECTIF

De tous temps, le phénomène de l’influence d’un État dans les relations internationales combine dimensions objective et subjective.

La dimension objective : une réalité incontestable

Evoquer l’influence que peut avoir un pays dans le monde et sur la scène internationale, c’est avant tout faire appel à un autre concept bien connu des internationalistes, celui de puissance. La puissance peut se définir schématiquement comme la « capacité de faire, de faire faire, de d’empêcher de faire, de refuser de faire »2. Pour ce faire, il faut disposer d’une puissance militaire incontestée (de préférence faire partie des cinq Etats dotés de l’arme nucléaire au sens du TNP et d’intervenir hors de son territoire grâce à une capacité de projection autonome), d’une puissance économique (en termes de produit intérieur brut, de vigueur du commerce extérieur, de compétitivité3, de participation aux clubs des grands comme le G7/G8), d’une puissance diplomatique (en termes de présence permanente au Conseil de sécurité de l’ONU, de densité du réseau diplomatique, consulaire, économique et culturel), d’une puissance intellectuelle (en termes de diffusion de la langue grâce à la Francophonie et des idées grâce à ses intellectuels) et d’une magnificence culturelle (littérature peinture, sculpture, théâtre, cinéma…).

La dimension subjective : une réalité impalpable

Evoquer l’influence que peut avoir un pays dans le monde et sur la scène internationale, c’est aussi faire appel à un autre concept bien connu des psychologues et autres sociologues, celui de volontarisme. Même si ceci relève de la tautologie, être une puissance d’influence suppose de le vouloir. Et pour le vouloir, il faut disposer d’une vision qui combine intelligemment le rétrospectif et le prospectif. Comme le souligne Gabriel Hanotaux à la veille du premier conflit mondial : «  la diplomatie française travaille toujours et partout, selon les circonstances, pour le plus grand profit du présent et pour la meilleure préparation de l’avenir ». Ne dit-on pas que le système westphalien, c’est l’application de la raison cartésienne aux relations internationales ! La force de la démarche française repose sur une conception stratégique de long terme fondée une juste appréciation de ses leviers d’influence économique, diplomatique, militaire et culturelle4. En un mot, la recherche permanente d’un équilibre particulièrement instable en raison de la volatilité de la situation internationale entre « hard power » et « soft power ». Une sorte de miracle à la française !

C’est sur socle solide que la France construit au fil des siècles une influence que personne ne lui conteste en dépit des avatars et des ironies de l’Histoire.

UNE CERTAINE IDÉE DE LA FRANCE

Si, au cours des siècles, la France doit en grande partie son influence incontestable et incontestée au poids de ses idées, elle le doit aussi à son art de l’exécution.

Le poids des idées : « une certaine idée de la France »

En France, et sans remonter à la nuit des temps, tout commence avec les Lumières. Sans faire de mauvais jeu de mots, on peut dire, sans la moindre prétention, qu’elles éclairent le monde, qu’elles guident les peuples dans leur cheminement vers des sociétés plus justes et plus respectueuses de l’homme. Ainsi, se dessine la vocation universelle de notre pays. La France pratique une politique étrangère consistant à exporter son influence politique, économique ou culturelle, afin d’étendre son prestige et le rayonnement de sa présence. Elle est membre permanent du Conseil de sécurité, une des cinq puissances nucléaires au sens du TNP, fondatrice de l’Union européenne, du G7 devenu G8 (avec la Russie) et du G20, grande contributrice aux opérations de maintien de la paix et capable d’intervenir seule et en premier sur un théâtre d’opération extérieur (en Afrique en particulier), disposant du deuxième réseau diplomatique au monde derrière les États-Unis, utilisant au mieux du levier de la Francophonie5… La valeur de sa tradition intellectuelle renforce son poids intrinsèque dans la pagaille multipolaire.

L’art de l’exécution : une certaine approche de la diplomatie

Comment évolue la diplomatie ? « La diplomatie telle qu’elle se pratiquait au Congrès de Vienne n’avait pas grand-chose à voir avec les usages du XXIe siècle. De nos jours, les diplomates sont en contact immédiat avec leurs capitales, en temps réel, et reçoivent des instructions extrêmement détaillées concernant jusqu’aux textes de leurs présentations… Aussi (A Vienne), les instructions devaient-elle être rédigées en des termes assez vagues pour pouvoir se prêter à d’éventuelles évolutions ; les directives communiquées aux diplomates concernaient essentiellement des idées générales et des intérêts à long terme ; s’agissant de la tactique au jour le jour, les diplomates étaient largement livrés à eux-mêmes »6. L’influence à la française résulte alors de cette division du travail entre un centre (le politique) fixant un cap pérenne au bateau France et une périphérie (le diplomate) opérant au quotidien dans les soutes du navire les adaptations rendues nécessaires, indispensables pour tenir compte des contingences du moment. Cette dichotomie entre politique étrangère et diplomatie a tendance à s’estomper. Force est de constater que l’ambiguïté assumée face à la mondialisation entraîne lentement mais sûrement la France vers l’abime.

La France a-t-elle encore la politique étrangère d’une grande puissance ? A-t-elle encore les moyens de ses ambitions diplomatiques ? Est-elle toujours une puissance d’influence ?

LES MOTEURS DE L’EFFACEMENT ET LE PRIX DE L’IRRÉSOLUTION

Après le temps incontournable du constat d’échec vient celui aussi redoutable de la causalité de l’effacement actuel de la diplomatie française.

Un constat d’échec : au revoir Paris !

Plus on nous assène ce mantra de la diplomatie d’influence que l’on ne cesse de conceptualiser, plus on a des raisons sérieuses d’être dubitatif sur la consistance réelle de ce concept dans la pratique de la diplomatie française. L’aveuglement de nos dirigeants successifs face à l’effacement de notre pays sur la scène internationale est pathétique, désespérant. La voix de la France serait attendue et entendue, nous répète-t-on à longueur de péroraisons qui sonnent creux par leur côté pavlovien. La politique étrangère de la France pensée par des énarques (la plupart d’entre eux n’ont jamais mis les pieds à l’étranger) ferait pâlir d’envie le monde. La diplomatie de la France serait pris comme modèle tant elle est géniale et dans la lignée de Talleyrand. Le reste est à l’avenant ! Les bras vous en tombent (Cf. les bourdes de Jean-Marc Ayrault).

Aucun de ces raisonnements ne résiste à une analyse de bon sens. L’histoire se répète. Pour faire de la politique, il faut rêver, dit-on ! Mais il faut avant tout être réaliste. L’influence ne se décrète pas, elle se construit sur le long terme par un mélange subtil de « hard power » et de « soft power ». Pour ce qui est du premier, les moyens de la Défense sont aux limites de nos capacités, l’inutile opération « Sentinelle » venant désorganiser une structure qui n’en avait pas besoin. Pour ce qui est du second volet, le constat est encore plus accablant. « Paris a perdu son hégémonie. Elle faisait figure, sur le plan intellectuel, d’Athènes moderne. C’est le déclin d’Athènes… et la prise du pouvoir par la nouvelle Rome, les Etats-Unis »7. Le point de passage obligé est désormais Berlin ! C’est une vérité d’évidence que seuls les aveugles, les somnambules – et ils sont légions – ne veulent pas voir.

Une causalité redoutable : la multiplication des erreurs

La France sort de l’Histoire. Sa situation économique n’est guère enviable, son attractivité diminue8. Tous les indicateurs sont au rouge. La commission européenne nous tance régulièrement sur le non-respect des règles et sur notre déficit de réforme. A Bruxelles, 85% des textes produits sont en anglais. Au Saint-Siège, le Français n’est plus la langue de référence. Les rodomontades répétées de Laurent Fabius ainsi que ses coups de menton aussi ridicules que contre-productifs nous ont été fatals. La diplomatie française est hors-jeu sur la Syrie, l’Irak en dépit d’un bombardement mensuel. La France tente des réparations minimales, empilent rustines et rapiéçages dans l’attente d’hypothétiques jours meilleurs. Au cours de la dernière décennie, nous nous sommes projetés comme une « grande nation » que nous n’étions plus. Car une telle vue ne résiste évidemment pas aux faits comme sur la question du climat9.

Il y a ce défaut de vision globale et de long terme d’une diplomatie aux abois qui a conduit aux erreurs grossières sur les crises du Proche et Moyen-Orient (« Initiative pour la paix au Proche-Orient », Paris, 3 juin 2016). Il est trop facile pour les hommes politiques de se défausser de leur responsabilité sur les fonctionnaires. « Nos diplomates ne peuvent faire de miracles lorsqu’ils sont amenés à ne défendre que des dossiers indéfendables, qui les placent systématiquement du mauvais côté de l’Histoire »10. Si la diplomatie doit faire connaître sa mission et son bilan au plus grand nombre, il est regrettable qu’elle cède aux mauvais réflexes d’une communication racoleuse, voire contradictoire11 et au tropisme actuel du mentir vrai ! Conséquence de cette faiblesse coupable, il n’y a que Bernard-Henri Lévy pour se faire l’avocat zélé de François Hollande12.

LA FIN DES ILLUSIONS

« L’homme n’accepte le changement que sous l’emprise de la nécessité » (Jean Monnet). Croit-on encore pouvoir sauver la face en courbant l’échine ; en en appelant à une Europe moribonde en voie de désintégration, en s’alignant sur les positions des États-Unis et de son bras armé l’OTAN ; en ostracisant la Russie et, finalement, en se maintenant dans une obscure clarté avec une diplomatie faite de beaucoup de communication et de peu de réflexion et d’action ? Croit-on encore que c’est en avançant les yeux fermés que nous éviterons le gouffre ? Croit-on que nous influencerons les débats en nous retranchant derrière une hypocrisie qui empêche de dire clairement les choses telles qu’elles sont et non comme nous souhaiterions qu’elles soient ?

L’histoire de la plupart des civilisations retrace l’ascension et la chute d’empires. Face à la volatilité du monde actuel, la France doit impérativement se réinventer pour renaître de ses cendres, tel le Phénix de la mythologie égyptienne. Ceci constitue un impératif absolu pour elle en tant qu’abstraction et pour ses dirigeants en tant que réalité. Refuser d’avancer, c’est se condamner à reculer déclare Emmanuel Macron. Les dirigeants actuels réussiront-ils à prendre de la hauteur et à fixer un cap par rapport à l’urgence des évènements au jour le jour pour surmonter cette situation ? Trouveront-ils la clairvoyance et le courage politique qui leur font tant défaut de nos jours ? « Mieux vaut abandonner la partie que de s’user à la jouer mal » !13

Ce défi, c’est celui de Sisyphe. « La politique est l’art du possible ; la science, l’art du relatif » enseignait Bismarck. Or, comment faire avec des moyens de plus en plus contraints ? « L’histoire finit toujours par punir la frivolité stratégique »14. Le constat est peu flatteur : « Peut-être aussi sommes-nous un peu vexés, nous Français plus que d’autres peuples, que rien ne se passe comme nous l’espérions, heurtés dans notre conviction bien ancrée que c’était à nous qu’il revenait d’organiser le monde sur la base de notre universalisme autodécrété, toujours prêts à sermonner, sanctionner, nous ingérer ou nous projeter sur le monde »15. En dernière analyse, et au rythme où vont les choses, la diplomatie française passe lentement mais sûrement du statut longtemps enviable et envié de diplomatie d’influence à celui qui l’est nettement moins de diplomatie d’effacement.

Guillaume Berlat
29 août 2016

1Michel Foucher (sous la direction de), Atlas français de l’influence au XXIe siècle, Institut français/Le monde comme il va. Robert Laffont, 2013.
2Serge Sur, Relations internationales, Montchrestien, lextenso éditions, 6e édition, 2011, p. 249,
3Cyrille Pluyette, Compétitivité : la France a du chemin à faire, Le Figaro économie, 10 mars 2016, p. 19.
4Anne Gazeau-Secret, Pour un « soft power » à la française : du rayonnement culturel à la diplomatie d’influence, l’ena hors les murs, mars 2010, n° 399, pp. 10-12.
5Vénus Khoury-Ghata/Michel Foucher (avec), Francophonie. Une idée neuve ?, le un, n° 98, 16 mars 2016.
6Henry KissingerL’ordre du monde, Fayard, pp. 64-65.
7Pascal Ceaux, Shlomo Sand au chevet des « intellos », L’Express, n° 3375, 9 mars 2016, p. 22.
8Guillaume de Callignon, Attractivité ; la France de plus en plus distanciée en Europe, Les Échos, 24 mai 2016, p. 2.
9Stéphane Foucart, La chimère du 1,5° C, Le Monde, 23 août 2016, p. 24.
10Michel Raimbaud, Le mensonge, la nausée et les sanctionswww.prochetmoyen-orient.ch/humeurs , 7 mars 2016.
11Bastien Bonnefous/Patrick Roger, La leçon de diplomatie de Jean-Marc Ayrault à Manuel Valls, Le Monde, 12 mars 2016, p. 8.
12Bernard-Henri Lévy, The defiant European, Time Magazine, 21 avril 2016.
13Joseph Kessel, En Syrie, Gallimard, 1926, repris dans l’édition Folio, 2014, p. 88.
14Henry Kissinger, L’ordre du monde, précité, p. 81.
15Hubert Védrine, Le monde au défi, Fayard, 2016, p. 28.

Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 29-08-2016

france-diplomatie

Source: http://www.les-crises.fr/diplomatie-francaise-de-linfluence-a-leffacement/


L’ennemi commun des peuples : Le moment Hillary par Bruno Guigue

Sunday 9 October 2016 at 01:35

Source : Comité Valmy, Bruno Guigue, 03-10-2016

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Le moment Hillary

L’avantage, avec Hillary Clinton, c’est qu’elle annonce clairement la couleur. A grand renfort de rhétorique chauvine, la candidate démocrate galvanise les énergies du complexe militaro-industriel, du lobby sioniste et de la finance mondialisée. Elle est fière comme un Artaban de ses exploits guerriers en Libye. Elle promet de liquider sans délai Bachar Al-Assad. Elle couvre d’injures le président de la Russie et l’accuse de comploter contre son élection. D’une arrogance à toute épreuve, Hillary version 2016 incarne cette fraction de l’oligarchie yankee qui est prête à tout pour étendre sa domination. Mais pour bien comprendre cette séquence politique que j’appellerai le « moment Hillary », il faut la resituer dans un continuum historique.

Clinton, Bush Jr, Obama : depuis 1992, les trois présidents qui se sont succédé à la Maison Blanche n’ont pas ménagé leur peine pour servir une oligarchie qui se gave des prodigieux dividendes de la merveilleuse mondialisation libérale. Le plus décrié des trois, George W. Bush, n’a pas eu besoin, pourtant, d’inféoder la politique de son pays aux majors pétrolières et aux magnats de l’armement : elle était déjà sous leur coupe depuis longtemps ! Prototype du guerrier pacifiste, redoutable expert en communication, son prédécesseur Bill Clinton a largement contribué à cette inféodation, et il a légué un héritage politique dont on a parfois tendance à oublier l’importance.

Cet héritage, il faut le rappeler, est inséparable des circonstances exceptionnelles qui l’ont vu naître. L’élection de Bill Clinton eut lieu au lendemain d’un événement majeur, l’effondrement de l’URSS. Cette disparition de la superpuissance rivale ouvrit la voie à l’instauration d’un monde unipolaire. Poussant les feux de la globalisation économique, servant docilement les intérêts du capital financier, cet apôtre décontracté du mondialisme conforta la domination sans partage de Washington. Bill Clinton n’a pas inventé l’impérialisme, mais il l’a étendu à la planète. De quelle manière ? En réalisant trois avancées hégémoniques auxquelles Hillary compte bien s’arc-bouter pour repousser encore plus loin les limites du leadership US.

Lourde de conséquences, la première avancée hégémonique fut la transformation de l’OTAN en machine de guerre agressive. Bras séculier d’une alliance défensive destinée à parer à la « menace soviétique », cet appareil guerrier survécut à son ennemi potentiel. Au lieu de le dissoudre, les dirigeants US en firent une machine à émasculer les vieilles nations occidentales et l’instrument d’une offensive permanente contre Moscou. Provocation sans précédent, cette alliance belliqueuse élargie aux pays de l’Est européen a atteint les frontières occidentales de la Russie.

La deuxième avancée hégémonique de l’ère Clinton est de nature idéologique. Pour justifier l’intervention militaire contre un Etat souverain, on invoquerait désormais le prétexte des droits de l’homme. Cette doctrine fut expérimentée dans les Balkans, où la propagande humanitaire servit de paravent à l’ingérence dans les affaires intérieures de la Serbie, ce petit Etat au nationalisme ombrageux et jaloux de son intégrité territoriale. On inventa alors au Kosovo un génocide qui n’eut jamais lieu, on bombarda les infrastructures serbes, puis on confia le service après-vente de ce désastre à Bernard Kouchner, dont le don pour le maniement de la serpillière est de notoriété mondiale.

Cette opération militaire eut pour résultat de créer un Etat voyou, livré clé en main à une mafia particulièrement glauque dont le ralliement à l’Occident lui permit d’accroître les marges bénéficiaires de ses trafics en tout genre. Pour la première fois, un Etat-croupion fut porté sur les fonts baptismaux par une intervention militaire de l’OTAN en l’absence de mandat de l’ONU et en violation flagrante de la loi internationale. On croyait naïvement que l’intangibilité des frontières était un principe de droit international. C’est fini. La politique des droits de l’homme lui a tordu le cou.

Troisième avancée hégémonique, enfin : le génie inventif de la présidence Clinton porta sur la façon de faire la guerre. Avec les bombardements frénétiques infligés à la Somalie, à l’Irak et à la Serbie, le Pentagone expérimenta sa « révolution dans les affaires militaires ». Au lieu d’expédier sur place des troupes risquant de se faire hacher menu, Washington frappa ses ennemis, du haut du ciel, en déchaînant attaques aériennes et missiles de croisière. D’une parfaite asymétrie, ces frappes chirurgicales cumulaient les avantages de l’ubiquité, de la précision et de l’absence de pertes dans le camp du bien.

Embrigadement des alliés dans une OTAN sans frontières, droit-de-l’hommisme en casque lourd et déchaînement du feu céleste contre les récalcitrants : ces trois sauts qualitatifs ont fourni un modèle inoxydable de politique étrangère. Même les détracteurs républicains de Bill Clinton ont retenu la leçon. Ses successeurs George W. Bush et Barack Obama n’y ont pas dérogé. Le premier a profité du 11 septembre pour lâcher les faucons du Pentagone sur le Moyen-Orient, mais cet interventionnisme a fait l’effet d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Devant ce fiasco, le peuple américain élut en 2008 un démocrate plutôt avenant qui avait pour carte de visite son opposition à cette aventure guerrière. Hélas l’illusion fut de courte durée, et la politique néo-conservatrice continua de plus belle.

Afin de limiter l’envoi de troupes sur le champ de bataille, Barack Obama a préféré le « leading from behind » à l’intervention directe. Mais il a aussi intensifié la guerre des drones et maintenu le bagne de Guantanamo. Jouant avec le feu, il a pactisé avec Al-Qaida, fait détruire la Libye par ses larbins européens et vainement tenté d’anéantir la Syrie, où il est tombé sur un os nommé Poutine. C’est pourquoi il a installé en Europe un bouclier anti-missile qui menace Moscou, favorisé un coup d’Etat à Kiev et imposé à la Russie des sanctions que rien ne justifie.

La campagne au lance-flammes d’Hillary Clinton montre que la fraction belliciste de l’oligarchie est décidée à poursuivre cette politique agressive. Le secrétaire à la Défense, Ashton Carter, a récemment déclaré que les Etats-Unis se réservaient le droit d’utiliser l’arme nucléaire en première frappe. Sans état d’âme, les Docteur Folamour du néoconservatisme évoquent une future guerre avec la Russie ou la Chine. Une chose est sûre. Cette stratégie de la tension l’emportera si la candidate démocrate gagne l’élection du 8 novembre. Et le « moment Hillary » mettra la planète au bord du gouffre.

Bruno Guigue, ancien élève de l’École Normale Supérieure et de l’ENA, Haut fonctionnaire d’Etat français, essayiste et politologue, professeur de philosophie dans l’enseignement secondaire, chargé de cours en relations internationales à l’Université de La Réunion. Il est l’auteur de cinq ouvrages, dont Aux origines du conflit israélo-arabe, L’invisible remords de l’Occident, L’Harmattan, 2002, et de centaines d’articles.

Source : Comité Valmy, Bruno Guigue, 03-10-2016

Source: http://www.les-crises.fr/lennemi-commun-des-peuples-le-moment-hillary-par-bruno-guigue/


Revue de presse internationale du 08/10/2016

Saturday 8 October 2016 at 01:55

Bonne lecture pour cette revue internationale dont l’intégralité des articles est proposée en traduction. Merci à nos contributeurs et au traducteur.

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-internationale-du-08102016/


Le directeur de la CIA a trompé le FBI sur la façon dont l’agence espionnait celui qui a révélé les Pentagon Papers, par Ray Locker

Saturday 8 October 2016 at 01:35

Source : USA Today, le 31/08/2016

Par Ray Locker, le 31 août 2016

(Photo: ABC)

Richard Helms (Photo: ABC)

WASHINGTON – Le directeur de la CIA Richard Helms a trompé le FBI en juin 1972 pour couvrir le rôle de son agence qui a aidé à salir la réputation de Daniel Ellsberg, l’homme qui a divulgué l’histoire secrète de la guerre du Vietnam à la presse, comme le montre un document de la CIA publié récemment.

Le 28 juin 1972, dans une note de service écrite à son adjoint Vernon Walters, Helms demande au FBI de « renoncer à étendre cette enquête à d’autres domaines car cela pourrait bien, à terme, aller à l’encontre de nos opérations. » Ces détails sont inclus dans le rapport de 155 pages de l’inspecteur général de la CIA, qui a été obtenu grâce au Freedom of Information Act, par le chien de garde juridique conservateur Judicial Watch, et qui a été publié mardi. D’autres parties du document ont été publiées mardi par Fox News.

Les informations volontairement trompeuses données par Helm ont permis que le rôle de la CIA dans l’affaire des Pentagon Papers reste caché pendant onze mois, pendant que grandissait un scandale politique qui forcera finalement le président Richard Nixon à quitter ses fonctions et conduira à l’ouverture d’une vaste enquête sur les abus de la CIA et d’autres services de renseignement des USA.

Le 17 juin 1972, le FBI enquêtait sur le cambriolage au quartier général du Democratic National Committee dans les bureaux du Watergate, à Washington. Ils arrêtèrent à l’intérieur même du bureau du DNC cinq cambrioleurs liés à la CIA ; l’un deux, James McCord, était un fonctionnaire de la CIA en retraite et en fait le chef de la sécurité du comité de réélection de Nixon. Deux autres membres de l’équipe, E. Howard Hunt et G. Gordon Liddy surveillaient la tentative de cambriolage depuis un hôtel proche.

Le rapport de la CIA produit par l’inspecteur général de l’agence en 1974 examine les liens entre le cambriolage et l’agence, et si des responsables de l’agence ont été impliqués dans la préparation et l’exécution.

Hunt, le leader du groupe, était un ex agent de la CIA et membre de l’équipe secrète d’enquêtes à la Maison-Blanche connue sous le nom de « the Plumbers » (les plombiers). Les enquêteurs du FBI trouvèrent le carnet d’adresse de Hunt comprenant les noms de deux fonctionnaires de la CIA, John Caswell et Karl Wagner, que le Bureau désirait interroger.

Helms a dit au directeur intérimaire du FBI Patrick Gray le 28 juin que Caswell et Wagner étaient des agents de la CIA en activité qui ne devraient pas être interrogés. Des agents avaient déjà parlé à Caswell, qui leur a dit peu de choses, mais Gray a ordonné au FBI de ne pas interroger Wagner, comme le démontre les enregistrements.

Qui était Karl Wagner ?

Cependant, Wagner était le responsable de la CIA qui a coordonné l’entière assistance de l’agence à Hunt, qui a obtenu des déguisements, une fausse identité, des caméras spéciales, des évaluations psychologiques et l’usage d’une maison sécurisée dans le cadre de la campagne menée par la Maison-Blanche pour enquêter sur Ellsberg.

Au moment où la CIA assistait Hunt durant l’été et l’automne 1971, Wagner était l’assistant exécutif de Robert Cushman, directeur adjoint de la CIA. On savait depuis longtemps que Cushman, qui travaillait pour Nixon quand il était vice-président, a aidé Hunt à obtenir les ressources de la CIA. C’est Wagner qui a le plus facilité l’assistance de l’agence à Hunt, et c’est ce rôle qui est éclairé en détail dans le rapport de la CIA.

Wagner a aussi enregistré une réunion du 22 juillet 1971 entre Cushman et Hunt, durant laquelle ils discutaient de l’aide apportée par l’agence à Hunt. Quand Cushman a quitté la CIA en décembre 1971 pour devenir commandant du corps des Marines, son secrétaire et Wagner « ont examiné tous ses dossiers et rapports, incluant la transcription des réunions et des conversations téléphoniques, ils en ont détruit un certain nombre, envoyé d’autres aux archives et conservé quelques-uns dont ils pensaient qu’ils étaient encore d’actualité, » dit le rapport de la CIA. Wagner a gardé la transcription Cushman-Hunt dans son coffre-fort, mais ne l’a plus retrouvée après l’enquête sur le cambriolage post-Watergate.

Plus tard, le 22 juillet 1971, le rapport de la CIA dit : « Hunt a demandé à Wagner de ne pas le nommer aux autres employés ni d’indiquer que c’était un sujet sensible demandé par la Maison-Blanche. »

Gray respecta la demande de Helms de ne pas interroger Wagner, mais il a finalement conclu que la Maison-Blanche essayait d’empêcher l’enquête du FBI sur le Watergate. Dans un livre écrit par son fils Ed, Gray dit qu’il a aussi réalisé plus tard que Helms a menti quand il lui a demandé de ne pas interroger Wagner.

« Pendant notre conversation téléphonique et encore après, pendant l’enquête quand il a gardé pour lui des preuves physiques, Helms a commis une obstruction de justice, » écrit Gray dans ses mémoires, In Nixon’s Web.

Les Pentagon Papers

Ellsberg, un ex-sous-traitant du Pentagone qui travaillait pour un think tank, a volé au Pentagone l’histoire secrète du rôle des USA au Vietnam et l’a donnée au New York Times, qui l’a publiée en détail en juin 1971. L’histoire, très vite désignée sous le nom de Pentagon Papers, montrait comment, depuis les années 50 jusqu’en 1968, des fonctionnaires américains ont menti à propos de la politique américaine au Vietnam et comment la nation a été fermement entrainée dans une guerre qui aura sacrifié la vie de plus de 58 000 soldats américains.

Bien que Nixon ne soit pas mentionné dans les dossiers qui ont été rassemblés avant qu’il prenne ses fonctions en 1969, il s’est inquiété d’une fuite possible concernant son sabotage des Entretiens de la Paix de Paris en 1968. Il a demandé au FBI, alors dirigé par J. Edgar Hoover, d’enquêter, mais Hoover refusa. Nixon autorisa alors la création d’une unité spéciale d’enquêtes à la Maison-Blanche, qui devint “the Plumbers”, pour enquêter sur Ellsberg et salir sa réputation dans le milieu de la presse.

Daniel Ellsberg en 1973. (Photo: Wally Fong, AP)

Daniel Ellsberg en 1973. (Photo: Wally Fong, AP)

“The Plumbers” comprenaient Hunt, Liddy, l’ancien collaborateur du Conseil de Sécurité Nationale David Young et l’assistant à la Maison-Blanche Egil Krogh, qui était considéré comme le chef du groupe. Ils ont fait un rapport à Nixon par l’intermédiaire de John Ehrlichman, conseiller à la politique intérieure de Nixon et l’un de ses plus proches collaborateurs.

La CIA, selon le rapport, était gravement préoccupée au sujet des Pentagon Papers. « La totalité du matériel collecté de l’agence dans les documents du Pentagone pourrait dire à tout étranger initié ou professionnel énormément de choses sur la façon dont l’Agence travaille, » affirme le rapport. « Cela constituerait une aubaine inespérée pour tout service de renseignement hostile et faciliterait grandement les futures opérations de dénigrement, y compris la préparation de documents fabriqués, de faux ou d’autres types de désinformation à la demande. »

« Dans ce contexte, il faut considérer la préoccupation et les efforts de l’Administration contre Ellsberg, » poursuit le rapport. « Non seulement ils estiment qu’Ellsberg doit servir d’exemple pour prévenir des fuites futures, mais ils ont estimé aussi que s’il était en contact avec les Soviétiques, comme cela avait été répandu, il était d’une importance vitale d’identifier ses contacts. La préoccupation était légitime, les moyens d’atteindre leurs fins étaient pour le moins discutables. »

Deux tentatives de poursuivre Ellsberg pour avoir volé les Pentagon Papers ont échoué. Un juge fédéral a rejeté l’affaire du gouvernement en mai 1973, en partie à cause du rôle de la CIA dans l’attaque d’Ellsberg.

Le psychiatre d’Ellsberg

Hunt savait depuis son service à la CIA que l’agence procédait souvent à des examens psychologiques des personnalités du monde entier, et il voulait que l’agence lui en fournisse un sur Ellsberg, dans l’espoir que certains détails soient divulgués à la presse affirmant qu’Ellsberg était mentalement instable. En fin de compte, deux de ces évaluations ont été fournies à “the Plumbers” après une demande expresse de Young à Helms, selon le rapport de la CIA.

« J’ai vu les deux documents que [nom expurgé] a préparé pour vous, » écrit Helms à Young le 9 novembre 1971. « Nous sommes, bien sûr, heureux de vous être utiles. Je tiens à souligner le fait que notre participation à cette question pourrait être révélée dans tout contexte, formel ou informel. Je suis sûr que vous comprenez notre inquiétude. »

Hunt et ses collègues, cependant, n’étaient pas satisfaits des évaluations de la CIA. Ils avaient également appris qu’Ellsberg avait vu à Beverly Hills, en Californie, le Dr Lewis Fielding, psychiatre, en 1969 et 1970. Ils ont cru que le dossier d’Ellsberg dans le bureau de Fielding contenait des révélations potentiellement dommageables sur la santé mentale d’Ellsberg.

E. Howard Hunt en 1973. (Photo: File photo)

E. Howard Hunt en 1973. (Photo: File photo)

En utilisant de fausses identités, des déguisements, des caméras et des appareils électroniques fournis par la CIA, Hunt et Liddy ont cambriolé par deux fois le bureau de Fielding en septembre 1971. Eux et le reste de leur équipe d’exilés de Cuba liés à la CIA ont saccagé le bureau de ce qu’on croyait être une tentative infructueuse de trouver n’importe quoi de préjudiciable pour Ellsberg. Ces effractions feront partie de l’un des deux articles de la procédure d’empêchement approuvé contre Nixon en juillet 1974. Ehrlichman ira en prison pour son implication dans l’affaire de Fielding.

« La publicité négative pour l’Agence provoquée par le cambriolage du bureau de M. Fielding refait surface en avril 1973, et confirme que l’anxiété et l’inquiétude des médecins et des autres fonctionnaires de l’Agence était bien fondée, » a conclu le rapport de la CIA.

La CIA arrête son aide

Après que Hunt a quitté la CIA en avril 1970, l’agence l’a aidé à décrocher un emploi à Washington dans la firme de relations publiques, Mullen and Company, qui était considérée comme une façade de la CIA. Le rapport de la CIA disait que Robert Bennett, qui a aidé à diriger l’entreprise, était soupçonné d’avoir menti aux procureurs fédéraux au sujet de ses liens avec la CIA. Bennett est devenu plus tard sénateur républicain de l’Utah entre 1993 et 2011.

Hunt avait de nombreux contacts avec ses anciens associés à la CIA pendant la majeure partie de l’été et de l’automne 1971, selon le rapport de la CIA. Il a rencontré Cushman et Thomas Karamessines, chef des opérations secrètes de l’agence. Il a rencontré Caswell, le directeur général de la division Europe, sur les fuites d’information du gouvernement en France.

Mais Hunt a été trop loin quand il a invité Liddy à l’accompagner à une réunion avec un fonctionnaire de l’agence en leur fournissant une fausse identité.

G. Gordon Liddy (à droite), menotté sous la garde d'un marshal, arrive au bâtiment de la Cour Criminelle à Los Angeles le 25 septembre 1973. (Photo: Associated Press)

G. Gordon Liddy (à droite), menotté sous la garde d’un marshal, arrive au bâtiment de la Cour Criminelle à Los Angeles le 25 septembre 1973. (Photo: Associated Press)

« Je vois deux problèmes, » écrit Wagner à Cushman le 27 août 1971, dans une note de service incluse dans le rapport de la CIA. « 1) Hunt a introduit un étranger qui est maintenant au courant du rôle [de la Division des services techniques] dans cette affaire. La Maison-Blanche aurait arrangé cela avec nous et devait nous dire son nom. Il pourrait nous embarrasser plus tard. 2) L’utilisation par Hunt d’un équipement clandestin dans une activité domestique ou de nature indéfinie peut également poser des problèmes. L’Agence pourrait pâtir de la découverte de l’utilisation de ses engins clandestins dans les opérations de sécurité intérieure. »

Le 27 août 1971, Wagner avait appelé un fonctionnaire, en « l’informant que la CIA ne fournirait aucune aide supplémentaire à Hunt, que le TSD [Services techniques, devenu OSD, NdT] n’acceptera plus d’autres demandes de Hunt, et qu’il devra retourner les matériels sensibles au TSD, » selon le rapport de la CIA.

Les responsables de l’agence pensaient que cela mettait alors un terme à leur association avec Hunt. Mais il n’en fut rien, comme allaient le montrer les événements du 17 juin 1972, lorsque les cambrioleurs du Watergate ont été arrêtés, ce qui a déclenché une cascade de révélations, de dissimulations et de poursuites qui ont mis fin à la présidence Nixon.

Source : USA Today, le 31/08/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/le-directeur-de-la-cia-a-trompe-le-fbi-sur-la-facon-dont-lagence-espionnait-celui-qui-a-revele-les-pentagon-papers-par-ray-locker/


Espagne : après la crise du PSOE, le retour à la stabilité politique ? Par Romaric Godin

Saturday 8 October 2016 at 01:20

Source : La Tribune, Romaric Godin, 03-10-2016

Mariano Rajoy peut espérer obtenir un vote d'investiture après la crise interne aux Socialistes espagnols. Mais est-ce une bonne nouvelle pour la stabilité politique du pays ? (Crédits : JUAN MEDINA)

Mariano Rajoy peut espérer obtenir un vote d’investiture après la crise interne aux Socialistes espagnols. Mais est-ce une bonne nouvelle pour la stabilité politique du pays ? (Crédits : JUAN MEDINA)

La démission samedi du secrétaire général du PSOE Pedro Sánchez a été perçue avec raison comme la possibilité pour Mariano Rajoy d’obtenir l’investiture et d’éviter de troisièmes élections en un an. Mais la crise des Socialistes est en réalité la preuve de la décomposition du système politique espagnol.

Après la crise interne du parti socialiste espagnol (PSOE) qui, samedi 1er octobre au soir, a conduit à la démission du secrétaire général du parti, Pedro Sánchez, beaucoup tablent sur la fin de la crise politique espagnole. La défaite du leader sortant du PSOE est en effet aussi celle de sa ligne du refus d’un soutien direct ou indirect (via une abstention lors du vote d’investiture) au président en fonction du gouvernement, Mariano Rajoy. Pedro Sánchez refusait absolument une abstention de son parti lors de l’investiture du président du gouvernement conservateur. Or, cette abstention était nécessaire puisque ce dernier, même avec l’appui du parti de centre-droit Ciudadanos, ne dispose pas de majorité absolue au Congrès des députés. Face à cette situation, de troisièmes élections en un an, après celles du 20 décembre 2015 et celles du 26 juin 2016, semblaient inévitables autour de Noël.

Charge contre la stratégie de passivité de Pedro Sánchez

La démission de Pedro Sánchez change évidemment la donne. Sa mise en minorité par le comité fédéral samedi ne s’est certes pas faite sur ce sujet, mais sur la convocation d’un nouveau congrès. Sauf que le signal de l’hallali du secrétaire général a été donné mercredi 29 septembre par une double offensive portant sur la question de l’investiture. La première est venue de Felipe González, l’ancien chef du gouvernement socialiste de 1982 à 1996, une des figures tutélaires du PSOE qui a affirmé, dans une tribune parue mercredi, « se sentir trahi » par Pedro Sánchez. Ce dernier lui aurait en effet promis de demander l’abstention du PSOE lors du vote d’investiture de Mariano Rajoy le 3 septembre dernier. L’autre attaque est venu le même jour d’un éditorial très dur contre le secrétaire général de El País, journal représentant largement les vues des élites socialistes, qui a accusé Pedro Sánchez d’être un « insensé sans scrupule » préférant sacrifier le parti et la « gouvernabilité » de l’Espagne à ses intérêts personnels et à sa stratégie « populiste ».

Porte ouverte à une abstention du PSOE à l’investiture de Mariano Rajoy

Dès lors, le signal de la curée était donné avec un objectif clair : obtenir l’abstention du PSOE lors du prochain vote d’investiture de Mariano Rajoy. Une fois Pedro Sánchez écarté, il semble difficile de tenir la même ligne que lui. Certes, le président de l’exécutif temporaire du parti, par ailleurs président des Asturies, Javier Fernández, n’a pas voulu s’avancer sur le sujet ce lundi 3 octobre. Il est vrai que c’est là encore le comité fédéral du parti, sorte de parlement issu du Congrès, qui décidera de la ligne à suivre sur ce point du PSOE. Mais Javier Fernández a reconnu qu’il était prêt à parler avec Mariano Rajoy et même à le rencontrer. Et d’ajouter : « la pire des solutions serait une troisième solution ».

Pedro Sánchez, un point d’équilibre interne

En réalité, Pedro Sánchez était un point d’équilibre précaire, mais certain, au sein du PSOE. Il donnait des gages à la gauche et à la droite du parti en refusant, d’une part, tout compromis sur la question du référendum d’autodétermination en Catalogne, réclamé par Podemos mais rejeté par les « barons » du PSOE et par les puissantes fédérations d’Andalousie et d’Estrémadure, mais rejetant, d’autre part, tout soutien à Mariano Rajoy pour maintenir la « frontière » entre le PSOE et le Parti populaire (PP) conservateur. Ce point d’équilibre ne pouvait, il est vrai, n’être que temporaire parce qu’il condamnait le PSOE à la passivité : il ne pouvait pas construire une alliance sur sa gauche avec Podemos et les Indépendantistes catalans, mais il ne pouvait pas davantage soutenir Mariano Rajoy. La situation était donc intenable à terme et devait déboucher sur une crise.

L’absence d’alternative pour le PSOE

Mais une fois ce point d’équilibre tombé, le PSOE n’a plus guère le choix. Le poids dans le parti de ceux qui refuse tout référendum catalan sur l’indépendance est trop fort pour permettre de construire une majorité alternative. Ce sont eux qui, du reste, ont fait tomber Pedro Sánchez. Leur grande crainte est de voir l’Espagne paralysée par une crise gouvernementale interminable alors qu’à Barcelone, la majorité indépendantiste avance. L’annonce mardi 28 septembre par le président catalan Carles Puigdemont d’un référendum sur l’indépendance en septembre 2017, quoi qu’il arrive, n’est peut-être pas étrangère à la destruction de cet équilibre de la passivité au sein du PSOE. Certes, le parti pourrait reprendre la ligne Sánchez et accepter de nouvelles élections. Mais dans ce cas, la direction socialiste apparaîtrait comme purement opportuniste. Le PSOE ne serait qu’une sorte d’OK Corral entre caciques et l’image très négative de ce week-end en serait encore renforcée. Un sondage publié ce lundi matin par le quotidien conservateur ABC montrait une forte baisse du PSOE de 22,7 % le 26 juin à 18,6 % des intentions de vote. Le PSOE va donc devoir reconstruire une image et un discours clair. Ce travail – s’il est possible – prendra du temps et, en attendant, le parti risque de souffrir dans les urnes. Autrement dit, les responsables socialistes seront plutôt tentés d’éviter un nouveau scrutin.

Mariano Rajoy pose ses conditions à l’acceptation du soutien du PSOE !

Mariano Rajoy ne s’y est pas trompé. Lui qui, jusqu’ici, devait négocier les conditions d’une abstention du PSOE, a, cette fois, placé ses propres conditions à l’acceptation de l’abstention du PSOE… Le monde renversé qui montre combien le président du gouvernement sortant est en position de force : il sait qu’il sortira renforcé d’un nouveau scrutin et que les Socialistes en sortiront affaiblis. Il peut donc renverser les rôles et exiger une forme de ralliement inconditionnel du PSOE à l’accord qu’il a passé avec Ciudadanos. Sinon, il ne se présentera pas à l’investiture et l’on se dirigera vers de troisièmes élections.

Situation critique du PSOE

La position du PSOE est donc critique, où qu’il se dirige. Incapable de construire une alternative à gauche, il vient de renoncer à la passivité de Pedro Sánchez et se voit acculer à s’abstenir non pas à ses conditions, mais à celles de Mariano Rajoy. Le danger de cette situation est immense. Une abstention négociée aurait pu faire passer le PSOE pour une sorte de « garantie » à son électorat qu’il n’y aurait pas de dérive droitière de l’exécutif. En ce sens, les Socialistes auraient pu construire l’image d’un parti « vigilant » capable de faire plier le gouvernement ou de le renverser si des lignes rouges étaient franchies. C’est désormais impossible puisque Mariano Rajoy exige une soumission sans faille du PSOE et qu’une fois celle-ci acquise, il pourra toujours, en cas de crise gouvernementale, accuser les Socialistes de parjure et leur faire endosser la responsabilité d’une nouvelle crise.

Quelle utilité politique future pour les Socialistes espagnols ?

La vraie question est désormais de connaître l’utilité du PSOE dans la politique espagnole lorsque ce dernier deviendra la « roue de secours » parlementaire du PP sans pouvoir influer sur la politique gouvernementale. Ceux qui sont favorables à la « gouvernabilité » du pays seront sans doute mieux avisés de voter pour Ciudadanos qui, lui, a pu négocier son alliance avec le PP en intégrant des éléments de son programme. Ceux qui rejettent tout rapprochement avec le PP, notamment en raison de la corruption de ce parti, seront sans doute très mécontents de cette situation et contraints d’aller vers la gauche ou vers l’abstention.

Le PSOE devra donc construire un positionnement politique nouveau, mais sa marge de manœuvre est étroite : son projet fédéral est rejeté en son sein même comme par la majorité de la population, et son positionnement économique ne peut plus guère évoluer vers la gauche. Or, la droite et le centre espagnols sont désormais bien occupés par le PP et Ciudadanos. Le PSOE risque de devenir le parti des collectivités locales qui ont le plus à perdre d’une indépendance catalane, comme l’Andalousie. Un positionnement qui pourrait bien lui faire jouer un rôle mineur à l’avenir, même s’il peut lui assurer un minimum électoral qui le place à l’abri d’un désastre comparable à celui du Pasok grec ou des Travaillistes néerlandais.

Pedro Sánchez, grand responsable de la chute du PSOE ?

Certes, le positionnement de Pedro Sánchez n’était guère meilleur. Cette passivité posait aussi la question de l’utilité du PSOE et, comme l’on montré les élections galicienne et basque, contribuait à l’érosion électorale des Socialistes. Ce n’était qu’une solution d’attente d’un parti qui portait en son sein une crise grave et inéluctable. Cette crise a commencé avec la crise économique et sa gestion par José Luís Zapatero. Le ralliement du PSOE à l’austérité lui a fait perdre l’électorat centriste qui a préféré confier la gestion de cette austérité au PP, puis une grande partie de l’électorat de gauche en faveur de Podemos, une fois ce parti structuré, et des Indépendantistes catalans. Le vrai décrochage du PSOE qui l’a empêché, comme à son habitude, de profiter de sa position de premier parti d’opposition est donc antérieur à Pedro Sánchez. De 2008 à 2011, le PSOE est passé de 46 % à 28 %. De 2011 à 2015, de 28 % à 22 %. La politique d’équilibriste de Pedro Sánchez a aussi fait fuir une partie de l’électorat, tant au centre qu’à gauche. Au final, le PSOE a connu une évolution qui ressemble à s’y méprendre à celles des partis sociaux-démocrates français, allemand ou néerlandais.

Plus de stabilité en Espagne ?

Mais, le PSOE en lambeaux et Mariano Rajoy confirmé à la Moncloa, la situation politique de l’Espagne sera-t-elle plus stable ? Oui, s’il l’on réfléchit à court terme puisqu’il y aura un gouvernement, et qu’il est très difficile de renverser après l’investiture un exécutif (il faut une majorité absolue des députés). Mais, en réalité, si l’on regarde de plus près, la stabilité politique de l’Espagne reste des plus fragiles. Le PP progresse certes à nouveau, mais il reste loin de son niveau de 2011 et ses 45 % des voix. La fragmentation du paysage politique espagnol est un fait désormais établi et renforcé par les déboires socialistes. Le PP est en position de force moins par lui-même que par la dispersion de ses adversaires. Or, cette dispersion tendra inévitablement à rendre plus conflictuelle la politique du pays afin de « gagner des parts de marché ». Du reste, le PP devra gouverner avec un partenaire, Ciudadanos, qui veut « régénérer » la politique espagnole et qui fera tout pour ne pas se cantonner à être une « force d’appoint ». Le gouvernement Rajoy II sera donc plus instable que le précédent.

Podemos, l’alternative ?

Surtout, désormais, le PP pourrait attirer à lui Ciudadanos et le PSOE dans une alliance « constitutionnaliste », mais cette concentration pose un problème pour l’avenir. Qui assumera alors le rôle de l’alternative lorsque les Espagnols seront lassés du gouvernement de Mariano Rajoy ou voudront le sanctionner ? En théorie, ce pourrait être Podemos. Ce parti a annoncé qu’il pourrait abandonner ses alliances avec le PSOE en Aragon et à Valence si les Socialistes permettaient un gouvernement Rajoy II. C’est bien pour insister sur sa volonté de devenir l’alternative et la vraie opposition. Mais ce parti montre des signes d’affaiblissement qui pourrait signifier qu’il a atteint un palier entre 20 et 25 % des voix, ce qui ne lui permet pas de représenter une alternative réelle, sauf à construire des alliances avec d’autres acteurs. Or, la question catalane risque de continuer à miner le débat et à rendre impossible de telles coalitions. Il n’y a pas de retour possible au bipartisme des années 1990-2000. L’instabilité politique espagnole pourrait donc bien durer, même s’il n’y a pas de troisième élection.

Source : La Tribune, Romaric Godin, 03-10-2016

Source: http://www.les-crises.fr/espagne-apres-la-crise-du-psoe-le-retour-a-la-stabilite-politique-par-romaric-godin/


Ça alors, Zemmour bientôt mis en examen pour apologie du terrorisme ?

Friday 7 October 2016 at 03:42

Finalement on va reparler aujourd’hui de Zemmour dans la droite suite du billet d’hier, car c’est très intéressant pour comprendre comment nait (ou pas…) l’information…

Et puisqu’on parle du site… 🙂

I. Chronique du jour

J’ai donc lancé mon billet hier à 1h00 du mat :

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À 8h00, le grand Henri Maler (fondateur d’acrimed) me fait l’honneur de re-tweeter à ses 4 300 abonnés, sans guère de re-retweets :

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À 9h00, le journaliste Paul Aveline re-tweete également à ses 2 000 abonnés, générant 160 re-retweets :

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À 11h00, Nain Portekoi tweete à ses 63 400 abonnés, générant 326 retweets (dont plus tard Jean-Michel Apathie) :

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À 12h00, Jean-Michel Apathie tweete à ses 291 000 abonnés, générant 170 retweets :

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À 12h00, le journaliste Salem tweete à ses 4 400 abonnés, générant 260 retweets :

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À 12h54, le journaliste Étienne Girard reprend l’info sur Marianne. Il ne cite pas de source – mais indique :

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“Une fois de plus, Eric Zemmour s’est allègrement lâché… mais dans une direction inattendue. Le journaliste du Figaro Magazine […] a tout simplement frôlé l’apologie du terrorisme dans une interview donnée au magazine Causeur, ce jeudi 6 octobre.”

Bref, on dira que “les grands esprits se rencontrent hein” (flirté, frôlé… Mais “flirté” était une simple précaution oratoire dans mon cas, j’avais très peu de doutes) 😉  Mais pas de souci, le tout est de sortir l’info dans un grand média, merci d’avoir été le premier…

À 13h12, le journaliste Nicolas Rinaldi reprend l’info sur L’Express. Il a l’élégance de citer le blog et de reprendre le tweet d’Apathie (avec le lien vers Les-Crises) :

zemmour apologie

 

Un professionnel confirme d’ailleurs mon analyse d’amateur :

Contacté par L’Express, l’avocat pénaliste Manuel Abitbol estime que les affirmations d’Eric Zemmour “entrent dans le champ de l’apologie du terrorisme”. “Quand il dit respecter les djihadistes prêts à mourir pour ce en quoi ils croient, on retrouve tous les éléments”, affirme-t-il. Et de détailler: “Il déclare explicitement ‘respecter’ des terroristes et il identifie clairement ces derniers.”

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À 14h00, Causeur a répondu, mais je n’ai pas tout compris, ils devaient être à table encore… 🙂 :

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À 14h57, L’Obs s’y met, reprenant le tweet de Paul Aveline (avec le lien vers Les-Crises) :

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À 17h00,  une quarantaine de personnes ont émis des tweets sur ce sujet. mais à peu de monde, à ce stade. Cela va s’emballer.

À 17h00,  la journaliste Muriel Cousin re-tweete Paul Aveline à ses 10 400 abonnés, avec peu de re-retweets :

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À 17h00, SOS Racisme re-tweete Jean-Michel Apathie à ses 15 600 abonnés :

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Son Président, Dominique Sopo re-tweete ensuite pour sa part l’Express à ses 2 200 abonnés :

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À 17h50, Atlantico fait un billet ne citant ni Les-Crises ni personne :

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En tant que “Certains internautes”, je précise que je n’ai pas vraiment “accusé Eric Zemmour de faire à sa façon l’apologie du terrorisme”, j’ai dit qu’il me semblait clair que ses propos tombaient évidemment sous le coup de la loi, par ailleurs critiquable…

À 18h00, Claude Askolovitch re-tweete l’Express à ses 82 200 abonnés :

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Ça s’agite toujours à partir de là. Mais il est “amusant” de voir comme tous les sites “identitaires” qui hurlaient sur Rouillan en mars pour ses propos, sont atones sur Zemmour…

À 18h42, Orange Actu reprend une dépêche AFP (tombée je ne sais quand), citant Les-Crises abondamment :

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puis :

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À 19h00, Apathie passe la deuxième couche (sans lien vers Les-Crises) :

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À 19h37,  le Point fait un billet citant le tweet de Paul Aveline (avec le lien vers Les-Crises) :

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À 20h48, 20 Minutes parle de l’affaire en quelques lignes, sans citer de sources.

À 21h33, Le Parisien fait un billet citant le tweet de Paul Aveline (avec le lien vers Les-Crises)

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billet qui figure en Une de son site :

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À 22h37, LCI sort un billet, citant Les-Crises ainsi que le second tweet d’Apathie (sans lien vers Les-Crises) – et le qualifiant à raison “d’essayiste d’extrême-droite” :

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On apprend qu’une des associations de victimes du terrorisme qui avait poursuivi Rouillan fait juste les gros yeux à Zemmour, et ne souhaite pas communiquer (ah bon ?) :

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À 22h00, SOS Racisme avait sorti un communiqué de presse dédié :

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À 21h36, BFM fait un billet (sans citer Les-Crises) indiquant que l’Association des victimes du 13 novembre a porté plainte contre Zemmour :

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Il semble donc probable qu’il soit mis en examen – mais on verra, tout est possible…

Ce tweet part au même moment aux 1 940 000 abonnés…

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sachant que celui-ci était parti aux 1 680 000 abonnés… 🙂

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L’information du public est donc née.

 

Par ailleurs, BFM a organisé ce soir un débat animé entre l’avocate de l’Association des victimes du 13 novembre et celui d’Éric Zemmour (qui traite sa consoeur (et donc l’Association des Victimes) de “stupide”, qui se ressemble se défend…) :

(P.S. il est drôle son avocat : comme s’il fallait choisir entre l’attaquer soit sur les propos anti-musulmans paisibles en France, soit sur ceux pro-kamikazes… Or on a juste affaire à un pyromane, c’est tout. J’espère juste qu’il ne plaidera pas l’irresponsabilité pénale…)

(sinon, je n’ai pas la version intégrale, si quelqu’un l’a ou peut l’avoir… Hier à 22h40 – merci)

Enfin, notons qu’en fin de soirée, ni Libération ni Le Monde ne parlaient a priori de l’affaire… (Chapeau les gars ! Je compléterai demain…)

EDIT : 07/10 à 12h00

Quelques sites ont repris :

L’Obs, citant de nouveau Les-Crises :

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Le Huffington Post, citant le second tweet d’Apathie (sans le lien Les-Crises)

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France Soir, bref et sans sources :

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20 Minutes, sans source, avec peu d’infos :

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Les Inrock, citant… 20 Minutes :

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Gros succès en Belgique aussi :

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Enfin, la Secrétaire d’État aux victimes en a parlé :

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Enfin, en ce 7 octobre à 12h00, nous sommes au regret de vous informer de l’État de mort cérébrale de Libération et du Monde. RIP.

EDIT 2 : Bon finalement, l’AFP ayant fini par ressortir une dépêche le 7 au soir… (mais ils ne parlent pas de la source – ce qui est normal, au bout de 36 heures) :

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Bref, ENFIN, après avoir usé et abusé de sa “Liberté d’expression”, la Justice va dire si Éric Zemmour a ou non respecté la Loi – je ne demande depuis le début rien de plus, qu’il ne bénéficie simplement d’aucune impunité… À suivre.

II. Chronique du 27 septembre

Afin de parfaire cette analyse de “comment naît une Nouvelle”, nous allons voir comment cette Nouvelle… n’est pas née, le 27 septembre – ce que j’ai découvert, effaré, lors de cette petite enquête…

Ce jour là, Éric Zemmour fait un meeting à Versailles, où il déclare :

« Face à des gens qui meurent pour leur foi, on devrait plutôt être admiratifs que méprisants »

Et le pire est que ses propos sont repris dès le lendemain par… Le Monde !

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où on lit donc, effarés :

Un des animateurs de la soirée l’a prévenu : « Ici, vous êtes en famille. Pas de SOS-Racisme, pas de LICRA.  […] Un silence poli s’installe, en revanche, lorsqu’il estime que face à « des gens qui meurent pour leur foi, on devrait plutôt être admiratifs que méprisants. »

Le journaliste n’en rajoute guère, et passe très vite dessus…

En conséquence, le sujet n’a pas buzzé (c’est bien la peine d’écrire dans Le Monde !!!). Je ne ferai aucune conjecture sur le pourquoi de ceci.

 

Et on s’aperçoit qu’en fait le même Jean-Michel Apathie avait déjà signalé ceci par tweet dès la sortie du Monde :

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et on découvre, qu’en plus, il semble bien que dans l’édition papier du 28 septembre (si quelqu’un peut me le confirmer, voire me la scanner), cette phrase a été clairement mise en avant par le journal !

On est donc en plus en état de récidive… (et encore, je serais curieux de voir s’il n’en a pas déjà parlé dans son livre, donc sur RTL…)

Mais l’info, bien que relayée par exemple par la Licra de Reims, n’a pas pris, cette fois…

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Bref, cela montre bien l’état de léthargie du pays, et la nécessité de désormais devoir CRIER pour espérer être, de temps en temps, entendu, et que justice soit faite…

Même si je répète, en l’espèce, que j’aurais préféré qu’on gracie Rouillan et qu’on ne poursuive pas Zemmour pour ces propos-là, bien que misérables… Mais le 2 poids 2 mesures n’est pas acceptable en démocratie.

III. Pétition

La morale de cette histoire est aussi qu’il vaut mieux s’attaquer à des “blancos au prénom chrétien” morts ou blessés, qu’à des musulmans vivants et en bonne santé, si on souhaite être condamné…

Or, Éric Zemmour a clairement décidé de suivre un chemin vers son martyr – chacun son truc ; mais comme il veut clairement être condamné, il faut lui donner ce qu’il veut avant qu’il ait mis le feu au pays…. La moitié du chemin est faite en tous cas…

Je m’occupe donc toujours de la deuxième couche, et je rappelle le lien vers la pétition, qui a dépassé les 3 000 9 000 signatures, qui vise simplement à ce qu’on réponde à cet autre appel à la sanction de Zemmour, pour ses propos sur les musulmans :

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Je compte sur vous !

 

Source: http://www.les-crises.fr/zemmour-bientot-mis-en-examen/


Tiens, Zemmour flirte avec l’apologie du terrorisme maintenant…

Thursday 6 October 2016 at 01:10

Tiens, Zemmour continue de se répandre dans les médias :

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Mais plus intéressant est son interview dans Causeur d’octobre :

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avec cette première page de l’interview fleuve dont le titre résume tout (j’ai rajouté les 2 cadres rouges présents sur d’autre pages) :

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Je salue donc particulièrement cette nouvelle Zemmourade :

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Je respecte les djihadistes prêts à mourir pour ce en quoi ils croient – ce dont nous ne sommes plus capables […] arrêtons-de les mépriser !” [Eric Zemmour]

Voici le passage, pour ne pas être accusé de manipulation :

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Donc, normalement, ces propos publics relèvent très probablement de l’apologie du terrorisme (version codé pénal actuel).

Pour ceux qui penseraient que j’exagère et que c’est lié à ma fixette Zemmour (allez, encore une semaine et j’arrête, ça m’attriste trop pour mon pays), je vous renvoie à la jurisprudence Jean-Marc Rouillan, qui date de… septembre 2016.

Rappel des faits :  Le 4 mars 2016, Jean-Marc Rouillan, ex-dirigeant d’Action directe (AD), publie une interview dans le mensuel marseillais d’enquêtes satiriques baptisé Le Ravi, dans laquelle il déclare (on a l’audio ici à 49’30, mais écouter les minutes à partir de 08’30, qui sont intéressantes pour analyser le contexte, où il critique Daech et l’Arabie, et veut rester “neutre dans la guerre entre la Bourgeoisie Sunnite du Qatar et la Bourgeoisie française”…) à propos des terroristes ayant frappé à Paris :

« Je les ai trouvé très courageux. Ils se sont battus très courageusement. Ils se battent dans les rues de Paris, ils savent qu’il y a 2 000 ou 3 000 flics derrière eux, souvent ils ne préparent même pas leur sortie parce qu’ils pensent qu’ils vont être tués avant même l’opération. Ensuite, ils restent les bras ballants en disant “merde on a survécu à tout cela”. […] On peut dire qu’on est absolument contre leurs idées, on peut parler de plein de choses sur eux, que c’était idiot, mais pas dire que ce sont des gamins qui sont lâches.  [] »

C’est le site d’extrême-droite Fdesouche qui sort l’affaire le 6 mars :

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avant que l’AFP s’en empare, et que la presse s’emballe, et les gens aussi (lisez un peu le fil Twitter ici)

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ce qui pousse rapidement le ministre de l’Intérieur à réagir  et à faire lancer des poursuites :

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“Je n’ai aucune mansuétude à l’égard de ce type de propos (qui) sont une offense à la mémoire des victimes et une blessure supplémentaire pour des familles qui ont déjà beaucoup enduré.” [Bernard Cazeneuve]

Jean-Marc Rouillan indiquait ensuite à Libération le 23 juin au moment de son procès :

« Je comprends que des phrases sorties de leur contexte aient pu choquer des familles touchées par le deuil. […] J’aurais dû parler de détermination hallucinante plutôt que de courage. Je suis fou de rage qu’on puisse m’assimiler aux gens de Daech, pour moi ce sont des ennemis, c’est tout. […]On a utilisé ma personnalité pour faire passer le message de l’ordre»

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Le compte rendu du procès est ici – c’est assez édifiant. Ou ici aussi :

“J’aurais dû dire déterminés”, dit-il aujourd’hui pour parler des jihadistes avec lesquels il n’a “aucune connivence”, “ce sont des ennemis”. “Vous auriez pu le dire mais vous ne l’avez pas dit“, a rétorqué la magistrate du parquet dans son réquisitoire. Pour elle, ces propos sont “sans ambiguïté”, et Jean-Marc Rouillan “essaie tant bien que mal de faire machine arrière” et ne les “assume pas”. Se situerait-il du “point de vue de ceux qui affrontent la mort, plutôt que ceux qui sèment la mort”, lui demande le tribunal.

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Un an ferme est requis contre lui :

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Le 7 septembre, il y a moins d’un mois, Rouillan est condamné à 8 mois de prison fermes pour ces propos – la Ligue des Droits de l’Homme condamnant a contrario cette condamnation.

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“Le tribunal a considéré que l’accusé avait «fait preuve d’empathie» à l’égard des auteurs des attentats de janvier et novembre 2015 en France. […] «La présentation positive et à la gloire des auteurs de ces attentats constitue une indéniable apologie d’actions terroristes», selon les juges. «A chaque fois qu’il est fait l’apologie, d’une manière aussi grotesque, aussi ridicule, aussi monstrueuse d’actes que nous avons directement subis, ce sont des plaies qui se ravivent», a affirmé Maître Antoine Casubolo-Ferro, avocat de l’AfVT. «Ce qu’on demande principalement à Jean-Marc Rouillan, c’est de se taire», dit Guillaume Denoix de Saint-Marc, le porte-parole de l’association.”

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On notera qu’on s’éloigne cependant de plus en plus des justifications entendues à l’époque sur une loi vendue pour uniquement lutter contre les recruteurs de Daech…

Mais après il faut être cohérent : où le gouvernement libère immédiatement Rouillan, ou il condamne Zemmour à au moins une amende…

Illustration de plus du 2 poids 2 mesures, bref la “Liberté d’expression” totale semble dans notre pays réservée à M. Zemmour, qui dit ce qu’il veut sans être poursuivi avec les rigueurs de la loi actuelle .Ce qui montre qu’il y a un vrai problème…

Source: http://www.les-crises.fr/zemmour-apologie-du-terrorisme/