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[2014] Les États-Unis pensent que le monde leur appartient, par Noam Chomsky

Tuesday 16 August 2016 at 04:30

Source : The 4th media, David Barsamian, 02-12-2014

jeanbaptisteparis

Les États-Unis se sont depuis longtemps arrogé le droit d’utiliser la violence pour atteindre leurs objectifs, mais ils n’ont plus maintenant les moyens de mettre en œuvre leurs politiques. Cet article est une adaptation de Soulèvement, un chapitre de Systèmes de pouvoir : conversations à propos du soulèvement général contre l’empire US, le recueil d’interviews de Noam Chomsky par David Barsamian paru début 2013 (avec nos remerciements pour l’éditeur, Metropolitan Books). Les questions sont de Barsamian, les réponses de Chomsky.

Barsamian. Les États-Unis ont-ils toujours le même niveau de contrôle qu’autrefois sur les ressources énergétiques du Moyen-Orient ?

Chomsky. Les grands pays producteurs d’énergie sont toujours fermement sous le contrôle des dictatures soutenues par l’Occident. Donc,  effectivement, le progrès réalisé par le Printemps arabe est limité, mais il n’est pas négligeable. Le système dictatorial contrôlé par l’Occident est érodé. En fait, il est érodé depuis un certain temps. Ainsi, par exemple, si vous retournez cinquante ans en arrière, les ressources énergétiques, principale préoccupation des planificateurs américains, ont été pour la plupart nationalisées. Il y a toujours eu des tentatives pour changer cela, mais elles n’ont pas réussi.

Prenez l’invasion américaine de l’Irak, par exemple. Pour tout le monde, sauf un idéologue borné, il est assez évident que nous avons envahi l’Irak, non pas par amour de la démocratie, mais parce que c’est la deuxième ou troisième  plus grande source de pétrole dans le monde, et que l’Irak se trouve au cœur de la plus importante région productrice. Vous n’êtes pas censé le dire. Ce serait considéré comme une théorie conspirationniste.

Les États-Unis ont subi une sérieuse défaite en Irak de la part du nationalisme irakien , la plupart du temps par une résistance non-violente. Les États-Unis pouvaient tuer les insurgés, mais ils ne pouvaient pas faire face à un demi-million de personnes manifestant dans les rues. Étape par étape, l’Irak a été en mesure de démanteler les contrôles mis en place par les forces d’occupation. En novembre 2007, il devenait assez évident que les objectifs des États-Unis seraient très difficiles à atteindre. Et à ce moment là, curieusement, ces objectifs ont été explicitement dévoilés. Donc, en novembre 2007, l’administration Bush II a présenté une déclaration officielle à propos de ce que devrait être tout arrangement futur avec l’Irak. Il y avait deux exigences majeures : l’une, que les États-Unis soient  libres de mener des opérations de combat à partir des bases militaires qu’ils conserveront ; et l’autre que soient encouragés les flux d’investissements étrangers vers l’Irak, en particulier les investissements américains. En janvier 2008, Bush a explicité cela clairement dans une de ses déclarations. Quelques mois plus tard, face à la résistance irakienne, les États-Unis ont dû renoncer. Le contrôle de l’Irak est en train de s’évanouir sous leurs yeux.

La guerre en Irak était une tentative de rétablir par la force quelque chose comme l’ancien système de contrôle, mais elle a été repoussée. En règle générale, je pense que les politiques américaines restent les mêmes depuis la Deuxième Guerre mondiale. Mais la capacité de les mettre en œuvre décline.

Barsamian. Le déclin est-il dû à la faiblesse économique ?

Chomsky. En partie parce que le monde est en train de se diversifier. Il dispose de centres de pouvoir multiples. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis étaient vraiment à l’apogée de leur puissance. Ils avaient la moitié des richesses du monde, et tous leurs concurrents avaient été  gravement endommagés ou détruits. Ils avaient une position de sécurité incroyable et élaboraient des plans pour diriger le monde, ce qui n’était pas irréaliste à l’époque.

Barsamian. Est-cela qu’on a appelé la grande aire de planification?  [zone à subordonner aux intérêts économiques des US, NdT]

Chomsky. Oui. Juste après la Seconde Guerre mondiale, George Kennan, chef du personnel de la planification de la politique du département d’État des États-Unis, et d’autres, en ont esquissé les détails, puis ils ont été mis en œuvre. Ce qui se passe actuellement au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans une certaine mesure en Amérique du Sud nous ramène tout droit à la fin des années 1940. Le premier grand succès de la résistance à l’hégémonie américaine a eu lieu en 1949. C’est lorsque se produisit un événement appelé la perte de la Chine, cette expression est significative.

C’est une formulation très intéressante, et jamais contestée. Il y eut beaucoup de discussions pour savoir qui était responsable de la perte de la Chine. C’était devenu un problème national énorme. Mais c’est une phrase très intéressante. Vous ne pouvez perdre que quelque chose qui vous appartient. Cela était tout simplement pris pour un fait acquis : nous possédons la Chine et si elle se dirige vers l’indépendance, c’est que nous l’avons perdue. Plus tard apparurent les préoccupations au sujet de la perte de l’Amérique latine, puis la perte du Moyen-Orient,  la perte de…certains pays, le tout basé sur la prémisse que nous possédons le monde et que tout ce qui affaiblit notre contrôle est une perte pour nous et nous nous demandons comment le récupérer.

Aujourd’hui, si vous lisez, disons, des revues de politique étrangère ou si vous écoutez les débats républicains ridicules, vous verrez qu’ils se demandent : Comment pouvons-nous éviter de nouvelles pertes ?

Par ailleurs, la capacité de préserver le contrôle a fortement diminué. En 1970, le monde était déjà ce que l’on appelait tripolaire économiquement, avec un centre industriel en Amérique du Nord, aux États-Unis, un centre européen basé en Allemagne, à peu près comparable en taille, et un centre en Asie de l’Est, basé au Japon, qui était alors la zone de croissance la plus dynamique dans le monde. Depuis cette époque, l’ordre économique mondial est devenu beaucoup plus diversifié. Il est donc plus difficile pour nous de mener à bien nos politiques, mais les principes sous-jacents n’ont pas beaucoup changé.

Prenez la doctrine Clinton. La doctrine Clinton disait que les États-Unis avaient le droit de recourir à la force unilatéralement, afin d’assurer un accès sans restriction aux marchés clés, à l’approvisionnement en énergie et aux ressources stratégiques. Cela va au-delà de tout ce que George W. Bush a dit. Mais c’était dit posément , sans arrogance  ni agressivité, donc cela n’a pas causé beaucoup d’émoi. La croyance dans cette vocation persiste jusqu’à ce jour. Elle fait aussi partie de la culture intellectuelle.

Juste après l’assassinat d’Oussama ben Laden, au milieu de toutes les acclamations et des applaudissements, il y eut quelques commentaires critiques remettant en question la légalité de l’acte. Depuis des siècles, il y avait quelque chose appelé la présomption d’innocence. Si vous appréhendez un suspect, c’est un suspect et non un coupable, jusqu’à preuve du contraire. Il doit être traduit en justice. C’est un principe essentiel de la loi américaine, vous pouvez remonter à la Magna Carta [Grande Charte,promulguée en Angleterre en 1215 pour protéger les libertés, NdT].

Donc quelques  voix se sont élevées disant que nous ne devrions peut-être pas jeter aux orties les fondements de la loi anglo-américaine. Cela a conduit à un grand nombre de réactions furieuses de colère et de mécontentement, mais les plus intéressantes sont venues, comme d’habitude, de l’extrême du centre-gauche du spectre politique.

Matthew Yglesias, un commentateur de gauche-libéral bien connu et très respecté, a écrit un article dans lequel il se moque de ces points de vue.  Il a dit qu’ils étaient incroyablement naïfs et stupides. Puis il a expliqué la raison. Il a dit : L’une des principales fonctions de l’ordre institutionnel international est précisément de pouvoir légitimer l’utilisation de la force militaire meurtrière par les puissances occidentales.

Bien sûr, il ne parle pas de la Norvège. Il vise les États-Unis. Donc, le principe sur lequel repose le système international est que les États-Unis ont le droit d’utiliser la force à volonté. Parler de la violation du droit international par les États-Unis ou quelque chose du même genre est incroyablement naïf et complètement stupide. Incidemment, j’étais la cible de ces remarques, et je suis heureux de reconnaître  ma culpabilité. Je pense que la Magna Carta et le droit international valent la peine qu’on leur accorde une certaine attention.

Je mentionne simplement que pour illustrer cela, aussi bien dans la culture intellectuelle, que dans ce qu’on appelle l’extrême du centre-gauche de l’échiquier politique, les principes à la base de ces pratiques prédatrices n’ont pas beaucoup changé . Mais la capacité de les mettre en œuvre a été fortement réduite. Voilà pourquoi vous entendez tout ce discours sur le déclin américain. Jetez un oeil à l’édition de fin d’année de Foreign Affairs, le journal phare del’establishment.

Sa page de couverture demande, en caractères gras, L’Amérique est-elle finie ?  C’est la plainte classique de ceux qui croient que tout leur appartient. Si vous croyez que vous devriez  tout posséder et si quoi que ce soit vous échappe, c’est une tragédie, et le monde s’effondre. Donc, l’Amérique est-elle fichue ? Il y a longtemps nous avons perdu la Chine, nous avons perdu l’Asie du Sud-Est, nous avons perdu l’Amérique du Sud. Peut-être que nous allons perdre le Moyen-Orient et les pays d’Afrique du Nord. L’Amérique est -elle finie ? C’est une sorte de paranoïa, mais c’est la paranoïa des super-riches et des super-puissants. Si vous n’ avez pas tout, vous n’avez rien, c’est une catastrophe.

Barsamian. Le New York Times dit que le  dilemme de la politique des Printemps arabes vient de la difficulté à concilier les objectifs américains contradictoires, que sont le soutien à un changement démocratique, le désir de stabilité, et la crainte des islamistes, qui sont devenus une force politique puissante. The Times identifie ces trois objectifs des États-Unis. Qu’en pensez-vous ?

Chomsky. Deux d’entre eux sont exacts. Les États-Unis sont en faveur de la stabilité. Mais vous devez vous rappeler ce que signifie la stabilité. Stabilité signifie se conformer aux ordres américains. Ainsi, par exemple, l’une des accusations contre l’Iran, la grande menace pour la politique étrangère, prétend que ce pays cherche à déstabiliser l’Irak et l’Afghanistan. Comment ? En essayant d’étendre son influence dans les pays voisins. Alors que nous, par contre, nousstabilisons les pays en les envahissant et en les détruisant.

J’ai parfois cité une de mes illustrations favorites de ce fait, qui me vient d’untrès bon analyste libéral de politique étrangère, James Chace, très connu et ancien rédacteur en chef de Foreign Affairs. En s’exprimant au sujet du renversement du régime de Salvador Allende et de l’imposition de la dictature d’Augusto Pinochet en 1973, il a écrit que nous devions déstabiliser le Chili dans l’intérêt de la stabilité. Cela n’est pas perçu comme une contradiction, et ce n’en est pas une. Nous avons dû détruire le système parlementaire, afin d’obtenir la stabilité, ce qui signifie qu’ils font bien ce que nous disons. Donc, oui, nous sommes en faveur de la stabilité dans ce sens technique.

La préoccupation par rapport à l’islam politique est comme la préoccupation qui naît de tout développement indépendant. Vous devez vous préoccuper de tout  ce qui est indépendant, car cela peut vous ruiner. En fait, c’est un peu paradoxal, parce que, traditionnellement les États-Unis et la Grande-Bretagne ont fortement soutenu le fondamentalisme islamique radical, pas l’islam politique, en tant que force pour contrer le nationalisme laïc, qui est la véritable préoccupation. Ainsi, par exemple, l’Arabie saoudite est l’État fondamentaliste le plus extrême dans le monde, un État islamique radical. Il a un zèle missionnaire, propage l’islam radical au Pakistan et finance la terreur. Mais ce pays est le bastion de la politique américaine et britannique. Ils l’ont toujours soutenu contre la menace du nationalisme laïc venant  d’Égypte avec Gamal Abdel Nasser, ou d’Irak avec Abd al-Karim Qasim, parmi beaucoup d’autres. Mais ils n’ aiment pas l’islam politique, car il peut devenir indépendant.

Le premier des trois points, notre aspiration à la démocratie, a les mêmes accents de sincérité  que Joseph Staline parlant de l’engagement de la Russie pour la liberté et la démocratie dans le monde. C’est le genre de déclaration qui vous fait rire quand vous l’entendez des bouches des commissaires ou des religieux iraniens, mais vous hochez poliment la tête, peut-être même avec crainte, quand vous l’entendez de la part de leurs homologues occidentaux.

Si vous regardez les faits, l’aspiration à la démocratie est une mauvaise plaisanterie. C’est même reconnu par les plus grands savants, même s’ils ne l’expriment pas de cette façon. L’un des principaux chercheurs sur la soi-disant promotion de la démocratie est Thomas Carothers, plutôt assez conservateur et très respecté, un néo-reaganien, pas un libéral flamboyant. Il a travaillé au département d’État de Reagan et écrit plusieurs livres étudiant le cours qu’a suivi la promotion de la démocratie, qu’il prend très au sérieux. Il dit, oui, c’est un idéal américain profond, mais il a une histoire cocasse. Toutes les administrations américaines sont schizophrènes. Elles ne soutiennent la démocratie que si celle-ci satisfait leurs intérêts stratégiques et économiques. Il décrit cela comme une étrange pathologie, comme si les États-Unis avaient besoin d’un traitement psychiatrique ou quelque chose de ce genre. Bien sûr, il y a une autre interprétation, mais qui ne peut pas venir à l’esprit d’un intellectuel bien formaté et bien éduqué.

En Egypte, plusieurs mois après sa chute, le président Hosni Moubarak se retrouvait dans le prétoire, faisant face à des poursuites pour des activités criminelles. Il est inconcevable que des dirigeants américains soient un jour tenus de rendre compte de leurs crimes en Irak ou au-delà. Est-ce que cela va changer un de ces jours prochains ?

Il s’agit essentiellement du principe Yglesias : le fondement même de l’ordre international réside dans le droit des États-Unis à  utiliser la violence à volonté. Alors, comment pouvez-vous incriminer quelqu’un ?

Barsamian. Et personne d’autre n’a ce droit ?

Chomsky. Bien sûr que non. Mais peut-être nos clients le font-ils ? Si Israël envahit le Liban et tue mille personnes en détruisant la moitié du pays, alors d’accord, ça va. C’est intéressant. Barack Obama était sénateur avant d’être président. Il n’a pas fait beaucoup en tant que sénateur, mais il a fait  certaines choses, dont une qui le remplit de fierté. En effet, si vous regardez son site Web avant les primaires, il a souligné le fait que, lors de l’invasion israélienne du Liban en 2006, il avait co-parrainé une résolution du Sénat demandant que les États-Unis ne fassent rien pour empêcher les actions militaires d’Israël tant qu’elles n’avaient pas atteint leurs objectifs, et demandant aussi de censurer l’Iran et la Syrie parce qu’ils soutenaient la résistance à la destruction du sud Liban par Israël (pour la cinquième fois en vint-cinq ans). Donc, Israël hérite du droit à la violence. Les autres clients aussi.

Mais les droits résident vraiment à Washington. Voilà ce que signifie posséder le monde. C’est aussi naturel que l’air que vous respirez. Cela ne peut pas être remis en question. Le principal fondateur de la théorie contemporaine des relations internationales, Hans Morgenthau, était vraiment une personne tout à fait décente, un des très rares politologues et spécialistes des affaires internationales à critiquer la guerre du Vietnam, pour des raisons morales, non tactique. C’est très rare. Il a écrit un livre intitulé Le but de la politique américaine. Rien qu’avec le titre vous pouvez deviner ce qui va suivre.

Les autres pays n’ont pas de buts. Le but de l’Amérique, par contre, est transcendant, il s’agit d’apporter la liberté et la justice au reste du monde. Mais c’est un bon élève, comme Carothers. Alors il a étudié les dossiers. Il a dit que, après avoir analysé le cas, il semblait  que les États-Unis n’avaient pas été à la hauteur de leur finalité transcendante.

Mais ensuite il dit que critiquer notre but transcendant, c’ est tomber dans l’erreur de l’athéisme, qui nie la validité de la religion pour des motifs similaires, ce qui est une comparaison pertinente, car c’est une croyance religieuse profondément ancrée.

C’est si profond que cela devient difficile à démêler. Et remettre cela en question provoque une quasi-hystérie, et mène souvent à des accusations d’anti-américanisme ou de haine de l’Amérique, concepts intéressants qui n’existent pas dans les sociétés démocratiques, mais seulement dans les sociétés totalitaires, et chez nous, où ils sont simplement considérés comme acquis.

David Barsamian | 8-12-2014
The US Still Thinks it Owns the World )  (Traduit par JJ pour vineyardsaker.fr)

Noam Chomsky est un théoricien politique et activiste américain, professeur de l’institut de linguistique au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Outre son travail en linguistique, Chomsky est internationalement reconnu comme l’un des intellectuels publics les plus critiques en vie aujourd’hui. Chomsky continue d’être un critique sans complexe à la fois de la politique étrangère américaine et de ses ambitions d’hégémonie géopolitique et du tournant néolibéral du capitalisme mondial, qu’il identifie en termes de guerre de classe menée par les élites contre les besoins et les intérêts de la grande majorité.

David Barsamian est un journaliste radio arméno-américaine, écrivain, fondateur et directeur de Radio Alternative, un programme hebdomadaire d’entretien syndiqué du Colorado Boulder, relayé par quelque 150 stations de radio dans divers pays. 

Source : The 4th media, David Barsamian, 02-12-2014

Source: http://www.les-crises.fr/2014-les-etats-unis-pensent-que-le-monde-leur-appartient-par-noam-chomsky/


Relations de plus en plus tendues entre la Russie et l’Ukraine

Tuesday 16 August 2016 at 03:52

Source : Romandie, 11.08.2016

Nouvelle escalade entre Moscou et Kiev suite à de supposés attentats. Le président ukrainien a demandé jeudi la mise en alerte des unités militaires proches de la Crimée et du Donbass, alors que le président russe a annoncé un renforcement de la sécurité en Crimée.

“J’ai ordonné à toutes les unités dans les régions situées au niveau de la frontière administrative avec la Crimée et le long de la ligne de front dans le Donbass (est de l’Ukraine) de se mettre en état d’alerte”, a annoncé le président ukrainien Petro Porochenko sur le réseau social Twitter. Il sortait d’une réunion avec des représentants des forces armées et du ministère ukrainien des Affaires étrangères.

“Nous nous préparons à tout”, a indiqué un haut responsable au sein des services de sécurité ukrainiens. Il juge “possible” une invasion russe. “C’est une escalade, bien sûr”.

Le président ukrainien a également réclamé la tenue d’un entretien téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine et plusieurs dirigeants occidentaux, dont François Hollande et Angela Merkel. Ces derniers ont négocié avec Kiev et Moscou les accords de Minsk. Il a également affirmé vouloir s’entretenir avec le vice-président américain Joe Biden et le président du Conseil européen Donald Tusk.

Sécurité renforcée
La déclaration de M. Porochenko intervient peu après l’annonce, le même jour, par M. Poutine du renforcement de la sécurité dans la péninsule de Crimée. La région avait été annexée par Moscou en mars 2014.

Selon le Kremlin, le président russe a réuni son Conseil de sécurité et “des mesures supplémentaires ont été discutées pour assurer la sécurité des citoyens et les infrastructures vitales de Crimée”. Les membres du conseil ont “étudié en détail les scénarios concernant les mesures antiterroristes pour protéger la frontière terrestre, les eaux territoriales et l’espace aérien de Crimée”.

Saboteurs-terroristes
Ces échanges constituent la plus forte montée de fièvre entre Moscou et Kiev, à couteaux tirés depuis l’arrivée au pouvoir de pro-occidentaux en Ukraine, début 2014. Ils ont été provoqués par une annonce des services secrets russes, qui affirmaient mercredi avoir déjoué des “attentats” préparés par l’Ukraine.

Selon eux, des incursions, menées par des “saboteurs-terroristes”, ont coûté la vie à un agent du FSB et un militaire russe. M. Poutine avait alors accusé les autorités ukrainiennes d’être “passées à la terreur”.

Le président ukrainien a dénoncé des accusations “absurdes et cyniques”. Elles sont, d’après lui, utilisées comme “prétexte pour de nouvelles menaces militaires à l’égard de l’Ukraine”.

Les Etats-Unis, via leur ambassadeur en Ukraine Geoffrey Pyatt, ont indiqué n’avoir “rien vu corroborant les allégations russes”. Ils ont accusé Moscou d’utiliser “fréquemment de fausses accusations pour détourner l’attention de ses actes illégaux”.

Exercices militaires
Le regain de tension entre l’Ukraine et la Russie sera discuté ce jeudi au Conseil de sécurité des Nations unies. Kiev en a fait la demande.

L’état-major des forces armées ukrainiennes a par ailleurs indiqué que des exercices militaires étaient en cours depuis mercredi soir dans le sud de l’Ukraine. Il s’agit de manoeuvres qui avaient été programmées avant les accusations de Moscou, a précisé un porte-parole.

(ats / 11.08.2016 16h51)

Source : Romandie, 11.08.2016

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Ukraine-Russie: Washington extrêmement inquiet, appelle à éviter l’escalade

Source : Romandie, 11-08-2016

Washington – Les Etats-Unis se sont déclarés jeudi extrêmement inquiets du regain de tensions entre la Russie et l’Ukraine le long de la ligne de démarcation de la Crimée et ont appelé les deux camps à éviter toute escalade.

Il est maintenant temps de réduire les tensions (…) et de retourner aux discussions, a mis en garde la porte-parole du département d’Etat Elizabeth Trudeau, après que Kiev eut placé ses troupes en état d’alerte le long de la ligne de démarcation de la Crimée annexée par la Russie en 2014.

L’Ukraine et la Russie ont connu ces jours-ci un brusque regain de tension, Moscou ayant affirmé avoir déjoué des attentats fomentés selon elle par Kiev sur la péninsule de Crimée.

Plus de deux ans après le rattachement de ce territoire ukrainien à l’issue d’un référendum jugé illégal par les Occidentaux, les accusations russes ont poussé les deux pays à muscler leurs dispositifs militaires dans la zone, au risque de faire dérailler les efforts de résolution pacifique de la crise ukrainienne.

Nous appelons à éviter toutes les actions qui provoqueraient une escalade de la situation, a réclamé Mme Trudeau.

La Crimée fait partie de l’Ukraine et elle est reconnue comme telle par la communauté internationale, a réaffirmé la porte-parole de la diplomatie américaine, Washington ayant soutenu depuis plus de deux ans le pouvoir à Kiev contre Moscou.

Le département d’Etat a toutefois pris soin de renvoyer Russes et Ukrainiens dos à dos dans ce nouvel accès de tensions, en appelant toutes les parties à faire baisser la température.

(©AFP / 11 août 2016 21h54)

Source : Romandie, 11-08-2016

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L’Ukraine accuse la Russie de fomenter des troubles

L’Ukraine a accusé vendredi la Russie de fomenter des troubles sur son territoire. La communauté internationale s’inquiète de la tension entre les deux voisins, ravivée autour de la Crimée.

“L’ennemi prévoit des provocations de masse le long de la ligne de front dans l’Est de l’Ukraine, qui seront suivies d’accusations selon lesquelles la partie ukrainienne ne respecte pas les accords de Minsk”, a déclaré l’antenne spécialisée dans le renseignement du ministère de la Défense ukrainien, sur sa page Facebook.

L’Ukraine a placé ses troupes en état d’alerte rouge le long de la ligne de démarcation avec la Crimée et dans l’Est du pays, après que la Russie a affirmé avoir déjoué des “attentats” fomentés selon elle par Kiev dans la péninsule annexée en 2014 à l’issue d’un référendum jugé illégal par les Occidentaux.

Les services de renseignements russes accusent Kiev d’avoir organisé plusieurs incursions de “saboteurs-terroristes” qui se sont soldées par des affrontements armés et ont coûté la vie, selon Moscou, à un agent du FSB (ex-KGB) et à un militaire russe.

Face à ce regain de tension, les Etats-Unis se sont déclarés “extrêmement inquiets” et ont appelé les deux camps à éviter toute “escalade”.

Vers un affrontement militaire

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a également souligné jeudi “l’importance pour l’Ukraine et la Russie de résoudre, par le dialogue, les récentes tensions au sujet de la situation en Crimée”.

C’est “un nouveau pas vers la sortie de la logique du processus politique et un pas vers la logique d’un affrontement militaire”, avait déclaré pour sa part jeudi le représentant spécial du gouvernement allemand pour la Russie Gernort Erler. “Tout cela est très alarmant”, avait-il ajouté.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait lui appelé les Occidentaux à mettre en garde Kiev “contre des mesures dangereuses qui pourraient avoir les conséquences les plus négatives”, selon son ministère.

Autre version

L’Ukraine dément fermement les accusations russes. Au cours d’une séance à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU, elle a demandé à la Russie de fournir des preuves pour étayer ses accusations, également mises en doute par les Etats-Unis et l’OTAN.

Vendredi, le secrétaire du Conseil de sécurité nationale ukrainien, Olexandre Tourtchinov, a exposé une toute autre version des faits, affirmant que Moscou cherchait à “couvrir” des fusillades au sein des forces russes “qui traditionnellement abusent de l’alcool”.

(ats / 12.08.2016 13h50)

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La Russie a déployé en Crimée des systèmes antimissiles S-400

Moscou – La Russie a annoncé vendredi avoir déployé le système de défense antiaérienne et antimissile dernier cri S-400 en Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014 où la tension est montée ces derniers jours.

Un régiment russe basé en Crimée a reçu le système de défense antiaérienne +Triumph+, selon un communiqué militaire, cité par les agences de presse russes, qui ne précise pas la localisation du déploiement du S-400.

En juillet, un haut responsable russe avait annoncé l’installation du S-400 de manière permanente dès août dans l’est de la péninsule.

Depuis mercredi, la Crimée est au coeur d’un brusque regain de tension entre l’Ukraine et la Russie.

L’Ukraine a placé jeudi ses troupes en état d’alerte rouge le long de la ligne de démarcation avec la Crimée et dans l’Est du pays, après que la Russie a affirmé avoir déjoué des attentats fomentés selon elle par Kiev.

Les services de renseignement russes accusent l’Ukraine d’avoir organisé plusieurs incursions de saboteurs-terroristes qui se sont soldées par des affrontements armés et ont coûté la vie, selon Moscou, à un agent du FSB (ex-KGB) et à un militaire russe.

Le président Vladimir Poutine avait réuni jeudi le Conseil de sécurité russe pour discuter de mesures supplémentaires visant à assurer la sécurité des citoyens et les infrastructures vitales de la Crimée, selon le Kremlin.

La Crimée, dont l’annexion par la Russie est dénoncée comme illégale par Kiev et les Occidentaux, abrite plusieurs bases militaires et navales russes.

Moscou a déjà renforcé à plusieurs reprises sa présence militaire dans la péninsule, notamment en y déployant des avions de chasse.

D’une portée théorique de 400 kilomètres, le S-400 est un système de défense antiaérienne et antimissile ultramoderne.

Outre ceux installés sur son territoire, la Russie a notamment déployé des S-400 sur sa base aérienne de Hmeimim en Syrie. D’autres devraient également être déployés sur les principales bases navales de la marine russe dans l’Extrême-Orient à Vladivostok et à Vilioutchinsk, dans la région du Kamtchatka.

(AFP / 12 août 2016 16h30)

Lire aussi : Courrier International

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Source: http://www.les-crises.fr/relations-de-plus-en-plus-tendues-entre-la-russie-et-lukraine/


Miscellanées – Répliques engagées

Tuesday 16 August 2016 at 02:59

Allez, un peu d’humour…

Source: http://www.les-crises.fr/miscellanees-repliques-engagees/


Elise Lucet sans filtre, Cash investigation, Panama Papers, l’offensive des journalistes ? Par Thinkerview

Monday 15 August 2016 at 04:30

Source : Youtube, Thinkerview, 04-05-2016

Capture d’écran 2016-05-19 à 00.03.54

Panama Papers , LuxLeaks, ICIJ, Cash Investigation, Protection des Journalistes, Edouard Perrin, Protection des sources, Secret des affaires, Liberté d’informer, Soutien de François Hollande, Hervé Falciani , Stéphanie Gibaud , Loi Sapin 2, Denis Robert, Soros, Full Disclosure, Pédophilie, 11 septembre 2001, 28 pages déclassifiées ?, Natacha Polony, Comité Orwell.

Source : Youtube, Thinkerview, 04-05-2016

Source: http://www.les-crises.fr/elise-lucet-sans-filtre-cash-investigation-panama-papers-loffensive-des-journalistes-par-thinkerview/


Entretien de Donald Trump pour le Washington Post [2/2]

Monday 15 August 2016 at 04:00

Suite et fin du résumé de l’interview

Pour les passionnés, elle est traduite en intégralité ici.

Source : Bob Woodward et Robert Costa, pour le Washington Post, le 2 avril 2016.

trump2

Trump parle d’économie

Bob Woodward : Très rapidement, pendant l’entretien avec le Conseil éditorial du Post, vous parlez de la dette de 19 000 milliards de dollars, et vous dites que les États-Unis sont “probablement assis sur une bulle”. […]

Donald Trump : Eh bien, je crois que nous sommes assis sur une bulle économique. Une bulle financière. Je pense que si vous regardez la Bourse…

[…]

DT : Eh bien pour commencer, nous ne sommes pas à 5% de chômage. Nous sommes probablement au-dessus de 20% si vous regardez les vrais chiffres. C’est un chiffre qui a été arrangé, statistiquement arrangé pour améliorer l’image des politiciens – en particulier des présidents. Je n’aurais pas les foules énormes que j’ai si ces chiffres étaient réels. Les gens sont extrêmement malheureux dans ce pays.

BW : C’est ça la bulle – ce n’est pas une bulle du logement.

DT : Je parle d’une bulle où vous entrez dans une récession massive. Espérons que ce ne soit pas pire que ça, mais une grave récession. Ecoutez, le coût de l’argent est si faible, maintenant. Si je veux emprunter de l’argent, je peux emprunter tout l’argent que je veux. Mais je suis riche. Si une personne qui veut mettre un tas de gens à… Je n’ai pas besoin d’argent. Je n’ai pas à emprunter. Je n’appelle même plus les banques. J’utilise mon propre argent pour faire les choses. Si je veux emprunter de l’argent ou si une autre personne riche veut emprunter de l’argent, vous pouvez l’emprunter au taux, par exemple, LIBOR plus rien du tout. Vous payez un et demi pour cent d’intérêts, c’est fou, et ils vous donnent tout ce que vous voulez. Si une belle, magnifique personne, qui va embaucher un tas de monde, une personne très douée en affaires, veut emprunter de l’argent mais n’est pas riche ? Aucune chance.
[…]

DT : Ok, alors j’ai fait de nombreux discours pour différents groupes sur la réussite, où les gens me paient un paquet d’argent, que je donne à des œuvres caritatives. Les gens me donnent de l’argent pour des discours sur la réussite. Alors je le faisais, avant ça. Je disais aux gens, n’investissez pas là, n’y allez pas – j’étais plutôt bon en pronostic, à dire aux gens quoi faire en termes de… Bon, je parlais du succès, et je disais quand c’était une mauvaise période pour investir. Je disais aussi quand c’était une bonne période pour investir.

BW : C’est comment, maintenant ? C’est une bonne période pour investir ?

DT : Oh, je crois que c’est une période horrible, actuellement.

[…]

DT : Parce que le dollar est trop fort. Notre pays est en – vous savez, c’est très intéressant. Il y a quelques bons côtés à avoir un dollar fort, mais il y a…

[…]

DT : Oh, mon conseil concernant la Bourse est que le marché – je crois que nous sommes assis sur une bulle. Alors vous regardez ce qui se passe. Vous avez – réfléchissez-y – vous avez de l’argent bon marché que personne ne peut obtenir à moins d’être riche. Vous avez des régulateurs qui dirigent les banques. Ce ne sont pas les gens payés 50 millions de dollars pour diriger les banques. Je veux dire, quand vous voyez tous ces gens qui dirigent des banques et qui sont payés 40 ou 50 millions de dollars, ils ne dirigent pas les banques. Ce sont les régulateurs qui dirigent les banques. Ce qui se passe c’est que la Bourse est en inflation. Ça a commencé à baisser, et puis ça remonte encore. Généralement, c’est mauvais signe. C’est le signe d’événements à venir. Alors oui, je crois que nous sommes assis sur une très, très grosse bulle.


Trump et les traités internationaux

DT : Quand j’étais à votre réunion de direction éditoriale, j’ai parlé de l’OTAN. Je ne suis pas un expert mondial de l’OTAN. Mais j’ai un instinct naturel pour certaines choses, Ok ? Comme j’ai dit, gardons le pétrole. Bon, maintenant l’EI a le pétrole. J’ai dit un tas de choses. J’ai dit dans mon livre – écrit en 2000 – j’ai mentionné ben Laden dans un paragraphe ou deux. C’était deux ans avant que le World Trade Center s’effondre. Et je ne suis pas un politicien, j’étais…

Robert Costa : Alors quel est votre instinct, votre plan, pour disons vos cent premiers jours, comment vous changez tout ça ?

DT : Ok, bon, voilà ce que j’en dis. Ecoutez : nous faisons, et nous avons fait, parmi les plus mauvais accords commerciaux dans l’histoire du commerce. On est en train d’en faire un, le Partenariat Trans-Pacifique. TPP. Un désastre, ce traité est un désastre.

BW : Vous savez, de nombreux experts ne sont pas d’accord avec vous sur les problèmes de cet accord. Voyez…

DT : Oui. Oh, j’étais contre l’ALENA. […] L’ALENA a été un désastre. Je veux dire, franchement, je suis un grand fan de Ronald Reagan, mais je ne suis pas d’accord avec lui sur le commerce. Je crois que ses politiques commerciales ont été déplorables.

BW : Alors durant les 100 premiers jours, que feriez-vous ?

DT : Ok. Je ferais de nombreuses choses. En premier, je démarrerais des négociations sur de grands accords commerciaux – je connais les meilleurs pour ça. Vous savez…

BW : Vous pensez que ça peut se faire en 100 jours ?

DT : Non, non, je ne peux pas, non, mais je démarrerais les négociations. Non, ce sont des transactions compliquées. Une partie du problème avec le TPP, c’est qu’il y a 12 pays. Ok ? Vous devriez faire des contrats pays par pays. Ils font 7 000 pages. Chacun de ces pays les a étudiées au centimètre. Nous avons des membres du Congrès qui ne lisent même pas ces traités.

[…]

RC : Et la législation ? Qu’en est-il de la législation économique ?

DT : Eh bien, je sais, mais c’est un mauvais accord pour notre pays. […] Qu’est-ce que je ferais dans les 90 premiers jours ? Je commencerais par immédiatement renégocier nos accords commerciaux avec le Mexique, la Chine, le Japon et tous ces pays qui sont absolument en train de nous détruire. Ils le font depuis des années. C’est en quelque sorte un signe très positif pour notre pays, que nous puissions perdre des milliards – des centaines de milliards – de dollars régulièrement, année après année – et qu’on y survive. Nous avons reconstruit la Chine. Nous l’avons reconstruite. Je veux dire, regardez ce qui se passe en Chine. Nous avons reconstruit la Chine tout seul. Ils se débrouillent plutôt bien aussi avec l’Europe. […] Et en passant, renégocier avec l’OTAN. Renégocier avec le Japon et avec…

RC : Sur les accords commerciaux, traiter avec des entreprises, dans vos marchés d’affaires, quand vous y regardez de près, c’est traiter avec des gens et des entreprises.

DT : Je négocie plus de 100 affaires. Nous en négocions 114.

BW : En essayant de les comprendre. Reagan, c’était “Morning in America” (“Une aube nouvelle en Amérique”). Et maintenant, c’est comme si vous disiez que, au moins pour un moment, que l’aube nouvelle est dans le fossé. Que nous ne pourrons tout simplement pas en sortir à cause de ces traités, à cause de votre pessimisme à propos de l’économie.

DT : Ecoutez, nous perdons 500 milliards de dollars par an en déficit commercial avec la Chine. Ok ? Ça dure depuis un bout de temps, de 200 à 500. Nous sommes en train de perdre des centaines de milliards de dollars par an en commerce. Regardez le Japon. Ils envoient leurs voitures chez nous par centaines de milliers. Vous allez à Los Angeles, vous regardez les quais, ces voitures sortent à 60 km/h de ces bateaux. C’est du jamais vu. Elles se déversent sur le pays. Et pourtant quand – vous parlez de déséquilibre, quand il s’agit de nos ventes au Japon ? Ils importent vraiment peu. […] Rendre l’Amérique grande à nouveau. C’est effectivement très optimiste, il y a des gens qui disent, oh, c’est si – parce qu’ils détestent le mot “à nouveau”. J’ai dit “Non, non, vous ne comprenez pas. Nous allons rendre l’Amérique grande à nouveau.” Les gens trouvent ça très positif. Vous savez, les travailleurs… Vous pouvez avoir cette question [inaudible]. J’en ai dicté la plus grande partie.

[…]

DT : Je n’ai pas dit que je sortirais de l’OTAN. Je dis que ça doit être… D’abord, c’est obsolète. Notre grosse menace aujourd’hui est le terrorisme, Ok ? Et l’OTAN n’est pas vraiment adaptée au terrorisme. L’OTAN est adaptée à l’Union soviétique plus qu’à n’importe quoi d’autre. Et il n’y a plus d’Union soviétique.

RC : Eh bien, vous n’avez pas une grande foi dans ces institutions internationales.

DT : Non, parce que tout le monde semble nous dépouiller. Nous avons l’air d’être ceux qui paient la facture et obtiennent le moins. Et nous allons arrêter ça.

BW : Mais vous parlez de réformer l’OTAN, non, plutôt que…

DT : Oui, je parle de réforme.

BW : Vous n’êtes pas en train de dire, sortons de là.

DT : Je parle absolument de réforme. Mais nous devons être – pour effectuer cette réforme, vous devez être préparé à sortir. Sinon, vous n’aurez pas de réforme. Par exemple, sur l’Iran. Si John Kerry s’était levé de sa chaise et avait répété non, non, non, non – il n’a rien obtenu du tout. S’il s’était levé deux fois – une ou deux fois – de sa chaise en disant, excusez-nous messieurs, nous partons, et avait augmenté les sanctions, nous aurions eu un accord complètement différent avec l’Iran.

[…]

BW : Il y a quelques années, j’ai pris le petit déjeuner avec un des dirigeants, à la tête de l’État d’un de nos meilleurs alliés. Je lui ai posé des questions sur Obama. Il parlait officieusement et il a dit “Je l’aime bien. Il est intelligent. Mais personne dans le monde n’a peur de lui.” Vous êtes d’accord avec ça ? Et une administration Trump – êtes-vous en train de formuler une nouvelle doctrine de type “Vous feriez mieux d’avoir peur de moi” ?

DT : Oui, je ne veux pas que les gens aient peur. Je veux qu’ils respectent notre pays. Actuellement, ils ne respectent pas notre pays.

Trump et les immigrés

RC : Bob était à New Haven, Connecticut, l’autre jour, et il a rencontré une femme de chambre à l’hôtel qui s’est présentée comme mexicaine. […] Elle a dit “Il ne m’aime pas. Tout ce que je veux c’est ma dignité.” […] Qu’est-ce que vous avez à lui dire ?

DT : Etait-elle là légalement ou illégalement ?

BW : Je lui ai demandé, et elle n’a pas voulu me le dire.

DT : Ca veut dire qu’elle était là illégalement. Ok. […] Je vais vous dire ce que je lui dirais. Premièrement, elle était probablement là illégalement. Les sondages montrent les gens – les Hispaniques – qui sont ici légalement m’apprécient beaucoup. Au Nevada, vous avez vu le sondage, je suis devant chez les Hispaniques. […] Les gens qui sont là illégalement voient peut-être les choses différemment, et ils les voient effectivement différemment, mais les gens qui sont là légalement, les Hispaniques qui sont là, ils ne veulent pas qu’on leur prenne leur travail. Et ils savent que je ramènerai des emplois de Chine. Je ramènerai des emplois du Japon et du Mexique et de tous les pays. Regardez ce que fait le Mexique, Bob. Le Mexique est la nouvelle Chine, à plus petite échelle. Le Mexique, ce qu’ils sont en train de nous faire sur le commerce et à la frontière est incroyable.

[…]

RC : Ce n’est pas qu’économique. Parce que certaines des personnes que nous rencontrons au cours de la campagne, que ce soient un clandestin mexicain ou un musulman, une conséquence de votre campagne a été qu’ils se sentent isolés en Amérique. Et vous pouvez ne pas être d’accord sur leurs raisons de sentir ça, mais c’est ce qu’ils sentent en conséquence de votre message. Comment vous adressez-vous à ces gens qui pensent que vous ne voulez pas d’eux dans ce pays ? Musulmans y compris.

DT : Je suis une personne qui va rassembler les gens dans ce pays. Je suis une personne qui va unifier le pays. Le président Obama est clivant. Il n’est pas un rassembleur. A sa première élection, je n’ai pas vraiment eu l’impression qu’il allait bien se débrouiller. Mais une chose que je me suis dit, c’est qu’il allait rassembler le pays. Afro-Américains, Blancs, j’ai pensé qu’il allait être un facteur de rassemblement. Il ne l’a pas été. Il a été un grand…

RC : Les gens comprennent l’argument économique. Mais […] avez-vous de l’empathie pour ce que vivent les immigrants ? Repensez à votre grand-père qui est venu en 1885.

DT : C’est exact. Tout à fait. Je veux dire, complètement. Je veux dire, au bout du compte, nous sommes tous des immigrants, pas vrai ? J’ai une totale empathie. En même temps, nous avons besoin de frontières, sinon, nous n’avons pas de pays, et vous devez venir dans le pays légalement. Et ça a été un grand thème de ma campagne.

[…]

DT : Je vais vous dire, je pense que je ferais vraiment un excellent travail. Avec les Afro-Américains. Et vous savez qu’un tas de gens le pensent aussi. Mais je crois que je vais très bien m’occuper des Afro-Américains. Je crois que je vais très bien m’occuper des Hispaniques. Je vais ramener les emplois dans le pays. Je ne vais pas laisser les gens nous prendre nos emplois. Je ne vais pas laisser les gens partir – je ne vais pas laisser les usines et toutes ces entreprises nous allons les construire ici. Nous allons garder les emplois dans notre pays. Et nous allons ramener les emplois dans notre pays.

Trump et l’arme nucléaire

BW : Ok. Quelle pourrait être le plus grand défi que, disons que vous êtes président, que le prochain président pourrait affronter ? Et c’est une affaire sérieuse. J’ai demandé ça au président Obama il y a de nombreuses années. Il a répondu, ce qui m’inquiète le plus, – assis dans le Bureau Ovale, et je crois qu’il était vraiment sincère – je m’inquiète le plus à propos d’une bombe nucléaire qui exploserait dans une ville américaine.

DT : Ok.

BW : C’est la chose qui changerait tout.

DT : C’est amusant, c’est très intéressant. Je suis surpris qu’il ait dit ça, parce que je l’ai entendu dire récemment que notre plus gros problème est le réchauffement climatique, ce qui n’est pas du tout mon opinion. Ok ?

BW : Mais il m’a dit…

DT : Ok.

BW : J’y étais. Et je me suis dit, on peut lire entre – vous êtes d’accord avec ça ?

DT : C’est très intéressant. J’ai… Je suis absolument d’accord. Je crois que le tout premier problème du monde – on a le problème de l’État Islamique, on a – mais le tout premier problème qu’a ce monde est nucléaire, la puissance nucléaire. Sa puissance démesurée. Vous regardez Hiroshima et le multipliez par mille.

BW : Et il a, le président Obama a un sommet en ce moment même, ici à Washington, juste à côté. C’est un grand défenseur de l’élimination complète des armes nucléaires.

DT : Ok.

BW : Vous seriez d’accord avec ça ?

DT : Bon, si c’est fait sur une base d’égalité, absolument.

BW : Vous le feriez.

DT : Mais le problème qu’on a… Sur une base d’égalité. Le problème maintenant, c’est que vous avez le Pakistan. Et vous voyez ce qui arrive au Pakistan. Ce n’est pas, vous savez, c’est une illustration parfaite. Vous avez l’Inde. Vous avez tant de pays actuellement qui ont déjà des armes nucléaires. Vous avez des gens vraiment mauvais qui tentent très dur de devenir des puissances nucléaires. Alors je pense que ce serait merveilleux dans un monde idéal, mais je crois que ça n’arrivera pas si facilement.

BW : Vous prendriez part à cet effort ?

DT : J’adorerais voir un monde sans armes nucléaires. Est-ce que ça arrivera ? Les chances que ça arrive sont extrêmement minces. Regardez, la Russie dépense une immense quantité d’argent à cet instant même pour renouveler leur arsenal nucléaire complet.

Trump et la Russie

BW : Alors vous voulez que Poutine ait peur de vous ?

DT : Je veux que Poutine respecte notre pays, Ok ?

BW : Et que serait ce respect ?

DT : Eh bien, premièrement, il a un côté intéressant. Il a dit de très bonnes choses à mon sujet. […] Vous l’avez vu. Il a dit, Trump est brillant et Trump va être le nouveau dirigeant et tout ça. Et un de ces clowns a dit, vous devriez répudier Poutine. J’ai dit, pourquoi je le répudierais ? Il ne va pas obtenir quoi que ce soit. Parce que je suis déjà passé par là avant. Mais il a dit des choses très positives sur moi. Je me dis – et je dis aux gens – est-ce que ce ne serait pas bien si effectivement on s’entendait bien avec la Russie ? Si on s’entendait avec ce peuple ? La Chine tire avantage de nous. Regardez ce qu’ils font en Mer de Chine du Sud. Ils ne sont pas supposés jouer à ce jeu. Ok ? Regardez ce qu’ils font. C’est du manque de respect. Quand ils fabriquent, quelque chose que personne n’a jamais vu avant – ils fabriquent des îles au milieu de la Mer de Chine du Sud pour un énorme complexe militaire. Plus que des pistes d’atterrissage. Je veux dire, c’est un complexe. Alors ce que je dis, c’est qu’il y a un immense manque de respect pour notre pays. Ainsi, je pense, que pour notre dirigeant.

BW : Mais que respecte Poutine ? L’ancien lieutenant-colonel du KGB ? La force. La puissance.

DT : Je pense qu’il respecte la force. Ok ? Je pense que Poutine respecte la force. Je l’ai déjà dit, je pense que je m’entendrais bien avec Poutine. Maintenant, on ne peut jamais savoir. Seul un fou dirait “J’y parviendrai”, mais je sens que je m’entendrais bien avec Poutine. Je sens que si on peut s’entendre avec plus de pays, c’est une chose positive. Ce n’est pas une mauvaise chose. Certaines personnes – par exemple, quand Poutine a déclaré qu’il voulait bombarder l’EI à fond, nous avons eu des gens qui sont montés sur l’estrade, nous ne voulons pas ça, on veut… Laissez-moi vous dire une chose. Si on a quelqu’un de plus qui largue des bombes à un demi-million de dollars pièce – si on a quelqu’un qui nous aide, ce n’est pas si mal. Vous comprenez ça. Ce n’est pas si mal. Mais j’ai eu des gens contre qui je suis candidat qui ont dit – c’est une chose terrible. Ce n’est pas une chose terrible. Nous avons une situation en Libye où, comme le dit un de mes amis, nous avions Kadhafi, il tuait les terroristes, il dirigeait le pays. Pas un homme bien. Vous pourriez dire la même chose de l’Irak, de Saddam Hussein. Saddam Hussein était un champion pour tuer les terroristes, c’est une chose. Si nos présidents étaient partis et étaient allés à la plage, le Moyen-Orient serait un endroit bien meilleur qu’il n’est. Nos erreurs au Moyen-Orient sont tellement astronomiques. Mais voilà : l’EI maintenant, c’est… Un de mes amis qui est très impliqué dans les affaires d’énergie – l’EI contrôle le pétrole maintenant en Libye. Comment avons-nous laissé arriver ça ?

Source: http://www.les-crises.fr/entretien-de-donald-trump-pour-le-washington-post-22/


Pour l’amiral Debray, si des accords stratégiques sont possibles, l’OTAN est une force d’occupation

Monday 15 August 2016 at 03:00

Le Vice-amiral de la marine nationale, aujourd’hui en 2ème section, ancien président de l’Institut Charles de Gaulle, Michel Debray a notamment commandé les porte-avions « Foch » et « Clemenceau ».

Source : Russia Today, 27/06/2016

Pour l’amiral Debray, si des accords stratégiques sont possibles, l’OTAN est une force d’occupation

Pour l’amiral Debray, si des accords stratégiques sont possibles, l’OTAN est une force d’occupation

Le Brexit, s’il est respecté, pourrait aussi bouleverser l’UE en termes militaires, explique l’amiral Debray à RT France, confiant sa vision de la sécurité en Europe, l’hégémonie américaine et l’impératif, pour un pays, d’être maître de sa défense.

Pour l’amiral Debray, le Brexit aura bien évidemment des conséquences militaires, même si le Royaume-uni est dans l’OTAN et que tous les tenants de l’UE font semblant de ne pas savoir que leur défense dépend de cette dernière.

Face au Brexit, selon lui, «il faudra revoir la façon dont les membres de l’Union européenne considèrent leur Défense». Si l’on en croit sa vision, une telle remise en question est plus que nécessaire.

Michel Debray a commandé les porte-avions Foch et Clemenceau. Il a présidé la Fondation Charles-de-Gaulle de 1998 à 1999. En 1997, il a participé à la fondation de l’Alliance pour la souveraineté de la France. Il a ensuite été membre du haut conseil du Forum pour la France de Pierre Marie Gallois.

Le choix britannique sera-t-il respecté ?

Néanmoins, établissant un parallèle entre le référendum sur le Brexit et celui sur la constitution européenne de 2005 lors duquel la France et les Pays-Bas avaient voté contre mais avaient été ignorés par l’Union européenne, l’amiral se veut réaliste :

«Le choix des Français et des Néerlandais a été complètement contourné par la suite et aujourd’hui, il n’en reste absolument rien. Le traité de Lisbonne a obligé la France à admettre tout ce que le peuple français avait refusé.

On peut alors imaginer que le vote [du jeudi 23 juin] n’aura pas de grandes conséquences. Je souhaite que les Britanniques ne soient pas floués par leurs dirigeants, comme les Français l’ont été par les leurs.»

L’ombre américaine

Dans une vision très gaullienne, l’amiral lie intimement la question de la relation du Royaume-Uni à l’UE à celle de son appartenance à l’OTAN :

«Depuis les origines de la construction européenne, les Etats-Unis ont tout fait pour faire [de l’Europe] un fournisseur de supplétifs, pour que les Etats-Unis fassent la politique de Défense et que les pays européens fournissent les contingents de tirailleurs qui iraient à la boucherie s’il le faut.»

Se laisser occuper par des forces armées étrangères en temps de paix n’est pas excusable

Le Brexit serait donc une épine dans le pied des Etats-Unis, qui cherchent à l’heure actuelle à renforcer l’OTAN en Europe, dans un processus que l’amiral voit affecter la France :

«C’est tout à fait possible que la France accueille bientôt de nouveau des bases de l’OTAN sur son territoire. C’est possible depuis que notre président a commencé à engager des conversations avec l’OTAN pour qu’on revienne sur ce qui avait été fait du temps du Général de Gaulle en 1966, lorsque la France a fait sortir de son territoire tous les contingents étrangers qui n’avaient rien à y faire.

Avoir des accords avec des Etats étrangers est absolument concevable, mais se laisser occuper par des forces armées étrangères en temps de paix n’est pas excusable. C’est un travail qui a été commencé avec Jacques Chirac, qui a été poursuivi sous Nicolas Sarkozy et qui est en train d’être achevé par François Hollande. Une nouvelle fois, les élites se moquent de l’intérêt supérieur de la patrie et du vote de leurs citoyens.

Le peuple, on ne lui demande pas son avis. On ne lui a demandé son avis ni lorsque le service national a été supprimé, ni lorsqu’il a refusé la constitution européenne. Il n’y a rien de nouveau. Dès la création de la Communauté européenne de Défense (CED), qui est un projet des européens d’alors et des Américains de toujours, le projet était de réarmer l’Allemagne et d’utiliser les nations composées de pays membres de l’UE pour les mettre au service d’une politique de défense étrangère, celle de l’impérium américain.»

France de 2016, France de 1946 : même combat ?

L’amiral Debray a pu appeler à la constitution d’un nouveau CNR, ou Comité National de la Résistance, organe qui coordonnait la résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. Car, selon lui :

«Aujourd’hui la France n’est plus menacée par les divisions blindées de Hitler, mais par la volonté d’hégémonie des Etats-Unis.

Lorsque vous voyez que l’Union européenne – qui était une union économique, et qui est aujourd’hui une union sans adjectif qualificatif – condamne la France parce qu’il n’y pas de syndicat dans l’armée française… Qui commande quoi, en France ?

Un pays doit avoir la volonté de se doter de ses propres moyens de défense, voilà ma conviction.»

Alors que le Premier ministre Manuel Valls a déclaré l’état d’urgence, que le plan vigipirate est à son niveau maximum et que la présence de soldats se fait plus que jamais sentir, les propos de l’amiral pourraient surprendre. Il est pourtant catégorique.

«Il n’y a pas de militarisation en France depuis qu’on a supprimé le service national. Cela ne me concerne plus mais je le regrette profondément.

Le service national est pour moi un service que le France rendait à ses enfants. […] La république manque aujourd’hui de moyens militaires.»

Garder le contrôle de la capacité nuclaire, impératif de l’armée française

Mais, au-delà du service militaire, il y a, pour lui, un autre élément primordial à préserver afin que l’Etat protège la souveraineté nationale : le feu nucléaire.

«L’armée française se porte très mal en grande partie depuis qu’on a supprimé le service national et du fait des diminutions des ressources qu’elle subit. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni, il faut le dire, ont une obsession de contourner la volonté française de disposer de sa propre dissuasion nucléaire. C’est pour eux un objesctif perpétuel : empêcher la France de se remettre au niveau où elle était parvenue à se mettre avec sa force de dissuasion nucléaire.

La France doit pouvoir disposer de ses propres forces armées comme elle le souhaite et refuser de se faire inféoder par quelque organisme supranational que ce soit

Il ne faut pas rêver à la disparition des forces de dissuasion nucléaire. Ni les Russes, ni les Américains, ni Israël, ni l’Inde ou le Pakistan ne se sépareront de leurs armes nucléaires. L’intérêt de [cette] arme est justement de ne pas être employée. Elle agit par la menace de son emploi, en arme justement dissuasive.

Il faut donc qu’elle existe, qu’elle soit en bon état et que nous la maîtrisions complètement. La force nucléaire française existe toujours et elle est en bon état […] La défense doit être nationale et une défense nationale ne se traduit pas par une armée commune avec d’autres pays. La France doit son statut de membre permanent au conseil de sécurité de l’ONU à sa capacité nucléaire. Il faut que nos dirigeants en soient conscients.»

Les conflits par nations interposées

Garder le contrôle est d’autant plus essentiel, pour lui, que le monde de la guerre évolue et que la France semble se faire entraîner vers des terrains bien éloignés de ses propres intérêts.

Qu’il s’agisse de privatisation…

«Le monde évolue, demain il ne sera plus celui qu’il était hier. Les conflits qui se présentent ne ressemblent pas à ceux que nous commémorons cent ans après Verdun, mais certaines caractéristiques me gênent énormément.

Les sociétés militaires privées ? C’est un oxymore. Un état ne doit pas s’adresser à des gens qui veulent gagner de l’argent en vendant de la sécurité. Le rôle de l’Etat c’est de défendre son peuple et on défend son peuple avec une armée qui dépend de l’Etat et non pas avec des sociétés privées. […] En France on sous-traite, privatise et externalise dans tous les domaines. Les militaires vont bientôt être formés par des civils.»

… de concurrence d’autres Etats…

«Le Japon est en train de manœuvrer pour avoir une armée alors qu’ils ne sont pas censés en avoir. L’Allemagne, sans rien dire commence à agir à l’extérieur de ses frontières, alors qu’il est écrit noir sur blanc qu’elle ne doit pas le faire.»

… ou de problématique stratégique, la France étant amenée à faire le travail pour d’autres nations :

«On agit par Etats interposés […] La France est allée bombarder la Libye avec une énorme violence sur ordre des américains – et au mépris d’ailleurs des décisions prises au conseil de sécurité. L’armée française a fort bien rempli sa mission et l’a remplie pratiquement sans pertes, ce qui est totalement à son honneur. Mais on peut se demander quel intérêt avait la république française à entreprendre cette action. Pour le compte de qui avons nous agi ?

La France est allée bombarder la Libye avec une énorme violence sur ordre des américains et au mépris des décisions prises au conseil de sécurité

Contrairement à la Libye, dans le cœur de l’Afrique, la France a des raisons d’intervenir pour le bien des populations avec lesquelles nous avons des accords depuis de nombreuses années, au Mali, en Centrafrique, au Congo-Brazzaville [République du Congo]…

C’est là que les populations ont besoin de notre appui. Nous ne pouvons refuser de leur apporter notre soutien militaire sous prétexte que les Etats-Unis dans des guerres qui ne nous concernent pas. C’est une question de souveraineté nationale et celle-ci ne passe que par une armée qui obéit uniquement à la volonté des responsables nationaux.»

Source : Russia Today, 27/06/2016

Source: http://www.les-crises.fr/pour-lamiral-debray-si-des-accords-strategiques-sont-possibles-lotan-est-une-force-doccupation/


Escroc versus escroc, par Chris Hedges

Sunday 14 August 2016 at 03:15

Source : Truthdig, le 19/06/2016

Mary Altaffer / Julio Cortez / AP

Mary Altaffer / Julio Cortez / AP

Durant la préparation des élections présidentielles, les libéraux ont affiché un manque criant de conviction. Des organisations libérales telles MoveOn.org [Aller de l’avant, NdT] se sont progressivement subordonnées, de façon asse écœurante, au parti démocrate. Les médias libéraux, incarnés par MSNBC, ont liquidé de manière impitoyable ceux qui osaient s’attaquer à l’establishment du parti démocrate. Les commentateurs libéraux, tels Paul Krugman, critiquent vertement les détracteurs du monde politique, les accusant de permettre la nomination d’un candidat du camp républicain. Les libéraux s’égosillent à dire, en dépit des faits, qu’ils ne sont pas comme Ralph Nader, le “révélateur” qui a donné George W. Bush aux américains.

La classe libérale refuse de combattre pour les valeurs qu’elle prétend défendre. Elle est paralysée et piégée par la panique que façonnent les systèmes de propagande corporatifs. La seule pression à l’intérieur du système politique provient du pouvoir des entreprises (corporations). Sans contrepoids et sans la volonté de la classe libérale de défier le statuquo, nous nous enlisons de plus en plus dans un despotisme corporatif. L’argument répété d’une nécessité de soutenir « le moins pire » rend les choses encore pire.

Le changement ne se fera pas rapidement. Cela risque de prendre une décennie, voire plus. Le changement n’adviendra jamais d’une capitulation face au Parti démocrate, qui représente l’ordre établi. Nous allons accepter notre place dans la jungle politique et nous allons construire des partis et des mouvements alternatifs afin de faire s’écrouler le pouvoir des entreprises. Sans quoi, nous apercevrons l’atrophie de notre démocratie, la conversion en un état policier, ainsi que la destruction de notre écosystème.

La montée d’un démagogue tel que Donald Trump est le résultat direct de l’adoption du néolibéralisme par le Parti démocrate. Cette collusion a pour conséquence l’asservissement du Parti démocrate envers l’impérialisme américain et, ainsi, de nous vendre aux entreprises les plus offrantes. Il n’y aurait actuellement pas de Trump si Bill Clinton et le Parti démocrate n’avaient pas initialement trompé les travailleurs citoyens avec l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA). Cet accord a détruit le système de protection sociale, a quasiment doublé la population carcérale, a réduit les programmes des services sociaux, a offert les ondes radio et TV à une poignée d’entreprises en dérégulant la Commission des Communications Fédérale, a esquinté les pare-feu délimitant les droits et obligations des banques commerciales et d’investissements. Ces déréglementations ont, par la suite, conduit à un crash financier global qui a prolongé la récession. De plus, cet accord marque également le début d’une guerre contre nos libertés civiles. Nous sommes depuis la population la plus surveillée, la plus sur écoute, la plus photographiée et la plus profilée de l’histoire de l’humanité. Il n’y aurait pas de Trump si les Clinton et le Parti démocrate, Barack Obama inclus, n’avaient pas décidé de se prostituer aux maquereaux corporatifs.

Les escrocs se présentent sous toutes les formes. A Wall Street, ils peuvent avoir des diplômes de l’Université de Princeton et de la faculté de droit de Harvard, des aptitudes sociales raffinées et des costumes trois pièces de couturiers italiens coûtant des dizaines de milliers de dollars. Dans la Trump Tower, ils peuvent avoir des mèches rabattues de mauvais goût, des bronzages artificiels, des casinos et des relations avec la Mafia. Dans la Fondation Clinton, ils peuvent se complaire avec les centaines de millions de dollars reçu des entreprises, ainsi que de donneurs étrangers, dont des gouvernements parmi les plus répressifs du monde, et ce en échange de faveurs politiques. Mais au final, ils restent tous des escrocs.

Les traits de caractère des Clinton sont aussi détestables que ceux qui définissent Trump. Les Clinton ont amplement illustré le fait qu’ils sont tout autant misogynes et financièrement corrompus que Trump. Trump est une version moins raffiné que les Clinton. Mais Trump et les Clinton usent sans cesse des mêmes ruses, entre mégalomanie et malhonnêteté pathologique. Le racisme n’est pas restreint à Trump. Les Clinton ont grimpé les marches du pouvoir au sein du Parti démocrate en incitant les stéréotypes raciaux, en condamnant des délinquants et des consommateurs de drogue non-violents mais de couleur à de la prison à perpétuité, en déclarant la guerre aux fraudeurs de la protection sociale et en érigeant les Démocrates en tant que prêcheurs d’une justice pénale plus stricte. Les Clinton font un meilleur travail pour cacher la dangerosité de leur venin, mais ils sont prêts, tout comme Trump, à vendre n’importe qui.

Les Clinton et l’establishment du Parti démocrate parient que la classe libérale se rendra une fois de plus pour s’associer et avoir plus de puissance et s’agenouillera devant l’idéologie néolibérale. Bernie Sanders sera éliminé et, tel un chien de berger la queue entre les jambes, partira convaincre ses partisans, de retourner dans l’enclos. L’outrage moral de ses partisans envers les crimes de Wall Street, surveillance des masses par l’État, l’éviscération des libertés civiles, l’échec dans la lutte contre la destruction des écosystèmes, des guerres sans fin, des coupes budgétaires dans la sécurité social et enfin l’austérité, seront, espère le Parti démocrate, bientôt dissipés. Ils n’ont peut-être pas tort. Étant donné l’histoire de la classe libérale, ils ont même probablement raison.

Les partisans de Sanders, cependant, ont dû affronter la dure réalité de la triche en politique. Quelques-uns ont été dégoûtés et suffisamment politiquement astucieux pour déserter et rejoindre le Parti des verts. Mais une fois qu’ils ne suivent plus les règles du jeu, une fois qu’ils sont devenus des “girouettes”, ils seront ignorés ou ridiculisés par la presse institutionnelle, réprouvés par les élites libérales et sévèrement réprimandés par l’ancien candidat qu’ils supportaient.

Les libéraux, dans un échange de bons procédés avec l’establishment, servent de chiens d’attaque afin de nous garder dans l’étau mortel du capitalisme corporatif. Les libéraux sont tolérés par les élites capitalistes parce qu’ils ne questionnent pas les vertus du capitalisme corporatif, uniquement ses excès. Les libéraux appellent à des réformes mineures et superficielles et ils dénoncent ceux qui osent parler le langage de la lutte des classes. Par les valeurs libérales qu’ils prônent, les libéraux sont le groupe préféré des élites capitalistes qui les utilisent pour diaboliser la gauche en les traitant d’hérétiques irresponsables.

Les libéraux se voient attribuer, par l’élite corporative, des postes dans les universités, dans les médias, dans les systèmes de divertissement et dans les agences de publicité afin de perpétuer le pouvoir des entreprises. Beaucoup sont fort bien rémunérés. Ils ont un intérêt économique clair dans la dominance du pouvoir des entreprises. L’élite éduquée des classes libérales ne sont que les idiots utiles du capitalisme. Ils ne sont tolérés que parce qu’ils contribuent, en discréditant la gauche, au maintien du pouvoir corporatif. Ils ne pensent ni n’agissent pas de façon indépendante. Ils reçoivent l’accès aux plateformes du monde académique, des radios et de la TV afin de marginaliser et de dénoncer tous ceux qui pensent et qui fonctionnent de façon indépendante.

La bataille entre la gauche et une classe libérale en faillite va animer le reste de la course présidentielle. Il est tristement prévisible que tant de progressistes auto-proclamés, ainsi que leurs organisations, vont une fois de plus servir comme les pions du néolibéralisme en pratiquant la censure. Les sites internet progressistes ont, lors des primaires, refusé d’imprimer des articles de critiques comme ceux de Paul Street, qui ne voyait pas en Sanders le nouveau messie de la politique. En nous rapprochant des élections, ces sites internet vont devenir de plus en plus hostiles face à la gauche et de plus en plus soumis à Clinton.

Le système du pouvoir corporatif, que Clinton et Trump ne vont pas altérer, va continuer d’être ignoré. Le poison de l’impérialisme et du capitalisme corporatif, qui ronge incessamment le pays et qui le pousse vers l’effondrement, sera mis de côté. La campagne sera une émission politique de télé réalité dont, cette saison-ci, l’un des candidats présidentiel est déjà une authentique vedette de cet univers-là. La campagne va ignorer les idées mais va susciter les émotions – la peur, la colère et l’espoir. Les insultes vont fuser sur les réseaux sociaux. La course électorale sera vide de contenu. Clinton et Trump, dans ce monde d’illusion politique, vont dire tout ce dont les audiences et les auditeurs veulent entendre. Ils vont combattre avec furie pour emporter les votes des “indécis”, qui représentent essentiellement le segment apolitique de la population. Et une fois les élections terminées, le gagnant – qui aura des comptes à rendre – rejoindra Washington, là où les entreprises, les riches donateurs et les lobbyistes vont continuer à gouverner.

Après novembre, notre rôle sera terminé. Nous ne serons plus encouragés à partager nos avis sur des questions ou dans des sondages dont le but est d’orienter les réponses vers certains résultats. Notre rôle de figurant, dans cette pièce de mauvaise qualité que l’on appelle démocratie, ne sera plus désiré. Le carnaval politique à la télévision sera remplacé par d’autres carnavals. L’état corporatif clamera haut et fort la légitimité démocratique. Nous resterons en servitude.

Le vrai visage de l’état corporatif, et l’évidence que notre démocratie a été éliminé, sera exposé en devanture dans les rues de Cleveland et de Philadelphie à l’occasion des congrès des partis politiques. Les quartiers et immeubles situés autour des halls des conventions seront militarisés et seront envahis de policiers. Il y aura des restrictions de mouvements. Les passants seront arrêtés de façon aléatoire et fouillés. Des hélicoptères planeront au-dessus des têtes. Des autorisations pour rassemblement ne seront attribuées qu’à ceux qui, comme les supporters de Sanders, restent dans les paramètres imposés par la mascarade politique. Les groupes suspectés de planifier des manifestations, pour défier les politiques corporatives, ont déjà été infiltrés. Ces mêmes groupes vont être lourdement surveillés. Ceux qui tenteront d’improviser des protestations sans autorisation seront arrêtés et détenus avant le début des conventions politiques. Les villes vont être sous état d’urgence.

Si vous voulez voir ce à quoi les États-Unis auront l’air dans le futur proche et à travers tout le pays, portez votre attention sur les halls des conventions politiques, et spécialement sur les rues de Cleveland et de Philadelphie. C’est dans les rues que nos maîtres corporatifs vont gagner ou perdre. Et ils le savent très bien.

Source : Truthdig, le 19/06/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/escroc-versus-escroc-par-chris-hedges/


Entretien de Donald Trump pour le Washington Post [1/2]

Sunday 14 August 2016 at 02:45

Intéressante interview fleuve d’avril 2016 de Trump, que nous avons synthétisée pour vous.

Source : Bob Woodward et Robert Costa, Washington Post, le 2 avril 2016.

trump

Trump vers la candidature à la présidentielle

BOB WOODWARD : Ma première vraie question est : où commence l’histoire de votre décision de vous porter candidat à la présidence ?

DONALD TRUMP : Où commence l’histoire ? […] Je pense que le début était au sommet de l’escalator de la Trump Tower le 16 juin. […] Il y avait tellement de caméras. Tellement qu’elles s’empilaient. L’atrium de la Trump Tower, qui est un très grand bâtiment, était rempli. Cela était vraiment comme les Academy Awards [équivalent des Césars français, NdT].

[…]

DT : […] Je dirais franchement que c’était au début de l’année passée, autour de janvier. Et cela s’est fait en plusieurs fois. Une pendant que j’étais très occupé à faire des affaires. J’y ai sérieusement pensé une fois […]. J’ai fait un discours vers la fin des années 80 dans le New Hampshire mais c’était vraiment un discours qui était… ce n’était pas un discours politique. Mais parce qu’il s’est trouvé être dans le New Hampshire…

[…]

DT : […] La vraie ouverture était la période de Romney, ou sa fin. Cette dernière remonte à quatre ans. Je l’ai vraiment prise en considération. Depuis, je n’y ai plus pensé sérieusement car j’étais occupé à monter mon entreprise et ça marchait bien. Puis je suis monté au New Hampshire et y ai fait un discours. C’est à cause de ça que nous parlons du New Hampshire comme si c’était le départ de la course de Trump. Depuis, beaucoup de gens ont dit que Trump va entrer dans la course. Je n’ai jamais été intéressé. Je pourrais résumer cela en disant que j’y ai vaguement songé, en plus de l’autre fois, quand Romney était dans la course. J’ai bien pensé que Romney était un mauvais candidat. J’ai pensé que – selon moi Obama pouvait être assez facilement défait et même très facilement. Vous savez que nous avions un président qui, disons, s’en sortait assez mal, pour rester poli. J’y ai vraiment réfléchi. Ce ne fut pas très facile car j’avais de grands travaux en cours que je voulais absolument achever. Mes enfants étaient plus jeunes et quatre ans de différence, ça compte. J’avais en plus un contrat signé pour monter “The Apprentice” [émission de téléréalité dans laquelle il a été le premier animateur, NdT] avec NBC. Ce qui ne semble franchement pas beaucoup quand vous parlez de “présidence”, mais avec un spectacle hebdomadaire de deux heures à un moment de grande écoute sur un grand réseau…

[…]

BW : Alors, quand avez-vous dit à quelqu’un de votre famille ou de votre entourage : “J’ai décidé de me lancer.” Autrement dit, j’ai eu le déclic.

DT : En fait, j’en parlais à ma famille tout le temps. Don est l’un de mes fils, et il fait un très bon boulot. Il est très investi dans ce boulot… Don et ma famille, j’en parlais beaucoup de ce sujet. Je disais, “Je n’arrive pas à croire qu’ils sont en train de le faire.” Et autre chose arrivait. Une grande partie du building de la Bank of America située à San Francisco et le 1290 Avenue of the Americas [autre nom de la Sixième Avenue à New York, NdT] m’appartient. Je l’ai pris à la Chine. Je veux dire qu’il appartenait à des Chinois. C’était un gros truc. C’était une guerre, c’était vraiment une guerre.


Le rapport de Trump avec les médias

BW : Vous diriez que le problème vient de la presse, de la couverture médiatique ?

DT : Non, mais je pense… Je dis ça : ma couverture médiatique n’est pas honnête. Elle ne l’est vraiment pas. Je ne dis pas ça comme quelqu’un qui aurait un genre de complexe. Je veux dire que je dis des choses qui sont ensuite rapportées complètement différemment de ce que j’ai dit. Et je vois tout ça – en toute honnêteté, la direction éditoriale du Washington Post. Ça m’a tué. Quand j’ai quitté, la pièce, je croyais que tout allait bien.

[Vers le milieu de l’interview]

DT : J’adorerais continuer ça. Je passe vraiment un bon moment. Je vais probablement finir par maudire cette journée. Je vais me dire, comment ils ont pu dire des trucs pareils sur moi ? Mais vraiment, j’adore ça…

BW : Je comprends ça. Et vous savez, ce sont des questions si sérieuses, et vous y répondez avec – vous êtes clair et direct. J’apprécie beaucoup.

[Plus tard]

DT : Les médias me traitent de manière injuste, et très incorrecte. […] Eh bien, je crois qu’ils s’intéressent plus à faire des coups. J’ai fait une chose l’autre jour avec – sur CNN – avec Anderson Cooper. Je ne sais pas si vous avez vu les audiences. […] Elles sont sorties – je viens de les avoir. Elles ont crevé le plafond. Là. La mienne a crevé le plafond, je veux dire : mon heure a crevé le plafond. Maintenant, il y a du bon et du mauvais. Le mauvais est qu’ils veulent trop me suivre, et ils écrivent des choses qu’ils ne devraient peut-être pas. Mais ces courbes étaient phénoménales. Gagnant de la soirée, battu tout le monde, etc., etc. Mon segment, pas les autres. Les autres segments ont bien fonctionné, mais mon segment a été une des meilleures audiences depuis longtemps et a battu tout le monde sur le câble – battu tout le monde à la télévision ce soir-là. Vous jetterez un œil. Il y a du bon et il y a du mauvais. Le mauvais est qu’ils ne veulent rien faire d’autre que me couvrir. Ils écrivent des histoires qui sont – qui n’ont même pas de sens. Je dis juste, j’aimerais être traité de manière vraie et juste par les médias.

BW : Pourquoi, alors ? Est-ce de l’idéologie, de l’esprit partisan, de la paresse ? C’est quoi ?

DT : Eh bien, il peut y avoir de la paresse. Aujourd’hui, ils veulent des clics. Dans le temps, ils voulaient de l’audience, ou ils voulaient vendre des journaux. Aujourd’hui, ils voient si quelqu’un clique. Alors ils écrivent une histoire sur moi et ils ont des clics de partout. Ils font une histoire sur quelqu’un d’autre, ça ne compte pas. C’est tout ce que je peux dire. J’aimerais être traité équitablement par les médias. Si j’étais traité équitablement par les médias, je crois que vous verriez une grande différence dans l’alliance et la construction de cette alliance et sur un tas de choses. Mais ceci dit, je ne suis pas prêt pour construire une alliance. Autre chose. Je vous ai dit ça. Nous recevons des appels de tellement de monde à qui vous parlez, vous leur parlez, et ils disent oh on n’aime pas Trump, nous devons arrêter Trump. Ils m’appellent. Ils vous parlent et ils m’appellent. Parce qu’ils pensent que je vais gagner.

[A la fin de l’interview]

DT : Je vous demande juste de me traiter équitablement. Traitez-moi équitablement… En fait, la vérité est que c’était très intéressant. Personne ne m’avait posé ces questions.


Trump, la présidence et les valeurs

BW : Sans noms […] de vice-présidents, quels seraient le rôle et les responsabilités de votre vice-président, si vous étiez élu, si vous gagniez l’investiture ?

DT : Eh bien, son rôle numéro un est d’être un grand président si quelque chose arrivait. Ok ? Ca a toujours été le rôle numéro un pour un vice-président… Après, je vais vous dire franchement, il doit être quelqu’un qui peut vous aider à être élu. Et troisièmement, quelqu’un qui vous aide avec le Sénat et la Chambre. Donc ça doit être une personne politique. En d’autres termes, je n’ai pas besoin d’un autre grand homme d’affaires comme moi et – je n’ai pas besoin de ça. […] Quelqu’un qui peut entrer dans le Sénat et qui a été ami avec ces gens depuis 25 ans. Et avec qui les choses avancent. Alors à 95%, je me vois choisir une personne politique, en opposition à quelqu’un de l’extérieur. […] Ce serait le vice-président – je voudrais avoir quelqu’un… Par exemple, quelqu’un comme Ben Carson. Quand Ben Carson est venu vers moi – pas forcément vice-président – mais quand il a appelé, il a appelé, il a dit “Ce que vous faites est fantastique. C’est un mouvement. Et vous le voyez.” Quand j’annonce que je vais aller à Tampa trois jours avant, et que, trois jours après, nous y sommes, il y a 25 000 personnes dans le stade des équipes de sport professionnelles…

[…]

RC : Alors, pour rester dans le thème de la présidence pour une seconde, je ne pense pas que tant de gens que ça sachent à quel point vous valorisez la discrétion et la loyauté dans vos affaires. […] Une chose que je me suis toujours demandée, allez-vous faire signer une clause de non divulgation aux employés du gouvernement fédéral ?

DT : Je crois qu’ils devraient. Vous savez, quand quelqu’un – je vois ça tout le temps… Je ne sais pas, il pourrait y avoir une loi disant que vous ne pouvez pas faire ça. Mais quand les gens sont choisis par un homme pour entrer au gouvernement à haut niveau, et qu’ils quittent le gouvernement et écrivent un livre sur un homme et disent des tas de choses qui étaient très personnelles et privées, je n’aime pas ça. Je veux dire, je vais être honnête. Les gens diraient “Oh, c’est terrible, vous le privez de sa liberté d’expression.” Bon… Je dirais… J’ai des accords de non divulgation, c’est pour ça que vous ne lisez pas que…

[…]

RC : Mais c’est très différent quand vous êtes au gouvernement fédéral.

DT : C’est différent. Je suis d’accord. C’est différent. […] Je vais vous dire, il faudra que j’y réfléchisse. Il faudra que j’y réfléchisse. C’est une affaire différente, conduire une entreprise privée où je paie les gens très chers, et ils sortent et…

BW : Les contribuables paient le personnel du gouvernement fédéral.

DT : Bien sûr. Bien sûr. Et il peut arriver qu’ils ne fassent pas du très bon travail, et alors vous les renvoyez et ils finissent par écrire un livre sur vous. Alors c’est différent. Je dirais que dans un gouvernement fédéral c’est différent. Alors c’est quelque chose à quoi il faut que je réfléchisse. Mais vous savez, je le fais dès maintenant. J’ai des milliers et des milliers d’employés, des milliers, et chacun d’eux a signé un accord, un… j’appelle ça une confidentialité.

BW : Disons que vous soyez élu président. Est-ce qu’un seul mandat de quatre ans suffirait ?

DT : Je dirais ceci : j’ai vu des gens faire des déclarations pour le Sénat et pour d’autres positions […]. Je voudrais dire que chaque fois que j’ai vu quelqu’un faire cette déclaration, et ensuite se sentir bien, croyant faire un excellent travail, et être candidat, ils perdent à cause de cette déclaration. Alors je ne veux jamais dire que quatre ans… Je ne voudrais jamais me limiter à quatre ans. Je crois que je peux faire un immense travail en quatre ans. Une de vos questions, j’ai remarqué, est “Qu’est-ce que je ferais au cours des 90 premiers jours de mon mandat ?” – nous en parlerons après. […] Mais, je crois que je peux faire un splendide travail. Voici ce que je pense : si je fais un excellent travail et si je me sens bien, je dirais que je repartirais pour quatre ans de plus. Parce que là encore, je ne veux pas m’imposer ce fardeau. Si je fais du bon travail, je devrais avoir le droit de le faire. Je dis ça uniquement parce que vous savez, Bob, j’ai vu tellement de gens le dire. Même pour des fonctions locales. S’ils décident d’y aller, ils perdent toujours parce qu’ils font cette déclaration. Alors je ne veux pas dire ça. Mais je crois que je pourrais faire un travail fantastique en quatre ans.

[…]

DT : Le but, pour moi, est de redonner sa grandeur à notre pays. […] Pour moi, le but, c’est quand je dirai, félicitations tout le monde, mon travail est fini. Nous rendrons notre pays financièrement fort de nouveau. Il y a une femme qui est venue vers moi. Une femme fantastique. J’ai dit ça une ou deux fois pendant le discours. Elle a dit “M. Trump, je vous aime. Vous êtes incroyable. Je vote pour vous à 100%, mais pourriez-vous arrêter de dire que vous allez rendre à nouveau notre pays riche ?” J’ai répondu, “Je vois ce que vous voulez dire – ça ne sonne pas bien. Mais sans redevenir riches, nous ne pouvons pas redevenir grands.” Je vais rendre ce pays riche de nouveau. […] Nous ne pouvons pas protéger le monde entier. Regardez notre budget militaire, il est énorme comparé à n’importe quel autre pays. Mais qu’est-ce qu’on fait ? Nous nous occupons des besoins militaires de tous ces autres pays. Ces pays sont bien plus riches que nous. Nous ne sommes pas un pays riche. Nous sommes une nation débitrice. Nous devons nous débarrasser de – j’ai parlé d’une bulle. Nous devons nous débarrasser des 19 000 milliards de dollars de dettes.

BW : Ça prendra combien de temps ?

DT : Eh bien, je dirais sur une période de huit ans. Et je vais vous dire pourquoi. […] Je renégocie tous nos accords, Bob. Les grands accords commerciaux qu’on est en train de mener si mal. Avec la Chine, 505 milliards de dollars de transactions cette année. Nous perdons avec tout le monde. Beaucoup de ces accords – des tas de gens disent, comment les politiciens peuvent-ils être aussi stupides ? Ce n’est pas qu’ils soient stupides. C’est qu’ils sont contrôlés par des lobbyistes et des intérêts particuliers qui veulent que ces accords soient faits.

[…]

DT : Une chose rapide que je vais faire, beaucoup de gens disent, oh, les juges… Pour moi, les juges – parce qu’il va y en avoir beaucoup dans les quatre prochaines années. Nous en avons déjà un qui était inattendu à Scalia. Alors les juges vont être importants. Vous allez avoir soit des juges super libéraux, ou vous allez avoir des juges conservateurs. Tellement important. Ils ne me connaissent pas assez bien. Bon, quel genre de juges ? Je vais faire une chose. C’était mon idée, et je crois que c’était une bonne idée. J’ai parlé au sénateur Sessions et à d’autres personnes, et je reçois des noms. Les fédéralistes. De très bonnes personnes. La Fondation Héritage. Je reçois des noms, et je vais proposer une liste de 10 noms, 10 ou 12 noms, comme juges. Je vais annoncer que ce sera les juges que je vais nommer, sans ordre particulier. Et je vais le garantir. Je vais le dire aux gens. Parce que les gens s’inquiètent que, oh, par exemple, peut-être qu’il va nommer les mauvaises personnes. Des gens comme – ma sœur est à la cour d’appel. Très intelligente. Elle est une personne très intelligente, très hautement respectée. Très intelligente.

Source: http://www.les-crises.fr/entretien-de-donald-trump-pour-le-washington-post-12/


Snowden et les fournisseurs d’accès très critiques envers de nouvelles lois antiterroristes en Russie

Sunday 14 August 2016 at 01:46

Pour bien rappeler que tout n’est pas rose en Russie, comme ailleurs…

Source : Le Monde, 07.07.2016

 Le lanceur d’alerte Edward Snowden participe à des conférences dans le monde entier via webcam depuis la Russie où il a trouvé refuge. Il a participé à un festival au Danemark le 28 juin dernier. MATHIAS LOEVGREEN BOJESEN / AFP

Le lanceur d’alerte Edward Snowden participe à des conférences dans le monde entier via webcam depuis la Russie où il a trouvé refuge. Il a participé à un festival au Danemark le 28 juin dernier. MATHIAS LOEVGREEN BOJESEN / AFP

 

Le président russe, Vladimir Poutine, a signé jeudi 7 juillet plusieurs lois antiterroristes votées il y a quelques semaines par le Parlement. L’une d’entre elles intensifie notamment la surveillance des communications. Elle obligera notamment les réseaux sociaux et les fournisseurs d’accès à Internet à conserver pendant six mois toutes les données de leurs utilisateurs, y compris leurs contenus (messages, appels téléphoniques…). Les services de sécurité du pays pourront demander à y accéder.

Edward Snowden, l’ancien agent du renseignement américain réfugié en Russie, qui avait révélé l’existence des programmes de surveillance de masse de la NSA, a vivement critiqué l’entrée en vigueur de ces mesures, qu’il avait déjà critiquées lors de leur adoption par les députés.

La promulgation de ce qu’il surnomme la loi « Big Brother » est selon M. Snowden « un jour noir pour la Russie ». L’homme à l’origine du scandale des écoutes de la NSA, souvent accusé de compromission avec M. Poutine, a dit ne pas avoir peur de subir des représailles lorsqu’il se montre critique vis-à-vis du Kremlin.

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Les opérateurs russes menacés

La mise en place de ces mesures aura également un coût majeur pour les opérateurs techniques de l’Internet russe, eux aussi remontés contre le texte. L’opérateur téléphonique Megafon estime que la mise en œuvre de la loi lui coûtera 200 milliards de roubles (2,8 milliards d’euros), soit quatre fois son bénéfice annuel.

« Ce texte va tuer financièrement l’industrie des télécoms » en Russie, a dit Sergueï Soldatenkov, le PDG du fournisseur d’accès, dans un entretien au journal Kommersant. Vladimir Poutine a d’ores et déjà demandé à son gouvernement de veillerà ce que la loi n’ait pas de conséquences « indésirables ».

Source : Le Monde, 07.07.2016

Source: http://www.les-crises.fr/snowden-et-les-fournisseurs-dacces-tres-critiques-envers-de-nouvelles-lois-antiterroristes-en-russie/


À Chartres, deux ans de prison ferme pour consultation de sites terroristes (et l’État de droit selon Sarko)

Saturday 13 August 2016 at 03:15

Condamné à deux ans fermes pour avoir consulté des sites Internet – intéressant…

Bien que blasé, ils m’étonneront toujours…

Source : Le Monde, 09.08.2016

La consultation de sites faisant l’apologie du terrorisme est puni par la loi depuis quelques mois seulement. Lundi 8 août, un homme a été condamné à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Chartres pour avoir consulté, de façon répétée, des sites incitant à commettre des actes terroristes.

Repéré par les services de renseignement, cet homme de 31 ans a été interpellé en fin de semaine dernière à Chartres puis jugé en comparution immédiate. Sa peine est deux fois plus lourde que celle requise par le parquet et correspond à la peine maximale encourue. Il a été immédiatement incarcéré.

Selon L’Echo républicain, l’homme consultait de plus en plus souvent ce type de sites, ainsi que des vidéos de décapitation. Il aurait aussi effectué des recherches en ligne pour trouver des armes. Sur son profil Facebook, il avait laissé entendre qu’il comptait s’en prendre à la tour Montparnasse à Paris et avait recherché des plans de l’édifice. Il a assuré, face aux juges, qu’il n’agissait que « par curiosité », relate le quotidien.

Mesure controversée

La loi de réforme pénale, adoptée le 25 mai dernier, prévoit de punir « de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende » le fait de « consulter habituellement » des sites internet qui incitent « directement » à commettre des « actes de terrorisme » ou qui, par des « images ou représentations montrant » des « atteintes volontaires à la vie », en font « l’apologie ». Ne sont pas concernés les journalistes, les chercheurs ou les enquêteurs qui travailleraient sur ces contenus.

Cette mesure, très controversée, était discutée depuis des années. Le gouvernement de Nicolas Sarkozy avait tenté, en vain, d’insérer cette disposition dans le droit français en 2012. Le Conseil d’Etat avait alors jugé que cette mesure conduirait à menacer de prison des individus qui « [n’auraient] commis ou tenté de commettre aucun acte pouvant laisser présumer qu’[ils auraient] cédé à cette incitation ou [seraient] susceptibles d’y céder ». Il avait estimé à l’époque qu’elle rentrait en contradiction avec la Constitution française et les textes européens.

Source : Le Monde, 09.08.2016

Réaction des lecteurs du “Quotidien de référence” :

lemonde-1

lemonde-2

lemonde-3

 

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Droit du sol, Etat de droit : Sarkozy toujours plus à droite

Source : Le Nouvel Obs, 11-08-2016

FRANCE-POLITICS-OPPOSITION

L’ancien président de la République a accordé une longue interview à “Valeurs Actuelles”.

Cela devient une habitude. Nicolas Sarkozy, le patron des Républicains, a une nouvelle fois choisi le très droitier hebdomadaire “Valeurs Actuelles” pour rompre sa retraite médiatique estivale.

“Je sens la République suffoquer”, affirme l’ancien président dans cette interview, qui s’est déroulée sur son lieu de vacances au Cap Nègre (Var), dans la propriété familiale de son épouse Carla Bruni-Sarkozy. Ce qu’il faut retenir de ce nouveau coup de barre à droite :

Un droit du sol “pas automatique”

Revoilà le droit du sol, vieux serpent de mer du discours de Nicolas Sarkozy en campagne. Cette fois, le candidat – officieux –  à la primaire de la droite et du centre, plaide pour une “modification assez substantielle” de ce droit qui garantit la nationalité française à chaque enfant né sur le sol français, à condition d’y avoir vécu au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. Un argument qu’il avait déjà fait valoir en juin 2015, en affirmant que la remise en cause de ce droit était une “question [qui] incontestablement peut se poser.”

“Je veux qu’on le garde, mais pas de manière automatique”, précise-t-il dans “Valeurs Actuelles”

Il évoque pour ce faire une “présomption de nationalité, permettant de ne pas attribuer la nationalité à quelqu’un qui aurait un casier judiciaire à sa majorité, ou dont on pourrait prouver que ses parents étaient en situation irrégulière au moment de la naissance”.

Nicolas Sarkozy est pourtant loin d’avoir toujours défendu cette position de façon aussi catégorique , comme le rappelle “Le Monde“. En 2003, alors aux commandes du ministère de l’Intérieur, il s’était lancé dans un long plaidoyer en faveur du droit du sol face à Jean-Marie Le Pen : “le droit du sang, c’est une bêtise”, avait-il lancé au président du Front national, lors d’un débat qui pour beaucoup avait marqué une étape importante dans sa course à l’Elysée :

“Le droit du sang ne peut pas être suffisant. Il faut le droit du sol, parce qu’il y a toujours quelqu’un qui a une idée folle dans la tête, parce qu’on a toujours un sang qui n’est pas suffisamment pur […] Le droit du sol fait partie de nos traditions, M. Le Pen.”

Il y a tout juste un an, dans son livre “La France pour la vie”, il affirmait également :

“Je suis réservé sur l’opportunité de la remise en cause […] du droit du sol. Un enfant né en France est Français.”

Terrorisme, Etat de droit…

Comme le souligne “Valeurs Actuelles”, “il ne sera pas question de centrisme”, pour Nicolas Sarkozy dans sa dernière ligne droite vers 2017.

A propos de de la menace terroriste, l’ex-président prône la fermeté et continue sur sa lancée très martiale, engagée après l’assassinat de Jacques Hamel à Saint-Etienne-du Rouvray le 26 juillet. “Nous devons être impitoyables”, avait-il lancé.

La guerre nous a été déclarée. La guerre. La France doit être impitoyable, elle doit faire changer la peur de côté. Elle ne doit pas se perdre dans des débats abscons. […] La guerre devra être menée par la République, partout, tout le temps, avec une détermination totale“, assure-t-il dans “Valeurs Actuelles”

OB : La guerre, on n’en a jamais une part de responsabilité, c’est un principe de base de la propagande de guerre justement. Daech dit d’ailleurs la même chose (“on se défend contre les bombardements des Croisés.”)

En creux, Nicolas Sarkozy reprend également à son compte la petite musique lancée par le député LR David Douillet, qui accuse le gouvernement de ne pas en faire assez contre le terrorisme et de s’abriter “systématiquement derrière cette sacro-sainte Constitution”. Nicolas Sarkozy va jusqu’à déclarer que l’Etat de droit ne serait pas un principe intangible :

“L’Etat de droit, par exemple, n’a rien à voir avec les tables de la Loi de Moïse, gravées sur le mont Sinaï. Qu’y a-t-il de plus évolutif que le droit ?”, déclare Nicolas Sarkozy.

OB : moi, perso, j’y suis attaché, hein… On vit une belle époque…

Nicolas Sarkozy affirme également qu”il y a une guerre extérieure et une guerre intérieure”. “Pour gagner la guerre extérieure, il faudra se réconcilier avec les Russes, et convaincre nos partenaires arabes d’envoyer des troupes au sol, car une guerre ne se gagne pas seulement à 10.000 mètres d’altitude. Sur le front intérieur, enfin, il faut une reprise en main. Il doit y avoir une réponse politique qui dépasse l’indispensable riposte pénale et les mesures de sécurité à mettre en place”.

“En vingt mois, il y a eu 237 Français assassinés. Ils le sont parce que les barbares qui nous attaquent croient que nous sommes faibles. Voilà la vérité. Et donc ils se déchaînent. Cette situation est insupportable”, dit-il.

Et Nicolas Sarkozy a déjà trouvé son mantra : “la République ne reculera plus sur rien”.

“Cela implique d’interdire les expressions communautaires dans les entreprises, le voile à l’université comme dans l’entreprise et les menus de substitution dans les cantines scolaires.

Toujours pas candidat officiel à la primaire de la droite et du centre – mais déjà locataire d’un QG de campagne dans le très chic VIIe arrondissement parisien -, l’ex-président se contente d’affirmer que “ce qui compte, ce n’est pas tant l’annonce de la candidature, c’est ce qu’il y aura dedans, c’est le comment, c’est le contenu”. A ce sujet, Nicolas Sarkozy vit ses deux dernières semaines en tant que président des Républicains, un poste dont il devra démissionner au plus tard le 25 août pour pouvoir – enfin – rentrer officiellement dans la course à la primaire. Au moins, le ton est donné.

L.B. avec AFP

Source : Le Monde, 09.08.2016

Source: http://www.les-crises.fr/a-chartres-deux-ans-de-prison-ferme-pour-consultation-de-sites-terroristes-et-letat-de-droit-selon-sarko/