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[Complotisme russophobe] La guerre de l’information russe : pour une réponse globale, par Nicolas Tenzer

Friday 29 July 2016 at 00:05

Je sais que ça devient lassant, mais enfin, n’oublions pas que pendant les vacances, la Russophobie continue…

Mention spéciale à ce bijou de Nicolas Tenzer – admirez le profil : il a fait ses études à l’École Normale Supérieure (1980-1982), à Sciences-Po (1980-1982) et à l’École Nationale d’Administration (1984-1986). Il est aussi titulaire d’une maîtrise d’histoire obtenue à l’Université de Nanterre. Il a été maître de conférences en philosophie politique à Sciences-Po (1986-2004) et y enseigne à nouveau depuis 2014, au sein de la Paris School of International Affairs [vous comprendrez donc la vision de nos énarques…]. Il a été entre 2010 et 2015 membre du directoire de l’Institut Aspen France, dont il a assuré successivement les fonctions de trésorier et de président (il siégeait donc dans ce think-tank aux côtés de Madeleine Albright et Condoleezza Rice…)

Rappelons bien : le souci, n’est pas d’être un atlantiste forcené : c’est un choix politique tout-à-fait estimable (s’il est sincère et désintéressé), et rien n’empêche de tenter de convaincre qu’il vaut mieux se rapprocher des Américains que des Russes, pourquoi pas.

Non, le souci c’est, comment dire… hmmm d’écrire ce genre de billet à la limite du complotisme…

(N.B. restez mesurés et polis dans les commentaires sous peine de suppression)

Source : Sauvons l’Europe, Nicolas Tenzer25/07/2016

poutine

La guerre de l’information est l’une des composantes de la guerre tout court. Elle combine ce qu’on appelle soft power et hard power et n’est pas limitée à la Russie. Moscou l’a toutefois développée avec une ampleur inégalée en termes de moyens financiers et humains et d’extension géographique. Cette guerre a une dimension à la fois interne et externe : elle vise, d’un côté, à laver le cerveau de ses citoyens en leur faisant perdre tout repère tout en instillant la crainte et, de l’autre, à gagner à ses thèses une partie des dirigeants et de l’opinion publique à l’étranger.

Elle comporte des dimensions multiples, certaines évidentes et vite repérables par des personnes vigilantes, d’autres plus subtiles et pernicieuses. Une réponse qui ne se limiterait qu’aux premières n’éradiquera pas le virus, et si elle n’est que réplique et non affirmation, elle sera vouée à l’échec.

Une guerre multidimensionnelle

La pratique de la désinformation ne se limite pas au mensonge, mais elle combine fausseté et vérité partielle. Elle entend chambouler le monde et priver les citoyens de toute référence et de toute évidence. Elle dérobe le sol où nous nous tenons, déforme l’histoire, subvertit le sens des mots et annihile la distance entre le jour et la nuit, la réalité et le cauchemar, la guerre et la paix. En cela, 1984 de George Orwell reste la référence indispensable. Cette mécanique a été bien décrite pour la face interne de la désinformation par Peter Pomenrantzev. Elle la conduit à reproduire l’argument de cour de récréation : « C’est celui qui dit qui est. » Elle dénoncera avec d’autant plus d’aplomb la guerre de l’information de l’Occident ou la menace de l’OTAN qu’elle lance la première et envahit ses voisins.

Représentation du ministère de la Vérité, l’un des lieux du roman de George Orwell : « La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force. ». Wikimédia Commons, CC BY

Représentation du ministère de la Vérité, l’un des lieux du roman de George Orwell : « La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force. ».
Wikimédia Commons, CC BY

OB : Oser citer Orwell dans ce contexte, c’est… orwellien !

À l’extérieur, cette stratégie emprunte plusieurs voies. L’une des plus connues est la mise en service de la propagande d’une armée de trolls, très présente sur Twitter, qui vise à la fois à harceler l’adversaire, à lui répondre par des contre-vérités, à essayer de le faire douter si ses certitudes ne sont pas suffisamment assises et à saper son moral, y compris par des remarques agressives, parfois racistes et antisémites. Les trolls sont des taons dont l’impact est fort chez les personnes vulnérables.

Cette propagande est aussi développée par les canaux officiels du Kremlin, comme Russia Today et Sputnik, qui diffusent et tweetent dans plusieurs langues. Ces canaux répètent les thèses de Moscou : pas d’armée russe en Ukraine jusqu’au demi-démenti officiel, guerre contre Daech en Syrie alors que les forces russes attaquent principalement les rebelles qui s’opposent au régime d’Assad, « nazis » de Kiev, etc. Mais ils font aussi appel à tous ceux qui, à l’étranger, soutiennent la politique de Poutine. Selon une tactique classique, ils visent aussi à saper le moral de l’adversaire, en propageant prioritairement les nouvelles qui peuvent l’affaiblir – ainsi en montrant à l’envi l’irrésolution de certains responsables européens en matière de sanctions.

La présence régulière sur ces chaînes de personnalités d’extrême droite et de partisans du Brexit – soutenu par le régime russe –, ainsi que la reprise des propos de ceux qui demandent la levée des sanctions, en constituent un signe. Cette guerre est aussi le fait de médias apparemment plus anodins qui diffusent des informations de toute nature de manière apparemment neutre, mais qui soit reprennent les positions russes dès qu’il s’agit de la Russie, de la Syrie ou du Brexit, soit alimentent les thématiques que Moscou agite en Europe, notamment la peur des réfugiés. Leur action installe dans le paysage, de manière discrète, les thèses du Kremlin.

Vladimir Poutine rend visite aux dirigeants et journalistes de la chaîne Russia Today, financée par l’État russe.

Vladimir Poutine rend visite aux dirigeants et journalistes de la chaîne Russia Today, financée par l’État russe. Site du Kremlin, CC BY-ND

Cette stratégie de désinformation ne peut avoir un impact large qu’en prenant appui sur les nationaux. Ceux-ci relaient beaucoup plus efficacement les thèses de Moscou que les réseaux aisément identifiables. En leur sein, il existe toutefois plusieurs catégories. Les plus connus sont les thuriféraires quasi officiels du régime de Moscou, comme certaines personnalités politiques, universitaires ou médiatiques qui ne cachent pas leur attachement au régime de Poutine.

Une partie est située à l’extrême droite : le Front national, certains sites « complotistes », des personnes connues pour leur révisionnisme, le journal Valeurs actuelles, le révisionniste Alain Soral, récemment invité en grande pompe à Moscou. D’autres à l’extrême gauche : Mélenchon et un universitaire, Jacques Sapir, qui fait le pont avec l’extrême droite, mais aussi Chevènement… Enfin, certains sont membres de partis de la droite classique – Sarkozy, Fillon, Mariani, Pozzo di Borgo, etc. –, et ne font pas mystère de leur allégeance. Il en va de même pour une partie de la communauté d’affaires située en Russie qui fait le lien, parfois direct, entre Poutine et certains grands patrons français.

Il faut aussi citer ceux qu’on nomme les « idiots utiles », peu au fait de la réalité russe et de son action, mais dont l’anti-américanisme et la nostalgie sentimentale d’une Russie éternelle font des jouets aisés pour la propagande russe. Parce qu’ils ont une forme d’expression moins brutale, leur pouvoir de conviction paraît parfois plus élevé.

Cette catégorie doit toutefois être complétée par quatre autres qui concourent à populariser les thèses du Kremlin de manière plus argumentée. Citons d’abord les « gentils », toujours prompts à l’apaisement, qui ne sont que les successeurs des pacifistes de la guerre froide, soutenus par Moscou, et sur lesquels Mitterrand avait eu une phrase définitive.

Viennent ensuite les naïfs – sincères ou non – qui pensent que la négociation avec la Russie peut permettre de maîtriser la situation, qu’on ne peut oser un bras de fer avec elle et qu’elle peut nous aider à combattre le terrorisme – ce que les faits infirment. Une troisième catégorie est constituée par les « modérés », ceux pour lesquels les fautes sont toujours équilibrées entre les deux côtés, qui estiment que l’Ouest n’a pas toujours fait ce qu’il fallait avec la Russie et rejouent le refrain de l’humiliation de l’Allemagne après la Première Guerre mondiale.

Viennent, enfin, ceux qui se désignent eux-mêmes comme réalistes ou pragmatiques, mais dont le réalisme se résume à la non-riposte.

Une guerre mue par des objectifs stratégiques

Comprendre comment ces relais sont utilisés dans la guerre de l’information requiert la connaissance des intentions de Poutine. Son objectif central consiste à avoir les mains libres pour continuer ses actions agressives en Europe et en Syrie et, partant, à annihiler toute velléité de réponse. Dans cette perspective, il entend démanteler l’Europe – « divide et impera » – et propager la discorde entre ses membres et chez chacun d’entre eux. Pour ce faire, sa propagande entend simultanément faire apparaître la Russie comme un pays plutôt victime qu’agresseur et propager une forme de peur – risque terroriste, migrants – à laquelle Moscou pourrait apparaître comme une solution. Les tensions internes aux pays européens ne peuvent aussi que favoriser la montée des partis extrêmes. Tout ce qui vise à baisser la garde et à minimiser le risque russe va dans ce sens.

Poutine lors d’une de ses conférences questions-réponses annuelles. Wikimédia Commons, CC BY-ND

Poutine lors d’une de ses conférences questions-réponses annuelles.
Wikimédia Commons, CC BY-ND

À long terme, la victoire du régime russe ne sera entière que si elle s’accompagne d’une adhésion à ses valeurs ou de leur banalisation. Sa propagande vise ainsi à instiller un doute sur les valeurs libérales, à jeter la confusion sur la concordance entre celles-ci et les prises de position politiques – ainsi quand des personnes censément modérées soutiennent le régime ou demandent la levée des sanctions – et à présenter un système de société fermée, conservatrice et nationaliste qui résonne auprès de populations taraudées par la crainte. Les médias sociaux donnent à cette propagande une force accrue, et l’inattention de nombreux gouvernements occidentaux aux droits de l’homme et aux simples règles de droit constitue un facteur permissif.

Une réponse technique, mais aussi politique : ne laissons pas la Russie définir l’agenda

Penser qu’il suffit de contrer les faux arguments constitue une erreur. Un processus global de contre-information suppose certes de rectifier sans relâche les mensonges et de démentir les récits inventés, mais aussi de promouvoir un discours cohérent et positif, fondé à la fois sur la vérité et sur des valeurs – différence fondamentale entre la démocratie et la dictature –, et de montrer l’attractivité de notre modèle. Il ne faut pas se contenter de répondre à la propagande russe, mais définir les nouvelles règles. Si nous laissons la Russie déterminer ses angles d’attaque, nous aurons perdu. Nous devons produire un discours propre, car le risque est aussi que les autres pays qui sont engagés dans une guerre de l’information exploitent notre faiblesse. Notre contre-offensive repose sur sept types d’action :

1. Rétablir les faits

D’abord, il faut rectifier sans relâche les contre-vérités et rétablir les faits. C’est déjà ce que font, au grand dam du Kremlin, de nombreux sites indépendants – Bellingcat notamment, qui produit des faits incontestables grâce à une analyse fondée sur le big data ou, de manière différente, le centre dépendantdu CEPA –, un site fondé par la Commission Européenne, ainsi que de nombreux journaux d’investigation. Ce n’est pas pour rien que, dans l’univers de Moscou où le vrai se mêle au faux et où les mots voient leur sens vaciller, la vérité a quelque chose d’insupportable. L’offensive, officielle désormais, de Poutine contre les « médias dominants », habillée aux couleurs de la liberté – l’assurance dans le mensonge est une technique classique –, est une autre manière de jeter le doute sur toute information vraie, danger numéro un du Kremlin. Elle explique la volonté de détruire les médias libres. De nombreux sites alliés de Moscou ont d’ailleurs souvent un slogan inspiré du « on vous ment » ou « on vous cache tout », et se prénomment « libres ». L’information est l’une des cibles de la théorie du complot – les médias seraient dominés par la CIA, Soros, etc. La Russie ne fait qu’exploiter un terreau fertile à cette théorie : le discrédit qui touche toutes les puissances établies, dont les journalistes.

2. Démonter le discours de l’humiliation

Ensuite, il convient de démonter point par point le discours de l’humiliation et du mauvais traitement, beaucoup plus insidieux. Cela suppose un travail de vérité historique, de rappel des faits, mais aussi de réponse systématique, y compris au niveau politique, à ceux qui propagent cela. C’est l’un des principaux dangers : que des gens d’un certain niveau, mais piètres connaisseurs de l’histoire, répètent ces thèses de la propagande russe sans s’en rendre compte. Un rappel analogue des faits doit être effectué pour contrer le discours pseudo-réaliste et montrer ses dangers – dont la banalisation de l’agression et du crime.

3. Opposer une autre cohérence

En troisième lieu, l’offensive contre les principes que mène la Russie ne pourra être combattue uniquement par la dénonciation morale. Au discours bigot, homophobe, parfois aussi outrageusement anti-scientifiqueque celui de Lyssenko, et nationaliste de la Russie, il faut être capable d’opposer une autre cohérence. C’est tout le travail indispensable que doit conduire l’Europe : définir les valeurs qui fondent son projet.

4. Démontrer un caractère irréprochable

Ajoutons au nombre des principes notre caractère irréprochable. C’est le propre de la propagande que d’exploiter la moindre faille de l’adversaire qui permet d’occulter les siennes propres. La minorité de fascistes ukrainiens est devenue le prétexte au discours repris à foison sur les « nazis de Kiev » ; la corruption réelle de l’oligarchie ukrainienne sert d’argument pour discréditer les libéraux de Maïdan et la cause ukrainienne en général, et une bavure inadmissible de l’armée américaine – comme le bombardement de l’hôpital de Kunduz – va être montée en épingle pour dissimuler et relativiser dans l’opinion les bombardements volontaires des hôpitaux de Syrie. Aussi injuste cela soit-il, un pays agressé doit toujours faire plus d’efforts pour démontrer qu’il est plus dans son droit que l’agresseur. La légitimité est ici une vitale : rien ne sera pardonné à l’agressé parce que les attentes à son égard sont – paradoxalement – plus fortes qu’à celui de l’attaquant.

5. Se mobiliser davantage

En cinquième lieu, les démocraties ne doivent pas garder le silence devant leurs adversaires. Leurs dirigeants doivent se mobiliser davantage en répondant aussi bien aux États qui s’opposent aux valeurs de liberté qu’aux personnalités politiques en leur sein. En France, notamment, ils ne répondent pas suffisamment aux arguments factuellement inexacts de ceux qui réclament la levée des sanctions.

6. Défendre les valeurs européennes

De manière globale, ils ne sauraient montrer aucune tolérance envers les pays, même alliés, dont les positions menacent les valeurs européennes. Le cas de la Pologne est intéressant : clairement opposée à la politique agressive de la Russie, elle pourrait constituer le maillon faible de ce combat si ses valeurs épousent l’idéologie illibérale et si ses méthodes envers les médias suivent les techniques des régimes autoritaires.

7. Cibler Poutine, pas la Russie

Enfin, la riposte à la guerre de l’information n’est pas dirigée contre la Russie en tant que telle, et cela doit être clair. Contrairement au discours officiel, il importe de montrer que Poutine n’est pas toute la Russie. Il existe une autre Russie, celle des défenseurs des droits, qui ont le courage de défiler en demandant pardon pour l’invasion de l’Ukraine, affirmant que la Crimée n’est pas russe et exigeant la libération des prisonniers politiques. Il y a la Russie de ceux qui manifestent en hommage à Boris Nemtsov, fleurissent le pont où il a été assassiné et continuent d’honorer la mémoire d’Anna Politkovskaïa, de Natalia Estemirova et de centaines d’autres assassinés au nom de la liberté. La Russie n’est pas notre adversaire, mais le régime l’est. Plus que jamais son peuple doit être soutenu, y compris contre la désinformation dont il est victime. Les libéraux russes attendent cela de l’Occident. Répliquer, c’est d’abord lutter pour la liberté de la Russie et lui offrir l’espérance.

Source : Sauvons l’Europe, Nicolas Tenzer25/07/2016

Source: http://www.les-crises.fr/complotisme-russophobe-la-guerre-de-linformation-russe-pour-une-reponse-globale-par-nicolas-tenzer/


Les raisons pour lesquelles l’État islamique persiste, par Jeffrey D. Sachs

Thursday 28 July 2016 at 03:30

Source : Project Syndicate, Jeffrey D. Sachs, 05-07-2016

NEW YORK – Les attentats meurtriers qui ont eu lieu à Istanbul, à Dacca et à Bagdad démontrent la portée meurtrière de l’État islamique (EI), en Europe, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et dans certaines régions d’Asie. Plus l’EI maintiendra ses bastions en Syrie et en Irak, plus son réseau terroriste va infliger ce carnage. Pourtant l’EI n’est pas particulièrement difficile à vaincre. Le problème est qu’aucun des États impliqués en Irak et en Syrie, y compris les États-Unis et leurs alliés, n’ont jusqu’à présent traité l’EI comme leur principal ennemi. Il est temps qu’ils revoient cette façon de faire.

L’EI a une petite force de combat, que les États-Unis évaluent entre 20 000 et 25 000 en Irak et en Syrie et une autre d’à peu près 5 000 en Libye. Par rapport au nombre de militaires actifs en Syrie (125 000), en Irak (271 500), en Arabie saoudite (233 500), en Turquie (510 600), ou en Iran (523 000), l’EI est minuscule.

Malgré promesse du président des États-Unis Barack Obama en septembre 2014 de « dégrader et ultimement détruire » l’EI, les États-Unis et leurs alliés, notamment l’Arabie saoudite, la Turquie et Israël (en coulisses), ont mis l’accent au contraire sur le renversement de Bachar el-Assad en Syrie. Selon une déclaration franche récente du Général de division israélien Herzi Halevy (qui m’a été citée par un journaliste qui a assisté au discours où Halevy l’a faite) : « Israël ne veut pas voir la situation en Syrie prendre fin avec [l’EI] vaincu, les superpuissances qui auraient quitté la région et [Israël] qui resterait avec le Hezbollah et l’Iran dotés d’une plus grande capacité. »

Israël s’oppose à l’EI, mais les plus importantes préoccupations d’Israël concernent le soutien d’Assad à l’Iran. Assad permet à l’Iran de soutenir deux ennemis paramilitaires d’Israël, le Hezbollah et le Hamas. Israël a considère donc le retrait d’Assad comme prioritaire par rapport à la défaite de l’EI.

Pour les États-Unis, pilotés par les néo-conservateurs, la guerre en Syrie est une continuation du plan d’hégémonie américaine mondiale lancée par le Secrétaire à la Défense Richard Cheney et le Sous-secrétaire Paul Wolfowitz à la fin de la Guerre froide. En 1991, Wolfowitz a déclaré au Général américain Wesley Clark :

« Mais une chose que nous avons apprise [de la Guerre du Golfe persique] est que nous pouvons utiliser nos forces armées dans la région (au Moyen-Orient), sans que les Soviétiques ne nous arrêtent. Et nous avons environ 5 ou 10 ans pour nettoyer ces anciens régimes soviétiques (Syrie, Iran (sic), Irak), avant que la prochaine grande superpuissance ne vienne nous défier. »

Les multiples guerres américaines au Moyen-Orient (en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Libye entre autres), ont cherché à retirer l’Union soviétique puis la Russie de la scène et à accorder aux États-Unis la domination hégémonique. Ces efforts ont échoué lamentablement.

Pour l’Arabie saoudite, en ce qui concerne Israël, l’objectif principal est d’évincer Assad afin d’affaiblir l’Iran. La Syrie fait partie de la vaste guerre par procuration entre l’Iran chiite et l’Arabie saoudite sunnite qui se joue sur les champs de bataille de Syrie et du Yémen et dans des confrontations amères entre chiites et sunnites à Bahreïn et dans d’autres pays divisés de la région (y compris l’Arabie Saoudite elle-même).

Pour la Turquie, le renversement d’Assad pourrait renforcer sa position dans la région. Pourtant la Turquie est maintenant confrontée à trois adversaires sur sa frontière Sud : Assad, l’EI et les nationalistes kurdes. L’EI est jusqu’à présent resté à l’arrière-plan des préoccupations de la Turquie comparativement à Assad et aux Kurdes. Mais les attaques terroristes en Turquie dirigées par l’EI pourraient bien changer les choses.

La Russie et l’Iran poursuivent également leurs propres intérêts dans la région, notamment par le biais de guerres par procuration et par leur soutien aux opérations paramilitaires. Pourtant les deux pays ont signalé leur volonté de coopérer avec les États-Unis pour vaincre l’EI et peut-être pour résoudre également d’autres problèmes. Les États-Unis ont jusqu’à présent repoussé ces offres, en préférant se concentrer sur la chute d’Assad.

Les décideurs de la politique étrangère des États-Unis accusent le Président russe Vladimir Poutine de défendre Assad, tandis que la Russie accuse les États-Unis d’avoir tenté de le renverser. Ces plaintes peuvent sembler symétriques, mais elles ne le sont pas. La tentative des États-Unis et de leurs alliés en vue de renverser Assad violent la Charte des Nations Unies, tandis que le soutien de la Russie à Assad est compatible avec le droit de légitime défense de la Syrie en vertu de cette Charte. Oui, Assad est un despote, mais la Charte de l’ONU n’autorise pas n’importe quel pays à choisir les despotes qu’il entend destituer.

La persistance de l’EI souligne trois défauts stratégiques dans la politique étrangère des États-Unis, ainsi qu’un défaut tactique fatal.

Premièrement, la quête d’hégémonie américaine des néo-conservateurs par le biais d’un changement de régime ne témoigne pas seulement d’une arrogance butée : c’est un abus impérialiste classique. Cette manœuvre a échoué partout où les États-Unis l’ont essayée. La Syrie et la Libye en sont les exemples les plus récents.

Deuxièmement, la CIA a longtemps armé et formé des djihadistes sunnites grâce à des opérations secrètes, financées par l’Arabie saoudite. À leur tour, ces djihadistes ont donné naissance à l’EI, qui est une conséquence directe, sinon imprévue, des politiques menées par la CIA et ses partenaires saoudiens.

Troisièmement, la perception américaine de l’Iran et de la Russie comme étant des ennemis implacables de l’Amérique est à bien des égards dépassée. Elle est également une prophétie auto-réalisatrice. Un rapprochement vers ces deux pays est possible.

Quatrièmement, sur le plan tactique, la tentative des États-Unis de mener une guerre sur deux fronts contre Assad et l’EI a échoué. Chaque fois qu’Assad a été affaibli, des sunnites djihadistes, l’EI et le Front al-Nusra, sont venus de combler le vide.

Assad et ses homologues irakiens peuvent vaincre l’EI si les États-Unis, la Russie, l’Arabie saoudite et l’Iran fournissent une couverture aérienne et un appui logistique. Oui, Assad doit rester au pouvoir. Oui, la Russie doit conserver un allié en Syrie. Et oui, l’Iran doit avoir une influence dans la région. Les attaques terroristes vont sans doute continuer, peut-être même au nom de l’EI pendant un certain temps. Mais le groupe se verra refuser sa base d’opérations en Syrie et en Irak.

Un tel résultat ne va pas seulement mettre un terme à l’EI sur le terrain au Moyen-Orient : de manière plus générale, il pourrait préparer le terrain à une réduction des tensions régionales. Les États-Unis et la Russie pourraient commencer à inverser leur nouvelle guerre froide récente grâce à des efforts communs pour éradiquer le terrorisme djihadiste. (Une promesse que l’OTAN ne propose pas l’adhésion à l’Ukraine, ni une escalade dans les défenses antimissiles en Europe orientale, pourrait également être des éléments favorables.)

Il y a plus. Une approche coopérative pour vaincre l’EI donnerait une raison et une possibilité à l’Arabie saoudite et à la Turquie de trouver un nouveau modus vivendi avec l’Iran. La sécurité d’Israël pourrait être améliorée en intégrant l’Iran au sein des relations de coopération économique et géopolitique avec l’Occident, en renforçant ainsi les chances d’un règlement à deux États avec la Palestine, attendu depuis longtemps.

La montée de l’EI est un symptôme des lacunes de la stratégie actuelle de l’Occident, en particulier des États-Unis. L’Occident peut vaincre l’EI. La question est de savoir si les États-Unis vont entreprendre la réévaluation stratégique nécessaire pour réaliser cet objectif.

Source : Project Syndicate, Jeffrey D. Sachs, 05-07-2016

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Source: http://www.les-crises.fr/les-raisons-pour-lesquelles-letat-islamique-persiste-par-jeffrey-d-sachs/


Comment tarir les sources du recrutement salafiste armé, par Pierre Conesa

Thursday 28 July 2016 at 03:00

Source : Le Monde diplomatique, Pierre Conesa, 02-2015

Le combat contre les djihadistes ne se livrera pas sur des terres lointaines. Il ne peut se résumer non plus à une affaire de police et de justice. Lutter contre les idéologies religieuses sectaires requiert une vaste politique de contre-radicalisation s’appuyant sur la mobilisation des élites et des institutions musulmanes de France.

La France accueille les trois plus grandes diasporas d’Europe : juive, arménienne et musulmane. Cette dernière, estimée à cinq millions de personnes, soit 7 % de la population, est proportionnellement supérieure à celle présente dans les autres pays de l’Union européenne ou aux Etats-Unis (1 %). La population musulmane française est très hétérogène, encore animée pour sa partie d’origine maghrébine par un sentiment victimaire hérité du passé colonial. Les facilités du communautarisme qu’ont adopté d’autres pays sont interdites, et c’est bien une politique d’ensemble de contre-radicalisation qui doit se mettre en place en France.

Ses principaux ennemis sont d’abord 
d’autres musulmans

La radicalisation, c’est-à-dire la légitimation ou le recours à la violence, altère tous les grands monothéismes (et pas seulement l’islam), mais aussi le domaine social (« black blocs »…) et évidemment la sphère politique (identitaires, séparatistes…). Le radicalisme musulman recouvre pour l’essentiel le salafisme djihadiste, largement encouragé par le wahhabisme d’Arabie saoudite pour lutter contre les Frères musulmans. Il prévoit la fin prochaine du monde, avec comme signe annonciateur la guerre en Syrie, bataille de l’Armageddon prévue par les prophètes et reprise par le Coran. L’adepte entre dans une communauté fraternelle nouvelle, en adoptant une idéologie globale répondant à toutes les questions de la vie. Son salut passe par une pratique religieuse rigoureuse, classique dans les sectes de l’Apocalypse. Le salafisme djihadiste se différencie par un recrutement sans chef ou gourou identifiable. Il se fait par un système réticulaire qui enserre le candidat pour l’amener à une conversion radicale.

Le salafisme djihadiste a deux dimensions spécifiques. Il n’est pas qu’une pratique religieuse, mais la construction d’une identité politico-religieuse totalitaire qui se concrétise dans sa prétention à représenter l’ensemble des musulmans de la planète (oumma). La stratégie de ghettoïsation qu’il souhaite imposer à la composante française musulmane s’exprime à travers des revendications clivantes sans cesse renouvelées (alimentaires, vestimentaires, comportementales, scolaires…). Il rejette toutes les autres pratiques de l’islam en s’accordant un droit d’excommunication (takfir). Les enfants refusent l’islam des parents, allant parfois jusqu’à la rupture. Ses principaux ennemis sont d’abord d’autres musulmans (chiites, soufis ou autres écoles sunnites). Le terrorisme salafiste tue aujourd’hui dix fois plus de musulmans que de non-musulmans.

Sa seconde caractéristique est son extrême sensibilité aux questions géopolitiques, exacerbée à la fois par son idéologie complotiste et par les résultats catastrophiques des multiples interventions occidentales dans le monde arabo-musulman. Le salafisme djihadiste est parvenu à faire de la défense de l’oumma la nouvelle idéologie tiers-mondiste mobilisatrice de jeunes à la recherche d’une cause. Il parle à la génération Internet à travers les moyens les plus modernes, avec en particulier des clips et pas du texte, des images de guerre ressemblant à des jeux vidéo, des images de massacres, le culte des héros… Il est engagé dans une guerre planétaire contre l’Occident, mais aussi contre les autres pratiques de l’islam. Cette vision totalitaire cherche à imposer ses règles, à rejeter les formes républicaines et à légitimer au moins intellectuellement l’usage de la violence, qu’elle présente comme vengeresse.

Les responsables des organisations musulmanes de France, empêtrés dans leurs rivalités personnelles et organisationnelles, ont longtemps observé une attitude réservée, voire complice, vis-à-vis de ces pratiques radicales. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) n’a pas réagi à la radicalisation que traduisaient les affaires Merah et Nemmouche (1). Il a été involontairement aidé en cela par une politique publique discrète dont la dimension policière occupait l’espace médiatique.

Mais les temps ont changé. L’intégration des élites de la population française musulmane se traduit, par exemple, par les candidatures en nombre croissant aux élections (municipales et législatives) et dans tous les partis politiques (2), et aussi par un engagement actif contre la radicalisation, surtout depuis la vague de départs en Syrie du printemps 2014. La mobilisation collective des élites intellectuelles, religieuses et associatives se fait par la base, et non via les structures officielles. Une demi-douzaine de manifestations associatives locales ont été organisées depuis juin, à l’image de celle qui s’est déroulée samedi 25 janvier à Lyon, à l’initiative du Rassemblement des musulmans de France, sur le thème « Intégrisme, radicalisation religieuse, les racines et les remèdes ». Toutes ces actions visent à contribuer à la mobilisation publique, plus particulièrement dans des domaines comme l’argumentaire théologique antidjihad, le rôle du réseau d’alerte avancée que constituent associations, gestionnaires de mosquées, imams, théologiens… Ceux-ci sont dénoncés par les salafistes comme des « collaborateurs de police » ou des « traîtres à l’islam », et parfois menacés physiquement.

L’après-7 janvier ne doit surtout pas se restreindre à un débat sur les budgets de la police et de l’armée. Pour quoi faire d’ailleurs, étant donné les conséquences catastrophiques des interventions extérieures précédentes ? La politique de contre-radicalisation doit viser à tarir la source du recrutement. Les salafistes sont enfermés dans des idéologies sectaires et paraissent peu accessibles. Il est difficile de faire redescendre sur terre un illuminé. C’est le reste de la population musulmane qui doit, entre autres, faire l’objet d’une mobilisation associative dans le cadre de la politique publique.

Comme acte fondateur, la parole publique doit désigner la cible : le salafisme djihadiste, et non pas le « terrorisme international », formule creuse qui renvoie aux plus mauvais souvenirs de l’ère du président américain George W. Bush. Si tous les salafistes ne sont pas des radicaux violents, tout terroriste violent a d’abord été radicalisé politiquement. Ce ciblage permettrait de casser le sentiment collectif de stigmatisation des musulmans — souvent à fleur de peau — que des termes comme « islamisme » ou « terrorisme islamiste » entretiennent. La parole politique conforterait les élites musulmanes actuellement engagées dans la lutte contre le salafisme. Construire avec celles-ci une relation de travail pour définir et lutter contre la radicalisation, afin d’éviter des approximations toujours risquées, constitue le véritable défi de l’après-7 janvier. Un discours théologique accompagnant la politique publique de lutte contre la radicalisation calmerait les convertis, qui souvent basculent immédiatement dans la violence.

La France peut revendiquer un siège 
à l’Organisation de la coopération islamique

Mieux connaître les mécanismes de la mobilisation djihadiste est un préalable. Il n’existe aucun observatoire ouvert, à vocation publique, travaillant sur les sites salafistes francophones. Les candidats au djihad, notamment les convertis, s’abreuvent aux sites francophones, et pas arabes ou anglophones. On ne peut concevoir de contre-discours sans connaître le discours.

Si 80 % des jeunes rentrés de Syrie n’ont auparavant fréquenté ni la mosquée ni la prison, comme le disent les juges antiterroristes (3), une étude d’ensemble sur les nouveaux lieux et les méthodes de mobilisation et de conversion doit être menée, la prison étant finalement le lieu de radicalisation le plus connu.

De deux conditions essentielles dépend le succès d’une politique de contre-radicalisation. Le bureau des cultes, dépendant du ministère de l’intérieur, devrait être rapidement rattaché aux services du premier ministre, ou à la rigueur à ceux du ministère de la justice, pour atténuer le caractère policier implicite de toute politique de contre-radicalisation. La désignation du Comité interministériel de prévention de la délinquance (CIPD) par le ministre de l’intérieur en juin 2014 comme cheville ouvrière du nouveau système de l’action publique fait à nouveau basculer la politique publique dans le domaine policier et la lutte contre la « délinquance ».

Le terrorisme islamiste est dangereux, mais il ne doit pas occuper tout l’espace public et médiatique — car le terrorisme a différents visages, et les principales actions en Europe ont été menées par des groupes séparatistes (4).

Le contre-discours devrait émaner d’une plate-forme de coordination qui puisse travailler avec les acteurs privés, associatifs et publics (spécialistes de l’islam et de la communication, psychologues, associations, etc.) pour concevoir et diffuser des messages théologiques de dénonciation du djihad, élaborer des contre-discours en choisissant les médias les plus adéquats, et coordonner des actions de prévention… Cette structure ne devrait pas relever du ministère de l’intérieur ni d’un autre ministère, tout en les associant dans la conception et la gestion des politiques de contre-radicalisation. Plusieurs formules sont possibles. Mais, pour les pouvoirs publics qui doivent être directement associés sans diriger, c’est une révolution, dans un pays où l’habitude est de penser que « c’est à l’Etat de faire ».

La question de la formation des imams fait l’objet d’un rapport récent non publié, le rapport Messner, demandé par le ministère de l’intérieur. Mais la question de la participation de la France à la modernisation de la pensée coranique, avec la création d’un institut de théologie islamique prônée par l’islamologue franco-algérien Mohammed Arkoun — soutenu par l’université de Strasbourg —, reste pendante trente ans après les premières réflexions.

Le besoin d’aumôniers musulmans est criant. La surreprésentation de la population musulmane chez les prisonniers se confronte au manque flagrant d’ordonnateurs du culte (certains sont des retraités qui acceptent de donner de leur temps et de leur argent). La radicalisation y trouve son argumentaire : « l’islam est la religion la plus méprisée par l’administration pénitentiaire ».

Il faut aussi « désethniciser le débat », demande un intellectuel musulman. Interdire à des jeunes d’aller se battre en Syrie reste tout à fait nécessaire. Mais ne faudrait-il pas adopter une loi interdisant à tout citoyen français d’aller combattre dans des régions couvertes par des résolutions de l’Organisation des Nations unies, y compris les territoires palestiniens occupés ?

Compte tenu de sa population musulmane, la France peut légitimement revendiquer un siège à l’Organisation de la coopération islamique (OCI) (5). Assumer son statut de pays musulman serait une bonne manière de plaider soi-même sa propre cause plutôt que de s’entendre morigéner par des pays qui ne savent pas ce qu’est la tolérance religieuse. Une initiative de cette nature stériliserait le discours de victimes d’une « islamophobie de la société française » autour duquel s’agitent des « entrepreneurs politiques » qui prétendent parler au nom de la population musulmane.

Les défis auxquels est confrontée la société française représentent une formidable occasion, si l’intelligence l’emporte sur la manipulation de l’angoisse. Nos dirigeants sauront-ils la saisir ?

Pierre Conesa

Ancien haut fonctionnaire, auteur du rapport « Quelle politique de contre-radicalisation en France ? », décembre 2014, téléchargeable sur le site www.favt.org
Source : Le Monde diplomatique, Pierre Conesa, 02-2015

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Source: http://www.les-crises.fr/comment-tarir-les-sources-du-recrutement-salutiste-arme-par-pierre-conesa/


[Vidéo] Brexit : L’assassinat de Jo Cox

Thursday 28 July 2016 at 02:15

Une intéressante vidéo…

Source : Youtube, Trouble Fait, 21-07-2016

L’idée qu’un pays puisse sortir de l’Union Européenne, est toujours présentée dans les médias comme une abomination. Alors quand David Cameron organisa un referendum sur la question en Juin 2016, les grands médias en France, se firent l’écho des prophéties d’apocalypse, promettant toutes les horreurs possibles et associant systématiquement toutes personnes favorables au « Brexit » (la sortie du Royaume-Uni de l’UE) à des individus d’extrême droite europhobe, insinuant par l’emploi de ces mots qu’on ne peut être raisonnablement opposé à l’adhésion à l’UE.

Dans cette vidéo nous allons décortiquer les reportages diffusés au 20h de France 2 durant les 3 jours qui ont suivie l’assassinat de Jo Cox, et nous verrons comment les journalistes vont tout faire pour que cet évènement colle à leur vision des choses en cherchant par tous les moyens à associer le meurtrier à l’extrême droite.
Ils vont aussi tenter de prouver que ce meurtre à un lien avec le brexit, se serra au cœur de chacun de leurs reportages. Malgré tout, au bout des 3 jours de couverture de l’évènement, ils n’auront pour preuves que de vagues suspicions, qui ne les empêcheront pas d’affirmer sans cesse que l’assassinat à un lien avec le brexit.

Source : Youtube, Trouble Fait, 21-07-2016

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Source: http://www.les-crises.fr/video-brexit-lassassinat-de-jo-cox/


Le racisme de la Tour Eiffel…

Wednesday 27 July 2016 at 03:30

La Tour Eiffel, symbole de Paris et de la France par excellence, connue dans le monde entier, s’illumine régulièrement depuis sa construction, lors de différentes manifestations comme le passage à l’An 2000, nouvel an chinois fin janvier 2004, la coupe du monde de rugby en 2007, la présidence de l’Europe par la France en 2008, les 120 ans de la Tour Eiffel en 2009 etc … Des “événements” plutôt joyeux ou “festifs”.

Mais depuis Charlie Hebdo, la Tour Eiffel est régulièrement kidnappée par la Mairie de Paris au grès de l’humeur de la maire, qui a transformé ce symbole de la France – avec tout ce que cela représente – en instrument politique de démonstration de la “solidarité” de notre pays avec des victimes d’attentats, mais, surtout, puisqu’il n’y a aucune règle officiel transparente, en instrument de démonstration de la “NON-solidarité” de notre pays avec des victimes d’autres attentats…

Notez que cela avait déjà commencé en 2013 avec l’hommage à Mandela :

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Grand homme, certes, mais dont on voit mal le lien avec Paris, et dès lors, on se demandera pourquoi la Tour Eiffel n’a pas honoré d’autres personnalité décédées depuis…

Mais revenons à Charlie Hebdo, janvier 2015 : là, cela a été le noir :

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Puis le Bataclan :

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Jusque là, pourquoi pas, les victimes sont françaises…

Idem pour Nice :

tour eiffel-4

On se demandera cependant à partir de combien de morts on a droit à ça… A priori, le prêtre Jacques Hamel, lui, n’y a pas droit…

Mais le 22 mars 2016, on est passé à la Belgique :

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Puis le 13 juin aux victimes d’Orlando :

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Euh #LoveWins – c’est une blague ???
c
 

Ah ben non…

tour eiffel 2

Comme à chaque fois, ça commençait à gueuler par rapport aux reste du monde, le 30 juin, ça a été Spécial Turquie – entre “démocraties”, c’est normal…

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Mais le 3 juillet 2016, RIEN pour les 300 morts de Bagdad…

A contrario, rebelote le 22 juillet pour les 9 morts de Munich – pourtant victimes d’un déséquilibré :

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tour eiffel

Mais le lendemain, 23 juillet 2016, RIEN pour les 80 morts de Kaboul… (sérieusement, ils réfléchissent à la mairie de Paris des fois… ?)

tour eiffel-3

Pourtant :

Alors, évidemment, ce racisme clairement affiché fait désormais tache :

tour eiffel-93

(tiens, au passage, je ne savais pas que le fer de la tour était en effet algérien…)

 

Alors clairement, il serait bien qu’Anne Hidalgo cesse de faire de la politique en jouant avec la Tour, parce que cela renvoie désormais clairement le message “Les morts des musulmans ne nous touchent pas, surtout dans des pays qu’on a nous-même détruits…” – et dans le contexte actuel, il serait bien que les politiques commencent à comprendre que la mondialisation ça n’existe pas que pour Coca-Cola, mais aussi pour les images…

Et donc qu’il conviendrait d’utiliser un peu moins ses émotions et un peu plus son cerveau, dans le conflit actuel, et de cesser de détourner la Tour Eiffel de son usage normal, embellir Paris, et c’est tout…

Vous pouvez écrire à la maire de Paris ici.

Ou alors, il faut mettre la Tour aux couleurs pour tous les attentats – mais il va y avoir du boulot…

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Source: http://www.les-crises.fr/le-racisme-de-la-tour-eiffel/


[Velléité] Deux ans de combat de Valls contre le terrorisme (mais seulement sur Twitter…) MAJ

Wednesday 27 July 2016 at 02:56

Edit 27/07 : Évidemment, ce triste jour m’oblige à remettre déjà à jour ce billet (voir à la fin, après le 14 juillet…)

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Manuel Valls combat férocement le terrorisme depuis deux ans (sur Twitter…).

Bilan :

2014

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24 sept. 2014 Effroi devant la barbarie. Soutien de la Nation tout entière à la famille d’Hervé Gourdel. La France ne cèdera jamais. MV
Mais céder pour quoi d’ailleurs ?

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24 sept. 2014 La stabilité du Moyen-Orient et la sécurité du monde sont menacées par le groupe terroriste Daech
Bon, là on peut saluer la prescience – c’est bien d’avoir vu venir le problème. Mais il aurait été mieux de l’empêcher de se développer…

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24 sept. 2014 Il nous faut être implacable contre le terrorisme. C’est l’objectif du plan présenté par @bcazeneuve. #DiscoursIrak

C’est là qu’il faut applaudir ? (et mettre un s à implacable ?)

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6 oct. 2014 Discussion fructueuse au 10 Downing St sur nos politiques nationales et sur le défi terroriste. Merci @David_Cameron
Que de fruits…

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22 nov. 2014 L’action des troupes françaises porte ses fruits, avec des coups majeurs infligés aux terroristes. #FiersdelaFrance

Ah les ravages du nationalisme belliqueux…

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23 nov. 2014 Avec le Président nigérien Issoufou. Déterminés dans la lutte contre le terrorisme et mobilisés pour le développement

7 janvier 2015, Charlie Hebdo

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7 janv. 2015 #JeSuisCharlie

Toute la pensée d’un  Premier Ministre (2 100 couillons qui retweetent quand même…)

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8 janv. 2015 La seule réponse à la barbarie, c’est ce cri universel de la France, ce cri de liberté.
Il n’y a pas à dire, c’est beau comme du Didier Barbelivien…
“Liberté”, c’est bien le machin qu’il passe son temps à réduire ?

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13 janv. 2015 En trois jours, 17 vies ont été emportées par la barbarie. #hommage

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Il a pété un câble ce jour là, clairement…

13 janv. 2015 Ces rassemblements sont la plus belle des réponses. #hommage

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13 janv. 2015  L’état d’esprit du 11 janvier est un message d’unité. Je veux que nous fassions bloc ! #hommage
“Esprit” pour de nouvelles lois sécuritaires donc ?

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13 janv. 2015 Il faut aller plus loin. Le ministre de l’Intérieur m’adressera des propositions de renforcement. #hommage

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21 janv. 2015 Le combat contre le terrorisme, le djihadisme, l’islamisme radical sera une lutte de longue haleine. #antiterrorisme

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21 janv. 2015 425 millions d’€ de crédits d’investissement, d’équipement et de fonctionnement en 3 ans pour renforcer la lutte contre le terrorisme.
21 janv. 2015 Au cours des 3 prochaines années, 2680 emplois supplémentaires seront consacrés à la lutte contre le terrorisme. #antiterrorisme

Chouette, c’est clairement la bonne façon de lutter contre les racines du terrorisme…

2015

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16 févr. 2015 Recueillement à l’ambassade du Danemark après les actes terroristes de #Copenhague: #vierdanskere —nous sommes Danois

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21 févr. 2015 La lutte contre le terrorisme, menace directe sur la sécurité de l’Europe, en discussion avec les sociaux-démocrates.
Bref, ça va aller mieux grâce aux “socialistes” d’Europe…

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7 mars 2015 Horrifié devant l’abjecte attaque terroriste perpétrée cette nuit à Bamako. Soutien au Président Keïta. Nous ne cèderons jamais. MV

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18 mars 2015 Peine immense. La barbarie ne l’emportera pas. Avec les Tunisiens, le monde doit dire non à l’horreur du terrorisme islamiste. MV #Tunis

Non ! Non ! non ! (c’est bon là ?)

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28 mars 2015 J’apprends avec une grande émotion le décès d’une 4ème compatriote, victime du terrorisme à Tunis. La France ne cédera jamais. MVmanuel valls twitter terrorisme velléitaire

2 avr. 2015 Horrifié face à la barbarie qui a frappé les étudiants de Garissa. Nous sommes avec le Kenya contre le terrorisme. MV

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22 avr. 2015 Face à la menace terroriste sans précédent, il faut nous mobiliser avec lucidité et une très grande détermination. 

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2 juin 2015  Pour mieux faire face à la menace terroriste, nous avons amplifié les moyens de nos services. #PJLRenseignement

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26 juin 2015 Le (sic.) menace et l’horreur aveugles des terroristes n’épargnent aucune nation. Mes pensées à la victime en #Isère et aux victimes en Tunisie. MV

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15 sept. 2015 Daech est plus qu’une organisation terroriste : c’est un nouveau totalitarisme qui dévoie l’Islam.  #Syrie

C’est cool d’avoir un premier ministre islamologue…

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15 sept. 2015 Nous ne changeons pas de stratégie. Nous ne changeons pas de cible. Nous luttons contre le terrorisme. #Syrie

C’est bien de ne pas se mettre à le soutenir, du coup – genre en étant amis avec les Saoudiens et les Quataris…

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15 sept. 2015 La France est en guerre contre le terrorisme, le djihadisme et l’islamisme radical. Ce sera long mais nous l’emporterons. #Syrie
10 oct. 2015 Face à l’horreur, soutien et solidarité aux familles des victimes de l’attentat d’#Ankara. Ensemble contre le terrorisme.
Tous ensemble, tous ensemble…

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12 nov. 2015 Horreur et effroi face à l’attentat islamiste qui vient de frapper durement Beyrouth. Solidarité avec le peuple libanais. MV

13 novembre 2015, Paris

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14 nov. 2015 Nous sommes en guerre. Nous prenons donc des mesures exceptionnelles. Et cette guerre, nous la gagnerons.
22 000 retweets, ça laisse songeur…

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14 nov. 2015 Je comprends que les Français puissent avoir peur, mais nous devons être forts et faire face avec nos valeurs.
Ouf, on a de la chance, il nous comprend, on a le droit d’avoir peur…
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18 nov. 2015 Notre ennemi, sachons le nommer : c’est l’islamisme radical Et c’est debout, ensemble, unis, que nous le détruirons

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19 nov. 2015 Nous sommes en guerre ! Une guerre nouvelle –extérieure et intérieure– où la terreur est le premier but et la première arme. #AttentatsParis

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19 nov. 2015 Face à la menace, nous rendons l’état d’urgence plus efficace : assignations à résidence, perquisitions, fermeture des mosquées radicales.

Ben oui, c’est clair que l’état d’urgence utilisé durant la guerre d’Algérie était un peu mou du genou…

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19 nov. 2015 Parce que la menace terroriste est là, que nous devons protéger nos concitoyens, agir avec efficacité, l’état d’urgence doit être prolongé.

Quand je pense à tous ces pays qui ne protègent pas leur concitoyens, n’ayant pas d’état d’urgence…

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20 nov. 2015 En prolongeant l’état d’urgence, l’Assemblée et le Sénat envoient un message très fort : nous sommes unis face au terrorisme. MV
Message qui semble donc avoir particulièrement terrorisé les terroristes…

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19 nov. 2015 Ne nous y trompons pas : un totalitarisme a frappé la France non pas pour ce qu’elle FAIT, mais pour ce qu’elle EST.

TELLEMENT généreuse, humaniste et droite, JAMAIS criminelle… (bon, après, c’est bizarre, c’est vrai que personne n’a jamais eu envie d’aller casser la gueule de l’abbé Pierre…)

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25 nov. 2015 Face au totalitarisme islamiste, la France mènera une guerre implacable. Nous frapperons fort, nous frapperons juste. Et nous gagnerons.

2016

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9 janv. Un an après, notre douleur est intense. Mais toute aussi intense est notre détermination contre la haine et le terrorisme. MV #HyperCacher

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16 janv. En frappant le #BurkinaFaso, les terroristes ont de nouveau frappé le monde. Ensemble nous répondrons et nous vaincrons.

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19 janv. Profonde tristesse car Leila Alaoui, c’était l’engagement, la culture, le talent. Tout cela, les terroristes ne pourront jamais l’abattre.

L’année commence bien, avec le parrain de Daech :

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21 janv. Lutte contre le terrorisme, développement économique: avec @Ahmet_Davutoglu, renforçons le partenariat franco-turc !
Puis comme il a du nez, il va pérorer à Bruxelles… en février, donc 1 mois avant les attentats :

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1 févr. À Bruxelles avec @CharlesMichel pour intensifier la coordination franco-belge contre le terrorisme.

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16 févr. Prolongation de l’état d’urgence : unité, détermination et esprit de responsabilité des parlementaires face au terrorisme. MV

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7 mars #BenGuerdane : dans son combat contre le terrorisme, la Tunisie reste debout. La France est plus que jamais aux côtés du peuple tunisien. MV

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13 mars Attaque ignoble à #GrandBassam : la France est solidaire du peuple ivoirien. Face au terrorisme, une même détermination : ne jamais céder !

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13 mars La France condamne l’abject attentat terroriste d’Ankara. Elle apporte son soutien aux familles et proches des victimes.

Dure journée niveau imagination le 13 mars…

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22 mars 13 novembre à Paris, 22 mars à Bruxelles, la France et la Belgique ensemble face au terrorisme.
Un Premier Ministre qui tweete des dessins donc…

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23 mars L’Europe, unie, aux côtés de la Belgique, rend hommage aux victimes des attentats terroristes de Bruxelles.
Encore un succès de “l’Europe”…

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14 juin Magnanville : solidarité de toute la Nation aux policiers. Refuser la peur, combattre le terrorisme.

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28 juin Horrifié par l’attentat barbare à l’aéroport d’#Istanbul. La France avec les Turcs contre le terrorisme.

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2 juil. Dacca : la France est aux côtés du Bangladesh et des Nations touchées par cet odieux attentat. Tous unis contre le terrorisme.

14 juillet 2016, Nice

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14 juil. Très fier de toutes nos forces de défense et de sécurité qui s’engagent pour la liberté. Bon à tous ! MV

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14 juil. Magnifique autour du chef italien Daniele Gatti. Un festif et populaire.

On sent bien le Premier Ministre d’un pays “en guerre”…

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14 juil. La ville de Nice frappée par le terrorisme le jour de notre Fête nationale. Immense douleur, le pays est en deuil. Les Français feront face.

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14 juil. On a voulu atteindre l’unité de la Nation. La France doit rester fidèle à l’esprit d’unité du 14 juillet.
“On” est décidément pas gentil du tout…

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EDIT 27/07

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19 juil. Le carnage de Nice dit les buts du terrorisme islamiste : nous désunir, contester ce que nous sommes.
 
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19 juil. L’, c’est une réponse puissante contre le terrorisme. Depuis novembre 2015, il a démontré son utilité.

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19 juil. Nous devons être unis car nous devons être forts face à une menace extrêmement élevée.

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19 juil.Cette guerre contre la haine et l’obscurantisme, je le promets aux Français : nous la gagnerons.

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22 juil. Vive émotion et solidarité totale avec le peuple allemand dans ce moment terrible.

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27 juil. Horreur face à l’attaque barbare d’une église de Seine-Maritime. La France entière et tous les catholiques sont meurtris. Nous ferons bloc.

À suivre, pour de nouveaux coups de menton…

P.S. je suis méchant, Hollande avait fait un nouvelle proposition forte le 13 juillet :

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13 juil. @fhollande a souhaité la création d’une médaille manifestant l’hommage de la Nation aux victimes du terrorisme
Et pourquoi pas un Club des victimes de Daech aussi ?

Épilogue : conseils

Si vous aussi, comme Manuel Valls, vous voulez lutter contre le terrorisme sur Twitter, je vous propose donc une synthèse des éléments de langage :

nice-119

Et donc, finalement :

world trade center 11 septembre

(et puis est-ce si grave que ça le terrorisme, finalement, hmmmm ?)

Et avec le chômage aussi… – et avec ça comme dirigeants, bien sûr…

Source: http://www.les-crises.fr/deux-ans-de-combat-de-valls-contre-le-terrorisme-mais-seulement-sur-twitter/


Miscellanées du Mercredi (Delamarche, Béchade, ScienceEtonnante)

Wednesday 27 July 2016 at 01:40

I. Olivier Delamarche

Un grand classique : La minute de Delamarche: Sommet du G20: “Ils se coordonnent dans leur incompétence” – 25/07

Olivier Delamarche VS Patrice Gautry (1/3): Que peut-on retenir du sommet du G20 à Chengdu ? – 25/07

Olivier Delamarche VS Patrice Gautry (2/3): L’économie américaine s’oriente-t-elle vers une récession ? – 25/07

Olivier Delamarche VS Patrice Gautry (3/3): Les marchés doivent-ils redouter les conséquences du Brexit ? – 25/07

II. Philippe Béchade

La minute de Béchade: Les robots ne font plus rire du tout ! – 21/07

Les indés de la finance: Pourquoi les marchés atteignent-ils des volumes aussi faibles ? – 22/07

Philippe Béchade VS Véronique Riches-Flores (1/2): La politique monétaire de la BCE est-elle encore efficace pour redresser l’économie en zone euro ? – 20/07

Philippe Béchade VS Véronique Riches-Flores (2/2): Faut-il prochainement s’attendre à une hausse des taux de la FED ? – 20/07

III. Science Étonnante

L’intrication quantique — Science étonnante #23


Petite sélection de dessins drôles – et/ou de pure propagande…

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Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi.

Source: http://www.les-crises.fr/miscellanees-du-mercredi-delamarche-bechade-scienceetonnante-datagueule-2/


[Démocratie] Royal : “Nous ne ferons pas l’erreur de Cameron, nous ne ferons pas de référendum sur la sortie de l’Europe”

Tuesday 26 July 2016 at 01:00

Enfin la gloire internationale (enfin, au moins en Angleterre) pour Ségolène Royal…

Il y a un truc qui me fascine depuis toujours chez les “socio-démocrates” : c’est à quel point, de façon constante et profonde, ils ne sont pas sociaux, et ils ne sont pas démocrates…

Amis jeunes (surtout), je sais que ça étonne toujours au début (c’est normal), mais leur vrai visage est celui-ci, ne cherchez pas d’autre explication…

Savourez donc son interview à la BBC, à regarder d’urgence : 1 minute 14 secondes sans langue de bois…

Bref, vous avez le choix entre “Europe” ou “Europe” quoi… (c’est à dire, en vrai, entre “Organisation Néolibérale de Bruxelles” ou “Organisation Néolibérale de Bruxelles”)…

Verbatim :

S. Royal : Nous ne ferons pas l’erreur de David Cameron, rassurez-vous. Nous n’allons pas faire de référendum pour la sortie de la France de l’Union européenne, ça, je puis vous l’affirmer.

Journaliste : Vous…

S. Royal : Parce que nous savons comment ça marche.

Journaliste : Vous nous dites en substance que vous n’autoriserez jamais le peuple français à exprimer son opinion profonde sur sa volonté d’appartenir à l’Union européenne ou non ?

S. Royal : Eh bien nous ne le ferons pas. Nous ne le ferons pas, en tout cas les responsables qui sont…

Journaliste : Vous ne croyez pas en la Démocratie ?

S. Royal : Non, nous… Je… Je… Nous croyons en la démocratie, mais nous croyons aux bonnes questions par rapport aux bonnes réponses, parce que la bonne question, cela aurait été « Est-ce que vous êtes… »

Journaliste : (Rire.) Je ne pense pas qu’il s’agisse de Démocratie si vous pensez qu’il n’y a qu’une seule bonne réponse et que l’autre est inacceptable !

S. Royal : Si, si si ! Je vais vous expliquer ! La bonne question, ce n’est pas de savoir si oui ou non vous voulez sortir de l’Europe, parce qu’à ce moment-là les gens votent pour autre chose. Ils votent pour changer de gouvernement, ils votent parce qu’ils ont compris qu’ils sont instrumentalisés dans un vote, etc. La bonne question, c’est quelle Europe voulez-vous ? Est-ce que vous voulez une Europe qui s’occupe de ceci, est-ce que vous voulez une Europe qui s’occupe de cela, est-ce que vous voulez une Europe approfondie, est-ce que vous voulez une Europe qui s’engage sur telles ou telles valeurs ? Là, ça aurait un sens. Donc… À ce moment-là, on peut faire des débats démocratiques au sein d’un pays pour savoir ce que veulent les citoyens par rapport à l’Europe. Et moi-même je vais vous dire une chose, je suis scandalisée parfois de la façon dont fonctionne l’Union européenne ! Parfois je découvre qu’il y a des comités d’experts qui décident à ma place, moi […]

Sinon, pour les courageux, le reste de l’interview est là.

Comment la femme politique la plus puissante de France a utilisé la BBC pour montrer son mépris pour le Brexit démocratique, par Nabila Ramdani

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Source : The Telegraph, le 06/07/2016

Cette femme n'a aucune idée de ce que la démocratie signifie. Crédit : GEOFFROY VAN DER HASSEL / AFP

Cette femme n’a aucune idée de ce que la démocratie signifie. Crédit : GEOFFROY VAN DER HASSEL / AFP

Cette femme n’a aucune idée de ce que la démocratie signifie.

Au cours de la  semaine du référendum aboutissant à la décision historique de la Grande-Bretagne de quitter l’Union européenne, la plus puissante femme politique de France était sur place pour donner à son voisin une leçon de démocratie.

Ségolène Royal, ministre socialiste de l’Énergie et de l’Environnement, a affirmé que l’électorat britannique avait été « pris en otage » parce que « les dirigeants politiques n’avaient pas été capables d’obtenir un vote positif du public. »

Critiquant directement le Premier ministre élu, elle a dit que la France « ne fera pas l’erreur de David Cameron, je peux vous l’assurer. Nous ne ferons pas de référendum sur la sortie de l’Union européenne de la France, je peux vous l’assurer. »

La prestation de Mme Royale à l’émission Hard Talk de la BBC a été largement saluée par les sceptiques du Brexit. Mark Hendrick, député travailliste de Preston et ex-député européen du Lancashire central a, dans un tweet, qualifié son intervention de « brillante » et qu’elle avait maintenant la stature « pour une deuxième candidature présidentielle !

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Personne ne semblait informé — et certainement pas le journaliste Stephen Sackur — que Mme Royal est l’une des politiciennes les plus antidémocratiques d’Europe. Non seulement elle a été sévèrement battue par Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles de 2007, mais elle a perdu en plus toutes les élections significatives depuis.

L’homme de droite Nicolas Sarkozy, un personnage profondément clivant, maintenant impliqué dans de nombreuses enquêtes de corruption, ridiculisa, par sa victoire de plus de six points en 2007, les déclarations de Mme Royal qui affirmait alors incarner le choix naturel pour la présidence après plus d’une décennie de régime conservateur.

Elle a été battue quand elle a essayé de devenir Premier secrétaire du Parti socialiste en 2008, et à nouveau en 2011, avec seulement sept pour cent des voix à la primaire présidentielle de cette année. La plus grande humiliation de Mme Royal est cependant survenue en 2012, quand son adversaire pour le siège parlementaire de La Rochelle l’a battue avec 63 pour cent des voix.

Beaucoup ont cru que 2012 verrait la fin de la désastreuse carrière de Mme Royal, mais son ex-compagnon, François Hollande, lui a sauvé la mise. Avec la sottise qui le caractérise, le Président a nommé la mère de ses quatre enfants à son gouvernement sans la moindre consultation du peuple français. Le duo prétend être socio-démocrate, mais affiche une arrogance à couper le souffle. Ils ne voient pas du tout en quoi un échec électoral devrait être un obstacle à l’accession au pouvoir.

Cela n’a pas empêché Mme Royal de dire à M. Sackur que la Grande-Bretagne entrait dans un « monde imaginaire », et que « nous avons besoin de clarté et de vérité, et nous devons appliquer les principes démocratiques. »

Quel que soit le point de vue qu’on puisse avoir sur le statut de la Grande-Bretagne en Europe, la prestation de Mme Royal à la BBC démontre de manière éclatante la folie hystérique qui entoure le débat européen. Non seulement les faits ont été régulièrement manipulés, voire ignorés, mais des commentateurs étrangers sont en plus mis en avant, de manière injustifiée et sans aucun recul, par un média d’État britannique.

La démocratie est un anathème pour Mme Royal. Elle ne représente que l’establishment parisien obsolète et inquiet qui n’hésite pas à s’asseoir sur la démocratie pour maintenir ses privilèges. Elle est soutenue en cela par beaucoup de collègues, y compris le ministre de l’Économie non élu Emmanuel Macron, qui a averti que le Brexit réduira la Grande-Bretagne à « un petit pays à l’échelle mondiale ».

Être un ministre non élu permet de disposer de voitures avec chauffeur et d'être logé dans des appartements de l'État. Crédit : PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

Être un ministre non élu permet de disposer de voitures avec chauffeur et d’être logé dans des appartements de l’État. Crédit : PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

Quand M. Macron est apparu à la BBC récemment, en avril, il a affirmé, dans l’émission d’Andrew Marr, que la Grande-Bretagne serait « complètement assassinée » dans les négociations commerciales mondiales si elle quittait l’UE, car elle n’aurait pas plus d’importance alors que Jersey ou Guernesey. M. Macron, ancien banquier d’affaires, est désormais révéré et considéré comme un possible président, bien que n’ayant jamais remporté d’élection de sa vie. Encore une fois, M. Marr a choisi de ne pas mentionner ce dernier fait.

Comme tous les hommes politiques français, les secrétaires d’État non élus, à Paris, ne sont soumis à rien qui ressemble à l’examen minutieux auquel sont astreints leurs homologues de Westminster. En plus des salaires et des frais payés d’un montant de plus de 15 000 livres par mois (environ 18 000 €), Mme Royal et M. Macron ont d’autres avantages comme une voiture avec chauffeur, et disposent d’appartements appartenant à l’État.

Lorsqu’ils apparaissent à la télévision française, ils sont traités avec le respect dû aux roitelets. Mme Royal sévit régulièrement sur toutes les chaînes, débitant le même genre de platitudes qu’on ne récuse ni ne conteste, comme celles qu’elle servait à M. Sackur et qui paraissent souvent interminables.

Beaucoup parmi les 17 millions de Britanniques qui ont voté pour quitter l’UE l’ont fait précisément parce qu’ils pensent que les politiciens sont des imposteurs, tout comme Mme Royal vient de le montrer. Le projet qui a été lancé par la France et l’Allemagne est devenu si monstrueux et incompréhensible qu’il suscite une classe de politiciens qui ont complètement oublié ce que le mot « démocratie » signifie réellement.

Mme Royal devrait, à 62 ans, être assez âgée et sage pour se montrer plus avisée. Elle a même promis d’empêcher la « contagion » de la démocratie, en déclarant à M. Sackur : « Mais maintenant que le vote est passé, nous devons envoyer un signal à d’autres pays qui pourraient être tentés d’utiliser le vote politiquement. » Plus sinistre encore, elle a même discuté de la possibilité de « punir » le Royaume-Uni pour son vote Brexit, avant de décider — apparemment sans la moindre ironie — que ceci « ne serait pas compatible avec mon idée de la démocratie. »

Brexit : Comment les dirigeants du monde et les politiques ont réagi

Barack Obama

Président des États-Unis

« Le peuple du Royaume-Uni a parlé, et nous respectons sa décision. Les relations privilégiées entre les États-Unis et le Royaume-Uni sont durables, et l’adhésion du Royaume-Uni à l’OTAN demeure la pierre angulaire essentielle de la politique étrangère des États-Unis, de la sécurité et de la politique économique. »

Donald Trump

Candidat républicain à la présidentielle des États-Unis

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Tout juste arrivé en Écosse. Les gens sont enthousiastes après le vote. Ils ont récupéré leur pays, tout comme nous allons reprendre l’Amérique. Fin du jeu !

Hillary Clinton

Candidate démocrate à la présidence des États-Unis

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« Cette période d’incertitude ne fait que souligner la nécessité d’un dirigeant calme, stable et expérimenté à la Maison Blanche. » -Hillary #BrexitVote

Angela Merkel

Chancelière d’Allemagne

Mme Merkel a déclaré que les États membres devaient « calmement et prudemment analyser et évaluer la situation, avant de prendre les bonnes décisions ensemble.

« Nous prenons note de la décision du peuple britannique avec regret. Il ne fait aucun doute que c’est un coup porté à l’Europe et au processus d’unification européenne. »

Vladimir Poutine

Président de la Russie

M. Poutine a déclaré que le Brexit aurait des conséquences à la fois « positives et négatives » pour la Russie et le reste du monde, mais qu’il attendait la réaction des marchés pour stabiliser le choc initial. « La vie nous montrera s’il y a plus de points positifs ou négatifs, » a-t-il dit.

Enda Kenny

Premier ministre irlandais

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Je tiens à assurer le peuple irlandais que nous nous sommes préparés avec la plus grande attention possible à l’éventualité d’une sortie du Royaume-Uni de l’UE.

François Hollande

Président de la France

« Les Britanniques ont voté par référendum pour quitter l’Union européenne. C’est un choix douloureux et je le regrette profondément pour le Royaume-Uni et pour l’Europe, mais ce choix est le leur et nous devons le respecter. »

Malcom Turnbull

Premier ministre australien

« Nous respectons la décision du peuple britannique et nous savons que nous continuerons d’avoir dans le futur les relations les plus étroites avec le Royaume-Uni. À titre personnel, je suis désolé de la démission de David Cameron. »

Marine le Pen

Présidente du Front National de France

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Victoire de la liberté ! Comme je le demande depuis des années, il faut maintenant le même référendum en France et dans les pays de l’UE. MLP

Le Pen a salué la décision britannique, en disant : « La liberté a gagné. »

Lars Lokke Ramunssen

Premier ministre danois

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Je respecte (mais regrette) votre décision, @David_Cameron. Merci pour votre coopération pendant ces années.

« Nous devons respecter le choix de la majorité du peuple britannique. En même temps, je ne le cacherai pas, je crois que c’est un résultat très triste pour l’Europe et pour le Danemark. »

Andrzej Duda

Président polonais

« La Grande-Bretagne est un grand pays européen et notre alliée historique. Je crois que le résultat du référendum n’y changera rien. »

Source : The Telegraph, le 06/07/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/royal-nous-ne-ferons-pas-l-erreur-de-cameron/


Faut-il craindre une guerre avec la Russie à l’horizon 2030 ? Par Fredrik Wesslau et Andrew Wilson

Tuesday 26 July 2016 at 00:45

De la belle propagande bien de chez nous…

Source : L’Express, Fredrik Wesslau, Andrew Wilson, 23/07/2016

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L’objectif de la Russie est de retrouver son statut de grande puissance. Pour ce faire, elle ne cesse d’user de stratégies économiques, militaires et diplomatiques qui font craindre le pire à ses voisins et à l’Union européenne. L’analyse de Fredrik Wesslau et Andrew Wilson du Conseil européen des relations internationales.

OB : “L’ECFR a été élu « Meilleur nouveau think tank dans le monde sur les cinq dernières années » par Foreign Policy dans ses éditions de janvier/février 2009 et 2010”. Parmi les 50 membres fondateurs : Daniel Cohn-Bendit, Joschka Fischer, Alain Minc, Christine Ockrent, Dominique Strauss-Kahn et George Soros…

D’après l’agence spatiale russe, la Russie colonisera la lune en 2030, les cosmonautes y construiront une base dotée d’une centrale solaire et d’un laboratoire scientifique au-dessus desquels orbitera un satellite. Le président Poutine sera peut-être parti depuis longtemps – ou peut-être sera-t-il toujours président. Il y aura cinq millions de Russes de moins qu’aujourd’hui et la croissance stagnera. Reste la question de la position du pays sur la scène internationale…

Dans un rapport publié par le Conseil européen des relations internationales, nous avons examiné la façon dont la Russie et ses voisins de l’Est de l’Union européenne pourraient se développer d’ici 2030.

Pour se légitimer, le Kremlin a recourt au conflit

Depuis qu’il est devenu président en 2000, le contrat social de Poutine avec les Russes repose sur des améliorations régulières de la qualité de vie. De 1999 à 2013, le salaire moyen est passé de 60 à 940 dollars. Mais ce bilan social pourrait se déliter.

Après un rebond les deux prochaines années, l’économie russe stagnera autour de 1% de croissance annuelle. Les sanctions occidentales influenceront cette impasse économique mais de plus gros problèmes impacteront l’économie russe, notamment le déclin démographique, la corruption, la faiblesse de l’État de droit et la mauvaise gestion. D’ici 2030, la Russie aura perdu cinq places et ne devrait plus être que la 15e économie mondiale.

OB : Bien sûr, on baisse tous, car ce sont les autres qui montent pour trouver leur juste place, type Chine ou Inde…

Pour renforcer sa légitimité, le Kremlin se repose sur le nationalisme, l’aventurisme dans ses affaires étrangères et la désignation d’ennemis extérieurs. Il y aura davantage de “petites guerres victorieuses” – dans les pays voisins, dans certains pays du Moyen-Orient, ou encore en Egypte- comme on l’a vu en Crimée et en Syrie. Leur but est de susciter de la légitimité, de détourner l’attention de l’économie et de renforcer le discours selon lequel la Russie est à nouveau une grande puissance.

Il y aurait tellement à dire dans cette fange. Mais enfin, notez le pilonnage “le gouvernement n’est pas légitime” (alors qu’une président à 12 % de popularité l’est, évidemment)

Une recherche de l’escalade si ce n’est de la guerre

De ses aventures militaires récentes (Syrie, Ukraine et Géorgie), Moscou a appris que la force militaire est un instrument de politique étrangère efficace pour atteindre des objectifs diplomatiques et politiques. La modernisation des forces armées se heurte aux restrictions des ressources, mais confère encore au Kremlin un instrument puissant.

Les forces armées russes continueront de cibler principalement l’OTAN et les pays limitrophes. Les régions les plus exposées sont les États baltes, les Balkans occidentaux et l’Asie centrale. La Russie ne cherchera pas de manière proactive à entrer en guerre avec l’Occident, mais voit un intérêt à s’engager avec empressement dans une escalade majeure, jusqu’à manifester sa volonté – réelle ou feinte – d’utiliser des armes nucléaires.

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Ses voisins de l’Est et de l’Europe Centrale en ligne de mire

La Russie devrait encore tenter de dominer ses voisins immédiats, notamment l’Ukraine. Des voisins obéissants sont indispensables à la sécurité nationale de la Russie et à ses ambitions de grande puissance. Son but maximaliste est un cercle d’États amis et loyaux s’alignant sur les positions de Moscou. Le but minimaliste est un cercle d’États faibles et dysfonctionnels, gérés par des leaders corrompus, incapables de se réformer ou de rejoindre l’OTAN et l’UE, donc de facto inféodés à Moscou.

La Géorgie, l’Ukraine et la Moldavie devraient patauger entre semi-démocratie et réformes partielles. Le postcommunisme est bien plus difficile à réformer que le communisme, dans la mesure où les élites locales et les réseaux de corruption ont acquis les moyens de reproduire leur pouvoir.

Ah, c’est encore la faute du communisme, ok. Moi qui ai cru qu’il y avait des libéraux en Ukraine…

Des oligarques et des hommes politiques contrôlent les organes de presse et manipulent la politique. Des systèmes judiciaires pervertis protègent l’élite et minent l’État de droit.

Mais il parlent de quel pays là, ça m’en rappelle un autre ?

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La Biélorussie, l’Azerbaïdjan et l’Arménie demeureront sur le déclin en essayant de trouver un équilibre entre l’UE et la Russie. La Biélorussie et l’Arménie resteront des satellites russes, mais l’amenuisement des ressources en Russie provoqueront une recrudescence de tensions et de menaces de la part de Minsk et même d’Erevan soucieux de s’aligner au contraire avec l’Occident. Les nationalismes biélorusse et arménien, plus nativistes, devraient croître.

L’Europe dispose de très peu d’options politiques

L‘influence que l’Europe peut avoir sur le comportement russe a ses limites. Notamment compte tenu du fait que l’assurance de la Russie est de plus en plus animée par le désir du Kremlin de se légitimer face au déclin économique.

Cela laisse très peu de bonnes options politiques à l’Europe. Les sanctions économiques sont brutales, ont un coût pour l’Europe et alimentent le story telling du Kremlin. Encourager la dissuasion des pays de l’Est pose un dilemme sécuritaire classique et fait également le jeu du Kremlin. Mais en dépit de leurs inconvénients, ces mesures sont nécessaires face à l’agressivité russe pour protéger les principes sous-jacents à l’ordre sécuritaire de l’Europe.

Et c’est vrai que la sécurité en Europe ne fait que croître grâce à l’UE…

Le dialogue est vital, mais doit être approprié. Il ne doit pas signifier une acceptation implicite des transgressions de la Russie en Ukraine ou être synonyme de “business as usual”. Si la tendance est aux conflits, alors l’ouverture des canaux de communication avec Moscou sera indispensable pour éviter des calculs fatals.

Source : L’Express, Fredrik Wesslau, Andrew Wilson, 23/07/2016

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Excusez-moi pour la masse de fluo, mais ce n’est pas ma faute…

Voici donc le type “d’élites” que produit notre système éducatif – pauvres de nous…

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Source: http://www.les-crises.fr/faut-il-craindre-une-guerre-avec-la-russie-a-lhorizon-2030-par-fredrik-wesslau-et-andrew-wilson/


Leonard Besselink : Au-delà de la notification : Comment quitter l’Union Européenne sans avoir recours à l’article 50 du TUE

Tuesday 26 July 2016 at 00:15

Un article spécial pour les Juristes de Droit International… 🙂

Source : UK Constitutional Law Association, le 30/06/2016

BESSELINK

BESSELINK

En termes légaux, le référendum en Grande-Bretagne à propos de l’appartenance à l’UE est un référendum de consultation abrogatif. Le cas échéant, il doit être mis en application par les autorités compétentes, à commencer par le Parlement. De plus, toutes les parties souhaitent combler le vide de l’abrogation de la loi de l’UE. Ceci nécessite une interprétation du référendum par toutes les parties concernées, dans laquelle les politiciens britanniques sont à présent complètement engagés. Cela nécessite aussi une interprétation des règles constitutionnelles pertinentes et des principes qui devront être mis en œuvre. L’article 50 du TUE sur le retrait de l’UE est maintenant reproduit dans tous les principaux journaux européens, et les politiciens, les journalistes et les avocats semblent se voir attribuer un rôle important dans tout ceci. Dans ce blog j’explique que ce rôle est largement surestimé, tout d’abord car quel que soit le sens qu’il puisse avoir il est assujetti à une réalité politique telle qu’interprétée par les acteurs impliqués, et ensuite parce qu’il a un faible sens légal. Je montre de plus que l’interprétation la plus évidente du résultat du référendum pour l’Écosse pourrait rendre superflu le recours à l’article 50.

Retrait : les révolutions politiques et la loi

Le retrait de l’Union Européenne dans ce cas implique de défaire le travail d’intégration d’une des plus grandes économies d’Europe dans un marché commun interne avec maintenant 27 autres états membres, qui tous ensemble forment une entité publique qui tend vers le bien commun de ses citoyens. C’est un processus qui vise à des ruptures de nature politique, qui ont immanquablement des impacts économiques. Ce n’est pas un processus naturel, mais une révolution historique, consciente, et faite uniquement par les hommes. Même les plus pacifiques des révolutions dont nous avons été témoins en Europe depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, telles que la fin de la dictature des colonels en Grèce, la fin du fascisme libéral au Portugal et en Espagne, et la chute du Mur, sont des preuves que les révolutions ne peuvent pas être adaptées de force par la loi au moment où elles se produisent. C’est aussi le cas pour l’Union Européenne et la rupture de la Grande-Bretagne. La politique est décisive en tant que moyen légal pour adapter les situations dans le régime post-révolutionnaire, et non pas les lois qui étaient valides auparavant. Ceci était aussi le cas pour la moins compliquée des révolutions constitutionnelles, celle d’Allemagne : les Allemands ont introduit une disposition subtile dans leur Grundgesetz [Constitution, NdT], Loi fondamentale, qui spécifie comment l’Allemagne serait unifiée constitutionnellement une fois que l’Est et l’Ouest seraient réunifiés (Article 146 GG) — quand la réunification a eu lieu, cette disposition n’a pas du tout été utilisée.

Cette preuve historique rend peu crédible le fait que cela pourrait être différent avec la séparation de la Grande-Bretagne de l’Union à laquelle aspire le référendum. Cela impliquerait aussi que nous soyons prudents en ne donnant plus qu’un rôle modeste à jouer à l’article 50 du TUE.

Cependant, l’opinion répandue est que la loi est déterminante dans le processus politique qui doit suivre le souhait de l’électorat britannique de quitter l’Union. Malheureusement, l’article 50 du TUE a bien peu à offrir au-delà d’un vague chemin procédural, qui peut difficilement être plus qu’une option parmi d’autres. C’est parce que l’article 50 a une fonction principale différente : celle de prendre en compte le droit unilatéral des états membres de quitter l’Union, en plus de fournir à l’Union la possibilité de mettre unilatéralement un terme à l’application des traités pour un état la quittant.

Au-delà de la “notification”

Si l’on comprend que l’article 50 nous offre peu et que ce qu’il fournit est optionnel dans le sens où il ne s’agit que d’une option parmi d’autres, le retrait d’un état membre sans la “notification” qu’il mentionne ne serait bien entendu pas en mesure d’empêcher son retrait.

L’article 50 du TUE n’indique pas la forme qu’une notification devrait prendre, pourtant cette expression semble désormais comprise de façon générale comme une déclaration formelle — un fait étrange : une déclaration formelle dont la forme est inconnue. Pas plus que l’article 50 n’indique à quel moment une telle “notification” devrait être fournie. En l’absence de ces fondements élémentaires, la fameuse “période de deux ans” perd son sens. Et dans ce cas il est difficile de comprendre que l’article 50 implique une obligation légale pour les autorités d’un état membre sortant de donner une “notification” selon les lois de l’UE. En plus de cela la formulation actuelle de l’article 50 montre clairement qu’il n’est pas non plus nécessaire de parvenir à une entente avec l’UE, puisqu’il assure l’expiration des traités vis-à-vis d’un tel état membre en l’absence d’un accord.

Bien sûr, une autorité compétente d’un état membre pourrait notifier l’intention de retrait, et le faire en utilisant l’article 50 du TUE, avec pour résultat, si rien d’autre ne se passe, que l’UE considérerait les traités inapplicables pour cet état membre au bout de deux ans. Mais c’est uniquement une façon de dire qu’il s’agit d’une part d’un ensemble de mesures unilatérales prises par un état membre et d’autre part de la décision par l’UE de mettre un terme aux traités avec cet état.

Ceci nous amène à la fonction réelle à laquelle l’article 50 du TUE était destiné : il a été introduit dans le Traité Constitutionnel raté pour ôter le doute que les états membres puissent se retirer unilatéralement de l’Union — une perspective qui avait été précédemment rejetée par la plupart des avocats européens (mais pas cependant par le chef du service légal de la commission, Dewost, qui a témoigné à la cour constitutionnelle allemande dans le cas de Maastricht). Ce droit à un retrait unilatéral est codifié dans le premier paragraphe de l’article 50 du TUE, tout comme l’hypothèse de la durée de deux ans dans le troisième paragraphe qui rajoute la reconnaissance du droit unilatéral de l’Union de considérer les traités inopérants avec un état se retirant, qu’il soit incapable ou non-désireux de parvenir à un accord sur la situation. Les amendements proposés durant la convention sur le futur de l’Europe, qui ont tenté de refuser le droit à un retrait unilatéral en tant que tel ou de rendre un retrait dépendant d’un accord mutuel, n’ont pas été adoptés dans le texte final du Traité Constitutionnel, que l’on retrouve maintenant dans l’article 50 du TUE.

L’Écosse (et peut-être l’Irlande du Nord) resterai(en)t, tandis que l’Angleterre et le Pays de Galles s’en iraient

La signification de “retrait” dans le contexte du Brexit n’est pas simple. Le Royaume-Uni n’est pas un état monobloc, et politiquement parlant il est certain qu’une nette majorité de tous les districts écossais consultés ont voté pour rester dans l’Union — constat qui n’est pas tout à fait vrai pour l’Irlande du Nord, bien que dans cette partie de la Grande-Bretagne une majorité ait exprimé un vote de maintien dans l’UE. L’Écosse qui resterait dans l’Union alors que l’Angleterre et le Pays de Galles la quitteraient a des précédents historiques dans l’histoire législative de l’UE, comme l’histoire des relations entre le Groenland et l’UE le démontre amplement. En effet, il existe de nombreux états membres dans lesquels les traités et le droit communautaire dérivé ne s’applique qu’à certaines parties du territoire de l’état. Il en est ainsi pour le Royaume-Uni (voir l’article 355 du TFUE), mais aussi pour la France. Le Royaume des Pays-Bas en est un autre exemple : la loi européenne ne s’applique pas dans les pays autonomes des Caraïbes du Royaume, et même en ce qui concerne les pays autonomes des Pays-Bas inclus dans le Royaume, la loi européenne ne s’applique qu’à la partie du continent européen. Il y a l’exemple de l’île de St-Martin, dont la moitié française est dans l’Union Européenne et où la loi européenne s’applique, et dont l’autre moitié (néerlandaise) est hors de l’Union. Fait intéressant, il existe une frontière ouverte entre ces deux parties basée sur un ancien traité entre la France et les Pays-Bas. Nous avons donc un exemple actuel d’une île dont une partie est dans l’Union et l’autre à l’extérieur, sans frontière physique ni gardes-frontière. Il n’est pas irréaliste de penser qu’il pourrait y avoir bientôt une autre île dans la même situation.

En effet, la sortie de l’Union de la part de l’Angleterre et du Pays de Galles pourrait prendre la forme légale d’un changement de disposition de l’application territoriale des traités. Dans la pratique, l’article 355(5) du traité de fonctionnement de l’Union pourrait être amendé de façon à inclure une disposition qui énoncerait que, “nonobstant l’article 52 du TUE”, qui établit que les traités s’appliquent au Royaume-Uni, “les traités ne s’appliquent pas à l’Angleterre et au Pays de Galles” — cette dernière phrase pouvant être insérée après la lettre (a) de l’actuel paragraphe 5 de cet article.

Cette élégante solution légale serait en accord avec les résultats du référendum anglais, et n’impliquerait pas l’utilisation de l’article 50 du TUE. Cette solution possède quelques avantages non-négligeables, bien que certains soient contingents de développements politiques. Un des avantages est que la partie qui se joue revient en effet aux politiques et n’est pas restreinte à cette difformité légale dénommée article 50. Un autre avantage de cette approche est que l’Irlande du Nord et l’Ecosse n’auraient pas besoin de devenir indépendants et de se séparer du Royaume-Uni ­ cela éviterait au moins un référendum redondant.

L’impact de l’exclusion de l’Angleterre et du Pays de Galles du fonctionnement des traités est tel qu’il nécessiterait d’être accompagné par un dispositif sur la position de ces deux états envers l’Union Européenne, mais ceci devrait de toute manière être fait dans un traité à part, considérant que l’Angleterre voudrait d’une façon ou d’une autre bénéficier d’une relation spéciale avec l’UE — comme cela serait le cas avec quelque chose comme le statut de la Turquie ou des pays de l’AELE.

Il y a bien entendu aussi des écueils. Le plus évident serait que l’Écosse reste dans le Royaume-Uni et dans l’UE alors que l’Angleterre en sort, créant ainsi une frontière ouverte. En l’absence d’une frontière physique et de contrôles frontaliers combinés à l’absence d’un registre public des habitants et de leurs droits de résidence, le maintien de la liberté de circulation des personnes seulement pour l’Écosse reviendrait dans les faits à une liberté de circulation des citoyens européens dans l’Angleterre et le Pays de Galles. Mais puisque certaines personnes pensent que la Zone Commune de Voyage entre le Royaume-Uni et l’Irlande pourrait aussi être conservée après un Brexit, et que d’éminents militants pro-Brexit reviennent sur l’intérêt revendiqué de supprimer la libre circulation pour l’ensemble des personnes, en échange d’un accès au marché européen, cet inconvénient pourrait bien moins peser que ce nous pensions il y a seulement une semaine.

Quoi qu’il en soit, cette façon de maintenir une partie de la Grande-Bretagne dans l’Union Européenne pourrait éviter un quelconque recours à l’article 50 du TUE, quoi que cette disposition ait à offrir.

Leonard F.M. Besselink est professeur de droit constitutionnel à l’Université d’Amsterdam et co-éditeur en chef du European Constitutional Law Review.

Source : UK Constitutional Law Association, le 30/06/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/leonard-besselink-au-dela-de-la-notification-comment-quitter-lunion-europeenne-sans-avoir-recours-a-larticle-50-du-tue/