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[Question] Débat juridique autour du Brexit & Stratégies

Saturday 2 July 2016 at 13:45

Comme il y a des juristes parmi vous, et que je me pose quelques questions sur la situation stratégique actuelle, j’aimerais avoir votre avis (laissez le dans les commentaires).

J’ai en effet été interpellé par la discours de Juncker :

(À 5’45 🙂 “Je voudrais que le Royaume-Uni clarifie sa position. Et je ne voudrais pas que s’installe l’idée qu’il pourrait y avoir des négociations secrètes, en chambres assombries, à rideaux tirés, entre des représentants du Royaume-Uni, des gouvernements nationaux, des commissaires et des directeurs généraux.

J’ai INTERDIT – ordre présidentiel, ce qui n’est pas mon genre – aux commissaires de discuter avec des représentants du gouvernement britannique, “in or out”, “leave or remain”, j’ai dit à tous les directeurs généraux qu’il ne saurait y avoir de discussions préalables avec des représentants britanniques : ‘No notification, no négociation !‘”

Si je comprends bien, nous sommes dans la situation actuelle :

1/ le peuple britannique a voté le Brexit

2/ il existe un article du traité UE, créé par le traité de Lisbonne, qui organise une sortie de l’Union. C’est le fameux article 50, qui prévoit :

  1. Tout État membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union.
  2. L’État membre qui décide de se retirer notifie son intention au Conseil européen. À la lumière des orientations du Conseil européen, l’Union négocie et conclut avec cet État un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant compte du cadre de ses relations futures avec l’Union. Cet accord est négocié conformément à l’article 218, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Il est conclu au nom de l’Union par le Conseil, statuant à la majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen.
  3. Les traités cessent d’être applicables à l’État concerné à partir de la date d’entrée en vigueur de l’accord de retrait ou, à défaut, deux ans après la notification visée au paragraphe 2, sauf si le Conseil européen, en accord avec l’État membre concerné, décide à l’unanimité de proroger ce délai.
  4. Aux fins des paragraphes 2 et 3, le membre du Conseil européen et du Conseil représentant l’État membre qui se retire ne participe ni aux délibérations ni aux décisions du Conseil européen et du Conseil qui le concernent. La majorité qualifiée se définit conformément à l’article 238, paragraphe 3, point b), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. […]

Ainsi :

3/ on a vu des déclarations enflammées d’européistes intégristes expliquer à quel point il fallait faire souffrir le Royaume-Uni pour son choix, et, qu’à tout le moins, on fasse un exemple pour montrer qu’il ne fait pas bon quitter l’empire

4/ ont été nommés par le Parlement comme on l’a vu 3 négociateurs pour l’UE, qui sont des fédéralistes forcenés, qui auront donc pour but d’éviter toute souplesse pour empêcher d’autres pays de fuir….

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Notez aussi que c’est très intéressant, sachant que le Royaume-Uni n’a encore rien notifié – de même que la volonté du Parlement de “modifier son organisation interne de manière à refléter la volonté de la majorité des citoyens du Royaume-Uni de se retirer de l’Union européenne”. Belle illustration des tares d’un parlementarisme débridé.

5/ dans ce contexte, je trouve étonnant qu’on s’étonne que le Royaume-Uni ne se mette pas en position de faiblesse extrême en demandant l’activation de l’article 50 !! Ce n’est clairement pas son intérêt, car plus le temps passera, plus il risquera de tout perdre, et devra donc accepter tous les diktats européens.

6/ au vu de ceci, si on voulait conclure un bon accord, favorable aux deux parties, il faudrait clairement négocier avant la notification, cela tombe sous le sens. Mais c’est refusé par les technocrates de Bruxelles.

7/ la situation pourrait rester bloquées comme ceci longtemps, sauf que…

8/ rien n’est prévu dans les traités pour exclure un État de l’Union

9/ il n’existe qu’une procédure assez dure mais pour les États ne respectant plus les Droits de l’Homme (article 7 TUE, allant jusqu’à une suspension des Droits de l’État) ou alors des sanctions possibles de la Cour de Justice de l’Union en cas de non-respect de la législation européenne (procédure d’infraction, articles 258 à 260  TFUE).

La question que je souhaite discuter avec les juristes lecteurs est donc la suivante : que peut faire en théorie le Royaume-Uni s’il décide de ne plus respecter certains aspects des traités (genre dénoncer certains articles du traité, ne plus reconnaitre la Cour de Justice, dénoncer la loi anglaise European Communities Act de 1972), et que peut faire le Conseil en retour ? Comment peut-on sortir d’un traité en général (il n’y avait pas d’article 50 avant Lisbonne, mais un État aurait bien entendu quand même pu sortir…), le Royaume-Uni pourrait-il dénoncer partiellement le Traité de Lisbonne ?

Alors du coup, nos médias ont assez bien traduit la stratégie des technocrates de l’UE (je précise, car à 27 pays, les choses vont vite se compliquer, genre l’Irlande n’aura pas envie de punir son partenaire frontalier, de même que les forces économiques) :

  1. faire activer au plus vite l’article 50 par le R-U
  2. envoyer les talibans européistes négocier avec le R-U
  3. à peu près tout refuser au R-U
  4. lâcher un petit truc au bout de 23 mois pour que l’accord soit préférable au non-accord, mais qu’ils soit bien peu satisfaisant, et décourage les autres.

Mais du coup, quelle stratégie préconiseriez-vous pour le Royaume-Uni – chose qui ne semble guère intéresser nos médias bisounours (eh oui les loulous, il y a des stratégies souvent…) – s’étonnant et se moquant des Anglais qui ne notifient par encore leur retrait… ?

Bien entendu, la première étape peut simplement être une politique de la “chaise vide” (ou plutôt d’un vote négatif systématique) du Royaume-Uni, qui ne va pas invoquer l’article 50 mais empêchera toute décision à l’unanimité…

À vous de jouer !

P.S. pour la beauté l’exercice, actons que le R-U veut bien sortir, et qu’il n’y aura pas de stratégie dilatoire genre second referendum.

EDIT : une intéressante analyse en anglais…

juriste

Source: http://www.les-crises.fr/question-debat-juridique-autour-du-brexit-strategies/


Revue de presse du 02/07/2016

Saturday 2 July 2016 at 02:26

La revue de la semaine. Merci à nos contributeurs.

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-02072016/


La stratégie des partisans du Brexit : ne rien changer

Saturday 2 July 2016 at 01:00

Amusant article, qui semble s’étonner que les Brexiteurs veulent conserver l’accès au marché unique (!) et qui estime que, s’ils y arrivent, “rien n’aura changé” – ils n’auront juste plus à subir les décisions de la Cour de justice, à suivre des politiques décidées à Bruxelles, à voir leur budget scruté par la Commission, à devoir coordonner une politique étrangère… “Rien” quoi

Source : Le Temps, Eric Albert, 27-06-2016

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Boris Johnson souhaite conserver l’accès au marché unique européen

Mais où est passé Boris Johnson? Alors que la chambre des communes se réunissait ce lundi pour la première fois depuis le résultat du référendum, un absent s’est fait remarquer: le leader du camp du Brexit. «Je ne suis pas responsable des présences à la chambre des communes», souriait le premier ministre britannique David Cameron, quand un député lui a fait remarquer l’étrange manquement de son possible successeur.

Depuis vendredi matin, Boris Johnson a disparu de la circulation. Samedi, il a été pris en photo en train de jouer au cricket. Et lundi, il a publié sa chronique hebdomadaire dans le Daily Telegraph. De cette présence minimale ressort l’absence complète de préparation du camp du Brexit. «Les Britanniques ont voté pour sortir de l’Union Européenne, mais pas pour la solution alternative qu’ils voulaient», résume Mark Boleat, le président des politiques de la corporation de la City.

Néanmoins, les grandes lignes de la stratégie de Londres commencent à apparaître. Ce mardi, David Cameron sera au sommet européen exceptionnel qui se déroule à Bruxelles. Il ne déclenchera pas le fameux article 50 du traité de Lisbonne, qui entame officiellement la procédure de divorce et ouvre une période de négociations de deux ans. Il l’a répété devant la chambre des communes lundi: c’est à son successeur de le faire.

Et si Boris Johnson prenait la Norvège comme modèle

D’ici là, l’actuel premier ministre a créé une cellule de hauts fonctionnaires au sein de son gouvernement pour réaliser un maximum de préparations techniques, une sorte de «ministère du Brexit». Il espérait aussi entamer des discussions informelles avec les Vingt-Sept, mais l’Allemagne, la France et l’Italie ont rejeté cette idée.

Par ailleurs, le camp du Brexit commence à donner de premières indications de ce qu’il compte obtenir. Dans sa chronique, Boris Johnson laisse entendre qu’il souhaite ne surtout pas changer grand-chose, pour conserver des relations avec l’Union Européenne proche de ce qui est actuellement en place. «Les citoyens européens qui vivent dans ce pays vont avoir leurs droits entièrement protégés, et il en va de même pour les citoyens britanniques qui vivent dans l’UE.» Il va même plus loin: il souhaite conserver un accès au marché unique. En clair, le favori pour succéder à David Cameron dessine un accord proche du modèle de la Norvège.

Un accord à l’opposé des promesses de campagne

Il sait ce que cela signifie: une contribution au budget européen, l’obligation d’appliquer la réglementation européenne et surtout conserver la libre circulation des personnes. Un tel accord irait à l’opposé de ses promesses pendant la campagne du référendum. En particulier, la réduction de l’immigration, brandie tant de fois comme l’objectif principal, serait très difficile à mettre à place.

Ce modèle est celui demandé par tous les lobbys économiques et financiers du pays, qui veulent limiter au maximum les perturbations. Juridiquement, il serait sans doute l’un des plus simples à mettre en place. Cela n’en rendrait pas moins les négociations très longues. Chris Grayling, l’un des tenants du Brexit, estime que celles-ci devraient être terminées «largement à temps pour les élections législatives de 2020.»

Source : Le Temps, Eric Albert, 27-06-2016

Source: http://www.les-crises.fr/la-strategie-des-partisans-du-brexit-ne-rien-changer/


Le Brexit vécu par un Français de Londres, par Philippe Nadouce

Saturday 2 July 2016 at 00:30

Source : Le Grand Soir, Philippe Nadouce, 27-06-2016

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Quatre peuples de l’Union européenne ont maintenant voté contre le projet néolibéral imposé par Bruxelles. Ce fut tout d’abord les Français qui, le 29 mai 2005, votèrent à 54,68% contre le traité de Rome 2. Trois jours plus tard, les Hollandais firent de même. Le 5 juillet 2015, c’est au tour des Grecs de voter contre le saccage de leur pays par le gouvernement Merkel et les banques françaises et allemandes. Les derniers en date sont les Britanniques qui, le 23 juin 2016, décident à 51,9% de sortir de l’Union.

C’est une décision historique qui met un terme, non seulement au projet européen tel que nous le connaissions mais aussi au sentiment fataliste que les peuples étaient enchainés aux décisions d’une minorité riche et non élue cachée dans les bureaux de Bruxelles. Ce titan que l’on croyait invincible, qui dominait les peuples et leur imposait sans qu’ils puissent y échapper les forces délétères de l’austérité, s’est avéré être un géant aux pieds d’argile.

Une brèche est ouverte ; la contestation ne peut que s’étendre face à une classe dirigeante européenne qui, quoi qu’il arrive, s’est promise de tenir le cap de la liquidation de l’Etat providence. S’il faut attendre un changement, il faudra le provoquer car Mme Merkel, M. Hollande, M. Draghi, M. Junker., etc., vont plus que jamais faire front contre leurs peuples.

Brexit pour les nuls

La classe politique, la presse et les médias britanniques ont une fois encore montrés qu’il leur était possible de descendre beaucoup plus bas dans la trivialité, l’avilissement et l’extravagance. Comme le fait remarquer Vincent Navarro (1), les populations ne soupçonnent pas l’importance et la complexité de l’appareil politico-médiatique qui domine les structures du pouvoir européen et des pays qui en font partie.

De part et d’autre, la peur et le mensonge furent servis en boucle et sans aucune retenue, opposant les pro européens (le camp « remain ») auto proclamés cultivés et intelligents, aux partisans du « leave », (le retrait), baptisés racistes, péquenauds, ignorants et pauvres. Le climat xénophobe attisé par la droite décomplexée qu’incarnent Boris Johnson, l’ex maire de Londres et le leader du UKIP (UK Independent Party) Nigel Farage, a profondément obscurci les débats de la dernière semaine de campagne et restera un hit dans les annales d’un populisme nationaliste que l’on croyait dépassé.

Le Royaume-Uni connu (à tort) pour sa proverbiale placidité politique et son conservatisme bon teint s’est soudainement retrouvé profondément divisé par ce référendum. A l’intérieur de toutes les familles politiques, de tous les partis, qu’ils soient de gauche ou de droite, le divorce fut consommé et menace aujourd’hui de changer irrémédiablement la politique britannique avachie dans le bipartisme. Ainsi, a-t-on retrouvé dans le camp « remain », pêle-mêle, la City de Londres, les grandes banques et le nouveau leader de la gauche travailliste, M. Jeremy Corbyn et dans celui des « leave », les dissidents conservateurs et travaillistes ainsi que la droite réactionnaire type lepéniste. Un casse-tête pour le citoyen lambda ; une évidence pour les laissés-pour-compte convaincus que « ce sont tous les mêmes. »

Dans les colonnes du quotidien progressiste The Guardian, on a pu lire que ce qui avait débuté comme une promesse électorale peu sérieuse pour donner le change aux eurosceptiques du parti conservateur ; s’était, de fil en aiguille, transformé en une immense gaffe puis en un raz-de-marée imparable. Une telle lecture n’est pas fausse si l’on précise que cette bourde politique est à mettre sur le compte de M. Cameron qui n’a jamais su proprement tenir les « backbenchers (2) » les plus droitiers et réactionnaires de son parti. Il a voulu bluffer et a été pris à son propre jeu.

Le sentiment du vote « leave »

Nous l’avons vu, la presse et les partisans du « remain » ont choisi – et persiste encore aujourd’hui – de voir les rebelles du « leave » comme des xénophobes et des ignares. Après le décompte du vote, ils seraient un peu plus de 17 millions. Si l’on compare ce chiffre au résultat du UKIP aux dernières élections générales de 2015, le nombre de racistes bornés et illettrés aurait presque quintuplé en quelques mois. Cette hypothèse est absurde. Bien qu’une partie de l’électorat « leave » appartiennent à la nébuleuse réactionnaire des Midlands (3) gorgée de rhétorique anti migratoire et ultra nationaliste (disons 12%), les raisons politiques du reste des électeurs méritent toute notre attention.

Pour les comprendre, il suffit de se pencher sur les indicateurs économiques du Royaume-Uni. Un niveau d’endettement colossal (près de trois mille milliards de livres sterling, si l’on additionne à la dette de l’Etat, celle des ménages et des entreprises), un démantèlement en règle des systèmes de protection et d’aide sociales, un taux de chômage endémique et systémique masqué par la création de petits boulots et l’explosion du nombre des travailleurs pauvres (à Londres, un million d’enfants vivent au-dessous du seuil de pauvreté) ; la création d’une bulle immobilière gigantesque, moteur principal du plan économique de M. Osborne, le ministre de l’économie de M. Cameron, protégeant une classe de rentiers qui, elle, vote religieusement à chaque élection pour le maintien de ses privilèges. L’entretien dispendieux de politiques fiscales favorisant les riches, les banques et les grandes entreprises qui jouissent d’un accès illimité à l’argent, à des taux d’intérêts ridiculement bas. Le prix des locations est tellement onéreux à Londres qu’elles demeurent inabordables pour la grande majorité de la population salariée. Des quartiers entiers sont voués à la spéculation immobilière aux mains des milliardaires chinois, indiens ou en provenance des Emirats. Pour s’en convaincre, il suffit de se promener sur les rives de la Tamise. A cela, il faut ajouter l’explosion du coût de la vie, des transports ; l’endettement des étudiants, qui doivent aujourd’hui payer £9.000 (soit 11.000 euros) par année d’étude ; sans compter les scandales financiers qui étonnent par leur démesure ; le dernier en date est la liquidation de la chaîne de grands magasins BHS (British Home Stores), l’une des plus vieilles marques anglaises, détenue par le milliardaire Sir Philip Green, le patron de Top Shopqui, avant de vendre l’ensemble pour 1 livre sterling à un consortium peu scrupuleux, empocha l’argent (586 millions de livres) destiné aux retraites des 11 000 salariés qui se retrouveront à la rue début septembre 2016.

L’homme et la femme de la rue souffrent des politiques d’austérité qui furent imposées pour renflouer les banques anglaises en difficultés. La Royal Bank of Scotland (RBS) et le Lloyds Banking Group (Lloyds), sont nationalisés et, bien que considérés techniquement insolvables, continuent leur Business As Usual, c’est-à-dire, la création de la dette toxique et des dérivatifs qui furent les causes de leurs déboires en 2008 et qui se solda par leur renflouement par le contribuable britannique. Les banquiers de la City opèrent en toute impunité et étendent leurs pratiques frauduleuses avec la bénédiction des classes dirigeantes.

A cela sont venus s’ajouter les mécanismes de « la règle d’or » imposés par l’Union européenne pour limiter les déficits publics. Bien que presque personne ici n’ait jamais entendu parlé de ces mesures venues de Bruxelles, tout le monde voit s’incarner leurs effets dans le démantèlement de l’Etat providence.

La déflation qui s’est emparée de l’économie européenne est très durement sentie par la population anglaise alors que les indicateurs économiques maquillés dans l’intérêt du 1% ; les marchés obligataires, les actions, les produits financiers dérivés, le marché de l’armement, etc., ne se sont jamais si bien portés. Même s’il ne comprend pas en détail le fonctionnement de ces bulles gigantesques, le citoyen anglais voit l’écart se creuser entre lui et ceux qui ont tout.

C’est ici que les médias de marché entrent en jeu. Tout comme en France, ils sont dans les mains de milliardaires très peu portés sur le partage. Dans leur éditoriaux, l’ensemble des problèmes du Royaume-Uni se résument à l’immigration. C’est l’alpha et l’oméga de la pensée journalistique de la BBC à Channel Four. A cette masse d’immigrants qui, soi-disant, menacent le peu d’emplois qui restent au Royaume-Uni, il faut ajouter les normes européennes qui empêcheraient le pays de s’en défaire. Voilà. Le tour est joué. Cette vue biaisée de la réalité, une fois passée au tamis de l’idéologie du UKIP, entre facilement dans le discours des mécontents. Ceux qui savent y résister, s’en prennent aux traités européens qui confisquent la démocratie des états nations. Ils incarnent le ras-le-bol des populations européennes.

Le sentiment du vote « remain »

Paradoxalement, le citoyen anglais se portant sur le vote « remain » n’est pas plus rationnel que celui du prétendu ignare du « leave ».

Les seuls qui le soient vraiment sont les conservateurs qui se sont groupés derrière M. Cameron. Ils sont en accord avec les politiques d’austérité néolibérale mises en place par l’Union et partagent l’idéologie atlantiste dominante. Leur entente avec Bruxelles n’est pas totale ; on a vu avec quelle prétention ils ont toujours demandé un régime de faveur ; mais cette connivence disputeuse n’a jamais été sécessionniste et a toujours porté ses fruits au sein du parti conservateur. C’est pourquoi nous ne passerons pas plus de temps à les définir.

Le gros des troupes de l’électorat « remain » est formé des classes moyennes citadines et progressistes de la social-démocratie, dont l’âge moyen ne dépasse pas la cinquantaine. Elles occupent un spectre politique allant du conservateur éclairé aux sympathisants travaillistes, blairistes et autres, en passant par les centristes et les apolitiques de droites. Ces gens-là travaillent, sont portés sur la culture, les langues et les voyages et ont un niveau d’étude assez élevé. L’idée d’une Europe unie et bâtie sur la coopération des peuples les séduit. Ils savent que l’Union européenne n’est pas parfaite mais que faute de mieux, ils doivent s’en contenter. Les plus téméraires avancent qu’il faudrait la changer de l’intérieur (c’est notamment la position du leader du parti travailliste, M. Jeremy Corbyn). Au-delà de ce credo consensuel et volontiers réprobateur (mais sans plus…), il est difficile de leur trouver des arguments élaborés sur les façons de changer « de l’intérieur » cette Union Européenne peu démocratique, qui n’hésite pas à mettre au pas des peuples rebelles au nom d’une idéologie qui méprise les valeurs humaines les plus élémentaires comme la solidarité et le partage. Plus difficile encore de les interroger sur le souverainisme et/ou le fédéralisme qu’ils seraient censés représenter, défendre ou combattre. Seraient-ils favorables à une renégociation des traités, voire à un moratoire sur toutes les mesures néolibérales antidémocratiques ? Rares sont ceux qui ont les idées claires sur le sujet. Leurs arguments se bornent à faire échos au bourrage de crâne médiatique qui sans aucune rationalisation argumentaire annonce froidement la fin du monde.

Jeremy Corbyn et le Brexit

Le leader du parti travailliste s’est montré très discret sur le sujet pendant les mois qui ont précédé la campagne du Brexit. Par calcul politique, il a préféré laisser les leaders conservateurs se déchirer dans les médias et devant le parlement. Son opinion, dit-on, a d’ailleurs considérablement évoluée. Supporter du Brexit, il a lentement changé de cap pour s’aligner avec M. Cameron et la City londonienne dans la dernière ligne droite de la campagne. Manœuvre politique là encore ? Nous sommes portés à le croire si l’on décortique le programme politique et économique qu’il mettrait en œuvre le jour où il deviendrait premier ministre. Celui-ci est serait tout bonnement impossible à appliquer dans un Royaume-Uni inféodé aux traités européens. En effet, ceux-ci ont verrouillé les sorties anti austéritaires et ont été jusqu’à transformer profondément les constitutions des pays souverains pour les empêcher de faire marche arrière sur les politiques budgétaires et monétaires. C’est là le cœur du problème. Libérer les peuples européens de l’étau austéritaire ne pourra se faire sans l’annulation des traités. Tout discours faisant impasse sur ce point est oiseux. Ce revirement de Corbyn pourrait avoir répondu à une volonté contradictoire des forces en place au sein du parti travailliste en mutation.

Jeremy Corbyn, est un politique extrêmement fin et courageux. Il est maintenant débarrassé de l’Europe des traités ; le voilà les mains libres pour proposer des mesures de changement qui seront possibles à réaliser le jour où il entrera au 10 Downing Street. Les prochaines élections générales au Royaume-Uni pourraient laisser une chance à l’alternance. A partir de ce point, tout pourrait devenir possible pour le Royaume-Uni et la gauche européenne. Mais ne brûlons pas les étapes. Il reste encore trois ans de pouvoir aux Conservateurs.

Le vote « leave » a gagné faute d’opposants motivés et préparés

Les défenseurs du vote « remain » ont perdu le referendum parce qu’ils n’ont pas assez préparé leur campagne. Ils se sont laissés influencer par l’énormité et le grotesque du discours des eurosceptiques (Boris Johnson) et des xénophobes ultra nationalistes (Nigel Farage). Leur niveau de méconnaissance des affaires et des enjeux européens face à la misère des peuples ont fait le reste. Ils n’ont pas su convaincre car ils manquaient d’arguments pour justifier devant les classes appauvries les politiques austéritaires imposées par Bruxelles. Ils n’ont pas écouté le peuple auquel ils ont tourné le dos.

Nous savons d’ores et déjà que les forces du « remain » accuseront les tenants du Brexit de toutes les calamités qui vont fondre sur le Royaume-Uni dans les mois qui viennent. En particulier, ils les rendront responsables de la prochaine crise financière qui, selon toute vraisemblance, devrait éclater à l’automne et qui sera infiniment plus dévastatrice que celle de 2008. Une crise, qui est le résultat des politiques irresponsables de dérégulation tout azimut voulu par l’UE et bénies par les marchés financiers.

Philippe Nadouce

[1] Professeur de science politique à l’université de Barcelone

[2] Députés qui ne possèdent pas de maroquin ministériel et qui, au parlement, s’assoient derrière les « front benches », (les premiers bancs).

[3] Regions du nord de l’Angleterre dont les villes les plus importantes sont Birmingham, Wolverhampton, Leeds, etc.

Source : Le Grand Soir, Philippe Nadouce, 27-06-2016

Source: http://www.les-crises.fr/le-brexit-vecu-par-un-francais-de-londres-par-philippe-nadouce/


Actualités Brexit (et Gros Gros Bonus Jean-Claude Juncker à ne pas manquer)

Friday 1 July 2016 at 03:08

Petite sélection “le meilleur du pire” des 2 derniers jours contre le Brexit, ou de bonnes analyses :

Frédéric Lordon : Le Brexit, le leftxit, le frexit

Source : Youtube, 28-06-2016

Source : Youtube, 28-06-2016

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La presse mainstream a beaucoup parlé de Juncker et de Farage, mais surtout comme ça :

Jean-Claude Juncker mouche l’apôtre du Brexit Nigel Farage au Parlement européen

Source : Le Huffington Post,  

Source : Le Huffington Post,  

brexit-2-34

ou comme ça :

brexit-2-38

brexit-2-37

Regardez-le (il n’est pas à jeun, clairement) :

Sérieusement, le chef de l’exécutif ne vient pas de demander en public pourquoi un député vient-il au Parlement ?????

Ben, parce que l’Angleterre est à ce jour toujours membre de l’UE, stupid !

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En revanche, la presse a peu parlé de l’intervention de Farage, et n’a rarement diffusée – là voici :

Nigel Farage : il y a 17 ans vous vous moquiez de moi, aujourd’hui vous ne riez plus

Source : Youtube, 28-06-2016Capture d’écran 2016-06-30 à 05.22.56

Premier discours post-BREXIT pour Nigel Farage dans un parlement européen surchauffé. L’heure de la revanche a sonné pour Nigel Farge, moqué il y a 17 ans et respecté aujourd’hui.

Source : Youtube, 28-06-2016

Je n’ai guère vue reprise dans nos médias cette phrase du type soi-disant “d’extrême-droite” : “Nous serons vos meilleurs amis au monde”

amis

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Lire aussiBrexit: Juncker reçoit la première ministre écossaise Nicola Sturgeon

brexit-2-32

Sérieusement, le type n’est quand même pas en train de pousser à la scission du UK, là ????

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Quelques nouvelles : (ils savent négocier les Anglais, il n’y a pas à dire…)

David Cameron veut prendre son temps pour préparer le Brexit

Source : Challenges, William James, 27-06-2016

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a déclaré lundi devant la chambre des Communes que Londres n'invoquerait pas à ce stade l'article 50 du Traité européen de Lisbonne, qui enclenche le processus de négociations de retrait d'un pays de l'UE. /Photo prise le 27 juin 2016/REUTERS/Toby Melville (c) Reuters

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a déclaré lundi devant la chambre des Communes que Londres n’invoquerait pas à ce stade l’article 50 du Traité européen de Lisbonne, qui enclenche le processus de négociations de retrait d’un pays de l’UE. /Photo prise le 27 juin 2016/REUTERS/Toby Melville (c) Reuters

Par William James

Un porte-parole de David Cameron a expliqué qu’une équipe de hauts fonctionnaires a été constituée afin d’aider le futur Premier ministre dans la tâche qui l’attend face aux autres pays européens. “C’est un travail de réflexion préalable. Il ne s’agit pas de prendre de décisions car il convient que la décision soit prise par le Premier ministre du nouveau gouvernement”, a commenté Oliver Letwin, parlementaire et ami de David Cameron, qui fera partie de cette équipe.

Selon le ministre des Finances britannique, George Osborne, l’économie du Royaume-Uni est suffisamment solide pour assumer la volatilité née du vote favorable à la sortie de l’Union européenne.

S’exprimant pour la première fois depuis le référendum, George Osborne a dit qu’il était en contact étroit avec la Banque d’Angleterre et avec des responsables économiques et financiers internationaux pour assurer la stabilité pendant les négociations avec l’UE.

“Notre économie est aussi solide que possible pour faire face aux défis auxquels notre pays est dorénavant exposé”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. “Il est inévitable qu’à l’issue du vote de jeudi, l’économie britannique devra s’adapter à la nouvelle situation”.

Le ministre a reconnu que les finances publiques du pays souffriraient du Brexit mais a ajouté que de nouvelles mesures budgétaires ne seraient pas proposées avant l’automne, quand un nouveau Premier ministre sera choisi.

La question essentielle, a souligné de son côté David Cameron aux Communes, est de garantir le meilleur accès possible de la Grande-Bretagne au marché unique afin de ne pas pénaliser l’économie britannique.

Alors que la France souhaite que la procédure de séparation soit entamée sans attendre, la chancelière Merkel estime que la Grande-Bretagne doit se voir accorder le temps nécessaire à la préparation de cette sortie.

Cette position est soutenue par la Pologne dont le ministre des Affaires étrangères, Witold Waszczykowski, a souligné lundi la “nécessité d’une période de réflexion plus longue”.

“Cela ne peut pas être une procédure hâtive consistant à forcer la sortie de la Grande-Bretagne aussi vite que possible”, a-t-il dit avant de se rendre à Prague pour une rencontre avec ses homologues tchèque, slovaque, hongrois, allemand et français.

L’ÉCONOMIE BRITANNIQUE ASSEZ SOLIDE

Un porte-parole de David Cameron a expliqué qu’une équipe de hauts fonctionnaires a été constituée afin d’aider le futur Premier ministre dans la tâche qui l’attend face aux autres pays européens. “C’est un travail de réflexion préalable. Il ne s’agit pas de prendre de décisions car il convient que la décision soit prise par le Premier ministre du nouveau gouvernement”, a commenté Oliver Letwin, parlementaire et ami de David Cameron, qui fera partie de cette équipe.

Selon le ministre des Finances britannique, George Osborne, l’économie du Royaume-Uni est suffisamment solide pour assumer la volatilité née du vote favorable à la sortie de l’Union européenne.

S’exprimant pour la première fois depuis le référendum, George Osborne a dit qu’il était en contact étroit avec la Banque d’Angleterre et avec des responsables économiques et financiers internationaux pour assurer la stabilité pendant les négociations avec l’UE.

“Notre économie est aussi solide que possible pour faire face aux défis auxquels notre pays est dorénavant exposé”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. “Il est inévitable qu’à l’issue du vote de jeudi, l’économie britannique devra s’adapter à la nouvelle situation”.

Le ministre a reconnu que les finances publiques du pays souffriraient du Brexit mais a ajouté que de nouvelles mesures budgétaires ne seraient pas proposées avant l’automne, quand un nouveau Premier ministre sera choisi.

La question essentielle, a souligné de son côté David Cameron aux Communes, est de garantir le meilleur accès possible de la Grande-Bretagne au marché unique afin de ne pas pénaliser l’économie britannique.

Alors que la France souhaite que la procédure de séparation soit entamée sans attendre, la chancelière Merkel estime que la Grande-Bretagne doit se voir accorder le temps nécessaire à la préparation de cette sortie.

Cette position est soutenue par la Pologne dont le ministre des Affaires étrangères, Witold Waszczykowski, a souligné lundi la “nécessité d’une période de réflexion plus longue”.

“Cela ne peut pas être une procédure hâtive consistant à forcer la sortie de la Grande-Bretagne aussi vite que possible”, a-t-il dit avant de se rendre à Prague pour une rencontre avec ses homologues tchèque, slovaque, hongrois, allemand et français.

PAS DE PRÉ-NÉGOCIATIONS

La Slovaquie, qui assurera la présidence tournante de l’UE à partir du 1er juillet, est elle aussi favorable à un rythme lent. “Il n’est pas nécessaire de se presser. Il n’y a pas de vide juridique”, a commenté Miroslav Lajcak, ministre slovaque des Affaires étrangères.

“Bien sûr, il faut que les Britanniques règlent le problème de qui les représente”, a admis le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault.

Son collègue des Finances, Michel Sapin, estime pour sa part que Paris et Berlin sont d’accord pour que les choses aillent vite et qu’il n’y a pas de divergence au sein du couple franco-allemand sur cette question.

Cette patience des Européens tient compte des conséquences induites par la victoire des partisans du Brexit et notamment un éventuel blocage de la part du parlement britannique.

David Cameron a prévenu qu’il ne devait pas y avoir d’initiative en ce sens. “Le résultat (du référendum) ne laisse aucune place au doute (…). Il est clair à mes yeux, et le gouvernement a rendu le même avis ce matin, que la décision doit être acceptée”, a-t-il dit devant les Commmunes.

L’autre question concerne le Royaume-Uni, et notamment les velléités d’indépendance réaffirmées par l’Ecosse qui entend ne pas se laisser imposer une sortie du bloc européen dont elle ne veut pas.

David Cameron a promis d’associer pleinement les instances dirigeantes écossaise, irlandaise et galloise aux préparatifs avant le début des négociations.

Malgré des divergences, les Vingt-Sept semblent s’accorder sur un point : pas question de procéder à des pré-négociations, ni d’entamer des tractations avant que l’article 50 du traité de Lisbonne soit officiellement invoqué.

De source française, on indiquait lundi que les “sherpas” des partenaires européens du Royaume-Uni étaient d’accord pour que les négociations débutent après le déclenchement de la procédure communautaire.

(Avec les rédactions de Reuters en Europe, Wilfrid Exbrayat et Pierre Sérisier pour le service français, édité par Marc Angrand)

Source : Challenges, William James, 27-06-2016

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Enfin de “l’information” :

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Source : Slate

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A lire ici

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Non mais, on rêve en effet – et on voit bien qu’ils n’en ont rien à foutre de nos intérêts et de nos emplois – autant envoyer des types de l’OAS négocier avec le FLN en 1962 :

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Brexit : le Parlement européen envoie des cadors pour négocier.

Face à une situation aussi inédite que le Brexit, qui verra pour la toute première fois un pays membre quitter de l’Union, il était normal que le Parlement européen, haut lieu de la démocratie et de la représentativité communautaire, désigne des hommes neufs pour négocier avec Londres.
L’incertitude, le nécessaire pragmatisme dont il faudra faire preuve pour gérer le départ anglais interdisait en effet que l’on mandate des responsables de ce qu’il faut bien appeler, si l’on est un minimum lucide, le fiasco de l’Europe telle qu’elle est.
C’est pourquoi l’équipe dédiée devrait en principe se composer des eurodéputés suivants :
– Guy Verhofstadt, le président du groupe ALDE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe). Pour un Brexit, il fallait bien ça : un fédéraliste. En 2001, l’homme a en effet présidé le Conseil européen de Leaken qui a lui même lancé la Convention sur l’avenir de l’Europe. Laquelle convention a rédigé le projet de Traité constitution européenne (TCE). Bref, l’homme de la situation.
Elmar Brok. Il était quant à lui président du groupe PPE au sein de la même Convention sur l’avenir de l’Europe. Après le rejet de projet de Constitution par la France et les Pays-Bas en 2005 et alors qu’il fallait rédiger un nouveau traité pour le remplacer, Elmar Brok fut des eurodéputés membres de la CIG (Conférence intergouvernementale)chargée de rédiger ledit nouveau traité. En même temps, c’est un peu normal qu’il ait tout fait, puisqu’il est député européen depuis…. juin 1980. Ce qui ne nous rajeunit pas.
– Roberto Gualtieri, le président de la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen. Comme l’économie et la monnaie sont précisément les choses qui marchent le mieux en Europe, ça tombe plutôt bien.
A noter que les trois eurodéputés, Verhofstadt, Brok et Gualtieri ont l’habitude de travailler ensemble. En effet, il s’agit précisément de l’équipe qui a œuvré à concocter le Pacte budgétaire européen (ou TSCG). Celui qui invite les pays membres de l’UE à inscrire une « régle d’or budgétaire » au frontispice de leurs principes constitutionnels.
Ça s’invente pas, tout ça, quand même. 
On ne change pas une équipe qui perd. 

Source : Coralie Delaume

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Mais on a vraiment affaire à des génies !

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A lire ici.

Pacte de stabilité : Bruxelles envisage de sanctionner Madrid et Lisbonne

Source : Le Monde, Cécile Ducourtieux, 27, 06, 2016

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à Bruxelles, le 24 juin. | THIERRY MONASSE/AP

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à Bruxelles, le 24 juin. | THIERRY MONASSE/AP

En pleine crise du « Brexit », la Commission a un autre dilemme. Selon nos informations, l’institution communautaire a prévu de rendre son verdict le 5 juillet concernant le respect – ou non – par l’Espagne et le Portugal du pacte de stabilité et de croissance pour leurs budgets 2015. La Commission devrait recommander au Conseil européen de sanctionner les deux pays en leur imposant une amende (pouvant aller jusqu’à 0,2 % de leur produit intérieur brut) et une suspension temporaire des fonds structurels européens.

La Commission doit respecter les textes européens. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Madrid et Lisbonne ont largement raté leurs objectifs de déficit public pour 2015 : 5,1 % du produit intérieur brut au lieu des 4,2 % attendus dans le cas espagnol ; 4,4 % au lieu des 2,7 % prévus pour le Portugal. Mi-mai, la Commission avait fermé les yeux, en pleine campagne électorale, alors qu’elle était pourtant censée prendre une décision, conformément au calendrier de surveillance budgétaire de l’Union européenne (UE).

UNE MANSUÉTUDE CRITIQUÉE

À l’époque, la Commission a assumé une décision « politique ». Impossible, selon son président, Jean-Claude Juncker, de sanctionner un Etat, l’Espagne, sans gouvernement stable à un mois d’élections législatives déterminantes. Les opinions publiques n’auraient pas compris. Impossible d’être intransigeant avec Lisbonne, au risque d’être accusé de vouloir « punir » un gouvernement de gauche pas tout à fait aligné sur les priorités bruxelloises, et d’augmenter l’inquiétude des marchés concernant ce pays, tout juste sorti du programme d’assistance financière de l’UE.

Cette mansuétude a été fermement critiquée par les Allemands et par le président de l’eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, qui se sont fait fort de rappeler à la Commission l’impérieuse nécessité de respecter le pacte de stabilité (avec comme objectif un déficit public sous la barre des 3 % de PIB), sur lequel repose la confiance des marchés dans l’eurozone. La Commission le sait : difficile de s’en sortir avec une autre pirouette début juillet…

Mais quelle sera la réaction des pays concernés et de leurs populations ? D’autant que, « Brexit » oblige, le débat sur les « erreurs » de l’UE bat son plein. Comment la Commission justifiera-t-elle sa décision de recommander une sanction pour l’Espagne, un pays sans gouvernement, étant donné qu’à l’issue des élections législatives du 26 juin aucune majorité claire ne se dessine ?

Les Espagnols, qui ne se sont pas encore remis de la politique d’austérité mise en œuvre durant la crise, auront déjà du mal à accepter de nouvelles coupes budgétaires, chiffrées à 8 milliards d’euros pour rentrerdans les clous.

Pour minimiser les tensions, la Commission peut toujours prononcer des sanctions symboliques. Le ministre de l’économie espagnol, Luis de Guindos, s’est dit persuadé que la sanction sera de « zéro euro ». Le Conseil, qui doit statuer en dernier ressort, peut aussi s’opposer à la sanction. Ce qui serait un moyen de sortir par le haut d’une crise potentielle.

Source : Le Monde, Cécile Ducourtieux, 27, 06, 2016

En revanche, il n’y a pas de génies au PS ayant compris ce qu’est l’UE :

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Bon, pour le génie de l’opposition, c’est fait :

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En tous cas, le Gouvernement anglais semble démocrate, lui :

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Bon, après, comment dire, on nous regarde !

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BFM a une bonne explication :

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Bon, après, il parle juste couramment anglais, français, allemand et Luxembourgeois sa langue maternelle – mais aussi latin. Il a effectué ses études secondaires auprès des pères du Sacré-Cœur à l’école apostolique de Clairefontaine (commune d’Arlon) en Belgique (Wallonie) avant de passer son baccalauréat classique-littéraire au lycée Michel-Rodange à Luxembourg. Titulaire d’une maîtrise en droit de l’université de Strasbourg en 1979, il est assermenté comme avocat en février 1980.

Donc j’ai pour ma part une autre explication (hélas, sérieuse, et soutenue par la rumeur bruxelloise…). Trouvez-là vous-même en analysant la cohérence du discours :

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Et là, pour finir, je ne commente même pas, faute de compétences en clowns :

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(j’ai honte)

Source: http://www.les-crises.fr/actualites-brexit-et-bonus-jean-claude-juncker/


Prosélytisme journalistique, par Bruno Donnet

Friday 1 July 2016 at 02:21

Enfin un peu d’autocritique – et encore, le type trouve normal de se définir comme “européen”…

Source : Youtube, France Inter, 27-06-2016

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Le Brexit a servi de révélateur à un problème évident des médias en France : le prosélytisme. Si les gens qui fabriquent l’information sont majoritairement pro-européen, ce n’est pas forcément le cas de ceux qui les écoutent. Il est temps de questionner urgemment le principe de la représentativité dans les médias.

Source : Youtube, France Inter, 27-06-2016

Source: http://www.les-crises.fr/proselytisme-journalistique-par-bruno-donnet/


Juppé : “On peut craindre un Frexit, c’est la raison pour laquelle je suis hostile à un référendum.”

Friday 1 July 2016 at 01:59

Fascinant…

 

Alain Juppé: “On peut craindre un Frexit, je suis hostile à un référendum”

Source : BFM TV, 27-06-2016

“Le terme solution de continuité signifie « rupture, interruption qui se présente dans la continuité de quelque chose de concret ou d’abstrait »1 Cette expression vient du vocabulaire de la chirurgie : la solution de continuité, par exemple pour une fracture : il n’y a plus de continuité dans l’os, dans le sens, il est rompu.”

Voir : Solution de continuité

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Un référendum sur l’Europe en France ? “Totalement irresponsable”, pour Juppé

Source : Sud-Ouest, 27-06-2016

Alain Juppé :

Alain Juppé : “Les peuples européens ont le sentiment que la construction européenne s’est faite sans eux”. © ARCHIVES F. C.

Pour Alain Juppé, le maire de Bordeaux candidat à la primaire de droite, la priorité doit passer par un accord franco-allemand

Concernant le Brexit et ses conséquences, Alain Juppé, candidat (Les Républicains) à la primaire pour 2017, affirme, ce lundi, dans une interview au Monde :  

“Organiser un référendum en France aujourd’hui serait totalement irresponsable”.

Si d’autres candidats déclarés ou probables à la primaire de la droite, comme Bruno Le Maire ou Nicolas Sarkozy, n’excluent pas eux un recours au référendum, le maire de Bordeaux précise :

“En revanche, les peuples européens ont le sentiment que la construction européenne s’est faite sans eux. Ce sentiment fait partie du rejet actuel. Il faudra un référendum, non pas seulement en France, mais dans tous les pays concernés, à un certain stade de la reconstruction de l’Europe”.

“Si la France et l’Allemagne se mettent d’accord sur un accord de reconstruction de l’UE, et que des partenaires y sont associés, on pourra alors proposer aux peuples de l’approuver.”

Il ajoute :

“Je ne suis pas contre un référendum – ce serait paradoxal pour un gaulliste – mais je pense qu’une telle consultation populaire se prépare”.

“Il y a des moments historiques où les hommes d’Etat ne sont pas faits pour suivre l’opinion. Ils sont là pour la guider : voilà ce que nous pensons et ce que nous proposons à nos peuples et, à ce moment-là, il est possible d’organiser un référendum. Pas avant.”

“Cinq objectifs”

Pour y parvenir, Alain Juppé a listé cinq objectifs :

– “Dire stop à l’élargissement”.

– “Redéfinir les périmètres des compétences”.

– “Relancer la zone euro”.

– “Renégocier un accord sur les frontières”.

– “Mutualiser nos moyens et coopérer avec cinq ou six pays européens dans le secteur de la défense”.

Source : Sud-Ouest, 27-06-2016

 

Bonus :

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Voir : Alain Juppé : “Le référendum de 2005 n’a pas été ignoré”

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Source: http://www.les-crises.fr/juppe-on-peut-craindre-un-frexit-cest-la-raison-pour-laquelle-je-suis-hostile-a-un-referendum/


Après le Brexit, en finir avec le référendum ? Par Matthieu Croissandeau

Friday 1 July 2016 at 01:30

Fantastique…

C’est vraiment pour vous, les plus jeunes, afin que vous perceviez dans quel monde on vit vraiment – et qu’on a oublié de vous décrire…

Source : Le Nouvel Obs, Matthieu Croissandeau, 29-06-2016

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L’exemple du vote sur le Brexit nous a offert en quelques mois un condensé de perversion démocratique, une extravagante illustration de ce qu’il ne faut pas faire.

C’est l’autre leçon du Brexit. Elle ne porte pas sur la nature du projet européen que rappelle cette semaine Jean Daniel dans son éditorial, mais sur la procédure choisie par le Royaume-Uni pour permettre à son peuple souverain de s’exprimer : le référendum.

Entendons-nous, il ne s’agit pas, bien évidemment, de dénier aux électeurs le droit de se prononcer sur les grands enjeux qui les concernent dès lors que le résultat de leur vote risquerait de décevoir ceux qui les gouvernent.

Oui, entendons-nous bien…

Poussé à l’absurde, ce genre de raisonnement conduirait en effet à dissoudre le peuple pour en élire un autre comme l’avait magnifiquement dénoncé Bertolt Brecht !

Non, non, ce n’est nullement “poussé à l’absurde”, c’est le sens même de ce raisonnement..

Mais tout de même,

ahhhhhh…

l’exemple britannique nous a offert en quelques mois un condensé de perversion démocratique, une extravagante illustration de ce qu’il ne faut pas faire : d’abord une manœuvre bassement politicienne de David Cameron pour rallier les suffrages eurosceptiques avant des élections à la Chambre des communes,

eh oui, c’est bassement politique de donner la parole au peuple.

Mais il suffit de créer un référendum d’initiative populaire pour résoudre ce problème, non ?

puis une campagne démagogique

parce que sinon, c’est jamais démagogique une campagne….

faisant le jeu des

“faire le jeu de” : expression frappant toute personne disant des trucs dérangeants pour le pouvoir. Généralement suivi des expression “extrême-droite”, “populistes”, “nazis”, …

populistes de tout poil, des vainqueurs, enfin, qui reconnaissent dès le lendemain du scrutin avoir menti au pays

quelle blague, bientôt ils vont expliquer que le Royaume-Uni était bénéficiaire net de l’UE tu vas voir…

et – plus accablant encore – paraissent aujourd’hui bien démunis pour appliquer le verdict…

Pas compliqué pourtant :

1/ prendre les accords Suisse / UE

2/ remplacer Suisse par UK

3/ renvoyer le tout à Bruxelles

Tyrannie de la majorité

Quel naufrage, et quelle ironie, de voir les inventeurs du régime parlementaire sombrer sous les coups de boutoir de la démocratie directe !

Hein ?

Le référendum, ça blesse, ça brûle, ça divise“, a justement rappelé au lendemain du scrutin le commissaire européen Pierre Moscovici devant la tentation exprimée par quelques populistes français d’imiter nos voisins britanniques.

Alors que le PS, ça rassemble…

On connaît depuis longtemps en effet les limites de l’exercice. Le caractère binaire de la question posée ne permet pas une campagne sereine. Il ouvre grand la porte à la caricature, aux mensonges et aux raccourcis. Plus le sujet est complexe, plus la réponse est décalée.

Hein ? Ben c’était clair non ?

Car sa portée, alors dévoyée, se transforme souvent en plébiscite ou en rejet de son initiateur.

L’initiateur, c’est bien le type qui a gagné les élections l’année dernière ?

Quant à son résultat, forcément aussi manichéen que son intitulé, il revient à exercer une forme de tyrannie de la majorité faisant bien peu de cas des avis contraires.

Alors que si le Remain avait gagné, on aurait tenu compte des minoriatires, comme on l’a vu.

Mais bon, depuis 2005, on a la tyrannie de la minorité, c’est pire.

Il suffit, pour s’en convaincre, de voir aujourd’hui le désespoir de la jeunesse anglaise.

862 suicides de jeunes en une semaine, en effet.

Arme de frustration massive

Enfin et surtout, en matière d’affaires européennes, le référendum peut devenir une arme de frustration massive si son verdict se révèle trop compliqué à appliquer. On l’a vu en 2005 à propos du traité constitutionnel européen, en 2015 avec Aléxis Tsípras en Grèce et demain – qui sait ? – avec le Brexit.

Où ai-je rangé ma batte de base-ball ?

L’Europe n’est pas exempte de critiques, loin de là. Elle est même clairement responsable du divorce à bas bruit qui couve entre ses élites et les opinions publiques. Elle a besoin de se réformer, bien sûr, de manière urgente et profonde, pour devenir plus efficace, plus transparente et plus démocratique.

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Mais ce changement doit être conduit par des représentants élus sur la base de programmes clairs. On n’a pas attendu le Brexit pour découvrir que la somme des intérêts particuliers ne dessine jamais l’intérêt général. Ni qu’un référendum – notre passé bonapartiste l’a montré – pouvait parfois se révéler liberticide !

Tout comme des socialistes votant les pleins pouvoir à Pétain, en effet, il faut se méfier.

Matthieu Croissandeau

Source : Le Nouvel Obs, Matthieu Croissandeau, 29-06-2016

Cadeau :

« Le Général me répète, avec encore plus d’énergie, ce qu’il m’a dit déjà plusieurs fois au sujet des journalistes: « Peyrefitte, je vous supplie de ne pas traiter les journalistes avec trop de considération. Quand une difficulté surgit, il faut absolument que cette faune prenne le parti de l’étranger, contre le parti de la nation dont ils se prétendent pourtant les porte-parole. Impossible d’imaginer une pareille bassesse – et en même temps une pareille inconscience de la bassesse.
Vos journalistes ont en commun avec la bourgeoisie française d’avoir perdu tout sentiment de fierté nationale.
Pour pouvoir continuer à dîner en ville, la bourgeoisie accepterait n’importe quel abaissement de la nation. Déjà en 40, elle était derrière Pétain, car il lui permettait de continuer à dîner en ville malgré le désastre national. Quel émerveillement ! Pétain était un grand homme. Pas besoin d’austérité ni d’effort ! Pétain avait trouvé l’arrangement. Tout allait se combiner à merveille avec les Allemands. Les bonnes affaires allaient reprendre.
Bien sûr, cela représente 5% de la nation, mais 5% qui, jusqu’à moi, ont dominé. La Révolution française n’a pas appelé au pouvoir le peuple français, mais cette classe artificielle qu’est la bourgeoisie. Cette classe qui s’est de plus en plus abâtardie, jusqu’à devenir traîtresse à son propre pays. Bien entendu, le populo ne partage pas du tout ce sentiment. Le populo a des réflexes sains. Le populo sent où est l’intérêt du pays. Il ne s’y trompe pas souvent.
En réalité, il y a deux bourgeoisies. La bourgeoisie d’argent, celle qui lit Le Figaro, et la bourgeoisie intellectuelle, qui lit Le Monde. Les deux font la paire. Elles s’entendent pour se partager le pouvoir. Cela m’est complètement égal que vos journalistes soient contre moi. Cela m’ennuierait même qu’ils ne le soient pas. J’en serais navré, vous m’entendez ! Le jour où Le Figaro et l’Immonde me soutiendraient, je considérerais que c’est une catastrophe nationale ! »
Extrait de C’était De Gaulle, par Alain Peyrefitte

Source: http://www.les-crises.fr/apres-le-brexit-en-finir-avec-le-referendum-par-matthieu-croissandeau/


Le Brexit et l’Europe fantasmée de la gauche, par Viktor Dedaj

Thursday 30 June 2016 at 02:00

3Source : Le Grand Soir, Viktor Dedaj, 24-06-2016

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Ce matin, toutes les bourses sont en berne. Tous les assassins économiques sont déçus. Tous les va-t-en guerre sont en colère. Tous les escrocs et incompétents montent au créneau et s’arrachent les micros pour dénoncer un « saut vers l’inconnu »…

Ainsi donc, à la question « voulez-vous que la Grande-Bretagne sorte de l’UE ? », une majorité de Britanniques a répondu « oui ». Aussitôt, les commentaires prévus et prévisibles se sont répandus dans les médias. Première préoccupation exprimée : cela ne risque-t-il point d’encourager d’autres peuples à suivre cette voie ? Deuxième préoccupation exprimée : que vont devenir les Britanniques, abandonnés à leur sort au milieu du jungle de la mondialisation libérale ? Pourront-ils trouver le chemin sans une directive de la Commission européenne ? Comment feront-ils pour manger si Jean-Claude Juncker n’est pas là pour leur expliquer comment qu’il faut faire ? Sauront-ils encore exploiter leurs néo-colonies si Cohn-Bendit n’est plus joignable au téléphone ? Oseront-ils aller bombarder en catimini un pays du tiers-monde sans inviter leurs anciens potes de l’UE ? Bref : Doux Jésus, Marie, Joseph… qu’allons-nous devenir sans eux ?

Oui, ça va être dur. Dur dans quelques années lorsque les Britanniques tenteront de traverser la Manche sur des embarcations de fortune pour rejoindre le Paradis perdu, leurs yeux implorants quelques miettes du festin que nous nous taperons lorsque ça ira mieux.

Mais tout n’est pas perdu. Ce soir, à la radio, un quelconque spécialiste a calmé le jeu en expliquant que les Britanniques ont simplement voulu exprimer leur colère et qu’ils finiront par se calmer et, bien-entendu, revenir à de meilleurs sentiments. Sinon, a-t-il encore expliqué, on attendra qu’une nouvelle génération de Britanniques entre en scène pour redresser cette erreur historique. De la vision à long terme, on peut dire qu’il en a, le spécialiste. Et de la détermination. Et de la constance. Et aussi pas mal de mépris.

Ce qui m’amène directement à la question suivante : pourquoi la volonté exprimée par une majorité de Britanniques pour sortir de l’UE serait-elle mieux respectée que la volonté exprimée par les Français qui ont refusé un projet de Constitution européenne ?

Il paraît qu’aujourd’hui, ce sont la xénophobes, les racistes et les populistes qui ont gagné. Oui, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, l’Europe est une grande fraternité antiraciste, anti-impérialiste, soucieuse du bien-être des peuples. Demandez aux Lobbies de la Pharmacie, de la Chimie. Demandez aussi aux Grecs, aux Libyens, aux Syriens, à nos amis néonazis Ukrainiens. Demandez aux 10000 réfugiés noyés en Méditerranée depuis 2014.

A l’instar de l’esprit « Je Suis Charlie » qui sert d’alibi à une constante érosion de la démocratie, de la liberté d’expression, de la liberté syndicale et qui a été plus efficace que tous les fachos en herbe du continent, le côté « antiraciste », « anti-xénophobe » et « fraternel » affichée par les Européistes et l’UE a fait plus de victimes que tous les racistes, xénophobes et populistes européens réunis. Ca, c’est du concret.

Dans ce monde qui marche sur la tête, il suffit d’ânonner « je suis de gauche » pour imposer à coups de 49.3 une politique de droite extrême contre la volonté d’une écrasante majorité de la population.

L’Europe qu’on nous présente comme un « contre-poids » et qui détourne l’avion de président Bolivien Evo Morales pour complaire au maître d’outre-Atlantique. L’Europe qui réagit aux écoutes de ses « amis » avec sa détermination politique habituelle. L’Europe, qui ne connaît comme remède à tous les maux que le nivellement et la déréglementation. L’Europe qui s’est plantée, se plante et se plantera mais qui persiste.

Alors, amis progressistes Européistes, en réalité, je vous le dis : votre projet de « changer l’Europe de l’intérieur » est voué au même échec que celui de « changer le PS de l’intérieur ». Dit comme ça, ça devrait être clair.

Et tout ça pour quoi exactement ? Pour quoi, concrètement ? Juste pour avoir la possibilité de traverser une frontière sans passer par un guichet de change ? Et à part ça ?

Autour de moi, le constat est cruel : aucun « pro-Européen » n’est capable de me donner un seul élément positif et concret apporté par l’UE.

« Est-ce que cela en valait le prix ? » leur demanderons-nous. « C’est un choix difficile », répondront-ils, « mais nous pensons que le prix… oui, cela en valait le prix ».

Et si cette dernière référence leur échappe, c’est qu’il est temps, grand temps, de sortir de cette maison de fous.

V. Dedaj

Source : Le Grand Soir, Viktor Dedaj, 24-06-2016

 

 

Madeleine Albright assume la mort de 500 000 enfants irakiens…

Source : Youtube

Après la première guerre du golfe en 1991, l’Irak de Saddam Hussein fut soumis à un embargo drastique de la part des Etats-Unis et de leurs alliés..La liste de produits interdits allaient de simples denrées alimentaires à la quasi totalité des produits pharmaceutiques..On estime qu’entre 1991 et 2003, un million d’enfants irakiens sont morts suite à cet embargo…Interrogée à ce sujet, la Secrétaire d’Etat américaine de l’époque (ministre des affaires étrangères) révèle froidement ce qu’elle pense de la mort de 500 000 enfants….

Source : Youtube

Source: http://www.les-crises.fr/le-brexit-et-leurope-fantasmee-de-la-gauche-par-viktor-dedaj/


L’Europe entame de nouvelles négociations avec la Turquie – qui parle de “notre visage hideux” !!!

Thursday 30 June 2016 at 01:30

Franchement, non seulement les négociations sont délirantes, mais j’ai halluciné que seule Euronews ait repris les propos très30 gravement insultants (sans jeu de mots) de notre “futur partenaire” !

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L’Europe entame de nouvelles négociations avec la Turquie

Source : A ta Turquie, AFP, 23-06-2016

Après un important rapprochement entre Bruxelles et Ankara en mars dernier, l’Union européenne (UE) et la Turquie sont sur le point d’ouvrir un nouveau chapitre aux négociations d’adhésion.

© REUTERS

© REUTERS

Le 30 juin, le chapitre 33 des négociations d’adhésion de la Turquie s’ouvrira au cours de la présidence néerlandaise. Selon l’AFP, les négociations en vue d’une adhésion de la Turquie à l’UE porteront essentiellement sur les questions financières et budgétaires. En décembre 2015, les 28 pays de l’UE et la Turquie avaient déjà engagé des négociations sur le chapitre 17 concernant la politique économique et monétaire. Au total 35 chapitres ont été ouverts entre l’UE et la Turquie.

Plusieurs dirigeants européens, notamment la chancelière Angela Merkel et le Premier ministre britannique David Cameron ont cependant annoncé que l’adhésion de la Turquie n’était « pas à l’ordre du jour ».

La question de l’adhésion de la Turquie a toujours été délicate. Sa candidature a été rejetée à de nombreuses reprises compte tenu de graves atteintes aux droits de l’homme dont la Turquie est encore le théâtre. Les libertés fondamentales ne sont pas garanties dans ce pays et la liberté de la presse y est souvent bafouée.

Les négociations sont officiellement en cours depuis 2005. Elles avaient été relancées à l’automne dernier suite au rapprochement entre l’Union européenne et la Turquie pour endiguer l’afflux de centaines de milliers de réfugiés sur le continent européen.

Le très controversé « pacte migratoire »

Afin de remédier à la crise migratoire, l’Union européenne et la Turquie signaient un accord en mars dernier. Celui-ci prévoyait le renvoi systématique en Turquie des « nouveaux migrants irréguliers » qui arriveraient en Grèce. Ils peuvent certes faire une demande d’asile en Grèce, mais la Grèce peut tout à fait refuser, au motif que la Turquie est un « pays sûr » et leur offre des conditions de sécurité équivalentes à celles des réfugiés.

Un autre mécanisme avait également été mis en place, pour chaque Syrien renvoyé en Turquie, un autre Syrien, resté dans les camps de réfugiés à la frontière syrienne, a le droit d’être envoyé directement en Europe. En avril, 325 migrants avaient été renvoyés vers la Turquie contre seulement 103 Syriens installés sur le continent européen.

Un pacte très controversé qui avait suscité de vives réactions et posé de nombreuses questions, tant sur sa légalité que sur son efficacité. En contrepartie, Ankara a obtenu une accélération du processus d’adhésion à l’Union européenne. Même si, Jean-Claude Juncker, président de la Commission, s’est assuré qu’aucune adhésion ne serait possible avant 2020.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a, à de nombreuses reprises, menacé de suspendre l’accord si Bruxelles ne respectait pas l’exemption de visas pour les ressortissants turcs dans l’espace Schengen sous certaines conditions. La Turquie doit répondre à 72 critères au total répartis en 5 volets thématiques : la sécurité des documents, la gestion des migrations, l’ordre public et la sécurité, les droits fondamentaux et la réadmission des migrants irréguliers.

En mai, Frans Timmermans, premier vice-président de la Commission, avait déclaré :« La Turquie a accompli des progrès remarquables, notamment au cours des dernières semaines, en ce qui concerne le respect des critères énoncés dans sa feuille de route sur la libéralisation du régime des visas. La Turquie a encore du travail à accomplir d’urgence, mais si les progrès se poursuivent, elle peut satisfaire aux critères de référence restants. »

Toutefois, la Commission européenne avait également recensé les critères qui restent à remplir, dans des domaines tels que la lutte contre la corruption et la protection des données. Elle avait également réclamé l’assouplissement de la législation antiterroriste turque.

Source : A ta Turquie, AFP, 23-06-2016

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Erdogan envisage un référendum en Turquie sur l’adhésion à l’UE

Source : Le Temps, AFP, 23-06-2016

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La Turquie a déposé sa candidature en 1987 et négocie une adhésion à l’UE depuis 2005. Le président turc aimerait s’inspirer de la votation britannique sur le Brexit

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a évoqué la possibilité que la Turquie organise un référendum sur l’opportunité de poursuivre ou non le processus d’adhésion à l’Union européenne, sur le même mode que la consultation qui se déroule aujourd’hui au Royaume-Uni.

S’en prenant avec virulence à l’Europe, le président Erdogan a expliqué qu’Ankara pourrait organiser un référendum similaire à celui par lequel les Britanniques sont appelés à se prononcer sur une sortie ou un maintien du Royaume-Uni dans le bloc européen.

«Nous pouvons nous lever et consulter le peuple, de la même manière que le font les Britanniques», a déclaré Erdogan dans un discours prononcé tard mercredi après la rupture du jeûne du ramadan, selon l’agence de presse Anadolu. «Nous demanderions: «Devons-nous poursuivre les négociations avec l’Union européenne ou y mettre fin», a déclaré le chef de l’Etat, accusant l’UE de ne pas vouloir de la Turquie car elle est «un pays à majorité musulmane».

«Pourquoi traînez-vous autant?», a-t-il lancé à l’attention de l’UE, exprimant la frustration d’Ankara devant un processus enlisé depuis des années. La Turquie a déposé sa candidature en 1987 et négocie péniblement une adhésion à l’UE depuis 2005, mais son dossier est plombé par une série de problèmes épineux et le manque d’entrain de pays clés de l’UE.

Une perspective lointaine

Plusieurs dirigeants européens, à commencer par le premier ministre britannique David Cameron, mais aussi la chancelière allemande Angela Merkel, ont souligné qu’une adhésion turque n’est «pas à l’ordre du jour» et que ces négociations sont menées «avec une issue ouverte». En arrivant à la tête de la Commission européenne, son président Jean-Claude Juncker a, lui, exclu tout élargissement avant 2020.

La possible entrée d’Ankara dans le bloc européen a été un thème important dans la campagne du référendum britannique: elle a été l’un des principaux épouvantails agités par les partisans d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union dans la campagne pour le référendum.

Les tenants du «Brexit» ont assuré que le Royaume-Uni risquait d’être submergé par des millions de Turcs en cas d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Mais David Cameron a déclaré que l’adhésion d’Ankara n’était qu’une perspective lointaine, et pourrait même ne pas se concrétiser «avant l’an 3000», froissant au passage la sensibilité turque.

Les déclarations de Recep Tayyip Erdogan interviennent alors que l’UE et la Turquie vont ouvrir le 30 juin un nouveau chapitre dans leurs négociations d’adhésion, sur les questions budgétaires, l’une des contreparties au pacte migratoire controversé qu’ils ont signé en mars, a appris l’AFP mercredi de source diplomatique.

Source : Le Temps, AFP, 23-06-2016

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Turquie : Erdogan s’en prend à l’Union européenne et évoque un référendum

Source : Euronews, 23-06-2016

Faut-il vraiment poursuivre les négociations d’adhésion avec l’Europe ?Inspiré par les Britanniques, Erdogan évoque lui aussi l’idée d’un référendum. Le président turc l’a dit hier soir tard, lors d’un discours dans une université d’Istanbul. Le ton contre l’Union européenne était particulièrement virulent.

Hé l’Union européenne, tu ne veux pas de nous parce que la grande majorité de notre population est musulmane. On ne peut pas compter sur toi. Nous sommes parvenus à un accord. Tout était écrit. Vous ne tenez pas vos promesses. C’est votre visage hideux. Et quand Erdogan vous montre ce visage hideux vous devenez fous. C’est pour ça que vous prévoyez de vous débarrasser d’Erdogan”.

Le chef de l’Etat fait référence à l’accord passé en mars avec Bruxelles pour endiguer l’afflux de migrants. En échange, la Turquie attend toujours la suppression des visas pour les courts séjours de ressortissants turcs dans l’UE, prévue sous certaines conditions.

Source : Euronews, 23-06-2016

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Erdogan sur le point de lancer un référendum pour le Oui ou Non turc à l’adhésion européenne

Source : Nouvelle Arménie Magazine, Jean Eckian,  24-06-2016

 

Faut-il vraiment poursuivre les négociations d’adhésion avec l’Europe ? Inspiré par les Britanniques, Erdogan évoque lui aussi l’idée d’un référendum. Le président turc l’a dit hier soir tard, lors d’un discours dans une université d’Istanbul. Le ton contre l’Union européenne était particulièrement virulent.

“Hé l’Union européenne, tu ne veux pas de nous parce que la grande majorité de notre population est musulmane. On ne peut pas compter sur toi. Nous sommes parvenus à un accord. Tout était écrit. Vous ne tenez pas vos promesses. C’est votre visage hideux. Et quand Erdogan vous montre ce visage hideux vous devenez fous. C’est pour ça que vous prévoyez de vous débarrasser d’Erdogan”.

« Vous ne pouvez pas dire le contraire. Si l’UE ne tient pas ses promesses vis-à-vis de la Turquie, nous demanderons l’avis à notre peuple. Continuer ou ne pas continuer les négociations avec l’UE ? Nous ferons ce que dira le peuple », a-t-il ajouté. Il a également cloué au pilori le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker qui avait déclaré qu’il incombait à Erdogan d’expliquer à son peuple les raisons qui avaient poussé Bruxelles à ne pas libéraliser les visas pour les ressortissants turcs.

Source : Nouvelle Arménie Magazine, Jean Eckian,  24-06-2016

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Source: http://www.les-crises.fr/leurope-entame-de-nouvelles-negociations-avec-la-turquie-qui-parle-de-notre-visage-hideux/