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mardi 17 mai : 3e AfterWork

Friday 13 May 2016 at 02:00

Vu le succès des premiers Afterworks, je propose aux Parisiens de nous retrouver pour prendre un verre le mardi 17 mai à 20h00, dans le quartier des Halles.

L’idée est de faire connaissance, de discuter du blog et de l’actualité, de répondre à vos questions, et surtout de faire se rencontrer la communauté qui s’est créée, pleine de gens sympathiques…

 

Comme c’est la saison des ponts et congés, j’imagine qu’il y aura un peu moins de monde, donc je ne passe pas par des inscriptions – venez directement 🙂   (ce serait sympa de vous signaler en commentaire cependant)

Rendez-vous donc de nouveau au Café Paris Halles – Adresse : 41 Boulevard de Sébastopol, 75001 Paris – Métro Châtelet/Les Halles, ou bus 69 – Téléphone : 01 40 26 49 19 (1 conso obligatoire pour le bar svp)

En espérant vous y croiser…

Amitiés

Olivier Berruyer

Source: http://www.les-crises.fr/mardi-17-mai-3e-afterwork/


[28 pages] 8e vidéo : réflexions sur les médias

Friday 13 May 2016 at 01:00

Suite de notre grande série sur les 28 pages – rappel :

I. La 8e Vidéo

Même vidéo – version alternative si souci :

II. Le script de la vidéo

Voici le script de la vidéo :

9/11 : extraits de Press For Truth (source : YouTube)

De 26’34 à 31’33

Veuve du 11 Septembre : « Les médias, bien que rapportant un fait de temps en temps, échouaient toujours à relier les points entre eux. »

Ray McGovern, ancien analyste de la CIA : « Le mythe du renseignement, c’est qu’on obtient ces précieuses informations secrètement. À vrai dire, 80 % des infos que vous cherchez sont disponibles dans le domaine public. »

Paul Thomson : « Quand j’ai commencé mes recherches, j’ai remarqué cet étrange phénomène : il y a beaucoup d’informations explosives qui sont sorties dans la presse mainstream. Mais elles ont été étouffées. Je regarde les nouvelles de temps en temps, et je n’avais rien remarqué de ces informations. On peut trouver une partie d’une info importante dans la presse, et l’autre partie dans un journal TV. Si vous assemblez toutes ces parties diffuses, vous obtenez un récit très différent du 11 Septembre. L’histoire est très différente si vous approfondissez les informations. »

De 36’22 à 36’41

Voix Off : « En fait Thomson compila les articles de 14 pays différents, qui avaient mis en garde les États-Unis avant le 11 Septembre. »

Paul Thomson : « On pouvait trouver un article à la Une et un autre en milieu de journal. J’ai remarqué plusieurs fois que l’article du milieu était plus important que celui de la première page. »

1’16’48 à 1’18’16

Voix Off : « On n’a pas posé les questions dures ni cherché les réponses. »

Dan Rather : « Il fut un temps en Afrique du Sud. On mettait un pneu en feu autour du cou des gens, s’ils se rebellaient. Ici on a peur de porter un tel collier, par manque de patriotisme. Cette peur empêche les journalistes de poser les questions les plus dures.

L’information sort par petits bouts par-ci, par-là, mais personne ne veut prendre le taureau par les cornes.

Si seulement on pouvait tout rassembler dans le Washington Post dans une série d’articles durant 10 jours, les gens en seraient ébahis.

Comme les informations sortaient au compte-gouttes sur une période très longue, il n’y avait plus d’impact sur le public américain.

La presse aurait dû mieux travailler. En étudiant bien les faits côte-à-côte, afin d’élaborer un reportage exhaustif. »

Leonard Downie, Rédacteur en chef du Washington Post : « Ce n’est pas le travail des journalistes, c’est celui des éditorialistes, des politiques, du public, et des familles des victimes d’arriver aux conclusions. Nous relatons juste les faits. »

1’18’54 à 1’19’08

Paul Thomson : « C’est un énorme scandale ! Le Watergate à côté, ce n’était rien ! Il y a un curieux manque d’intérêt des gens de gauche et de droite. Personne ne veut découvrir la vérité, ni suivre les indices où qu’ils mènent. Parce que la conclusion dérangerait trop. »

1’19’52 à 1’20’07

Paul Thomson : « Nous ne pouvons laisser ces guerres changer notre mode de vie. Elles sont basées sur une lecture trompeuse des faits du 11 Septembre. Il faut aller au-delà du mythe pour connaitre la vérité. Nous devons la connaitre. Il le faut ! »


Farenheit 911

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De 19’21 à 24’56

Source: http://www.les-crises.fr/8e-video-reflexions-sur-les-medias/


L’establishment ment à propos du rapport sur le 11 Septembre [New York Post]

Friday 13 May 2016 at 00:30

Source : New York Post, le 02/05/2016 (un des plus gros journaux américains, 700 000 exemplaires par jour…)

Le directeur de la CIA John Brennan | Photo: Getty Images

Le directeur de la CIA John Brennan | Photo: Getty Images

Alors que la pression pour la déclassification des 28 pages impliquant les Saoudiens dans le 11-Septembre s’intensifie, l’establishment de Washington serre les rangs autour de nos “amis” saoudiens.

Dimanche, le directeur de la CIA, John Brennan, a mis en doute la crédibilité du chapitre de l’enquête du Congrès datant de 2002 sur le 11 Septembre, qui traite du soutien étranger des attaques, chapitre que son patron, malgré les promesses réitérées aux familles des victimes du 11-Septembre, refuse de rendre public.

Brennan a dit, lors de l’émission “Meet the Press” [émission de télévision politique américaine sur NBC, NdT], qu’il est “assez perplexe” quant à la campagne bipartisane pour la communication des pages censurées, qui relieraient des représentants du gouvernement saoudien à certains des pirates de l’air via, entre autres preuves, des documents financiers et téléphoniques. Il les rejette comme étant un méli-mélo “d’informations non confirmées et non vérifiées” et “juste une collecte d’informations en provenance des dossiers du FBI.”

En fait, une grande partie des informations vient des propres dossiers de Brennan à Langley.

On m’a dit que la toute première page du chapitre cite un mémorandum de la CIA en date du 2 août 2002 qui a trouvé “d’incontestables preuves d’un soutien à l’intérieur du gouvernement saoudien au profit de ces terroristes.” Brennan était directeur adjoint de la CIA à cette période.

Euh, alors ça, c’est inédit !!!

Les remarques de Brennan font écho à celles des coprésidents de la Commission sur le 11-Septembre, Tom Kean et Lee Hamilton, qui la semaine dernière ont rédigé un article dans USA Today afin également de discréditer les 28 pages et de faire douter de la nécessité de les révéler au public – bien qu’un récent sondage national montre que presque trois quarts des Américains veulent que le gouvernement communique tout ce qu’il sait au sujet du complot.

Kean et Hamilton ont suggéré que la commission a “minutieusement” enquêté sur les pistes saoudiennes et finalement innocenté les représentants saoudiens cités.

Ils se sont même fait un devoir de suggérer qu’ils avaient disculpé un des principaux représentants saoudiens identifiés dans les 28 pages – Fahad al-Thumairy – alors qu’en réalité les rapports internes de la commission que j’ai obtenus révèlent que les enquêteurs ont conclu que l’ancien membre du consulat saoudien basé à Los Angeles n’avait pas été honnête sur sa relation avec les pirates de l’air.

« Seulement un salarié du gouvernement saoudien mentionné dans les 28 pages, Fahad Al-Thumairy, a été impliqué dans notre enquête sur le complot. Il a été employé par le ministère saoudien des Affaires islamiques et était imam d’une mosquée à Los Angeles, » ont-ils écrit. « La précédente commission parlementaire ne l’a pas interrogé ni aucun autre saoudien. Notre équipe l’a vraiment interrogé en Arabie saoudite. C’est aussi ce qu’a fait le FBI. »

« Mais, en fin de compte, nous avons reconnu dans notre rapport que nous n’avions ‘trouvé aucune preuve’ qu’il ait aidé les deux futurs pirates de l’air qui sont passés par Los Angeles, » ont-ils ajouté.

C’est de l’impunité

Les notes internes de la commission sur l’entretien en 2004 avec Thumairy en Arabie saoudite – qui s’est tenu dans un palais royal sous l’œil vigilant de gardes militaires saoudiens – révèlent que le témoin, à plusieurs reprises lors de l’interrogatoire, a dissimulé quelque chose qui a contrarié les enquêteurs, ce qu’ils ont clairement reconnu dans leur rapport non publié.

Thumairy a prétendu invraisemblablement qu’il ne connaissait que l’entraîneur présumé des pirates de l’air – l’agent de renseignement saoudien Omar al-Bayoumi – sur des photos diffusées à la télé, malgré les rapports du FBI faisant état d’une grande quantité d’appels téléphoniques entre Thumairy et Bayoumi, tant sur le téléphone portable de Thumairy que sur sa ligne fixe au cours d’une courte période en décembre 1999 – juste avant que les pirates de l’air n’arrivent à Los Angeles. Il a aussi insisté sur le fait qu’il n’y avait jamais rencontré Bayoumi, malgré les témoins oculaires qui ont dit avoir vu les deux hommes se rencontrer plusieurs fois dans une mosquée de Los Angeles contrôlée par le consulat saoudien.

Kean et Hamilton ont également affirmé que tous « les membres de la Commission sur le 11-Septembre et le personnel concerné ont eu accès aux 28 pages, » mais au moins une enquêtrice de haut rang a été renvoyée par le directeur de la commission pour avoir demandé l’accès aux 28 pages, bien qu’elle en ait eu l’autorisation et travaillait avec des dirigeants saoudiens. Et Hamilton lui-même a admis l’an dernier dans un entretien qu’il « ne lirait jamais » la section de 28 pages – « Je ne sais pas ce qu’il y a dedans. Personne n’est jamais venu me voir pour me dire que je devais lire ces pages. »

L’an dernier, tant Kean que Hamilton ont déclaré qu’ils ont voulu diffuser dans leur totalité toutes les 28 pages, ajoutant qu’ils étaient « gênés qu’elles ne soient pas déclassifiées. » Maintenant, soudainement, ils poussent vers une sortie sélective, voire aucune, et minimisent l’idée il y ait quoi que ce soit d’explosif à découvrir.

Ouais, y’a rien à voir ici, les gars, circulez.

Source : New York Post, le 02/05/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/lestablishment-ment-a-propos-du-rapport-sur-le-11-septembre-par-paul-sperry/


La gifle démocratique des Américains à l’empire médiatique, par Stéphane Trano

Friday 13 May 2016 at 00:01

Toujours un fantastique travail de Stéphane Trano, lisez son blog !

La gifle démocratique des Américains à l’empire médiatique

Source : Marianne, Stéphane Trano, 05-05-2016

Donald Trump et Bernie Sanders ne sont populistes et dangereux qu’aux yeux de journalistes et d’analystes qui se veulent gardiens de la morale et se répètent les uns les autres et qui sont eux-mêmes les acteurs de l’effondrement du politique.

Donald Trump est désormais le seul candidat républicain en lice.

Donald Trump est désormais le seul candidat républicain en lice.

La plupart des médias y ont cru jusqu’où bout, mais ce mardi 3 mai 2016 ont fait voler en éclat leurs arguties. En éliminant ses concurrents dans la féroce compétition pour la nomination républicaine, à travers une victoire écrasante dans l’état de l’Indiana, . Bernie Sanders, quant à lui, a mis en échec Hillary Clinton, une victoire qui n’entame guère les probabilités que l’ancienne secrétaire d’état porte les couleurs démocrates le 8 novembre, mais dont les conséquences seront sensibles sur la suite des événements. Les deux candidats qui s’opposent au système washingtonien et qui n’ont cessé d’être caricaturés par le journalisme corporatiste sont portés par la force la plus consternantes pour les élites : le peuple lui-même. Les électeurs ont opposé une fin de non-recevoir à la mission civilisatrice des partisans d’une démocratie autoritaire et bien-pensante.

Rejet du “politiquement correct”

En dépassant la barre des dix millions d’électeurs alors que neuf primaires restent à venir avant la convention nationale républicaine, qui se tiendra à Cleveland en Juillet, Donald Trump a d’ores et déjà mobilisé plus d’électeurs que durant toute la campagne de son prédécesseur, Mitt Romney. Le terme de populiste est le plus impropre qui puisse être employé par les nombreux détracteurs de l’homme d’affaires américain. Avec différents taux de réussite, Trump a néanmoins entrainé dans son sillage toutes les catégories de population, des mineurs du Midwest aux diplômés du Nord-Est, des afro-américains de Brooklyn aux Hispaniques du Sud, des femmes New Yorkaises aux militants LGBTQ, des plus jeunes aux plus âgés, ainsi que de nombreux indépendants et jusqu’à cent mille démocrates. Leur point commun : un rejet du « politiquement correct », une volonté de déblocage des institutions paralysées depuis près de huit années, un constat d’échec de la politique extérieure menée par Barack Obama, une méfiance profonde à l’encontre d’Hillary Clinton, et de manière plus générale, une exaspération face aux annonces apocalyptiques torrentielles engendrées par une intense campagne médiatique.

Les plus fervents supporters de Donald Trump ne croient pas un instant qu’il souscrive lui-même à ses déclarations les plus outrancières. Ils ont mesuré avec une acuité très inhabituelle le sens de cette tactique qui a progressivement désarmé ses pires adversaires. Ses plus féroces adversaires ? Les partisans de la foi évangélique,  – totalement ignoré par la plupart des médias malgré sa dangerosité – et des centristes soutenant le gouverneur de l’Ohio, John Kasich, qui ne diffère que très peu de son adversaire directe, Hillary Clinton. Mais il a fallu que Cruz et Kasich jettent l’éponge, au terme d’une hystérie anti-Trump, pour que les premières failles apparaissent – très momentanément – dans le mur médiatique compact des analystes politiques et des perroquets correspondants répétant à l’identique le contenu des agences de presse.

Ainsi, l’éditorialiste du Washington Post Ruth Marcus a-t-elle publié, dans la soirée, un article estimant qu’après cette journée peu ordinaire, « les démocrates, les républicains et les médias doivent faire un sérieux examen de conscience. » La journaliste estime malgré tout que « l’explication purement commerciale pour ce manquement serait que les médias, la télévision en particulier, ne voulaient pas tuer la poule aux œufs d’or de l’audience. C’est trop simpliste – et trop sinistre » et que les journalistes ont fait leur travail en exposant les outrances de Donald Trump. Mais le malaise est perceptible et prémonitoire de la prochaine vague médiatique qui s’abattra sur Trump dans son combat face à Hillary Clinton.

Sanders, boussole d’une jeunesse désemparée et contestataire

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Reste le cas Sanders, qui fait étrangement écho à celui de Trump. Le vieux fou socialiste révolutionnaire était dès son irruption dans la campagne tout ce que l’establishment déteste : il est devenu la boussole d’une jeunesse désemparée et contestataire, qui a déverrouillé les lourdes portes du parti démocrate, plombées par des années d’Obamania aveugle et par l’aristocratie clintonienne. L’Amérique avance, sûre d’elle dans sa capacité à se renouveler et à défier l’ordre établi. Elle continue d’opposer son vote aux incantations moralisatrices et à appeler un chat un chat. Traitée de puritaine et intolérante, elle a offert, du côté républicain, un candidat noir, avec Ben Carson et deux candidats d’origine cubaine, avec Marco Rubio et Ted Cruz. Traitée d’interventionniste et de dominatrice, elle a porté loin dans la course un socialiste prônant l’égalité et la mise à contribution des pouvoirs financiers. Enferrée dans l’idéologie antirusse et pro-asiatique menée par Barack Obama, elle lui oppose un Trump pragmatique qui dénonce les guerres de ses prédécesseurs comme les plus grandes catastrophes de l’Histoire américaine.

Passés à l’heure de la prise de parole populaire, les Américains viennent d’infliger une claque magistrale au journalisme intellectuel qui pour sa part, a démontré son incapacité corporatiste à penser son époque en dehors de ses réflexes habituels et de l’auto-contemplation.

Source : Marianne, Stéphane Trano, 05-05-2016

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Apocalypse Trump ou la phobie de la démocratie

Féroce, le médiatiquement correct est pire que le politiquement correct. Il prend pour cible des candidats et fait fi du choix des électeurs. Un état d’esprit qui ne peut qu’entretenir le rejet, de plus en plus fréquent et soutenu, de ceux pour lesquels le mot démocratie a un sens.

De la Nouvelle Angleterre au Nebraska, de la Floride à l’Orégon, il y aurait donc là, dehors et à ce jour, une douzaine de millions d’électeurs enragés, comparables à ceux qui portèrent démocratiquement au pouvoir un homme semblable à leur candidat, en Allemagne au siècle dernier.

Il y aurait, également, quelques idéologues qui répandent, à travers les médias, des idées pestilentielles et moyenâgeuses. Pire encore: il en aurait une autre dizaine de millions, lancés derrière un vieux sénateur hystérique, déterminé à abattre les élites et les ors de la république. Une tragédie. Une réplique du pacte germano-soviétique. Le retour de Ribbentrop et Molotov et, bientôt, si la raison ne l’emporte pas, la guerre, la terreur et le sang.

Ces gens aveugles, en colère ou méchants, n’entendent pas les appels des gardiens de la paix, qui défendent des valeurs au nom desquelles des générations ont combattu et luttent contre le cancer du populisme, qui menace de gagner tous les continents.

La plus grande menace, cette fois, se lève à l’Ouest, dans un pays déjà à l’origine de tous les maux du monde. Voilà, où nous en sommes.

A rire ou à pleurer ?

Amis fascistes, collaborateurs, décérébrés et toxiques, irresponsables et ennemis de l’humanité, racistes et misogynes, misanthropes et néo-nazis, nostalgiques et vicieux, et vous autres, anticapitalistes forcenés, il est urgent de s’incliner et de relire les sages. Il est tout simplement inconcevable de poursuivre dans la négation du péril que nos médias soulignent inlassablement, jour après jours, dans toutes les langues et sur tous les tons. La peste rouge-brune ne passera pas.

Dans les colonnes de Libération, un très grand spécialiste en sciences politique, Laurent Murat, a : « En 1980, Ronald Reagan, moqué comme «un acteur de série B» devenu entre-temps gouverneur de Californie, avait ravi l’élection présidentielle. En 2000, c’était George W. Bush, «le fils à papa» gouverneur du Texas, qui accédait à la charge suprême, dans les conditions que l’on sait. Le monde s’étonnait des tournants que pouvait prendre la vie politique de «la plus grande démocratie du monde». Aujourd’hui, c’est un homme d’affaires outrancier, délirant, misogyne, raciste, démagogue et sans expérience politique, qui aurait sa chance – contre un autre candidat républicain, fanatique religieux et tout aussi délirant. » Sur un ton mesuré, à la neutralité d’un expert, étayé par des statistiques, Laurent Murat estime que le temps est venu, « fini de rire. » On est d’accord.

On notera simplement au passage quelques erreurs, sans doutes d’inattention, que l’on rectifie bien volontiers. Ronald Reagan, lorsqu’il fut élu, en 1980, à la Maison-Blanche, avait déjà été gouverneur de Californie vingt-cinq ans auparavant et déjà candidat à la nomination face à Gérald Ford en 1976, un « entre-temps » considérable. En 2000, George W. Bush était bien élu, mais on ne voit pas à quoi « les conditions que l’on sait » se réfèrent, et si – par pur hasard – cela concernait le 11-Septembre, on notera simplement que l’événement est survenu huit mois après son arrivé à la Maison-Blanche, mais peut-être d’autres « conditions » nous échappent-elles (à moins que l’auteur ne se rapporte à la rumeur persistante selon laquelle Al Gore aurait en réalité emporté l’élection de novembre 2000, mais cela n’a pas été validé par la justice américaine). Peut-être, simplement, notre spécialiste aurait-il du éviter de publier son article une semaine avant que les adversaires de Donald Trump ne jettent l’éponge, ce qui aurait permis à son article de vivre un peu plus longtemps. Mais le principal y est, fini de rire, et comme on ne donne pas de cours à la prestigieuse université de Los Angeles, on n’ira pas contester les arguments du politologue, probablement supérieurement intelligent.

Si l’on n’était pas convaincu du contenu proprement délirant de nos propos, ici, dans les colonnes bienveillantes de Marianne, il suffirait de se reporter aux chroniques de Fred Kaplan pour , au sondage de l’IFO et du JDD relayé par et autres, ou pire encore, aux sombres prévisions de Jean Jouzel sur, élevant le niveau de la réflexion au degré suprême, celui de la planète et donc de l’univers.

De retour sur Terre, et ce chien de Trano n’en démordant pas, passons au principal, dans la série “La démocratie, on aime, ou pas”.

Cruz, ex-candidat tueur

Loin d’être éliminé du champ de bataille, l’ultra-conservateur Ted Cruz ne s’est retiré de la course aux primaires que pour réenclencher la guerre en coulisses. Un jeu auquel le sénateur texan excelle, celui-là même qui lui a valu d’être traité de « Lucifer » par l’ancien président de la Chambre des représentants, John Boehner.

Bien décidé à faire dérailler la convention nationale républicaine qui doit se tenir à Cleveland du 18 au 21 Juillet, Cruz maintient une forte pression sur les délégués et consulte à tout va, avec l’idée de faire émerger une nouvelle candidature purement conservatrice.

Paradoxalement, Donald Trump est dans une situation difficile. Bien que seul candidat désormais en piste pour la nomination, il fait face à un front du refus qui s’étend de l’ancien candidat Mitt Romney à son ancien colistier de 2012, l’actuel président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, en passant par le reaganien Lindsey Graham, une liste qui s’étend désormais à une centaine de personnalités républicaines à travers le pays. Trump a pris acte de cette défiance, samedi soir, en déclarant qu’il n’est pas le candidat des conservateurs mais des républicains. Une nuance chargée de sens, pour un homme qui utilise un langage moins châtié habituellement, et qui, à elle seule, définit le périmètre de son électorat qui semble désormais exclure l’aile droite républicaine, et sa partie centriste très liée au Congrès. Il trouve, en revanche, un appui du côté du farouchement contestataire Tea Party – le gouverneur de l’Alaska, Sarah Palin, vient de lui apporter son soutien – ainsi que d’une partie des indépendants très opposés au jeu institutionnel washingtonien.

Trump et les mauvais coucheurs

Trump peut-il être le candidat légitime des républicains face à Hillary Clinton ? La question est posée puisqu’après Mitt Romney et Jeb Bush, le sénateur de l’Arizona, John McCain, a décidé lui aussi de boycotter la convention républicaine, et la liste s’allonge de jour en jour. Une tactique mise en place par Ted Cruz et qui consiste à vider la convention de sa substance.

Trump a t-il une chance de l’emporter sur Hillary Clinton sans l’appui des électeurs ultra-conservateurs et centristes du parti républicain ? Les calculs vont bon train. Alors qu’il n’a pas encore réussi à sortir du piège dans lequel l’enferme un vacarme médiatique obstiné et déterminé à faire feu de la moindre de ses envolées désormais légendaires, Trump peine à faire émerger un programme lisible par les électeurs qui ne l’ont pas encore rejoint et qui, pour l’instant, ne s’y retrouvent pas.

Un nouvel obstacle s’est matérialisé dans sa course à la présidentielle, avec les premiers signes d’apaisement donnés, cette semaine, par le sénateur du Vermont, Bernie Sanders, vis-à-vis d’Hillary Clinton. En ne rejetant pas l’hypothèse d’une vice-présidence – pourtant improbable – et en évoquant de futurs pourparlers, Sanders s’est engagé dans un virage serré, et tout dépendra de la capacité de ses électeurs à avaler une telle pilule. Si le parti démocrate parvient à faire émerger une plateforme commune cet été, il n’en sera que plus compliqué pour Trump de puiser dans le réservoir des anti-Clinton.

Peur médiatique et politique

Inquiets face à une économie dont le signes de ralentissement se multiplient – les créations d’emploi sont en baisse de plus de 40 pour cent par rapport au rythme connu depuis de nombreux mois – les Américains sont de plus en plus sensibles aux conséquences de l’élection du prochain président.

L’intense campagne menée contre les options de Trump – représentées comme isolationnistes, inflationnistes, susceptibles de faire flamber les taux d’intérêts et de provoquer un choc commercial en défaveur des Etats-Unis – fait son chemin. Sur le plan social, une forte mobilisation de l’électorat hispanique est déjà perceptible, tandis que parmi les Noirs américains, le soutien et la mobilisation en faveur d’Hillary Clinton atteignent déjà celui de Barack Obama en 2008.

Donald Trump dispose encore de plusieurs armes. Tout d’abord, le choix de son colistier pour la vice-présidence. Les refus s’étant multipliés dans le camp républicain, ce choix est pour le moment compliqué. Doit-il tenter de rattraper l’électorat ultra-conservateur ? Doit-il tenter celui du centre ? Doit-il choisir une femme ? Doit-il viser le potentiel des indépendants ? Une quadrature du cercle.

Au-delà de ce choix symbolique sur le plan institutionnel mais qui peut faire une sérieuse différence parmi les électeurs, Trump peut également laisser filtrer ses choix pour son futur gouvernement : les électeurs républicains veulent savoir qui conduira la politique fiscale et judiciaire, qui incarnera les options militaires et la politique étrangère, qui remettra sur la table de travail la politique d’immigration et celle en matière de santé, et sont fébriles face à la future orientation de la Cour Suprême des Etats-Unis.

Enfin, Trump dispose de l’arme financière : en vue du renouvellement de quelques 469 sièges au Congrès en novembre (35 au Sénat et 435 à la Chambre), le parti républicain a besoin de fonds très conséquents. Le parti démocrate n’est qu’à cinq sièges de la majorité au Sénat, dans une compétition complexe pour les républicains, et l’enjeu est d’autant plus fort qu’il concerne non seulement la majorité mais également la confirmation ou nom du Juge Garland à la Cour Suprême. Du côté de la Chambre, la possibilité pour le démocrates d’inverser la tendance en leur faveur est moindre – il leur manque trente sièges – mais toujours possible en cas de débâcle républicaine. Là encore, le temps est compté, et Trump, auquel revient la charge de récolter les fonds dont a besoin le parti qu’il représente pour l’instant, a beaucoup à gagner ou à perdre.

Abattre Trump et sauver Clinton : la lutte finale

Dans une campagne qui n’est plus à court de rebondissements, deux choses sont certaines, pour le moment : la féroce opposition médiatique à Donald Trump est en passe de redoubler, pour atteindre des sommets rarement connus lors d’une campagne électorale américaine ; la confrontation s’annonce très dure pour Hillary Clinton, qui voit revenir le passé au galop et sera bientôt sommée de s’expliquer sur plusieurs dossiers qu’elle évite soigneusement d’évoquer pour l’instant. Indéniablement favorite de ces élections 2016, la candidate du parti démocrate, derrière laquelle Barack Obama jette désormais toutes ses forces, dispose d’un trésor de guerre impressionnant et commence à tirer bénéfice de la campagne Sanders. Clinton ne serait pas la première à briser la méfiance populaire en accédant à la Maison-Blanche, mais le passé lui a prouvé que son destin pouvait être têtu.

Dans l’attente de nouveaux coups de théâtre, on laisse les partisans de l’Apocalypse Trump, et à regret, aux mains du journalisme corporatiste et éducatif, et de ses correspondants perroquets. Qu’ils ne soient pas trop durs avec eux : une phobie est toujours difficile à combattre, surtout lorsqu’elle concerne le peuple idiot.

Source : Marianne, Stéphane Trano, 09-05-2016

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Source: http://www.les-crises.fr/la-gifle-democratique-des-americains-a-lempire-mediatique-par-stephane-trano/


[28 pages] 7e vidéo : la version de Richard Clarke

Thursday 12 May 2016 at 01:30

Suite de notre grande série sur les 28 pages – rappel :

I. La 7e Vidéo

Richard Clarke a été le coordinateur contre le terrorisme à la Maison Blanche à la afin du mandat de Clinton, et au début de Bush.

Grace à ses témoignages, on comprend beaucoup mieux comment a pu survenir le 11 Septembre, et ses hypothèses sur les zones d’ombre font vraiment sens à mon avis. Mais j’y reviendrai…

Même vidéo – version alternative si souci :

II. Le script de la vidéo

Voici le script de la vidéo :

« Le 24 mars 2004, Richard A. Clarke, Coordinateur National pour la lutte contre le terrorisme à la Maison-Blanche de 1998 à 2001, présenta ses excuses aux victimes » (source : YouTube)

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Richard A. Clarke

De 2’27 à 3’18

Richard A. Clarke : « Je suis également heureux de ces audiences, car elles sont enfin une tribune où je peux présenter des excuses aux proches des victimes du 11 Septembre.

À celles et ceux qui sont ici dans la salle, à celles et ceux qui nous regardent à la télévision : votre gouvernement a échoué, les personnes chargées de vous protéger ont échoué et j’ai échoué. Nous avons travaillé dur, mais cela a finalement peu d’importance, parce que nous avons échoué.

Et pour cet échec, je voudrais vous demander – une fois que tous les faits seront là – votre compréhension et votre pardon. »


9/11 : Press For Truth (source : YouTube)

De 24’31 à 24’46


Clarke dénonce les dissimulations de la CIA (source : Dailymotion)

Là les amis, j’aurais besoin d’un volontaire pour recopier les sous-titres, afin d’avoir un script… Merci d’avance (contactez-moi avant par mail)

Source: http://www.les-crises.fr/la-version-de-richard-clarke/


Après le vote pour destituer la présidente du Brésil, les membres clés de l’opposition ont tenu une réunion à Washington, par Glenn Greenwald

Thursday 12 May 2016 at 00:01

Source : The Intercept_, le 18/04/2016

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Glenn Greenwald, Andrew Fishman, David Miranda

Le 18 avril 2016

La Chambre basse du Congrès brésilien a voté la destitution de la présidente du pays, Dilma Roussef, envoyant la procédure devant le Sénat. Dans un acte non intentionnel mais cependant riche de symbolisme, le membre de la Chambre qui a fait passer la destitution au-delà du seuil des 342 voix était le député Bruno Araujo, lui-même impliqué par un document indiquant qu’il aurait reçu des fonds du géant de la construction au cœur du scandale de corruption nationale. Encore plus significatif, Araujo appartient au parti de centre-droit, le PSDB, dont les candidats ont perdu quatre élections nationales d’affilée contre le parti de la gauche modérée de Rousseff, le PT, leur dernière défaite électorale étant survenue il y a juste 18 mois, lorsque 54 millions de Brésiliens ont voté pour réélire Dilma présidente.

Ces deux faits à propos d’Araujo soulignent la nature surréaliste et sans précédent des procédures d’hier à Brasilia, capitale du cinquième plus grand pays au monde. Les politiciens et les partis qui ont passé deux décennies à tenter en vain de battre le PT lors d’élections démocratiques se dirigent triomphalement vers le renversement du vote de 2014 en destituant Dilma sur des fondements, comme l’a clairement montré le reportage du New York Times d’aujourd’hui, qui sont, au mieux, douteux à l’extrême. Même The Economist, qui méprise de longue date le PT et ses programmes contre la pauvreté et veut la démission de Dilma, a argumenté “qu’en l’absence de preuve d’un crime, la destitution est injustifiée” et que cela “ressemble à un prétexte pour renverser une présidente impopulaire.”

Les procédures de dimanche, conduites au nom du combat contre la corruption, ont été présidées par l’un des politiciens les plus ouvertement corrompus du monde démocratique, le président de la Chambre Edouardo Cunha (au-dessus, au centre), dont on a récemment découvert qu’il avait planqué des millions de dollars sur des comptes à la Swiss Bank, qui ne peuvent avoir des sources autres que la corruption, et qui a menti sous serment en niant auprès des enquêteurs du Congrès avoir des comptes à l’étranger. Sur les 594 membres du Congrès, comme le Globe et le Mail l’ont rapporté hier, “318 font l’objet d’enquête ou encourent des poursuites” alors que leur cible, la présidente Rousseff, “ne fait face, elle, à aucune allégation d’irrégularité financière.”

Un par un, les députés corrompus se sont avancés jusqu’au micro s’adressant à Cunha pour voter “oui” à la destitution en proférant être horrifiés par la corruption. En préambule à leur vote, ils ont cité un vertigineux éventail de motifs bizarres, allant “des fondements du christianisme”, en passant par “ne pas être aussi rouge que le Venezuela ou la Corée du Nord”, à “la nation évangélique” et “la paix de Jérusalem”. Jonathan Watts du Guardian a retranscrit une partie de cette farce :

Oui, a voté Paulo Maluf, qui est sur la liste rouge d’Interpol pour conspiration. Oui, a voté Nilton Capixaba, qui est accusé de blanchiment d’argent. “Pour l’amour de dieu, oui !” a déclaré Silas Camara, qui est sous le coup d’une enquête pour avoir falsifié des documents et détourné des fonds publics.

Il est hautement probable que le Sénat acceptera d’entendre les charges, d’où il résultera la suspension de 180 jours de Dilma en tant que présidente et l’installation du vice-président Michel Temer, du parti PMDB, très favorable au monde des affaires. Le vice-président lui-même est, comme l’a dit le New York Times, “sous surveillance pour des allégations d’implication dans un montage d’achat illégal d’éthanol.” Temer a récemment fait savoir qu’un des candidats favoris pour diriger l’équipe économique serait le P-DG de Goldman Sachs au Brésil, Paulo Leme.

Si, après le procès, deux tiers des votes du Sénat sont en faveur de la condamnation, Dilma sera démise de ses fonctions de manière permanente. Beaucoup suspectent que l’objectif principal de la destitution de Dilma est de fournir au public un sentiment cathartique que la corruption a été vaincue, tout cela pour exploiter le contrôle retrouvé par Temer pour empêcher d’autres enquêtes sur les dizaines et dizaines de politiciens réellement corrompus qui peuplent les partis les plus importants.

Les États-Unis ont été remarquablement silencieux au sujet de cette tourmente dans le deuxième plus grand pays de l’hémisphère, et cette posture a à peine été discutée par les médias grand public. Il n’est pas difficile de voir pourquoi. Les États-Unis ont passé des années à démentir avec véhémence qu’ils avaient joué un quelconque rôle dans le coup d’État militaire de 1964 qui avait renversé le gouvernement de gauche élu, un coup dont il avait résulté 20 ans d’une dictature de droite, brutale et pro-américaine. Mais les documents secrets et les enregistrements qui ont émergé ont prouvé que les États-Unis avaient activement aidé à manigancer ce coup d’État, et le rapport de la Commission vérité de 2014 au Brésil a apporté la preuve que les États-Unis et le Royaume-Uni ont agressivement soutenu la dictature et même “entraîné des interrogateurs à des techniques de torture.”

Jair Bolsonaro, un politicien brésilien de droite pro-destitution qui devrait être candidat à la présidence. Photo: Fernando Bizerra/EPA/Newscom

Jair Bolsonaro, un politicien brésilien de droite pro-destitution qui devrait être candidat à la présidence. Photo: Fernando Bizerra/EPA/Newscom

Ce coup d’État soutenu par les États-Unis et la dictature militaire dépasse la simple controverse actuelle. La présidente Rousseff et ses partisans ont explicitement qualifié cette tentative pour la renverser de coup d’État. Un important député de droite pro-destitution qui attend pour mener campagne et devenir président, Jair Bolsonaro (dont The intercept a dressé le portrait l’année dernière), a explicitement loué hier la dictature militaire et précisément salué le colonel Carlos Alberto Brilhante Ustra, le tortionnaire en chef de la dictature (responsable notoire de la torture de Dilma). Le fils de Bolsonaro, Eduardo, aussi à la Chambre, affirmait qu’il votait la destitution “pour les militaires de 64” : ceux qui ont mené le coup d’État et imposé le régime militaire.

L’invocation sans fin de Dieu et de la famille par les pro-destitution hier rappelait le slogan du coup d’État de 1964 : “La marche de la famille avec Dieu pour la liberté.” Tout comme les médias détenus par les oligarques au pouvoir au Brésil ont soutenu le coup d’État de 1964 comme une attaque nécessaire contre la corruption de la gauche, ils se sont unis pour soutenir et impulser l’actuel mouvement de destitution contre le PT avec la même justification.

La relation de Dilma avec les États-Unis a été difficile pendant des années, significativement aggravée par ses dénonciations de l’espionnage de la NSA ciblant l’industrie brésilienne, sa population et la personnalité de la présidente, ainsi que la relation commerciale étroite du Brésil avec la Chine. Son prédécesseur, Luiz Inacio Lula da Silva, s’était aussi mis à dos beaucoup d’officiels américains, parmi d’autres choses, en se joignant à la Turquie pour négocier un accord indépendant avec l’Iran sur son programme nucléaire, alors que Washington tentait de former une pression mondiale sur Téhéran. Les initiés de Washington ont fait parfaitement comprendre qu’ils ne considéraient désormais plus le Brésil comme sûr pour le capital.

Les États-Unis, bien sûr, ont une longue – et récente – histoire d’orchestration d’instabilité et de coups d’État contre les gouvernements de gauche d’Amérique latine démocratiquement élus qui leurs déplaisent. Au-delà du coup d’État de 1964 au Brésil, les États-Unis étaient au moins un soutien à la tentative en 2002 de renversement du président vénézuélien Hugo Chavez, ont joué un rôle central dans l’éviction du président haïtien Jean-Bertrand Aristide en 2004, et Hillary Clinton, à cette époque secrétaire d’État, a apporté un soutien vital pour légitimer le coup d’État de 2009 au Honduras, simplement pour donner quelques exemples. Beaucoup au sein de la gauche brésilienne pensent que les États-Unis participent activement à l’actuelle instabilité dans leur pays dans le but de se débarrasser du parti de gauche qui a beaucoup compté sur le commerce avec la Chine, et à la place promouvoir un gouvernement plus favorable au monde des affaires et pro-américain qui ne pourrait jamais gagner une élection par lui-même.

Bien qu’aucune preuve n’ait émergée en soutien à cette théorie, un voyage aux États-Unis peu médiatisé cette semaine d’un membre clé de l’opposition brésilienne nourrira probablement ces inquiétudes. Aujourd’hui – le lendemain du vote de destitution – le sénateur Aloysio Nunes, du PSDB, sera à Washington pour trois jours de réunions avec des officiels américains mais aussi des lobbyistes et trafiquants d’influence de toutes sortes proches de Clinton et d’autres figures politiques de premier ordre.

Le sénateur Nunes rencontre le président et les membres haut placés du Comité pour les relations étrangères du Sénat, Bob Corker, sénateur républicain du Tennessee, et Ben Cardin, sénateur démocrate du Maryland ; le secrétaire d’État adjoint et ancien ambassadeur au Brésil Thomas Shannon ; et participe à un déjeuner mardi organisé par la société de lobbying de Washington, Albright Stonebridge Group, dirigée par l’ancienne secrétaire d’État de Clinton, Madeleine Albright, et l’ancien secrétaire au commerce de Bush et P-DG de la société Kellogg, Carlos Gutierrez.

L’ambassade du Brésil à Washington et le bureau du sénateur Nunes ont dit à The Intercept qu’ils n’avaient pas d’information supplémentaire sur le déjeuner de mardi. Dans un email, Albright Stonebridge Group a écrit qu’il n’y a pas “de volet média” dans cet évènement, qui est pour “la communauté des affaires et politique de Washington,” et une liste des participants et des sujets abordés ne devrait pas être rendue publique.

Le sénateur Aloysio Nunes (à gauche) avec le président de la Chambre des députés Eduardo Cunha (à droite) et le sénateur José Serra. Photo: Marcos Alves/Agencia O Globo/AP

Le sénateur Aloysio Nunes (à gauche) avec le président de la Chambre des députés Eduardo Cunha (à droite) et le sénateur José Serra. Photo: Marcos Alves/Agencia O Globo/AP

Nunes est une personnalité de l’opposition très importante – et révélatrice – à envoyer aux États-Unis pour ces réunions de haut niveau. Il a concouru à la vice-présidence en 2014 sur la liste du PSDB qui a perdu contre Dilma. Il sera, notamment, désormais une des principales figures de l’opposition menant le combat pour destituer Dilma au Sénat.

En tant que président du Comité pour les Affaires étrangères du sénat brésilien, Nunes a plaidé à de nombreuses reprises pour que le Brésil se rapproche à nouveau des États-Unis et du Royaume-Uni pour former une alliance. Et – cela va sans dire – Nunes est lourdement impliqué dans des accusations de corruption ; en septembre, un juge a ordonné une enquête criminelle après qu’un informateur, cadre dans une société de construction, a dit aux enquêteurs qu’il avait donné à Nunes 500 000 réaux (140 000 $) pour sa campagne – 300 000 réaux officiellement et 200 000 en pots de vin – afin de remporter des contrats Petrobras. Ce n’est pas la première accusation du genre contre lui.

Le voyage de Nunes à Washington était annoncé par Temer lui-même, qui agit déjà comme s’il faisait campagne au Brésil. Temer est furieux de ce qu’il perçoit comme un changement radical et hautement défavorable dans le discours international, qui a de plus en plus décrit la destitution comme une tentative antidémocratique et illégale de l’opposition, menée par Temer lui-même, pour remporter un pouvoir non mérité.

Selon Folha, celui qui se veut président a ordonné à Nunes de mener “une contre-offensive en relations publiques” pour combattre ce sentiment mondial grandissant contre la destitution, qui, selon Temer, “démoralise les institutions brésiliennes.” Montrant son inquiétude à propos des perceptions grandissantes sur la tentative de renversement de Dilma par l’opposition brésilienne, Nunes affirmait que, à Washington, “nous allons expliquer que nous ne sommes pas une république bananière.” Un représentant de Temer affirmait pour sa part que cette perception “souille l’image du Brésil sur la scène internationale.”

“C’est un voyage de relations publiques,” selon Mauricio Santoro, un professeur de sciences politiques à l’université d’État de Rio de Janeiro, dans une interview accordée à The Intercept. “Le défi le plus important auquel Aloysio doit faire face n’est pas le gouvernement américain, c’est l’opinion publique américaine. C’est là que l’opposition est en train de perdre la bataille.”

Il ne fait pas de doute que l’opinion internationale s’est retournée contre le mouvement de destitution des partis de l’opposition. Bien que seulement un mois encore les organes de presse occidentaux dépeignaient les manifestations de rue antigouvernementales en termes élogieux, ils mettent désormais systématiquement en lumière le fait que les fondements légaux pour la destitution sont, au mieux, douteux et que ses meneurs sont bien plus impliqués dans des cas de corruption que Dilma.

En particulier, Temer était dit inquiet et furieux, concernant la dénonciation de la destitution par l’Organisation des États d’Amérique, organisation soutenue par les États-Unis, dont le secrétaire général, Luis Almagro, a dit que le groupe était “inquiet de la procédure contre Dilma, qui n’avait été accusée de rien”, et parce que “parmi ceux qui poussent à la destitution se trouvent des membres du Congrès accusés et coupables de corruption.” La tête de l’Union des Nations d’Amérique du Sud, Ernesto Samper, a dit de façon similaire que la destitution “est raison sérieuse d’être inquiet au sujet de la sécurité du Brésil et de la région.”

Le voyage à Washington de cette importante figure de l’opposition impliquée dans des cas de corruption, au lendemain du vote par la Chambre de la destitution de Dilma, soulèvera, à tout le moins, des questions sur le positionnement des États-Unis face au renversement de la présidente. Cela nourrira au moins les inquiétudes de la gauche brésilienne sur le rôle des États-Unis dans l’instabilité de leur pays. Et cela met en lumière beaucoup des dynamiques non discutées et pourtant à l’œuvre dans cette destitution, y compris un désir de rapprocher le Brésil des États-Unis et de le rendre plus conciliant avec les intérêts du monde des affaires international et sur les mesures d’austérité aux dépens de l’agenda politique que les Brésiliens ont adopté durant quatre élections nationales d’affilée.

MISE À JOUR : Avant la publication, le bureau du sénateur Nunes a informé The Intercept qu’ils n’avaient pas d’information complémentaire au sujet du voyage au-delà de ce qui avait été écrit dans le communiqué de presse du 15 avril. A la suite de la publication, le bureau du sénateur Nunes a indiqué, dans un courrier du 17 avril à l’éditeur de Folha, que – contrairement à ce qui était rapporté – l’appel du vice-président Michel Temer n’était pas la raison de son voyage à Washington.

Photo ci-dessus : les députés progouvernementaux tiennent une bannière sur laquelle est écrit en portugais « Cunha ! » Derrière la table de président de la Chambre, Eduardo Cunha, assis au centre, pendant une session de vote sur la destitution de la présidente Dilma Rousseff, à Brasilia, au Brésil, le 17 avril 2016.

Source : The Intercept_, le 18/04/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/apres-le-vote-pour-destituer-la-presidente-du-bresil-les-membres-cles-de-lopposition-ont-tenu-une-reunion-a-washington-par-glenn-greenwald/


[2002] La surdité avant la tempête [New York Times]

Thursday 12 May 2016 at 00:01

Article du New York Times avec une information à mon sens fondamentale pour comprendre la non réaction du gouvernement aux alertes.

Pour ma part, je pense que c’est la principale…

Vous remplacez Irak par Russie, chez eux par chez nous, et vous voyez dans nos médias ces personnes aveugles aux vrais problèmes, obnubilées par leur délire…11

Source : The New York Times, le 10/09/2012

Par Kurt Eichenwald, le 10 septembre 2012

Cela a peut-être été le plus fameux briefing présidentiel de l’histoire.

Le 6 août 2001, le président George W. Bush a reçu un rapport secret sur des menaces d’Oussama ben Laden et de son réseau terroriste, al-Qaïda. “Le briefing présidentiel quotidien” de ce matin-là – le document top-secret préparé par les services de renseignement américains – faisait figurer le titre désormais tristement célèbre : « Ben Laden déterminé à frapper aux États-Unis”. Quelques semaines plus tard, le 11 septembre, al-Qaïda accomplissait cet objectif.

Le 10 avril 2004, la Maison-Blanche de Bush a déclassifié ce rapport quotidien – et seulement celui-là – en réponse aux pressions de la Commission sur le 11-Septembre, qui enquêtait sur les événements qui ont conduit à l’attaque. L’administration a minoré l’importance du document, en disant que, malgré le titre à couper le souffle, il n’était qu’une évaluation de l’histoire d’al-Qaïda, pas un avertissement d’une attaque imminente. Alors que certains critiques ont considéré cette affirmation absurde, une lecture attentive du mémo a montré que l’argument avait une certaine validité.

C’est-à-dire, à moins qu’il ne soit lu en parallèle avec les mémos quotidiens précédant le 6 août, ceux que l’administration Bush n’a pas voulu déclassifier. Bien que ces documents ne soient pas encore publics, j’ai lu des extraits de beaucoup d’entre eux, ainsi que d’autres dossiers récemment déclassifiés, et j’arrive à une inévitable conclusion : la réaction de l’administration à ce dont M. Bush a été informé dans les semaines précédant ce triste mémo reflète significativement une plus grande négligence que ce qui a été divulgué. En d’autres termes, le document du 6 août, considérant l’ensemble de la controverse qu’il a provoquée, est loin d’être aussi choquant que les mémos qui l’ont précédé.

Les avertissements directs à M. Bush de la possibilité d’une attaque d’al-Qaïda ont commencé au printemps 2001. Le 1er mai, la CIA a communiqué à la Maison-Blanche un rapport annonçant qu’« un groupe actuellement aux États-Unis » prévoyait une opération terroriste. Quelques semaines plus tard, le 22 juin, le briefing quotidien annonçait que les frappes d’al-Qaïda pourraient être « imminentes », bien que les renseignements aient suggéré que le délai était flexible.

Mais certains dans l’administration ont considéré la mise en garde comme exagérée. Un responsable du renseignement et un membre de l’administration Bush interviewés m’ont tous les deux dit que les dirigeants néoconservateurs qui avaient récemment pris le pouvoir au Pentagone ont averti la Maison-Blanche que la CIA avait été dupée ; selon cette théorie, Ben Laden faisait simplement semblant de planifier une attaque pour détourner l’attention de l’administration américaine de Saddam Hussein, que les néoconservateurs considéraient comme une plus grande menace. Les responsables du renseignement, c’est-à-dire ces sources, ont protesté en indiquant que l’idée de Ben Laden, un fondamentaliste islamique, conspirant avec M. Hussein, un laïc irakien, était ridicule, mais les soupçons des néoconservateurs ont néanmoins été retenus.

En réponse, la CIA a préparé une analyse montrant que tout plaidait en faveur de la reconnaissance par la Maison-Blanche de la réalité du danger présenté par Ben Laden.

Javier Jaén Benavides

Javier Jaén Benavides

« Les États-Unis ne sont pas la cible d’une campagne de désinformation par Oussama ben Laden, » ainsi était libellé le mémo quotidien du 29 juin, en utilisant la transcription gouvernementale du prénom de Ben Laden. S’étalant sur plus d’une page, le document cite une grande partie des preuves, y compris une interview de ce mois-là avec un journaliste du Moyen-Orient où les adjoints de Ben Laden ont averti d’une attaque à venir, ainsi que les pressions concurrentielles que le chef terroriste subissait, étant donné le nombre d’islamistes en cours de recrutement pour la région russe séparatiste de Tchétchénie.

Et la CIA a répété les avertissements dans les mémos qui ont suivi. Les agents secrets connectés à Ben Laden, dont un l’a rapporté le 29 juin, s’attendaient à ce que les attaques prévues à court terme aient des « conséquences dramatiques », dont de nombreuses victimes. Le 1er juillet, le mémo informait que l’opération avait été retardée, mais qu’elle “se produira bientôt.” Certains des mémos ont encore rappelé à M. Bush que le moment de l’attaque était incertain, et que, malgré tout retard perçu, l’agression planifiée était sur les rails.

Cependant, la Maison-Blanche n’a pris aucune mesure. Les responsables du Centre antiterroriste de la CIA en étaient fous de rage. Le 9 juillet, lors d’une réunion du groupe de lutte contre le terrorisme, un responsable a suggéré que le personnel soit transféré, de sorte que quelqu’un d’autre soit responsable quand l’attaque aurait lieu, m’ont déclaré deux personnes présentes ce jour-là. La suggestion a été rejetée, ont-ils ajouté, parce qu’il n’y aurait pas de temps pour former quelqu’un d’autre.

Ce même jour en Tchétchénie, selon les renseignements auxquels j’ai eu accès, Ibn al-Khattab, un extrémiste connu pour sa brutalité et ses liens avec al-Qaïda, a dit à ses disciples qu’il y aurait bientôt de très grandes nouvelles. Un responsable du renseignement m’a dit que cette information avait été relayée dans les 48 heures à la Maison-Blanche, fournissant plus de données à l’appui des avertissements de la CIA. Pourtant, l’alarme n’a toujours pas sonné.

Le 24 juillet, M. Bush a été informé que l’attaque était toujours en cours de préparation, mais qu’elle avait été reportée, peut-être de quelques mois. Mais un responsable du renseignement m’a dit que le président ne considérait pas les briefings sur d’éventuelles attaques comme suffisants, et avait demandé une analyse plus large sur al-Qaïda, ses aspirations et son histoire. En réponse, la CIA se mit au travail pour le briefing du 6 août.

Au lendemain du 11 Septembre, les responsables de l’administration Bush ont tenté de détourner les critiques du fait qu’ils avaient ignoré les avertissements de la CIA en disant qu’on ne leur avait pas dit quand et où l’attaque se produirait. C’est vrai, dans une certaine mesure, mais cela passe à côté de l’essentiel. Tout au long de cet été, des événements auraient pu révéler les plans, si le gouvernement avait été en état d’alerte. En effet, alors même que le mémo du 6 août était en cours de préparation, Mohamed al-Kahtani, un saoudien soupçonné de s’être vu confier un rôle dans les attaques du 11-Septembre, a été arrêté à l’aéroport d’Orlando, en Floride, par un agent des douanes suspicieux et renvoyé à l’étranger le 4 août. Deux semaines plus tard, un autre conspirateur, Zacarias Moussaoui, a été arrêté sur des accusations d’immigration dans le Minnesota, après avoir éveillé des soupçons dans une école de vol. Mais on n’a pas fait le lien, et Washington n’a pas réagi.

L’attaque du 11 Septembre aurait-elle pu être interrompue, l’équipe de Bush a-t-elle réagi avec l’urgence nécessaire aux avertissements contenus dans tous ces mémos quotidiens ? Nous ne le saurons jamais. Et c’est peut-être la réalité la plus insoutenable de toutes.

Source : The New York Times, le 10/09/2012

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/la-surdite-avant-la-tempete/


[Projet] 250 000 euros par migrant pour les pays de l’UE refusant d’accueillir des demandeurs d’asile…

Wednesday 11 May 2016 at 00:30

Les pays de l’UE refusant d’accueillir des demandeurs d’asile pourraient payer une amende 250 000 euros par migrant

Source : France TV, AFP, 04/05/2016

“Il faut partager le fardeau”, a martelé le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans. La Hongrie parle d’une amende “inacceptable”.

250000

Bruxelles tape du poing sur la table. La Commission européenne a proposé, mercredi, d’instaurer “une contribution de solidarité” pour tout pays refusant la répartition automatique des demandeurs d’asile dans l’UE. L’amende s’élèvera à 250 000 euros par personne. Cette somme sera versée au pays qui accueillera une personne à la place de l’Etat membre refusant les demandeurs d’asile, a expliqué l’exécutif européen, en présentant une révision du règlement de Dublin.

Aujourd’hui, ce règlement fait le plus souvent peser sur le pays de première entrée la responsabilité d’une demande d’asile. “Dublin ne fonctionne pas car les pays en première ligne sont laissés seuls avec leur problème. Cela ne fonctionne plus (…), il faut partager le fardeau”, a plaidé le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, lors d’une conférence de presse à Bruxelles.

L’Italie et la Grèce en première ligne

L’afflux migratoire massif qu’a subi l’UE, avec plus de 1,25 million de requêtes déposées en 2015 principalement par des Syriens, des Afghans ou des Irakiens fuyant la guerre et l’insécurité, ont mis en évidence les lacunes des règles actuelles, qui ne sont plus vraiment appliquées sur le terrain. Rome et Athènes, en première ligne, mais aussi l’Allemagne, l’une des destinations les plus recherchées par les migrants, en ont ouvertement dénoncé l’injustice ces derniers mois.

Le nouveau système va établir automatiquement qu’un pays fait face à un nombre disproportionné de demandes d’asile par rapport aux autres pays de l’UE, a expliqué mercredi la Commission, en présentant ce mécanisme. Ce dispositif devra néanmoins être accepté par les Etats membres et le Parlement européen. Chaque pays de l’UE se verrait ainsi attribué un quota de répartition de référence théorique (exprimé en pourcentage des demandes d’asile dans l’UE), prenant en compte sa taille et son PIB, mais aussi les efforts qu’il fait déjà pour accueillir des demandeurs d’asile depuis des pays tiers.

La Hongrie dénonce une amende “inacceptable”

Si un afflux massif de demandeurs d’asile dans un pays a pour conséquence qu’il fait face à plus de 150% de son quota de référence, le “mécanisme d’équité” serait déclenché. Cela entraînerait automatiquement des obligations d’accueil des demandeurs d’asile dans les pays qui sont, eux, en dessous de leur quota de référence.

Les premières réactions à cette annonce n’ont pas tardé chez les pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie), opposés depuis plusieurs mois à ce principe des quotas. Le ministre des Affaires étrangères hongrois, Peter Szijjarto, a jugé cette amende “inacceptable et non-européenne”. Son collègue polonais, Witold Waszczykowski, a déclaré qu’il “se demandait encore si cette proposition est sérieuse, car elle ressemble à un poisson d’avril”.

Source : France TV, AFP, 04/05/2016

 

Source: http://www.les-crises.fr/250-000-euros-par-migrant-pour-les-pays-de-lue-refusant-daccueillir-des-demandeurs-dasile/


Miscellanées du mercredi (Delamarche, Béchade, Onfray, ScienceEtonnante)

Wednesday 11 May 2016 at 00:01

I. Olivier Delamarche

Un grand classique : La minute de Delamarche : Les banques centrales se foutent de l’économie réelle !

Olivier Delamarche VS Patrice Gautry (1/2): Les signes de ralentissement de la croissance mondiale sont-ils des illusions ? – 09/05

Olivier Delamarche VS Patrice Gautry (2/2): La politique budgétaire mise en place relancera-t-elle la croissance européenne ? – 09/05

II. Philippe Béchade

La minute de Béchade : Quand un élève se rate moins que prévu, la performance reste mauvaise !

Philippe Béchade VS Jean-Jacques Friedman (1/2): Le ralentissement de l’économie américaine impactera-t-elle la politique monétaire des banques centrales ? – 04/05

Philippe Béchade VS Jean-Jacques Friedman (2/2): Les taux négatifs ont-ils permis de relancer le marché immobilier en France ? – 04/05

IV. Michel Onfray

V. ScienceEtonnante

La plus grosse erreur de l’histoire de la physique — Science étonnante #11


Petite sélection de dessins drôles – et/ou de pure propagande…

 

Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi.

Source: http://www.les-crises.fr/miscellanees-du-mercredi-delamarche-bechade-onfray-scienceetonnante/


[28 pages] 6e vidéo : La CIA balance tout sur l’équipe Bush !

Tuesday 10 May 2016 at 00:20

Suite de notre grande série sur les 28 pages – rappel :

I. La 6e Vidéo

Cette vidéo a demandé un énorme travail, et elle contient d’incroyables extraits très peu connus, pour la première fois accessibles en français…

Il est même fascinant de voir qu’à peine 15 ans après les faits, on a les types de la CIA qui déballent – sinon tout, ne soyons pas naïfs  – au moins des choses extrêmement lourdes…

Même vidéo – version alternative si souci :

II. Le script de la vidéo

Voici le script de la vidéo

« Vieille défense de l’administration Bush… » (source : YouTube)

De 31’31 à 32’16

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Georges W. Bush, peu après les attentats du 11-Septembre

« Dick Cheney, Vice-Président de George Bush durant huit ans, 15 février 2016 » (source : YouTube)

Screen-Shot-2016-02-15

Dick Cheney sur Fox News, le 15 février 2016

De 0’12 à 1’51

Présentateur : « Parlons de l’information du jour : nous avons un candidat à la présidence qui vous a attaqué, vous et les décisions prises par votre gouvernement ; vous avez entendu Donald Trump accuser le président Bush et son équipe de mensonge – “ils ont menti, ils ont dit qu’il y avait des armes de destruction massive, il n’y en avait pas, ils savaient qu’il y en avait pas”. Quelle est votre réponse ? »

Dick Cheney : « Pour moi, Brett, il parle comme un Démocrate de gauche. Il a tort de diffuser délibérément ces points de vue sur la question des armes de destruction massive, qui a été soigneusement étudiée par la Commission Silverman. Ils n’ont trouvé aucune preuve de ceci. Sur l’accusation que le Président n’a pas agi avant le 11/9 pour l’empêcher, nous n’avons eu aucune information concrète à propos de ça. Il n’y avait rien que nous aurions pu faire et nous n’avons eu aucune information qui suggérait qu’il y avait une menace générale.

Mais, par exemple, si vous regardez ce que nous avons fait à la suite de 11/9, nous avons en réalité gardé la nation en sécurité durant sept ans et demi. Le Président [Bush] a mis en place d’importants programmes : programme de surveillance du terrorisme [NdT : Espionnage…], des techniques d’interrogatoire renforcées [NdT : Torture…]. Toutes ces choses nous ont procuré l’information dont nous avions besoin pour agir. Et nous avons eu l’énorme soutien de l’armée américaine. Ils ont fait un travail superbe. »

De 5’00 à 5’21

Dick Cheney : « Nous avons très bien réussi en Irak, en particulier avec un pic en 2007-2008. Puis quand Barack Obama a été élu, il a retiré notre présence dans cette partie du monde et Daesh a émergé ensuite. Vous devez raconter toute l’histoire si vous voulez vous intéresser à ces événements, et, bien sûr, M. Trump ne le fait jamais. »

De 1’51 à 4’01

Dick Cheney : « Donc quand M. Trump suggère ceci, dans mon esprit, il est loin de la réalité. Il ne comprend clairement pas ou il n’a pas cherché à connaitre les faits à propos de cette période. »

Présentateur : « M. le Vice-Président, cela ne concerne pas que le débat de samedi soir, qui était clairement enflammé. Aujourd’hui, lors d’une conférence de presse, il a plusieurs fois mis en question le fait de savoir si le Président Bush et son gouvernement ont rendu le pays plus sûr ? Écoutez… »

Donald Trump : « Mais qu’est-ce que cela veut dire que [Bush] a rendu le pays sûr après le 11/9 ? Nous avons subi cette catastrophe majeure et après… Mais qu’est-ce que cela veut dire “après” ? Mais et “pendant” le 11 Septembre ? J’y étais, j’ai perdu beaucoup d’amis qui ont été tués dans les tours. La pire attaque jamais survenue dans ce pays l’a été au cours de sa présidence ! Alors nous avons eu la pire attaque de l’Histoire, mais alors, après nous avons bien agi ? C’est comme dire, bon, ok, l’équipe de foot a pris 19 buts en première mi-temps, mais après cela, nous avons bien joué. Je ne le pense pas. »

Présentateur : « C’est le principal candidat à l’investiture républicaine. »

Dick Cheney : « Ouais, c’est difficile à croire parfois, non ? Il est clair que si vous souhaitez enquêter pour tenter de trouver un moyen de blâmer quelqu’un pour ce qui est arrivé le 11/9, il faudrait en premier lieu s’occuper de l’échec du renseignement, du gouvernement précédent – je crois que Bill Clinton a même suggéré ou il a été suggéré qu’il a eu l’occasion de prendre Ben Laden avant le 11/9 ou qu’il n’a pas réussi à le faire. Dès que nous avons été frappés le 11/9 – et je connais un peu ce sujet, j’étais dans le bunker de la Maison Blanche toute la journée – je n’y ai pas vu Donald Trump, je ne l’ai jamais vu impliqué dans quoi que ce soit qui me porte à croire qu’il a une expérience de première main ou pratique à ce sujet.

Franchement, je trouve décevant qu’il se comporte de cette façon. Je n’ai soutenu aucun candidat, je n’ai aucun intérêt dans cette campagne, mais je pense qu’il se trompe en faisant campagne sur cette base. »


« En 2012, le New-York Times indiquait dans un article titré “La surdité avant la tempête” »

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« Les dirigeants néo-conservateurs qui avaient récemment pris le pouvoir au Pentagone ont averti la Maison Blanche que le C.I.A. avait été bernée ; selon cette théorie, Ben Laden faisait simplement semblant de planifier une attaque pour détourner l’attention de l’administration de Saddam Hussein, que les néo-conservateurs considéraient comme une plus grande menace. Les responsables du renseignement ont protesté que l’idée que Ben Laden, un fondamentaliste islamique, conspire avec Saddam Hussein, un laïc irakien, était ridicule, mais les soupçons des néo-conservateurs l’ont néanmoins emporté. »


« Michael Hayden, directeur de la CIA entre 2006 et 2009, 23 février 2016 » (source : YouTube)

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Michael Hayden sur MSNBC, le 23 février 2016

De 0 à 0’19

Michael Hayden : « Les renseignements avant le 11 Septembre étaient suffisamment bons pour que nous sachions que quelque chose allait arriver. George Tenet disait “Tous les voyants sont au rouge”. Nous le savions tous. Nous n’avions pas une vision suffisante pour savoir qu’ils allaient frapper ici. C’est un jeu d’hypothèses. Ils n’avaient jamais commis une telle attaque auparavant. Nous pensions seulement qu’ils s’en prendraient à des intérêts américains. »


« Press for truth » (source : YouTube)

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De 37’20 à 38’17
De 41’49 à 43’38


« Bob Kerrey, a été gouverneur puis sénateur du Nebraska de 1983 à 2001, puis membre de la Commission d’enquête sur le 11 Septembre »

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Bob Kerrey

De 45’36 à 46’16

Bob Kerrey : « Nous avons fait serment de ne pas en parler pendant la campagne [présidentielle de 2004], je pense à raison, afin que le rapport de la Commission reçoive une meilleure écoute de la part du Congrès. Maintenant, la campagne est terminée, alors ma promesse est révolue.

M. Le Président, vous saviez ce qu’ils faisaient aux États-Unis ! Vous avez été averti par la CIA. Vous saviez en juillet qu’ils étaient là. Vous avez été de nouveau informé lors du briefing d’aout qu’il s’agissait d’une menace directe. Vous n’avez pas sécurisé nos frontières ni nos aéroports. Vous n’avez pas renforcé la police, vous n’avez pas réuni les services de l’immigration, pour arrêter ça. Et vous n’avez pas prévenu le peuple américain. Mais qu’avez-vous fait ? Rien, comme on a pu le constater ! »


“Spymasters – CIA in the Crosshairs”, Showtime, 17 novembre 2015

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De 17’50 à 19’53

Présentateur : « 7 aout 1998, Khartoum, des attentats-suicides à la voiture piégée frappent les ambassades américaines en Tanzanie et au Kenya en Afrique orientale, tuant 224 personnes dont 2 agents de la CIA. »

George Tenet : « Après ces attaques à la bombe en Afrique, je suis rentré chez moi et j’ai écrit avec fureur le mémo appelé “Nous sommes en guerre !”

J’ai dit qu’il fallait arrêter d’utiliser des tapettes à mouches. Qu’il fallait mettre un plan d’action mondial en place, avec lequel nous pourrions commencer à montrer que nous pouvons pénétrer cet adversaire, entrer dans son sanctuaire, pénétrer ses centres opérationnels, et leur tendre des pièges ! Afin de vraiment procurer aux décideurs politiques des informations solides à partir desquelles ils pourraient prendre des décisions. »

[NB : Georges Tenet a été directeur de la CIA de 1997 à 2004]

Présentateur : « Cofer Black est un agent légendaire de la CIA, qui a échappé à une tentative d’assassinat d’al-Qaïda quand il était en poste à Khartoum. »

Georges Tenet : « La première semaine où j’ai été nommé Directeur du centre de lutte contre le terrorisme [de la CIA en 1999], on m’a collé dans une salle de conférence, et tout le monde est venu m’informer sur leur zone d’activité. Je ne suis pas facilement choqué, mais là je fus stupéfié : il y avait une vague de menaces qui arrivait sur les États-Unis. Il n’y avait aucun doute dans mon esprit : les États-Unis allaient être frappés, et frappés durement, beaucoup d’Américains allaient mourir. »

Cofer Black : « Sandy Berger, le Conseiller à la Sécurité nationale à la fin de l’administration Clinton, nous a demandé de rédiger un document très important. Nous l’appelons le Document Bleu ciel. Il nous a dit : “Je veux que vous imaginiez que vous ayez toutes les autorisations et les ressources que vous souhaitez afin de détruire al-Qaïda. Que feriez-vous ?” Pénétrer le sanctuaire afghan, lancer une opération paramilitaire, nous savions exactement quoi faire. Nous étions prêts à le faire.

Le fait important est qu’aucune action ne fut décidée, rien ne fut fait. »

De 22’07 à 22’54

Georges Tenet : « Au printemps 2001, nous avons rencontré la nouvelle administration Bush et préconisé en premier lieu une opération paramilitaire [contre al-Qaïda en Afghanistan]. La réponse a été : “Nous ne sommes pas tout à fait prêts à envisager cela, nous ne voulons pas que le compte à rebours commence à tourner.” »

Journaliste : « Qu’est-ce que cela veut dire à votre avis ? »

Georges Tenet : « Que l’administration n’était pas tout à fait prête à considérer toutes les options dans la lutte contre le terrorisme »

Cofer Black : « Je pense qu’ils étaient mentalement restés bloqués à huit ans auparavant, quand ils étaient au pouvoir. Ils pensaient qu’ils connaissaient toujours les terroristes. “Mais vous êtes un gauchiste ! Calmez-vous, buvez du champagne, la nuit dormez tranquille – ils agissent le jour…” Il était très difficile de leur communiquer l’urgence de la situation. »

De 23’18 à 26’28

Journaliste : « La crise atteint un point critique le 10 juillet 2001. Richard Blee, à la tête de l’Unité anti-Ben Laden de la CIA, fait irruption dans le bureau de Black. »

Cofer Black : « Il arrive et déclare : “Chef, ça y est, la digue a cédé !” Les informations que nous avions compilées étaient absolument irréfutables. Elles venaient de plusieurs sources. C’était en quelque sorte la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Nous avons décroché le téléphone pour appeler la secrétaire : “Il me faut voir le Directeur, j’arrive avec Richard”. Elle m’a dit « Oh, désolé, il est en réunion avec le chef d’un service de renseignement étranger.” J’ai répondu : “Nous arrivons immédiatement, foutez le type dehors, on arrive tout de suite, il faut qu’il soit prêt.”

George Tenet est un type très intelligent. Il mâchait son cigare, se dandinait sur place, et ses yeux se sont éclairés : “Mais nous avons le film là !” Ça se voyait dans ses yeux qu’il avait compris. »

Georges Tenet : « Ce n’était pas des voyants rouges. Voyants rouges et alertes, sont des images commodes pour illustrer. C’étaient des complots qui apparaissaient. L’ambassade américaine à Sanaa allait être attaquée, des écoles britanniques et américaines à Djeddah allaient être attaquées, le monde était sur le point d’entrer en éruption.

Alors, ce qui s’est passé durant cette période, en juin et juillet 2001, montrait que la menace continuait d’augmenter. Les discours publics d’al-Qaïda étaient qu’il allait bientôt y avoir huit attaques majeures, et que le monde allait être stupéfié par ce qui allait bientôt arriver. Les terroristes étaient en train de disparaitre, les camps fermaient, les rapports signalant des menaces se multipliaient, et ceci montrait qu’on arrivait au point culminant de la menace. »

Cofer Black : « Nous avons décidé [avec Tenet] que l’étape suivante était de décrocher le téléphone blanc, d’appeler la Maison-Blanche et de dire que nous venions immédiatement. »

Georges Tenet : « J’ai dit “Condi, je dois venir te voir !” Ce fut l’une des rares fois dans mes sept ans en tant que Directeur de la CIA où j’ai dit “Je dois venir vous voir !”. “Nous arrivons sur le champ !” »

Présente à la réunion du 10 juillet à la Maison-Blanche : la Conseillère à la Sécurité nationale, Condoleezza Rice, une autre responsable de haut niveau.

Georges Tenet : « Richard [Blee] a alors commencé en disant : “Il y aura d’importantes attaques terroristes contre les États-Unis dans les semaines ou les mois à venir. Les attaques seront spectaculaires. Elles pourront être multiples. Le but d’al-Qaïda est la destruction des États-Unis ! »

Cofer Black : « J’ai dit : “Écoutez, il faut maintenant mettre le pays sur le pied de guerre IMMÉDIATEMENT !” Et j’ai tapé mon poing sur la table.

Après cette réunion, Richard Blee et moi nous sommes mutuellement félicités, parce que nous pensions que nous avions enfin réussi à convaincre ces gens, vous comprenez ? Nous avions accompli notre devoir. »

Journaliste : « Et qu’est-il arrivé ? »

Georges Tenet : « Oui, qu’arriva-t-il ? Oui, qu’est-il arrivé ? »

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Journaliste : « En gros, rien ne s’est passé ? »

Cofer Black : « … Oui, c’est vrai.. »

Condoleezza Rice écrira plus tard : “Mon souvenir de cette réunion n’est pas très net, car nous discutions de menaces tous les jours.”

“En remontant les niveaux d’alerte pour le personnel américain à l’étranger”, ajouta-t-elle, “j’ai pensé que nous avions fait ce qu’il fallait faire.”

De 27’24 à 29’06

Georges Tenet : « Si vous ne mettez pas un système de défense en place, si vous ne bouclez pas vos aéroports, ne bouclez pas vos bâtiments, ne modifiez pas vos politiques de visas, n’avez pas quelques idées de ce qui se passe aux États-Unis, ne créez pas un mécanisme avec un pivot rapide entre l’étranger et le domestique, alors on va vous faire du mal. »

Cofer Black : « Vous savez ce qui m’emmerde vraiment ? C’est quand ces types appellent ça un “échec des services de renseignement”. Nous savions qu’ils arrivaient ! Vous savez, “des intérêts américains vont être attaqués. Cela pourrait bien se passer aux États-Unis. C’est grave, c’est en train de se préparer.”

Parfois, quand je conduis ma voiture, j’y repense. Cela reste pour moi toujours incompréhensible. Comment est-ce possible ? Vous alertez de hauts responsables autant de fois, et rien ne se passe en fin de compte. Mais enfin, on est dans le remake de Twilight Zone ?! [La Quatrième Dimension] Il faut vraiment se pincer pour y croire. »

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Georges Tenet : « À la fin de juillet, nous étions assis dans ma salle de réunion, en train de réfléchir à tout ceci et de tenter de comprendre quelle forme pourrait prendre cette attaque. Et jusqu’à mon dernier souffle, je n’oublierai jamais Richard Blee regarder tout le monde et nous dire “Ils sont en train d’arriver chez nous.” Et le silence qui a suivi était tel que vous auriez pu entendre une mouche voler. “Ils sont en train d’arriver chez nous.”»

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« Dick Cheney, 15 février 2016 » (source : YouTube)

De 1’08 à 1’26

Dick Cheney : « Sur l’accusation que le Président n’a pas agi avant le 11 Septembre pour l’empêcher, nous n’avons eu aucune information concrète à propos de ça. Il n’y avait rien que nous aurions pu faire et nous n’avons eu aucune information qui suggérait qu’il y avait une menace générale. »

De 40’29 à 41’32

Journaliste : « Et maintenant, l’étoile de l’agence allait pâtir de son chapitre le plus noir. Parce que la Maison-Blanche avait une autre cible : l’Irak »

Dick Cheney : « Il n’y a aucun doute sur le fait que Saddam a maintenant des armes de destruction massive. Et il a établi des relations avec al-Qaïda. Il y a des relations entre al-Qaïda et l’Irak qui durent depuis 10 ans ! Ce n’est pas une hypothèse que j’avance, c’est le Directeur de la CIA qui nous le dit ! »

Georges Tenet : « Cette connexion n’a jamais existé ! Nous sommes intervenus à de multiples reprises pour le dire, tout le monde savait quel était notre point de vue.

Je me rappelle être allé voir le Président une fois en lui disant : Ceci doit cesser ! Nous ne pouvons pas soutenir de tels propos. »

Michael Morell (Directeur de la CIA de 2011 à 2013) : « Ni la CIA ni aucune agence gouvernementale n’a jamais trouvé le moindre indice que l’Irak ait joué le moindre rôle dans le 11 Septembre. «

John E. McLaughlin (Directeur de la CIA en 2004) « Nous n’avons jamais changé notre point de vue : Saddam n’avait joué aucun rôle dans le 11 Septembre. »


On se le refait :

Dick Cheney : « [Saddam] a établi des relations avec al-Qaïda. Il y a des relations entre al-Qaïda et l’Irak qui durent depuis 10 ans ! Ce n’est pas une hypothèse que j’avance, c’est le Directeur de la CIA qui nous le dit ! »

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En guise de conclusion…

Étonnant, non ? 🙂

Je souhaite conclure sur un point important que je développerai à la fin de la série – il y aura d’autres pièces importantes à venir qui le justifieront.

Il ressort assez clairement que la CIA a averti l’équipe Bush de l’imminence d’un grave danger, et qu’elle n’a presque rien fait.

Le danger est de vouloir en conclure – et c’est tentant – qu’ils ont “laissé faire” sciemment.

Pour ma part, connaissant bien ce type de mentalité néo-conservatrice que j’ai pu voir de très près à l’oeuvre tant de fois, et après avoir pas mal creusé le sujet, je n’en crois vraiment rien. Désolé, et jussqu’à PREUVE du contraire, pas de faux drapeau ici à mon avis – ce n’est pas la règle non plus…

Non, on a simplement de beaux spécimens de gros imbéciles, catégorie internationale, en l’espèce, qui se sont aveuglés eux-mêmes, et n’ont pas cru la CIA.

Réfléchissez-y, on a presque les mêmes chez nous, et on les a vu à l’oeuvre en Syrie par exemple, aveuglés par leur russophobie comme d’autres par l’irakophobie.

Le fait qu’ils aient été américains a encore accentué le phénomène (sentiment d’indéfectibilité, de fausse protection, etc.).

Il est même amusant de constater que des gens qui sont prêts à croire qu’on à affaire à des maniaques meurtriers de leur peuple ont apparemment de grosses difficultés à croire qu’ils sont juste très cons… Ce qui est quand même beaucoup plus fréquent…

Mais je concède volontiers que le fait qu’ils n’hésitent à pas à tuer des milliers d’Arabes et mentent comme des arracheurs de dents n’aide pas… C’est subtil, je reconnais. Mais notez que les mêmes n’ont même pas été fichus d’aller planquer quelques fûts d’armes de destruction massive dans le désert irakien pour justifier après coup leur invasion de l’Irak… (pas très futés comme comploteurs, hmmm…)

Bien sûr, à partir du 12 Septembre, ils ont menti et tout fait pour que leur stupidité n’apparaisse pas, et qu’on passe vite à autre chose… (“toute ressemblance avec…”)

Bref, c’est mon avis que je partage avec vous, vous pensez bien ce que vous voulez (y’a pas écrit France Inter !), mais c’est un débat qu’on n’ouvrira pas dans les commentaires (ne vous fatiguez pas, on les supprimera dans tous les cas) – ne soyez pas frustrés, les sites où vous pourrez le faire abondent… 🙂

Source: http://www.les-crises.fr/28-pages-5e-video-la-cia-balance-tout-sur-lequipe-bush/