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Une majorité d’Américains pense que la terre d’Israël est occupée par les Palestiniens, par Grant Smith

Saturday 7 May 2016 at 01:00

La fabrique du crétin par les médias, très efficaces aux USA…

Source : Antiwar.com, le 24/03/2016

Les plaintes de « territoires contestés » de l’AIPAC-Israël (Americain Israel Public Affairs Committee, le comité américain des affaires publiques d’Israël) portent leurs fruits

Par Grant Smith, le 25 mars 2016

Selon un sondage de l’IRmep (Institute for Research: Middle Eastern Policy) soumis par l’intermédiaire de Google et de ses sondages aux consommateurs, une majorité d’Américains (49,2%) pensent que les Palestiniens occupent la terre d’Israël plutôt que l’inverse. Le sondage, statistiquement significatif, a été mené le 9 mars dans quatre pays et a une marge d’erreur de 1,7 à 4,3%.

La population adulte utilisant internet des États-Unis est la seule en Amérique du nord qui croit que les israéliens sont sous occupation palestinienne. Simultanément, un sondage destiné aux Canadiens révèle que 51,4% pensent, à raison, que les Israéliens occupent les terres palestiniennes, de même 54,6% des Mexicains pensent eux aussi qu’Israël occupe le territoire palestinien.

Les adultes vivant au Royaume-Uni ont été les plus convaincus parmi les quatre pays interrogés avec 57,7% pensant qu'”Israël occupe la terre palestinienne”. La question a pris une nouvelle importance avec les efforts de l’Union européenne pour afficher clairement les produits provenant des colonies israéliennes de Cisjordanie. L’organisation chargée du lobbying au congrès pour le compte de nombreuses organisations proches d’Israël aux États-Unis, le Comité américain des affaires publiques sur Israël, ou AIPAC, considère que la mesure d’étiquetage par l’Union européenne comme une « attaque » contre Israël et a cherché à légitimer les produits de «territoires contrôlés par Israël » dans la législation commerciale américaine. AIPAC a cherché à « brouiller » la question en soutenant la formulation gouvernementale israélienne de territoires « contestés » plutôt que « occupés ».

Figure 1 : sondages de consommation Google IRmep

Figure 1 : sondages de consommation Google IRmep

Pourtant, comprendre la situation sur le terrain est essentiel  pour les Américains. Bien qu’ils n’aient pas été largement publiés, les témoignages de la Commission sur le 11-Septembre ont révélé que l’occupation permanente par Israël, l’humiliation des Palestiniens, le soutien inconditionnel des États-Unis à Israël et les régimes autoritaires au Moyen-Orient étaient des motivations majeures pour le terrorisme contre les États-Unis.

Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a commencé à utiliser le terme “territoires occupés” à la suite de la guerre des Six Jours provoquée par l’attaque surprise d’Israël sur l’Egypte en 1967. La résolution 242 des Nations Unies appela au retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés, afin d’établir la paix dans la région. Au lieu de cela, Israël annexa Jérusalem-est en 1980 et le plateau du Golan en 1981. Ces deux annexions n’ont pas été reconnues par la communauté internationale. L’annexion de Jérusalem par Israël a été déclarée nulle et non avenue par la résolution 478 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, tout comme l’annexion israélienne du Golan par la résolution 497. Israël retira ses forces armées de Gaza en septembre 2005, mais conserva le contrôle du spectre de fréquences [de télécommunications, NdT], des recettes fiscales, de la zone aérienne et maritime de la bande de Gaza. Israël est toujours désignée comme une puissance occupante par les Nations Unies.

Aux Etats-Unis, les politiciens à la recherche de soutien financier auprès des organismes proches d’Israël sont dissuadés d’utiliser le terme “territoires occupés israéliens”. Beaucoup préfèrent se conformer à la formulation de l’AIPAC et du gouvernement israélien qui désigne la Cisjordanie, Jérusalem-est et le Golan comme “territoires contestés” afin de ne pas contrarier les gros donateurs pro-israéliens.

Bien qu’aucun grand journal ne fasse état ou même n’évoque une quelconque occupation palestinienne de territoires israéliens, la couverture des Palestiniens par les médias est dans une écrasante majorité négative – y compris leurs demandes de reconnaissance de leur État, le mouvement non violent du BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) et la résistance aux attaques israéliennes – tout cela contribue probablement à l’incapacité fondamentale des Américains à saisir les faits essentiels de la situation au Moyen-Orient.

Basée à Washington, l’IRmep est une association de recherche sur la formulation de la politique des États-Unis au Moyen-Orient.

Source : Antiwar.com, le 24/03/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/une-majorite-damericains-pense-que-la-terre-disrael-est-occupee-par-les-palestiniens-par-grant-smith/


Revue de presse internationale du 07/05/2016

Saturday 7 May 2016 at 00:20

Avec notamment cette semaine la fin du secret du TTIP ; Pentagone, CIA, FBI, pas un pour rattraper l’autre ; et côté banques, le premier qui (se) dénonce a gagné… ou moins perdu que les autres. Merci à nos contributeurs et bonne lecture.

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-internationale-du-07052016/


[Apathitique] En peu de mots, Le Figaro raconte l’horreur démocratique du pouvoir de Vladimir Poutine, par J-M Aphatie

Friday 6 May 2016 at 03:10

Un des plus beau articles de russophobie délirante à ce jour, ça se fête !

Je n’ai pas eu le courage d’argumenter, n’hésitez pas à poster des informations en commentaire…

Source : Jean-Michel Aphatie, sur son site, 30-04-2016

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Ce samedi 30 avril 2016, un article retient l’attention à la lecture du Figaro du jour. Situé en haut de la page 6, il est intitulé : « Le Kremlin craint des troubles sociaux »

Le titre interpelle le lecteur car voilà longtemps que le président russe, Vladimir Poutine, a éliminé toute forme de contestation dans sa société. Ses opposants politiques ont été soit tués, soit emprisonnés, soit contraints à l’exil. L’économie a été dépecé et partagé entre amis (Lien : bescherelle.com), de sorte que personne dans la société civile ne peut bénéficier de largesses ou de dons pour financer une activité politique. Les médias ont été mis au pas, et l’on ne voit pas bien, du coup, d’où pourrait venir la menace dans une dictature qui ne dit pas son nom.

OB : Notez que la situation en Chine ne l’empêche apparemment pas de dormir…

Et pourtant, oui, le Kremlin se sent encore en danger, probablement parce qu’un pouvoir de cette nature, installé depuis maintenant quinze ans et mesurant parfaitement son illégitimité, se fabrique des ennemis à la chaîne pour tenter de repousser indéfiniment le moment où il devra rendre des comptes et assumer sa vilenie.

C’est dans cette atmosphère paranoïaque qu’il faut replacer les projets législatifs de Vladimir Poutine, tels que les relate, ce 30 avril, Le Figaro.

Alors même que vont se dérouler au mois d’octobre des élections législatives que le parti du président, Russie Unie, est sûr de remporter, Vladimir Poutine veut instituer une « garde nationale », regroupant les troupes d’élite du ministère de l’intérieur, placée, et ceci est essentiel, sous l’autorité directe de Vladimir Poutine.

La Douma, le parlement russe, votera sur la loi instituant cette « garde nationale » le 18 mai prochain. Mais dans les intentions du président russe, chaque membre de cette troupe devra pouvoir utiliser ses armes pour tirer sans sommation sur toute personne qui présenterait un danger pour les « citoyens russes » ou pour l’Etat de ce pays. Un permis de tuer, en somme, institué à grande échelle, pour une troupe sous l’autorité directe d’un homme enfermé dans son pouvoir depuis bientôt vingt ans. Ceci est tout bonnement effrayant.

CHUUUUUT !!!! Environ 1 200 morts par la police aux États-Unis en 2015 :

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Les médias américains s’étaient émus de voir la police acheter 1,6 milliards de cartouches…

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Un autre projet de loi doit voir le jour dans ce parlement qui légifère sous la dictée du Kremlin. Il s’agit d’un texte complexe qui aboutira à criminaliser l’action des rares organisations non gouvernementales, généralement occidentales, qui travaillent encore en Russie. Selon des critères que le pouvoir maniera à sa guise, ces ONG seraient réputées être des « agents de l’étranger » et se voir ainsi interdire de toute activité sur le sol russe.

Pourquoi un tel activisme? Parce que le Kremlin redoute les effets puissants d’une crise économique qui menace de balayer son pouvoir. Les caisses de l’Etat sont vides, pillées par la corruption immense qui profite à ceux qui dirigent le pays, et vidées par un gaspillage qu’aucune cour des comptes ne s’avise à dénoncer. La baisse des prix des matières premières rajoute à la crise structurelle de l’Etat russe une menace conjoncturelle majeure, l’économie de ce pays n’étant jamais sortie de son extrême dépendance aux recettes apportées par l’exploitation de son sous-sol. Et toutes ces difficultés sont accrues par un effort militaire menée à la limite du soutenable par un Vladimir Poutine qui a annexé une partie de la Géorgie, puis de l’Ukraine, et disperse maintenant des milliards de roubles pour maintenir à flot le régime sanguinaire de Bachar El Assad en Syrie.

C’est ici sans doute qu’apparaît le plus cruellement l’incompétence et l’avidité de Vladimir Poutine et de ses amis, dont l’égoïsme monstrueux a dévitalisé tout un peuple, le cynisme du pouvoir camouflant l’ensemble sous une réthorique nationaliste dont les effets s’atténuent désormais, au point peut-être de devenir inefficace.

Voilà l’environnement dans lequel le pouvoir russe doit s’apprêter à couper encore dans les dépenses publiques, à préparer, nous dit Le Figaro, une réforme des retraites qui appauvrira encore des Russes proches du dénuement.

Flute, la Russie à intégré l’Union Européenne ou quoi ?

D’où sa crainte de troubles sociaux et la paranoïa dévastatrice qu’elle nourrit à son sommet.

Et ça, c’est sur que c’est moche la paranoïa…

La conclusion de l’article du Figaro, sur ce point, fait froid dans le dos:

« Fin avril à Smolensk, des troupes ont réalisé un exercice simulant la répression des habitants manifestant contre la hausse des tarifs communaux. »

Euh, je comprends mal, toutes les polices du monde ne font-elles pas ça ?

Ce qui est dit ici, c’est que le pouvoir russe répète ses gammes dans la perspective assumée de la répression de ceux qui, acculés à la misère, lui demanderait des comptes. Si cette situation se produit, à Smolensk ou ailleurs dans la grande Russie, nous ne pourrons pas dire que nous savions pas.

Pourquoi écrire ceci ici, sur un blog ordinairement consacré à la politique française?

Oui, parce que ça nous aurait manqué l’avis d’un non-spécialiste…

Pour la seule raison que Vladimir Poutine fait l’objet, ici, en France, de la part de plusieurs de nos grands dirigeants, d’un culte et d’une admiration déplacés.

Ah oui, je me le dis souvent – rôôôô toute cette russophilie chez nos politiques, ça fait peur

Personne ne peut ignorer la réalité de la situation russe,

Et surtout, pas la peine de parler avec des Russes vivant en Russie…

la réalité aussi de l’action menée dans ce pays par Vladimir Poutine, et s’afficher à ses côtés, défendre son action, c’est à la fois défendre ce qui ne doit pas l’être, en regard des principes démocratiques, et témoigner d’une forme de mépris à l’égard de ceux que vivent les Russes eux-mêmes.

Pour être précis, voici la liste des dirigeants français concernés par ce reproche.

Commençons par Nicolas Sarkozy et Francois Fillon, opposés sur bien des sujets, mais qui se rejoignent pour revendiquer l’amitié du leader russe et lui témoigner une certaine admiration. Poursuivons par ces parlementaires, représentés notamment par le député Thierry Mariani, qui placent dès qu’ils le peuvent dans les médias des couplets énamourés sur la politique visionnaire du président russe, qu’ils opposent généralement à la bêtise crasse et à l’ignorance des réalités internationales par les dirigeants occidentaux.

Ajoutons à la liste Marine Le Pen qui a déclaré naguère son « admiration », pas moins, à l’égard de Vladimir Poutine, sentiment désintéressé qu’il serait malveillant de relier à un prêtes récent (sic.) de 11 millions d’euros d’une banque russe au Front national. Et n’oublions pas pour terminer les intellectuels qui charpentent la France rance et qui ont, eux aussi, l’œil embué lorsqu’ils parlent du grand dirigeant qui vit si loin, là bas, dans les profondeurs d’une terre encore européenne, donc encore blanche, même si, hélas, le Coca-Cola coule depuis un certain temps déjà sur les rives de la Moskowa.

À tous ceux là donc, je conseillerais la lecture du Figaro du samedi 30 avril. Ils n’apprendront rien, ils sauront juste que nous savons tout.

Source : Jean-Michel Aphatie, sur son site, 30-04-2016

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Oui, nous savons tout : Poutine 84 % de popularité :

poutine-popularite

Hollande 16 % de popularité (ils font donc 100 % à eux 2 notez) :

hollande-popularite

et on saluera nos médias chiens de garde de notre belle “Démocratie”, qui voit une “embellie” quand le pouvoir passe de 13 % à 16 %…

Chapeau les artistes !

 

Source: http://www.les-crises.fr/apathitique-en-peu-de-mots-le-figaro-raconte-lhorreur-democratique-du-pouvoir-de-vladimir-poutine-par-j-m-apathie/


Présentation de la Syrie par le Quai d’Orsay

Friday 6 May 2016 at 02:10

Quand le Quai d’Orsay t’explique l’Histoire…

Là aussi, niveau propagande délirante, on fait difficilement mieux….

“On avait parfaitement compris, longtemps avant Georges Orwell, qu’il fallait réprimer la mémoire. Et pas seulement la mémoire, mais aussi la conscience de ce qui se passe sous nos yeux, car, si la population comprend ce qu’on est en train de faire en son nom, il est probable qu’elle ne le permettra pas.” [Noam Chomsky, La doctrine des bonnes intentions]

Source : France Diplomatie, 02-09-2014

Introduction

Dès mars 2011, à l’instar de ses partenaires occidentaux, la France a appelé au départ du président Bachar al-Assad, et a soutenu l’aspiration du peuple syrien à la démocratie et à la liberté en se mobilisant en faveur d’une transition politique en Syrie. Dans cet esprit, la France a reconnu la Coalition des forces de la révolution et de l’opposition syrienne formée le 11 novembre 2012 à Doha comme « seul représentant légitime du peuple syrien ».

Site de l’ambassade de France en Syrie (fermée depuis mars 2012)

Opposition syrienne

Historique de la révolution

Dès mars 2011, de fréquentes manifestations, principalement à Damas, Deraa, Hama et Homs, ont mobilisé des dizaines de milliers de personnes pour réclamer des réformes politiques et démocratiques. Dès le premier mois, elles ont été réprimées dans le sang. Le régime a pratiqué une répression à grande échelle : arrestations massives, tirs contre les manifestants pacifiques, tortures, y compris sur des mineurs, perquisitions d’habitations, exécutions. Les principaux foyers de la révolution – notamment Hama, Homs et Deraa – ont été la cible d’une répression d’une extrême violence. Les bombardements par l’armée et les affrontements entre soldats du régime et combattants de l’opposition y ont entraîné la mort de plusieurs milliers de personnes.

Dans ce contexte, certains opposants ont pris les armes. Un groupe de militaires ayant fait défection a annoncé, le 29 juillet 2011, la formation de l’Armée Syrienne Libre (ASL). Elle a bientôt été ralliée par des milliers de civils. Dès l’automne, des affrontements ont eu lieu entre, d’une part, l’ASL et d’autres groupes armés de la contestation, et, d’autre part, les forces de sécurité et les chabbiha – les milices pro-régime.

L’opposition a également cherché à se structurer sur le plan politique : sous la présidence de Burhan Ghalioun, le Conseil national syrien (CNS), fondé à Istanbul le 15 septembre 2011, unifie une grande partie de l’opposition intérieure et extérieure de différentes sensibilités (libérale, islamiste, nationaliste), recevant notamment le soutien des comités locaux de coordination, groupes d’opposition laïcs créés en avril 2011. Le CNS appelle à une transition politique impliquant le départ de Bachar al-Assad.

Bachar al-Assad a entretenu l’illusion de réformes : un référendum sur l’adoption d’une nouvelle constitution a été organisé le 26 février 2012. Le régime a annoncé un taux de participation de 57% ; 89% des Syriens auraient voté « oui ». Ce vote a été suivi d’élections législatives le 7 mai. Mais le régime a été affaibli par la défection de personnalités de premier plan, notamment celles du vice-ministre syrien du pétrole, Abdo Hussammedine, en mars, de Manaf Tlass, haut gradé de l’armée et ami d’enfance d’Assad, en juillet, et de Riad Hijab, Premier ministre depuis à peine plus d’un mois, en août. En outre, des attentats ont frappé l’appareil de sécurité du régime, en particulier celui du 18 juillet, qui a tué quatre hauts responsables de la sécurité, dont le beau-frère d’Assad, Assef Chawkat.

Depuis l’automne 2012, plusieurs évènements ont aggravé le risque d’une déstabilisation régionale : tirs parfois meurtriers hors des frontières syriennes au Liban et en Turquie, incursions de l’armée syrienne au-delà de la frontière Nord avec le Liban, attentat du 19 octobre à Beyrouth, causant la mort du général Wissam al-Hassan, le chef des renseignements libanais et attentat du 27 novembre 2013 à Beyrouth entraînant la mort de Mohammed Chatah,

Structuration de l’opposition

De son côté, l’opposition a poursuivi ses efforts de structuration. Ces efforts ont abouti le 11 novembre 2012 à Doha, avec la formation de la Coalition nationale des forces de la révolution et de l’opposition syriennes, qui englobe notamment les mouvements actifs sur le terrain. La Coalition était présidée à l’origine par un dignitaire sunnite, ancien imam de la mosquée des Omeyyades à Damas, le cheikh Ahmad Moaz al-Khatib, opposant de longue date. Ahmad al-Assi al-Jarba lui a succédé à la tête de la Coalition en juillet 2013 et a été réélu en tant que président, lors de l’Assemblée générale de la Coalition du 6 et 7 janvier 2014 à Istanbul. L’Assemblée générale de la Coalition d’avril 2014 avait permis d’élargir son comité politique, qui compte désormais 24 membres. L’Assemblée générale du 6 au 9 juillet 2014 a placé à la tête de la Coalition Hadi al-Bahra, conformément au souhait d’Ahmad al-Jarba.

La Coalition a continué à se structurer en intégrant l’opposition kurde, en novembre 2013, à travers le CNKS (huit nouveaux membres, portant le total des membres de la Coalition à 123 en 2013) et en désignant un gouvernement provisoire (liste au point quatre) dirigé par Ahmed Tomeh. Ce gouvernement, qui a vocation à céder sa place à un gouvernement de transition lorsque celui-ci sera mis en place, est conçu comme un pourvoyeur de services fonctionnant sous l’égide de la Coalition.

Sur le plan humanitaire, l’opposition poursuit une action efficace notamment dans des zones dites « libérées », administrées par des conseils révolutionnaires. Pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire dans les zones libérées, la Coalition a mis en place une Unité de Coordination des Aides (ACU) intégrée au sein du gouvernement provisoire d’Ahmad Tomeh. Lors de la réunion internationale de soutien à la Coalition qui s’est tenue le 28 janvier 2013 à Paris, de nombreux pays se sont engagés à soutenir financièrement cette structure.

Sur le terrain, les révolutionnaires ont pris le contrôle d’ importantes parties de l’Est – vallée de l’Euphrate – et du Nord du pays. Cependant, le régime poursuit une politique d’asphyxie des villes assiégées qui a abouti à la reddition de la vieille ville de Homs, dont l’évacuation, objet d’un accord négocié entre les insurgés et le régime, s’est achevée le 9 mai Les combats demeurent intenses dans certaines de ces zones, et l’aviation syrienne continue de pilonner les zones libérées, tuant de nombreux civils, notamment à Alep. Le régime est également responsable de nombreux sièges qui privent quelque 200.000 personnes d’accès aux vivres et aux médicaments, notamment autour de Damas

L’opposition modérée subit la répression du régime mais aussi les fréquentes attaques des jihadistes. Depuis janvier dernier, de violents combats opposent ainsi l’opposition modérée à l’Etat islamique (EI), anciennement Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) et ont fait plusieurs milliers de victimes. Le Chef du groupe, Abou Bakr al-Baghdadi, a proclamé le rétablissement du califat islamique le 29 juin 2014 sur les territoires contrôlés par l’EI entre l’Irak et la Syrie. La quasi-totalité de la province de Deir Ezzor est aux mains de l’EI, qui poursuit son effort vers l’Ouest et vers les enclaves contrôlées par les Kurdes au nord du pays à la frontière turque. Ces derniers ont importé des renforts de Turquie afin de combattre les jihadistes de l’EI dans la ville kurde assiégée d’Aïn al-Arab.

Le régime syrien, qui avait complaisamment laissé se développer le groupe jihadiste afin de décrédibiliser l’opposition modérée, se confronte désormais à lui dans l’est du pays en bombardant ses positions, notamment depuis les combats autour du champ gazier de Chaar et la prise de la base aérienne de Tabqa par le groupe jihadiste. Ses frappes demeurent cependant d’une ampleur limitée et n’entravent pas la progression du groupe au Nord dans son avancée vers Alep.

Processus de Genève

Le processus politique de négociations inter syriennes (Conférence de Genève) est dans l’impasse, du fait de l’obstruction du régime. Les négociations sont ainsi interrompues de facto depuis le 15 février dernier. Lakhdar Brahimi – l’envoyé spécial conjoint de la Ligue arabe et des Nations Unies – a démissionné le 13 mai 2014. Staffan de Mistura a été nommé le 10 juillet 2014 pour lui succéder, secondé de M. Ramzi Ezzedine, ancien représentant de la Ligue arabe auprès de l’Autriche. Il a pris ses fonctions le 1er septembre. Il devrait chercher à recréer rapidement une nouvelle dynamique politique en vue d’un règlement de la crise.

Situation économique

La crise intérieure, l’isolement régional et les sanctions économiques décidées par l’Union européenne et les Etats-Unis ont conduit à une dégradation de la situation économique en Syrie. Un certain nombre d’hommes d’affaires ont pris leurs distances avec le régime. Les sanctions pétrolières sont efficaces, la Syrie ne parvenant plus à exporter de pétrole, alors que ces exportations représentaient 25% des revenus du régime. Selon le ministre syrien du Pétrole, Souleimane Al-Abbas, la production pétrolière s’est effondrée de 96% depuis le début de la crise. Le régime syrien dépend aujourd’hui de l’Iran pour ses importations de brut.

Les finances publiques sont extrêmement dégradées, et la livre syrienne a été dépréciée de plus de 200% depuis le début de la crise.

Situation humanitaire

Selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme, la crise syrienne a fait plus de 191.000 morts depuis trois ans. 10 millions de personnes seraient désormais affectés par la crise et nécessiteraient une aide humanitaire d’urgence tandis que 6.7 millions de personnes seraient déplacés à l’intérieur du pays. Les dommages matériels sont également considérables et affectent lourdement le quotidien de la population syrienne : le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies rapporte que 1,2 million de foyers auraient été endommagés dont 400.000 entièrement détruits et que près de 5.000 écoles ne seraient plus en mesure d’accueillir leurs élèves, laissant 1.9 million d’enfants (sur un total de 5.4 million) sans accès à l’éducation. En dépit des appels de l’ONU, l’accès aux populations, dans un contexte sécuritaire très dégradé, reste complexe et aléatoire. Les attaques ciblant les travailleurs humanitaires sont fréquentes et font obstacle à la bonne marche des programmes d’aide à l’intérieur du pays.

Le régime demeure le principal responsable des difficultés entravant l’acheminement de l’aide humanitaire dans tout le territoire syrien. Il prive délibérément et de façon systématique la population syrienne se trouvant dans des zones tenues par l’opposition des biens de première nécessité indispensables à sa survie. Il en résulte le développement de situations de famine et d’épidémies. On observe actuellement notamment la résurgence de la poliomyélite alors que l’épidémie était sur le point d’être éradiquée au niveau mondial. Nonobstant les difficultés d’accès et les contraintes sécuritaires, les opérateurs (Agences, ONG locales et internationales), tentent de poursuivre leur activité sur le terrain.

La situation humanitaire est également très préoccupante hors des frontières syriennes. Dans les pays voisins, l’afflux massif et croissant de réfugiés a des conséquences désastreuses sur les communautés hôtes. Au 15 juillet, le HCR compte plus de 3 millions de réfugiés syriens enregistrés ou en cours d’enregistrement, dont 1.176.971 au Liban, 832.508 en Turquie, 613.252 en Jordanie, 215.303 en Irak et 139.289 en Egypte.

La communauté internationale se mobilise pour venir en aide aux pays voisins de la Syrie et les aider à gérer cet afflux de réfugiés. A cet égard, un Groupe international de soutien au Liban a été mis en place sous l’égide du Secrétariat général des Nations Unies dans l’objectif d’apporter une réponse collective à la crise que traverse ce pays.

Politique extérieure

Ligue arabe

En novembre 2011, la Ligue arabe a décidé le gel de l’adhésion de la Syrie à toutes ses réunions et à ses instances. Le 22 décembre 2011, des observateurs arabes ont été déployés en Syrie, dont la mission était de vérifier la mise en œuvre du plan en quatre volets établi par la Ligue arabe et accepté par Damas, prévoyant notamment l’arrêt de la répression et la libération de tous les prisonniers politiques. Mais la mission, qui s’est déroulée dans un climat de recrudescence des violences, a pris fin officiellement le 12 février 2012. Suite à cette mission, deux points ont été ajoutés au plan de la Ligue : la formation d’un gouvernement d’union nationale et l’effacement simultané de Bachar al-Assad au profit du vice-président Farouk al-Charaa.

En février 2012, la Ligue arabe a demandé à ses Etats membres de mettre fin à toute coopération diplomatique avec la Syrie et elle a décidé, le 25 mars 2013, le principe d’attribuer le siège de la Syrie à la Coalition Nationale Syrienne.Moaz al Khatib, alors président de la Coalition, a représenté le peuple syrien lors du 24ème Sommet de la Ligue tenu à Doha le 26 mars.

Lors de sa réunion ministérielle du 1er septembre 2013, la Ligue arabe a imputé au régime syrien la responsabilité des massacres chimiques du 21 août à Damas et a appelé à prendre des mesures dissuasives à son égard. Elle a également renouvelé son soutien à la Coalition nationale syrienne dans sa résolution du 3 novembre et appelé à ce que les négociations de Genève II débouchent avec succès sur la mise en place d’un gouvernement de transition doté des pleins pouvoirs exécutifs.

Nations Unies

Résolution 2118 (27 septembre 2013)

La fermeté dont la France a fait preuve après les massacres chimiques perpétrés par le régime le 21 août 2013 à Damas a favorisé l’adoption à l’unanimité par le Conseil de sécurité le 27 septembre de la résolution 2118. Celle-ci contraint le régime syrien à démanteler son arsenal chimique et constitue la première résolution adoptée par le Conseil de sécurité depuis le début de la crise syrienne qui impose des obligations à la Syrie en prévoyant des mesures coercitives en cas de non-respect.

L’adoption de cette résolution a elle-même été rendue possible par l’adoption à La Haye, au niveau du Conseil exécutif de l’OIAC, d’un texte qui prévoit un dispositif d’exception, un calendrier contraignant pour la déclaration et la destruction des armes chimiques syriennes, ainsi qu’un processus de vérification précis.

Les derniers stocks d’agents chimiques déclarés par le régime ont été sortis de Syrie le 23 juin. Cette évacuation intervient une semaine avant la date-butoir pour la destruction totale des armes chimiques syriennes. Elle aurait toutefois déjà dû être réalisée depuis plusieurs mois (avant le 31 décembre 2013 ou le 5 février 2014 selon les produits). Damas doit par ailleurs encore s’acquitter de ses obligations de destruction de douze installations de fabrication d’armes chimiques et clarifier les zones d’ombre de sa déclaration initiale. Enfin, le rapport intérimaire de la mission OIAC d’établissement des faits confirme la crédibilité des allégations d’emploi de gaz de chlore et en souligne le caractère systématique. Ses investigations doivent encore se poursuivre. Lors des consultations du Conseil de sécurité du 4 juin 2014, l’ensemble des délégations a appelé à ce que les résultats de la mission soient présentés au Conseil de Sécurité.

La résolution 2118 votée le 27 septembre comporte également un volet politique : elle endosse pour la première fois le communiqué de Genève du 30 juin 2012 et appelle à la tenue d’une conférence internationale sur la Syrie pour mettre en œuvre les principes agréés lors de Genève I.

Résolution 2139 (22 février 2014)

S’agissant de la question humanitaire, face à l’absence d’avancées suite à la déclaration présidentielle adoptée le 2 octobre 2013 à l’unanimité au Conseil de sécurité des Nations Unies qui demandait notamment aux autorités syriennes de faciliter les opérations humanitaires de secours -y compris celles depuis les pays limitrophes et à travers les lignes de front -, le 22 février 2014, la résolution 2139 du Conseil de Sécurité des Nations Unies a été adoptée. Elle contient des demandes précises : l’arrêt de l’emploi indiscriminé d’armes contre les civils, notamment les tirs d’obus et bombardements aériens avec l’emploi de barils d’explosifs ; la levée immédiate des sièges des zones peuplées, notamment dans le quartier de Yarmouk.

La résolution exige le libre acheminement de l’aide humanitaire, y compris l’aide médicale, et l’évacuation rapide, en toute sécurité et sans entrave des civils qui le souhaitent. Elle souligne que les parties doivent s’accorder sur des pauses humanitaires, des jours de tranquillité, des cessez-le-feu localisés et des trêves. En outre, le texte demande un accès de l’aide à travers les lignes de conflit et les frontières des pays voisins et le respect des missions médicales et des soins aux blessés.

Résolution 2165 (14 juillet 2014)

Le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité, le 14 juillet, la résolution 2165 sur l’accès humanitaire en Syrie. Cette résolution autorise l’ouverture de quatre points de passage transfrontaliers depuis la Turquie (Bab al-Hawa et Bab al-Salamé), la Jordanie (Al-Ramtha) et l’Irak (Al-Yarubiyah), en plus de ceux déjà utilisés, sans requérir le consentement du régime syrien. Elle décide également de la création d’un mécanisme de monitoring des Nations Unies, sous l’autorité du Secrétaire Général, pour contrôler le chargement des biens humanitaires dans les convois, depuis les pays voisins de la Syrie et avec leur consentement.

Le mécanisme de surveillance des convois est opérationnel à trois points de passage (Bal al-Hawa, Bab al-Salamé et Al-Ramtha). Neuf convois transfrontaliers ont permis de porter secours à 70.000 personnes pour l’alimentation, 120.000 pour les biens non alimentaires et 190.000 pour les médicaments. Des consultations au CSNU se sont tenues le 29 août sur l’accès humanitaire en Syrie qui font état de progrès mais notent que ceux-ci sont très limités compte-tenu des besoins. Le régime syrien continue à entraver l’accès, fixant notamment de nombreux obstacles administratifs.

Autres résolutions 

D’autres organes des Nations Unies ont adopté des résolutions dénonçant les violations des droits de l’homme dont s’est rendu coupable le régime de Damas :

Union européenne

Depuis août 2011, l’Union européenne appelle au départ de Bachar al-Assad. En mai 2011, elle a adopté les premières sanctions à l’encontre du régime syrien : à ce jour, vingt trains de sanctions ont été adoptés. Ces sanctions prévoient notamment un embargo sur les armes et sur les exportations de pétrole syrien à destination de l’Europe, des sanctions financières et commerciales, ainsi que le gel de fonds et l’interdiction d’entrée sur le territoire de l’UE visant, à ce jour, 191 personnes, ainsi que 53 entités impliquées dans le financement du régime et la répression en Syrie.

Concernant la destruction de l’arsenal chimique syrien, l’Union européenne a confirmé le 17 février 2014 le déblocage de douze millions d’euros au profit du fonds d’assistance de l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques (OIAC) pour la destruction des armes chimiques syriennes.

L’UE est également active sur le plan politique. Le Conseil des Affaires étrangères de l’UE du 19 novembre 2012 a salué la formation de la Coalition nationale syrienne, dont les composantes constituent pour l’UE « des représentants légitimes des aspirations du peuple syrien ». A l’initiative de la France, le Conseil des affaires étrangères de l’Union européenne a adopté le 21 octobre 2013 des conclusions sur la Syrie, qui soulignent l’impératif d’une solution politique en appelant toutes les parties à adhérer publiquement à un processus de transition crédible et à s’engager en vue de la conférence de Genève II.

Le 14 avril 2014, le Conseil de l’Union européenne a réaffirmé, dans ses conclusions sur la Syrie, qu’il ne saurait y avoir qu’une solution politique au conflit syrien et souligné qu’il importe de relancer le processus de Genève. Le Conseil de l’UE s’est dit préoccupé par les tentatives du régime visant à contourner les mesures restrictives de l’UE. Les graves exactions des groupes terroristes présents en Syrie ont été dénoncées. Le Conseil a également déploré que la mise en œuvre de la résolution 2139 du Conseil de Sécurité n’ait pas progressé et est préoccupée par les cas de reddition forcée, imposées par le régime au moyen de sièges. Le Conseil a enfin réitéré son appel en faveur d’un achèvement rapide des transferts d’armes chimiques.

Le 30 août 2014, le Conseil de l’Union européenne a manifesté, dans ses conclusions sur la Syrie et l’Irak, son inquiétude vis-à-vis de la détérioration de la situation humanitaire et sécuritaire en Syrie et en Irak résultant de l’occupation de certaines parties de leur territoire par l’EI. Le Conseil a rappelé à ce titre que la guerre brutale menée par Bachar al-Assad contre son peuple était à l’origine du développement de ce groupe, qui constitue une menace directe pour la sécurité des pays de l’Union européenne.

Sur le plan humanitaire, le montant total mobilisé par l’Union européenne depuis le début de la crise dans le cadre de son budget ECHO est de 515M€, soit 165M€ en 2011, 2012 et 350M€ pour 2013. Cet appui consiste en Syrie à fournir une aide médicale d’urgence, une assistance alimentaire et nutritionnelle, un approvisionnement en eau, des services d’assainissement et d’hygiène, un hébergement et des services logistiques. Dans les pays voisins, ces fonds permettent d’assurer une assistance humanitaire aux réfugiés syriens, notamment des soins de santé, des biens alimentaires, des abris, des kits d’hygiène, des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement.

Depuis le début de la crise, cette aide est répartie à 44% à l’intérieur de la Syrie et à 56% à destination des pays voisins (26% pour le Liban, 22% pour la Jordanie, 4% pour l’Irak, 4% pour la Turquie).

Groupe des Amis du peuple syrien

A l’initiative de la France, un Groupe des Amis du peuple syrien a été constitué en 2012, afin d’accroître la pression diplomatique sur le régime de Bachar al-Assad, montrer son isolement croissant et condamner la poursuite de la répression. Il regroupe à ce stade 115 Etats et organisations, et a déjà tenu cinq plénières à niveau ministériel : à Tunis, le 24 février 2012 ; à Istanbul, le 1er avril 2012 ; à Paris, le 6 juillet 2012 ; à Marrakech, le 12 décembre 2012 et à New-York, le 26 septembre 2013.

Le Core Group, réunissant les 11 pays les plus proches de la Coalition nationale syrienne s’est également réuni à plusieurs reprises : à Rome, le 28 février 2013 ; à Amman, le 22 mai 2013 ; à Doha, le 22 juin 2013 et à Londres, le 22 octobre 2013.

A Marrakech, les Amis, qui ont appelé au départ de Bachar al-Assad, ont reconnu collectivement la Coalition comme le représentant légitime du peuple syrien. Le communiqué publié lors de la réunion de Londres le 22 octobre 2013 appelle à ce que le gouvernement de transition mis en place suite à Genève II soit doté des pleins pouvoirs exécutifs et contrôle toutes les institutions, y compris sécuritaires. Les ministres des Affaires étrangères des onze pays Amis de la Syrie se sont réunis le 12 janvier 2014 à Paris avec une délégation de la Coalition nationale syrienne. Les principaux points du communiqué final portent sur la condamnation des atrocités commises par le régime, notamment les bombardements d’Alep et les blocus qui privent la population d’accès à la nourriture et aux médicaments ; l’appel à une résolution humanitaire du CSNU ; la réaffirmation d’un plein soutien au communiqué ministériel du Core Group du 22 octobre ; la condamnation de la présence de combattants étrangers en Syrie, tant du côté du régime que de l’opposition.

La dernière réunion du Core Group des Amis du peuple syrien s’est tenue le 15 mai à Londres en présence d’Ahmad al-Jarba. Dans son communiqué final, le Core Group, outre la dénonciation de la mascarade électorale du 3 juin, a décidé de prendre des mesures supplémentaires en soutien à la Coalition et à son état-major conjoint. Il tient le régime de Bachar al-Assad responsable du développement du terrorisme, appelle à la saisine de la CPI et à l’augmentation de l’aide transfrontalière.

Mise à jour : 02.09.14

Source : France Diplomatie, 02-09-2014

France-diplomatie

Source: http://www.les-crises.fr/presentation-de-la-syrie-par-le-quai-dorsay/


Et si c’est une femme : Berta Cáceres

Friday 6 May 2016 at 00:10

6Source : Le Grand Soir, 06-03-2016

Le malheur de ne pas avoir été cubaine

Le Grand Soir et Via Campesina

arton30031-1ea2dEn 2009, un coup d’Etat renversait le président hondurien. Pujadas regardait ailleurs.
Le 3 mars 2016, Berta Cáceres militante écologiste était abattue. Aphatie n’a rien entendu.
Si Berta Cáceres avait été cubaine, Pujadas, Apathie, les médias auraient pleuré pendant plusieurs jours ou semaines (et en “une”). Hollande, Valls, Fabius et Obama aussi.
Mais elle était une militante hondurienne des droits de l’Homme et de l’environnement. Nos trois ministres “verts” (sic) ne l’ont pas su.
Il y a deux ans, le Grand Soir avait publié ICI un admirable article sur elle et sur le combat des écologistes honduriens.
Merci de le faire lire à vos amis “Verts”.

Le Grand Soir.

Communiqué et appel de La Via Campesina
Face à l’assassinat de notre camarade Berta Cáceres

Le mouvement paysan international La Via Campesina, interpellant l’opinion publique nationale et internationale, fait part de l’assassinat de notre chère camarade de lutte, Berta Cáceres, Coordinatrice générale du Conseil civique des organisations populaires et autochtones du Honduras (COPINH), ce jeudi 3 mars 2016 au matin.

berta-d3995L’assassinat de Berta Cáceres, survenu à son domicile, pendant son repos, expose à un risque plus élevé encore les défenseurs des droits humains, hommes et femmes, la population autochtone en résistance dans les communautés, ainsi que tous les membres des organisations du mouvement social et populaire qui mènent cette lutte légitime.

A plusieurs occasions, Berta Cáceres s’était prononcée contre les actions et les intentions néfastes émanant aussi bien de l’actuel gouvernement qui octroie des concessions de ressources naturelles, que des entreprises transnationales étrangères construisant des barrages et spoliant les ressources des peuples autochtones.

Berta Cáceresfaisait l’objet de mesures conservatoires exigeant de l’État du Honduras qu’il protège son intégrité physique.

Or, ce même État du Honduras a exercé des mesures de persécution à l’encontre de Berta Cáceres, pour sa lutte contre les entreprises étrangères qui anéantissent les ressources naturelles.

Le monde entier a reconnu les qualités de militante des droits humains de la camarade Berta Cáceres, qui s’est vue remettre le prestigieux Prix Goldman pour l’environnement pour la défense des ressources naturelles du pays en 2015.

Nous saluons la lutte historique qu’a menée notre camarade Berta Cáceres aux côtés de notre peuple afin de revendiquer le droit à la terre, ainsi que sa lutte pour la défense de notre souveraineté, pour une réforme agraire intégrale et pour la sécurité alimentaire de notre peuple.

Rappelons que le 9 avril 2014, le député et Coordinateur général de La Via Campesina Honduras, Rafael Alegría, avait présenté en plénière du Congrès national le projet de loi de Réforme agraire intégrale basé sur l’équité de genre pour la Souveraineté Alimentaire et le Développement Rural ; l’objectif étant de chercher des solutions, par la voie politique, à la problématique que vivent actuellement les paysans et paysannes ainsi que les peuples originaires du Honduras. Ce projet n’a à ce jour pas été pris en compte par le Bureau directeur du Congrès national.

Pour toutes ces raisons, La Via Campesina dénonce le gouvernement du Honduras et les entreprises transnationales qui extraient et pillent les ressources naturelles du pays.

Nous exigeons des organismes internationaux de défense des droits humains qu’ils somment l’État du Honduras de punir les auteurs de ce méprisable assassinat.

La Via Campesina en appelle à des actions de protestation devant les ambassades du Honduras du monde entier afin d’exiger que la lumière soit faite sur cet acte criminel.

En solidarité, nous présentons nos condoléances à la famille de notre camarade Berta Cáceres, ainsi qu’au peuple Lenca et au peuple du Honduras, à la souffrance desquels nous nous associons face à cette perte irréparable.

Via CAMPESINA

TEGUCIGALPA M.D.C., 3 MARS 2016

Source : Le Grand Soir, 06-03-2016

 

Honduras : le sang du Peuple Lenca coule dans sa lutte contre le projet de centrale hydroélectrique qui s’approprie leurs terres.

Source : Le Grand Soir, Dick et Mirian Emanuelson, 11-02-2014

arton24385-a54e9Dick et Mirian Emanuelsson
L’indigène Lenca Maria Paulina Gómez, tante de Paula González qui fut la première victime de la lutte contre le “Projet électrique de Agua Zarca”.

Lundi 13 janvier 2014.

– Dans le Nord-Ouest du Honduras, depuis plus de neuf mois, se déroule une intense bataille, menée par le peuple indigène Lenca contre la construction d’une centrale hydroélectrique qui a pour nom “Projet hydroélectrique Agua Zarca”

– La plus grande entreprise de construction de barrage du monde, Sinohydro a fini par plier et, face à la fermeté et la détermination du peuple Lenca prêt lutter jusqu’aux ultimes conséquences, elle a abandonné le projet.

– Au cours de cette lutte, deux membres de la résistance du peuple Lenca ont été assassinés. Tomás Garcia a été assassiné en juillet 2013 quand les militaires ont ouvert le feu contre les indigènes.

– En conséquence de sa lutte contre le projet, Bertha Cáceres, coordinatrice du COPINH, Conseil Civique des Organisations Populaires et Indigènes a été traînée devant les tribunaux et condamnée à la prison.

24385_1_img_9783_285-aac86Rio Blanco/Honduras nord-occidental/- Ceci sont les cartouches (qui ont été tirée contre les indigènes résistants), dit Francisco Javier Sánchez, président de Copinh, et il étend la main vers nous pour que nous voyions mieux les 4-5 cartouches de munitions.

– « La compagnie croit qu’elle peut nous intimider. Mais nous ne nous laissons pas intimider, nous n’avons pas peur, dit-il en souriant malicieusement. Malgré que deux compagnons aient été assassinés au cours de cette longue lutte de neuf mois, nous continuons d’exiger le droit aux terres qui appartiennent au Peuple Lenca. »

Une centaine de personnes du peuple indigène Lenca nous entoure. Ce peuple vit et travaille la terre dans les

Francisco Javier Sanchez,président de Copinh

Francisco Javier Sanchez,président de Copinh

départements de Intibuca, Santa Barbara, Lempira et La Paz, départements limitrophes du Salvador où vivent également des communautés Lencas. Face à nous, ce sont regroupés une dizaines de gardes armés et nerveux. Ils sont ici, disent-ils, pour protéger les bureaux de l’entreprise qui a obtenu du Congrès National la concession pour construire et administrer la centrale hydroélectrique. Cependant, malgré que le projet ait débuté il y a neuf mois, jusqu’ici seules quelques baraques qui servent de bureau ont été construites.

Pendant une heure, nous avons descendus des chemins de montagne et c’est avec appréhension que nous envisageaons le terrible retour par les sentiers qui grimpent abruptement dans ces montagnes. L’équipement d’appareils photographiques et de vidéo, le trépied, les sacs à dos et les câbles, cela pèse …

24385_3_img_9749_222-15f54LA NATURE ET LES PAYSAGES dans cette partie du Honduras sont impressionnament beaux. Les montagnes s’élèvent majestueusement, les bois de conifères et les cultures de maïs sont lumineuses et se balancent divinement vertes et jaunes dans le vent. La plus grande entreprise de construction hydroélectrique au monde, la chinoise Synohydro, croyait pouvoir construire de nombreuses centrales hydroélectriques au Honduras. Mais le peuple Lenca et l’organisation du COPINH l’en ont empêché. Les Chinois se sont retirés malgré que l’état ait construit un poste de police et que l’armée ait envoyé des troupes sur le site de l’éventuelle construction. Francisco et son peuple ont refusé d’abandonner les lieux qu’ils ont occupés durant les neufs derniers mois.

– « Avec quoi avez-vous répondu aux balles des gardes ? », demandons-nous à Francisco. « Avec des pierres, avec les machettes, ou… ? »

– « Avec les mache… ? Non ! A mains nues et parfois, avec des bâtons. Mais… nous autres nous n’agressons pas, ce sont eux qui nous agressent », répond le leader de petite taille dont les yeux expriment la forte détermination de ne pas se rendre.

LES NUAGES DESCENDENT LENTEMENT le long des montagnes, et littéralement les enserrent dans un énorme et doux manteau blanc. Les femmes et les enfants, les vieux comme les jeunes rient avec timidité quand nous leur posons des questions sur la façon dont ils parviennent à tenir le coup, jour après nuit, jour après jour, mois après mois.

L’obscurité s’installe sur « El Roble ». C’est le lieu où le COPINH depuis neuf mois a élevé une barricade faisant obstacle dans le chemin pour empêcher que la prochaine constructrice puisse faire passer des véhicules pesants et accède au chantier de la rivière. C’est un poste stratégique avec une vue sur toute la région, sur la vallée qui serait submergée par les eaux quand et si la digue devait être construite.

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– Nous sommes onze hameaux engagés dans la lutte contre le barrage, sur pied de guerre jusqu’à la mort.

– D’après l’entreprise, elle voudrait commencer à construire le « rideau » maintenant. Que se passerait-il dans cette partie basse où nous sommes en ce moment ?

– Ils inonderaient les terres que nous travaillons et les villages aussi.

– Qu’est-ce que vous cultivez ici ?

– Nous cultivons le maïs, les frijoles (haricots NdT), le café de Palo, le yucca, le guineo, des oranges, des limes et toutes sortes de variétés de fruits tropicaux. Avec le barrage, ils disparaîtraient, ajoute Franscisco Sánchez et Maria Paula Gómez, une des femmes, maigre mais forte, commente :

– Dans cette lutte, ils ont abattu ma nièce Paula Gonzáles, qui est morte. Elle a donné sa vie pour ce combat pour les forêts et les rivières, qui sont d’autant plus sacrées que l’esprit de la jeune fille est avec eux. C’et pour cela que nous, en tant qu’indigènes Lenca, nous n’oublions pas qui nous sommes et que nous défendrons toujours nos terres.

– Dans cette lutte, il n’y a pas seulement les hommes, tout un peuple y est mêlé ?

– Oui, tout un peuple. Parce que nous autres, nous sommes chez nous ici, nous sommes nés ici !

Jeune indigène Lenca avec sa casquette du Che

Jeune indigène Lenca avec sa casquette du Che

Si quelque chose est remarquable, c’est bien la présence de femmes et de jeunes filles. Et le fait d’être femmes ne les intimide pas pour prendre la parole. Au contraire, des femmes comme Maria Paula Gómez, nous en avons vu et écouté dans tout le Honduras. Celui qui s’imagine que la femme Lenca reste muette et soumise devant les hommes, il se trompe.

Les femmes indigènes sont très actives, peut-être parce qu’elles sont plus proches et responsables des enfants et du foyer. Elles mènent une lutte quotidienne pour que les enfants puissent manger. Elles voient aussi comme ils sont affectés par toutes sortes de maladies alors que l’état est absent et ne garantit pas le plus élémentaire des droits humains, le droit à la vie.

LES MEGA-PROJETS EN AMÉRIQUE LATINE comme la construction de Centrales Hydroélectriques ou l’exploitation minière, sont confrontés chaque jour à la résistance croissante des peuples. Cela n’a rien d’étonnant que les peuples originaires soient les premiers affectés quand les transnationales – avec la généreuse bénédiction de gouvernements successifs – veulent exploiter les énormes richesses naturelles que recèle le continent américain. Mais à présent un réseau s’est développé entre les peuples et nations en Amérique Latine et Caraïbe, à tel point que fréquemment, des réunions sont organisées pour échanger des expériences de lutte sur la manière de combattre les pilleurs de ressources naturelles. Le 14 mars a même été déclaré jour de lutte contre les plans et chantiers de barrages et de mines.

Le mouvement populaire est lui aussi toujours d’avantage impliqué dans la lutte parce que ces richesses naturelles doivent être distribuées aux peuples et non, comme c’est le cas actuellement, procurer de gros bénéfices à des actionnaires et des administrateurs de fonds dans le monde industrialisé à Montréal, New York, Paris, Beijing ou Vienne.

Une femme indigène de l’Amazonie équatorienne chemine dans le désastre écologique créé par Chevron-Texaco

Une femme indigène de l’Amazonie équatorienne chemine dans le désastre écologique créé par Chevron-Texaco

L’EXEMPLE DE LA BOLIVIE et du gouvernement d’Evo Morales est un parmi d’autres exemples de la manière dont les politiques peuvent être fructueuses si elles sont mises au service de la majorité du peuple. Le gouvernement de Morales, quand il assuma la charge en 2005, a immédiatement pris le contrôle du le pétrole et du gaz, il a augmenté drastiquement les impôts des compagnies pétrolières qui désiraient rester en Bolivie, et diminué les conditions imposées au gouvernement. Les détracteurs de Morales prirent pour argument que toutes les entreprises étrangères allaient fuir le pays, que tous les investissements étrangers cesseraient.

En réalité, ce fut le contraire et confirma que les énormes bénéfices que les entreprises retiraient de la Bolivie pouvaient tout aussi bien être investis dans plus d’écoles, de professeurs, d’hôpitaux, de médecins et aussi dans des augmentations de salaires. En Bolivie, une petite mais symbolique pension pour les plus pauvres parmi les anciens a été introduite.

Cinq familles contrôlent presque tout le Honduras.– 40% du PIB se retrouvent entre les mains d’une poignée de noms d’origines juives et palestinienne.

– Quasiment toutes ces familles contribuent économiquement aux deux partis libéral et national.

– Une poignée de familles qui sont reliées entre elles ; avant et depuis le coup d’état.

Les Rosenthal, les Facussé, les Larach, les Nasser, les Kafie et les Goldstein. Cinq noms qui contrôlent les maquilas (industries d’assemblage), l’énergie thermique, les télécommunications, le tourisme, les banques, les finances, les moyens de communication, les cimenteries et le commerce, les aéroports ou le Congrès. Pratiquement tout en fait. Elles sont le noyau dur de ces 3% d’Honduriens qui contrôlent 40% de la production nationale. Ce sont les élus d’un pays qui compte 70% de pauvres, résume le journal de droite espagnol El Mundo du 28 novembre 2009, citant le livre « Honduras pouvoirs de fait et pouvoir politique coordonné » par Victor Meza.

“Ce sont des familles comme les Atala, propriétaires de la Banque Ficohsa ou les Kofie, puissants parmi les puissants ».

D.E.

La Bolivie a également donné au monde une profonde leçon de démocratie, en particulier aux démocraties auto-proclamées d’Europe et des EU. Le gouvernement de la Paz a montré qu’il se trouvait d’avantage à l’écoute des indigènes, lorsqu’ils ne sont pas d’accord avec le gouvernement central, qu’à celle des investisseurs étrangers qui ont toujours présenté des paquets d’exigences qu’ils désirent voir accomplies avant d’investir.

La participation électorale est un indicateur de la démocratie et le 6 décembre de 2009, 80% de l’électorat a participé à l’élection présidentielle dans laquelle Evo Morales a bénéficié d’une confiance renouvelée avec 64,22% des voix. Son parti, le Mouvement vers le Socialisme (MAS) a gagné la majorité qualifiée au Sénat et à la Chambre des Députés.

Les exemples de la manière dont la démocratie a été appliquée en Bolivie ont eu pour domaines : l’investissement des bénéfices produits par les ressources naturelles ; la question de la construction de routes sur les territoires indigènes constitutionnels. Une nouvelle Constitution a été rédigée et confirmée par un referendum. La nouvelle Constitution donne aux 50 différents peuples originaires des droits auxquels avant ils n’avaient même pas songé. Et avec cela comme support, les peuples indigènes ont affronté à de multiples reprises le gouvernement de La Paz.

Le gouvernement d’Evo Morales a pris le contrôle des ressources naturelles et une nouvelle constitution donne une légitimité à ses décisions. Les secteurs oligarchiques et la Maison Blanche ont systématiquement essayé de déstabiliser le processus politique. Mais 65% de la population soutient le gouvernement.

Le gouvernement d’Evo Morales a pris le contrôle des ressources naturelles et une nouvelle constitution donne une légitimité à ses décisions. Les secteurs oligarchiques et la Maison Blanche ont systématiquement essayé de déstabiliser le processus politique. Mais 65% de la population soutient le gouvernement.

CES DROITS ET CETTE CONSTITUTION AVANCÉE manquent au peuple Lenca et aux autres communautés indigènes du Honduras. Par contre, la répression s’est intensifiée à mesure que le Congrès du pays a donné son consentement à non moins de 47 concessions à des entreprises étrangères ou nationales, depuis à peine quelques jours après le coup d’état militaire du 28 juin 2009. Le second pays le plus pauvre d’Amérique est en même temps, paradoxalement, un des plus riches en ressources naturelles. Mais une politique de la richesse sans économie distributive n’est pas au service de la communauté des Honduriens, Les bénéfices vont à un petit groupe d’entreprises étrangères et nationales.

Un des indigènes qui fut affecté par la croissante répression contre le peuple Lenca fut Tomás Garcia. Le 15 juillet de l’année passée, il fut la cible de militaires de l’armée. 106 jours de résistance avaient été accomplis, il était sur la route quand l’Armée a tiré de manière indiscriminée contre les indigènes, assassinant Tomás Garcia et blessant gravement son fils.

Blessé par les balles de l’armée, Alan Garcia, fils de Tomás Garcia mort le 15 juillet 2013

Blessé par les balles de l’armée, Alan Garcia, fils de Tomás Garcia mort le 15 juillet 2013

La justice est accusée au Honduras d’être corrompue, le militaire qui a tiré est libre, alors que Bertha Cáceres, coordinatrice du Copinh, Conseil Civique des Organisation Populaires et Indigènes du Honduras sera inculpée par la justice quelques mois plus tard, accusée de rébellion et de possession d’armes. Bertha qualifie l’assassinat de Garcia de « réaction désespérée et criminelle » de la part des entreprises qui souhaitent construire le barrage au rio Gualcarque.

Nous l’avons rencontrée dans un lieu secret, car depuis l’année passée un ordre de capture et emprisonnement pèse sur sa tête. Elle aussi est la preuve que les femmes du Honduras ont conquis de nouvelles positions et une nouvelle conscience depuis le surgissement du Front National de Résistance Populaire, FNRP, le mouvement qui s’est formé le jour même du coup d’état.

Trois mois après l’assassinat de Tomás Garcia, en octobre 2013, Bertha Caceres a été condamnée à la prison, un verdict qui s’appliquerait en février 2014. Le tribunal avait également décidé que Cáceres ne pourrait revenir dans la région du Rio Blanco. La charge était la possession d’armes et l’intrigue de rébellion avec le peuple Lenca contre la construction de la centrale hydroélectrique de Rio Blanco.

Patrouille de l’armée et les indigènes Lenca sur la route. Malgré la militarisation de la région de Rio Blanco, la lutte contre le projet de barrage reste déterminée.

Patrouille de l’armée et les indigènes Lenca sur la route. Malgré la militarisation de la région de Rio Blanco, la lutte contre le projet de barrage reste déterminée.

QUICONQUE CONNAIT BERTHA sait que cette accusation est absurde et qu’elle est le résultat d’une provocation. Quand Bertha et le véhicule qui appartient au Copinh se dirigeait vers El Roble, le site de l’occupation au Rio Blanco, ils chargèrent un monsieur qui cacha un pistolet dans le véhicule. Par pure coïncidence une patrouille de l’armée arrêta le véhicule, seulement quelques minutes après que l’ « auto-stoppeur » en soit descendu.

Depuis cette provocation, les menaces de mort contre la dirigeante de Copinh ont augmenté. Le juge internationalement célèbre, Balthazar Garzón, qui exigea que Pinochet soit extradé depuis l’Angleterre, en Espagne où il serait jugé, présenta en novembre de l’année passée une liste de 18 honduriens, des personnes sur le point d’être assassinées. Bertha est parmi ceux qui se retrouvent placés dans ce corridor de la mort. « Par qui ? » Garzon exigea que l’Etat protège Bertha Cáceres au lieu de la poursuivre.

Liste des personnes sur le point d’être assassinées. Bertha est en tête de liste.

Liste des personnes sur le point d’être assassinées. Bertha est en tête de liste.

– La décision de m’assassiner est la conséquence d’une lutte pour une cause collective. Nous l’avons déjà dit auparavant mais cela vaut la peine d’être répété : depuis des centaines d’années nous vivons dans l’enclave de sociétés minières, scieries, bananières, fruitières, maquila (usines d’assemblages en zones franches. NdT.) et aujourd’hui nous devenons l’enclave des « Cités Modèles ». Nous vivons dans une enclave dirigée par les transnationales avec un état qui devient toujours plus servile envers ces compagnies. Nous traversons une étape de grande agressivité de l’approfondissement de la trans-nationalisation. Tous les cadres juridiques ont été créés à cet effet. Des processus qui sont accompagnés de la militarisation dans laquelle le Honduras continue à être plongé, comme nous l’avons dit, un laboratoire pour les gringos, qui précisément s’accompagne du pillage de nos richesses. Mais il n’y a pas que cela. Le Honduras, dans cette politique impérialiste, reste un lieu que la géopolitique gringa considère comme étant d’une grande importance comme plateforme à partir de laquelle envahir les autres peuples pour mettre un terme aux mouvements d’émancipations des pillages de biens naturels. En 2010, c’est dans ce cadre qu’ils accordèrent des concessions mais, prenez bien note de cela, déjà trois jours après le coup d’état (28 Juin 2009) ils ont commencé à accorder des concessions.

Bertha Cáceres, coordinatrice du Copinh

Bertha Cáceres, coordinatrice du Copinh

ELLE NE VACILLE PAS D’UN POIL. Il semble que la lutte pour les montagnes et les forêts, les rios et les vallées se soit imprégnée de la détermination de cette combattante, mère de trois enfants. Comme authentique dirigeante de la lutte lenca, elle a voyagé dans de nombreuses parties du monde et elle y a apporté le message de lutte de son peuple.

Elle a été reçue avec respect et admiration et une énorme solidarité, en particulier en Amérique Latine,. Nora Cortiñas, âgée de 84 ans, fondatrice des Mère de la Plaza de Mayo, est venue à Rio Blanco y témoigner de sa solidarité. Elle a condamné la répression et exigé que cesse l’ouvrage (du barrage) et que soient respectés les droits du peuple Lenca.

Des dirigeants religieux des EU, et d’autres dirigeants d’organisations de droits humains ont également visité les lieux de l’occupation, cependant certains représentants internationaux ne purent parvenir jusque-là, ils ont également été la cible des militaires sur le chemin, à huit heures de la capitale hondurienne.

Les entreprises qui furent bénéficiaires des 47 concessions donnèrent quasi toutes leur appui inconditionnel au coup d’état de 2009. Bertha soutient que derrières les façades des entreprises nationales honduriennes se dissimule presque toujours une compagnie transnationale.

LE COPINH A MENÉ de nombreux débats sur le thème de l’énergie. Les médias officialistes et l’élite politique et économique critiquent l’organisation indigéniste la qualifiant d’ennemie de la création par le Honduras de ses propres sources d’énergie. « Mais », dit Bertha Cáceres, « nous ne sommes pas contre le fait que le pays créé ses propres sources d’énergie, c’est un droit humain, cependant le droit à l’énergie ne doit pas être lié à des intérêts capitalistes privés. Au Honduras, il l’est à 100 %. »

– Celui qui se présente comme président de l’entreprise DESA est David Castillo, il est agrégé de West Point (EU) (L’académie militaire des EU, USMA, créée en 1802), et spécialiste en renseignement militaire. Il est également conseiller de l’Etat Major (des Forces Armées du Honduras). Ensuite nous découvrirons que tous les mégaprojets hydroélectriques et miniers sont en lien avec les militaires, dit Cáceres.

Elle ajoute que le nouveau concept de « développement » qui s’est imposé est le concept de la Banque Mondiale. Une partie des concessions au Honduras ont été financée par des millions de dollars. Et ce ne sont pas seulement des concessions qui concernent la construction d’usines énergétiques mais plutôt des complexes de centrales hydroélectriques et de mines.

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Pour le Copinh et Bertha Cáceres, le concept de développement doit aller de pair avec la création d’un pouvoir populaire depuis la base, la construction d’un peuple puissant, entre et par les habitants des villages et des communautés autonomes. Elle dit que non seulement l’énergie est fondamentale mais aussi la question de l’eau. « C’est crucial et fondamental pour nos communautés », ajoute-t-elle. Actuellement il est impossible de mener à bien une activité d’extraction sans avoir accès à d’énormes quantités d’eau. Et le peuple Lenca a le privilège de vivre dans des sierras qui disposent de grandes quantités d’eau. Ce ne sont pas seulement les Lencas (principalement agriculteurs) mais ce sont aussi les habitants de la zone frontière au Salvador qui survivent grâce à l’eau qui provient du coté hondurien et des régions lencas.

L’entreprise de Développement Energétique S.A. (DESA) L’entreprise fut créée en 2008 par le clan familial Atala-Faraj, d’origine cubano-palestinienne. « C’est une des entreprises les plus compromises dans le renversement du Président de la République, Manuel Zelaya Rosales », le 28 juin 2009, écrit dans un article Radio Progreso.

Camilo Atala est le propriétaire de la Banque Centroaméricaino, BAC-Bamer. « Les familles Atala-Faraj sont également les propriétaires du groupe financier Ficohsa, qui comprend la Banque Ficohsa, Interaamericana de Seguro, Ficohsa Express, PSI-Proyectos y Servicios Inmobiliarios –, Dicorp – Divisas Corporatives – et Fondación Ficohsa. Pour leur part, les Faraj sont propriétaires de la chaîne de magasins Diunsa et des supermarchés La Colonia », ajoute Radio Progreso dans son résumé.

LA PLUS GRANDE ENTREPRISE DE CONSTRUCTION du monde pour les centrales hydroélectriques, l’entreprise d’état chinoise Sinohydra, avait reçu l’adjudication du contrat de construction de l’usine d’énergie du Rio Blanco. Mais elle a été expulsée grâce à la lutte persévérante des indigènes Lenca.

« Cette lutte titanesque contre des monstres transnationaux », dit Bertha Cáceres, démontre que les personnes sont capables et sont suffisamment fortes pour faire reculer ces méga projets de mort et les obliger à se retirer.

Ils ont expulsé Sinohydro. Ce qui a déchaîné la fureur des puissants qui considèrent cela comme un “mauvais exemple” pour d’« autres mouvements » au Honduras qui participent de la même lutte que nous ». DESA n’a pas été capable de contracter une nouvelle entreprise de construction qui veuille bien construire l’usine. « Ce n’est pas en vain que nous sommes les fils et les filles de Lempira », dit Bertha Cáceres et ses yeux brillent littéralement à chaque syllabe.

LES GARDES DE SÉCURITÉ ARMÉS sont encerclés par les indigènes. Le directeur de l’entreprise de surveillance et son adjoint ont fait leur apparition. Malgré leurs armes à feu, les gardes observent avec des visages préoccupés les indigènes qui frappent sur leurs machettes, conscients de leur supériorité numérique. L’ambiance est tendue et si cela n’avait été de notre présence, « International Press », il est possible que la situation ait tourné différemment.

« Les entreprises qui ont reçu des concessions du Congrès pour construire des usines énergétiques, des “parcs” éoliens ou des concessions minières, possèdent de véritables armées paramilitaires », tonne David Romero directeur de Radio Globo, le canal de radio sans doute le plus populaire du Honduras grâce à son attitude ferme contre le coup d’état militaire de 2009. Ici, au Rio Blanco, il y a dix représentants d’une de ces entreprises de sécurité dirigées par Bustillo, un ex lieutenant de l’armée hondurienne. Nous écoutons les accusations d’avoir dirigé des groupes d’assassins et de kidnappeurs que les Lencas lancent à Bustillo. Et quand nous le filmons et le photographions, il en fait de même avec nous.

– Non, ils (les indigènes) ne sont pas guérilleros, dit-il quand nous l’avons interrogée. La compagnie (Desa) dit qu’elle a des papiers, qu’elle a acheté la terre des indigènes, nous sommes ici pour assurer que la propriété ne subit pas de dommage ou d’intrusions, dit l’homme avec un sourire – comme pour montrer au cent Lencas présents qu’ils ne lui font pas peur, ou qu’il veut provoquer les originaires à effectuer des actions inconvenantes, en notre présence.

Douglas Bustillo ex lieutenant de l’Armée à présent chef de l’entreprise de sécurité au service du Consortium Desa.

Douglas Bustillo ex lieutenant de l’Armée à présent chef de l’entreprise de sécurité au service du Consortium Desa.

TOUTES LES ENTREPRISES QUI PRÉTENDENT détenir des papiers officiels sur cette terre ont essayé par tous les moyens imaginables d’acheter la terre et les titres. Les vendeurs souvent ne savent ni lire, ni écrire, à cause de l’analphabétisme qui est élevé dans cette région du Honduras. Les entreprises vont jusqu’à falsifier les signatures, soutient le président de Copinh, Francisco Javier Sanchez. Les histoires qui courent sur les méthodes dont usent l’entreprise pour amener les indigènes à signer, fait penser aux histoires africaines, alors que les colonialistes arrivaient avec des miroirs, des caramels ou de l’eau de vie. Dans la région de Rio Blanco ou de San Francisco de Opalaca les entreprises ont offert des confiseries, un sac de maïs, des haricots ou 100 à 500 Lempiras, plus ou moins 5 à 25 dollars. Face au système judiciaire totalement corrompu, les plaignants se trouvent complétement privés de recours.

Qui sont finalement les propriétaires de l’entreprise Desa ? demandons nous à Bertha. Elle répond que c’est une famille oligarchique ayant des investissements dans le milieu bancaire et à présent également dans la dite « énergie renouvelable ».

Ils font passer les humains après la construction de centrales hydroélectriques dans le Rio Blanco. Parmi les propriétaires de Desa il y a le clan familial Atala, Camilo Atala est le propriétaire de Banco Centroamericano., BAC Bamer. Son frère, Pedro est le président de la ligue professionnelle de football du Honduras. Le troisième Atala est le vice-président du Conseil Industriel Latino Américain de Commerce et propriétaire de Motagua, la seconde meilleure équipe de football du Honduras.

Les Peuples originaires du Honduras Le recensement officiel dénombre une population de 8 045 990 habitants, parmi laquelle 496 600 appartiennent aux peuples indigènes Chorti, Lenca, Miskito, Nahua, Pech ou Paya, Tawahka ou Sumo et Tolupán ou Xicaque. Selon les estimations de leurs propres organisations, le nombre des indigènes, est de 607 300 auxquels il faut ajouter près de 200 000 personnes descendant des noirs caraïbes, les Garifunas. Ils appartiennent, comme beaucoup d’autres, au secteur le plus pauvre et abandonné du pays. Les organisations de l’ONU estiment qu’ils vivent dans un état d’« extrême pauvreté » dans quelques 4000 villages, une situation qui s’est accentuée au cours des siècles, depuis la colonisation espagnole, en conséquence du manque d’accès à l’éducation, à la santé, à la sécurité, à la terre et aux ressources naturelles. Le territoire réclamé par les peuples indigènes est d’approximativement 2 millions d’hectares faisant partie d’un territoire national qui en compte 11,2. Actuellement seulement 10% d’entre eux détiennent un titre de propriété valide sur leurs propres terres.

Source Pueblos Originarios en América

CONSTRUIRE UN BARRAGE est une tâche complexe et particulièrement coûteuse. Le projet à Rio Blanco ‘El Proyecto Agua Zarca » a reçu le feu vert de CAMIF (el Central American Mezzanine Infrastructure Fund) un sous-organe de la Banque Mondiale, qui est un organisme qui stimule l’investissement privé dans les infrastructures en Amérique Centrale.

Le Copinh dans un communiqué à la Banque Mondiale l’a prévenue, avant qu’elle ne prenne sa décision, des conséquences sociales, environnementales et historiques d’un prêt à la construction du barrage. Les organisations appelaient également à une réunion entre la banque et le peuple Lenca pour que la banque puisse entendre ceux qui se verraient affectés par le projet.

Le Fond du Développement de la Hollande était également sur le point d’accorder un prêt millionnaire à Desa. Copinh et cinq organisations européennes des droits humains ont écrit au Fond hollandais et mis l’accent sur le fait que le fond se rendrait complice de violation de la Convention 169 de l’OIT sur les droits indigènes et l’autonomie, et qu’ils contribuaient à la militarisation de la région et à l’augmentation des violations des droits humains.

– Le Fond avait envoyé des consultants au Honduras et ils répondirent qu’ils avaient déjà consulté. Ils ont totalement ignoré les dénonciations faites par Copinh. Ce sont des gens arrogants, dominateurs qui ne s’aventurent pas à donner une réponse directe à Copinh. Ils disent « que oui » mais ils mentent.

– Ils ont aussi déclaré que leur interlocuteur valable pour le peuple indigène est le Secrétariat des Peuples Indigènes et Afrohonduriens. Comment l’Etat lui-même et le gouvernement peuvent-ils être interlocuteurs, ces gens ne représentent pas les peuples indigènes, ils sont un ministère du gouvernement.

– Ils disent également que la représentation (du peuple Lenca de Rio Blanco) est détenue par un groupe organisé et patronné par la DESA. Il est composé de quatre personnes qui sont employées par Desa qui ont été amenés à la Casa Presidencial en compagnie de quelques autres représentants d’organisations soi-disant indigènes, dont la base est également contre la signature de ce projet. Le Fond des Pays Bas dit que ce sont eux leurs interlocuteurs communautaires valables.

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LA DIRIGENTE DE LA COPINH dit avoir subi des pressions afin qu’elle s’asseye à la table de négociations avec l’entreprise et que le chef de la compagnie lui a proposé un pot-de-vin pour qu’elle accepte la construction du barrage. Mais Bertha Cáceres affirme que jamais elle n’acceptera de telles propositions qui violent toute dignité humaine et la confiance que le peuple Lenca a placée dans ses dirigeants. Depuis son refus, elle a été soumise à plusieurs provocations et la liste de mort sur laquelle son nom est enregistré avec celui de 19 autres honduriens a été publiée.

– J’ai même reçu sur mon téléphone cellulaire des messages y compris de harcèlement sexuel, provenant de Douglas Bustillo, le vice-chef de Sécurité de l’entreprise. C’est une situation très compliquée pour le Copinh dans ce contexte de criminalisation croissante – même si, depuis ses débuts, le Copinh a toujours été criminalisé. Nous avons reçu beaucoup de menaces et 8 compagnons ont été assassinés. Ce n’est nouveau, mais en ce moment, alors qu’il existe un scénario national dangereux de criminalisation grandissante des mouvements sociaux, que je me retrouve accusée de « complot contre l’Armée, de possession illégale d’arme, en préjudice à la Sécurité Interne de l’Etat du Honduras – s’il vous plait ! – c’est risible mais cela montre aussi de quoi ils sont capables. Nous devons faire une lecture de ces événements en tant qu’ils sont une manifestation d’une stratégie gringa de Contre-insurrection.

L’assassinat d’un dirigeant indigène, Tomás Garcia par l’armée le 15 juillet 2013, a été la goutte qui a fait déborder le vase pour le peuple Lenca. Il a placé l’entreprise constructrice Sinohydro face à un ultimatum : soit vous vous retirez, soit vous rester et vous en affrontez les conséquences. Les chinois se sont rendu compte que la réalisation du projet était insoutenable avec les communautés en lutte contre eux et ont choisi de se retirer. Depuis ce jour le projet hydroélectrique est sur le tapis mais ne trouve pas de constructeurs.

Ignocencio Gómez, indigène qui possède sa maison, destinée à disparaître avec la construction du barrage, au bord du Rio Gualcarque.

Ignocencio Gómez, indigène qui possède sa maison, destinée à disparaître avec la construction du barrage, au bord du Rio Gualcarque.

LA MILITARISATION ET LA « COLOMBIANISATION », s’incarnent dans des groupes paramilitaires qui font le “sale” travail de l’état ou avec des militaires qui patrouillent le jour et se mettent la nuit le brassard du paramilitarisme et partent assassiner l’opposition politique et populaire. Actuellement, au Honduras la similitude (avec la Colombie) est évidente, dit Bertha Cáceres :

– Comme nous l’avons toujours dénoncé, c’est la copie de l’Armée Colombienne et du Paramilitarisme de là-bas. Et qui sont derrière ? Les Gringos. Pourquoi les gringos ont-ils six bases militaires au Honduras ? Pourquoi construisent-ils leur plus grande base maritime d’Amérique Latine au Honduras ? Que font ces gringo à Caratasca ? Pourquoi construisent-ils des souterrains ? Ce n’est pas pour combattre le narcotrafic, Qu’ils ne viennent pas nous raconter leurs contes, ce sont des mensonges !, dit la dirigeante du Copinh et elle conclut :

– A Rio Blanco, il y a une armée de paramilitaires. Je les ai vu et nous savons comment ils opèrent, jouant avec les besoins des gens ou utilisant les mêmes méthodes. Ils payent mille lempiras (100USD) pour saboter la voiture du Copinh. Quand l’armée m’a capturée le 24 mai 2013, il y avait six hommes en civil prêts à canarder la voiture du Copinh. Quatre fois ils m’ont menacée de mort (ce jour-là), Francisco Sanchez, président du Copinh est dans la même situation mais, jusqu’ici, il s’en est sorti. Aujourd’hui il faut être bien préparé pour supporter cela parce que ce n’est pas facile.

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APRÈS QUE NOUS AYONS TERMINÉ LE REPORTAGE A RIO BLANCO et l’entrevue avec Bertha Cáceres à la mi-décembre 2013, la Cour d’Appel de Comayagua a prononcé un non-lieu provisoire en faveur de Bertha Cáceres, Aureliano Molona et Tomás Gómez Membreño.

Le communiqué du Copinh déclarait que “l’équipe de défense continuera a travailler pour le prononcé d’un non-lieu définitif dans les cas de persécution judiciaire contre les trois compagnons et autres membres du Copinh qui font l’objet de ce genre de répression et sont confrontés également à des menaces contre leur vie et des accusations judiciaires. Nous épuiserons tous les recours en justice et poursuivrons notre lutte pour la justice et la vérité, même si nous savons en faveur et au service de qui les instances judiciaires se positionnent. Le COPINH averti que l’entreprise Desa – en association avec le Ministère Public, dont nous déplorons le rôle servile – continue à mener des poursuites qui sont des menaces contre l’intégrité de notre organisation et de ses militants : non seulement à travers la criminalisation des luttes du COPINH par la voie judiciaire mais aussi par des campagnes sales et de discrédit, des attaques cybernétiques, des harcèlements et la militarisation. »

Nous avons obtenu une victoire partielle de tout le peuple Lenca et de la solidarité nationale et internationale, affirme l’organisation du peuple Lenca.

Barrage du chemin qui résiste depuis plus de neuf mois.

Barrage du chemin qui résiste depuis plus de neuf mois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dick & Myriam Emanuelson

http://dickemahonduras.blogspot.be/

Traduction Anne Wolff

Voir tout le reportage de Rio Blanco et l’entretien avec Bertha Cáceres :

Videos : Reportaje de Rio Blanco (31 min) : 
http://vimeo.com/82020819,  
YouTube : http://youtu.be/cXD6Ha2opZ0

La entrevista con Bertha Cáceres : (61 min) : 
http://vimeo.com/82083040
YouTube : http://youtu.be/Yiu_G9gdQ4g

Lempira (cacique Lenca)

Lempira (m. 1537) était un capitaine de guerre du peuple des Lencas qui lutta contre les espagnols durant la décennie de 1530, dans les documents écrit de la période de la conquista espagnole, il est mentionné sous le nom de El Lempira.

C’était un indigène d’origine Lenca, de haute stature, aux larges épaules et aux membres épais. Il était brave et depuis sa tendre jeunesse il a fait preuve d’un grand courage, il avait un amour profond pour son peuple, sa terre, ses lois et ses coutumes.

Le nom de Lempira, d’après ce que soutient Jorge Lardé Y Lain, provient de la parole Lempaera, qui a son tour procède de deux vocables de la langue Lenca : Lempa qui signifie “seigneur » – titre de haute dignité ou hiérarchie – et de era, qui signifie « colline ou sierra ». Ainsi donc, Lempira signifierait Seigneur de la Sierra ou Seigneur des collines.

Lempira reçut d’Entepica la mission d’organiser la résistance à la pénétration des troupes espagnoles en 1537, en prenant pour base la colline de Cerquin. Quand les Espagnols parvinrent à Cerquin, Lempira se trouvait en lutte avec les caciques voisins, à cause de cette menace, Lempira fit alliance avec le sous-groupe Lenca des Cares et parvint à réunir une armée de presque 30 000 soldats, provenant de 200 villages.

Grâce à lui, d’autres groupes se soulevèrent aussi et prirent les armes dans la vallée de Comayagua, à Olancho. Les tentatives espagnoles de les mettre en déroute, dirigées par Francisco de Montejo et son lieutenant, Alonso de Cáceres restèrent infructueuses avant 1537.

Source : Wikipedia

Traduction Anne Wolff 

Sources espagnoles :

Agencia de Noticias Nueva Colombia, ANNCOL
Web : www.anncol.eu, Redacción : anncol@anncol.eu,
YouTube :  https://www.youtube.com/user/anncol4?feature=mhee

Source : Le Grand Soir, Dick et Mirian Emanuelson, 11-02-2014

Source: http://www.les-crises.fr/et-si-cest-une-femme-berta-caceres/


Sarkozy veut supprimer les contrôles fiscaux inopinés dans les entreprises

Thursday 5 May 2016 at 04:00

De mieux en mieux…

Source : Ouest-France, 03-05-2016

S'il y a contrôle fiscal (dans une entreprise, NDLR), « je souhaite qu'on s'en tienne à une année plus l'année en cours, pas trois ans » a affirmé lundi Nicolas Sarkoz. | Reuters

S’il y a contrôle fiscal (dans une entreprise, NDLR), « je souhaite qu’on s’en tienne à une année plus l’année en cours, pas trois ans » a affirmé lundi Nicolas Sarkoz. | Reuters

Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains, a affirmé lundi à Amiens vouloir supprimer les contrôles fiscaux et sociaux inopinés dans les entreprises.

« Je souhaite qu’on supprime les contrôles fiscaux et sociaux, sur place, dans les entreprises, sauf présomption de faute grave », a affirmé M. Sarkozy, lors d’une table ronde avec des chasseurs et pêcheurs de la Somme.

S’il y a contrôle fiscal, « je souhaite qu’on s’en tienne à une année plus l’année en cours, pas trois ans », a-t-il ajouté.

L’ex-chef de l’Etat, qui devrait présenter sa candidature à la primaire pour 2017 début septembre, a passé plus d’une heure à discuter avec des chasseurs et pêcheurs se déclarant « déçus par la droite », qui, lorsqu’elle a été au pouvoir, « a préféré draguer le vivier écologique ».

« trouillomètre à zéro »Face à l’administration et aux contrôles qu’elle effectue, « les politiques doivent reprendre le pouvoir », a affirmé M. Sarkozy. « ‘Il y a une reprise en main de ce côté-là tout à fait nécessaire », a-t-il ajouté.

Il a réaffirmé, sous les applaudissements, qu’il voulait remplacer le principe de précaution par le principe de responsabilité. « Tout le monde a le trouillomètre à zéro. Plus personne ne veut prendre de risques », a-t-il regretté.

Crise d’autoritéLe président de LR a également affirmé qu’on ne pouvait « fonctionner sans un minimum d’autorité. On ne peut pas avoir des minorités qui bloquent tout », a-t-il dit.

Une allusion aux zadistes de Notre-Dame-des-Landes« qui vivent de nos impôts, du RSA, des subsides d’associations subventionnées », ainsi qu’aux « Nuit Debout » —« Quand on est debout la nuit, on est couché le jour »— ou encore à « la Jungle de Calais », aux « lycéens qui bloquent les lycées parce qu’ils ne sont pas contents de la loi El Khomri »et aux « étrangers en situation irrégulière qui investissent des équipements » scolaires…

« Ça va s’arrêter où? » a demandé M. Sarkozy. « Je n’ai jamais vu le pays dans un tel état de tension. Beau résultat » pour François Hollande, s’est-il exclamé.

« Faites quelque chose pour les oies »Certains dans l’assistance ont mis en avant le vote Front national chez des électeurs « déçus par la droite et par la gauche ». Par exemple, a-t-on pu entendre, on empêche les chasseurs de « tirer les oies » après le 31 janvier, alors qu’elles arrivent au-dessus de la baie de Somme en février.

« Faites quelque chose pour les oies, le Front national reculera », lui a-t-on promis.

Source : Ouest-France, 03-05-2016

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Source: http://www.les-crises.fr/sarkozy-veut-supprimer-les-controles-fiscaux-inopines-dans-les-entreprises/


Au Pakistan, le triste sort du médecin qui aida la CIA à traquer Ben Laden

Thursday 5 May 2016 at 03:30

On parle de l’Arabie saoudite, mais il ne faut pas publier non plus le rôle du Pakistan…

Source : Le Nouvel Obs, AFP, 02-05-2016

Cinq ans après son arrestation, le médecin pakistanais languit en prison, victime selon ses proches de manœuvres diplomatiques entre Washington et Islamabad.

“Je n’ai aucun espoir de le voir, je n’attends plus rien de la justice”, se lamente Jamil Afridi, son frère aîné. Exceptionnellement, il a accepté de témoigner mais dans un lieu tenu secret.

Son frère, le Dr Afridi, âgé d’une cinquantaine d’années, a organisé il y a cinq ans une fausse campagne de vaccination contre l’hépatite C, qui avait servi de couverture pour confirmer la présence de Ben Laden, alors chef d’Al-Qaïda, à Abbottabad. Une fois localisé, le cerveau des attentats du 11 septembre 2001 avait été abattu, le 2 mai 2011, par les forces spéciales américaines lors d’un raid à son domicile.

Cette spectaculaire intervention étrangère fut vécue comme une humiliation au Pakistan, laissant des traces profondes dans ses relations avec les Etats-Unis et compliquant d’autant le cas du docteur.

Bouc émissaire

Le Dr Afridi avait été chargé d’organiser une campagne de vaccination dans le but de recueillir un échantillon ADN dans le complexe habité par Ben Laden. Il a affirmé par la suite ne pas avoir été informé du but de l’opération et avoir refusé de fuir le pays quand cela lui a été demandé.

Arrêté peu après le raid par les autorités pakistanaises, le médecin a été jugé pour liens avec des extrémistes – un chef d’accusation largement considéré comme fantaisiste – et condamné à une peine de 33 ans de prison, réduite par la suite à 23 ans.

Depuis, la procédure est enlisée. Un procès en appel, débuté en 2014, a été ajourné des dizaines de fois. Plusieurs groupes de défense des droits de l’Homme ont tiré la sonnette d’alarme, exigeant un procès transparent.

“Shakeel est devenu un bouc émissaire”, estime un militant des droits de l’Homme, Zar Ali Khan Afridi, sans lien de parenté avec le médecin. “Il a été impliqué dans un cas qui n’a rien à voir” avec son affaire, estime-t-il.

Selon son avocat, Qamar Nadeem, le docteur est détenu à l’isolement dans une petite pièce et malgré cette précaution, sa vie reste menacée.

Me Nadeem, qui lui-même n’a plus accès à son client depuis deux ans, est son second conseil. Le premier ayant fui le Pakistan en raison de menaces des talibans, avant d’être finalement tué lors d’une visite au pays en 2015.

Selon Me Nadeem, son client ne peut guère espérer se tirer d’affaire sans pression des Etats-Unis. “Mais jusqu’ici ils n’ont pas fait preuve de soutien”, regrette-t-il.

“Question d’arrière plan”

Cela n’a pas toujours été ainsi. En 2012, un comité du Sénat américain avait symboliquement voté une réduction de 33 millions de dollars de l’aide américaine accordée à Islamabad, soit un million par année de prison infligée au Dr Afridi dans la première sentence.

Mais la pression américaine s’est depuis étiolée à mesure que se resserraient les liens avec Islamabad et que d’autres dossiers sensibles surgissaient, estiment des experts. “Les pourparlers avec les talibans (afghans) ont pris le dessus sur tout le reste”, estime Ahmed Rashid, un analyste spécialiste de sécurité.

“Les Américains ne veulent pas brouiller le tableau en soulevant des questions épineuses” avec le Pakistan, considéré comme un médiateur crucial dans les difficiles négociations de paix en Afghanistan.

“Il est probable que la question soit actuellement passée à l’arrière plan” faute d’espoir qu’un arrangement soit possible “à court terme”, d’après Michael Kugelman, chercheur au Woodrow Wilson Center à Washington.

Source : Le Nouvel Obs, AFP, 02-05-2016
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Source: http://www.les-crises.fr/au-pakistan-le-triste-sort-medecin-qui-aida-la-cia-a-traquer-ben-laden/


[Vidéo] Universités américaines : le cauchemar de la dette étudiante

Thursday 5 May 2016 at 03:10

Source : Youtube, France24, 29-04-2016

Aux États-Unis, des millions d’étudiants sont contraints de s’endetter lourdement pour pouvoir financer leurs études supérieures. Seuls ou avec leur famille, ils empruntent des dizaines de milliers de dollars sur plusieurs années, mais ils ne parviennent pas toujours à rembourser leurs dettes à leur sortie de l’université et sont contraints de démarrer leur vie active déjà endettés. Nos reporters Gallagher Fenwick et Philip Crowther sont allés à leur rencontre.

Faire un reportage sur la dette étudiante, c’est aller à la rencontre de toute l’Amérique, car le phénomène n’épargne presque personne. Selon le ministère de l’Éducation, au moins 40 millions d’Américains avaient souscrit à un prêt bancaire en 2015, afin de financer leur passage sur les bancs de la fac. Le montant de leur emprunt s’élève en moyenne à 30 000 dollars.

Ces personnes ne sont généralement pas pauvres, mais plutôt acculées et entravées par un poids qui les empêche d’avancer dans leur vie. Pas le temps d’explorer le champ des possibles, de chercher le métier de leurs rêves, ni même de fonder une famille ou encore vouloir souscrire à un prêt immobilier… Dès qu’ils ont leur diplôme en poche, ces étudiants doivent chercher à gagner de l’argent, afin de ne pas se laisser déborder par les intérêts qui s’accumulent rapidement et éviter de se laisser emporter dans une spirale infernale.

Un système “hors de contrôle”
En février dernier, le rappeur Dee-1 en a même fait une chanson. David Augustine Jr de son vrai nom, étudiant de 27 ans diplômé de l’Université de Louisiane en 2009, venait enfin de rembourser son prêt étudiant. Il a chanté sa joie et dénoncé le système des prêts étudiants “hors de contrôle”. Son clip, posté sur les réseaux sociaux, a été regardé plus d’un million de fois en une semaine. Le Washington Post y voit même “l’hymne d’une génération”.
Le total des prêts souscrits par les étudiants américains s’élève aujourd’hui à 1 200 milliards de dollars, selon les statistiques de la Réserve fédérale. C’est plus que la dette totale des cartes de crédit américaines. La dette étudiante est l’un des plus gros défis économiques des États-Unis.
Mais elle est aussi devenue un sujet politique, en pleine campagne électorale. Les aspirants candidats à la présidentielle n’ont pas hésité à s’en saisir. Le démocrate Bernie Sanders propose notamment la gratuité de l’enseignement dans les universités supérieures publiques. Face à des salaires qui n’augmentent pas et à des frais de scolarité qui, eux, ne cessent de grimper, son discours séduit de nombreux jeunes et moins jeunes.

Source : Youtube, France24, 29-04-2016

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Source: http://www.les-crises.fr/video-universites-americaines-le-cauchemar-de-la-dette-etudiante/


[28 pages] 4e vidéo : Donald Trump à l’origine de la relance des révélations !

Wednesday 4 May 2016 at 00:50

Suite de notre grande série sur les 28 pages – rappel :

Si le problème des 28 pages a été évoqué dès 2003 dans les médias américains, cela ne le fut que très modestement.

C’est d’ailleurs généralement toujours le cas : comme il n’y a pas de complot, la plupart des informations sortent dans la presse de façon naturelle, mais plutôt page 12, une fois, et sans reprise, donc c’est très vite oublié.

Pour avoir un impact sur la population, il faut une grosse caisse de résonance.

C’est l’émission 60 Minutes du 10 avril 2016 qui, du fait de son audience, a mis le feu aux poudres – ce qui était aussi plus facile 15 ans après les faits.

Le prétexte avancé par 60 Minutes a été la visite d’Obama en Arabie Saoudite :

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C’est une bonne raison, mais qui explique difficilement a elle seule ce choix.

Le fond est, très probablement, le fait que ce sujet est monté crescendo durant la campagne des Républicains, porté par… Donald Trump !

Dont les propos ont fini par le faire traiter de “complotiste du 11 Septembre” – ce qui ne manque pas de sel 2 mois après…

Bref, sujet lancinant médiatiquement + occasion, cela nous donne l’émission 60 Minutes (qui ne demande l’accord de personne, elle est habituée à sortir des scoops, encore faut-il qu’ils soient dans l’air du temps…)

Observez-donc comment cela s’est passé dans cette vidéo – qui a été très longue à monter :)

Vous y verrez aussi un autre Donald Trump, qu’on s’est bien gardé de vous montrer dans les médias, et qui permet de mieux comprendre pourquoi il va probablement être le candidat Républicain…

I. La 4e Vidéo

Même vidéo – version alternative si souci :

Si vous êtes très très pressé, voici l’extrait Trump seul :

II. Le script de la vidéo

Voici le script de la vidéo

« Débat télévisé entre les candidats Républicains à la primaire, 16 septembre 2015 » (source : YouTube)

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De 1’40’51 à 1’41’25

Donald Trump : « Je dois dire quelque chose parce que cela concerne la capacité de jugement.

Je suis la seule personne sur cette estrade – la seule personne – qui a combattu très durement contre le fait d’aller en Irak, et pourtant je n’étais pas encore un homme politique. J’ai dit que [c’était une erreur] d’aller en Irak. C’était en 2003, vous pouvez le vérifier. Je pourrais vous donner 25 anecdotes différentes.

Par exemple, une délégation a été envoyée à mon bureau pour me voir, parce que je parlais trop fortement de ce sujet. Je suis une personne très militariste, mais vous devez savoir quand il faut utiliser l’armée. Je suis la seule personne ici qui a lutté contre le fait d’aller en Irak ! »

De 1’42’25 à 1’43’01

Donald Trump : « Votre frère et son administration nous ont donné Barack Obama, parce qu’après un tel désastre, surtout les trois derniers mois, même Abraham Lincoln n’aurait pas pu être élu ! »

Jeb Bush : « Vous savez quoi ? En ce qui concerne mon frère, il y a une chose dont je suis sûr : c’est qu’il nous a gardés en sécurité !

Je ne sais pas si vous vous souvenez … »

[APPLAUDISSEMENTS]

Jeb Bush : « … Donald … »

[APPLAUDISSEMENTS]

Jeb Bush : « … vous vous souvenez du grondement ? Vous vous souvenez du pompier, avec ses bras autour de lui ? Il a envoyé un signal clair que les États-Unis seraient forts et lutteraient contre le terrorisme islamique, et il nous a gardés en sécurité ! »

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Georges W. Bush et le fameux pompier, peu après les attentats du 11 septembre 2001

Donald Trump : « Je ne sais pas. Vous vous sentez en sécurité maintenant? Je ne me sens pas en sécurité moi… »


« Un mois plus tard, Donald Trump réagit après avoir été attaqué plusieurs fois par Jeb Bush qui défend son frère, 16 octobre 2015 » (source : YouTube)

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[NB : Donald Trump a perdu plusieurs de ses amis dans les attentats du World Trade Center]

De 32’55 à 33’37

Journaliste : « Pour être le Président des États-Unis, vous devez être un leader à bien des égards. On n’a pas vu votre gant de velours. Nous avons vu votre main de fer, mais George Bush a dû réconforter l’Amérique après le 11 Septembre, et Barack Obama l’a fait après la tuerie de l’école à Sandy Hook. Aidez-nous à comprendre quel homme est Donald Trump. Je dois savoir que vous allez nous faire sentir en sécurité et nous rendre fiers. »

Donald Trump : « O.K., je pense avoir un plus grand cœur que chacun de mes adversaires. Je pense que je suis beaucoup plus compétent que chacun d’entre eux. Quand vous parlez de George Bush, je veux dire, dites ce que vous voulez, mais le World Trade Center a été détruit pendant qu’il était là. »

Journaliste : « Attendez ! Vous ne pouvez pas blâmer George Bush pour cela ?! »

Donald Trump : « Il était Président, O.K. ? On peut ne pas le lui reprocher ou ne pas lui en vouloir, mais il était le Président. Le World Trade Center a été détruit durant sa présidence ! »


« Quatre jours plus tard, Donald Trump réagit à la grosse polémique qui a suivi ses propos, 20 octobre 2015 » (source : MediaIte)

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De 0’00 à 0’39

Donald Trump : « Écoutez, son frère est attaqué, c’est une personne loyale, et il est loyal envers son frère. Mais son frère a fait des erreurs. Son frère pourrait avoir fait une erreur à propos de la véritable attaque parce qu’il savait que l’attaque allait arriver. George Tenet, le Directeur de la CIA, lui a dit qu’elle allait arriver.

Donc, ils ont eu des alertes en avance, et ils n’en n’ont pas vraiment tenu compte. Maintenant, c’est quelque chose qui peut arriver. Je ne le blâme pas pour cela. Mais encore une fois, la question était – et je ne blâmais personne – qu’ils ont dit que notre pays était en sécurité sous Bush. Et j’ai répondu qu’en est-il de la destruction du World Trade Center, qui reste la pire attaque de notre Histoire ? L’affirmation était que notre pays était en sécurité durant la présidence de son frère… »


« Débat télévisé entre les candidats Républicains à la primaire, 13 février 2016 » (source : YouTube)

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Les candidats à la primaire républicaine, au 13 février 2016

De 31’04 à 31’36

Présentateur : « Lundi, George W. Bush fera campagne en Caroline du Sud pour son frère. Comme vous l’avez dit ce soir, et vous l’avez souvent dit, votre opposition à la guerre en Irak était un signe de votre bon jugement.

En 2008, dans une interview avec Wolf Blitzer, en parlant de la conduite de la guerre par le président George W. Bush, vous avez dit que vous étiez surpris que la leader démocrate Nancy Pelosi n’ait pas essayé de le destituer.

Vous avez dit, je cite : “ce que vous auriez personnellement estimé être une chose merveilleuse.” Lorsqu’on vous a demandé ce que vous entendiez par là, vous avez dit : “Pour la guerre, pour la guerre, il a menti, il nous a entrainés dans cette guerre avec des mensonges.” Estimez-vous encore que le président Bush aurait dû être mis en accusation ? »

De 32’01 à 33’02

Donald Trump : « De toute évidence, la guerre en Irak a été une grande erreur. D’accord ? Maintenant, vous pouvez le prendre comme vous le souhaitez, et il a fallu à Jeb Bush, si vous vous souvenez du début de sa candidature, il lui a fallu cinq jours pour le reconnaitre : “C’était une erreur, puis Ce n’était plus une erreur”, il lui a fallu cinq jours avant que ses conseillers lui disent quoi dire, et il a finalement dit “ce fut une erreur.” La guerre en Irak ! Nous avons dépensé 2 000 milliards de dollars, des milliers de vies, et nous n’avons même pas réussi. L’Iran a repris l’Irak avec les deuxièmes réserves de pétrole dans le monde.

Donc de toute évidence, oui, ce fut une erreur !

George Bush a fait une erreur. Nous pouvons tous faire des erreurs. Mais celle-là est championne du monde ! Nous n’aurions jamais dû aller en Irak. Nous avons déstabilisé le Moyen-Orient. »

Présentateur : « Vous pensez toujours qu’il aurait dû être destitué ? »

Donald Trump : « Vous faites ce que vous voulez. Vous appelez ça comme vous voulez. Mais je tiens à vous dire qu’ils ont menti. Ils ont dit qu’il y avait des armes de destruction massive, et il n’y en avait pas. Et ils savaient qu’il n’y en avait pas. Il n’y avait pas d’armes de destruction massive. »

De 33’42 à 34’05

Jeb Bush : « Et tandis que Donald Trump préparait une émission de télé-réalité, mon frère s’occupait de la construction d’un appareil de sécurité pour nous protéger. Et je suis fier de ce qu’il a fait. Et il a le culot de s’en prendre à mon frère ! »

Donald Trump « Le World Trade Center a été détruit pendant la présidence de votre frère, souvenez-vous en ! Ce n’est ce que j’appelle nous maintenir en sécurité ! »

De 35’51 à 37’07

Marco Rubio : « Je veux juste dire, au moins au nom de moi-même et de ma famille, que je remercie tout le temps Dieu que ce soit George W. Bush qui ait été à la Maison Blanche le 11/9 et non pas Al Gore !

Et je pense que vous pouvez regarder en arrière avec le recul et trouver à redire un certain nombre de choses, mais il nous a gardé en sécurité. Et non seulement il nous a gardé en sécurité, mais peu importe ce que vous disiez à propos des armes de destruction massive, Saddam Hussein était en état de violation des résolutions de l’ONU, en violation ouverte, et le reste du monde ne faisait rien à ce sujet. Et George W. Bush a fait ce que la communauté internationale refusait de faire.

Et encore une fois, il nous a gardés en sécurité, et je lui suis toujours reconnaissant de ce qu’il a fait pour ce pays. »

Donald Trump : « Mais comment dire qu’il nous a gardés en sécurité alors que le World Trade Center a été détruit ? J’ai perdu des centaines d’amis ! Le World Trade Center a été détruit durant la présidence de George Bush – et il nous a gardés en sécurité ? Ce n’est pas de la sécurité ! Ce n’est pas de la sécurité, Marco ! Ce n’est pas de la sécurité ! »

Marco Rubio : « Le World Trade Center a été détruit parce que Bill Clinton n’a pas tué Oussama ben Laden quand il a eu l’occasion de le tuer ! »

Donald Trump : « Et, en passant, George Bush en a aussi eu l’occasion, et il n’a pas écouté les conseils de la CIA. »

« Tweet de Donald Trump, 15 février 2016 »
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Pour aller plus loin : Quand la théorie du complot à propos du 11/09 va comme un gant au discours de Donald Trump.


« Sénateur Lindsey Graham, ancien adversaire de Trump à la primaire et proche de John McCain, 17 février 2016 » (source : Breitbart)

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Lindsay Graham

De 00’46 à 1’46

Présentateur : « Je parie que vous avez dû tomber de votre chaise quand vous avez entendu ça samedi soir. Tentons de comprendre la logique de ce que fait Trump. »

Lindsay Graham : « Ça va être dur, mais essayons. Ma seule explication est qu’il est devenu fou et qu’il n’a pas le caractère ou le jugement pour se contrôler quand il devient fou. On est à l’asile. Cette accusation vient de l’extrême extrême extrême gauche, des théories du complot mondial. Si j’étais Barack Obama ou un Démocrate, je ferais tout ce que je pourrais pour que Donald Trump soit nommé. Il a dénigré la femme. Il a un niveau de désapprobation de 80 % chez les Hispaniques. À la fin de la bataille, il serait le candidat le plus mauvais dans toute l’histoire du parti républicain. Lorsque vous calomniez George W. Bush en Caroline du Sud, j’espère qu’il y aura des conséquences. Mais dire que Bush est responsable du 11/9 et qu’il a menti à propos de la guerre en Irak ne va pas bien passer ici, je l’espère. »

De 2’14 à 2’55

Lindsay Graham : « Je ne vais pas essayer d’entrer dans l’esprit de Donald Trump. Parce que je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de place. Je pense qu’il est dingue. Je pense qu’il est fou. Je pense qu’il est inapte pour être président. Je suis un Républicain et il ne l’est pas. Il n’est pas un Républicain conservateur, c’est un opportuniste. Il pourrait tirer sur quelqu’un sur la Cinquième Avenue et de 25 à 30 % des gens le suivraient encore parce qu’il donne la parole à leur colère et à leur frustration. Mais il n’est pas apte à être Président des États-Unis. Tout Républicain qui accuse George W. Bush d’avoir menti au peuple américain sur la guerre en Irak et d’être responsable du 11/9 n’est pas un Républicain. C’est un extrémiste, c’est un fou.”


« Donald Trump, 17 février 2016, deux mois avant l’émission 60 minutes » (source : YouTube)

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Donald Trump, en meeting, le 19 février 2016

De 21’09 à 22’46

Donald Trump : « Il nous faut quelqu’un qui a cette compétence – et je l’ai toujours eue – : tenir les budgets et les calendriers ! Au moment où nous devons reconstruire nos infrastructures, parce que notre pays est en ruine : nos aéroports, nos routes, nos autoroutes, nos ponts, nos tunnels, nos hôpitaux… Tout ce que nous avons arrive en fin de vie. Et quand vous regardez la façon dont ils construisent, les budgets vont doubler, tripler, quadrupler. Permettez-moi de vous dire qu’il y a des gens qui gagnent beaucoup d’argent sur le dos de notre pays. Désormais, ils ne vont plus en gagner autant.

Et voici l’autre point : je finance seul ma campagne. Donc, je ne suis pas contrôlé par des intérêts particuliers, comme les sociétés pharmaceutiques, les compagnies d’électricité, les fournisseurs d’eau… Elles sont des centaines. Elles contrôlent les politiciens parce qu’elles les financent. Moi, je ne prends pas leur argent. Donc, je suis en auto-financement. Je ne sais pas si on doit m’accorder du mérite pour cela ; pour être honnête avec vous, je n’en suis pas sûr. Mais je suis en auto-financement. Cela coûte beaucoup d’argent, vraiment beaucoup d’argent.

Mais vous savez, la bonne chose est qu’ils ne peuvent pas venir vers moi et dire : “Eh bien, nous vous avons donné de l’argent” – vous savez, Ford ou General Motors ou une autre. “Nous vous avons donné beaucoup d’argent, nous avons besoin de ceci, nous avons besoin de cela”. Moi, je vais faire ce qui est bon pour vous, les gens, OK ? »

Présentateur : « Et juste pour être complètement transparent, ma femme vous a envoyé un chèque de 25 dollars… [Rire]

Je pense qu’une des questions que tout le monde ici se pose est pourquoi les médias en général ont-ils peur d’une présidence Trump ? »

Donald Trump : « Oh, je suis si mal traité. Je veux dire, je regardais FOX NEWS ce matin. Ils me traitent si mal. FOX me traite pire que toute autre personne. Mais je suis très mal traité par tous les médias. Je ne sais même pas… , je ne comprends vraiment pas pourquoi. Ils font défiler des experts les uns après les autres, qui sont toujours négatifs, négatifs, négatifs… »

De 23’02 à 23’06

Donald Trump : « Mais cela n’a pas une grande importance, je pense. Regardez, nous sommes de loin en tête dans les sondages. »

De 23’25 à 25’34

Donald Trump : « Mais, vous savez, j’estime que le mieux que j’ai à faire est de dire la vérité. Par exemple, je dis la vérité à propos de l’Irak. Je dis que cette guerre a été une catastrophe. Nous avons dépensé 2 000, 3 000 milliards de dollars, perdu des milliers de vies, des milliers de vies ! Nous avons des soldats blessés partout. Moi, je les aime – ces gars-là ont plus de courage que nous tous mis ensemble, je dois vous le dire. Nous tous !

Et je dis que nous n’aurions jamais dû aller là-bas et vous savez, si Bush se sent insulté par ça, eh bien je m’en moque. Cela fait quelle différence? Ce fut une terrible erreur, nous n’aurions jamais dû aller là. Et quand on me dit : “Ce n’est pas bon de critiquer !”, je réponds : “Critiquer ? Mais il s’agit de l’une des pires décisions de l’histoire de notre pays. Regardez. Nous avons totalement déstabilisé le Moyen-Orient, ce que j’avais prédit. On devrait reconnaitre ma vision parce que j’ai prédit que cela allait arriver, parce que quand vous avez frappé une puissance régionale, l’autre a pris la relève.

Maintenant, l’Iran est en train de reprendre l’Irak, aussi sûrement que vous êtes assis là. Nous n’avons même plus rien à voir avec l’Irak. Nous sommes partis. Mais pensez-y. Nous avons dépensé 2 000, 3 000 milliards de dollars. Nous devons reconstruire notre pays, et nous aurions pu faire tellement de choses avec cet argent ! Et à la place, nous sommes dans une situation au Moyen-Orient pire qu’il y a 15 ans. Maintenant, c’est un désastre.

Saddam Hussein était un méchant. D’accord ? Un méchant. Mais vous savez à quoi il était bon ? À tuer des terroristes. Il était en train de tuer des terroristes. Maintenant, l’Irak est un refuge pour les terroristes. Si vous voulez devenir un terroriste, vous allez en Irak, vous serez bien accueilli. Et qu’avons-nous fait ? Avec tout cet argent dépensé, toutes ces vies perdues, tous ces guerriers blessés ? Qu’avons-nous obtenu ? Eh bien que l’Iran rafle la mise ! Non seulement, ils vont récupérer leurs 150 milliards de dollars séquestrés – grâce à cet accord stupide que nous avons proposé, l’une des plus stupides offres que je n’ai jamais vues -, mais, maintenant, ils mettent la main sur l’Irak que nous leur avons remis.

[L’Iran et l’Irak] se sont battus pendant des années pour essayer de prendre le dessus sur l’autre. Eh bien, comme nous avons décapité l’Irak, l’Iran prend le dessus. Les gens ne réalisent pas que l’Irak possède les deuxièmes plus grandes réserves de pétrole au monde. Donc, nous l’avons pris puis nous l’avons remis aux Iraniens sur un plateau d’argent. Mais comment avons-nous pu être aussi stupides ?

Je suis très triste. Honnêtement, pour moi, c’est un sujet qui m’attriste quand j’en parle. »

De 36’08 à 40’35

Présentateur : « Pourriez-vous nous indiquer quelles sont vos relations avec Poutine, et comment cela se passera avec une présidence Trump ? »

Donald Trump : « Je n’ai aucune relation avec lui. Il a dit que j’étais un génie. Il a dit « Donald Trump est un génie, il va remporter la primaire et sera le leader du monde », ou à peu près. Il a dit un truc positif comme ça, et ces individus ont accouru en disant « Nous voulons que vous démentiez ces propos », ce à quoi j’ai répondu « Quoi, il dit que je suis un génie, et vous voulez que je démente ? Mais vous êtes dingues ? ». Mais vous vous rendez compte à quel point ils sont stupides ? « Nous voulons que vous démentiez ces propos ».

En plus, j’ai dit « Mais ce ne serait pas bien si ça se passait mieux avec les autres pays ? Est-ce que ce ne serait pas en réalité une chose positive ? Faut-il toujours se combattre ? Je pense que je pourrais avoir une bonne relation avec Poutine, qui sait ? Je pense que nous avons de bonnes relations. Mais je peux vous dire qu’il a des relations horribles avec Obama. C’est ridicule. Et il profite d’Obama. Alors que ce n’est pas facile de profiter de moi, les amis, croyez-moi… Et si on s’entendait bien avec la Russie, ce serait agréable, non ?

Mais oublions un peu la Russie. Parlons par exemple de Lindsey Graham. C’est l’être humain le plus stupide que j’ai jamais vu.

Alors, il se présente contre moi à l’investiture. Il démarre à 6 %, et il me cogne. Bon je ne le prends même plus au téléphone… Il continue à dire des choses malveillantes, et il baisse à 5%, à 4 %, et il termine à 0%. Zéro. Ce type concourt pour la Présidence, et il termine à zéro. Je pense qu’il s’est déshonoré.

Et on le voit revenir ici [en Caroline du Sud] pour donner son avis sur ce qu’il faut faire. Il a une côte de popularité d’environ 2 %, et moi de 42 %. C’est un sénateur en fonction de Caroline du Sud, et il a 2 % de soutien.

Je l’ai vu à la télévision ce matin, et je pense qu’on l’a perdu. Il disait « Donald Trump… » – il pouvait à peine parler tellement il tremblait de haine… « Que pensez-vous de Donald Trump ? – Aaaa » : il est devenu fou. Ce gars est cinglé, et franchement, franchement, je ne veux pour rien au monde son soutien. Je ne veux rien avoir à faire avec lui… Et il dit souvent “Je sais ce qu’il faut pour les militaires…” Mais je pourrais le faire fuir d’une pichenette, “Poum !”

Ce type ne sait rien ! Et c’est à cause de ce genre de pensée que nous en sommes toujours là quinze ans après ! Rappelez-vous ce que j’ai dit. Tout ce qu’on a fait depuis quinze ans au Moyen-Orient, c’est dépenser des milliers de milliards de dollars – peut-être 5 ! Car quand on parle de 2, on ne parle que de l’Irak, et c’était il y a deux ans. On doit donc arriver à 4 ou 5 au global. De quoi rebâtir notre pays !

Et tout ça à cause de types comme Lindsey Graham. J’ai regardé sa doctrine militaire : il voulait qu’on combatte Assad, et qu’on combatte Daesh en même temps, sauf qu’ils se combattaient déjà entre eux ! Ils se battaient entre eux, et on a voulu combattre les deux – réfléchissez à ça ! Moi, je veux qu’on dégage Daesh ! On a soutenu des “rebelles”, vous savez les “groupes de rebelles”, les « rebelles de la liberté » et tous ces noms boiteux. Eh bien, regardez ce qui est arrivé en Libye ! Regardez ce qui est arrivé en Irak ! Regardez ce qui se passe ! Nous avons dépensé des milliards en équipement, des milliards !

Et s’ils gagnent, ils seront pires que le type qu’ils auront renversé – d’accord ? C’est ce qui s’est déjà passé. Regardez la Libye, quel désastre avec Kadhafi ! On s’est débarrassé de Kadhafi, et qu’a-t-on en Libye ? Un désastre total ! Regardez Saddam Hussein, nous en avons parlé, quel désastre !

Et on a un type qui est un incompétent notoire en matière militaire, mais qui pense le contraire. Souvenez-vous, c’est ce mode de pensée qui nous a conduits là au bout de quinze ans. Et la situation est bien pire maintenant qu’il y a quinze ans ! Il y a quinze ans, il n’y avait pas tous ces terroristes, etc.

Et en toute impartialité, il faut bien dire que nous nous en sommes pris à l’Irak, mais qu’ils n’ont pas détruit le World Trade Center, ok, ce n’était pas les Irakiens qui ont détruit le World Trade Center, nous nous en sommes pris à l’Irak, nous avons anéanti le pays, l’Iran en a repris le contrôle, ok. Mais ce n’étaient pas les Irakiens, vous découvrirez qui a réellement détruit le World Trade Center, parce qu’ils ont des documents qui sont très secrets, qui montrent que ce sont les Saoudiens, ok ? Mais vous le découvrirez. Mais ce n’était pas l’Irak…

Mais quand je vois un type comme Lindsey Graham, quand j’écoute ses théories sur la guerre, je me dis que nous serons en guerre pour toujours, il n’y aura pas de fin. Vous vous dirigez vers la Troisième Guerre Mondiale avec ce type. Mais on ne veut pas de la Troisième Guerre Mondiale à cause de la Syrie. On ne veut pas de Troisième Guerre Mondiale, vous êtes d’accord avec ça ?»


« Donald Trump, 19 février 2016 » (source : YouTube)

 

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Donald Trump sur CBS, le 17 février 2016

De 0’00 à 0’29 :

Présentateur : « Vous avez dit une chose qui m’intrigue beaucoup. C’est à propos des 28 pages de la Commission parlementaire sur le 11 Septembre, qui n’ont jamais été publiées. J’ai eu l’impression que vous saviez des choses que nous ne savions peut-être pas…

Je pense que, si vous les publiez, vous y trouverez que l’Arabie Saoudite a beaucoup à voir avec l’attaque du World Trade Center.

Les publierez-vous si vous devenez Président ? »

Donald Trump : « Oh oui, je les publierai. Je me répète : nous avons attaqué l’Irak, mais l’Irak n’a pas détruit le World Trade Center. Quand vous publierez ces pages, vous trouverez qui l’a fait ! »

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Source: http://www.les-crises.fr/28-pages-donald-trump-a-lorigine-de-la-relance-des-revelations/


Miscellanées du mercredi (Delamarche, Sapir, Onfray, ScienceEtonnante)

Wednesday 4 May 2016 at 00:22

I. Olivier Delamarche

Un grand classique : La minute d’Olivier Delamarche: Baisse du chômage: “C’est une magouille pré-électorale” – 02/05

L’œil du stratège: Olivier Delamarche – 02/05

II. Jacques Sapir

La minute de Jacques Sapir : “Il y aura une hausse des taux d’ici le début de l’automne” – 03/05

Jacques Sapir VS Cyrille Collet (1/2): Y-a-t-il un rapprochement entre la croissance française et la croissance Américaine ? – 03/05

Jacques Sapir VS Cyrille Collet (2/2): La Banque du Japon a-t-elle bien fait de laisser sa politique monétaire inchangée malgré le retour de l’inflation ? – 03/05

III. Michel Onfray

Le Monde selon Michel Onfray : Samedi 30 avril 2016

IV. George Carlin

George Carlin à propos de la guerre et de la politique

V. ScienceEtonnante

Les codes secrets — Science étonnante #10


Petite sélection de dessins drôles – et/ou de pure propagande…

 

 

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Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi.

Source: http://www.les-crises.fr/miscellanees-du-mercredi-delamarche-sapir-onfray-scienceetonnante/