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Panama Papers : le plus gros scandale d’évasion fiscale de l’histoire [Edité]

Monday 4 April 2016 at 01:35

On retrouve ici l’illustration d’un propos que j’ai déjà tenu : on luttera contre la fraude fiscale non pas tant par des réformes, mais par la disparition de la confiance des fraudeurs à cause de ce genre de trahisons, rendues possibles par l’informatique.

Je milite donc pour une mesure à l’américaine : amnistie, asile et rémunération de 50 % des sommes récupérées par le fisc pour les dénonciateurs étrangers de Français fraudeurs, valable en particulier si le dénonciateur commet des actes illégaux dans son pays pour ce faire, vu que c’est le but. Ainsi, impossible pour un fraudeur d’avoir confiance envers un banquier, son assistant, son avocat, sa secrétaire, ses informaticiens, les hackers attaquant la banque, etc. Plus de confiance, plus de fraude.

Source : L’Obs, 03/04/2016

C’est le plus gros scandale d’évasion fiscale de l’histoire : que sont les Panama Papers ?

Des décennies de montages financiers opaques refont surface : “Le Monde” et 106 journaux internationaux publient tout au long de la semaine le fruit de neuf mois d’enquête sur les fuites d’un cabinet panaméen.

“La plus grande fuite de données de l’histoire du journalisme” : le quotidien “Le Monde”, qui révèle le scandale ce dimanche 3 avril en même temps que 106 autres médias du monde entier, n’est guère connu pour galvauder ses effets d’annonce. Responsables politiques de tous les continents, milliardaires en vue, pontes du football mondial ou anonymes, ils sont des milliers à être mouillés : l’affaire des Panama Papers est un violent coup de pied dans la fourmilière de l’évasion fiscale.

# Une ampleur de données jamais vue

Les chiffres suffisent presque à caractériser l’importance de cette fuite. Les “Panama Papers”, ce sont près de 11,5 millions de documents, piratés dans les archives d’un “champion du monde” de la création de sociétés offshore : le cabinet panaméen Mossack Fonseca.

Le tableau esquissé à travers ces fichiers, qui remontent à la création du cabinet en 1977, est à peine croyable : plus de214.000 entités “offshore” créées ou administrées par cette seule société sur 38 ans, dans 21 paradis fiscaux différents et pour des clients de plus de 200 pays. Et ces clients ne sont pas n’importe qui : 12 chefs d’Etat dont 6 en activité, 128 responsables politiques et hauts fonctionnaires de premier plan du monde entier, et 29 membres du classement Forbes des 500 personnes les plus riches de la planète.

Au total, plus de 2,6 téraoctets (2.600 Go) de données ont été sortis des placards de Mossack Fonseca, et épluchés par 370 journalistes de 107 médias du monde entier, qui ont travaillé pendant 9 mois pour en tirer des informations et les mettre en forme. Ils révèlent les bénéficiaires se trouvant derrière plus de 214 000 sociétés offshore situées dans 21 paradis fiscaux.

# D’où viennent les informations ?

Comme dans les affaires WikiLeaks ou UBS Leaks, ces révélations proviennent de l’initiative individuelle d’un lanceur d’alerte. Tout commence début 2015, lorsque des journalistes du quotidien allemand “Süddeutsche Zeitung” commencent à enquêter sur le rôle de Mossack Fonseca dans la fraude fiscale présumée de la Commerzbank, deuxième banque d’Allemagne.

C’est alors qu’ils entrent en contact avec cette source anonyme, dont la collaboration va dépasser toutes leurs espérances : grâce à un accès pirate au serveur de messagerie électronique du cabinet panaméen, l’individu commence à leur transmettre cette “mine d’or” au compte-goutte.

Face à cette masse de données dont l’authenticité ne fait plus de doute, la rédaction du quotidien munichois décide d’appeler à l’aide de l’ICIJ, le Consortium international du journalisme d’investigation, basé à Washington. “Le Monde” participe à ce gigantesque travail commun, aux côtés de médias indiens, suisses, russes, américains, brésiliens ou japonais.

# Quelles personnalités y figurent ?

Les révélations paraîtront en feuilleton tout au long de la semaine. Néanmoins, on sait d’ores et déjà que le président russe Vladimir Poutine, par le biais de son entourage, la famille al-Assad en Syrie ainsi que le Premier ministre islandais Sigmundur David Gunnlaugsson, font partie des chefs d’Etat éclaboussés par le scandale.

Oh, ils sont forts : “l’entourage” de Poutine et Assad en premier – c’est un métier “journaliste” !

Le quotidien “Le Soir” cite également le Premier ministre du Pakistan Nawaz Sharif, le roi Salman d’Arabie saoudite, les enfants du président d’Azerbaïdjan, le président argentin Mauricio Macri, le président ukrainien Petro Porochenko, l’ancien Premier ministre irakien Ayad Allawi ou son homologue ukrainien Pavlo Lazarenko. Le sommet de l’Etat brésilien serait également concerné.

Ceux-là m’intéressent déjà bien plus…

Le monde du football n’est pas en reste. Des sociétés offshore créées par les Français Michel Platini (ex-président de l’UEFA) et Jérôme Valcke, récemment suspendus de la Fifa, figurent dans les fichiers. Le footballeur argentin Lionel Messi est également cité pour l’affaire portant sur ses droits à l’image.

Des révélations spécifiques sur la France, mais aussi sur le milieu bancaire mondial, le continent africain et la Chine, suivront au fil de la semaine.

# Qu’apprend-on sur les techniques d’évasion fiscale ?

Le Panama est considéré internationalement comme une plaque tournante du blanchiment d’argent, et le cabinet Mossack Fonseca, implanté dans le petit pays d’Amérique centrale, s’est spécialisé dans la création de sociétés-écrans dans les paradis fiscaux qui permettent à leurs propriétaires de dissimuler leur identité grâce à des prête-noms. Toutes ces sociétés ne sont pas illégales : chez Mossack Fonseca, comme le résume “Le Monde”, “l’argent propre côtoie l’argent sale, et l’argent gris, celui de la fraude fiscale, côtoie l’argent noir – celui de la corruption et du crime organisé”.

Ce brassage indifférencié et cynique explique qu’on retrouve aussi bien grandes fortunes, stars du football, chefs d’Etat corrompus et réseaux criminels parmi les clients de la compagnie. Tous n’ont pas le même niveau de dissimulation : les clients qui veulent se rendre complètement indétectables s’abritent derrière trois ou quatre sociétés imbriquées les unes dans les autres, créées si possible dans des paradis fiscaux différents.

Et les courriels des employés de Mossack Fonseca, consultés par “Le Monde”, confirment que “les artisans de l’offshore parviennent toujours à conserver un coup d’avance sur les tentatives de régulation mondiale”, écrit le quotidien. La multiplication des intermédiaires fournit un argument tout trouvé au cabinet, qui, mis en accusation, renvoie la responsabilité vers les quelque 14.000 opérateurs (banques mondiales, fiduciaires, gestionnaires de fortune) qui mettent ses clients en relation.

Dans un récent entretien accordé à la télévision panaméenne, le cofondateur du cabinet, Ramon Fonseca, comparait son entreprise à une “usine de voitures”. Un constructeur automobile doit-il répondre des forfaits commis par les criminels qui roulent dans ses voitures ?

Sauf que la comparaison a ses limites. Dans l’écrasante majorité des pays du monde, Mossack Fonseca a l’obligation de se renseigner sur les ayant-droit des sociétés qu’elle administre. Et à la lecture de ses correspondances internes, on s’aperçoit que “l’usine” connaît le plus souvent parfaitement l’identité des personnes à qui elle vend ses produits clés en main…

T.V.

Source : L’Obs, 03/04/2016

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Tiens, on n’apprend presque rien sur les Français…

Pourtant pour les Belges, leurs médias indiquent : “732 Belges exposés

En proportion, il devrait donc y avoir 2 ou 3 Français hein…

EDIT : réponse ici  pour la France (mais c’est peut-être partiel ?) : 285 entreprises, 77 clients, 105 bénéficiaires, 757 actionnaires

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Le site des Panama Papers est ici

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On a quand même ça :

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Mais c’est donc à suivre… On va rire…

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EDIT : ah pardon, on rit déjà :

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On lui retire quand ?

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Source: http://www.les-crises.fr/panama-papers-le-plus-gros-scandale-devasion-fiscale-de-lhistoire/


[Pas trop vu à la télé] Trump renouvelle ses attaques contre l’Otan

Monday 4 April 2016 at 00:56

Tu m’étonnes que ça plait bien à l’électeur républicain de base qui se demande pourquoi il paie des impôts pour semer la désolation sur la planète et “protéger” les autres pays aussi riches que le sien… “Populiste” va !

C’est rigolo ça, imaginez que Clinton, élue, finisse, à force de provocations non maitrisées par déclencher une guerre nucléaire qui décime l’espèce, eh bien il ne restera personne pour se moquer des médias et de leur rôle dans tout ceci…

Donald Trump continue sa charge contre l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) malgré le rappel à l’ordre de Barack Obama concernant ses propos sur la politique étrangère.

En meeting pour les primaires républicaines dans le Wisconsin, le milliardaire a jugé l’Alliance atlantique“obsolète” et défavorable aux Etats-Unis.

Selon lui, les autres membres de l’Otan “ne payent pas leur dû”.

“Nous les protégeons à grand renfort de troupes et de matériels militaires et ils arnaquent les Etats-Unis. Ils vous arnaquent. Je ne veux pas de ça. Soit ils payent davantage, y compris pour les insuffisances passées, soit ils quittent l’Alliance. Et si ça mène à un éclatement de l’Otan, et bien, ça mènera à un éclatement de l’Otan”.

Des propos jugés irresponsables par ses deux rivaux républicains et par l’ancienne secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, en lice pour l’investiture démocrate :

“Lorsqu’il insulte l’Otan et nos alliés asiatiques en disant que nous allons quitter l’organisation, il met en danger la coalition de nations dont nous avons besoin pour battre l’Etat Islamique. Il fait empirer et rend notre situation dangereuse dans le monde”, a estimé Hillary Clinton.

Cette semaine, le Pentagone est entré dans le débat, à sa manière, en annonçant qu’il y aurait en permanence, à partir de février 2017, une brigade blindée américaine en Europe de l’Est.”

Mais on nage en plein délire – ami contribuable américain, ne finance pas la future guerre stp…

Source : Euronews, 03/04/2016

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Tiens au passage, on m’a signalé une vidéo de janvier, qui analyse des discours de Trump avec du fond – hélas en anglais, mais Youtube peut la sous titrer en français (option en bas à droite)

Source: http://www.les-crises.fr/pas-trop-vu-a-la-tele-trump-renouvelle-ses-attaques-contre-lotan/


[Vidéo-Jeu] Cours de propagande Anti-Trump par C dans l’air

Sunday 3 April 2016 at 04:25

FA-BU-LEU-SE émission de propagande anti-Trump !

Je vous propose un petit jeu collaboratif : analysez-la en commentaire, en notant le “Best of” des paroles prononcées et méthodes de propagande utilisées

Mon préféré : à la fin le type qui s’étouffe parce que Trump propose une diplomatie de deals avec Poutine ou la Chine, au lieu de s’occuper des “valeurs” (alors que le deal est le propre d’une diplomatie qui ne conduise pas à la guerre) – à noter aussi :)

Source : C dans l’air  France5, 16-03-2016

L’émission “C dans l’air” présenté par Ives Calvi qui a pour titre “L’Amérique selon Trump”.

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Résumé

cda160316bisLes primaires américaines viennent de connaitre un tournant. La conséquence du « mini Super Tuesday » qui avait lieu cette nuit et vu cinq États voter et départager sans doute définitivement Hillary Clinton et Bernie Sanders, pour le camp démocrate.

En effet, l’ancienne Secrétaire d’État a réalisé un grand chelem et bénéficie désormais d’une confortable avance sur Bernie Sanders, avec 1 092 délégués déjà acquis contre seulement 774 à son adversaire. Et cela sans compter sur les “super-délégués”, pour l’instant acquis à sa cause.

« Nous nous rapprochons de la nomination du parti et de la victoire en novembre », a confirmé la candidate dans son discours de victoire. Signe de cette position de force, Hillary Clinton focalise désormais son attention et ses critiques sur Donald Trump et le camp républicain. L’ex-First Lady appelle les Américains à combattre « la vantardise et l’intolérance ».

Pour autant, Bernie Sanders ne lâche pas l’affaire pour l’instant. « Plus de la moitié des délégués doivent encore être désignés et le calendrier nous est favorable dans les semaines et les mois à venir, assure le sénateur dans un communiqué. Nous restons confiants que notre campagne est en route pour gagner l’investiture [démocrate] ».  A défaut de gagner, l’autoproclamé « socialiste » pourra continuer à développer son discours sur la nécessité de combattre les inégalités économiques aux Etats-Unis, le combat de sa vie.

Côté Républicains, Donald Trump, qui déchire son propre camp, a de nouveau frappé fort en l’emportant dans quatre états sur cinq. La victoire éclatante du milliardaire de 69 ans en Floride marque la fin de l’aventure pour le jeune sénateur Marco Rubio. Un temps présenté comme le « Obama républicain », Marco Rubio, 44 ans, a tâtonné, n’a pas su trouver le ton juste et a été incapable de l’emporter dans son propre fief. Il a donc jeté l’éponge.

De son côté, avec une victoire dans son Etat de l’Ohio, le gouverneur John Kasich est devenu de facto le candidat de la base traditionnelle du parti. Reste également un troisième homme en course : l’ultra-conservateur sénateur du Texas Ted Cruz.

Les invités sont  :

Nicole Bacharan :  politologue franco-américaine, spécialiste de la société américaine et des relations franco-américaines.

Laurence Nardon : Docteur en science politique de l’Université de Paris 1dirige les programmes Etats-Unis et Canada de l’Ifri.

Michel Wieviorka : Docteur d’Etat ès Lettres et Sciences Humaines, directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, est le Président du directoire de la Fondation de la Maison des Sciences de l’Homme (FMSH). Il a été directeur du Centre d’analyse et d’intervention sociologiques (CADIS, EHESS-CNRS) entre 1993 et 2009.

François Clemenceau : Rédacteur en chef au Journal du dimanche, chargé de l’actualité internationale et de la politique étrangère. On peut suivre son vidéo-blog [Le Grand Angle Diplo sur le site web du JDD. Il était précédemment rédacteur en chef de la matinale d’Europe1. Il a été auparavant correspondant d’Europe 1 à Washington pendant sept ans.

Source : France5, 16-03-2016

Source: http://www.les-crises.fr/cours-de-propagande-anti-trump-par-c-dans-lair/


Je suis la guerre, par Michel Goya

Sunday 3 April 2016 at 02:25

Source : La voie de l’épée, Michel Goya, 26-03-2016

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Je suis fatigué, fatigué de voir la succession des « Je suis » (une ville européenne, les autres sont visiblement de catégorie empathique inférieure), fatigué des bisous, des bougies, des « continuons comme avant ». Je ne suis pas insensible, tout cela est sympathique et même nécessaire, je suis juste fatigué et affligé de constater, qu’accompagné de fausses postures, cela constitue un substitut au combat. Le pathos c’est bien, l’écrasement de l’ennemi c’est mieux.

Je suis écœuré de voir la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères s’effondrer en larmes. Imagine-t-on un Clemenceau ou un Churchill s’effondrer de la sorte ou, pour ne pas être taxé de machisme (un mal visiblement plus dangereux pour certains que tous les terroristes de la Terre), une Margaret Thatcher ou une Indira Gandhi ? Ajoutons que, pour ne pas être taxé non plus de chauvinisme, que notre propre Président-chef des armées n’était pas loin de l’état de Federica Mogherini le soir du 13 novembre. Nous avons visiblement plus d’hommes et de femmes de beurre ou, au mieux, de carton que de « Tigre » ou de « Dame de fer ».
En parlant d’Etat justement où est-il ? Vous savez, cette institution dont l’obligation première est d’assurer la sécurité de ses citoyens et la victoire sur ses ennemis, grâce à son monopole de la violence ? Il fut un temps où Français, Belges, Britanniques et autres Alliés, affrontaient des monstres autrement plus forts que l’Etat islamique ou Al Qaïda et en triomphaient par leur courage et leur volonté. Là encore avouons que Verdun, la bataille d’Angleterre ou Bir Hakeim sont bien loin. Oui mais voilà, à l’époque on mobilisait les forces de la nation et on prenait des risques. Quand, après dix-neuf mois de guerre contre Daech (pour ne parler que de cet ennemi), 100 % des pertes françaises sont civiles, c’est clairement que nous ne la faisons pas vraiment et qu’on ne me parle pas des quelques frappes aériennes supplémentaires depuis novembre comme réponse forte. Quand on constate simplement l’incapacité depuis des années à démêler la structure byzantine (vous savez, Byzance et ses débats stériles devant les « musulmans radicaux » de l’époque ?) de l’organisation française du contre-terrorisme, on ne peut que douter d’une réelle volonté d’assurer la sécurité du territoire.

Continuons donc d’accumuler les « Je suis » en espérant que lorsque toutes les grandes villes de l’Union européenne auront été frappées, le gros machin continental impuissant dans lequel nous sommes englués se réveillera. Continuons à tolérer chez nous « l’intelligence avec l’ennemi » et la progression de l’obscurantisme (oui, je sais le « quiétisme », tout ça…mais il y avait aussi beaucoup de « Nazis quiétistes » en Allemagne au début des années 1930), voire à décorer ses promoteurs de nos plus hautes distinctions. Continuons à ne pas nommer les choses pour ne pas froisser. Continuons à ne pas soutenir les démocrates arabes. Continuons à ne pas réfléchir car « réfléchir l’ennemi c’est l’excuser ». Continuons donc à faire semblant. Nous sommes dans la position du grand mou qui prend des gifles de la part des petites frappes de la cour d’école, ne fait rien mais promet à chaque fois, avec ses voisins tout aussi mous, que c’est la dernière.

Il paraît que notre Premier ministre est un admirateur de Clemenceau, mais visiblement il s’est arrêté à l’époque où celui-ci était ministre de l’intérieur (pas la meilleure partie de sa carrière). Clemenceau a été aussi et surtout un de nos plus grands chefs de guerre. Essayons juste d’imaginer quelques instants ce qui se passerait s’il était d’un seul coup au pouvoir à la place de substituts en plastique.

Source : La voie de l’épée, Michel Goya, 26-03-2016

 

Détruire Daech, point de situation

Source : La voie de l’épée, Michel Goya, 28-03-2016

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Depuis août 2014, les Etats-Unis sont à nouveau en guerre en Irak à la tête d’une coalition. Ils y affrontent une nouvelle fois comme ennemi principal, aux côtés de l’Etat irakien, une coalition de forces rebelles sunnites réunies sous le drapeau de l’Etat islamique, dernier avatar de l’organisation d’Abou Moussab al-Zarquaoui en 2003. La victoire était restée en 2007 aux Américains et à leurs alliés. L’EI est pourtant revenu au premier plan en 2013, par la responsabilité première de la politique de l’Etat irakien et dans un contexte rendu encore plus complexe par l’interaction des théâtres de guerre irakien et syrien. Presque deux ans plus tard, la situation opérationnelle reste bloquée par les limites imposées aux forces de la coalition mais surtout par les faiblesses des adversaires locaux de Daech.

Une action de la coalition superficielle

Après de nombreux atermoiements, les Etats-Unis accèdent à la demande d’aide de l’Etat irakien après les succès militaires spectaculaires de Daech en juin 2014. Excluant tout nouvel engagement des forces terrestres directement au combat, le Président Obama n’engage qu’un dispositif aérien, une force de conseillers techniques et une aide matérielle. Le mode opératoire proposé est donc « indirect », consistant en une campagne de frappes sur l’ensemble du système ennemi, y compris en Syrie (en y incluant Jabhat al-Nosra) et un appui à la reconquête du terrain par les forces irakiennes. Une coalition est formée pour soutenir les Etats-Unis qui réunit les principaux pays européens, le Canada et l’Australie. Les monarchies du Golfe y participent symboliquement, préférant utiliser leurs moyens militaires au Yémen. Les forces alliées déployées sont strictement intégrées dans le mode opératoire défini par les Américains, dont les moyens représentent environ 80% du total.

L’action de la coalition, dont il était inconcevable qu’elle suffise seule à la victoire, a d’abord permis de résister aux offensives de l’Etat islamique au Kurdistan irakien puis syrien. Ils n’ont pas permis en revanche d’empêcher l’Etat islamique de s’emparer de Ramadi, capitale de la grande province irakienne d’Anbar, en mai 2015, preuve à la fois de la capacité d’adaptation tactique de l’EI et de la persistance des faiblesses de l’armée régulière irakienne. On peut considérer cependant que cette offensive sur Ramadi, jointe à celle, simultanée, sur Palmyre en Syrie, représente le point culminant de l’extension de l’Etat islamique. En l’absence d’unités de combat étrangères, le refoulement de Daech ne peut cependant survenir que des forces terrestres locales, or, si celles-ci sont nombreuses, elles présentent aussi de grandes faiblesses.

Secondaire pour tous en Syrie

Sur le territoire syrien, l’Etat islamique fait face à trois adversaires différents.

Les premiers combats de l’EI ont d’abord porté contre les autres mouvements arabes sunnites. Profitant de son expérience et de la présence d’anciens officiers irakiens dans ses rangs, l’Etat islamique a assez facilement refoulé les autres groupes arabes de l’Euphrate syrien à partir d’avril 2013. Les mouvements rebelles arabes syriens représentent un ensemble extrêmement fragmenté, aux faibles capacités offensives. La presque totalité de leur effort se porte contre les forces du régime de Bachar el-Assad le long de l’axe de guerre nord-sud qui coupe le pays d’Alep à Deraa. Leur centre de gravité se situe au nord-ouest, dans la province d’Idlib, proche du soutien turc et qui n’est que peu en contact avec la zone tenue par l’Etat islamique. Actuellement, aucun groupe rebelle arabe syrien ne constitue seul une menace sérieuse contre l’Etat islamique.

Il en est sensiblement de même avec le régime syrien, qui a d’abord utilisé l’Etat islamique comme un allié de revers contre les autres mouvements arabes et comme un argument utile dans sa communication. Le cœur du territoire contrôlé par l’Etat islamique étant éloigné de l’axe principal de guerre, l’armée syrienne et ses alliés étrangers n’affrontent Daech que sur quelques points de contact comme dans la région centrale de Hama et de Homs ou encore près d’Alep. L’axe d’effort du régime de Damas se situe depuis plutôt dans le nord, face à Idlib et à Alep. Grâce à l’intervention russe et l’aide accrue de l’Iran, le régime a pu rétablir  sa situation dans cette région et entreprendre la reconquête de Palmyre, lien entre le front principal et l’Euphrate. La destruction de l’Etat islamique ou, plus simplement, la prise de Raqqa ne constituent toujours pas, pour l’instant, la priorité des forces d’Assad. La Russie a par ailleurs consacré une partie réduite de ses moyens pour lancer sa propre campagne de frappes contre Daech, peu décisive. Elle désengage actuellement ses unités de combat, ce qui réduit à terme les capacités offensives de l’armée syrienne.

Le principal adversaire de Daech en Syrie a, pour l’instant, été constitué par le Parti de l’union démocratique (Partiya Yekîtiya Demokrat, PYD), branche syrienne du Parti des travailleurs kurdes (PKK). Le PYD dispose de sa propre armée, forte de peut-être 40 000 hommes, dont au moins 7 à 8 000 permanents. Contrairement à la rébellion arabe, très divisée, le PYD exerce un quasi-monopole sur les trois districts kurdes le long de la frontière avec la Turquie. Son objectif de réunion de ces trois zones dans un même ensemble géographique autonome se heurte directement aux organisations qui souhaitent maintenir le lien avec la Turquie et en particulier Daech. L’affrontement entre l’Etat islamique et le PYD, aidé des mouvements kurdes extérieurs, de groupes arabes syriens et des forces américaines s’est terminé par le refoulement de Daech de la frontière turque à l’exception de la région d’Halab, au nord d’Alep.

La région de Raqqa, capitale politique de l’Etat islamique, n’est menacée actuellement par personne, protégée par sa position géographique au cœur du désert syrien, et surtout par le fait que sa prise ne constitue une priorité pour aucun des acteurs syriens, si tant est qu’ils disposent des moyens de la réaliser. Il est possible en Syrie de porter des coups sévères à l’organisation en la coupant définitivement à la frontière turque ou en dégageant Deir ez-Zor mais ces coups, par ailleurs difficiles à réaliser, ne seraient pas décisifs.

Trois faibles armées irakiennes 

Même si son projet dépasse de loin le cadre du Levant et s’il a symboliquement banni les frontières, le centre de gravité de l’Etat islamique reste en Irak.

Pour défendre l’ensemble de son territoire, Daech dispose de plusieurs dizaines de milliers d’hommes, les estimations les plus fiables évoquant 30 000 combattants permanents, dont 40% d’étrangers à l’Irak et à la Syrie, auxquels il faut ajouter environ 70 000 auxiliaires des milices locales et des différents services. C’est, en dépit de quelques matériels lourds, une force d’infanterie équipée de véhicules légers et d’armements soviétiques anciens, mais c’est une force compétente tactiquement et surtout plus motivée que ses adversaires. L’Etat islamique, dont les forces sont nécessairement dispersées sur un vaste espace, ne peut guère déployer plus de quelques brigades (une brigade représente environ un millier d’hommes et 150 véhicules) pour défendre une seule ville, sans doute dix au maximum pour une objectif important, comme Mossoul. Trois forces terrestres sont à l’œuvre contre cette armée.

Au moment du départ des forces américaines à la fin de 2011, l’armée irakienne représentait 13 divisions d’infanterie et une division mécanisée, soit environ 210 000 hommes. Après des années de mainmise politique du Premier ministre Maliki, plus soucieux de se préserver d’un coup d’état militaire que d’assurer la sécurité du pays, et malgré l’aide de la coalition (4 500 conseillers et un plan d’équipement de neuf brigades) on pouvait estimer, en janvier 2015, la capacité de manœuvre de cette armée irakienne à 48 000 hommes, réparties dans quelques divisions opérationnelles. Après avoir été à nouveau surprise et humiliée à Ramadi en mai 2015, cette armée a cependant été capable, avec l’aide américaine et après quatre mois de combat avec un rapport de forces de 10 contre 1, de reprendre cette ville à la fin de l’année.

Pour faire face à l’offensive de Daech au printemps 2014, le gouvernement irakien a d’abord fait confiance aux unités de « mobilisation populaire » (Hachd al-Chaabi), soutenues par l’Iran. Cette réunion de milices chiites a permis de défendre Bagdad et ses environs mais elle ne dispose guère de capacités offensives. Il a fallu ainsi attendre le mois de mars 2015 pour réunir les 20 000 hommes nécessaires à une offensive sur Tikrit, à 200 km au nord de la capitale. Malgré un rapport de forces très favorable, il a été nécessaire de faire appel à l’aide américaine pour parvenir à prendre la ville et la contrôler après plusieurs semaines. Pendant toute cette offensive, les milices se sont également signalées par leur brutalité vis-à-vis de la population locale.

La troisième force est constituée par les Peshmergas (combattants) du gouvernement autonome kurde irakien. Celle-ci se compose de trois entités : une force commune de 15 brigades et les armées des deux partis rivaux, le Parti démocratique kurde (PDK) dirigé par la famille Barzani et l’Union patriotique kurde (UPK) de la famille Talabani. Ces forces rarement permanentes, 100 000 hommes en théorie, ont été grandement négligées par le gouvernement commun alors que le Kurdistan bénéficiait depuis 2003 de la paix et des ressources du pétrole. L’offensive de Daech d’août 2014 a donc surpris les Kurdes irakiens dans une situation de démobilisation psychologique et matérielle et alors que les Peshmergas avaient toujours résisté seuls à Saddam Hussein, ils ont été obligés cette fois de faire appel à l’appui aérien des Etats-Unis et à l’aide matérielle des Occidentaux. Après plus d’un an de combat statique et, avec l’aide de renforts extérieurs, ils ont cependant été capables de reprendre le terrain perdu dans les monts Sinjar, victoire qui permet de couper la route  qui relie Raqqa à Mossoul.

Une reprise de contrôle difficile

En l’Etat actuel des rapports de force, c’est en Irak seulement que la reconquête du terrain est possible, même si des actions secondaires de fixation en Syrie seront sans doute nécessaires pour cela.

Reprendre le terrain que Daech contrôle encore en Irak et en particulier sur le Tigre jusqu’à Mossoul, objectif prioritaire, nécessite de mener encore plusieurs batailles de la même ampleur que celles de Tikrit ou Ramadi. Chacune de ces batailles nécessitera donc de réunir une force d’environ 20 000 hommes, sans doute plus pour Mossoul, et d’envisager entre un ou deux mois de préparation et de bouclage suivis d’une durée équivalente pour la prise de la ville, au prix d’un ou deux mille tués ou blessés. C’est donc, si on n’assiste pas à un effondrement soudain de l’Etat islamique, un effort d’au moins un an qui est demandé aux forces irakiennes. Cela représente sensiblement le délai qu’il avait fallu aux forces américaines (alors 130 000 hommes et 15 brigades) pour, à partir d’avril 2004, vaincre l’armée du Mahdi et reprendre le contrôle du Tigre et de l’Euphrate.

Cet effort, les forces irakiennes, telles qu’elles sont organisées actuellement auront beaucoup de mal à le fournir. Les forces kurdes n’ont que de faibles capacités offensives et elles n’ont pas la volonté de se porter en territoire arabe. Les milices chiites, dont le volume financé par le gouvernement s’est réduit de moitié en un an, sont également incapables de réaliser seules un tel effort au cœur des provinces sunnites. Ce sont ces forces régulières qui auront donc probablement la plus lourde tâche. Leur masse de manœuvre est cependant encore insuffisante et les troupes sont usées. Au rythme actuel de redéveloppement et à condition d’une volonté forte du gouvernement irakien on peut envisager qu’il faudra attendre la fin de l’année 2016 et sans doute le début de 2017 pour que l’armée irakienne ait la consistance suffisante pour mener les batailles successives qui seront nécessaires pour reprendre le terrain à l’ennemi. Le problème est qu’il ne s’agit pas là du plus difficile.

Beaucoup d’arabes sunnites irakiens n’adhérent pas au projet de Daech de Califat indépendant et à cheval sur les territoires actuels de la Syrie et de l’Irak mais ils adhérent sans doute encore moins à celui d’un retour à la situation d’avant 2013. Autrement-dit, si la conquête des territoires actuellement tenus en Irak par l’EI est possible après beaucoup d’efforts, leur contrôle par des forces de sécurité, et pire encore, des milices, toutes presque entièrement chiites, ne mettrait certainement pas fin à la guerre. Il est probable que dans une telle configuration l’Etat islamique, qui pourrait éventuellement bénéficier d’une base arrière en Syrie comme lors de la présence américaine, passerait simplement à la clandestinité. Contrôler militairement les provinces sunnites irakiennes après leur reconquête nécessiterait alors une présence permanente d’au moins 100 000 hommes soumis à une guérilla constante. Cette guérilla sera menée par Daech mais aussi sans doute, la clandestinité entraînant plutôt une fragmentation, par beaucoup d’autres mouvements locaux, anciens ou nouveaux. On ne peut exclure à cette occasion l’apparition d’une nouvelle tendance et d’un nouveau projet qui supplanterait même celui de l’Etat islamique.

L’Etat irakien dispose-t-il, quantitativement et qualitativement, d’une telle force de maintien de l’ordre ? Assurément non en l’état actuel des choses et sa constitution est, là encore, une œuvre de longue haleine. Cela ne suffirait sans doute pas, par ailleurs, à assurer la paix. En réalité, en l’absence de réels changements politiques en Irak, prenant en particulier en compte les aspirations des arabes sunnites, et une transformation de la gouvernance, on ne voit pas très bien comment cette paix pourrait survenir. Le remplacement de Nouri al-Maliki par Haydar al-Abadi, en septembre 2014, n’a pour l’instant guère changé la donne à cet égard.

Quel rôle pour la coalition ?

La victoire contre l’Etat islamique ne peut être sérieusement envisagée sans un projet politique cohérent. Le centre de gravité de la guerre se trouve donc surtout à Bagdad dans la capacité à transformer la pratique locale. Une pression internationale forte sera sans doute nécessaire pour y parvenir, avec la nécessaire coopération de l’Iran. La Russie et l’Arabie saoudite y ont leur part également.

Dans ce contexte, outre cette action politique et diplomatique, le rôle militaire des nations de la coalition, qui pourrait englober la Russie, tout en restant dans le cadre d’un appui au gouvernement irakien et à ses forces armées, peut évoluer selon trois axes pour accélérer le processus de reconquête et permettre de surmonter les blocages tactiques éventuels.

Dans le premier cas, l’action en profondeur sur l’ensemble du « système Daech » peut être rendue beaucoup plus efficace par l’adjonction de moyens de frappes nouveaux comme les hélicoptères et avions d’attaque ainsi que les raids d’infanterie légère, blindés ou d’artillerie. Il ne s’agirait pas de conquérir le terrain à la place des forces irakiennes mais, au prix de risques humains supérieurs, de sortir des limites actuelles du tout aérien.

Ces moyens peuvent aussi, deuxième axe, être employés , à la manière russe en Syrie ou française dans le Sahel, pour l’appui direct des forces terrestres. Ils s’y révèlent bien plus efficaces dans ce rôle, et en tout cas complémentaires, que les chasseur-bombardiers.

Le troisième axe d’effort possible est le renforcement des unités régulières irakiennes par l’injection de forces alliées selon différents modes : logistique, appui-feux et conseil-coordination. On retrouverait ainsi le modèle, militairement efficace, de la force irakienne de l’époque de la présence américaine.

Le dernier niveau est celui d’engagements d’unités de combat. Il ne s’agirait pas, là-encore, de prendre le tout le combat à son compte mais il est évident que l’engagement d’une force mécanisée du niveau brigade ou division agissant en « fer de lance » faciliterait considérablement les opérations de reconquête et permettrait de reprendre Mossoul avant la fin de l’année 2016.

Ces différents modes d’engagement complémentaires des modes actuels sauront dans tous les cas à reconsidérer une fois la mission de reconquête terminée en fonction des perspectives politiques. Ils supposent tous l’acceptation de pertes humaines et pour l’Irak, de ce qui peut apparaître comme une nouvelle intrusion étrangère. Constatons que pour l’instant personne n’y semble prêt, en Irak comme dans la coalition. La France, qui a subi des coups importants de la part de Daech et qui n’a pas les contraintes institutionnelles ou psychologiques des Américains, aurait pu imposer une extension de son champ d’action militaire. Elle a finalement décidé de ne pas prendre plus de risques.

En dehors d’une rupture stratégique toujours possible, le scénario le plus probable est donc une poursuite des opérations actuelles avec une lente progression des forces irakiennes, pour autant qu’elles soient appuyées par la coalition, et leur enlisement dans un long combat de contre-guérilla. On peut même envisager, pour peu que l’Irak échoue à se transformer politiquement, à l’établissement d’un statu quo et la création de fait d’un « Sunnistan » contrôlé par Daech. Une nouvelle fois l’intolérable finirait par être toléré.

Source : La voie de l’épée, Michel Goya, 28-03-2016

Source: http://www.les-crises.fr/je-suis-la-guerre-par-michel-goya/


13e voyage de Le Drian au Qatar : “Le Qatar est un partenaire stratégique de la France”

Sunday 3 April 2016 at 01:14

13 voyages chez un pays croupion qui soutient le terrorisme, pour quelques milliards – le prix de notre âme…

Source : Le Point, AFP, 29/03/2016

L’armée qatarie a passé commande de 24 Rafale en 2015 pour 6,3 milliards d’euros et plusieurs gros contrats pourraient être signés prochainement.

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Ce mardi, le ministre français de la Défense a défendu les couleurs de l’industrie française de l’armement, sur les rangs pour de juteux contrats au Qatar dans la foulée du succès de l’avion de combat Rafale. “Le Qatar est un partenaire stratégique de la France. Il ne faut pas mégoter sur les mots”, a déclaré Jean-Yves Le Drian en marge du salon de l’industrie militaire navale DIMDEX à Doha, faisant référence à la proximité de vues entre les deux pays sur la situation régionale et aux liens de défense bilatéraux.

Signe le plus concret de ce partenariat, l’armée qatarie a passé commande de 24 Rafale en 2015 pour 6,3 milliards d’euros. “Ce succès, je l’espère, en appellera d’autres”, a déclaré le ministre devant les industriels français présents au Doha International Maritime Defense Exhibition (Dimdex). Le groupe de construction navale militaire DCNS est candidat pour la vente de trois frégates antimissiles au Qatar – un marché de trois à quatre milliards d’euros – et le constructeur Nexter pour celle de 300 véhicules de combat de type VBCI (deux milliards). “Peut-être que le chiffre 13 est un chiffre de chance”, a lancé le ministre, qui effectuait son 13e déplacement à Doha depuis sa prise de fonctions en mai 2012.

Le Qatar, soutien actif des Frères musulmans

Au Dimdex, Jean-Yves Le Drian a fait le tour de plusieurs stands tricolores avec le jeune émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, visiblement très à l’aise en français. “Je connais”, a souri l’émir devant le stand de Dassault, constructeur du Rafale. Les deux hommes ont aussi échangé quelques mots sur le match de football qui opposera le PSG, financé par le Qatar, à Lorient, ville natale du ministre français en Bretagne, en demi-finale de la Coupe de France en avril. Jean-Yves Le Drian a aussi eu l’occasion de vanter les mérites du “made in France” lors d’un entretien avec le ministre d’État qatari à la Défense, Khaled ben Mohamed al-Attiya. À l’appui du savoir-faire français, la frégate L’Aconit, déployée dans la région, avait fait escale au Dimdex, au côté de sept autres bâtiments étrangers (britannique, italien, indien…)

Le Qatar, soutien actif des Frères musulmans et de groupes armés radicaux en Syrie, est un allié jugé parfois encombrant pour Paris, même s’il rejette, comme l’Arabie saoudite, tout lien politique ou financier avec le groupe État islamique. “Nous parlons très franchement (..) Nous avons une relation saine“, a riposté Jean-Yves Le Drian aux critiques politiques en France sur la proximité entre les deux pays. DCNS est en concurrence avec une offre de l’Italien Fincantieri. Doha, qui veut acquérir ces bâtiments avant le Mondial de football de 2022, devrait annoncer d’ici l’été sur quel constructeur se porte son choix, la première livraison devant intervenir dès 2021.

Le prix du baril, trouble-fête

Le Qatar a par ailleurs entrepris la modernisation de son armée de terre avec, outre 60 chars Leopard-2 allemands commandés en 2013, un appel d’offres pour 300 véhicules de combat. En 2014, Doha a également signé une lettre d’intention pour l’achat de 22 hélicoptères européens NH90. Ce contrat de près de deux milliards d’euros est “prêt, mais pas encore signé”, relève-t-on à Paris. Les appareils doivent être fabriqués en France et en Italie. L’effondrement des prix des hydrocarbures a bousculé le calendrier d’acquisitions du Qatar, en difficulté budgétaire comme d’autres pays du Golfe et qui du coup a fait des frégates sa priorité. Doha s’inquiète du potentiel militaire de l’Iran chiite, puissance régionale rivale des monarchies sunnites du Golfe, et cherche à se doter de capacités antimissiles pour protéger notamment sa plateforme gazière offshore. Le Qatar constitue un enjeu important à l’export pour DCNS en 2016, avec l’Égypte et l’Australie.

Le Caire pourrait commander deux corvettes Gowind supplémentaires au constructeur français – outre les quatre déjà négociées – et deux bateaux plus petits pour un total de 500 millions d’euros, selon plusieurs sources françaises. DCNS est également sur les rangs pour le “contrat du siècle”, la vente de 12 sous-marins à l’Australie pour plus de 20 milliards d’euros. Sur ce créneau, la partie s’annonce toutefois très serrée face à l’allemand ThyssenKrupp et à un consortium japonais. Si le Qatar passe commande, les trois frégates seront construites à Lorient, une bouffée d’air pour le site industriel et la ville natale de Jean-Yves Le Drian, également président de la région Bretagne.

Source : Le Point, AFP, 29/03/2016

Source: http://www.les-crises.fr/13e-voyage-de-le-drian-au-qatar-le-qatar-est-un-partenaire-strategique-de-la-france/


Revue de presse internationale du 03/04/2016

Sunday 3 April 2016 at 00:30

Avec cette semaine pas mal d’articles en traduction. Merci à tous ceux qui participent à la collecte et à la sélection des articles de nos revues. Bonne lecture.

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-internationale-du-03042016/


Revue de presse du 02/04/2016

Saturday 2 April 2016 at 03:16

Avec notamment cette semaine un spécial “experts” en terrorisme dans le thème Vue d’ailleurs et quelques considérations sur la potentielle loi El Khomri isolée sous le thème Économie. Merci à nos contributeurs et bonne lecture.

Source: http://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-02042016/


Mission aérienne russe en Syrie terminée : raisons et implications

Saturday 2 April 2016 at 02:30

Source : Oriental Review, le 16/03/2016

Mercredi 16 mars 2016

Par Oriental Review

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Le 14 mars la Russie a annoncé que ses troupes allaient prochainement se retirer de Syrie – l’opération militaire lancée le 30 septembre de l’année dernière à la demande du président Bachar el-Assad va bientôt se terminer. La Russie a fait tout son possible pour ramener la situation à la normale dans un pays qui fut submergé par le chaos durant les cinq dernières années.

Tout s’est mis en place pour rendre cette étape faisable : le nouveau traité de paix entre les troupes du gouvernement d’Assad et les forces d’opposition, qui a été négocié par la Russie et les États-Unis le 27 février ; les avancées victorieuses des troupes syriennes (y compris celles de l’opposition et des Kurdes) ; la récupération par le gouvernement de certaines régions détenues par les terroristes de Daesh et Jabhat al-Nosra. La Russie a donc réalisé les objectifs militaires qu’elle s’était fixés.

Depuis le 30 septembre 2015, lorsque le président russe a ordonné aux forces aéronautiques russes de mener des frappes contre Daesh et d’autres groupes terroristes, des provinces entières ont été libérées des miliciens ; les personnes qui jusque récemment prévoyaient de partir pour l’Europe ont maintenant décidé de rester chez elles ; et il y a maintenant un espoir de paix. Cet espoir n’a pas seulement été inspiré par le succès des pilotes russes qui ont effectué des douzaines de sorties chaque jour mais aussi par le succès des diplomates qui finalement – et seulement après l’intervention de la Russie – ont attiré l’attention sur le problème de la menace du terrorisme mondial, problème sur lequel le président russe avait alerté l’Occident depuis 2007 lors de la Conférence de Munich sur la sécurité. Comme nous le savons, à cette époque, ses paroles furent tout simplement ignorées.

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Cependant, il n’était plus possible d’ignorer les opérations militaires des troupes russes : malgré les efforts de façade de la coalition occidentale menée par les États-Unis pour combattre Daesh (ils ont mené cette opération depuis août 2014) et l’intervention active de l’Arabie Saoudite, ces deux forces combinées n’ont pu stopper l’avancée des terroristes – au contraire, les miliciens ont réussi à s’emparer de plus en plus du territoire syrien. La vraie bataille contre le terrorisme sur le sol syrien a seulement débuté le 30 septembre dernier, après que le président Bachar el-Assad a demandé à la Russie son aide pour soutenir les opérations au sol des forces gouvernementales. Depuis lors, l’Occident a reconnu, bien qu’avec réticence, la contribution décisive de la Russie pour ramener la situation à la normale dans le pays.

“Etant donné ces circonstances, nous n’avons naturellement pas l’intention de nous enliser complètement dans ce conflit. Nous agirons strictement en accord avec la mission fixée. Premièrement, nous soutiendrons l’armée syrienne uniquement dans son combat légitime contre les groupes terroristes. Deuxièmement, notre soutien sera limité à des frappes aériennes et n’impliquera pas d’opérations au sol. Troisièmement, notre soutien aura une durée limitée et ne continuera tout autant que l’armée syrienne mènera des offensives antiterroristes.” – Vladimir Poutine, le 30 septembre 2015.

Lorsqu’on revient sur les déclarations faites par les autorités russes et les chefs militaires concernant le calendrier de leurs opérations militaires en Syrie, leurs principaux objectifs étaient de porter un coup sans équivoque dans le cœur du terrorisme international et de préparer le terrain à un dialogue entre les différentes parties syriennes qui s’opposent – l’armée gouvernementale et l’opposition “modérée”. Maintenant que les terroristes perdent le contrôle des villes syriennes presque chaque jour et que les rebelles se rendent massivement au gouvernement légitime, les objectifs militaires sont assurément remplis. Créant ainsi les conditions politiques nécessaires pour qu’un dialogue se mette en place. De plus, chaque jour de plus en plus de villes – actuellement plus de 100 – rendent les armes et respectent le cessez-le-feu. Plus récemment, les civils ont pu retourner en sécurité chez eux sans risquer leur vie à Bir Abou Ali, Wadi za Zaydi, Nahtah, Atbah, Darayya et Tell Maraq.

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Carte de la situation en Syrie le 14 mars 2016 – Source: http://syria.liveuamap.com/

Au total, durant les 5 mois et demi qu’ont duré les frappes aériennes, les forces aéronautiques russes ont réalisé plus de 9 000 vols, 26 000 infrastructures terroristes ont été frappées. Parmi elles : 2584 unités de commandement et de communication, 401 camps d’entraînement, 181 lieux de fabrication de munitions, 2043 dépôts de carburant et de munitions, 9318 fortifications de toutes sortes, 287 infrastructures pétrolières, 2912 camions citernes. 400 villes et plus de 10 000 kilomètres carrés de territoire libérés par l’Armée Arabe Syrienne. La province de Lattaquié complètement libérée, les communications avec Alep restaurées. Palmyre est assiégée, le contrôle des champs de pétrole et de gaz a été rétabli. La majorité du territoire des provinces de Hama et Homs a été libérée, l’encerclement  de la base aérienne de Kuweires supprimé. Nombre total des victimes au sein du personnel russe durant les opérations : 5.

Après tant d’années, le processus de réconciliation nationale en Syrie a finalement commencé, comme mis en évidence par le travail de toutes les parties prenantes pour se diriger vers un projet collaboratif de nouvelle constitution pour le pays. De plus, les parties belligérantes se réunissent de plus en plus dans les provinces syriennes pour discuter des problèmes immédiats et pour déterminer une stratégie de développement pour la république. Il aurait été possible d’accomplir cela il y a longtemps déjà et avec moins de victimes civiles, si le combat contre le terrorisme, sous le prétexte duquel l’Occident a envahi l’État souverain, avait bien été le but recherché.

La Russie se retire après avoir accompli son devoir pas seulement envers le peuple syrien mais aussi envers la communauté internationale. Il est maintenant temps pour l’Occident et ses alliés de trouver une solution à l’amiable afin de continuer le travail et résoudre la situation. Les Américains et les Saoudiens – qui ont un grand intérêt à garder la mainmise sur le Moyen-Orient – ont déjà réalisé ce que jouer avec les terroristes causera à leur réputation. Par le retrait de ses troupes, la Russie permet aux Américains et à leurs partenaires de sauver la face – tout comme ils l’ont fait en 2013 lorsque Obama s’apprêtait à bombarder Damas. Et les indices semblent montrer que cette fois l’administration présidentielle ne prendra pas ce risque.

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Quelles seront les conséquences de la décision du président russe ?

1) Il n’y a pas de raison de penser que la situation militaire de l’armée de la République arabe syrienne va s’affaiblir. Les équipements fournis par la Russie, les deux bases militaires (une navale et une aérienne) et le reste des forces aéronautiques laissées sur place pour surveiller le cessez-le-feu, plus les conseillers militaires russes, resteront en Syrie. Les infrastructures de Daesh ont largement été détruites et le cessez-le-feu sécurisé.

2) Les négociations entre la Russie et les États-Unis sont imminentes, et à en juger par la réaction de la Maison-Blanche, le retrait de la majeure partie des forces russes s’est avéré un choc total.

3) La machine de propagande qui a activement alerté l’Europe sur comment “la Russie conduit les réfugiés dans l’Union européenne” est subitement tombée en panne – tout comme l’entière stratégie de “couverture” du conflit syrien par les médias mondiaux, dont les reporters ont fait preuve d’une partialité politique sans vergogne ces derniers mois.

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Principaux résultats de l’opération aérienne russe en Syrie, septembre 2015 – mars 2016. Source: RIA

Source : Oriental Review, le 16/03/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/mission-aerienne-russe-en-syrie-terminee-raisons-et-implications/


[Propagande] Attentats : bobards médiatiques autour des propos de Jean-Luc Mélenchon​

Saturday 2 April 2016 at 01:30

Source : Youtube, 20-03-2016

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Le 27 mars, Jean-Luc Mélenchon était l’invité du Supplément de Canal+. Voici comment plusieurs médias ont falsifié ses propos pour faire du buzz et lui faire dire ce qu’il n’avait pas dit. 

Source : Youtube, 20-03-2016

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Le Monde félicite Poutine et soutient la Russie, par Jean-Luc Mélenchon

Je déplore que la vie médiatique soit devenue cette caricature de course aux clics et au buzz. Petit à petit, tout l’espace est dévoré par cette seule dimension du sensationnel et de l’instant à n’importe quel prix. Mais comme je suis pour ma part équipé d’un cerveau doté de mémoire (aussi longtemps que l’addiction au smartphone ne sera pas parvenu à effacer l’un et l’autre), je suis donc en état de jouir finement de l’avantage de me souvenir de ce que les uns et les autres disent, gribouillent, éructent, profèrent, fulminent, et ainsi de suite.

Que ce jour est suave de ce point de vue. Oui, comment laisser passer cette douce revanche sur les détracteurs permanents de mes positions sur la Syrie, la Russie et ainsi de suite. Que le journal Le Monde me pardonne la légère exagération/contrefaçon dont je me rends coupable avec le titre de ce post. Mais comme la méthode m’a été appliquée au fer rouge par maints de ses collègues, et parfois même par lui-même, sans que nul ne s’en émeuve, je crois donc que le coup est permis pour l’occasion. Il faut bien que le buzz tue le buzz, un jour ou l’autre. Quoi qu’il en soit dans mon cas je ne pars pas de rien. Lisez ces lignes, elles ouvrentl’éditorial du « monde.fr ». Lisez-les attentivement. Savourez-les. Elles sont pour beaucoup d’entre nous une revanche intellectuelle face aux partis de la propagande aveugle : « Grâce à la Russie, l’antique cité de Palmyre a donc été libérée du joug des barbares de l’organisation dite “État islamique”. Un pas important dans la lutte générale contre l’EI a été accompli, à plus d’un titre. »

Comment n’acclamerais-je pas cette publication ? « Grace à la Russie » !!! Ces premières lignes de l’éditorial du Monde font justice du numéro pitoyable de dénigrement de la meute après mon passage à « On n’est pas couché ». J’avais dit (éructé) que j’étais satisfait du travail des Russes quand ils ont coupé les voies de sortie de Syrie du pétrole de Daech vers la Turquie.  J’avais glissé (asséné) que les Russes allaient régler le problème avec cette méthode. Aussitôt, la clameur médiatique horrifiée monta jusqu’au ciel tandis que le canon à boue fraîche se mit à tonner sans discontinuer de longues heures et même sur trois jours dans les divers bulletins confidentiel du PS et de quelques officines stipendiées. « Mélenchon félicite Poutine en Syrie » etc… Qui une fois recopié de journal en journal donnait « l’appui/ le soutien/ l’adhésion de Mélenchon à Poutine ».

Car évidemment Poutine, en plus d’être Poutine, ce qui est déjà beaucoup, en plus d’être ceci et cela de très abominable, Poutine était pour la propagande d’alors l’homme qui ne s’occupait pas de Daech mais de massacrer les opposants à Assad. Que les opposants en question soient eux même de noirs fanatiques religieux au point d’avoir été ensuite exclus du cessez-le-feu était une revanche trop difficile à expliquer. Mais comme je me souviens bien de Yann Moix et Léa Salamé, désolés d’être obligés de démasquer (révéler, décrypter) ma turpitude. Oh, leurs regards navrés : « Vous savez bien (et toc Mélenchon menteur et hypocrite)monsieur Mélenchon que les Russes se contentent d’attaquer les rebelles opposés à Assad » ; « sur trois cent opérations, à peine dix contre Daesch ». « D’où tirez-vous cette information, avais-je demandé (grogné, sursauté) ? » « De la presse », avaient répondu les innocents, stupéfaits qu’on leur pose une question qu’ils auraient pourtant dû eux-mêmes se poser avant ! On connaît la suite. Quand bien  même avais-je répondu « non » à la question tout en nuance « alors, on laisse faire Poutine ? » de madame Salamé et ajouté qu’il fallait au contraire que ce soit l’ONU qui mène la sortie de crise avec une coalition universelle, rien n’y fit.

Peu importe. Je m’amuse de ces ridicules accumulés par mes détracteurs, sans du tout nier leur impact malveillant sur l’opinion des distraits. La même aventure m’est arrivée à l’émission « Le Supplément ». Je dis que la guerre là-bas se prolonge par des commandos ici, et que les attentats cesseront si la guerre s’arrête là-bas. La seule chose que trouve à dire Ali Baddou, trop cultivé et intelligent pour ne pas se rendre compte de ce qu’il fait,  est : « c’est aussi simple que cela ? ». Je n’ai pas perdu une seconde à commenter la désinvolture d’une telle phrase (ben voyons, Ali Baddou, arrêter une guerre, c’est très simple, tellement simple que vous n’avez même pas pensé à me demander comment).

Sur ce même plateau l’autre journaliste parle à propos des terroristes de « combattants ». Je relève pour contester l’usage du mot ? La sainte confrérie corporative s’émeut : « Mélenchon s’énerve contre un journaliste » ! Et le procès ne sera ni pour celui qui nomme « combattants » des assassins, ni pour Ali Badou qui laisse dire sans réagir. Il sera pour moi. La dépêche AFP, d’habitude plus sérieuse quand certains ne sont pas là au desk, m’attribue un propos inventé de toute pièce. J’aurais dit « si on arrête de bombarder, les attentats cesseront ». Et y ajoute de son chef « c’est aussi simple que ça », phrase pourtant d’Ali Badou. Une pure invention qui est le contraire de ce que je dis et que j’explique (m’emporte, m’énerve, tonne) depuis des mois. Voyez le décryptage qui en a été fait dans cette vidéo ci. Une fois saisie, l’AFP mets plus d’une heure à rectifier. Celui qui fait trainer la rectification doit bien savoir ce qu’il fait. Il n’en est pas à son premier coup avec moi. Car pendant ce temps la meute a eu le temps de se déchaîner sur l’os qui lui a été jeté. Seul Public Sénat aura l’honnêteté de retirer son article quand le rectificatif aura été publié. Tous les autres se foutent de la valeur de l’information qu’ils donnent comme d’une guigne. « Ce qui est dit est dit coco ! »

Pendant ce temps, la meute se déchaîne. Grace à son logiciel « marabout-de-ficelle-selle-de-bois » la meute me fait dire que les attentats sont la responsabilité de notre pays ! Ce qui n’est pas mon point de vue, ce que je n’ai jamais dit et ne pense pas. Pas plus que je ne crois à la baliverne selon laquelle notre société serait « responsable des terroristes » voir les aurait « engendrés » comme Ali Baddou faisait mine de le croire, reprenant le propos du brave bourgmestre PS de Bruxelles et de combien d’autres ici même. Évidemment, cette faute professionnelle multipliée par autant de fainéantise et de goût du scandale me nuit. Il faut ensuite passer des heures à écouter des gens commenter ce qu’ils croient que vous avez dit sans s’impatienter et y répondre. A grand échelle, c’est une image qui est fabriquée de toute pièce dont j’aurais à me défendre des mois durant (« bien joué coco ! »).

Comme je refuse de céder aux intimidations de bien des groupes de pressions communautaristes (notez le pluriel, s’il vous plaît) je dois donc être placé dans la case pro-islamiste, quand bien même l’instant d’avant on m’aura traité de « laïcard » et l’instant d’après « d’ami des bombardements russes ». C’est tout bénéfice pour le système. En effet, je suis par-dessus le marché un partageux rouge. Donc nécessairement un fou dangereux favorable aux assassins. Et cela quand bien même pas un journaliste n’aura eu un mot pour contester qu’un d’entre eux appelle « combattant » un lâche meurtrier « terroriste ». Sur le plan de la vie des médias, je crois que je suis tombé sur une adresse où je dois peut-être éviter d’aller pour m’épargner des traquenards de cette sorte.

Source

Source: http://www.les-crises.fr/propagande-attentats-bobards-mediatiques-autour-des-propos-de-jean-luc-melenchon%e2%80%8b/


Le patron de la Bundesbank “pas convaincu” par la BCE

Friday 1 April 2016 at 03:00

Tout va bien au sein de la BCE – toujours aussi pleine d’avenir comme l’euro (il faut bien un poisson d’avril – mais le reste du billet est vrai !)…

Source : Le Parisien, 19-03-2016

Le président de la Bundesbank allemande Jens Weidmann (ici le 16 février 2016 à Karlsruhe) très critique envers les mesures de la Banque centrale européenne (BCE) (AFP/Uli Deck)

Le président de la Bundesbank allemande Jens Weidmann (ici le 16 février 2016 à Karlsruhe) très critique envers les mesures de la Banque centrale européenne (BCE) (AFP/Uli Deck)

Le président de la Bundesbank allemande, Jens Weidmann, a critiqué samedi les mesures prises récemment par la Banque centrale européenne (BCE), notamment une nouvelle baisse de taux, affirmant qu’elles ne l’avaient “pas convaincu”, dans un entretien à plusieurs journaux allemands.

“Le paquet décidé [en mars par la BCE] ne m’a globalement pas convaincu (…) J’ai toujours attiré l’attention sur le fait que plus l’effet d’une politique monétaire +ultra relâchée+ durait, plus il faiblissait”, a déclaré le gouverneur de la banque centrale allemande aux journaux du groupe Funke Mediengruppe.
“Plus on accélère, plus les risques et les effets secondaires grandissent”, a mis en garde M. Weidmann, notoirement critique des politiques de soutien des prix et de l’économie mises en oeuvre par la BCE.
“Des bulles sur les marchés financiers peuvent se créer qui, en éclatant, peuvent compliquer le travail des banques centrales”, a-t-il fait valoir.
La BCE a décidé en mars de nouvelles mesures pour faire repartir l’inflation et la croissance en zone euro, en étendant son programme massif de rachats d’actifs et en annonçant un nouveau prêt géant aux banques à des conditions très avantageuses.
Dans le même temps, elle a abaissé ses taux à un plus bas historique, passant notamment son taux directeur central, baromètre du crédit en zone euro, à zéro.
M. Weidmann a également mis en garde contre l’hypothèse, évoquée par le président de la BCE Mario Draghi, que l’institution distribue de l’argent directement aux ménages pour faire repartir l’inflation, solution baptisée “hélicoptère monétaire”.
“L’hélicoptère monétaire n’est pas une manne qui tombe du ciel, au contraire elle ferait des trous gigantesques dans les bilans des banques centrales. Au final, les Etats de la zone euro et les contribuables devraient supporter les coûts”, a-t-il estimé.
Donner de l’argent aux citoyens “est une décision hautement politique qui doit être prise par les gouvernements et les politiques”, a-t-il déclaré.
“En lieu et place d’expérimentations de politique monétaire téméraires, il serait intéressant de faire une pause”, a-t-il dit.
La politique monétaire n’est pas la panacée”, elle “ne remplace pas les réformes nécessaires dans les pays et ne résout pas les problèmes de la croissance en Europe”, a estimé M. Weidmann.
La semaine dernière, le président de la BCE, Mario Draghi, avait jugé le concept “d’hélicoptère monétaire” “très intéressant”, même si “nous ne l’avons pas encore vraiment étudié”.
La notion a été forgée en 1969 par l’économiste américain Milton Friedman qui imaginait une méthode radicale pour lutter contre la déflation: un hélicoptère larguant depuis les airs des montagnes de billets sur les villes afin de gonfler le porte-monnaie des consommateurs et les inciter à dépenser plus, faisant ainsi remonter les prix.
Controversé, “l’hélicoptère monétaire” n’a encore jamais été utilisé à grande échelle dans l’histoire moderne.
Les propos de M. Draghi ont suffit à enflammer les spéculations autour de l’usage d’un tel outil, alors que les doutes grandissent quant à l’efficacité des politiques monétaires pour faire grimper les prix.

Source : Le Parisien, 19-03-2016

Source: http://www.les-crises.fr/le-patron-de-la-bundesbank-pas-convaincu-par-la-bce/