les-crises.fr

Ce site n'est pas le site officiel.
C'est un blog automatisé qui réplique les articles automatiquement

Les très graves accusations d’Assad sur la responsabilité du gouvernement dans les attentats

Thursday 19 November 2015 at 20:42

Voici l’interview que Bachar al-Assad a donnée à Valeur Actuelles le 14 novembre. C’est effrayant.

BIEN SÛR, comme d’habitude, on lira tout ça avec recul et prudence, en ne gobant pas tout ce qui est dit, tout détenteur du pouvoir semant sa propagande. À chacun de réfléchir, et se faire sa propre opinion. Mais vous ne pouvez le faire qu’en entendant différents sons de cloche. C’est un peu comme quand la plupart des médias ne diffusent pas l’intégralité de la revendication de l’État Islamique, mais seulement des bribes – moi ça m’intéresse bigrement de savoir ce que ces barbares nous reprochent (en particulier « avoir pris la tête de la croisade » et « frapper les musulmans en terre du califat avec leurs avions » – puisqu’on a refusé d’aider Assad à faire le sale boulot à notre place…) et quelle propagande ils utilisent pour ne pas l’alimenter – la première image de leur vidéo de revendication des attentats n’est pas un Français qui prend un verre ou écoute un concert…

Comment souder la population avec Daech…

On évitera donc les fatwas visant à interdire d’écoute les propos des gens que nous n’aimons pas, véritable cancer de l’intelligence – sans doute ces belles âmes pensent-elle que, dépourvu de cerveau, vous ne pourrez pas faire la part des choses, et que, gentiment, vous goberez tout ce que dira votre Président, qui lui ne ment jamais… Il faut dire que ça marche souvent. Pour mémoire, Assad est le chef des troupes qui combattent sur le terrain Al-Qaïda, l’Armée Islamique et Daech… Et que l’armée syrienne a déjà perdu environ 90 000 soldats, dont on ne parle jamais… Le grave problème pour notre propagande, c’est que, quand on l’écoute, on voit bien qu’on a affaire un type qui est tout sauf fou…

Moi, j’aimerais beaucoup avoir un Président de la République dont les discours et agissements fassent qu’un homme comme Bachar al-Assad ne soit pas en mesure de pouvoir nous faire la leçon comme il la fait là, brillamment, en ayant parfaitement raison ! Je rêverais, que ce soit nous, par notre comportement honorable et respectable, qui puissions le faire, c’est difficile en ayant armé des islamistes et soutenu leurs financiers.

Comme disent les Russes, « Tout ce que les communismes disaient sur le communisme était faux. Mais tous ce que les communistes disaient sur le capitalisme était vrai ». Les pires saloperies que le gouvernement français a faites en Syrie – poursuivant une longue lignée, c’est souvent Bachar al-Assad qui vous en signalera l’existence, bien avant le Monde et Libération, s’ils le font un jour…

« Afin de faciliter l’action des forces libératrices [sic]… un effort spécial doit être fourni pour éliminer certains individus clés [et] procéder à des perturbations internes en Syrie. La CIA est préparée, et le SIS (MI6) tentera de provoquer des sabotages mineurs et des incidents [sic] en Syrie, en travaillant à l’aide de contacts avec des individus… un degré nécessaire de peur… des conflits frontaliers [mis en scène] fourniront un prétexte d’intervention… la CIA et SIS devraient utiliser… leurs capacités à la fois psychologiquement et d’action sur le terrain pour faire croître la tension ». [Rapport déclassifié des services secrets américains pour l’assassinat de trois officiels syriens, 1957]

Alors je ne demande qu’une seule chose, pour démêler le vrai du faux, une rigoureuse enquête publique et indépendante !

==================================

“La France ne peut lutter contre les terroristes en conservant ses liens avec le Qatar et l’Arabie Saoudite qui les arment”

Source : Valeurs Actuelles, 19/11/2015 : Entretien exclusif avec Bachar al-Assad

Samedi 14 novembre, après s’être entretenu avec des parlementaires et des intellectuels français, le président syrien a accordé à “Valeurs actuelles” un entretien exclusif. Il expose en quoi la politique étrangère de la France, alignée sur celle des États· Unis, l’a menée dans une impasse, y compris dans son combat contre les terroristes de l’État islamique.

Valeurs Actuelles : Que diriez-vous des propos tenus par le président François Hollande : « Le président Assad est à l’origine du problème, il ne peut pas faire partie de la solution ». Considérez-vous qu’il s’agit d’une opinion générale ? Quelle serait votre réponse ?

BaA : Je répondrais tout d’abord par la question suivante : le peuple syrien a-t-il désigné le président Hollande pour être son porte-parole ? Accepteriez-vous, en tant que citoyen français, qu’une remarque pareille vienne d’un homme politique étranger, quel qu’il soit ? Ne serait-ce pas une offense au peuple français ? [...]

Incise : je redonne les résultats de ce sondage réalisé par le BBC en Syrie – à prendre avec recul, mais cela existe…

Assad disposerait d’un important soutien des 50 % de la population vivant sous son contrôle, ce qui peut sembler logique vu qu’il est le rempart contre Daech… Bref, “c’est compliqué”, alors l’ancienne puissance coloniale qui vient lui dire de partir…

La France devrait aussi prendre ses distances vis-à-vis de la politique américaine de deux poids deux mesures. Ainsi, si MM. Hollande et Fabius veulent soutenir le peuple syrien, comme ils le prétendent, notamment en faveur de la démocratie, ils feraient mieux de soutenir d’abord le peuple saoudien. Si vous avez un problème concernant la démocratie avec l’État syrien, comment pouvez-vous établir de bonnes relations et des liens d’amitié avec les pires États du monde et les plus sous-développés, tels l’Arabie Saoudite et le Qatar ? Une telle contradiction manque de crédibilité. [...] 

« La politique adoptée par la France durant les cinq dernières années a-t-elle été bénéfique au peuple français ? Qu’a gagné le peuple français à une telle politique ? » Je suis certain que la réponse serait: « Rien. » La preuve en est ce que j’ai dit il y a plusieurs années, à savoir que jouer avec la ligne de faille en Syrie, c’est jouer avec un séisme qui aura des répercussions dans le monde entier, notamment en Europe. [...]

Ce dont vous avez besoin, c’est d’abord de sérieux. Si le gouvernement français n’est pas sérieux dans son combat contre le terrorisme, nous ne perdrons pas notre temps à collaborer avec un pays, ou un gouvernement, ou une institution qui soutient le terrorisme.  [...]

En politique, il n’y a de place ni pour l’amitié ni pour les émotions. Il n’y a que les intérêts.  [...]

[Plus encore que l'Arabie Saoudite et le Qatar] C‘est la Turquie qui a joué le rôle le plus dangereux dans la situation, car la Turquie a offert toutes sortes de soutien à ces terroristes et à toutes leurs variantes. Certains pays soutiennent le Front al-Nosra, lié à al-Qaïda. D’autres soutiennent Dae’ch. La Turquie, elle, soutient les deux organisations, ainsi que d’autres en même temps. [...]

On parle bien du pays en négociation pour enter dans l’union européenne, où vient d’avoir lieu le G20 pour lutter contre le terrorisme ?

Vous ne pouvez pas combattre le terrorisme si vous n’entretenez pas des relations avec la force qui lutte contre Dae’ch et le terrorisme sur le terrain. Vous ne pouvez pas combattre le terrorisme en adoptant de mauvaises politiques qui soutiennent directement ou indirectement le terrorisme. Si vous ne disposez pas de tous ces facteurs, vous ne pourrez pas le faire. Et nous ne pensons pas que votre gouvernement l’a pu jusqu’à présent.

Propos recueillis par André Bercoff, Pierre-Alexandre Bouclay et Yves de Kerdrel

Interview (fleuve et impressionnante), que je vous recommande vivement, à lire en intégralité sur Valeurs Actuelles (Abonnement ici)

OB : On comprend pourquoi il faut impérativement “protéger” les Français de ce genre de propos et accusations, des fois que, sans tout gober, ils demandent des enquêtes sérieuses là-dessus…

Bien peu de médias ont réagi à tout ceci aujourd’hui, non plus… Triste époque.

======================================

Ce qu’Assad a dit à nos députés

La rédaction de Valeurs actuelles était présente lors de la rencontre entre le président syrien et les parlementaires français. Récit.

“Hollande et Fabius combattent le terrorisme d’une main et le soutiennent d’une autre.”

Je pense à Manuel Valls qui vient de déclarer que les attentats en France s’organisaient, se préparaient et s’initiaient en Syrie. À la question de savoir s’il pouvait y avoir coopération entre notre pays et le sien concernant le renseignement et l’échange d’informations, il répond :

« Comment voulez-vous qu’il y ait coopération à partir du moment où vous refusez tout autre contact, où il n’est pas question de rouvrir votre ambassade et encore moins de faire une déclaration reconnaissant l’actuel régime syrien comme légitime ? À partir du moment où Hollande et Fabius font de mon élimination une condition sine qua non, ils ne peuvent pas me demander d’échanger avec eux. En fait, leur contradiction profonde, c’est qu’ils combattent le terrorisme d’une main et le soutiennent d’une autre, en fournissant armes et matériel à une opposition qui n’a strictement rien de modéré et encore moins de laïc. Nous avons actuellement en Syrie 20 000 djihadistes étrangers qui combattent au sein de Dae’ch, d’Al-Nosra ou autre, et vous savez parfaitement bien qui les finance. » [...]

L’Occident a combattu de toutes ses forces la nation arabe : aujourd’hui, elle a en face d’elle l’islamisme wahhabite et nous en payons tous le prix.»

André Bercoff

Je ne suis pas dans le secret des Dieux, mais en lisant ça, j’imagine que quelques confidences d’Assad ont dû conduire les journalistes de Valeurs Actuelles à aller fissa demander une interview à Squarcini, où l’ancien chef de la DST a confirmé que Manuel Valls a refusé de négocier avec Assad pour obtenir entre autres la liste des djihadistes français en Syrie… Qui sait quelles ont été les conséquences, et qu’est-ce qu’elles seront, vu qu’on ne négocie toujours pas avec lui…

Comme je disais, si on veut connaître les pires saloperies du gouvernement français…

 Indiscrétion à lire en intégralité sur Valeurs Actuelles (Abonnement ici)

Source: http://www.les-crises.fr/les-tres-graves-accusations-dassad-sur-la-responsabilite-du-gouvernement-dans-les-attentats/


[Scandale] “L’ex-chef de la DST : M. Valls a refusé la liste des djihadistes français pour des raisons idéologiques”

Thursday 19 November 2015 at 14:31

C’est très ému que j’écris ce billet.

Nous dénoncions ici en 2014 cet énorme scandale de la France reconnaissant un gouvernement en Ukraine comprenant plusieurs ministres d’extrême-droite et/ou néo-nazis - on s’étonne après que le pays se soit enflammé. Nous dénoncions ici ce parti et le danger qu’il représentait avec son idéologie ayant entraîné la mort de plus de 20 millions de Russes, nous retrouvant alors sous les accusations délirantes de “pro-Russes”, les médias restant silencieux voire étant eux-même accusateurs. Laurent Fabius venait tranquillement mentir sur France Inter “Le parti Svoboda est un parti plus à droite que les autres, [mais il n'est pas] d’extrême droite !” [Laurent Fabius, 11 mars 2014, France Inter]“. C’est en 2015 que l’AFP a incidemment reconnu la vérité : “Le parti Svoboda est un mouvement d’extrême droite autrefois [sic.] connu pour son antisémitisme [...] Oleg Tiagnybok, chef incontesté de Svoboda [...] s’est illustré dans le passé par des propos antisémites, [...] À la faveur du Maïdan, des membres de Svoboda ont obtenu divers postes ministériels dans le gouvernement.” (Source : TF1.fr ou ici). Fabius négocie ici avec Tiagnybok, décoré de la Croix d’Or des vétérans de la Waffen SS ukrainienne (belle fréquentation - ici aussi, ou là)…

Nous dénoncions ici en 2015 la folle politique française en Syrie, ayant choisi les islamistes contre Assad. François Hollande, a avoué en 2014 avoir armé des milices (islamistes) syrienne dès 2012, mentant en indiquant : “Nous avons commencé quand nous avons eu la certitude qu’elles iraient dans des mains sûres“. Alimenter en armes une guerre civile, chapeau – a fortiori quand on arme in fine al-Qaïda, l’Armée Islamique et Daech ! (il n’y a plus qu’eux qui combattent) Pas de bol, l’ancien chef de région de la CIA au Moyen-Orient, le grand espion Robert Baer, a indiqué “les États-Unis ont été incapables d’identifier le moindre groupe syrien dit « modéré » lorsque la guerre civile a débuté” (Source : L’Humanité). Laurent Fabius a même déclaré fin 2012 que “al-Nosra faisait du bon boulot sur le terrain” (Source : Le Monde), deux jours après que les États-Unis aient indiqué que cette milice qui avait revendiqué plusieurs attentats suicides était en fait un pseudonyme d’al-Qaïda. La presse reste inexplicablement très silencieuse sur tous ces points scandaleux.

Nous dénoncions hier les choix délirants du gouvernement ayant entraîné au final la mort de 130 personnes. Hollande and co ayant coupé tout contact avec le gouvernement syrien (hautement critiquable,certes, mais qui ne nous a jamais rien fait !), y compris entre services de renseignement qui luttent contre le terrorisme. Il est le seul gouvernement à avoir fait ça, les autres pays européens ne l’ont pas fait. Le Monde révélait en 2014 la colère de la DGSI (renseignement intérieur, ex-DST) face à cette politique suicidaire, où Fabius déclarait dans Paris Match : “On ne choisit pas entre Dictatures et Terroriste !“. Notons qu’il n’a pas choisi il est vrai, en soutenant l’Arabie Saoudite et le Qatar qui ont le mérite de cumuler les deux comme le rappelle notre grand juge antiterroriste,

“La France n’est pas crédible dans ses relations avec l’Arabie saoudite . Nous savons très bien que ce pays du Golfe a versé le poison dans le verre par la diffusion du wahhabisme. Les attentats de Paris en sont l’un des résultats. Proclamer qu’on lutte contre l’islam radical tout en serrant la main au roi d’Arabie saoudite revient à dire que nous luttons contre le nazisme tout en invitant Hitler à notre table.” [Marc Trévidic, Les Echos, 15/11/2015]

On sait pourquoi : Philippe de Villiers : “La classe politique est achetée par le Qatar et l’Arabie saoudite.”(Source : Le Point.fr)…

Il arrive un moment où une population (enfin, surtout la presse…) qui ne réagit pas face à ces délires totalement publics ne peut hélas plus être considérée comme totalement innocente, elle devient complice.

Et hier, l’ancien chef de la DST, la plus structure chargée de la lutte contre le terrorisme, a déclaré qu’Assad a proposé en 2013 de nous fournir la liste des djihadistes français opérant en Syrie dans le cadre d’une coopération, mais que Manuel Valls (alors ministre de l’Intérieur) a refusé pour raison “idéologique” – en totale cohérence avec la doctrine Hollande-Fabius. Assad l’a confirmé :

“À la question de savoir s’il pouvait y avoir coopération entre notre pays et le sien concernant le renseignement et l’échange d’informations, il répond : «Comment voulez-vous qu’il y ait coopération à partir du moment où vous refusez tout autre contact, où il n’est pas question de rouvrir votre ambassade et encore moins de faire une déclaration reconnaissant l’actuel régime syrien comme légitime ? À partir du moment où Hollande et Fabius font de mon élimination une condition sine qua non, ils ne peuvent pas me demander d’échanger avec eux. En fait, leur contradiction profonde, c’est qu’ils combattent le terrorisme d’une main et le soutiennent d’une autre, en fournissant armes et matériel à une opposition qui n’a strictement rien de modéré et encore moins de laic. Nous avons  actuellement en Syrie 20 000 djihadistes étrangers qui combattent au sein de Dae’ch, d’Al-Nosra ou autre, et vous savez parfaitement bien qui les finance.”  [Bachar al-Assad interrogé par André Bercoff, Valeurs Actuelles, 19/11/2015]

Résultat ? Hier comme ce matin, PAS UN MEDIA mainstream n’en parle. PAS UN à l’heure actuelle, 19/11 mi-journée, jour où le chef de la DST accuse gravement le Premier Ministre et le Ministre des Affaires Étrangères, juste des médias alternatifs.

Enfin, si, ils parlent de Valls, et j’imagine de la concierge de la kamaikaze ou de son enfance…

Je suis estomaqué de voir jusqu’où vont “les chiens de garde”. Qu’on ne me parle pas d’union nationale durant un État d’urgence, cette clique de pilotes irresponsables a crashé notre avion, 130 passagers sont morts, mais on demande à nous, survivants, de remonter dans un avion avec les mêmes pilotes au nom de l’union nationale avec la compagnie aérienne- non merci !

Relisez notre synthèse d’hier, où tout ceci était quasiment public en 2014 dans Le Monde et Marianne.

INCIDEMMENT, l’ambassade de France n’est pas rouverte à Damas, DONC, nous ne coopérons toujours pas avec Assad. DONC, nous n’avons toujours probablement toujours pas cette liste, qui contient peut-être l’identité de kamikazes actuellement tapis dans l’ombre. Peut-être, je ne’en sais rien. Mais c’est possible. QUI ENQUÊTE sur ça auprès de l’exécutif ? QUI lui demande des comptes ? Pourrait d’urgence offrir un séjour en France à Bob Woodward et Carl Bernstein, histoire qu’au moins DEUX journalistes courageux enquêtent sur l’exécutif, jouant leur rôle de 4e pouvoir – je suis d’accord pour cotiser…

Si nous ne réagissons pas, cela finira comme le 11 septembre aux États-Unis : une politique vouée à l’échec et amplifiant les problèmes, et AUCUN responsable sanctionné – et, dans le cas français, de nouveaux attentats…

Je rappelle donc que ce site n’a pas vocation à remplacer toute la presse française pour informer le pays sur les actions irresponsables de l’exécutif (Hollande comme Sarkozy, responsable du chaos Libyen et des premiers délires en Syrie – “Écouter Bernard-Henri Lévy nuit gravement à la santé de vos concitoyens”), et qu’il faut que la Presse et les Citoyens réagissent (re-tweetez ces articles, rédigez des commentaires sur les médias mainstream, etc).

========================================

Quarcini : “M. Valls a refusé la liste des djihadistes français pour des raisons idéologiques”

Directeur central du renseignement intérieur de 2008 à 2012, l’ancien préfet se livre sur l’état actuel de la menace terroriste. Pour lui, des décisions immédiates doivent être prises après les attentats.

Propos recueillis par Louis de Raguenel, Valeurs Actuelles, 19/11/2015

[...]

Vous avez proposé à votre ancien service il y a deux ans de lui transmettre une liste des Français qui combattent en Syrie. Pourquoi a-t-il refusé ?

Il y a déjà deux ans, les services syriens m’avaient effectivement proposé une liste des Français combattant en Syrie. j’en avais parlé à mon ancien service qui en a rendu compte à Manuel Valls. La condition des Syriens était que la France accepte de coopérer à nouveau avec leurs services de renseignements. On m’a opposé un refus pour des raisons idéologiques. C’est dommage car la proposition était une bonne amorce pour renouer nos relations et surtout, pour connaître, identifier et surveiller tous ces Français qui transitent entre notre pays et la Syrie. Résultat : on ne sait rien d’eux et on perd beaucoup de temps en demandant des informations aux agences allemandes, qui sont toujours restées sur place, mais aussi jordaniennes, russes, américaines et turques. On n’est absolument plus dans le concret.

[..]

La période de l’après-guerre froide est finie. Nous sommes maintenant dans la terreur et le terrorisme de masse. C’est la guérilla qui arrive en France. Mais soyons réalistes, la solution n’est pas que policière; elle est également politique et diplomatique, en liaison avec nos traditionnels alliés, l’Europe ainsi que les pays arabes.

Propos recueillis par Louis de Raguenel, Valeurs Actuelles, 19/11/2015

Interview décapante à lire en intégralité ici sur Valeurs Actuelles (Abonnement ici)

Source: http://www.les-crises.fr/scandale-lex-chef-de-la-dst-m-valls-a-refuse-la-liste-des-djihadistes-francais-pour-des-raisons-ideologiques/


Eric Denécé : “Voulons-nous la paix chez nous, ou sommes-nous des gens vendus ?”

Thursday 19 November 2015 at 06:00

Il ne pratique pas la langue de bois notre 007…

Ancien officier des services de renseignement français et actuellement directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), Eric Denécé parle dans cet entretien des aspects qui ont favorisé le renforcement de la capacité de nuisance des terroristes. L’un de ces aspects, explique-il, est la politique française envers la Syrie.

Des extrémistes français se trouvent parmi Daech et Al Qaîda en Syrie et en Irak. Quelle menace pour la France ?

Eric Denécé : C’est une menace importante contre laquelle nous agissons trop timidement. Nos services n’ont pas reçus d’ordre des autorités pour agir contre ces ressortissants français qui sont au sens propre des criminels et des traîtres, collaborant avec des ennemis de la France, responsables d’attentats.

Il s’agit bien d’une intelligence avec l’ennemi et nous ne pouvons objectivement accepter que de tels individus reviennent en France commettre des actions ou répandre le fiel de leur idéologie haineuse.

Ne croyez-vous pas que la politique prônée par le président François Hollande envers la Syrie favorise la menace terroriste contre la France ?

rôôôôô on voit que la journaliste n’est pas française, malpolie va, tu ne travailleras jamais au Monde !

Elle y contribue indéniablement. Mais les attentats d’hier à Paris montrent que malgré notre soutien irresponsable à l’opposition djihadiste de Bachar El Assad et notre silence sur la guerre d’agression de l’Arabie saoudite au Yémen, les terroristes frappent quand même la France. C’est l’illustration horrible mais parfaite des errements complets de notre politique étrangère qui est sans vision, sans compréhension.

En soutenant, finançant et armant les «rebelles» en Syrie, certains États ne sont-ils pas en train de renforcer la capacité de nuisance des terroristes ?

Bien évidemment. En particulier l’assistance que continuent à prodiguer aux djihadistes syriens l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie ne vont faire que prolonger le conflit et renforcer ces groupes qui connaissent de sérieux problèmes depuis le début de l’intervention russe. C’est une fuite en avant irresponsable de la part de ces trois Etats qui voient leur stratégie contrée par l’entrée en jeu de Moscou.

Bachar ne tombera pas, et ça, ils ne le supportent pas. Le jeu des Américains est aussi particulièrement ambigu. Récemment encore, Zbigniew Brzezinski, l’ancien conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter disait, à propos de Jabhat Al-Nosrah « si les Russes continuent à bombarder nos gars, il faut qu’Obama riposte » !

Quelles conséquences sur la sécurité mondiale ?

Le risque principal est un durcissement de la position russe à l’encontre des acteurs régionaux, surtout si Moscou découvrait que des missiles antiaériens sont fournis délibérément aux Takfiris ou que le soutien aux islamistes radicaux du Caucase s’accroît.

Les États à l’origine de ce type d’action auraient alors du souci à se faire. Mais la vraie question est : comment réagirait ensuite les Américains. Pour le moment, les relations entre Moscou et Washington – malgré les discours destinés à l’opinion – sont moins antagonistes que les médias le disent. Le risque est donc pour l’instant mesuré.

L’ingérence militaire étrangère en Libye n’a-t-elle pas favorisé l’extension du terrorisme dans plusieurs pays, dont la France ?

Bien sûr, les erreurs n’ont pas commencé avec François Hollande, mais avec Nicolas Sarkozy et l’intervention en Libye, qui a crée le chaos en Afrique du Nord et au Sahel.

Rappelons également que l’Occident dans son ensemble, dont la France, a reconnu le régime illégitime si ce n’est illégal de Morsi et des Frères musulmans en Égypte et a initialement condamné l’intervention de l’armée pour les chasser du pouvoir.

Pour ce qui est de la guerre en Syrie, les projecteurs sont braqués sur les négociations de Vienne. Que peut-on attendre de cette rencontre ?

C’est difficile à dire, car plusieurs pays campent sur leurs positions. La France et le Royaume-Uni réclament toujours obstinément le départ de Bachar, et la Russie et l’Iran ne remettront jamais en cause leur soutien à Damas.

Les Américains eux-mêmes sont pessimistes à l’orée de ce nouveau round de discussions. Mais cela ne veut pas dire que des progrès vers une solution sont impossibles.

Sofiane Abi

Source : El Watan, 14/11/2015

===================================================

BFM :

Après les attentats de Paris, il est “inacceptable” d’exiger le départ du président syrien Bachar al-Assad comme “condition préalable à toute union contre le terrorisme”, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse. “J’espère qu’il y aura un changement de position chez nos autres partenaires occidentaux, comme il y en a eu, malheureusement au prix de terribles actes terroristes, chez nos collègues occidentaux”, a déclaré Sergueï Lavrov en référence à la France touchée par une série d’attaques meurtrières. “Il est inacceptable d’exiger des conditions préalables à toute union contre le terrorisme“, a-t-il affirmé en référence aux Américains qui continuent de demander le départ du président syrien avant toute chose.

Vous remarquerez au passage le titre subtilement faux (c’est l’exigence du départ comme condition de négociation qui est jugé inacceptable) :

===================================================

“Eric Denécé : Bien sûr qu’il faut une unité nationale. Mais nos hommes politiques, de gauche comme de droite, portent une telle  responsabilité, à la fois dans les restrictions budgétaires dans le dédain de la sécurité, mais également dans une politique étrangère totalement irresponsable, en partenariat avec le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie, des pays qui nourrissent l’idéologie que est à la base même…

Journaliste : alors, on coupe nos liens avec ces pays du jour au lendemain, on arrête de leur vendre des avions…

Eric Denécé : oh, oui, sincèrement ! Mais qu’est-ce que nous voulons . Voulons-nous la paix chez nous, ou sommes-nous des gens vendus ? Pour cinq avions, sommes-nous prêts à laisser des régimes wahhabites financer des attentats sur notre sol ? Il y a des tas de preuves qui sont aujourd’hui balayées d’un revers de la main par nos politiques. Et ça n’a pas commencé avec le gouvernement socialiste, son prédécesseur faisait de même. Il y a une responsabilité réelle de la classe politique par les alliances, par les accords passés avec ces gens-là. On observe même aujourd’hui qu’un certain nombre de frappes sur le islamistes en Irak ne portent pas leurs fruits. Et on s’interroge. Depuis des années, on se dit : il y a des dizaines de milliers de combattants sur le terrain, il y a des centaines voire des milliers d’opérations aériennes qui ont été lancées, et quel est le résultat ? Nul ! Aujourd’hui un certains nombre d’informations commencent à sortir selon lesquelles dès qu’il y a des opérations communes de la coalition avec la participation de certains pays du golfe, les informations sont données à l’État islamique, ce qui réduit l’efficacité des frappes.”  [Eric Dénécé, C dans l'air, 18/11/2015]

===================================================

Laissons le mot de la fin au général Desportes :

Q : Les moyens du renseignement ont été fortement renforcés. Que peut-on faire de plus pour prévenir la menace ?

R : On n’empêchera jamais un fou d’Allah de sortir de sa voiture et de mitrailler des passants. Mais la France ne peut se permettre de baisser les bras. Sur le plan intérieur, le seul renseignement ne nous permettra pas de résoudre le problème. Il faut agir aussi sur les racines du terrorisme. Une partie de la population est en état de relégation et de désespérance. Tant que le terreau est favorable, les pousses prendront. La réponse est donc forcément longue et compliquée et nous ne serons pas à l’abri d’autres attentats importants. Il faut non pas des réponses ponctuelles mais des mesures prises par un homme d’État qui pense au-delà des échéances électorales de court terme.” [Général Desportes, La Croix, 16/11/15]

aussi chez l’Obs :

Comment faire quand personne n’est d’accord  ?

- Une réponse militaire n’est jamais qu’un pis-aller. Elle ne permet pas de régler tous les problèmes, mais elle doit permettre de créer une situation autorisant des solutions stratégiques et politiques. On ne viendra pas à bout de Daech sans vision commune entre les différents pays. Il faut à tout prix que la France, les Etats-Unis, la Turquie, Israël, mais aussi la Russie et l’Iran travaillent ensemble à élaborer une vision future du Moyen-Orient. Même si les positions sont éloignées, il faut trouver un compromis à partir duquel on va pouvoir établir une stratégie.

L’immense avantage de Daech sur nous, c’est qu’eux ont une stratégie, une vision, une ambition très claire, qu’ils poursuivent inexorablement alors que nous, en face, nous n’avons aucune stratégie, nous avons au mieux une tactique. Et c’est pourquoi depuis août 2014, nous n’avons cessé de perdre du terrain.

Selon vous, il faudrait donc s’allier avec Poutine, et soutenir Bachar al-Assad…

- Il faut hiérarchiser les problèmes. Daech, est aujourd’hui notre problème numéro un, beaucoup plus menaçant sur l’échelle des risques que le problème d’Assad. La priorité des Russes n’est pas de maintenir Assad. On l’oublie, mais Poutine a même envisagé de le destituer il y a deux ans. Mais quels choix avons-nous ? Il faut être pragmatique. Trois forces sont aujourd’hui en mesure de s’imposer en Syrie : le Front al-Nosra, un groupe salafiste allié à al-Qaïda ; Daech et Assad. Cette troisième option n’est pas satisfaisante, mais c’est la moins menaçante. Il faut être réaliste. Daech ne sera détruit que si on arrive à mettre en place une stratégie commune. Ce 13-Novembre est un brutal retour au réel.

Difficile pourtant de lutter pour la démocratie en s’alliant à ceux qui la bafouent quotidiennement ?

- Il n’y a que les nantis pour s’adonner à des leçons de morale. Assurer la sécurité intérieure doit être la priorité du gouvernement. En 1941, quand il a fallu s’allier avec Staline contre le péril nazi, on l’a fait sans se poser de question. Comme le disait Churchill, “les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts.”

Maintenant, il faut aussi faire évoluer notre stratégie militaire. Aucune guerre n’a été gagnée seulement avec des bombardements aériens. On ne peut pas raser les villes pour les libérer. Des combats au sol ne règleront pas un problème qui est avant tout politique. Dans le cadre d’une stratégie commune, il faudrait que tout le monde tire dans le même sens, que le président turc Erdogan mette fin, par exemple, aux trafics de pétrole à la frontière turco-syrienne, ce qui assècherait les finances de Daech. Là encore, il faut une stratégie globale, militaire, sociétale, et diplomatique.” [Général Desportes, L'Obs, 15/11/15]

Source: http://www.les-crises.fr/eric-denece-voulons-nous-la-paix-chez-nous-ou-sommes-nous-des-gens-vendus/


De Pol Pot à ISIS : les racines du terrorisme (par John Pilger)

Thursday 19 November 2015 at 05:08

Source : John Pilger, sur son site, traduit sur Le Partage, le 16 novembre 2015.

hollande-sabre-arabie-saoudite_4650468

John Pilger est un journaliste de nationalité Australienne, né à Sydney le 9 Octobre 1939, parti vivre au Royaume-Uni depuis 1962. Il est aujourd’hui basé à Londres et travaille comme correspondant pour nombre de journaux, comme The Guardian ou le New Statesman.

Il a reçu deux fois le prix de meilleur journaliste de l’année au Royaume-Uni (Britain’s Journalist of the Year Award). Ses documentaires, diffusés dans le monde entier, ont reçu de multiples récompenses au Royaume-Uni et dans d’autres pays.

John Pilger est membre, à l’instar de Vandana Shiva et de Noam Chomsky, de l’IOPS (International Organization for a Participatory Society), une organisation internationale et non-gouvernementale créée (mais encore en phase de création) dans le but de soutenir l’activisme en faveur d’un monde meilleur, prônant des valeurs ou des principes comme l’autogestion, l’équité et la justice, la solidarité, l’anarchie et l’écologie.

Article initialement publié le 16 novembre 2015, en anglais, sur le site officiel de John Pilger, à cette adresse.

Les racines du terrorisme et ce qu’on peut faire contre

Une trêve est la seule sortie possible de ce labyrinthe, explique John Pilger, autrement, les atrocités de Paris et de Beyrouth se reproduiront.

En transmettant les ordres du Président Richard Nixon de bombardement « massif » du Cambodge en 1969, Henry Kissinger utilisa l’expression: « tout ce qui vole sur tout ce qui bouge ».

Alors que Barack Obama mène sa septième guerre contre le monde musulman, depuis que son prix Nobel de la paix lui a été remis, et que François Hollande promet une attaque « impitoyable » sur un pays en ruine, l’hystérie orchestrée et les mensonges nous rendent presque nostalgiques de l’honnêteté meurtrière de Kissinger.

En tant que témoin des conséquences humaines de la sauvagerie aérienne — ce qui comprend la décapitation des victimes, leurs organes éparpillés sur les arbres et les champs — je ne suis pas surpris de cette méconnaissance de l’histoire et de la mémoire, une fois encore.

La montée au pouvoir de Pol Pot et de ses Khmers Rouges, qui a beaucoup en commun avec celle de l’état islamique en Irak et en Syrie (ISIS), en est un bon exemple. Eux aussi étaient impitoyablement moyenâgeux et n’étaient au départ qu’une petite secte. Eux aussi étaient le produit d’une apocalypse made in USA, mais à ce moment-là en Asie.

Selon Pol Pot, son mouvement consistait en « moins de 5000 guérilleros maigrement armés, hésitants en matière de stratégie, de tactique, de loyauté et de leaders ». Après le passage des bombardiers B-52 de Nixon et Kissinger, lors de « l’opération Menu », le démon ultime de l’Ouest n’en crut pas ses yeux.

Les états-uniens larguèrent l’équivalent de 5 Hiroshima sur la province Cambodgienne entre 1969 et 1973. Ils rasaient village après village, revenant encore pour bombarder les débris et les corps. Les cratères laissaient des colliers de carnages, visibles depuis les airs. La terreur était inimaginable.

Un ancien officiel des Khmers Rouges décrivit comment les survivants « s’étaient figés et erraient silencieusement pendant trois ou quatre jours. Terrifiés et à moitié hallucinés, les gens étaient capables de croire tout ce qu’on leur racontait… c’était devenu facile pour les Khmers Rouges de gagner le soutien du peuple ».

Une commission d’investigation gouvernementale Finlandaise a estimé que 600 000 Cambodgiens étaient morts dans la guerre civile qui s’ensuivit, et a décrit le bombardement comme « la première phase d’une décennie de génocide ». Ce que Nixon et Kissinger ont commencé, Pol Pot, leur bénéficiaire, l’a accompli. Sous leurs bombes, les Khmers Rouges devinrent une armée forte de 200 000 personnes.

ISIS a un passé et un présent similaires. Selon la plupart des mesures universitaires, l’invasion de l’Irak de Bush et Blair en 2003 a entraîné la mort d’au moins 700 000 personnes — dans un pays qui n’avait aucun précédent de djihadisme. Les kurdes avaient passé des accords territoriaux et politiques ; les Sunnites et les Chiites présentaient des différences sectaires et de classe, mais étaient en paix ; le mariage intergroupe était commun. Trois ans avant l’invasion, je conduisais à travers l’Irak sans aucune peur, en rencontrant sur la route des gens fiers, par-dessus tout, d’être Irakiens, les héritiers d’une civilisation qui semblait être, pour eux, une présence.

Bush et Blair ont réduit tout cela en miettes. L’Irak est maintenant un foyer du djihadisme. Al Qaida — comme les « djihadistes » de Pol Pot — a saisi l’opportunité fournie par le déferlement de « Choc et d’Effroi » et de la guerre civile qui s’ensuivit. La Syrie « rebelle » offrait des récompenses encore plus importantes, avec les réseaux d’armements de la CIA et des états du golfe, la logistique et l’argent qui passait par la Turquie. L’arrivée de recrues étrangères était inévitable.

Un ancien ambassadeur britannique, Oliver Miles, a écrit que, « Le gouvernement [Cameron] semble suivre l’exemple de Tony Blair, qui a ignoré les conseils importants du ministère des affaires étrangères, du MI5 et du MI6, sur notre politique au Moyen-Orient — et en particulier nos guerres au Moyen-Orient — qui ont été un des principaux facteurs de recrutement de musulmans britanniques pour le terrorisme ici ».

ISIS est la progéniture de ceux de Washington, Londres et Paris, qui, en conspirant afin de détruire l’Irak, la Syrie et la Libye, ont commis un crime épique contre l’humanité. Comme Pol Pot et les Khmers Rouges, ISIS est la mutation issue de la terreur Occidentale propagée par une élite impérialiste, pas le moins du monde découragée par les conséquences des actions prises à distance géographiquement et culturellement.

Leur culpabilité est tabou dans « nos » sociétés, et leurs complices sont ceux qui suppriment cette vérité critique.

Il y a 23 ans, un holocauste a isolé l’Irak, immédiatement après la première guerre du golfe, lorsque les USA et la Grande-Bretagne ont détourné le conseil de sécurité des nations unies et imposé des« sanctions » punitives à la population irakienne — renforçant ironiquement l’autorité domestique de Saddam Hussein. Cela s’apparentait à un siège médiéval.

Pour en savoir plus sur cet embargo et la guerre qui s’ensuivit:

LA guerre

Presque tout ce qui servait au maintien de tout état moderne fut, dans leur jargon, « bloqué » — de la chlorine, pour rendre potable l’eau, aux stylos d’écoles, en passant par les pièces pour machines à rayons X, les antalgiques communs, et les médicaments pour combattre les cancers auparavant inconnus, nés de la poussière des champs de bataille du Sud, contaminée par l’uranium appauvri.

Juste avant Noël 1999, le département du commerce et de l’industrie à Londres restreignit l’exportation de vaccins servant à protéger les enfants Irakiens de la diphtérie et de la fièvre jaune. Kim Howells, sous-secrétaire d’état parlementaire du gouvernement Blair, a expliqué pourquoi, « les vaccins pour enfants », dit-il, « étaient susceptibles d’être utilisés comme armes de destruction massive ».

Le gouvernement britannique a pu éviter l’outrage en raison de la couverture médiatique de l’Irak — globalement manipulée par le ministère des affaires étrangères — qui blâmait Saddam Hussein pour tout.

Sous couvert d’un programme « humanitaire » bidon, de pétrole contre nourriture, 100$ furent alloués à chaque Irakien, pour vivre pendant une année. Ce montant devait payer pour la totalité des infrastructures de la société, et pour les services essentiels, comme l’électricité et l’eau.

« Imaginez… », m’a dit l’assistant secrétaire général de l’ONU, Hans Von Sponeck, « …que l’on oppose cette somme dérisoire au manque d’eau potable, au fait que la majorité des malades ne pouvaient pas se payer de traitement, et au simple traumatisme de devoir vous en sortir jour après jour, et vous aurez un aperçu du cauchemar. Et ne vous y trompez pas, tout cela était délibéré. Je ne voulais pas, auparavant, utiliser le mot génocide, mais c’est aujourd’hui inéluctable ».

Ecœuré, Von Sponeck a démissionné de son poste de coordinateur humanitaire de l’ONU en Irak. Son prédécesseur, Denis Halliday, un membre distingué de l’ONU, avait également démissionné. « On m’a ordonné », dit Halliday, « de mettre en place une politique qui correspondait à la définition d’un génocide : une politique délibérée qui a effectivement tué plus d’un million d’individus, enfants et adultes ».

Une étude du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, l’Unicef, a estimé qu’entre 1991 et 1998, l’apogée du blocus, il y eut 500 000 morts « en excès » d’enfants irakiens de moins de 5 ans. Un reporter TV états-unien rapporta cela à Madeleine Albright, ambassadeur des USA aux Nations Unies, en lui demandant, « le prix en valait-il la peine ? », Albright répondit, « nous pensons que le prix en valait la peine ».

En 2007, l’officiel britannique en charge des sanctions, Carne Ross, connu sous le nom de « Mr Irak », dit à un comité de sélection du parlement, « [les gouvernements US et Britannique] ont effectivement privé une population entière de tout moyen de subsistance ». Lorsque j’ai interviewé Carne Ross trois ans après, il était dévoré de regrets et de repentir. « Je me sens honteux », dit-il. Il est aujourd’hui l’un des rares lanceurs d’alerte qui avertit de la façon dont les gouvernements trompent et du rôle complice critique des médias dans la propagation et le maintien de ces tromperies. « Nous donnions [aux journalistes] des renseignements et anecdotes aseptisés », dit-il, « ou nous les empêchions de travailler ».

L’an dernier, on pouvait lire à la Une du Guardian ce titre qui n’avait rien d’inhabituel : « Face aux horreurs d’ISIS nous devons agir ». Le « Nous devons agir » est un spectre que l’on ranime, un avertissement de la suppression de la mémoire avisée, des faits, des leçons apprises et des regrets ou de la honte. L’auteur de l’article était Peter Hain, l’ancien ministre des affaires étrangères responsable de l’Irak sous Blair. En 1998, lorsque Denis Halliday révéla l’étendue de la souffrance en Irak, dont le gouvernement Blair était le premier responsable, Hain le fit passer lors du journal du soir de la BBC pour un « défenseur de Saddam ». En 2003, Hain soutint l’invasion de Blair d’un Irak déjà blessé, sur la base de mensonges colossaux. Lors d’une conférence plus récente du parti travailliste, il qualifia l’invasion, en la balayant rapidement, de « problème marginal ».

Voilà que Hain demandait « des frappes aériennes, des drones, de l’équipement militaire et autre soutien »pour ceux « faisant face au génocide » en Irak et en Syrie. Ce qui renforcerait « les impératifs pour une solution politique ». Le jour où fut publié l’article de Hain, Denis Halliday et Hans Von Sponeck étaient venus à Londres pour me voir. Ils n’étaient pas choqués par l’hypocrisie mortifère du politicien, mais déploraient l’absence perpétuelle, presque inexplicable, de diplomatie intelligente visant à négocier un semblant de trêve.

A travers le globe, de l’Irlande du Nord au Népal, ceux qui se considèrent mutuellement comme des terroristes et des hérétiques se sont fait face. Pourquoi pas maintenant en Irak et en Syrie ? Au lieu de cela, nous avons une verbosité insipide et presque sociopathologique déversée par Cameron, Hollande, Obama et leur « coalition des volontaires » prescrivant plus de violence, larguée depuis 10 000 mètres d’altitude, sur des endroits où le sang des précédents conflits n’est toujours pas sec. Ils semblent tellement savourer leurs propres violence et stupidité qu’ils sont prêts à renverser leur seul allié potentiel de valeur, le gouvernement Syrien.

Ce n’est rien de nouveau, comme ces fichiers ayant été publiés, car ayant fuité des services de renseignements Britannique-US, le montrent :

« Afin de faciliter l’action des forces libératrices [sic]… un effort spécial doit être fourni pour éliminer certains individus clés [et] procéder à des perturbations internes en Syrie. La CIA est préparée, et le SIS (MI6) tentera de provoquer des sabotages mineurs et des incidents [sic] en Syrie, en travaillant à l’aide de contacts avec des individus… un degré nécessaire de peur… des conflits frontaliers [mis en scène] fourniront un prétexte d’intervention… la CIA et SIS devraient utiliser… leurs capacités à la fois psychologiquement et d’action sur le terrain pour faire croître la tension ».

Cela fut écrit en 1957, mais cela aurait aussi pu être écrit hier. Dans le monde de l’Empire, rien ne change fondamentalement. En 2013, l’ancien ministre des affaires étrangères français Roland Dumas a révélé que « deux ans avant le printemps arabe », on lui avait dit qu’une guerre en Syrie était planifiée.« Je vais vous dire quelque chose », dit-il dans une interview avec la chaîne française LCP, « j’étais en Angleterre deux ans avant la violence en Syrie pour d’autres affaires. J’ai rencontré des hauts fonctionnaires britanniques qui m’ont avoué qu’ils préparaient quelque chose en Syrie. L’Angleterre préparait l’invasion des rebelles en Syrie. Et ils m’ont même demandé, bien que je ne sois plus ministre des affaires étrangères, si j’aimerais y participer… C’est pour dire que cette opération vient de très loin, elle a été préparée, conçue, organisée » (citation en entier, ici).

Les seuls ennemis effectifs d’ISIS sont diabolisés par l’Occident — la Syrie, l’ran, le Hezbollah et maintenant la Russie. L’obstacle est la Turquie, une « alliée » et membre de l’OTAN, qui a conspiré avec la CIA, le MI6 et les médiévalistes du Golfe pour fournir du soutien aux « rebelles » syriens, dont ceux que l’on appelle aujourd’hui ISIS. Soutenir la Turquie dans sa vieille ambition de domination régionale en renversant le gouvernement Assad entraine une guerre classique majeure et le démembrement terrifiant d’un des états les plus ethniquement diversifiés du Moyen-Orient.

Une trêve — aussi difficile à négocier et à mettre en place fut-elle — est la seule sortie de ce labyrinthe ; autrement, les atrocités de Paris et de Beyrouth se reproduiront. En plus d’une trêve, les auteurs et superviseurs de la violence au Moyen-Orient — les Américains et les Européens — doivent eux-mêmes se « dé-radicaliser » et faire preuve de bonne volonté envers les communautés musulmanes aliénées, partout, y compris sur leur propres territoires.

Il devrait y avoir une cessation immédiate de tous les envois de matériel de guerre à Israël, et la reconnaissance de l’état Palestinien. Le problème de la Palestine est la plaie ouverte la plus purulente de la région, et la justification la plus citée pour l’avènement de l’extrémisme Islamique. Oussama Ben Laden l’avait exprimé clairement. La Palestine offre aussi de l’espoir. Rendez justice aux palestiniens et vous commencerez à changer le monde qui les entoure.

Il y a plus de 40 ans, le bombardement Nixon-Kissinger du Cambodge libéra un torrent de souffrance dont le pays ne s’est toujours pas remis. La même chose est vraie du crime irakien de Blair et Bush, et des crimes de l’OTAN et de la « coalition » en Libye et en Syrie.

Avec un timing impeccable, le dernier livre égocentrique au titre satirique d’Henry Kissinger a été publié, « Ordre Mondial ». Dans une critique servile, Kissinger est décrit comme « un façonneur clé d’un ordre mondial qui est resté stable pendant un quart de siècle ».

Allez dire ça au peuple du Cambodge, du Vietnam, du Laos, du Chili, du Timor oriental et à toutes les autres victimes de son « façonnage ». Ce n’est que lorsque « nous » reconnaîtrons les criminels de guerre parmi nous et arrêterons de nier la vérité que le sang pourra commence à sécher.

Source : John Pilger, sur son site, traduit sur Le Partage, le 16 novembre 2015.

Source: http://www.les-crises.fr/de-pol-pot-a-isis-les-racines-du-terrorisme-par-john-pilger/


[2014] Le gouvernement a refusé que le renseignement français coopère avec la Syrie contre les terroristes

Thursday 19 November 2015 at 04:00

130 morts parce qu’une poignée de socialistes intégristes ont refusé de simplement rouvrir notre ambassade à Damas, alors que tous les autres pays en ont une.

Une poignée de gosses irresponsables (comme on l’a tant et tant observé sur ce blog depuis 3 ans), et finalement criminels.

Car non seulement ils font ça, mais en plus ils finissent par bombarder Daech avec 2 avions, sachant que cela déclenchera forcément une riposte terroriste…

Tout était publié, mais personne ne s’en est occupé…

DANGER : Ne pas contrôler son gouvernement provoque des morts graves.

P.S. Solidarité totale avec la DGSI.  J’ose à peine imaginer ce que vous devez ressentir les gars, surtout en pensant à ces gros incompétents de Fabius, Valls et Hollande…

[2014] Les renseignements français ont essayé de rétablir un lien direct avec la Syrie

Par Jacques Follorou, Le Monde.fr | 06.10.2014

Les interférences entre les impératifs de la lutte antiterroriste et les engagements diplomatiques de la France confinent parfois à la schizophrénie. Alors que l’Elysée et le Quai d’Orsay continuent de proclamer qu’il n’est pas question de coopérer avec Bachar Al-Assad, le dictateur syrien ayant causé près de 200 000 morts et perdu « toute légitimité », les services de police et du renseignement intérieur aimeraient relancer la coopération avec leurs homologues syriens.

OB : tsssss, c’est du Monde, hein. 200 000 morts oui mais : 1 tiers d’armée syrienne, 1 tiers de djihadistes, 1 tiers de civils….

Pressée d’éviter que des djihadistes français partis en Syrie ne reviennent sur le sol national commettre des attentats, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a tenté, à la fin du premier trimestre 2014, selon les informations du Monde, de rétablir un lien direct avec les services de renseignement syriens afin d’obtenir des informations permettant d’anticiper les éventuelles menaces.

Le régime de Bachar Al-Assad a répondu à ce souhait en indiquant qu’il était prêt à coopérer dès lors que la France déciderait de rouvrir son ambassade en Syrie, fermée depuis le 6 mars 2012. Cette éventualité a été rejetée par François Hollande, qui reste très engagé contre le régime de Damas tout en ayant rejoint la coalition internationale contre l’« Etat islamique » (EI), la principale force djihadiste en Syrie, opposée tant à l’Occcident qu’à Bachar Al-Assad.

OB : Eh oui, il est contre TOUT LE MONDE en Syrie, notre bon François Dernier… Un génie de la stratégie !

MAILLON MANQUANT

Si la DGSI dispose de moyens techniques et humains importants pour surveiller sur le sol français les candidats au djihad syrien et leurs communications, il lui manque, en revanche, un maillon précieux : celui de leurs activités et de leurs mouvements en Syrie. La rupture brutale des contacts entre Paris et Damas a asséché la source syrienne d’information et prive, depuis deux ans et demi, la DGSI d’éléments jugés importants.

D’autres pays occidentaux, comme l’Allemagne, par exemple, ont poursuivi leurs relations avec les autorités syriennes, et notamment leurs services de renseignement. Berlin a, de la même manière, maintenu le contact avec le Hezbollah et l’Iran. La DGSI a dû, dans certains cas, passer par son partenaire allemand pour obtenir, indirectement, des informations sur des Français au cœur d’enquêtes en cours. Mais cette procédure indirecte constitue un frein à l’efficacité du travail de la DGSI.

Aussi, alors que le flux de départs djihadistes atteignait déjà des niveaux jugés très inquiétants par les autorités françaises, et plusieurs semaines avant que Mehdi Nemmouche ne soit arrêté, fin mai, à Marseille, les services de renseignement français se sont rendus à Damas. La délégation comprenait notamment l’officier de liaison de la DGSI à Amman, en Jordanie, où ont été réaffectés les fonctionnaires précédemment en poste à Damas, et son collègue de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).

Selon une source issue du renseignement français, « l’objectif était de renouer le dialogue, car le besoin de renseignement opérationnel est réel et pouvait au moins se faire sous forme d’échanges ». Mais le régime de Damas a conditionné son aide, toujours selon la même source, à un signe de reconnaissance de la France et« à l’arrêt des critiques publiques à son encontre du chef de l’Etat, François Hollande, et du ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius ». Des exigences inacceptables pour Paris.

Ali Mamlouk, conseiller spécial pour la sécurité du président syrien, Bachar Al-Assad, et chef de la sécurité nationale, inspirerait largement cette ligne. Au cours des mois qui ont suivi la visite des représentants de la DGSI et de la DGSE à Damas, d’autres canaux ont été activés par Damas pour promouvoir, en France, l’idée d’une réouverture de l’ambassade française contre une coopération antidjihadistes. Des intermédiaires classiques, tels que certains parlementaires, membres d’associations d’amitié franco-syrienne, ont été sollicités ainsi que d’anciens hauts responsables du renseignement français.

Parmi eux, l’ancien patron de la DGSI (alors appelée Direction de la surveillance du territoire, puis Direction centrale du renseignement intérieur, de 2007 à 2012) Bernard Squarcini a confirmé au Monde avoir été approché pour tenter de faciliter la coopération entre Paris et Damas sur le terrain du renseignement. Il s’est refusé à fournir tout détail sur les autorités syriennes qui l’avaient sollicité ou sur les personnes à qui il a transmis le message. Il a seulement indiqué qu’il entendait « laisser les services faire leur travail ».

Et donc Squarcini balance tout ce jour, donc… Et je le comprends…

« GOUVERNEMENT LÉGITIME ET SOUVERAIN »

Un Français, négociant international de pétrole, Xavier Houzel, qui fut pendant plus de trente ans le plus gros acheteur de pétrole syrien, a également confirmé, au Monde, avoir été destinataire d’un message similaire de la part de proches de la présidence syrienne. « La position de Damas est claire, ils disent : nous sommes un gouvernement légitime et souverain, nous ne sommes pas des clandestins, ouvrez votre ambassade et nous sommes ouverts à tout, même discrètement. »

Au sommet de l’Etat français, la manœuvre syrienne pour rompre son isolement international en monnayant l’aide dans la lutte contre le terrorisme a été moyennement appréciée. La DGSE, qui n’était pas en pointe dans la délégation partie à Damas, conserve une réserve inhérente à sa position au sein du monde du secret. A la différence de la DGSI, qui joue un rôle de défense du territoire, la DGSE est un service « offensif ». Interrogée sur la démarche conjointe menée, au printemps, auprès de Damas avec la DGSI, la DGSE a assuré au Monde qu’elle « n’envisage aucune reprise de contact avec les services syriens ».

Le principal intéressé, le ministère de l’intérieur, qui a autorité sur la DGSI, a choisi, pour sa part, de caler sa réaction officielle sur celle de la présidence de la République. « Nous n’avons pas de contact avec les services syriens », s’est borné à répondre son porte-parole, sans démentir la tentative de reprise de contact lancée par le poste de la DGSI à Amman.

Enfin, le Quai d’Orsay, le plus rétif à ce type de contact, même si formellement Paris n’a pas rompu ses relations diplomatiques avec Damas, a précisé qu’« il n’y a aucun projet de réouverture de l’ambassade de France à Damas » avant d’ajouter : « Nous rappelons que nous soutenons l’opposition modérée en Syrie qui se bat sur deux fronts, contre la barbarie de Daech [l’acronyme arabe de l’Etat islamique] et contre le régime de M. Bachar Al-Assad, qui en est à l’origine. »

Par Jacques Follorou, Le Monde.fr | 06.10.2014

================================================

Remarque sur la dernière phrase, à propos de ce mensonge éhonté du qui d’Orsay. Comme le Monde ne le fera pas, je vais simplement laisser répondre Robert Baer, un des plus grands espions américains, ancien chef de région de la CIA au Moyen-Orient (c’est son rôle que joue Clooney dans Syriana) :

“HD. Certains dans le camp républicain accusent Obama d’être responsable de ce fiasco…

R. B. C’est tellement stupide… Ces critiques viennent des néoconservateurs, les mêmes qui nous expliquent en ce moment à la télévision que nous devrions revenir en Irak. La faille s’est produite au moment où les néoconservateurs ont décidé de dissoudre l’armée irakienne au mois de mars 2003. C’était l’armée qui maintenait une forme de cohésion en Irak. La détruire signifiait de manière quasi certaine la partition, les émeutes, le chaos, la guerre civile. D’autres reprochent à Obama de ne pas être intervenu en Syrie, ce qui serait la cause de l’embrasement en Irak. Mais les États-Unis ont été incapables d’identifier le moindre groupe syrien dit « modéré » lorsque la guerre civile a débuté. L’Armée syrienne libre n’a jamais vraiment existé et il était impossible de savoir dans quelles mains les armes données par les États-Unis allaient finir. La racine du mal remonte bien à 2003, lorsque les États-Unis ont adopté cette doctrine du « changement de régime » par la force au Moyen-Orient. Elle n’a conduit qu’à la guerre civile et sectaire.
HD. L’opposition syrienne ne cesse d’affirmer que l’EIIL est en quelque sorte une création du régime syrien
R. B. C’est tout simplement délirant. Ces gens sont guidés par le Coran et le divin, ce sont de vrais fanatiques.” [Robert Baer, l'Humanité, 19/11/2015]

Délirant en effet…

================================================

Rappels : Assad ne mériterait pas d’être sur la Terre, 08/2012 (c’est un métier diplomate…)

09/2013 (c’est un métier diplomate…)

On reviendra sur le gaz, mais c’est de moins en moins possible que ce soient des forces gouvernementales syrienne, mais plutôt Daech, comme la suite l’a montré.

================================================

[2014] Syrie : le quai d’Orsay et les renseignements à couteaux tirés

Marianne, Mardi 07 Octobre 2014

Sympa Marianne, on a la photo des coupables… (sans Valls)

Alors que Laurent Fabius se montre toujours intransigeant sur l’hypothèse d’une reprise de dialogue avec le régime de Bachar Al-Assad, les services de renseignements, agacés, commencent à faire leur entendre leur voix, confrontés à une menace terroriste inédite qui demande un travail de renseignement intérieur mais aussi une collaboration extérieure avec la Syrie. Mais faute de reprise d’un dialogue diplomatique officielle entre les deux pays, les services syriens ne veulent rien entendre.

Difficile de mettre en place une coopération anti-terroriste avec un régime que l’on souhaitait voir disparaître il y a encore quelques mois.

C’est nouveau, ça vient de sortir, on décide du régime en Syrie…

Et ça passe tranquillou, ça ne choque personne cette phrase, cette idée coloniale. On crève de ça…

Moi, je vois bien un régime qui devrait disparaitre, bien plus près, à coup de Cour de Justice…

L’avantage : certains ministres pourront bientôt rejoindre leur fils – c’est moche de séparer les familles…

C’est le dilemme auxquels sont actuellement confrontés les services de renseignement français, contraints de batailler sur deux fronts : à l’extérieur, en Irak et en Syrie, et à l’intérieur, pour surveiller sur le sol français les candidats au djihad. Là où le problème se pose, c’est que la difficulté de contrôler le retour des djihadistes tient notamment à l’absence de suivi des candidats au djihad en territoire syrien, soit par des agents français, soit par le biais d’informations échangées avec les services de renseignement de Bachar Al-Assad, plutôt considérés, avant la guerre, comme performants. Des contacts rompus depuis la fermeture de l’ambassade de France à Damas en mars 2012.

Dans son édition du 7 septembre, Le Monde propose un récit des diverses tentatives des renseignements français pour renouer avec le régime syrien et notamment ses services de sécurité. « Pressée d’éviter que des djihadistes français partis en Syrie ne reviennent sur le sol national commettre des attentats, la Direction générale de la sécurité intérieure a tenté à la fin du premier trimestre 2014 de rétablir un lien direct avec les services de renseignement syriens afin d’obtenir des informations permettant d’anticiper les éventuelles menaces ». Des tentatives de reprise de dialogue toujours infructueuses pour le moment, selon Le Monde, qui fait référence à des contacts établis par Bernard Squarcini, ancien patron de la DGSI, mais aussi Xavier Houzel, vieux routier des négociations pétrolières. C’est que l’une des conditions du régime syrien pour une reprise des contacts entre les services de renseignement est la reprise des contacts diplomatiques et notamment la réouverture de l’ambassade de France à Damas. Impossible compte tenu de l’intransigeance dont fait preuve le quai d’Orsay vis-à-vis de Bachar Al-Assad.

« Bachar Al-Assad ne peut pas être un partenaire dans la lutte contre le terrorisme » déclarait encore Hollande, lors de la conférence des ambassadeurs qui s’est tenue fin août.
Ben non mon couillon, c’est juste le président de la Syrie, où vont nos djihadistes, répondant à l’appel de Daech et de Fabius…
De son côté, Laurent Fabius, en pointe contre le régime de Bachar Al-Assad, bien plus encore que les diplomates américains, notamment au moment des fameuses attaques chimiques, n’entend pas revenir sur ses positions.

En janvier 2014, Libération faisait déjà état de tractations secrètes avec le régime syrien : « Des réunions secrètes ont eu lieu entre des émissaires français et l’un des serviteurs les plus dévoués du système de terreur mis en place par le régime syrien afin d’obtenir des informations sur les quelque 400 Français qui sont allés se battre dans le pays et sur le sort des quatre otages français disparus dans le Nord du pays ».La quotidien affirmait notamment que l’opération avait été menée par un ancien chef de la DGSE, grand expert des affaires syriennes et, par ailleurs, visiteur du soir de François Hollande à l’Elysée. C’est que, par le passé, la Syrie a su rendre des services à la France en matière de lutte anti-terroriste.

Donc Assad nous a déjà aidé à lutter contre le terrorisme par le passé, mais bon, Fabius a préféré lui uriner dessus – l’âge sans doute…

L’intransigeance de Laurent Fabius 

Fin 2013, dans un livre, il en est un qui était déjà très agacé par l’intransigeance de la diplomatie française.

“Diplomatie” : tout de suite les grands mots… Soumission totale à 50 %, Psychoses délirantes BHLiennes à 50 %…

A l’époque, le danger représenté par l’Etat Islamique n’avait rien à voir avec ce qu’il est aujourd’hui. Et pourtant, voilà ce qu’écrivait alors Bernard Squarcini, directeur central du renseignement intérieur de 2008 à 2012 et proche de Nicolas Sarkozy : « Depuis l’arrivée de Laurent Fabius au Quai d’Orsay, tous les ponts ont été coupés avec Damas parce que Paris mise sur la chute du régime. Calcul hasardeux ! Non seulement Bachar Al-Assad est toujours là, mais il est ressorti renforcé de la crise diplomatique internationale déclenchée par l’usage d’armes chimiques le 21 août 2013. On veut armer l’Armée syrienne libre alors qu’elle est infestée de djihadistes d’Al-Qaïda et qu’on lutte contre Aqmi au Mali. Aujourd’hui, la Russie mène la danse et tous les djihadistes français partent là-bas. Comment les arrêter s’il n’y a plus de contacts, plus de négociations ? Les services syriens répondent à la France : “Rouvrez une ambassade et parlez-nous autrement.”»

Une position défendue aussi par Alain Chouet, ancien responsable du renseignement de sécurité à la DGSE et longtemps en poste à Damas : « Le raisonnement des Syriens ne manque pas de subtilité mais est totalement dépourvu d’attrait pour l’énarque moyen peu habitué à ce qu’on lui résiste. Habitués des coups de billard à trois bandes, les Syriens ne nous reprochent même pas l’incohérence qu’il y a à soutenir les rebelles d’un côté et à venir les solliciter de l’autre. Ils disent : “Nous ne sommes absolument pas fermés à une reprise de vos activités de service sur notre territoire. Mais la confiance mutuelle et la protection de vos agents veulent que cela se fasse en coopération avec nos services. Donc, il est nécessaire de le faire sous couverture diplomatique. Et pour le faire sous couverture diplomatique, il faudrait que vous disposiez d’une infrastructure diplomatique. Par conséquent, rouvrez votre ambassade à Damas que vous avez si malencontreusement fermée il y a trois ans. Tous vos petits camarades européens l’ont déjà fait. Serez-vous les derniers ?” La seule réponse qu’on peut leur faire est que notre ministre des Affaires étrangères n’a pas encore trouvé de chapeau assez digeste pour être mangé… »

Et comme il n’a jamais trouvé le chapeau, on a vu…

Stratégie débile, et EN PLUS, incapacité à reconnaitre sa défaite…

Par ailleurs le “raisonnement des Syriens” me semble bien plus compréhensible que celui de l’énarque, mais bon…

En tous cas, vous êtes morts les amis, becoze Bachar va probablement se faire un plaisir de vous balancer maintenant, et ça va faire très très très mal…

Faut pas jouer avec les grandes personnes quand on n’a pas le niveau…

Le “regime change”, ça va être ici, et très bientôt…

D’autant que l’urgence de la situation syrienne ainsi que le danger inédit représenté par le retour ou le départ des candidats au djihad qui oblige à la surveillance de dizaines voire centaines de personnes fait naître des contraintes nouvelles et certains membres des services ne font plus mystère de la difficulté de la tâche, notamment en matière d’effectifs. Faute de mieux, reste encore la méthode américaine qui consiste en la mise en place de contacts discrets entre membres de la CIA et membres des services de sécurité syriens, dont se fécilite selon le Canard enchaînéAli Mamlouk, grand responsable des services de renseignement syriens, l’un des plus proches conseillers d’Assad. 

« Il va bien falloir faire comme les Américains et aller discrètement à Canossa se mettre d’accord a minima avec les responsables militaires syriens si nous ne voulons pas que l’offensive contre l’Etat Islamique tourne à la farce avec des djihadistes qui nous font des bras d’honneur à peine la frontière avec l’Irak passée » conclut Alain Chouet.

================================================

Pas de Canosa, on a eu ça plutôt : Fabius demandant la saisie de la Cour Pénale, alors que la guerre fait encore rage…

[2014] Qui est contre la justice en Syrie ?

Le Monde.fr | 22.05.2014 | Par Laurent Fabius (Ministre des affaires étrangères)

Les membres du Conseil de sécurité devraient s’unir pour saisir la Cour pénale internationale à propos de la tragédie syrienne. La crise syrienne est la plus grave crise humanitaire depuis le génocide au Rwanda en 1994. En trois ans, on dénombre plus de 150 000 morts, 6,5 millions de civils déplacés à l’intérieur du pays et près de 3 millions d’habitants réfugiés dans les Etats voisins.

Même la guerre a des règles. En Syrie, elles sont quotidiennement bafouées. L’arme chimique est utilisée ; elle a tué 1400 civils en une seule nuit le 21 août 2013. Des barils d’explosifs sont largués sur des écoles. Des attentats sont commis contre des milliers de civils innocents. Les violences sexuelles contre les femmes sont utilisées comme arme de guerre. Des détenus sont torturés par dizaines de milliers. Le droit international qualifie ces atrocités de « crimes de guerre » et de « crimes contre l’humanité ». S’il existe une échelle de l’horreur, ce sont les crimes les plus graves.

A ce jour, les responsables ne font pourtant l’objet d’aucune poursuite. Ils ne sont pas jugés. Ils ne sont pas condamnés. Ils continuent en toute impunité.

Or, rendre les responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité redevables, c’est faire justice aux victimes. C’est aussi un moyen de dissuasion pour ceux qui continuent de les commettre : tôt ou tard ils seront jugés.

Il existe une institution en mesure d’enquêter sur ces crimes et de punir leurs auteurs : la Cour pénale internationale (CPI). C’est pourquoi la France a décidé de soumettre au Conseil de sécurité un projet de résolution autorisant la Cour pénale internationale à se saisir de la situation en Syrie.

La Syrie n’a, en effet, pas ratifié le statut fondateur de la CPI. Elle ne reconnaît donc pas la compétence de la Cour sur son territoire. Le Conseil de sécurité de l’ONU a la faculté de saisir cette Cour par une résolution qui lui défère la situation en Syrie et donne compétence à son Procureur pour conduire des enquêtes et émettre des mandats d’arrêt. Le Conseil de sécurité a déjà utilisé à deux reprises cette faculté : pour sanctionner les atrocités commises au Darfour et en Libye. Le moment est venu d’utiliser cette possibilité dans la tragédie syrienne.
Cette résolution a-t-elle des chances d’être votée, alors que de précédents textes sur la Syrie ont fait l’objet de vetos ?

La résolution que nous proposons, avec le soutien de nombreux pays, est différente : elle vise tous les crimes commis en Syrie, quels qu’en soient les auteurs, et saisit la Cour pour qu’elle enquête sur une situation, celle de la Syrie et de la tragédie qu’elle connaît depuis mars 2011. Si le régime syrien s’est couvert de sang, cette résolution n’omet pas les crimes commis par d’autres groupes.

La résolution se concentre sur le droit. Elle n’a rien de politicien. Elle répond à l’impératif moral et politique de lutter contre l’impunité. Elle s’appuie sur l’obligation de sanctionner ceux qui foulent aux pieds les principes élémentaires d’humanité.

Il s’agit donc d’un texte susceptible de rassembler. Lorsque la résolution sera soumise au vote, la question posée à chacun des quinze Etats membres du Conseil de sécurité sera simple : suis-je pour ou contre une justice chargée de punir ceux qui, dans la crise syrienne, se rendent responsables de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre ?

Face à cette question, chacun devra prendre ses responsabilités et les assumer devant l’histoire et la communauté des Nations. Les Nations unies ont été créées en 1945 pour opposer le droit à la barbarie. Ce principe fondamental ne doit pas avoir été oublié depuis. C’est pourquoi, sauf si certains veulent protéger le crime, il serait logique qu’un nouveau veto puisse être évité et qu’un accord des membres du Conseil de sécurité soit possible. La Cour pénale internationale doit pouvoir être enfin saisie de la situation en Syrie.

Laurent Fabius (Ministre des affaires étrangères)

Source: http://www.les-crises.fr/le-gouvernement-a-refuse-que-le-renseignement-francais-coopere-avec-la-syrie-contre-les-terroristes/


Le scandale de la coopération internationale entre les services de renseignement commence à sortir

Thursday 19 November 2015 at 03:00

Qu’en termes choisis ces choses là sont dites… Et zou, quelques bombinettes glissées, mais voyez comme tout est lissé par rapport aux articles originaux, pour ne pas trop déplaire au pouvoir…

On est un peu loin du J’accuse !…

Comme souvent, on observe aussi que tout était public, mais noyé…

Source : A lire en intégralité sur Francetvinfo.fr, 18/11/15

Controverses autour de la coopération internationale entre les services de renseignement

Les attaques du 13 novembre dans la capitale française mettent au jour la mauvaise coordination entre ces services. Ce qui a permis à plusieurs terroristes de franchir les frontières, jusqu’à la France

Cinq jours après les attentats qui ont secoué Paris et tué 129 personnes, de nombreuses questions demeurent autour de la coordination des services de renseignements. Le carnage du vendredi 13 novembre soulève des interrogations sur la capacité des systèmes antiterroristes français à prévoir et à empêcher les attaques sur son sol. Pourquoi les terroristes n’étaient-ils pas mieux suivi ? Qui aurait pu donner l’alerte ? Les services de renseignement sont-ils ralentis par la politique étrangère du gouvernement ? Francetv info revient sur les dysfonctionnements de la communication internationale.

[...]

La zone d’ombre du régime syrien

Mais diable, quelle zone d’ombre est-elle traitée dans le paragraphe suivant ??

On se demande pourquoi ils ne nous aident pas alors que nos dirigeants leur urinent dessus ?

Une autre source cruciale ne transmet plus d’information à la France : la Syrie. Bachar Al-Assad constitue “une partie du problème” de l’instabilité dans le pays, répète sans cesse le président François Hollande. Mais à cause de son isolement, Assad empêche le passage d’informations sur les terroristes qui s’entraînent en Syrie.

OB : Magnifique de novlangue ça…

En octobre 2014, le journal Le Monde faisait état d’une situation tendue entre le ministère des Affaires étrangères et les services de renseignement français. Car tandis que l’Allemagne reprend le dialogue, la France, elle, continue de se montrer intraitable. Tant et si bien que les services français ont tout de même tenté de rétablir discrètement le contact avec les autorités syriennes, provoquant la colère du Quai d’Orsay.

Déjà, fin 2013, Bernard Squarcini, directeur central du renseignement intérieur de 2008 à 2012, pointait du doigt le manque de communication avec le régime, comme le rappelle le journal Marianne : “Comment arrêter les jihadistes français qui partent en Syrie s’il n’y a plus de contacts, plus de négociations ?

Alain Chouet, ancien responsable du renseignement de sécurité à la DGSE et longtemps en poste à Damas, est lui aussi très critique la position de fermeté défendue par le gouvernement. Il explique à Marianne que les services français ont besoin d’une protection diplomatique du régime syrien. ”Les Syriens nous demandent : ‘Rouvrez votre ambassade à Damas que vous avez si malencontreusement fermée il y a trois ans. Tous vos petits camarades européens l’ont déjà fait. Serez-vous les derniers ?’ La seule réponse qu’on peut leur faire est que notre ministre des Affaires étrangères n’a pas encore trouvé de chapeau assez digeste pour être mangé…”

“Il va bien falloir faire comme les Américains et aller discrètement à Canossa se mettre d’accord a minima avec les responsables militaires syriens si nous ne voulons pas que l’offensive contre l’Etat islamique tourne à la farce avec des jihadistes qui nous font des bras d’honneur à peine la frontière avec l’Irak passée”, concluait Alain Chouet dans le journal.

“S’il y a un attentat, c’est qu’il y a un problème”

Depuis, la situation ne semble pas avoir beaucoup évolué. En avril dernier, dans un entretien diffusé sur France 2,  Bachar Al-Assad parlait de “contacts avec les renseignements français“, tout en insistant “qu’aucune coopération ne pouvait être possible” sans un changement de position du gouvernement français.


Bachar Al-Assad : “des contacts avec la France, mais pas de coopération”

Au vu des attentats de vendredi, la pression est forte pour que la France reprenne les contacts avec le régime du dictateur. Mardi, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a été clair : Il est inacceptable de poser des conditions préalables à toute union contre le terrorisme. Il faudra mettre de côté l’idée qu’une vraie lutte contre l’organisation Etat islamique et ses semblables ne peut avoir lieu que lorsque le destin de Bachar Al-Assad aura été décidé” a-t-il affirmé à l’issue d’un échange avec son homologue libanais.

Ces différents éléments pointent l’importance de la cohésion internationale en matière de lutte contre le terrorisme. Les services français, conscients de certains dysfonctionnements, soulignent cependant leurs capacités limitées : ”Par définition s’il y a eu un attentat, c’est qu’il y a eu un problème”, conclut Alain Chouet. “Mais bon, on ne reproche pas les feux de forêts aux pompiers… Si vous mettez un pompier tous les cinq mètres dans les forêts de France, vous n’aurez plus de feux de forêts…

Source : Francetvinfo.fr, 18/11/15

Source : A lire en intégralité sur Francetvinfo.fr, 18/11/15

Source: https://www.les-crises.fr/le-scandale-de-la-cooperation-internationale-entre-les-services-de-renseignement-commence-a-sortir/


Miscellanées du mercredi (Delamarche, Sapir, Éconoclastes à Lyon)

Thursday 19 November 2015 at 02:10

I. Olivier Delamarche

Un grand classique : La minute d’Olivier Delamarche: Attentats de Paris: “On a une politique… depuis 15 ans”

Olivier Delamarche VS Pierre Sabatier: Aurait-on pu éviter les attaques à Paris ? – 16/11

II. Jacques Sapir

La minute de Jacques Sapir: “François Hollande est pris dans sa contradiction” – 17/11

Jacques Sapir VS Cyrille Collet (1/2): Comment interpréter la forte hausse du Cac 40 en cette période de tension géopolitique ? – 17/11

Jacques Sapir VS Cyrille Collet (2/2): Attentats à Paris: Les États membres de l’UE acceptent la demande d’aide lancée par la France – 17/11

Les Éconoclastes à Lyon le 24/11

LES ÉCONOCLASTES sont heureux de vous inviter à leur première conférence à LYON !

Le mardi 24 novembre 2015 de 18h30 à 20h30:

Ecole Centrale de Lyon
36 avenue Guy de Collongue
69134 Ecully

Voici les thèmes de la soirée :

L’entrée est gratuite. Les inscriptions se font ici :

INSCRIPTIONS

Pour devenir adhérent des Econoclastes >>> cliquez ici !

Au plaisir de vous rencontrer sur place !

L’équipe des Econoclastes

L’événement est sponsorisé par CMC Markets


Petite sélection de dessins drôles – et/ou de pure propagande…

Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi.

Source: https://www.les-crises.fr/miscellanees-du-mercredi-delamarche-sapir/


[Silence !] Nigeria : attentat à la bombe meurtrier sur un marché

Thursday 19 November 2015 at 01:40

Une trentaine de personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées dans un attentat à la bombe, mardi soir, à Yola, dans le nord-est du Nigeria. L’attaque, qui n’a pas été revendiquée, porte la marque de Boko Haram.

L’attentat survenu mardi 17 novembre à Yola, la capitale de l’État d’Adamawa (nord-est du Nigéria), n’a pas été revendiqué. Mais il porte la marque des jihadistes de Boko Haram.

À 20 h 20 (19 h 20 GMT), une explosion s’est produite sur un marché dans le quartier de Jambutu. “L’explosion s’est produite au milieu de la foule”, selon Aliyu Maikano, un responsable de la Croix-Rouge à Yola. Un habitant, qui a demandé à ne pas être nommé, a indiqué que l’explosion était survenue peu après la prière du soir, alors que les gens quittaient la mosquée.

Le bilan n’est pas encore définitif mais il est lourd : “32 morts et environ 80 blessés”, selon l’Agence nationale des secours (Nema) ; la Croix-Rouge a donné un bilan légèrement inférieur, de 31 morts et 72 blessés.

La marque de Boko Haram

Les soupçons se portent sur le groupe islamiste Boko Haram, qui a déjà attaqué Yola avec des attentats-suicides et des engins explosifs artisanaux ces derniers mois.

Vendredi 13 novembre, le président Muhammadu Buhari s’était rendu à Yola pour décorer des soldats et visiter un camp de personnes déplacées. Il avait assuré devant les troupes que Boko Haram était “sur le point d’être vaincu”, tout en appelant à la vigilance face à la menace de nouvelles attaques.

Les forces armées nigérianes ont annoncé ces derniers mois plusieurs succès contre Boko Haram en repoussant les insurgés de territoires conquis, en détruisant leurs camps et en libérant plusieurs centaines de prisonniers.

L’insurrection a fait au moins 17 000 morts et 2,6 millions de déplacés, alors que Boko Haram frappe également régulièrement au Cameroun, au Tchad et au Niger voisins.

Avec AFP

==============================================================

Le monde apprend vite.

On a vu ça ce week-end :

Mais on n’a pas vu ça il y a 3 semaines :

Pas ça vendredi :

On ne verra donc rien pour le Nigéria.

Et ce, pour une raison simple :

Source: https://www.les-crises.fr/silence-nigeria-attentat-a-la-bombe-meurtrier-sur-un-marche/


SCANDALE D’ÉTAT ? : Valls a refusé la liste des djihadistes français proposée par la Syrie !

Wednesday 18 November 2015 at 19:42

Yves de Kerdrel, directeur de la publication de Valeurs actuelles, révèle l’information inédite de l’interview de Bernard Squarcini (ancien chef du renseignement français) qui paraîtra dans l’édition de ce jeudi 19 novembre :

L’ancien directeur de la DCRI y affirme que :

Kerdrel commente “cette information a de quoi faire sauter un certain nombre de personnes en France” – tu m’étonnes !

Squarcini n’est pas un ange, Valeurs actuelles non plus, mais enfin, on parle ici du chef de la DST ! Qui ne s’amuse pas à proférer des accusations pareilles sans biscuits… Et si on attend que ces informations sortent dans Libé…

Il a donné une intéressante interview ici en 2014 :

 Vous êtes politisé ?

Je n’ai pas de couleur politique, je n’ai même pas de carte. Enfin si… Carte Vitale, de police et de préfet. J’ai servi la gauche avec force avant de servir la droite et vice versa. On m’a relié à un homme.
Certains disent de vous que vous étiez l’homme de Sarkozy… S’ils savaient… Je disais « non » neuf fois sur dix.

Le grand journaliste Georges Malbrunot dénonce ces politiques délirantes depuis longtemps :

mais là on apprend surtout, non pas le crétinisme de la décision, mais la valeur de ce qui a été refusé…

Cette histoire va finir par être très intéressante, car la vérité va finir par apparaître :

tout ça pour mettre à terre un régime certes pas sympathique et autoritaire (avec des crimes encore limités en 2011), mais qui ne nous a rien fait, ne nous menaçait en rien, était même un régime ami il y a 5 ans !

On a confié notre sécurité à des clowns. N’y voyez pas de polémique partisane, c’est Alain Juppé qui a commencé, en reconnaissant les “islamistes modérés” comme légitimes.

Grace à Chirac et Villepin, la France était aimée de tout le monde arabe en 2007. Passent le cyclone Sarkozy puis le typhon Hollande, alimentés par la dépression BHL, et on se retrouve ennemi n’°1 de l’État islamique !

Ces droits-de-l’hommistes ayant d’ailleurs une grande cohérence dans leurs relations, ne fréquentant que des “démocrates”…

“Démocrates” qui, certes, financent le terrorisme, mais bon, comme ils ne financent pas que ça

Réécoutez-le hier, défendant ses amis, dénoncés partout :

“Plus largement, la France n’est pas crédible dans ses relations avec l’Arabie saoudite . Nous savons très bien que ce pays du Golfe a versé le poison dans le verre par la diffusion du wahhabisme. Les attentats de Paris en sont l’un des résultats. Proclamer qu’on lutte contre l’islam radical tout en serrant la main au roi d’Arabie saoudite revient à dire que nous luttons contre le nazisme tout en invitant Hitler à notre table.” [Marc Trevidic, juge antiterroriste français, 15/11/2015]

 

À suivre demain avec l’article, ce n’est que le début…

En route vers une commission d’enquête !

P.S. à relire :

Diplomatie française : improvisations, revirements et amateurisme…

“Les États occidentaux ne peuvent combattre le jihadisme en soutenant ses parrains pétromonarchiques !”

Attentats de Paris : la responsabilité écrasante de l’exécutif français

Source: https://www.les-crises.fr/scandale-detat-valls-aurait-refuse-la-liste-des-djihadistes-francais-proposee-par-la-syrie/


Des victimes sans valeur : les quatre millions de musulmans tués dans les guerres occidentales depuis 1990

Wednesday 18 November 2015 at 04:50

Papier fondamental de Nafeez Ahmed, publié en avril dernier.

Rappelons que Nafeez Ahmed, est un politologue britannique et journaliste d’investigation, qui travaille avec la BBC et le Guardian. Il est le directeur de l’Institute for Policy Research and Development de Brighton, et enseigne à l’université du Sussex. Il a été nominé en 2003 pour le prix Napoli, équivalent du Goncourt français.

“Pourquoi nous détestent-ils autant ?” Eh bien pour ça, 4 millions de morts environ – bien plus que pour 10 lignes dans un livre même saint…

  • 1ere Guerre du golfe (1991) : 200 000 morts en Irak
  • Sanctions brutales contre l’Irak (1993-2001) : 1 700 000 morts en Irak
  • “Guerre contre le terrorisme” (2001-2014) : 1 300 000 morts : 1 000 000 de morts en Irak , 220 000 en Afghanistan (estimation basse, d’autres sont bien plus importantes), 80 000 au Pakistan ; Yémen et autres pays non étudiés.

Et si on essayait la fraternité, maintenant qu’on ressent ce que ça fait des morts innocents ?

P.S. On rappellera aussi que la majorité des morts du terrorisme islamiste sont musulmanes. Mais le sujet ici est : pourquoi s’en prennent ils aussi à nous… ?

Source : Nafeez Ahmed, pour Middle East Eye, le 8 avril 2015.

Des recherches prouvent que la « guerre contre le terrorisme » menée par les Etats-Unis a tué pas moins de 2 millions de personnes ; mais ce chiffre n’est qu’une fraction de l’ensemble des morts dont l’Occident s’est rendu responsable en Irak et en Afghanistan depuis 1990

Le mois dernier, Physicians for Social Responsibility (PRS), organisation basée à Washington DC, a publié une étude historique qui conclut que le nombre de morts occasionnées au cours des dix ans de la « guerre contre le terrorisme », lancée suite aux attentats du 11 septembre, s’élève à au moins 1,3 million de personnes et pourrait atteindre 2 millions de personnes.

Produit par un groupe de médecins lauréat du prix Nobel de la paix, ce rapport de quatre-vingt-dix-sept pages est le premier à comptabiliser le nombre total de victimes civiles des interventions antiterroristes des Etats-Unis en Irak, en Afghanistan et au Pakistan.

Le rapport de PSR a été rédigé par une équipe interdisciplinaire d’éminents spécialistes de la santé publique, dont le Dr Robert Gould, directeur de la sensibilisation et de l’éducation des professionnels de la santé au centre médical de l’université de Californie, à San Francisco, ainsi que le Pr Tim Takaro, de la faculté des sciences de la santé de l’université Simon Fraser.

Ce rapport a été presque complètement ignoré par les médias anglophones, bien qu’il s’agisse de la première tentative effectuée par un organisme de santé publique d’importance mondiale de produire un calcul scientifiquement solide du nombre de victimes de la « guerre contre le terrorisme » dirigée par les Etats-Unis et la grande Bretagne.

Attention aux écarts

Le rapport de PSR est décrit par le Dr Hans von Sponeck, ancien secrétaire général adjoint de l’ONU, comme « une contribution significative visant à réduire l’écart entre les estimations fiables du nombre de victimes de la guerre, en particulier parmi les civils en Irak, en Afghanistan et au Pakistan, et les chiffres tendancieux, manipulés voire frauduleux ».

Le rapport procède à un examen critique des précédentes estimations du nombre de victimes de la « guerre contre le terrorisme ». Ainsi, le document critique fortement le chiffre le plus fréquemment cité par les médias traditionnels comme faisant autorité, à savoir 110 000 morts, selon les estimations de l’Iraq Body Count (IBC). Ce chiffre est tiré d’un assemblage de reportages des médias sur les massacres de civils ; cependant, le rapport produit par PSR identifie de graves lacunes et des problèmes d’ordre méthodologique liés cette approche.

Par exemple, alors que 40 000 corps avaient été enterrés à Najaf depuis le lancement de la guerre, IBC a enregistré seulement 1 354 victimes à Najaf pour la même période. Cet exemple montre l’ampleur de l’écart entre l’estimation publiée par IBC pour Najaf et le nombre de morts réel, dont le coefficient est de plus de 30 dans ce cas.

La base de données d’IBC est truffée de ce genre de lacunes. Dans un autre exemple, IBC a enregistré seulement trois frappes aériennes au cours d’une période donnée en 2005, alors que le nombre d’attaques aériennes était en fait passé de 25 à 120 pendant cette année. Encore une fois, l’écart atteint un coefficient de 40.

Selon l’étude publiée par PSR, l’étude très controversée de la revue The Lancet, qui a estimé à 655 000 le nombre de victimes en Irak jusqu’en 2006 (et plus d’un million jusqu’à aujourd’hui, par extrapolation), était susceptible d’être beaucoup plus précise que les chiffres avancés par IBC. En effet, le rapport confirme un quasi-consensus parmi les épidémiologistes quant à la fiabilité de l’étude du Lancet.

Malgré certaines critiques légitimes, la méthodologie statistique appliquée dans l’étude est la norme universellement reconnue pour déterminer un nombre de victimes dans des zones de conflit, utilisée par les agences et les gouvernements internationaux.

Un déni politisé

PSR a également examiné la méthodologie et la conception d’autres études présentant un nombre de morts inférieur, tel qu’un article du New England Journal of Medicine, sérieusement imprécis sur tout un ensemble de points.

Cet article a fait l’impasse sur les zones les plus touchées par la violence, à savoir Bagdad, Anbar et Ninive, et s’est appuyé sur les données erronées d’IBC pour extrapoler sur ces régions. Il a également imposé des « restrictions à caractère politique » sur la collecte et l’analyse de données – les interviews ayant été menées par le ministère irakien de la Santé, qui était « totalement dépendant de la puissance occupante » et avait refusé de publier des données sur le nombre de victimes irakiennes enregistré, sous la pression américaine.

En particulier, PSR a évalué les affirmations de Michael Spaget, John Sloboda ainsi que d’autres professionnels qui ont remis en question les méthodes de collecte de données de l’étude du Lancet, les accusant d’être potentiellement frauduleuses. PSR a montré que ces allégations étaient fallacieuses.

Les quelques « critiques justifiées », conclut PSR, « ne permettent pas de remettre en cause dans leur ensemble les résultats des études menées par le Lancet. Ces chiffres représentent toujours les meilleures estimations actuellement disponibles. » Les résultats de l’étude du Lancet sont également corroborés par les données d’une nouvelle étude publiée dans la revue PLOS Medicine, qui est arrivée au chiffre de 500 000 victimes irakiennes causées par la guerre. Dans l’ensemble, PSR conclut que le nombre le plus probable de victimes civiles en Irak de 2003 jusqu’à ce jour s’élève à environ un million.

L’étude de PSR ajoute à ce chiffre au moins 220 000 victimes en Afghanistan et 80 000 au Pakistan, tuées directement ou indirectement à cause de la guerre menée par les Etats-Unis, pour un total « prudent » d’1,3 million de victimes. Le chiffre réel pourrait facilement atteindre « plus de 2 millions ».

Pourtant, même l’étude menée par PSR comporte des limites. Premièrement, la « guerre contre le terrorisme » post-11 septembre n’était pas une nouveauté, mais simplement une extension des politiques interventionnistes antérieures menées en Irak et en Afghanistan.

Deuxièmement, le sérieux manque de données concernant l’Afghanistan a probablement conduit PSR à sous-estimer le nombre de morts en Afghanistan dans son étude.

En Irak

La guerre en Irak n’a pas commencé en 2003, mais en 1991 avec la première guerre du Golfe, qui a été suivie par le régime de sanctions des Nations unies.

Une première étude du PSR, dirigée par Beth Daponte, alors démographe au Bureau du recensement du gouvernement américain, est arrivée au constat que le nombre de morts causées en Irak par l’impact direct et indirect de la première guerre du Golfe s’élève à environ 200 000 Irakiens, principalement des civils. Son étude gouvernementale interne a été supprimée.

Après le retrait des forces dirigées par les Etats-Unis, la guerre en Irak s’est prolongée sous une forme économique, à travers le régime de sanctions des Nations unies imposé par les Etats-Unis et le Royaume-Uni, sous le prétexte de refuser de fournir à Saddam Hussein les matériaux nécessaires pour fabriquer des armes de destruction massive. Selon cette logique, les articles interdits à l’Irak comprenaient un grand nombre d’articles du quotidien indispensables.

Selon les chiffres incontestés de l’ONU, 1,7 million de civils irakiens, dont la moitié était des enfants, sont morts à cause du régime de sanctions brutal imposé par l’Occident.

Ces morts de masse semblaient délibérées. Parmi les articles interdits par les sanctions de l’ONU figuraient des produits chimiques et des équipements essentiels pour le système de traitement des eaux irakien. Un document secret de la Defence Intelligence Agency (DIA) américaine, découvert par le professeur Thomas Nagy de la School of Business de l’université George Washington, a constitué selon ce dernier « une première ébauche d’un génocide commis contre les Irakiens ».

Dans son article pour l’Association of Genocide Scholars de l’université du Manitoba, le Pr Nagi a expliqué que le document de la DIA révélait « dans les moindres détails une méthode pleinement fonctionnelle visant à “dégrader complètement le système de traitement de l’eau” de toute une nation » sur dix ans. La politique de sanctions créerait « les conditions propices à une large propagation de maladies, y compris d’épidémies à très grande échelle », permettant ainsi de « liquider une partie importante de la population irakienne ».

Cela signifie qu’en Irak uniquement, la guerre menée par les Etats-Unis entre 1991 et 2003 a tué 1,9 million d’Irakiens, auxquels s’ajoutent environ un million de victimes entre 2003 et aujourd’hui, pour un total de presque 3 millions de victimes irakiennes en l’espace de deux décennies.

En Afghanistan

L’estimation par PSR du nombre total de victimes en Afghanistan pourrait également être très prudente. Six mois après la campagne de bombardement de 2001, Jonathan Steele du journal The Guardian a révélé que dans l’ensemble des zones, 1 300 à 8 000 Afghans ont été tués directement, tandis que 50 000 autres morts évitables ont été causées indirectement par la guerre.

Dans son livre Body Count: Global Avoidable Mortality Since 1950 (2007), le Pr Gideon Polya a appliqué la même méthodologie que celle utilisée par The Guardian aux données de mortalité annuelle de la Division de la population des Nations unies afin de calculer des estimations plausibles de la surmortalité. Biochimiste retraité ayant officié à l’université de La Trobe, à Melbourne, Polya conclut que le total des victimes afghanes évitables de la guerre en cours depuis 2001 et des privations imposées par l’occupation s’élève à environ 3 millions de personnes, dont environ 900 000 enfants de moins de cinq ans.

Bien que les conclusions du Pr Polya n’aient pas été publiées dans une revue universitaire, son étude réalisée dans l’ouvrage Body Count a été recommandée par le Pr Jacqueline Carrigan, sociologue à l’université d’Etat de Californie. Dans un compte rendu publié dans Socialism and Democracy, revue diffusée par la maison d’édition Routledge, le Pr Carrigan décrit le travail du Pr Polya comme étant « une description riche en données de la situation globale de la mortalité ».

Comme en Irak, l’intervention américaine en Afghanistan a commencé bien avant le 11 septembre, sous la forme d’un soutien militaire, logistique et financier apporté secrètement aux talibans à partir de 1992 environ. Cette aide américaine a servi d’élan à la conquête violente par les talibans de près de 90 % du territoire afghan.

Dans un rapport publié en 2001 par l’Académie nationale des sciences américaine, « Forced Migration and Mortality », Steven Hansch, épidémiologiste éminent et directeur de Relief International, a noté que la surmortalité en Afghanistan due aux impacts indirects de la guerre à travers les années 1990 pourrait au total se situer entre 200 000 et 2 millions de victimes. Bien entendu, l’Union soviétique a également sa part de responsabilité après avoir contribué à dévaster les infrastructures civiles, ouvrant ainsi la voie à toutes ces morts.

En tout, cela indique que le nombre de morts total en Afghanistan liées aux impacts directs et indirects de l’intervention menée par les Etats-Unis du début des années 1990 jusqu’à aujourd’hui pourrait atteindre 3 à 5 millions de victimes.

Le déni des chiffres

Selon les chiffres explorés ici, le nombre total de victimes des interventions occidentales en Irak et en Afghanistan depuis les années 1990 (directement par des massacres et suite à l’impact à long terme des privations imposées par la guerre) s’élève probablement aux environs de 4 millions (2 millions en Irak de 1991 à 2003, puis 2 millions lors de la « guerre contre le terrorisme ») et pourrait atteindre 6 à 8 millions en prenant en compte les estimations plus élevées du nombre de morts évitables en Afghanistan.

Ces chiffres pourraient être trop élevés, mais on ne le saura jamais avec certitude. Les forces armées américaines et britanniques, dans le cadre de leur politique, refusent de garder une trace du nombre de victimes civiles des opérations militaires, qui constituent un inconvénient superflu.

En raison du sérieux manque de données en Irak, de la quasi-absence complète d’archives en Afghanistan et de l’indifférence des gouvernements occidentaux vis-à-vis des victimes civiles, il est littéralement impossible de déterminer la véritable ampleur des pertes de vies humaines.

En l’absence même de toute possibilité de corroborer les calculs, ces chiffres fournissent des estimations plausibles basées sur l’application des normes de méthodologie statistique aux meilleures données disponibles, même si celles-ci sont rares. Ces chiffres donnent une indication, voire une description précise, de l’ampleur du cataclysme.

Une grande partie de ces morts ont été justifiées dans le contexte de la lutte contre la tyrannie et le terrorisme. Pourtant, grâce au silence des grands médias, la plupart des gens n’ont aucune idée de l’ampleur réelle de la longue vague de terreur provoquée en leur nom par la tyrannie américaine et britannique en Irak et en Afghanistan.

Source : Nafeez Ahmed, pour Middle East Eye, le 8 avril 2015.

================================================================

Le rapport, téléchargeable ici :

Bien entendu, si des volontaires ont envie de traduire cet important document en français, n’hésitez pas à nous contacter

Source: https://www.les-crises.fr/quatre-millions-de-musulmans-tues-dans-les-guerres-occidentales-depuis-1990/