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[Thinkerview] Arabie Saoudite : Théâtre de Dupes, par Pierre Conesa

Thursday 8 October 2015 at 03:32

Excellente interview par l’excellente chaîne Youtube Thinkerview.

Pierre Conesa est un ancien haut fonctionnaire du Ministère de la Défense. Il détient une agrégation d’Histoire, a étudié à l’ENA et au Centre des Hautes études de l’armement.

Spécialiste des questions stratégiques internationales et en particulier militaires. Pierre Conesa est un praticien des relations internationales et stratégiques qu’il a pratiqué pendant une vingtaine d’années au ministère de la Défense dans différents services (autres qu’administratifs). Il a participé à la création de la Délégation aux Affaires stratégiques comme sous directeur Questions régionales puis comme Adjoint au Directeur. Il a été rédacteur du Premier plan stratégique de soutien aux exportations d’armements, Adjoint au Directeur des Relations internationales de la Délégation Générale à l’Armement chargé de la politique d’exportations, puis chargé auprès du CEMA d’un rapport sur le Renseignement d’Intérêt militaire. Il a conçu le Campus de Défense de l’Ecole militaire. Il a dirigé pendant les huit dernières années un important cabinet d’Intelligence économique.

Il est par ailleurs maître de conférences à Sciences Po et à l’ENA. Il est également consultant pour France 24, membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica.

Il est auteur de La fabrication de l’ennemi : ou Comment tuer avec sa conscience pour soi, éd. R. Laffont, 2011.

Source: http://www.les-crises.fr/arabie-saoudite-theatre-de-dupes-par-pierre-conesa/


L’élimination d’Assad ouvrirait les portes de Damas à Daech, par Jean-Pierre Chevènement

Thursday 8 October 2015 at 00:18

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Figaro, samedi 3 octobre 2015. Propos recueillis par Vincent Tremolet de Villers.

 

LE FIGARO : Malgré les tensions entre Barack Obama et Vladimir Poutine, l’idée d’une coalition internationale contre l’État islamique progresse…
Jean-Pierre CHEVÈNEMENT : Cette coalition, c’est une évidence, est nécessaire, même si elle rencontre des difficultés. Tous les pays sont concernés, à commencer par les pays musulmans, qui paient le plus lourd tribut à Daech. Qu’est-ce que Daech? Ce n’est pas, comme on l’entend souvent, un phénomène né en Syrie. C’est en Irak qu’al-Baghdadi a commencé par proclamer son califat, dans les régions occidentales dont la population sunnite s’est sentie rejetée par la politique sectaire du gouvernement al-Maliki. C’est ensuite que le soi-disant État islamique s’est étendu en Syrie, en profitant du vide politique créé par la guerre civile. Avant de former une coalition, il faut définir l’objectif politique ; celui-ci ne saurait être que le rétablissement des États dans leurs frontières historiques fixées il y a près d’un siècle, mais en rendant ces États vivables pour leurs populations.

À Téhéran, où je suis allé il y a une semaine, j’ai plaidé pour un Irak fédéral auprès des responsables iraniens que j’ai rencontrés – notamment M. Velayati (ministre des Affaires étrangères d’Iran de 1981 à 1997 et conseiller du Guide, M. Ali Khamenei, pour les questions internationales, NDLR). On ne pourra venir à bout de Daech que si on le sépare des populations. En Syrie, il faut d’abord rétablir la paix, et ensuite donner la parole au peuple syrien. Vouloir imposer un ordre inverse n’a pas de sens. La coalition dont on parle doit être aussi large que possible. Les grandes puissances d’abord – États-Unis et Russie au premier chef -, les puissances régionales ensuite – Iran, Turquie, pays arabes, et bien entendu les gouvernements irakien et syrien, quoi qu’on en pense.

Dans un premier temps, il faudra créer un état-major commun, permettant le partage du renseignement, la coordination des frappes aériennes, et j’ajoute enfin et surtout le contrôle des frontières. Il faut soumettre le soi-disant État islamique à un rigoureux blocus. Deux problèmes se posent: celui de la Turquie, qui est plus préoccupée par le PKK que par l’EI, et celui de la force arabe, qui doit impliquer à la fois l’Arabie saoudite et l’Égypte. Dans ce Moyen-Orient compliqué, gardons-nous des idées simples. On créera le mouvement en marchant.

Le sort de Bachar el-Assad divise la communauté internationale…
S’agissant de Bachar, nous sommes prisonniers d’une erreur initiale commise au moment de l’éclosion des révolutions arabes. Le mot d’ordre «Bachar el-Assad doit partir» était inapproprié à la situation spécifique de la Syrie. Nous avons rompu nos relations avec Damas en mars 2012 sous M. Juppé… M. Fabius n’a pas corrigé la trajectoire… Dès le mois de juin 2012, j’ai fait part au président de la République et au ministre des Affaires étrangères de ma perplexité – et c’est une litote – en plaidant pour que la France cherche plutôt à jouer un rôle de médiation dans la guerre civile syrienne.

Aujourd’hui, je ne vois pas comment l’élimination d’Assad n’aboutirait pas à ouvrir les portes de Damas à Daech. Les frappes opérées par la coalition internationale dirigée par les États-Unis ont montré leur insuffisance. Les alliés «modérés» n’existent pas. L’«Armée de la conquête» qui tient Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, c’est surtout al-Nosra, une filiale d’al-Qaida. Voulons-nous donner la Syrie à al-Qaida plutôt qu’à Daech? Toute politique, pour avoir du sens, doit partir des réalités.

Dans la crise syrienne, que vous inspire la position de la diplomatie française ?
On ne comprend pas cette surenchère, on ne voit pas à quoi cette position «à l’ouest de l’Ouest», comme j’ai eu l’occasion de le dire à la tribune du Sénat, en septembre 2013, peut conduire, sinon à l’isolement de la France. Il me semble que nous sommes prisonniers du mythe des révolutions arabes. En 2011, la France devait se défendre de l’accusation de complaisance envers les régimes autoritaires tunisien et égyptien. Aujourd’hui, notre diplomatie me paraît en porte-à-faux. Que Bachar soit un dictateur brutal est une évidence, mais il ne faut pas mélanger morale et politique. L’enfer est pavé de bonnes intentions. Il faut toujours en revenir à Pascal: «Qui veut faire l’ange fait la bête.» Le véritable humanisme consiste à éliminer Daech dans les délais les plus courts. Il est nécessaire d’établir clairement les priorités. Comme disait Jaurès, «si on veut aller à l’idéal, il faut d’abord commencer par comprendre le réel».

En un an, Vladimir Poutine est revenu au centre du jeu diplomatique.
Je déplore la russophobie qui aveugle la plupart des commentateurs, aussi bien sur le dossier ukrainien que sur le dossier syrien. Vladimir Poutine n’est pas un enfant de chœur, mais c’est un réaliste. Il soutient Assad parce que la Russie est engagée dans la lutte contre le terrorisme djihadiste depuis près de vingt ans, que ce soit au Caucase, en Asie centrale ou dans sa capitale même, où ont eu lieu de terribles attentats. Poutine a une ligne claire. Pour moi, il n’y a pas de guerre contre le terrorisme qui tienne si les objectifs ne sont pas clairement définis au préalable. À partir de là, il faut les atteindre, de la manière la moins gesticulatoire possible. Sinon, on fait le jeu du terrorisme qu’on prétend combattre.

On reproche aux Russes qui ont commencé à frapper de ne pas viser l’État islamique…
Le secrétaire d’État américain s’interroge, en effet, mais les Russes ont démenti. Raison supplémentaire de mieux coordonner les frappes…

Faut-il une intervention au sol en Syrie ?
Nous devons éviter de rentrer dans le jeu de Daech, qui ne veut rien tant qu’une guerre de civilisations, entre les musulmans ralliés à sa bannière et l’Occident tout entier engagé dans une nouvelle croisade. L’éradication de l’EI est d’abord l’affaire des peuples concernés. Il faut aider les Irakiens et les Syriens qui le veulent à se débarrasser de Daech. Bien sûr, on peut les aider à travers des forces militaires, locales de préférence, au besoin soutenues par les grandes puissances dès lors qu’il y aurait un mandat clair de l’ONU. On peut imaginer des opérations coup de poing, ponctuelles et temporaires, avec une relève par les forces locales ou régionales. Le travail de planification militaire reste à faire. Aujourd’hui je ne suis pas favorable à une opération au sol non préparée dont les objectifs seraient confus. Le risque d’enlisement est évident. On apprend dans les écoles militaires que l’idée de manœuvre commande le reste. Pour le moment, je ne la vois pas.

L’accord iranien bouscule la stratégie «sunnite» du gouvernement…
La France n’est pas et ne doit pas être engagée dans une guerre de religion entre sunnites et chiites. Elle doit être une puissance de médiation. L’accord nucléaire avec l’Iran est un bon accord, conforme au traité de non-prolifération nucléaire. Que l’Iran ait retrouvé une position dominante dans la région est le résultat des deux guerres menées en 1991 et 2003 contre l’Irak, qui servait de verrou pour le monde arabe face à l’Iran. Aujourd’hui, l’Irak, majoritairement chiite, est largement dans l’orbite iranienne. Là encore il faut tenir compte des réalités, l’Iran est un grand pays qui vient du fond de l’histoire, il pourrait être demain un grand émergent. Sa population est nombreuse et éduquée. J’ai trouvé de bonnes dispositions à Téhéran vis-à-vis de la France. La visite que leur a rendue Laurent Fabius le 29 juillet a été utile. En retour, M. Rohani viendra à Paris début novembre. Il y a un moment propice pour reprendre des relations à un haut niveau qui correspondent à notre intérêt mutuel. Nous avons intérêt à ce que le président Rohani réussisse, car il symbolise pour la majorité de la population et pour la jeunesse iranienne l’ouverture et la reprise de relations normales avec les pays occidentaux.

Les Israéliens sont très inquiets…
S’agissant d’Israël, l’accord lui donne des garanties certaines en matière des délais qui seraient nécessaires à la construction d’une arme nucléaire de la part des Iraniens ; dans ce cas, fortement improbable, il y aurait réversibilité des sanctions à leur encontre. Il n’y a pas d’alternative à cet accord. Qui voudrait ajouter encore une guerre à celles qui ravagent déjà le Moyen-Orient? Israël a tout intérêt à normaliser ses relations avec l’Iran comme avec l’ensemble de la région, qui pour le moment a surtout besoin d’être pacifiée, et dont Israël n’est plus le premier souci. Bien sûr, la France reste fortement attachée à la sécurité d’Israël, mais celle-ci ne sera jamais mieux garantie que lorsque le peuple palestinien pourra, lui aussi, jouir du droit à disposer d’un État qui lui appartient comme à tout autre peuple.

La faiblesse de l’Europe face à la crise des réfugiés vous préoccupe-t-elle ?
Dans une Europe à 28, cette faiblesse est inévitable. Là aussi, on ne peut pas faire comme si l’UE n’était pas faite de 28 nations, et comme si quelques fonctionnaires pouvaient imposer de Bruxelles des quotas permanents et contraignants. Les effets d’annonce du ministre allemand de l’Intérieur, puis de la chancelière, n’ont pas été anticipés correctement. Mais Mme Merkel est arrivée à une conclusion saine: il faut d’abord éteindre le conflit en Syrie, et pour cela, ainsi qu’elle l’a déclaré, parler avec tout le monde, y compris avec Assad. Car que représentent 300.000 réfugiés syriens en Europe par rapport aux 4 millions qui se trouvent dans les trois pays contigus, Turquie, Jordanie et Liban?

Le mieux que l’on puisse faire pour ces malheureux serait de leur permettre de regagner leur pays afin de participer à sa reconstruction. Le mécanisme d’accueil mis en place est acceptable dans l’urgence afin de venir en aide aux réfugiés qui avaient gagné les côtes européennes. Pour autant, il ne saurait être pérennisé: c’est un dispositif de crise, rien de plus. Enfin, on ne peut pas nier, ce que la Commission européenne a tendance à faire, que chaque pays a ses spécificités (taux de chômage, démographie, richesse par habitant, situation politique intérieure, etc.). Pour le reste, il n’y a pas de solution aux questions de l’immigration en dehors du codéveloppement avec les pays sources. Je ne suis pas partisan de faire le jeu du FN en agitant ces questions de manière démagogique.

Michel Onfray est attaqué par une partie de la gauche au motif qu’il «ferait le jeu du Front national». Il ne cache pasla sympathie qu’il vous porte. Que vous inspire cette polémique?
Je suis pour la liberté d’expression, et trouve intolérable qu’on veuille faire taire un homme comme Michel Onfray, dont la culture, l’intelligence et la générosité font honneur à notre pays. On peut ne pas partager toutes ses vues. Michel Onfray critique une politique qui, depuis trois décennies, a cessé de se définir d’abord à l’aune des intérêts du peuple français. C’est son droit, et même son devoir, s’il le pense. Le débat de fond doit vivre. C’est en tuant le débat qu’on fait le jeu du FN !

Source : LE FIGARO

Source: http://www.les-crises.fr/chevenement-dit-la-verite-sur-notre-politique-etrangere-idiote/


[Not Bon' Maitr'] Air France : Sans-culottes 1 / Sans-chemises 0

Wednesday 7 October 2015 at 03:48

Loin de moi l’idée de vouloir justifier des violences physiques, surtout qu’elles ont sévèrement touché des personnes (rassurez-vous, c’étaient surtout des vigiles, pas des dirigeants… – je précise, vu que personne n’en parle), mais le traitement médiatique de ce qui n’est quand même qu’un fait divers – la “pov’ chemise déchirée à Not Bon’ Maitr’ – était quand même très étonnant, comme si virer 2 900 personnes dans le contexte actuel n’était pas aussi une petite “violence” (non, pardon, c’est juste  du “dialogue social”, merci Macron), et c’est bien connu que le chômage ne finit jamais mal… (dépressions, violences, suicides…).

C’est à peine si on a parlé du point de vue des salariés, sans se demander pourquoi une infime poignée en était arrivé là (et à voir la vidéo de la salariée, on commence à comprendre) – ce qui ne veut pas dire non plus que tous les salariés sont sans reproche…

Je n’ai pas creusé le sujet Air France, mais il ne semble pas si compliqué : une compagnie, ce sont des avions + du kérosène + des droits  aéroportuaires + du personnel. La concurrence par les coûts entre compagnies du même type ne se fait donc que sur les frais de personnel, et c’est donc la prime au moins-disant social, d’où Qatar Airways and co. Donc ou on protège raisonnablement notre compagnie nationale, ou elle mourra, c’est un choix.

Après, une chose me fait toujours rire : la réaction des pro-patrons qui hurlent toujours devant les avantages des pilotes. Or une compagnie est peut-être la SEULE entreprise où des salariés ont un pouvoir très important, et donc ils ont évidemment obtenu de gros avantages – peut-être fondés, peut-être pas (comme le salaire du pilote n’est pas encore 10 % du billet, moi je suis content qu’il soit très bien payé, heureux et tout et tout, pour qu’il m’amène à bon (aéro)port). Ça scandalise donc les “libéraux”, mais ils sont tout à fait d’accord avec la situation exactement contraire dans 99,9 % des entreprises, où c’est le patron qui a le pouvoir – là ce n’est jamais de l’abus des actionnaires, c’est une “gestion saine et responsable”.

Arrivera-t-on un jour à avoir des médias mesurés, expliquant la complexité des choses, même si c’est moins “vendeur” ?

Air France. Le choc après les violences qui ont fait sept blessés

Source : Ouest France, le 6 octobre 2015.

Le directeur d'Air France à Orly, Pierre Plissonnier, lui aussi évacué après que sa chemise lui a été déchirée par des manifestants

Le directeur d’Air France à Orly, Pierre Plissonnier, lui aussi évacué après que sa chemise lui a été déchirée par des manifestants | AFP

Alors que le CCE de l’entreprise annonçait des mesures, des salariés sont entrés aux cris de “De Juniac, démission”. Le DRH qui présentait le plan B a eu sa chemise arrachée.

Les incidents lors du CCE ont fait sept blessés, dont un grave. Il s’agit d’un vigile, qui est sorti du coma en fin d’après-midi. Le président François Hollande a réagi mardi et condamné des violences « inacceptables ».

Deux vigiles figurent parmi les blessés. Les cinq autres blessés sont tous des salariés d’Air France: le DRH Xavier Broseta, Pierre Plissonnier, responsable de l’activité long courrier à Air France, et trois autres membres de la direction.

Le président d’Air France, Frédéric Gagey, estime que les incidents « ne sont en aucun cas le vrai visage d’Air France ». Les syndicats ont majoritairement souhaité lundi soir que l’État s’engage plus dans les négociations.

Le DRH « choqué » et « déçu »

Le directeur-général adjoint chargé des ressources humaines (DRH) à Air France, Xavier Broseta, s’est dit « choqué » et « déçu » après avoir été violemment pris à partie lundi, mais a refusé que « l’opprobe soit jeté sur l’ensemble du personnel »« Je suis choqué et déçu à titre personnel, mais je ne voudrais pas que l’opprobre soit jeté sur l’ensemble du personnel d’Air France », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse ce lundi après-midi.

« J’ai reçu des témoignages de sympathie par centaines de la part de représentants syndicaux et de collègues », a-t-il ajouté, en estimant qu’il sera « possible de continuer le dialogue social ».

Scandalisés

L’incident avait eu lieu dans un comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire a débuté à 9h30 au siège d’Air France à Roissy, où la direction présente officiellement son plan de restructuration et détaille ses conséquences sur l’emploi.

Le CCE est pour l’heure interrompu par une manifestation dénonçant des mesures drastiques. Selon les syndicats, le comité central d’entreprise d’Air France ne reprendra pas ce lundi. Cependant, la direction se déclare prête à reprendre les négociations avec les syndicats.

Le Premier Ministre Manuel Valls et le secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies se sont dit« scandalisés » par ces violences.

Air France porte plainte pour « violences aggravées »

Dans la matinée, des salariés d’Air France en colère ont malmené leur directeur des ressources humaines (DRH) après avoir envahi le comité central d’entreprise (CCE) qui discutait de mesures drastiques pour la compagnie.

Le DRH, Xavier Broseta, présentait ce « plan B » décidé par la filiale d’Air France-KLM à la suite de l’échec des négociations avec les syndicats, s’est enfui de la salle de réunion au siège d’Air France à Roissy, torse nu après s’être fait arracher sa chemise.

Le directeur d'Air France à Orly, Pierre Plissonnier, lui aussi évacué après que sa chemise lui a été déchirée par des manifestants

Le directeur d’Air France à Orly, Pierre Plissonnier, lui aussi évacué après que sa chemise lui a été déchirée par des manifestants | AFP

Air France va déposer plainte pour « violences aggravées » dont ont été victimes lundi des membres de sa direction après l’interruption d’un comité central d’entreprise (CCE) par une centaine de salariés, a déclaré un porte-parole de la compagnie.

Le directeur d'Air France à Orly, Pierre Plissonnier, lui aussi évacué après que sa chemise lui a été déchirée par des manifestants

Le directeur d’Air France à Orly, Pierre Plissonnier, lui aussi évacué après que sa chemise lui a été déchirée par des manifestants | AFP

« La direction d’Air France condamne fermement les violences physiques qui se sont déroulées en marge du CCE après qu’il a été interrompu », a dit un porte-parole de sa maison mère, Air France-KLM, sans confirmer l’identité des personnes visées.

« Ces violences sont le fait d’individus isolés particulièrement violents, alors même que la manifestation des personnels grévistes se déroulait jusqu’alors dans le calme », a-t-il ajouté.

Frédéric Gagey, Le PDG d’Air France, avait quitté la salle avant son envahissement par une centaine de salariés au bout d’une heure de réunion, entraînant l’interruption du CCE, ont également précisé des responsables syndicaux à Reuters. Air France n’a pas souhaité faire de commentaire dans l’immédiat.

Une manifestation d’au moins 500 personnes depuis ce matin

Plusieurs centaines de salariés sont entrés aux cris de « De Juniac démission » (Alexendre de Juniac, PDG du groupe Air France KLM) et « On est chez nous ».

Plus de 500 personnes avaient commencé à manifester à 10h devant le siège, selon une source aéroportuaire. « Gagey dégage »« Le plan D? Démission de la direction » ou « Valls arbitre vendu! » pouvait-on lire sur les pancartes tenues par des salariés vêtus de leur uniforme.« Direction irresponsable » ou encore « ras-le-bol d’être mis les uns contre les autres », criaient certains devant les fenêtres du siège.

Suppression de postes, de lignes et annulation de commandes

De source syndicale, Air France a annoncé d’ici 2017 la suppression de 1700 emplois au sol, 900 chez les hôtesses et stewards et 300 chez les pilotes, confirmant le chiffre de 2900 postes au total sur les quelque 52 500 que comptait l’entreprise fin 2014.

Le CCE confirme également la suppression de 14 avions de sa flotte long-courrier (5 en 2016 et 9 en 2017). Son activité long-courrier serait ainsi réduite de 10% d’ici 2017. La compagnie dispose actuellement de 107 avions sur ce réseau, actuellement déficitaire pour moitié. En 2017, Air France fermera par ailleurs cinq lignes, en Inde et en Asie du sud-est, ont indiqué plusieurs sources.

Un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire a débuté à 9h30 au siège d'Air France, où la direction présente officiellement son plan de restructuration et détaille ses conséquences sur l'emploi

Un comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire a débuté à 9h30 au siège d’Air France, où la direction présente officiellement son plan de restructuration et détaille ses conséquences sur l’emploi | AFP

L’entreprise souhaite aussi annuler sa commande de Boeing 787, réduisant ainsi sérieusement sa voilure.

Trois syndicats (CGT, FO et Unsa) au niveau national, et la CFDT, dans le Sud, ont appelé à la mobilisation, mais le taux de grévistes demeure inconnu, certains agents optant pour quelques heures de grève, d’autres pour la journée, a expliqué samedi la compagnie.

Air France a estimé que « l’ensemble de ses vols serait assuré », sans exclure « quelques retards », notamment à l’enregistrement. 

Echec des négociations avec les pilotes

Ce lundi, la direction devait officiellement faire part de sa décision de mettre en oeuvre dès 2016 un nouveau plan de restructuration au Comité central d’entreprise (CCE), réuni au siège de la compagnie à Roissy. Les représentants du personnel devraient, eux, lancer une procédure « d’alerte » sur le futur plan.

Vendredi, la direction avait déjà esquissé en conseil d’administration les grandes lignes de ce projet, amené à remplacer l’initial Perform 2020, après « l’échec des négociations » avec les pilotes sur de nouvelles mesures de productivité.

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Dérapages à Air France : “Ces agissements sont l’oeuvre de voyous” dixit Valls

Source : Midi Libre, le 6 octobre 2015.

Dérapages à Air France : "Ces agissements sont l'oeuvre de voyous" dixit Valls

Manuel Valls était en fin de matinée au siège d’Air France.

Manuel Valls a déclaré mardi que les violences commises la veille contre des membres de la direction d’Air France étaient “l’oeuvre de voyous” qui méritaient des sanctions “lourdes”.

“Je suis venu ici à Air France parce que Air France est sous le choc et quand Air France est sous le choc, c’est toute la France qui est sous le choc”, a affirmé le Premier ministre depuis le siège social de la compagnie à Roissy, devant notamment les deux dirigeants agressés lundi en marge de la réunion du comité central d’entreprise d’Air France.

“On cherche à les humilier”

“Rien ne peut justifier de tels agissements. Ces agissement sont l’oeuvre de voyous. La justice devra identifier ceux qui se sont livrés à cette violence inqualifiable. La violence est inadmissible dans notre société. Elle doit être condamnée et il faudra des sanctions lourdes à l’égard de ceux qui se sont livrés à de tels actes”, a affirmé le Premier ministre. “Quand on s’attaque physiquement à des hommes, qu’on cherche à les humilier, avec une foule, ça n’a rien à voir avec la difficulté que connaît une entreprise”, a encore dit Manuel Valls, venu témoigner son “soutien”, sa “solidarité” et son “affection” envers des personnes victimes de ces violences.

Il n’y a pas à dire, il y a du Jules Moch dans cet homme - le “focialisme” ne meurt jamais…

Hollande pour un “dialogue social apaisé”, Sarkozy dénonce la “chienlit”

Le président François Hollande a dénoncé mardi les violences “inacceptables” commises la veille contre des dirigeants d’Air France, qui peuvent avoir des “conséquences sur l’image, sur l’attractivité” de la France. “Ca compte, le dialogue social. Et quand il est interrompu par des violences, des contestations qui prennent des formes inacceptables, on voit ce que ça peut avoir comme conséquences sur l’image, sur l’attractivité” du pays, a-t-il déclaré lors de l’inauguration de l’Ecole nationale supérieure maritime, au Havre.

Le chef de l’Etat en a profité pour prôner un “dialogue social apaisé”. Il faut, a-t-il souligné, “un dialogue responsable avec un patronat qui prend les décisions qui sont attendues et des responsables syndicaux qui jouent la carte, la seule possible, celle du compromis et de la négociation”.

Nicolas Sarkozy a estimé mardi devant les députés Les Républicains que les incidents à Air France marquaient “la chienlit, le délitement de l’Etat”, selon des propos rapportés par plusieurs parlementaires. “Nous ne sommes pas en 1793. Nous ne pouvons pas accepter que deux dirigeants soient au bord de se faire lyncher par des hommes en tenue de syndicaliste, avec des syndicats qui ont pignon sur rue et qui ont tous appelé à voter pour François Hollande en 2012″, s’est emporté l’ancien chef de l’Etat lors de la réunion du groupe Les Républicains à l’Assemblée.

“Plus rien n’est respecté, rien ne semble plus respectable”, a dénoncé M. Sarkozy, évoquant pêle-mêle le conflit social à Air France, le mouvement de grève des médecins ainsi que la fusillade au cours de laquelle un policier a été grièvement blessé en Seine-Saint-Denis. A propos de cette fusillade et du policier blessé, M. Sarkozy a lancé: “Que peut penser sa famille ? Comment peut-on autoriser une permission à un détenu avec un tel pedigree ?”. Le président de Les Républicains a aussi abordé la crise de l’élevage: “Les cours s’effondrent et que fait le gouvernement ?”. “C’est la chienlit, c’est le délitement de l’Etat”, a résumé l’ex-chef de l’Etat, en faisant référence à une phrase du Général de Gaulle lors des manifestations de mai 1968 .

L’image de la France entachée

Le chef du gouvernement a estimé que les images des dirigeants d’Air France agressés “font mal à notre pays” car elles “jouent sur l’image d’Air France et de la France”. “Chacun comprend bien que ces images d’hier ont fait le tour du monde, ont non seulement choqué nos compatriotes, soulèvent de légitimes débats, mais jouent sur l’image d’Air France et de la France, comme l’a rappelé le président de la République. Je sais combien la France est appréciée dans le monde. Je reviens tout juste d’un déplacement au Japon. L’image de la France change. Mais je sais aussi qu’une image de ce type, la violence à l’égard d’homme, est exploitée. Je sais aussi que cette image fait mal à notre pays”, a déclaré le Premier ministre.

“Chacun doit prendre ses responsabilités”

“Le gouvernement, l’Etat, soutient Air France qui a besoin de relever des défis considérables, ceux tout simplement de la concurrence (…)”, a encore dit Manuel Valls, en appelant à la “responsabilité des pilotes et du SNPL”, le syndicat national des pilotes de ligne, dans la résolution de la crise. “L’Etat assume et assumera ses responsabilités. Mais la solution pour Air France vient d’abord de l’entreprise elle-même”, a déclaré le Premier ministre. “Chacun doit prendre ses responsabilités, doit être lucide sur la situation d’Air France. C’est l’avenir de la compagnie qui est en jeu”.

Incidents Air France : ouverture d’une enquête en flagrance

Une enquête en flagrance a été ouverte après les violences lors du comité central d’entreprise (CCE) d’Air France lundi au siège de la compagnie à Roissy (Val-d’Oise), a-t-on appris mardi auprès du parquet de Bobigny. La compagnie aérienne a porté plainte lundi soir pour “dégradations” et “entrave au déroulement du CCE”, a déclaré le parquet joint par l’AFP.

Un porte-parole de la direction d’Air France, qui avait annoncé dès lundi son intention de saisir la justice, a précisé que cette plainte visait aussi des faits de violences aggravées. L’enquête a été confiée à la police aux frontières, compétente en zone aéroportuaire. Deux autres plaintes de personnes physiques ont également été enregistrées mardi matin par le parquet de Bobigny et concernent un cadre et un responsable des affaires sociales d’Air France, molestés lors du CCE, selon la même source.

En tout, selon la direction de la compagnie, cinq cadres de l’entreprise, dont le directeur des ressources humaines Xavier Broseta et Pierre Plissonnier, directeur des ressources humaines de l’activité long courrier, ont décidé de porter plainte. Lorsque des manifestants ont fait irruption en pleine réunion du CEE, Xavier Broseta s’est retrouvé torse nu, chemise déchirée, avant de s’échapper en escaladant un grillage. Pierre Plissonnier a été malmené de la même manière. Ces violences ont fait au total sept blessés dont un grave, un vigile, selon un porte-parole de la compagnie aérienne.

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Le cri du coeur d’une salariée d’Air France en colère

Source : Alexandre Arlot, pour Le Parisien, le 6 octobre 2015.

Postée dans la nuit de lundi à mardi, la vidéo de cette salariée d'Air France en colère qui interpelle lundi matin des responsables de la compagnie a déjà été vue plus de 650 000 fois.

Postée dans la nuit de lundi à mardi, la vidéo de cette salariée d’Air France en colère qui interpelle lundi matin des responsables de la compagnie a déjà été vue plus de 650 000 fois.

Au lendemain des débordements qui ont émaillé le comité central d’entreprise (CCE) d’Air France, lors duquel deux responsables de l’entreprise ont été pris à partie et déshabillés devant les caméras, une nouvelle vidéo tournée lundi matin est largement partagée sur les réseaux sociaux.

La violence physique laisse ici place à la colère émouvante d’une salariée, vraisemblablement une hôtesse d’accueil à en juger par son uniforme. Celle-ci évoque la violence, plus symbolique, des suppressions de postes annoncées plus tôt dans la matinée. La scène a été tournée quelques minutes après l’interruption du CCE et les incidents dont ont été victimes les deux responsables de l’entreprise. Selon l’auteure de la vidéo, une autre employée de la compagnie qui l’a postée sur Facebook, les employés présents n’étaient pas au courant des débordements qui venaient de se dérouler.

VIDEO. Conflit chez Air France : l’émotion d’une salariée

«On nous a demandé de faire des efforts, on les a faits, repète la femme à l’adresse de deux responsables d’Air France, le directeur des affaires sociales Pierre Mie et le directeur de cabinet du PDG Pierre-Olivier Bandet. Cela fait quatre ans que nos salaires n’ont pas évolué. Et c’est nous qui trinquons. Et on nous demande aujourd’hui d’être gentils et de comprendre ?»

La personne qui filme la scène fixe ensuite les deux responsables de la compagnie et demande à entamer une discussion avec eux. Pierre-Olivier Bandet esquisse un sourire gêné tandis que Pierre Mie se contente de répondre : «On n’est pas habilités, on n’est pas habilités». «Prenez-nous de haut, s’énerve la salariée quand certains de ses collègues se montrent vulgaires. Je touche 1 800 € par mois, c’est ça qui ruine Air France ?»

La direction «regrette l’interprétation qui a pu être faite de cette vidéo»

L’hôtesse en colère regrette ensuite que le plan de restructuration de la compagnie ait été dévoilé dans la presse. «C’est de la considération, ça ?, demande-t-elle au directeur des affaires sociales qui garde le silence. On n’est pas venu chercher le conflit messieurs, on n’est pas venu pour être violents, on n’est pas venu pour vous manquer de respect. On est venu pour voir des gens qui puissent nous apporter des réponses et avoir le sentiment, l’impression, d’être pris en considération. Juste ça. Mais même ça, vous ne pouvez pas nous le donner. Pourtant, nous on est fiers de le porter cet uniforme. Nous, on se bat pour notre compagnie.»

Face à la viralité de cette vidéo, qui comptabilisait près plus de 600 000 vues à 18 heures, Pierre-Olivier Bandet a réagi dans une vidéo publiée dans l’après-midi sur Youtube. «Je suis allé dans la salle du CCE pour deux raisons : comprendre ce qu’il s’est passé et aussi pour dialoguer avec les salariés présents. Je me suis d’abord entretenu avec les responsables des ressources humaines pour bien comprendre la situation. Je suis ensuite allé m’entretenir avec les salariés pendant un peu plus d’une heure. Je regrette l’interprétation qui a pu être faite de cette vidéo et je tiens à affirmer que, plus que jamais, la direction d’Air France place le dialogue social au coeur de ses priorités.»

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La vision sociale du Président d’Air France

Pour mémoire, Alexandre de Juniac a vu sa rémunération augmenter de 72 % en 2014 (elle reste inférieure à la moyenne)

Repris de chez Charles Sannat

Qu’est-ce qu’on entend sur ces pauvres cadres dirigeants d’Air France qui se sont fait voler dans les plumes…

Pauvre petit DRH qui pensait qu’en mouillant la chemise pour supprimer le gagne-pain de 3000 personnes il ne risquait pas de la perdre!

J’ai tout de même, je dois le dire, bien ri quand j’ai entendu ces salariés en colère (ils vont perdre leur boulot) crier « A poil, à poil » joignant le geste à la parole.

Pas de quoi fouetter un chat et point de points de sutures en grand nombre…

Non, rien de bien méchant. Je note d’ailleurs l’absence de coup de fusil ou de fourche dans les arrières-trains de notre caste dirigeante.

Une caste dont le PDG de la même compagnie trouve parfaitement normal le travail des enfants… oui c’est nettement plus drôle que perdre sa chemise. Mieux vaut tuer à la tâche les minots…

Certains préfèrent l’humour des dominants… c’est ainsi. Vous n’avez pas de goût, vous, les manants….

Enfin, le boss d’Air France, qui a des pilotes pas faciles à diriger effectivement et sans doute responsables en partie de la situation, veut tout de même faire travailler les enfants et s’interroge doctement dans cette vidéo entre riches sur la « notion d’enfant » heuheuheu…. ou même de temps de travail, notion d’un autre temps (pas forcément faux), ou encore de retraite pourquoi pas à 90 ans…  Quant aux grévistes, ici chez nous c’est pas comme au Qatar (une grande démocratie) où on emprisonne les grévistes…

Alors avec un patron pareil  il est sur que côté climat social et dialogue l’ambiance doit être sacrément bonne… (ironique). Enfin, je trouve que sa prestation n’est pas à la hauteur de ce à qu’on pourrait attendre de la part d’un patron de cette envergure. Disons-le il est mauvais. Il s’agit tout de même du patron d’Air France… Il doit y avoir un degré d’exigence.

Charles SANNAT

(travail des enfants à 5’00, les grévistes en prison à 8’05)

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La vente de Rafale au Qatar, coup dur pour Air France

Le Qatar avait mis une condition à l’achat de ces 24 avions : obtenir des droits de trafic supplémentaires vers la France pour sa compagnie aérienne, Qatar Airways. L’émirat a eu gain de cause. Les avions de Qatar Airways, qui desservent déjà Paris, pourront désormais atterrir à Lyon et à Nice, vraisemblablement trois fois par semaine. [...]

Dans un communiqué, le syndicat national de pilotes de ligne d’Air France (SNPL) s’inquiète de la « mort à terme » de l’ensemble du secteur si de nouvelles lignes aériennes sont attribuées à Qatar Airways.

Le syndicat dénonce « la concurrence déloyale des compagnies du Golfe, qui touchent de la part de leur gouvernement des subventions colossales, estimées à plus de 40 milliards de dollars ces dernières années. »

« Le seul élément qui protège encore les compagnies aériennes européennes au sein d’une compétition absolument faussée, c’est la non délivrance d’autorisations de desserte supplémentaire des aéroports européens aux compagnies non respectueuses des règles de concurrence », souligne le SNPL.

A Lire ici

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Des pilotes de Ryanair obligés de créer leurs propres entreprises défiscalisées en Irlande pour pouvoir travailler

À la différence d’Air France, qui a annoncé une vague de suppression d’emplois, la compagnie low cost Ryanair affiche une insolente santé financière et de faibles frais de personnel. Et pour cause : le système que dénonce un ancien pilote de Ryanair est scandaleux. Il a été contraint de créer sa propre entreprise immatriculée en Irlande pour travailler en tant que prestataire pour la compagnie à bas coûts, sans assurance maladie ni rémunération fixe. Il a décidé d’attaquer Ryanair en justice. Ce modèle se répand dans le secteur, un modèle qui a pour corollaire fraude fiscale et casse sociale.

A lire sur Bastamag

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Petit florilège des médias

 

Amusant ce petit sondage (non représentatif) des lecteur du Midi Libre :

Source: http://www.les-crises.fr/air-france-sans-culottes-1-sans-chemises-0/


La Turquie, un pays au centre des interventions contre l’État Islamique

Wednesday 7 October 2015 at 01:02

Communiqué de presse de Jacques Myard, Philippe Meunier, Michel Terrot, Dominique Tian, Philippe Vitel, Michel Voisin,
Députés (membres de la Droite populaire)

Paris, le 6 octobre 2015

A/S : Discours du Président turc Erdogan à Strasbourg le 4 octobre 2015

C’est avec stupéfaction que l’on apprend qu’à Strasbourg, le 4 octobre, le Président turc Erdogan a prononcé un discours de politique intérieure galvanisant la diaspora turque contre le PKK, appelant à une guerre contre ce mouvement et ses sympathisants et faisant l’apologie, avec de multiples références religieuses, des batailles glorieuses ottomanes.

De surcroît, il a violemment critiqué les Etats de l’Union européenne, rappelant que la Turquie était le défenseur de la « vraie civilisation » alors que l’Europe était affectée par « la xénophobie, l’islamophobie et le racisme ».

Ce discours est proprement inimaginable et porte une atteinte directe et grave à la souveraineté de la France qui ne saurait admettre que des chefs d’Etat étrangers viennent développer des thèmes de politique intérieure, et ce, non au sein d’une ambassade étrangère mais dans une salle publique française.

De tels propos ne peuvent que renforcer les dérives communautaristes. Il s’agit d’une violation directe de la courtoisie et des règles qui président aux relations entre Etats.

En conséquence, Jacques Myard et ses collègues Philippe Meunier, Michel Terrot et Michel Voisin, demandent des explications au Premier ministre et au Ministre des affaires étrangères et souhaitent savoir s’ils entendent accepter ce comportement. Ils demandent que les règles de droit international soient rappelées fermement au Gouvernement turc par la voie diplomatique. Ils interpellent par question écrite le Gouvernement à ce sujet.

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L’attitude ambiguë de la Turquie contre l’État islamique

Il y a un an déjà…

Source : Julien Licourt, pour Le Figaro, le 13 octobre 2014.

Une femme face aux bombardements américains des militants de l'État islamique, à Kobané.

Une femme face aux bombardements américains des militants de l’État islamique, à Kobané.

Les Turcs ont démenti avoir autorisé l’utilisation de leurs bases aériennes pour frapper l’organisation terroriste, comme l’avaient affirmé les États-Unis, quelques heures plus tôt.

Pressée depuis plusieurs semaines par les Occidentaux d’intensifier son engagement contre l’État islamique (EI), la Turquie entretient une attitude louvoyante face aux conflits qui se déroulent au sud de ses frontières. Après plusieurs jours de négociation, les Américains ont fait savoir dimanche qu’Ankara avait donné l’autorisation d’utiliser ses bases aériennes pour frapper l’EI, en précisant que les «détails de l’accord étaient en cours d’élaboration». Un «accord» démenti quelques heures plus tard par le gouvernement turc. Pendant ce temps, à quelques centaines de mètres de la frontière turque Kobané, troisième ville kurde de Syrie menace de tomber aux mains des djihadistes.

carte des manifestations kurdes en turquie et nombre de morts

Carte des manifestations kurdes en Turquie et nombre de morts

La Turquie, membre de l’Otan

Jusqu’à présent, Ankara fait la sourde oreille face aux demandes des Occidentaux, engagés dans la lutte contre l’État islamique. Elle est pourtant leur alliée en tant que membre de l’Otan depuis 1952. La Turquie permet aux Américains d’être présents sur la base d’Incirlik, dans le sud du pays. Cependant, ces derniers n’ont pas reçu l’autorisation pour frapper l’EI au depuis le territoire turc, pourtant en prise directe avec les islamistes. Les USA doivent se contenter d’envoyer leurs avions depuis les Émirats arabes unis, le Qatar et le Koweït, à une distance considérable du conflit.

La Turquie a, pourtant, dans le passé récent, bénéficié de l’aide de l’Otan face à des menaces venues du sud. Il y a deux ans, elle était la cible de tirs d’obus tirés depuis le territoire syrien, causant la mort de plusieurs civils. Quelques mois plus tôt, c’est un avion militaire turc qui était abattu par l’armée syrienne. Suite à la demande d’aide des autorités turques, six batteries de missiles Patriot avaient été installées afin de protéger la frontière et les 3,5 millions de Turcs vivant à son voisinage. Un dispositif à visée purement défensive, selon l’Otan.

Une zone de tension depuis près d’un siècle

L’ambiguïté turque provient d’une certaine convergence d’intérêts avec les islamistes. Elle compte avec eux deux ennemis communs: le régime de Bachar el-Assad et les autonomistes kurdes. Avec la Syrie, le désaccord est à la base territoriale. Les Syriens réclament le rattachement d’une province de l’extrême sud de la Turquie, cédée par la France alors administratrice du pays. Le désaccord a pris par la suite une tournure idéologique: la frontière entre les deux pays est devenue l’une des lignes de démarcation entre l’Ouest et l’Est pendant la Guerre Froide, la Turquie étant membre de l’Otan, la Syrie étant, de son côté, soutenue par l’URSS.

Par ailleurs, aux prises avec les indépendantistes du PKK sur leur territoire, les Turcs jugent la menace kurde plus grave que celle représentée par l’EI. Ankara craint qu’une victoire kurde à Kobané face de cette ville un symbole de la résistance et ne renforce les velléités autonomistes des kurdes syriens, déjà encouragés par l’exemple irakien.

Pressions sur la Turquie

A minima, la Turquie est accusée d’avoir fermé les yeux sur le déplacement de djihadistes de l’EI sur son territoire, ainsi que sur le ravitaillement pour le «Califat» enclavé. Pour certains, Ankara les aurait même favorisés. Depuis, la Turquie a donné des gages aux Occidentaux, en autorisant son armée à engager une potentielle action militaire contre l’Etat islamique en Irak et en Syrie, et en ouvrant la voie à l’accueil de troupes étrangères sur son territoire.

Le raidissement de lundi sur l’utilisation de ses bases aériennes montre qu’Ankara n’a pas abonné ses ambitions régionales, et semble décidée à négocier sa participation à la coalition contre l’EI.

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La Russie vivement critiquée après la violation de l’espace aérien turc

Source : Le Monde avec l’AFP, le 5 octobre 2015.

Un avion d’attaque russe SU-25 sur la base aérienne de Heymim, près de la ville de Lattaquié, en Syrie.

La violation de l’espace aérien turc par des avions de combat russes au cours du week-end des 3 et 4 octobre, près de la frontière syrienne, a suscité de nombreuses réactions, craintives ou hostiles, quelques jours après le début de la campagne de bombardements en Syrie de l’armée russe.

Dans un premier temps, l’ambassadeur de Russie en Turquie a été convoqué par les autorités, qui lui ont fait part de leur « violente protestation », selon le ministère de l’intérieur. Ankara a aussi demandé à Moscou d’« éviter une répétition d’un tel incident » et a fait savoir que, le cas échéant, « la Fédération de Russie serait considérée responsable de tout événement non voulu ».

Lundi, le porte-parole du ministère de la défense de la Russie, le général Igor Konachenkov, a ainsi justifié l’entrée de son avion de chasse « pour quelques secondes » dans l’espace aérien turc :

« Cet incident est le résultat de mauvaises conditions météorologiques dans cette zone. Il ne faut pas y voir un complot quelconque. »

Réunion d’urgence à l’OTAN

Les mots les plus durs sont venus des Occidentaux, qui critiquent depuis près d’une semaine l’intervention militaire russe en Syrie. L’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), à laquelle appartient la Turquie, a qualifié d’« inacceptables » les violations de l’espace aérien turc par des avions de combat russes. « Les actions de la Russie » en Syrie « ne contribuent pas à la sécurité et à la stabilité de la région », a déclaré son secrétaire général, Jens Stoltenberg, qui a convoqué une réunion d’urgence lundi soir pour évoquer « les implications potentielles des dangereuses actions militaires menées par la Fédération de Russie dans et autour de la Syrie ».

Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a dit ses craintes de voir des avions russes abattus si de telles situations venaient à se répéter.

« C’est précisément le genre de choses contre lesquelles nous avons mis en garde », a ajouté M. Kerry. Les Etats-Unis, qui doutent que la violation de l’espace aérien turc soit due à une erreur, tentent, depuis le début du mois, d’éviter que des incidents impliquant son armée ou l’armée russe se produisent en Syrie alors que Moscou bombarde les opposants à Bachar Al-Assad. Des frappes qui viennent s’ajouter à celles de la coalition d’une soixantaine de pays emmenée par les Etats-Unis.

« Des risques de confrontation mondiale »

Le régime islamo-conservateur turc s’oppose à la participation de la Russie à la guerre en Syrie.

Tu m’étonnes, vu qu’il a aidé Al Qaeda et l’État Islamique par le passé…

Dimanche, le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la campagne de bombardements russe en Syrie était « inacceptable » et a estimé que Moscou commettait « une grave erreur ». Ankara propose depuis plusieurs mois la création d’une zone d’exclusion aérienne à sa frontière avec la Syrie. Lundi, le vice-ministre des affaires étrangères de la Russie, Mikhaïl Bogdanov, a rappelé que son pays était « contre cela ».

La Turquie, alliée de la coalition internationale qui procède à des frappes contre l’Etat Islamique, et la Russie s’opposent depuis le début du conflit en Syrie, en 2011. Ankara demande le départ de Bachar Al-Assad, qui bénéficie du soutien indéfectible de Moscou.

Interrogé sur le conflit syrien, le ministre des affaires étrangères de la France, Laurent Fabius, a déclaré sur Europe 1, qu’« il y a des risques de confrontation mondiale ».

« Quand vous voyez que ce conflit, qui était une guerre civile, devient une guerre régionale, avec implication de puissances internationales, les risques sont graves. Et le risque le plus effrayant, c’est le risque que le conflit soit totalement religieux (…), avec d’un côté les populations sunnites et leurs alliés, de l’autre les populations chiites et leurs alliés. C’est une conflagration qui risque d’être extrêmement dangereuse. Nous, la France, nous recherchons la paix et la sécurité. »

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Source: http://www.les-crises.fr/la-turquie-un-pays-au-centre-des-interventions-contre-letat-islamique/


Miscellanées du mercredi (Delamarche, Béchade)

Wednesday 7 October 2015 at 00:10

I. Olivier Delamarche

Un grand classique : La minute d’Olivier Delamarche: “On est en train de se japoniser” – 05/10

Olivier Delamarche VS Pierre Sabatier (1/2): “Les marchés vont à nouveau s’inquiéter de la non-croissance mondiale” – 05/10

Olivier Delamarche VS Pierre Sabatier (2/2): “On a cru que les politiques de QE et de création monétaire permettraient de faire remonter nos potentiels de croissance” – 05/10

II. Philippe Béchade

La minute de Philippe Béchade: “le crédit accessible ne soutient pas la consommation” – 30/09

Philippe Béchade VS Serge Négrier (1/2): Wall Street peut-elle améliorer les résultats des marchés ? – 30/09

Philippe Béchade VS Serge Négrier (2/2): Les banques centrales sont-elles vraiment efficaces face à l’inflation négative en Europe? – 30/09


Petite sélection de dessins drôles – et/ou de pure propagande…

 

Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi.

Source: http://www.les-crises.fr/miscellanees-du-mercredi-delamarche-bechade-061015/


Il faut tenir la France à bonne distance de la guerre syrienne, par M. Bhadrakumar

Tuesday 6 October 2015 at 11:00

Analyse d’un diplomate indien

Source : M. Bhadrakumar, pour Indian Punchline, traduit par Dominique Muselet pour Arrêt sur info.ch, le 4 octobre 2015.

france 28 août

Il n’y a pas le moindre signe de malaise à Washington ni dans aucune capitale occidentale sur le fait que, dimanche dernier, la France ait lancé ses premières frappes aériennes en Syrie. Ce fut un moment poignant. N’oubliez que la France a «créé» avec la Grande-Bretagne, la Syrie moderne.

Utiliser la violence contre sa progéniture n’est pas inhabituel pour la France – elle n’arrête pas de le faire en Afrique – néanmoins elle a manifesté, dans ce cas précis, une  insensibilité particulièrement répugnante, compte tenu de la honte qui entoure encore le pacte Sykes-Picot. (Le centenaire de ce chapitre honteux de l’histoire coloniale de l’Europe tombe en mai prochain.)

Ce que la France vient de faire est répréhensible pour une autre raison. Elle est un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies qui a le droit de veto, et elle a violé l’intégrité territoriale d’un pays membre de l’ONU sans même prendre la peine de le consulter. Les interventions françaises à l’étranger sont dénuées de principes et de moralité. La Libye est le dernier exemple d’un pays qu’elle a envahi et détruit, ainsi que son gouvernement établi, et elle s’est ensuite tout simplement lavée les mains du chaos qu’elle a laissé derrière elle.

Dans ce cas-ci aussi, la France sent qu’on s’approche de la recherche d’une solution politique au conflit syrien, et elle veut avoir son « mot à dire ». C’est dans l’ADN de la France, sauf que ce que nous voyons ici est une version légèrement plus crue du rôle sournois que la France a joué au cours des négociations sur l’accord nucléaire avec l’Iran, quand elle a pris l’argent de l’Arabie saoudite et s’est mise à créer autant d’obstacles que possible aux négociations du « P5 + 1 et l’Iran », mais lorsque l’accord est devenu un fait accompli, la France a tout simplement changé de camp et est allée en Iran pour faire du « business ».

L’explication française est que, en Syrie, elle  «protège notre territoire [celui de la France], en coupant court aux actions terroristes, et qu’elle agit donc en légitime défense». Voilà. Le président François Hollande dit que le nombre de frappes en Syrie « pourrait augmenter dans les prochaines semaines en cas de nécessité ». En somme, la France a fait pipi sur le lampadaire syrien et elle revendique maintenant la propriété de son territoire. A-t-on jamais vu rien de plus cynique?

Les pays chrétiens comme la France ont une histoire sanglante de bigoterie et de violence qu’elles ne peuvent dissimuler malgré tous leurs efforts pour se faire passer pour des pays civilisés. Le bilan de France en Afrique est tout simplement abominable. Elle ne devrait pas être autorisée à s’approcher de la Syrie. elle planait comme un vautour dans le ciel syrien et elle a probablement pensé que le moment était venu de fondre sur elle.

Le président Barack Obama doit rencontrer aujourd’hui le président russe Vladimir Poutine, à New York, pour parler du renforcement militaire de Moscou en Syrie (avec le plein accord de Damas). Les médias américains, qui sont sous la coupe du lobby lié à Israël, sont devenu berserk (fous furieux, ndt) à l’annonce que la Russie avait l’intention de soutenir le gouvernement syrien dans sa lutte contre l’État islamique. Par contre, ni Obama, ni aucun fonctionnaire de son administration, ni aucun commentateur américain n’a jugé utile d’exprimer la moindre critique sur l’attaque militaire unilatérale de la France en Syrie.

Au fond, en Syrie, la Russie exprime son objection aux interventions militaires unilatérales de l’Occident – et des États-Unis en particulier – dans des pays souverains, avec pour objectif de provoquer un «changement de régime». A vrai dire, la Russie aurait dû fixer une ligne rouge, il y a 14 ans, lors du célèbre incident de la base aérienne de Bagram en Afghanistan, lorsque les Etats-Unis ont mis des «bottes sur le terrain» dans ce pays, sans même en informer le gouvernement de Kaboul. (De fait, le ministre afghan des Affaires étrangères, Abdullah Abdullah, a, protesté contre la décision unilatérale des États-Unis de mettre des troupes au sol – malheureusement, Washington avait aussi trompé l’Alliance du Nord en lui faisant croire qu’il n’y aurait pas d’occupation occidentale de l’Afghanistan.)

Moscou aurait dû insister pour garder ses avions sur le terrain à Bagram et pour avoir davantage son mot à dire dans la guerre contre les talibans. Il n’y a pas de doute que la guerre en Afghanistan aurait pris un cours tout à fait différent si les États-Unis n’avaient pas occupé le pays – et ils ne l’ont fait que lorsqu’il est devenu clair que les forces de l’Alliance du Nord qui se battaient sur le terrain avaient renversé le régime des talibans. L’invasion américaine a transformé ce qui était une guerre civile en un conflit régional et international complexe. L’occupation dure toujours et, d’après ce qu’on sait, Washington (et l’OTAN) pourraient décider d’occuper ouvertement et indéfiniment l’Afghanistan.

Il faut le dire, Poutine faillirait à son devoir en tant que leader d’envergure internationale, s’il ne signifiait pas à Obama, lors de sa rencontre avec lui tout à l’heure à New York, que les principes de base pour toute intervention dans un pays souverain – les principes de la Charte des Nations Unies – doivent être appliqués par tous de manière cohérente. Il devrait y avoir un strict respect du droit international et de la Charte des Nations Unies.

Ce sont les interventions occidentales qui sont à la racine de la crise au Moyen-Orient. L’Occident ne peut pas s’arroger le droit d’intervenir au Moyen-Orient musulman comme si les croisades n’étaient toujours pas finies.

Pour compléter cette lecture : Un président-poire s’en va-t-en-guerre, de Philippe Grasset http://www.dedefensa.org/article/un-president-poire-sen-va-t-en-guerre.

Source: http://www.les-crises.fr/il-faut-tenir-la-france-a-bonne-distance-de-la-guerre-syrienne-par-m-bhadrakumar/


Dictateurs de tous les pays, unissez-vous! par Romain Goupil

Tuesday 6 October 2015 at 10:25

On a vraiment de la très grande qualité d’analyse dans Libération…

Vous aussi, envoyez-leur vos billets écrits au bistrot.

P.S. L’auteur a chaudement soutenu l’invasion de l’Irak

“L’après-Saddam ne sera pas rose, mais moins noir que trente années de tyrannie, d’exécutions sommaires et de guerre.”

Bilan : 600 000 morts. Chapeau l’artiste !

Source : Romain Goupil, cinéaste, pour Libération, le 5 octobre 2015.

Vladimir Poutine en vacances à Kyzyl, le 3 août 2009.

Poutine voit la chute des dictateurs amis comme une remise en cause de son propre régime. La contre-révolution ou la mort, voilà son credo.

Dictateurs de tous les pays, unissez-vous!

Un spectre hante l’Europe : Poutine. Considérant que la chute de l’Union soviétique «fut la plus grande catastrophe du XXe siècle» Il se voue désormais à éviter toute nouvelle tentative d’émancipation, toute manifestation, toute rébellion, toute exigence de Liberté. Les Révolutions arabes ou ukrainiennes doivent prendre fin. Et seule la guerre peut y mettre un terme. La chute des dictateurs amis est vue comme une remise en cause de son propre régime. La contre-révolution ou la mort, voilà son credo.

Depuis le rassemblement de Deraa en mars 2011 pour demander des comptes aux autorités après l’arrestation et la torture des jeunes qui avaient tagué «Jay alek el ddor….»( ton tour arrive….) sur le mur de leur école, la Syrie est pour Poutine une question essentielle. Ces centaines de milliers de citoyens qui ont protesté pacifiquement dans tout le pays pour demander la libération des enfants de la Liberté sont une sérieuse menace contre sa vision du monde. Immédiatement les conseillers russes, les membres des services secrets, les officiers détachés qui entraînent, conseillent et alimentent en armements ce régime à la solde de Poutine, n’ont eu de cesse de prôner l’exemple magnifique de la mère de toutes les batailles, l’exemple réussi de l’écrasement de la rébellion par le massacre d’un peuple dans le silence de la communauté internationale :Grozny est le modèle, la référence, le but ultime. Non seulement les 200 000 Tchétchènes dont 40 000 enfants massacrés pour éliminer mille «terroristes», mais aussi ce coup de génie stratégique qui consiste à favoriser l’émergence de groupes terroristes absents au départ, pour justifier sa guerre totale contre toute la population. Frapper Maskhadov et faire monter l’émirat du Caucase. Frapper l’Armée Syrienne Libre (ASL) et favoriser l’expansion de Daech. Bref créer le terrorisme qui transforme aux yeux du monde une guerre de boucher en lutte anti-terroriste.

Cheval, sous-marins, mig

Ecrabouiller, éradiquer, torturer, tout peuple qui voudrait se libérer d’un régime oppresseur. Poutine zigouille, Poutine écrabouille. Poutine devient le maître à penser d’une Europe tétanisée. Poutine est un visionnaire. Un Prophète Novateur en supplices, inventeur de la «fosse aux loups», des «fagots humains», expert en trafic de «cadavres humains» – un registre est tenu dans le camp de torture et on ne rend aux familles le cadavre pour qu’elle puisse l’enterrer que contre des dollars en fonction de tarifs fixés par l’officier supérieur russe. Abkhazie, Ossétie du Sud, Géorgie, Ukraine, Syrie. Massacrer, terroriser, menacer, masser d’importantes concentrations de troupes, pointer les ogives nucléaires en direction de tous ceux qu’il veut intimider. Poutine à cheval, Poutine aux commandes d’un sous-marin lanceur d’engins, Poutine pilotant un Mig, Poutine judoka, Poutine plongeur de combat….. Il ne nous manque que Poutine actionnant la «gégène» pour torturer un opposant en hurlant calmement «je vais tous les buter jusque dans les chiottes.» Poutine nouveau conquérant, menant sa croisade contre l’Occident. Les troupes russes, dirigées par un ex-petit manipulateur du KGB, devenant l’avant-garde de la terreur mondiale. Le modèle pour gérer efficacement les crises «démocratiques» avec désormais à la tête le Généralissime chef de guerre et président du FSB : POUTINE le stratège. Assad menacé…. Il fait déclencher l’immense machine de terreur dans les usines-laboratoires de tortures que sont les prisons du régime de Damas.

Poutine conseille l’offensive militaire, planifie les destructions massives de toutes les villes insurgées. Il donne en exemple l’assassinat des opposants en Russie, Politkovskaïa, Estamirova, Nemstov et les condamnations des autres à de très longues peines de prison. Les isoler ! Montrer sa force ! Veiller en permanence au Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’aucune résolution ne permettre d’apporter aide ou soutien au peuple Syrien. Soutenir, entretenir la boucherie d’Assad. Soutenir, entretenir l’extermination de la population. Réduire en miette, pulvériser…. Tenter les armes chimiques, puis tout faire pour empêcher les réactions internationales. Organiser le bombardement de Homs, d’Alep et des autres villes et villages avec un premier lâché de missile effectué par un Mig, puis, quelques minutes plus tard, quand les quelques secours aidés de la population essayent de gratter à main nue les tonnes de gravats pour tenter de soulager quelques blessés atrocement brûlés, les contrôleurs aériens coordonnent leurs ordres entre «services» russes et iraniens pour ordonner l’envoi d’hélicoptères chargés d’effectuer une deuxième frappe en balançant des barils d’explosifs bourrés de pièces métalliques pour mieux déchiqueter, terroriser les civils qui tentent de venir en aide à leurs familles écrasées et quelques instants plus tard quand les habitants désespérés tentent de s’orienter dans les nuages de poussières âcres et les fumées brûlantes pour dégager quelques corps ensanglantés ils reviennent pour une troisième fois en envoyant une nouvelle charge de mort sur ceux qui essayent de sauver enfants, femmes et résistants. D’heure en heure, de jour en jour depuis mars 2011….

La dictature ou le chaos

Poutine arme, conseille, organise, oriente le massacre du peuple syrien. Assad est son valet. L’Europe son témoin. Et les délégations de membres du FN ou de l’ex-UMP se succèdent au Kremlin. La présence de Marine Le Pen, Chevènement, Mariani, de quantité de sénateurs et de députés de gauche et du centre se relaient à Moscou pour discuter du bilan des expérimentations, de l’efficacité des nouvelles armes et d’orienter «l’information» en diffusant la propagande du FSB puis en repartant avec des subsides des services d’espionnage pour constituer des clubs, des conférences, animer les amicales franco-russes, de faire d’importants prêts pour que le FN continue sa politique de soutien à l’agression de l’Ukraine et de la Syrie. Ils testent et observent nos silences, nos reculades et nos vaines pétitions. Ce qui me vient à l’esprit, c’est 1936, l’Espagne quand Franco écrasait son peuple, quand Mussolini et Hitler participaient du grand massacre contre les républicains, quand ce laboratoire fut l’éprouvette des monstruosités à venir. Poutine est le conseilleur et le renfort essentiel, le petit laborantin, le grand expérimentateur. Et tous ceux qui, au nom du culte des Etats souverains, prônent la mise à mort de toute contestation ou rébellion en plaidant avec Onfray que «les dictatures laïques» sont en définitive les mieux à même de contenir les peuples. Poutine est le modèle, le maître-penseur d’une équation tragique : tous les révoltés contre les pouvoirs en place sont des terroristes. La seule solution, c’est la dictature ou le chaos. Le régime iranien qui a écrasé dans la terreur et la censure, est son meilleur complice pour qu’Assad démontre aux yeux du monde la mort et la vanité de tout élan révolutionnaire. La liberté sera noyée dans le sang des Syriens. Camarades, la contre-révolution est en marche.

Source: http://www.les-crises.fr/dictateurs-de-tous-les-pays-unissez-vous-par-romain-goupil/


Actu’Ukraine 04/10/2015

Tuesday 6 October 2015 at 01:50

DU 28 SEPTEMBRE AU 4 OCTOBRE 2015

FOCUS : Les accords de Minsk 2.1

Vendredi 2 octobre 2015, le groupe de Normandie (Hollande, Merkel, Porochenko, et Poutine) s’est retrouvé à l’Elysée pour officialiser un amendement aux accords de Minsk.

En résumé : Kiev devra arrêter de pilonner le Donbass. En contrepartie, les élections dans le Donbass devront être organisées par Kiev.

Chronologie :

De gauche à droite : Azamat Koulmoukhametov, ambassadeur de Russie, Martin Sajdik représentant de l’OSCE, et Leonid Koutchma, ancien président de l’Ukraine

Le groupe de contact à Minsk a rédigé un amendement pour le retrait des armes dont le calibre est inférieur à 100 mm. Il a été signé par Leonid Koutchma et Azamat Koulmoukhametov. Il a aussi été approuvé par Zakharchenko et Plotniski. La partie concernant l’annulation des élections n’est pas dévoilée, mais on peut la deviner en voyant la satisfaction de Leonid Koutchma lors de la conférence de presse (youtube).

La suppression des élections au Donbass était très fortement souhaitée par Porochenko. Un officiel américain a bien résumé la pensée de Porochenko : “he” (Porochenko) “made clear our concern, our European allies’ concern, about separatist talk of another round of fake elections later this fall, and that that would be a violation of Minsk (state.gov). Le terme “fake elections” est une traduction anglaise approximative de “псевдовиборів (pseudo élections)” employé par Porochenko sur son site officiel en ukrainien (president.gov.ua) et en anglais (president.gov.ua). A New York, il en parlé à David Cameron, Angela Merkel et François Hollande (president.gov.ua). Jusqu’à la dernière minute, les autorités de la DNR et de la LNR ont tenté de conserver leurs élections (rusvesna.su).

Par ailleurs, la tranche d’aide du FMI prévue pour le 15 septembre avait été reportée au 2 octobre, et Porochenko s’en était plaint (johnhelmer.net).

FOCUS : Le coût de la guerre pendant le cessez-le-feu 

Cinq millions de dollars par jour, 1,5 millions de personnes déplacées, et 20% de perte économique

Dans son discours du 27 septembre à l’ONU, le président Petro Porochenko a déclaré : “Chaque jour la guerre au Donbass nous coûte environ 5 millions de dollars”, et “environ 1,5 million de personnes déplacées à l’intérieur de l’Ukraine” (president.gov.ua). Il a affirmé qu’à la suite de la guerre, l’Ukraine a perdu 1/5 de son potentiel économique (rusvesna.su).

Sans oublier les très nombreuses “personnes déplacées” à l’extérieur, principalement en Russie.

Les soldats ukrainiens dans les casernes

La vidéo montre un dortoir contenant une centaine de soldats ukrainiens. Les casernes sont trop petites pour les 250.000 mobilisés (même s’ils sont moins nombreux en réalité). Ces hommes seraient bien plus utiles pour l’Ukraine s’ils étaient chez eux, à travailler normalement au lieu de rester allongés sur ces lits-doubles ou à faire des exercices dans la cour. Près du premier lit, probablement celui du chef de la chambrée, se trouve un drapeau ukrainien sur lequel est inscrit le nom de la ville de Tchernihiv, fief des nationalistes du parti Radical dirigé par Oleh Liachko.

Les soldats ukrainiens sur le terrain

Les soldats disent qu’ils n’ont pas de lit ni d’eau sauf une petite citerne sur deux roues. Le bâtiment, près duquel ils sont, a été pillé. Ces hommes ne comprennent pas ce qu’ils font là. En commentaire, un internaute nommé Alexander explique qu’on a promis aux appelés 1000 hryvnias (42 euros) par jour, et qu’en réalité, ils ne reçoivent qu’entre 1000 et 3000 hrynias par mois.

Des victimes et des destructions

Le cessez-le-feu n’est pas entièrement respecté. Dans la DNR, durant la nuit du 4 au 5 septembre, un civil a été tué deux autres ont été blessés. Depuis, il n’y a pas eu d’autres victimes au Donbass, mais le ministre de la défense de la DNR, Edouard Basurin, rapporte le chiffre de 79 violations ukrainiennes entre le 7 et le 27 septembre, dont 22 entre le 20 et le 27, notamment par des tirs de mortiers. Le montant des dégâts n’est pas précisé (rusvesna.su). Le 5 août, un colonel ukrainien est mort de brûlures sur la base d’entrainement de l’OTAN à Yavoriv (youtube).

Les pillages

Nouvelle vidéo d’une habitante de Peski à quelques kilomètres de Donetsk, en zone ukrainienne

Vidéo plus ancienne qui confirme que la Poste est surchargée de colis expédiés vers l’ouest par les pillards (youtube).

Sept millions de pauvres en Ukraine selon la norme de la banque mondiale

Le service ukrainien des statistiques, Госстата, comptabilise 142.000 familles ukrainiennes vivant avec moins de 16 UAH (0,68 EUR) par jour, 652.000 autres avec moins de 28 UAH (1,18 EUR) par jour, et 1.900.000 autres avec moins de 41 UAH (1,73 EUR). Une famille moyenne ukrainienne se compose de 2,6 personnes. Au total, 7 millions d’Ukrainiens vivent avec moins de 41 UAH, qui est le seuil de la pauvreté défini par la banque mondiale. L’inflation a atteint 74% au cours des vingt derniers mois, alors que les prestations sociales ont augmenté 13%. L’équivalent du minimum vieillesse s’élève à 1074 UAH (45,39 EUR) par mois. (dsnews.ua).

4000 prisonniers politiques

Selon Mykola Azarov, Premier Ministre sous Ianoukovitch, de nombreuses opposants sont arrêtés dans la période actuelle qui précède les élections du 25 octobre. Il y aurait déjà environ 4000 prisonniers politiques en Ukraine. Azarov vient d’écrire une lettre à Donald Tusk, Jean-Claude Juncker et Martin Schulz pour que l’UE diligente une enquête (ria.ru).

 

LUNDI 28 SEPTEMBRE 2015

Augmentation du salaire des députés ukrainiens

A la télévision, Vladimir Groisman, président du parlement, estime que les députés devraient être augmentés car cela aiderait à combattre la corruption (rusvesna.su).

Augmentation de 15% du du prix de l’électricité vendue à la Crimée

Le ministre ukrainien de l’énergie, Volodymyr Demchishin, annonce que le prix du kilowatt heure passera de 3,42 à 3,95 roubles (ria.ru).

Mais, un chef du Secteur Droit, Alexei Buik (Алексей Бык), annonce que son groupe essayera de couper l’alimentation électrique de la Crimée (rusvesna.su).

Photo de Stepan Bandera à un point de contrôle près de Tchonhar sur la route vers la Crimée.

La construction d’un pont entre la Russie et la Crimée débutera en décembre 2018 pour être mis en service quelques mois plus tard. La longueur totale de l’ouvrage sera de 19 kilomètres en y incluant un tronçon de route sur l’île de Tuzla (ria.ru).

Réouverture de deux lignes de chemin de chemin de fer entre l’Ukraine et la DNR 

Selon une source proche des négociateurs des accords de Minsk, les voies Avdiyivka-Yasinovataya et Elenovka-Yujnodonbasskaya pourraient être déminées et remises en état en une quinzaine de jours. Cela permettrait notamment le transport du charbon des mines du Donbass vers l’Ukraine (rusvesna.su).

Affichage pour les prochaines élections en Ukraine

Voici le panneau d’une candidate du parti Radical de Liachko, avec une fourche à la main, qui est un symbole de ce parti. Il y est indiqué simplement “Kucherenko Kira n’est pas corrompue.” (korrespondent.net). Liashko s’est présenté en personne lors d’une autre élection, celle de miss Odessa (dofiga.net). Il a salué (de très près) la gagnante, qui n’est autre que Kira Kucherenko, la jeune femme à la fourche de cette affiche, et accessoirement activiste du Parti Radical.

Interdiction des compagnies aériennes russes en Ukraine

L’interdiction a été confirmée par Natalia Terletskaya, l’adjointe du chef du Service de l’aviation nationale de l’Ukraine.

Le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a chargé le ministère des Transports de prendre des mesures de rétorsion contre les compagnies aériennes ukrainiennes (ria.ru).

 

MARDI 29 SEPTEMBRE 2015

Les mesures de rétorsion nont pas tardé

Interdiction des compagnies ukrainiennes en Russie: Rossaviatsia a informé les compagnies ukrainiennes qui effectuent les vols entre les deux pays, à la mise en place l’interdiction des vols à partir de 25 octobre (segodnya.ua).

Qui va perdre plus et qui sera bénéficiaire de ce “aviablocus” ? Analyse de Vzdlyad (vz.ru).

Extension des accords de Minsk à l’artillerie de moins de 100 mm (voir focus)

Confrontation des chercheurs d’ambre avec les militaires

Dans la commune de Manevytskyi (Маневицький район), en Volhynie, près de la frontière avec la Pologne, les habitants voudraient pouvoir extraire de l’ambre dans la forêt pour gagner un peu d’argent. Mais les autorités interdisent cette exploitation, la réservant probablement à de grosses sociétés internationales. Selon l’OSCE, 3000 personnes ont été impliquées et 190 personnes ont été arrêtées puis relâchées. Les policiers ont reçu du renfort de la Garde Nationale des trois régions avoisinantes (osce.org).

Bientôt une avenue Nemtsov à Kiev, une rue d’un membre du Secteur Droit et d’autres changements de nom

Le maire de Kiev, Vitali Klitschko a rencontré la fille de Boris Nemtsov, Janna Nemtsova, qui lui a demandé de changer le nom de l’avenue Povitroflotskyi où se trouve le ministère de la Défense, en avenue Nemtsov (rusvesna.su).

Le pont de Moscou à Kiev

Déjà le conseiller municipal, Pavel Briginets, avait proposé d’honorer Nemtsov en rebaptisant un pont de Kiev (http://news.bigmir.net/capital/879329-Moskovskij-most-v-Kieve-predlozhili-pereimenovat–v-chest–Nemcova). Son choix s’est porté sur le “pont de Moscou”, construit en 1976, qui enjambe le Dniepr sur une longueur de 816 mètres. Ce n’était sans doute pas une bonne idée d’avoir appelé ce pont ainsi dans une ville où 65% des habitants déclaraient avoir l’ukrainien comme langue principale. Voir le tableau de l’évolution de la démographie à Kiev, qui montre que les “ukrainiens” ont eu plus d’enfants que les “russes”, faisant basculer la majorité dans la ville en une centaine d’années (fr.wikipedia.org). Aujourd’hui, le balancier va dans le sens inverse. Une autre proposition a été faite pour que ce pont soit rebaptisé du nom de son ingénieur en chef, Heorhij Fuks. Cent-dix rues à Kiev doivent être renommées, au frais des habitants. La rue Ivan Dubovoï (fils de paysans ukrainiens, mineur dans le Donbass puis officier de l’armée rouge) portera le nom de Heorhij Toropovsky (un militant de 18 ans du Secteur Droit à Maïdan, puis dans le bataillon “Kryvbass”, qui est mort, poussé d’un train). (lifenews.ru). Suggérons leur d’avoir une rue de la paix et une place de la concorde.

Nouvelle critique de Iatseniouk par Saakachvili

Le gouverneur d’Odessa, Saakachvili, critique la réforme de la douane du Premier ministre Iatseniouk qui ne taxe plus les importations sur la valeur déclarée par l’importateur, mais sur la valeur estimée par la douane à partir de références qui seraient éloignées de la réalité (rusvesna.su).

 

MERCREDI 30 SEPTEMBRE 2015

Yatsenuk trouve que l’interdiction des compagnies aériennes ukrainiennes par la Russie n’est pas justifiée : ”Nos voisins du nord ont commencé de nous menacer sans raison et de mettre en place les mesures de “rétorsion” contre les compagnies ukrainiennes. Je voudrais souligner la clause de réciprocité est la clause principale dans les relations internationales. Si les russes pensent que de cette façon ils pourront anéantir nos compagnies, ils n’obtiendront rien de tout cela.” Il a souligné également que les sanctions ukrainiennes sont mise en place en réponse de l’annexion de la Crimée et de la participation de l’armée russe aux combats de Donbass (segodnya.ua).

Origine de la nourriture consommée dans la République de Lougansk

La Ministre du Développement économique et du Commerce de la République de Lougansk, Elena Kostenko, a donné la répartition de la provenance des produits alimentaires : 7% viennent d’Ukraine, 20% de la République de Lougansk, 30% de la République de Donetsk, et le reste de la Russie. La part de l’Ukraine était de 10% le mois précédent, mais a diminué à cause du blocus ukrainien (lug-info.com).

Les Etats-Unis ajoutent 20 millions de dollars d’aide militaire

Des systèmes de radars Q-36 vont être livrés à l’Ukraine pour un montant de 20 millions de dollars (finance.yahoo.com). Mais l’administration américaine refuse de livrer les missiles anti-char Javelin bien que Kiev en ait demandé 1240 (atlanticcouncil.org).

 

JEUDI 1er OCTOBRE 2015

Les ONG Médecins Sans Frontières et Save The Children risquent d’être interdites dans la DNR

Les autorités de la DNR (République de Donetsk) sont en train d’étudier une possible interdiction de MSF pour la raison officielle de la présence de médicaments non autorisés (dan-news.info). Précédemment, le 31 août, une manifestation assez importante avait eu lieu contre MSF et Save The Children (rusvesna.su), ainsi qu’une autre manifestation le 22 septembre (dan-news.info). D’après les pancartes, il est reproché à MSF de ne pas assez soutenir le Donbass, et même d’être complice de Kiev. Dans la République de Lougansk, l’organisation Médecins Sans Frontières est interdite depuis le 24 septembre 2015 (lug-info.com). Notre étude de MSF en Ukraine avait montré que l’organisation avait soutenu Maidan, et employait un nombre étrangement élevé de “psychologues” et un seul chirurgien (les-crises.fr).

Les exportateurs ukrainiens n’ont plus le droit de faire transiter leur marchandise via la Russie

Ils sont obligés de passer par le Caucase, par exemple, s’ils veulent vendre leurs produits dans les Etats d’Asie Centrale, ou en Chine. Ce détour double le coût du transport (rusvesna.su).

Quasi-arrêt de la célèbre usine de construction de réacteurs pour fusées, Youjmash

Faute de commandes, l’usine de Dnepropetrovsk, connue sous le nom de Youjmash (Южмаш) n’ouvrira qu’un jour par semaine. Cette usine fabriquait des réacteurs pour les fusées russes et américaines. La direction a annoncé que les salaires ne seront pas versés tant qu’il n’y aura pas de nouvelles commandes. Le dernier paiement (partiel) d’un salaire remonte au mois de mai 2015 (politnavigator.net).

 

VENDREDI 2 OCTOBRE 2015

Réunion à Paris au format Normandie (voir le focus).

Manifestation de pêcheurs d’Odessa

La pêche dans l’estuaire de Khadzhibey va être privatisée, ce qui menace notamment une entreprise de 70 personnes qui fournit beaucoup de carpes et de mulets, qui seront peut-être importés à l’avenir et coûteront beaucoup plus chers. (timer-odessa.net).

Bonnes nouvelles pour Ukrspirt

Des chercheurs ukrainiens de l’entreprise de productions de boissons alcoolisés Ukrspirt ont mis au point un nouvel alcool de blé qui ne donne pas la gueule de bois (ukrspirt.com). Cette bonne nouvelle aidera sans doute la privatisation de cette société qui est prévue pour bientôt. Une deuxième bonne nouvelle est l’augmentation de 29% de la production d’alcool en 2015 (ukrspirt.com). Enfin, l’autorisation lui a été accordée d’exporter ses produits vers l’Union Européenne. Même si elle n’aura pas le droit de vendre à un prix trop bas, elle va accroître la concurrence (ukrspirt.com).

 

SAMEDI 3 OCTOBRE 2015

Abandon de la coopération entre l’Ukraine et la Russie pour la construction de deux nouvelles unités dans la centrale nucléaire de Khmelnitski, à 320 km au sud-ouest de Kiev (en.interfax.com.ua). Pourtant l’Ukraine a besoin de produire de l’électricité puisqu’elle en achète actuellement à la Russie. Peut-être un futur contrat pour Areva, SPIE ou Westinghouse (c’est déjà Westinghouse qui fournit à la centrale de Zaporojié le combustible nucléaire).

Formation de militaires à Donetsk

L’école militaire de Donesk, créée le 6 mai 2015, a accueilli 125 étudiants qui seront formés pendant 5 ans pour devenir des officiers (dan-news.info). Cette longue durée fait penser que la DNR souhaite rester indépendante.

 

DIMANCHE 4 OCTOBRE 2015

Importante coupure d’électricité à Lougansk

Central électrique qui alimente Lougansk et ses environs, en 2011

Lougansk est privée d’électricité suite à l’arrêt de deux unités de la centrale Louganskaya qui se trouve en zone ukrainienne, près de la ville de Ctchastié (Счастье) (lug-info.com). Cette centrale fait partie du groupe DTEK appartenant à Rinat Akhmetov (politnavigator.net). La centrale avait été endommagée le 17 septembre 2014 (vesti-ukr.com). Lougansk avait dû s’approvisionner auprès de la Russie. Fin mars 2015, un accord avait été conclu et depuis ce temps la centrale fournissait de l’électricité à Lougansk et aux villages avoisinants.

Le gaz : la prochaine réunion Russie-Ukraine-EU aura lieu début novembre (epravda.com.ua).

Humour ukrainien (involontaire, évidemment)

Oukraïnskaya Pravda annonce le dimanche 4 octobre un beau résultat sportif aux jeux paralympiques de Sotchi : ” Крымский спортсмен-паралимпиец пообедил россиян и взял “золото” на Всемирных играх в Сочи” Traduction : “Un sportif handicapé criméen bat un Russe en prenant l’or aux jeux mondiaux paralympiques à Sotchi” (pravda.com.ua). “Criméen” et “Russe”, n’est-ce pas la même chose depuis plus d’un an ?

Lutte contre “l’économie de l’ombre”, projet de loi

Le média “epravda”, spécialisé en économie, parle le 4 octobre d’un projet de loi qui va être examiné par la Rada Suprême. (epravda.com.ua) Ce projet, s’il est accepté et si la loi passe, devrait permettre de lutter conte un marché parallèle très développé en Ukraine, celui des produits pétroliers. Selon ce projet, les stations-services ne pourront vendre que les quantités de carburant qu’elles auront achetées préalablement et sur lesquelles elles auront payé les taxes y-afférentes. Cela repose sur la mise en application de factures électroniques faisant apparaître les droits d’accise (ec.europa.eu) et permettent d’exercer un contrôle en profondeur sur les mouvements de produits pétroliers et d’éviter ainsi leur apparition sur le marché de la contrebande et de la falsification. On ne peut qu’être médusé de constater que des mesures de cette sorte n’existent pas dans ce pays, alors qu’elles sont le seul moyen pour un état d’encaisser les taxes et remplir ses caisses. Il faut certainement que les responsables politiques y aient trouvé leur compte (privé) pour n’avoir pas instauré auparavant un tel contrôle.

Copinage en Ukraine : rien n’a changé

C’est Leonid Youroushev, un milliardaire proche de Yatseniouk, qui a obtenu la plus grande surface de vente en “duty free” à l’aéroport principal de Kiev, Borispol (epravda.com.ua). En 2014, cinq compagnies ont pris part à un concours. Parmi elles, un des leaders était la compagnie suisse “Dufri”, mais les conditions étaient rédigées d’une façon telle qu’aucune des compagnies étrangères n’avait une chance, notamment du fait de la clause exigeant une expérience antérieure de travail en Ukraine, explique-t-on dans une vidéo tournée par “Schémas”

De ce fait, les Suisses n’ont pas remporté l’adjudication. En conséquence, c’est la compagnie “B.F & G.B. Travel Retail”, dont le propriétaire est chypriote, inscrite dans la région de Borispol (oblast de Kiev), qui a été le seul vainqueur du concours. Dans le sujet tourné, on explique que cette compagnie a obtenu la plus grande surface de location de l’aéroport : 2050 mètres carrés. Traditionnellement, la SARL “Kievrianta” a obtenu les 750 mètres carrés restants.

Un cas analogue avait été relevé à Kiev début décembre 2014, justement par le même média “Schémas”. L’appel d’offres pour la fourniture de pain aux jardins d’enfants de Kiev a été remporté par une usine qui a été fondée par une co-partisane de Vitali Klitchko. Maintenant, le pain pour les enfants de Kiev, est comme la “boule de pain en or” : son prix est le double de celui du marché. N. B. La “boule de pain en or” est un presse-papier en or massif, représentant un petit pain, que Vladimir Loukianenko avait offert à Ianoukovitch (politnavigator.net).

Manifestation à Chisinau, capitale de la Moldavie

Plusieurs dizaines de milliers de manifestants avaient déjà manifesté 6 septembre 2015 (medialeaks.ru), et le 27 septembre. Puis, le samedi 3 octobre, ils ont installés 200 tentes au milieu de l’avenue principale. Ce dimanche, ils assiègent le parlement (ria.ru). Ce mouvement est mené principalement par deux partis politiques : le Parti Socialiste de la République de Moldavie de Igor Dodon, qui avait obtenu 20,5% des voix aux dernières élections législatives, le 30 novembre 2014 ; et le parti “Partidul Nostru”, anciennement Parti du Peuple, de Renato Oucatiy, qui n’avait pas été autorisé à participer aux élections législatives. Ils réclament la démission du président Timofti. La situation politique en Moldavie est assez compliquée. Lire histoireetsociete/connaissez-vous-la-moldavie-le-prochain-lieu-dembrouille-en-europe/, histoireetsociete/le-puzzle-moldave-ou-le-socialisme-vingt-ans-apres/ et histoireetsociete/la-moldavie-la-deflagration-de-lukraine-ne-fait-que-debuter-cest-la-faillite-de-lUE/.

Source: http://www.les-crises.fr/actuukraine-04102015/


Le Club de la Presse avec Jacques Sapir

Monday 5 October 2015 at 02:50

Source : Jacques Sapir, pour son blog RussEurope, le 29 septembre 2015.


Le club de la presse avec Jacques Sapir (Partie 1) par Europe1fr


Le club de la presse avec Jacques Sapir (Partie 2) par Europe1fr


Le club de la presse avec Jacques Sapir (Partie 3) par Europe1fr


Le club de la presse avec Jacques Sapir (Partie 4) par Europe1fr

Source: http://www.les-crises.fr/le-club-de-la-presse-avec-jacques-sapir/


[Entraide] Butineurs, Modérateurs, Transcriptions

Monday 5 October 2015 at 01:10

Bonjour – 2 appels à l’entraide aujourd’hui

Butineurs

Cela fait un an et demi que les revues de presse existent – et sont assez largement reprises sur le web.

Cela n’est possible que grâce au travail de “butineurs”, qui surveillent ce qui se publie sur le web.

Nous avons donc besoin de volontaires, curieux de l’actualité, pour nous aider à réaliser ce travail.

Modérateurs

Nous avons toujours grandement besoin de modérateurs – sans quoi une partie des billets sera désormais fermée aux commentaires, faute de moyens…

J’en profite pour rappeler que, à notre déplaisir, nous ne pouvons justifier à chaque fois les raison de refus de certains commentaire, faute de moyens humains. Tentez de vous rapprocher le plus possible de la Charte des commentaires, ça limitera les soucis…

Transcriptions

Nous avons besoin de personnes pour retranscrire par extrait de l’audio en français (15 min environ) d’ici 1 ou 2 jours…

Contact

Contactez-moi ici en indiquant en objet le sujet sur lequel vous vous proposez…

Source: http://www.les-crises.fr/entraide-butineurs-moderateurs/