Au début, je voulais juste appeler à un Boycott, mais il semble que d’autres constructeurs soient mouillés.
Il vaut donc mieux défendre une bonne vieille méthode de responsabilisation des actionnaires. Face à un tel scandale, un tel comportement, aussi massif, avec de telles conséquences, la nationalisation-sanction de l’entreprise me semble une évidence, avec revente immédiate des actions saisies sur le marché.
La sanction de l’échec et, pire, de la fraude est pourtant au coeur de la pensée libérale (qui n’est qu’un paravent, et nullement le coeur du système en dérive actuel).
Je suis contre toute amende à VW. L’amende, ça sanctionne d’abord l’entreprise (et donc in fine ses salariés aussi), et l’entreprise n’y est pour rien dans cette histoire. les coupables sont les dirigeants et les actionnaires défaillant dans leur contrôle. Le N°5 de VW qui ne sera jamais viré n’en n’a rien à faire des 15 Md€ d’amende, ce n’est pas lui qui la paye…
Les prochains actionnaires feront en sorte de mieux organiser le contrôle des dirigeants, avec audit indépendant de l’entreprise, et tout et tout, vous verrez…
Quelle est la combine de Volkswagen pour tricher aux contrôles antipollution ?
Un employé de Volkswagen tient un logo du constructeur allemand dans une usine de production à Wolfsburg (Allemagne). (JULIAN STRATENSCHULTE / DPA / AFP)
Volkswagen risque gros. Accusé d’avoir triché sur les contrôles antipollution, le constructeur allemand a dû rappeler près de 500 000 véhicules aux Etats-Unis, pour avoir volontairement enfreint certaines réglementations antipollution, y compris sur des modèles Audi. La marque ajoute, lundi 21 septembre, qu’elle va cesser de vendre les modèles diesel quatre cylindres, jusqu’à nouvel ordre. Dans la matinée, son titre avait plongé de 21,80% à la Bourse de Francfort (Allemagne).
Un logiciel capable de mettre en échec les contrôles
“Volkswagen a fabriqué et installé des dispositifs sur certains modèles diesel des années 2009 à 2015, permettant d’invalider ou de rendre inopérants les systèmes de contrôle des émissions polluantes de ces véhicules”, résume ainsi l’Environmental protection agency (EPA), dans une lettre publiée vendredi(en anglais). Ces 482 000 voitures diesel, de marque Volkswagen et Audi, étaient équipées d’un logiciel sophistiqué capable d’activer un dispositif de réduction des émissions de gaz polluants, comme les oxydes d’azote (NOx), quand la voiture était soumise à un test antipollution. Le reste du temps, la voiture contrevenait aux normes environnementales.
Ces véhicules émettaient alors jusqu’à 40 fois la norme standard d’oxyde d’azote, poursuit l’EPA (en anglais). “Utiliser un appareil pour échapper aux règles visant à garantir un air propre est illégal et constitue une menace pour la santé publique”, a indiqué Cynthia Giles, une des responsables de l’EPA, citée dans le communiqué. L’oxyde d’azote, en effet, provoque de sévères troubles respiratoires, dont l’asthme.
Jusqu’à 16 milliards d’euros de pénalités financières
La supercherie a été détectée après une analyse de chercheurs indépendants de l’université de Virginie-Occidentale, qui avaient été mandatés par une organisation non-gouvernementale, l’International Council on Clean Transportation. Entre 2013 et 2014, des tests avaient été menés sur trois types de véhicules : les Volkswagen Jetta et Passat et la BMW X5. Alors que ce dernier modèle respectait les émissions indiquées, la première rejetait 5 à 20 fois plus d’oxyde d’azote et la deuxième 15 à 35 fois plus.
“Je regrette personnellement, et profondément, que nous ayons déçu la confiance de nos clients et du public”, a réagi Martin Winterkorn, le PDG de Volkswagen, mis devant le fait accompli. Cette affaire n’est pas seulement embarrassante pour l’image du groupe allemand : elle pourrait également se traduire par de très lourdes pénalités financières, pouvant théoriquement atteindre les 18 milliards de dollars (environ 16 milliards d’euros). Et ce n’est peut-être qu’un début. Berlin réclame au constructeur de lui indiquer si ces tricheries concernent aussi l’Allemagne et l’Europe.
Le scandale Volkswagen pourrait devenir une affaire d’Etat laissent entendre des députés verts cités dans le quotidien allemand Die Welt.
De notre correspondant à Berlin,
Que savait le gouvernement allemand dans l’affaire Volkswagen? Beaucoup, à en croire les députés Verts au Bundestag, cités par le quotidienDie Welt. Les écologistes s’appuient sur la réponse des autorités à une question écrite pour étayer leurs accusations. Dans ce document, le gouvernement assure «partager l’avis de la Commission européenne» selon lequel des efforts doivent encore être engagés pour limiter «les dispositifs» permettant de couper les moteurs lors de tests d’émission de gaz. Avec un objectif clair pour les pouvoirs publics: «réduire les émissions réelles des véhicules».
Derrière le jargon, les Verts comprennent que le ministre des Transports Alexander Dobrindt avait parfaitement connaissance des moyens techniques permettant aux constructeurs de manipuler les performances apparentes de leurs voitures. «Qu’il hurle en demandant des explications à Volkswagen est un peu bigot», s’est agacé dans Die Welt le député écolo Oliver Krischer. Les élus de gauche de Die Linke ont eux aussi des doutes: dans cette affaire, «nous ne voyons pour l’instant que la partie émergée de l’iceberg», a déclaré Renate Künast. Pour les associations de protection de l’environnement allemandes, les autorités n’ont jamais cherché à contrôler les obligations des constructeurs pour ne pas gêner leur développement.
Mercredi matin, le gouvernement n’avait pas encore réagi aux suppositions des Verts. Mais la veille, Alexander Dobrindt avait décidé la mise en place d’une commission d’enquête. Les experts devront notamment déterminer si les véhicules de Volkswagen respectaient les normes européennes et allemandes. En Allemagne, le scandale Volkswagen est suivi de très près par le gouvernement d’Angela Merkel.
Nous n’avons pas eu le temps de traduire, mais cet institut indépendant explique que des véhicules de différentes marques dépassent largement les normes, selon ses tests, alors qu’ils ont évidemment été homologués…
The prospect of Volkswagen being fined $18 billion for manipulating air pollution tests in the US caused its shares to fall 22% and is sending shock waves through the automotive industry. VW has been ordered to recall nearly 500,000 cars, meaning a massive bill to correct the vehicles and potential class action claims for compensation. After initially refusing to comment, CEO Winterkorn issued a statement saying he was “very sorry”. The evidence suggests he will not be the last head of a carmaker offering apologies in the next few months as other manufacturers will be found making use of “defeat devices” for tricking laboratory tests.
Diesel cars are niche in the US, and in most of the rest of the world, representing just one in 7 cars sold worldwide. The VW recall is not large by global standards. But in Europe over half of new cars are diesels – 7.5 million of the 10 million sold globally last year were bought in Europe. There is strong evidence that similar illegal devices are also used in Europe by both VW and other manufacturers. Since 2009 (when VW began using defeat devices) over 40 million diesel cars have been sold in Europe, a sixth of all cars on the road today.
Over the past three years, Transport & Environment (T&E), with the support of the International Council on Clean Transportation (that alerted US authorities to its concerns over VW), has exposed countless ways carmakers manipulate emissions tests for both air pollution and CO2 emissions (fuel economy). For example, carmakers charge the car’s battery before a test, deduct 4% from each test result, and use incorrect laboratory settings for the inertia of the vehicle. The companies admit these tricks but claim they are “legitimate flexibilities” in the obsolete test used in Europe. Governments and the European Commission have been unwilling to challenge the industry and close the loopholes, instead focusing on introducing new testing systems that are scheduled to begin in three years’ time for all new vehicles.
Through trickery, the gap between official fuel economy figures and those achieved by an average driver have grown to 40%. For new diesel cars nitrogen oxide emissions are typically five times higher on the road than the allowed limit and just one in 10 cars meets the required level on the road. But for some models the gap is so large T&E suspects that the car is able to detect when it is tested using a “defeat device” and artificially lowers emissions during the test. For example [*]: a diesel Audi A8 tested in Europe produced nitrogen oxide emissions 21.9 times over the legal limit on the road; a BMW X3 diesel was 9.9 times over the limit on the road; an Opal Zafira Tourer, 9.5 times; Citroen C4 Picasso 5.1 times. All these vehicles passed the laboratory test.
In CO2 tests, on average almost every Mercedes model achieves levels on the road over 50% higher than the laboratory tests; the BMW 5 series and Peugeot 308 achieve just shy of 50% higher than in the lab. For virtually every new model that comes onto the market the gap between test and real-world performance leaps. With the launch of the VW Golf Mark VII the gap between test and real-world CO2 emissions jumped from 22% to 41%. The gap for the new Mercedes C Class rose from 37% to 53%; for the Renault Clio IV the gap almost doubled from 19% to 34%. These changes are unlikely to be caused solely by the increased use of test flexibilities – the more sinister and illegal defeat devices may also be in use and T&E has initiated a testing programme to demonstrate this as the US authorities have done to expose VW.
But given the powerful anecdotal evidence, why haven’t European authorities undertaken similar tests to their US equivalents? Regrettably, the European system of testing is much less independent and robust than that in the US where 10-15% of new models are retested by the US authorities in their own laboratories. In Europe carmakers pay certified testing organisations to perform tests in the carmakers’ own laboratories. The tests are overseen by National Type Approval Authorities (in the UK the Vehicle Certification Agency). But carmakers ‘shop’ for the best deal from agencies across Europe and directly pay for their services. The job of the engineer overseeing the test is ultimately dependent on the next contract from the carmaker.
The VW scandal in the US, and what will follow in Europe as more evidence emerges, demonstrates the entire system of testing vehicles is not fit for purpose. What is needed is a truly independent EU Type Approval Authority funded by a levy of €20 on every vehicle sold. This would be remarkably cost effective – last year over 500,000 people died prematurely from air pollution in Europe, many the result of high diesel nitrogen oxide emissions. The cost was almost €1 trillion. The scandal of VW using defeat devices in the US is just the tip of the iceberg and the European Commission needs to get a grip on the problem.
[*] Source: A compilation of data from respected testing authorities around Europe by Transport & Environment (T&E).
Je vous ai bien écouté, chez Ruquier, samedi soir. Ne nous racontez plus d’histoires: tout ce que vous faites, tout ce que vous dites n’a de sens que si vous préparez votre candidature à la prochaine présidentielle. Ne protestez pas, regardez les choses en face: votre conseil d’abstentionnisme et «d’athéisme social», c’est une pirouette d’intellectuel, une fantaisie de philosophe.
Pour l’instant, vous prétendez attendre une éventuelle personne de la société civile. Mais c’est évidemment vous. Vos amis vous en ont peut-être déjà soufflé l’idée, vous hésitez, conscient des risques et des difficultés, ce qui prouverait deux fois votre sagacité: la lucidité sur les risques, l’envie qui vous taraude.
La télévision, elle, ne ment pas, du moins pour tâter le pouls des bêtes de scène. Vous avez montré samedi que vous saviez parler du peuple et que vous l’aimiez. C’est le plus important. Contre des gens qui ont décrété le peuple introuvable, parce qu’ils le jugeaient dangereux. D’où cette politique sans le peuple qui n’en finit pas d’échouer.
Le peuple: ce «prolétariat», ceux qui n’ont pas de pouvoir mais sur lesquels le pouvoir s’exerce, avez-vous justement dit. Vous êtes un fils du peuple et un provincial, Michel Onfray, du peuple old school comme vous dites (ça effraie le bobo, qui n’y voit qu’une souche ethnique, alors que c’est de souche sociale qu’il s’agit). Vous avez démissionné de l’Éducation nationale, vous avez monté une université populaire qui a du succès: ne cherchez pas, vous êtes le candidat de la gauche populaire, contre l’establishement qui vous déteste et que vous détestez. Coluche avait pressenti l’affaire il y a 35 ans (vous l’avez mentionné samedi soir, preuve que vous cogitez); Beppe Grillo s’y emploie en Italie, mais «Vafanculo» est un slogan un peu limité. En Espagne en revanche, chez Podemos, ils sont allés chercher un prof de sciences politiques. Intéressant, non?
Un grand spin doctor, deux victoires présidentielles à son actif, m’a dit un jour: «C’est toujours celui qui bande le plus pour la France qui est élu.» Pour crue qu’elle soit, la formule n’en a pas moins sa vérité. Vous, si vous me permettez, c’est pour le peuple que vous en avez. Du peuple à la France, il n’y a qu’à retrouver Michelet.
Vous avez montré samedi soir que vous aviez de l’humour et de la méchanceté, ce qui n’était pas évident: voilà deux vertus indispensables à l’exercice auquel vous devez vous préparer. Si vous continuez à prendre autant de plaisir à baffer vos contempteurs, à être le tribunitien talentueux des déçus de la gauche et de la politique (ce qui fait du monde, ça ne vous pas échappé), beaucoup vous sera permis. Samedi soir, vous n’aviez pas préparé le détail, c’était parfois désordonné, mais vous aviez l’essentiel: la répartie, la virtu et au bout du compte, une vision. Vous ne pourrez vous dérober et vous serez candidat à l’insu de votre plein gré. Alors autant le vouloir.
C’est pourquoi il va falloir arrêter –sans vouloir vous commander– avec vos histoires d’abstention. Je n’ai pas aimé cette phrase de votre tribune dans le Monde:«Marine Le Pen n’est pas plus ma tasse de thé que Hollande ou Mélenchon, Sarkozy ou Bayrou.» Dites, camarade Onfray, l’heure n’est pas à prendre le thé avec tel ou tel, mais à éviter un scénario un peu fort de café. Beaucoup n’ont pas besoin de vous pour avoir la tentation de l’abstention, et si vous êtes chef médiatique, ce n’est pas pour suivre vos troupes, c’est pour leur montrer le chemin. S’abstenir, quand nous nous retrouverons avec Mme Le Pen sur les bras au premier semestre 2017, et des docteurs Folamour qui s’y croient déjà, pensant remporter le pompon au second tour? Non merci, ne jouons pas à la roulette russe. BHL a fabriqué des droitsdelhommistes naïfs, Finkielkraut des conservateurs scrogneugneu. Vous n’allez pas, vous, encourager les abstentionnistes dépressifs? A quoi bon être omniprésent dans toutes les gazettes du pays, si c’est pour s’abstenir… Autant que vous continuiez à écrire des livres, on se débrouillera.
Vous pourriez faire beaucoup mieux, Michel Onfray, et c’est là qu’on vous attend: lui prendre des voix, à cette PME familiale d’extrême droite, car vous êtes le seul en capacité de le faire. Précisément parce que vous aimez le peuple, que vous le connaissez et que vous lui faites confiance. Bref, parce que vous avez tout ce qui manque à la politique française aujourd’hui.
Vous avez un boulevard: Mélenchon, Pierre Laurent, Cécile Duflot, leurs guerres picrocholines n’intéressent pas grand monde et le référendum que le PS vient de proposer pour les régionales risque de se dérouler dans les dernières cabines téléphoniques du pays. Personne dans cette gauche-là, pas plus que dans la gouvernementale, n’a compris (ou ne veut comprendre) que les interrogations, les oppositions à l’arrivée de quelques milliers de réfugiés, dans la France la plus populaire et la moins diplômée, ne sont pas d’abord du racisme: c’est un appel au secours, parce qu’ils se sentent abandonnés par la République. Vous, vous l’avez compris, comme vous l’avez dit au Figaro, en oubliant de préciser que vous étiez favorable à l’accueil de réfugiés. Du coup, Libé s’est empressé de vous dénoncer, en vous faisant dire le contraire de ce que vous pensez, mais que vous auriez dû ajouter. Peu importe, il y avait Ruquier pour se rattraper et remettre tout le monde à sa place.
Cette présidentielle ne se passera pas comme les stratèges la croient déjà écrite: le monde, l’Europe, notre pays sont en ébullition. Et le peuple a horreur qu’on lui impose un scénario électoral dont il ne veut pas. Vous l’avez dit, les principes du début des années 90, construction européenne, interventionnisme international, tanguent dangereusement et il faut en inventer d’autres. Pas facile, mais c’est notre condition historique et politique, que voulez-vous!
Et puis, et puis… Imaginez un instant: vous êtes élu président de la République française (52,3% contre Nicolas Sarkozy, soyons précis, j’ai calculé). Dans votre grandeur d’âme, vous nommez BHL ambassadeur aux Seychelles. Mais si… Il y renouerait avec la grande tradition des écrivains diplomates, et nous ferait des vacances (coup double).
Ne me dites pas que ça ne vous ferait pas un peu plaisir.
Un grand classique : La minute d’Olivier Delamarche : « Mme Yellen est uniquement préoccupée par la tenue des marchés »
Olivier Delamarche VS Jean-Jacques Friedman (1/2): Le statu quo monétaire de la FED bouleversera-t-il encore plus les marchés ? – 21/09
Olivier Delamarche VS Jean-Jacques Friedman (2/2): “La FED ne remontera pas ses taux car l’économie ne l’intéresse absolument pas” – 21/09
II. Philippe Béchade
La minute de Philippe Béchade: “La demande va plafonner” – 16/09
Les points sur les “i” : Philippe Béchade : le secteur européen du Luxe se porte bien grâce au Japon – 16/09
III. Jacques Sapir
Jacques Sapir: Dette: “il y a un problème quant à la stratégie du gouvernement français” – 22/09
Jacques Sapir VS Pierre Barral (1/2): FED: “N’ayant pas monté ses taux en septembre, elle le ferait en décembre” – 22/09
Jacques Sapir VS Pierre Barral (2/2): Doit-on s’inquiéter pour les marchés actions européens ? – 22/09
III. Nicolas Dupont-Aignan
Intervention de Nicolas Dupont-Aignan à l’Assemblée Nationale
Le jeudi 17 septembre 2015, Nicolas Dupont-Aignan Président de Debout la France et tête de liste “Île- de-France” aux Elections Régionales 2015, intervenait lors de la 1ère séance à l’Assemblée Nationale.( Accord France-Russie cessation coopération bâtiments projection et commandement )
Petite sélection de dessins drôles – et/ou de pure propagande…
(ben voui, car les Américains, ils ne bombardent jamais eux…)
(ben voui, des fois que Assad éradique l’État islamique, ce serait grave)
Images sous Copyright des auteurs. N’hésitez pas à consulter régulièrement leurs sites, comme les excellents Patrick Chappatte, Ali Dilem, Tartrais, Martin Vidberg, Grémi.
RETOUR SUR LES TROUBLES DU 31 AOUT ET LE VOTE DE LA REFORME CONSTITUTIONNELLE
Les Crises a sorti un article sur les troubles du 31 août 2015 (les-crises.fr). En complément, nous pouvons ajouter que le bilan des heurts est à présent de 3 morts et d’environ 150 blessés. De plus, il s’avère que presque tous les activistes qui ont été arrêtés sont d’anciens membres de bataillons de volontaires qui ont, précédemment, combattu au Donbass (novosti.dn.ua). Le choc est rude pour le pouvoir, Porochenko parle de “coup de poignard dans le dos” (sputniknews). Le premier policier mort a été enterré en héros. Les Svoboda et autres ultras sont à présents stigmatisés alors que ce sont eux qui ont formé les troupes de première ligne du Maidan de 2014 et ont permis l’arrivée au pouvoir de ce régime (youtube) !
4 septembre 2015 : Ukraine – Purges entre amis et grand écart de notre presse (Svoboda attentat) (youtube)
11 mars 2014 : France Inter, Laurent Fabius (franceinter.fr vers 4mn10)
Svoboda est à présent taxé d’anti-sémitisme et de nazisme (même pas de néo). Il est loin le temps où Fabius soutenait que le parti était à droite, mais pas à l’extrême (franceinter.fr vers 4mn10)… Son chef, Oleg Tiagnybok est particulièrement ostracisé voire accusé (facebook) par ceux qui se pressaient pour être pris en photo avec lui : Nuland (1.bp.blogspot), Biden (media.zenfs.com), Ashton (laplumeagratter.fr), Kerry 2.bp.blogspot), Walesa (les-crises.fr) ou encore Le Pen père (les-crises.fr). En fait, “l’idiot utile” a cessé de l’être et à présent il devient tout naturellement l’ennemi. Voir à ce propos un autre article des Crises (les-crises.fr). L’opposition entre ultranationalistes et Kiev dégénère même, apparemment, en conflit armé sporadique dans les premiers jours de septembre, du côté de Shirokino, entre armée ukrainienne et garde nationale (novorossia.today). Le 4 septembre, deux haut-responsables de Svoboda, Ihor Shvaika and Yuriy Syrotiuk, sont suspectés d’incitation à l’émeute (unian.info). Plus tard, un projet d’attentat contre le ministre de l’intérieur, Avakov est déjoué par le SBU le 8 septembre (fortruss). Le SBU arrête le commandant du bataillon “Slobozhanshina” et l’accuse d’avoir préparé cet assassinat ainsi que d’autres assassinats qui devaient être perpétrés à Kharkov et à Kiev (ukranews.com).
Comme, de toutes les façons, axiome de base, c’est la faute de la Russie (vz.ru), le pauvre Oleg Tiagnybok est accusé… d’être contrôlé par le FSB parce que son père travaillait pour le KGB (gordonua) et le ministre de l’intérieur l’accuse d’utiliser des méthodes staliniennes (korrespondent.net)…
31 août 2015 : Allocution de Porochenko après les troubles devant le parlement (president.gov.ua)
My fellow Ukrainians!
Today the Verkhovna Rada of Ukraine has approved constitutional amendments on decentralization in the first reading. This has finally happened after more than year-long discussions.I am consciously undertaking steps to share my powers in favor of local communities and reinforce them with redistribution of financial resources. So that more money and more power for local communities corresponded with more responsibility and influence of local communities and citizens.Decentralization fundamentally changes the political system of Ukraine. It paves a way to the European model of self-governance, and it is also part of my peace plan. Today’s vote has been uneasy but a sound step toward peace.Understandably, some people in Moscow are quite anxious because they did not get what they want. The Internet and newspapers are full of headlines such as “The Kremlin did not like constitutional amendments”, “Russia’s Foreign Ministry criticizes Ukraine’s constitutional reform” and “Russia-backed militants are angry that Kyiv did not consult with them on constitutional changes.”Just recall what circumstances we were under one year ago. They wanted not only federalization, but a confederation where a dozen of Ukrainian regions would be connected to Russia more closely than to the rest of Ukrainian neighbors. Then they dreamt about their proxies taking key decisions in foreign policy, vetoing Ukraine’s integration in the European Union and NATO. But a meager line about the peculiarities of local self-governance is the only thing they got. Does anyone think that it was easy to achieve? We should glorify Ukrainian soldiers and thank Ukrainian diplomats for this.What would happen if the Verkhovna Rada did not vote for constitutional amendments? The fate of a pro-Ukrainian international coalition would be significantly undermined. Potential extension of economic sanctions that hurt the aggressor would not be on the table. The grim picture of having Ukraine struggling against the aggressor alone would become a real threat.My fellow countrymen!It is very sad that some members of the parliamentary coalition attacked the President and the Supreme Commander-in-Chief of their own country instead of directing their burgeoning energy to counter the external enemy. They have also launched a campaign against our closest allies – the United States, Germany, France and the European Union.I do not claim they are agents of Moscow. Some decided not to take a responsible stand, but instead took a pose that is cynical and dangerous for the country. Some acted not as statesmen, but egotistic politicians that do not see ahead of the local elections on October 25.How can you call events that unfolded near the Verkhovna Rada other than a stab in the back?! It was an anti-Ukrainian action for which all organizers, all representatives of political forces without any exception must carry full responsibility. I will personally control the fulfillment of this, as I had a meeting with all heads of law enforcement and gave clear orders of conducting a transparent investigation and bringing both the organizers and perpetrators to justice. They have attempted to storm the Parliament. They have thrown a grenade. They have targeted a serviceman of the National Guard in his heart and killed him! They have wounded around 120 servicemen and police officers –many of whom took part in the Anti-Terrorist Operation, some of them are decorated with state awards.Thanks to the diplomatic efforts last week, including my direct involvement during the visit to Brussels, it has been three days in a row when not a single shot from the heavy artillery was fired on the frontline. It has been three days when not a single Ukrainian soldier was killed in action. On the other hand, someone kills defenders of the homeland here in Kyiv for the sake of advertising their party banners and several seats in a district council.Whose plans did the so-called patriots fulfill today? The answer is obvious.My fellow countrymen!Today’s vote on constitutional issues of national importance has naturally united non-affiliated MPs but – and I am saying this with all responsibility – constitutional changes have to unite the parliament; it does not mean changes in the parliamentary coalition. Do not trust the speculators on this subject. Despite events in the Parliament today, the current coalition will continue to function, because it is crucial for the national interests of Ukraine! Other options are not considered at all. This is my solid position.Today, Ukraine confirmed its reputation as a reliable partner and strengthened the image of the country that fulfills Minsk agreements in contrast to Russia. If Moscow does not reconsider its position, individual sanctions against those involved in the annexation of Crimea and the occupation of areas in Donetsk and Luhansk regions will be extended this fall. Similarly, sector sanctions will be extended in early January of the next year.Today’s vote is not final, but it will provide a huge room for maneuver for the Ukrainian diplomacy. The final decision by the end of 2015 will need 300 votes. My fellow countrymen, I assure you this will depend on the developments in eastern Ukraine and whether Russia adheres to the Minsk agreements in the next months.The draft constitutional amendments do not foresee special status for particular districts of Donetsk and Luhansk regions. This, in my view, is just a cliché that certain political parties employed as election strategy, an element of the dishonest information campaign against the Constitution and against the president.Moreover, we are crossing out a clause that allows an illusory opportunity for special status in Article 92 of the Constitution of Ukraine. This was done in order to eliminate any kind of legalistic ways to prevent the emergence of numerous fiefdoms.Speaking on the peculiarities of local self-governance in certain districts in Donetsk and Luhansk regions, it is defined by a particular law. This law has been approved twice by the previous and the current Parliament. Its timeframe – three years, and one year passed already. Most articles of this law are suspended. They can be enforced only after the fair elections on these territories according to the Ukrainian law and the OSCE standards. And only after the withdrawal of Russian troops and weapons from the territory of Ukraine, as well as the restoration of control over the entire Ukraine-Russia border. Is anyone against this?Therefore, these constitutional amendments mean not the loss of territories but the opposite. They provide us with a chance and opportunity to settle and return Ukraine’s sovereignty over the de facto occupied territories via political and diplomatic means.We will definitely win through a combination of strengthening our defense capacities and political and diplomatic efforts.Glory to Ukraine!
Porochenko a ensuite réuni une réunion d’urgence des chefs de groupes du parlement et indiqué que les responsables des troubles seraient arrêtés et traduits en justice (president.gov.ua) : “The President held an emergency meeting with leaders of the Parliament, Government and security forces on the latest developments near Verkhovna Rada. The President demanded to carefully examine the circumstances of clashes, find the organizers and inform the public about those responsible for the use of force and military weapons during a rally outside the Parliament.
According to the recent data, as a result of the attack on the law enforcers near Verkhovna Rada, more than 120 people were injured, including ATO members. One person was killed. Two foreign journalists were wounded. “These are not the news from the frontline, where people haven’t been killed for three days already and where is no more shelling,” the President said adding that the given silence is the result of the ceasefire arrangements achieved on the eve of the beginning of school year on September 1. “At the same time, the Ukrainian soldier, warrior of the National Guard was killed in the center of Kyiv,”
Au niveau communication, le régime de Porochenko est maintenant exactement à la place de celui de Ianoukovitch. Les manifestants sont des terroristes, et le gentil gouvernement protège l’Ukraine. Le ministre de la santé a dû s’excuser de ne pas avoir pu sauver l’un des policiers, des photos chocs des violences dont ont souffert les policiers sont diffusées, dont celle du casque rempli de sang avec une trace de balle/éclats (kor.ill.in.ua), en passant par Porochenko qui s’agenouille devant un monument aux victimes kor.ill.in.ua) avec à la clé la convocation par Avakov du leader politique d’un parti d’opposition (korrespondent.net) et des blindés dans la ville de Kiev pour “protéger” la paix (korrespondent.net).
Voyons à présent ce qui s’est passé à l’intérieur de la Rada.
Les députés du parti radical (Lyaschko) ont essayé de perturber le vote (youtube) qui a vu la majorité présidentielle voler en éclats (sputniknews, colonelcassad). Le Bloc Porochenko et le Front Populaire (Yatseniouk) ont voté pour, le Parti Radical (Oleg Lyashko), Samopomitch (Hanna Hopko) et L’union pan ukrainienne “Patrie” (Timochenko) ont voté contre. Le Bloc d’opposition, ex parti des régions de Ianoukovytch, a voté pour.
31 aout 2015 : Ukraine: Rada votes in favour of Donbass decentralisation bill (youtube)
Majorité présidentielle :
oui non abstention H/r total
Bloc Porochenko 115 5 3 7 130
Front populaire 69 1 0 2 72
Samopomitch 5 26 0 0 31
Parti Radical 0 21 0 0 21
Union pan ukrainienne “Patrie” 0 18 0 0 18
Opposition :
Bloc d’opposition (ex parti des régions) 38 0 0 0 38
Porochenko déclare avoir rempli ses obligations de Minsk 2 (sputniknews), ce dont les républiques de Novorussie ne sont d’accord, puisqu’il n’y a pas eu de discussion entre Kiev et Donetsk et Lougansk (sputniknews). En fait, la moitié du chemin a été fait (euromaidanpress.com) et vu la réaction des ultra-nationalistes, il est difficile pour le pouvoir de faire plus sans déclencher une rebellion armée chez ses anciennes troupes de choc. Pour rappel le point 11 des accord de Minsk 2 :
11 – Constitutional reform in Ukraine, with a new constitution to come into effect by the end of 2015, the key element of which is decentralisation (taking into account peculiarities of particular districts of Donetsk and Luhansk oblasts, agreed with representatives of these districts), and also approval of permanent legislation on the special status of particular districts of Donetsk and Luhansk oblasts in accordance with the measures spelt out in the attached footnote,[note 1] by the end of 2015. (https://en.wikipedia.org/wiki/Minsk_II)note 1 : The following measures are to be included in the Ukrainian law “On temporary Order of Local Self-Governance in Particular Districts of Donetsk and Luhansk Oblasts”:
Freedom from punishment, harassment, and discrimination of persons connected with the events that took place in particular districts of Donetsk and Luhansk oblasts
Right of language self-determination
Participation of local self-government in the appointment of the heads of prosecutors’ offices and courts in the particular districts of Donetsk and Luhansk oblasts
The possibility for central executive bodies to conclude agreements with relevant local authorities on economic, social, and cultural development of particular districts of Donetsk and Luhansk oblasts
The state will provide support for the socio-economic development of particular districts of Donetsk and Luhansk oblasts
Assistance from central executive bodies for cross-border cooperation by particular districts of Donetsk and Luhansk oblasts with regions of the Russian Federation
The freedom to create people’s militia units by decision of local councils to maintain public order in particular districts of Donetsk and Luhansk oblasts
The powers of local council deputies and officials, elected in early elections, appointed by the Verkhovna Rada according to this law, cannot be prematurely terminated
Dès le premier septembre, le Parti Radical d’Oleg Lyashko (21 députés) quitte la majorité présidentielle (unian.info, unian.info, korrespondent.net). Pour lui, “l’honneur commande de ne pas rester dans cette coalition” liashko.ua) et propose d’abolir les amendements infâmes pour inconstitutionalité (liashko.ua).
Timochenko reste également dans la coalition, mais attaque frontalement Yatseniouk (sputniknews). Elle le peut car son parti a le vent en poupe dans les sondages (voir actu’Ukraine précédent du 29 juillet 2015 : les-crises.fr) alors que celui de Yatseniouk (Front populaire) s’est écroulé. Elle va même jusqu’à demander la démission du gouvernement entier (fortruss). Cela sent les grandes manoeuvres pré élections… Voir à ce propos les trois billets de Brian Mefford dans la section “ANALYSES” de cet Actu’Ukraine.
Le climat politique se détériore assez vite et Saakasvilii s’en mêle. Le 4 septembre, sur la chaîne “Canal 5″, Saakachvili écrit un billet sur sa page FB accusant les oligarques d’être “le milieu nourricier de la corruption politique” et Yatseniouk d’être à la solde des oligarques :“Kiev sabote les reformes en Ukraine, tout est dirigé par les oligarques, je considère avoir été trompé, tous les jours c’est des mensonges” (vz.ru, lb.ua, kyivpost). Il déclare également qu’il n’aspire pas au poste de Premier Ministre… même si une pétition circule en Ukraine dans ce sens (ria.ru). A son tour, Yatseniouk traite Saakachvili de menteur (vesti-ukr.com). Plus fleuri, Kolomoïski rajoute une couche en traitant Saakachvili de “chien sans muselière” et de “drogué dégoûtant et morveux”. Le lendemain, le 8 septembre, la pétition demandant de nommer Saakachvili au poste de Premier Ministre a atteint le seuil nécessaire des 25.000 signatures (gordonua.com). Le 11 septembre, Saakachvili appelle les Ukrainiens sur Shuster Live à mettre les oligarques en prison et a accusé ces derniers d’être les alliés de la Russie (gordonua.com)…
Là dessus, la Russie en rajoute une couche en diffusant dans la presse des informations sur le passé de Yatseniouk dans les maquis anti-russe en Tchétchénie, info reprise par UNIAN : “The Russian investigators have questions to the Ukrainian citizens Dmytro Korchinsky, Ihor Mazur, Valery Bobrovich of the UNA-UNSO, the leader of the Right Sector Dmytro Yarosh, the leader of the Svoboda Party Oleh Tiahnybok and his brother Andriy in connection with the war in Chechnya in 1994-1995… “The investigation also found that at the time, Arseniy Yatsenyuk fought by their side against the Russian military as part of Argo punitive group, and later – Viking, led by Oleksandr Muzychko… According to the investigation, Yatsenyuk took part in at least two of the armed confrontations that took place on December 31, 1994, on the Minutka square in Grozny and in February, 1995, outside the city hospital 9 in Grozny; as well as in torture and executions of prisoners”(unian.info). Le Dans la foulée, le même Comité d’enquête russe a ouvert un dossier pour génocide contre Liachko et des membres du bataillon Azov (vz.ru)…
Parallèlement, la Rada a commencé le 17 septembre un jeu dangereux qui consiste à lever les immunités diplomatiques de députés. La première victime est Ihor Mosiychuk (voir à son sujet la section “Société ukrainienne”) du parti radical, celui ayant quitté la coalition gouvernementale en début septembre (unian.info). Le SBU n’a pas traîné pour l’arrêter, quelques heures après le vote, en plein parlement ukrainien. D’autres levées d’immunité vont apparemment suivre (unian.info). Dans ce cadre, l’interview de Yarosh (Praviy Sektor) à une journaliste russe, le 3 septembre, pourrait être sa dernière d’homme libre (zampolit.com).
Et tout ceci alors que la campagne électorale ukrainienne n’a pas encore commencé ! On peut donc s’attendre à d’autres déclarations, arrestations et rebondissements de ce type dans les semaines qui viennent.
ANALYSES
• 22 août 2015 – Xavier Moreau : La situation en Ukraine à la fin août 2015 (youtube)
• 25 août 2015 – Xavier Moreau : Quelle est la situation énergétique en Ukraine ? (youtube)
• 1er septembre 2015 – Xavier Moreau : Le conseil de lecture de Xavier Moreau : Les Sources Françaises de la Démocratie Serbe (youtube)
• 11 août 2015 – Brian Mefford : Ukraine Update 8/11: Pre-Election Preview (brianmefford.net)
• 25 août 2015 – Brian Mefford : Ukraine Update 8/25: Pre-Election Preview II & Italian Arrests (brianmefford.net)
• 11 septembre 2015 – Brian Mefford : Ukraine Update 9/11: Pre-Election Preview III, Decentralization & 1st Downs (brianmefford.net)
TEMOIGNAGES
• 20 juillet 2015 : Lugansk: before and after the war 18+ (youtube)
• 28 juillet 2015 : Ukraine, Avdeyevka se révolte contre les troupes ukrainiennes (youtube)
• 30 juillet 2015 : Bataillon AÏDAR – les “vrais” défenseurs de la Patrie (youtube)
• 4 août 2015 : Warcrimes in Gorlovka – The Anna Tuv Story (youtube)
• 11 août 2015 : Donbass. Nom de code “Sœur” (youtube)
• 13 août 2015 : Ukraine, Kiev. La vérité sort de la bouche… du Peuple (youtube)
Ukraine. Le 13 août 2015 en plein cœur de Kiev. La télévision ukrainienne Hromadske TV interviewe une étudiante.
RAPPELS D’HISTOIRE
• Les massacres de juifs durant la seconde guerre mondiale par les nationalistes ukrainiens. “Blood oozed through the soil at grave sites. You could see the pits move, some of them were still alive: The secrets of Ukraine’s shameful ‘Holocaust of Bullets’ killing centre where 1.6million Jews were executed” (dailymail.co.uk). Intéressant car venant d’un journal anglais et non russe…
• L’échec de l’Ukrainisation du Donbass par Staline dans les années 20. Quand Donetsk s’appelait Stalino (fortruss, fortruss)
• Analyse de la CIA en 1948. “L’Ukraine est inséparable de la Russie et incapable d’indépendance…” (fortruss).
LA SITUATION MILITAIRE EN AOUT 2015
Le vent d’optimisme qui soufflait fin juillet n’a pas duré longtemps (voir l’actu Ukraine du 29 juillet 2015). En fait, le gouvernement ukrainien n’a pas tenu ses engagements et a tout fait pour faire capoter les négociations, notamment sur les armes de calibre inférieur à 100 mm, en refusant, par exemple de retirer ces armes des positions depuis lesquelles l’armée ukrainienne utilisait ces armes pour bombarder les villes de la ligne de front, Donetsk et Gorlovka entre autres.
La situation s’est progressivement tendue en août avec des concentrations de troupes ukrainiennes dans le Donbass sputniknews, sputniknews) et des bombardements des zones civiles. Les autorités novorusses ont plusieurs fois tiré la sonnette d’alarme en annonçant s’attendre à une offensive majeure des forces ukrainiennes sur Donetsk notamment (fortruss, fortrussl, novorossia.today, fortruss), Kiev cherchant a obtenir une victoire symbolique avant la fête de l’indépendancedu pays, le 24 août.
DECLARATION EXTRAORDINAIRE du Président de la République Populaire de Donetsk Alexandre Zakhartchenko du 16 août 2015 à 18h30 (novorossia.today)
L’Ukraine est sur le point de lancer une offensive contre la république. Actuellement, Kiev a déployé 65 000 punisseurs dont les avant-corps sont mis en dispositif de combat. Les accords de Minsk sont de ce fait complètement sabordés. Nous n’avons pas d’autre choix que de remporter cette guerre, vaincre c’est notre devoir !
Zakharchenko Interview Exclusive: “The war can only end in our unconditional victory” (27 aout 2015) (fortruss)
Head of the DPR Alexander Zakharchenko – he’s not a politician. He’s not an oligarch. He’s simply a man who became a soldier when the time came. He’s one of us. He’s like the rest of us. Precisely because we are all represented and contained in his story, he became the commander. We gave him the right to speak on our behalf. And on behalf of each of us, he storms cities, sleeps by the fire, opens stew with a knife, and leads negotiations with the enemy. Valentin Filipov, columnist for “PolitNavigator,” spoke with Alexander Zakharchenko about the reality of war, the illusory nature of the world, the borders of states, and common sense. VP: Greetings, Alexander Vladimirovich!AZ: Greetings.VP: Everyday, people are dying. These deaths are difficult to attribute to accident or the stupidity of Ukrainian soldiers. What’s next? Minsk-3? Or no more speaking with anyone about anything?AZ: There’s always something to talk about. With whom is another question. I have repeatedly stated that if there is any chance for a peaceful solution to the conflict, our duty is to use this chance. The Donetsk People’s Republic is ready for dialogue. The Kiev authorities are obviously not. You rightly pointed out: shelling continues, people are dying. Each day, citizens of the republic hear cannons. This doesn’t seem like agreeing with the Ukrainian side. With regards to “Minsk-3”, I am afraid that there are no alternatives to the memorandum which was signed in Minsk in February. I am sure that stopping the war will not succeed purely by political methods or purely by military methods. Kiev will probably begin to listen to the voice of reason when it is dealt a defeat by our army. Like what already happened after Debaltsevo. However, when we’re talking about Kiev’s punitive forces, appeals to reason are meaningless. For them, only one thing is important – to hang onto the power which they got by illegal means. For this, they will stop at nothing. So we will not allow a “Minsk-3.” That would be stupid, and I’m sure that Kiev will not abide by agreements. VP: Is there hope for the “Normandy format?” Doest anyone have any sort of influence on the Kiev junta?AZ: As they say, hope dies last. In Ukraine today, it is fashionable to portray themselves as Europe, listening to European and American curators. It’s possible that the intervention of Paris and Berlin could have some influence on Kiev. Another question is whether or not Europe needs the war in Donbass to cease. European politicians are playing their game and I’m afraid that in this game, Ukraine is just a pawn in a greater geopolitical confrontation with Russia. As long as the war we have is beneficial to Europe, it is unlikely to end. Surely, the war will only stop with our unconditional victory. VP: If Kiev decides to attack, what is the minimum-program for the republics? The borders of the regions? A Greater Novorossiya? Or a “coercion to peace”?AZ: I’ve already said more than once that the minimum-program – this is a DPR with the borders of the former Donetsk region. Accordingly, the achievement of this goal will largely be by so-called “coercion to peace.” It is unlikely that punitive forces will be able to quickly deal with such a defeat. Most likely, in this case there will again be a “Maidan” in Kiev and different people will come to power. Maybe we can find a common language with them. As for Greater Novorossiya, it’s too early to speak about this. We will decide this question when we win. VP: It’s not even a question. You know this, but i want to repeat. Not only Mariupol and Slavyansk await you. Kharkov and Odessa await you. Nikolaev and Kherson. Even Tiraspol is waiting for you. What would you like to tell us all? What can we do to help? AZ: We will liberate Mariupol and Slavyansk from the punitive forces for sure. The ranks of the army of the DPR contain many fighters from these cities. As for the rest of so-called Ukraine, I can say one thing. It’s not needed to sit and wait idly by. If you want to get rid of the illegal government, destroy the fascists, and make it so that Ukraine ceases to be a puppet in the hands of the American puppeteers, then you should take a more active position. Nobody will make your life better for you. Ukrainian politicians and oligarchs only needs you as cannon fodder to achieve their goals. Victory is not served on a silver platter; victory is produced by sweat and blood. And think further for yourselves – sit and wait or take the situation into your own hands.
Durant tout le mois d’aout, Kiev a cherché le prétexte pour déclencher cette offensive en imputant la responsabilité aux Novorusses.
Il y eu d’abord, l’histoire de la “bombe nucléaire sale” que, selon le Times, les Novorusses construisaient “avec l’aide des savants russes” (thetimes.co.uk). Ce qui a conduit les médias russes et russophiles à s’interroger sur l’imminence d’un False Flag (fortruss, fortruss, sputniknews, russia-insider.com). A l’évidence, si une bombe atomique avait explosé quelque part en Ukraine, Kiev et l’OTAN aurait eu toute latitude pour déclencher une guerre sans que personne ne s’interroge trop… La bulle médiatique s’est dégonflée aussi vite qu’elle avait gonflé quand, le 5 août, des membres du crime organisé ont été arrêtés par le SBU en Ukraine de l’Ouest, en Galicie, alors qu’ils cherchaient à faire entrer de l’Uranium 238 dans le pays (fortruss). Bizarrement, pas un article accusant les Novorusses… Pour mémoire la Galicie est à l’autre bout de l’Ukraine par rapport au Donbass.
1er aout 2015 : Comment les sales médias créent des “sales bombes” à Donetsk (youtube)
Parallèlement Kiev a intensifié ses bombardements sur les zones civiles pour faire réagir les républiques de l’est et les faire riposter (novorossia.today, novorossia.today, novorossia.today, novorossia.today, novorossia.today, novorossia.today, fortruss). Les ukrainiens ont même sorti leurs armes lourdes des réserves sans que l’OSCE ne bronchent pour renforcer les bombardements à l’obusier lourd et aux lance missiles multiples, voire les missiles tactiques (fortruss, novorossia.today, colonelcassad). Sans grand succès. Le seul vrai résultat est que l’OSCE a perdu toute crédibilité, s’il en avait encore…
16 aout 2015 : Donbass, Gorlovka: Exaspération et colère contre l’OSCE (youtube)
1 août 2015 : UAF ammo explodes after hit (youtube)
De toutes façons, l’armée ukrainienne en a assez de se battre, le refus de mobilisation est massif (novorossia.today, fortruss) et, fait nouveau, des informations filtrent sur les désertions dans l’armée (fortruss) et aussi dans les forces de sécurité (therussophile.org).
D’autres infos sur ces désertions sortent dans le courant du mois de septembre mentionnant des cas fréquents de soldats ukrainiens qui passent dans le camp opposé, celui de la DNR/RPD (vk.comet youtube) (en images : pp.vk.me, pp.vk.me). Il s’agit d’ex-soldats de l’OAT ou d’ex-membres des organes de maintien de l’ordre (police, garde-frontières, douaniers). Quand ils arrivent en DNR/RPD , ils sont soumis à une enquête poussée, et s’il s’avère qu’ils n’ont pas commis d’actes contraires au droit, ils obtiennent le droit de rester y vivre et travailler .
Mais revenons en août. Au final, la parade militaire ukrainienne a bien eu lieu le 24 aout, mais pas à Donetsk comme Porochenko le voulait. Les soldats ont défilé à Kiev sans même une petite victoire à se mettre sous la dent.
24 aout 2015 : Марш Незалежності на Хрещатику в Києві. Онлайн-трансляція (youtube)
A Kharkov, le rassemblement pour le jour de l’indépendance a été plus que boudé (fortruss).
Après le 24, la diplomatie reprend ses droits avec cependant de nouveaux bombardements et une dernière attaque ukrainienne à Volnovakha le 26 aout (colonelcassad). La situation est stable (colonelcassad). Un cessez-le-feu a été conclu le 1er septembre et réellement “à peu près” respecté quelques jours plus tard (). D’ailleurs, le 1er septembre, un des principaux médias ukrainiens (112.ua) se félicite du fait que, les dernières 24 heures, il n’y ait eu aucun soldat ukrainien tué ni blessé sur la ligne de front du Donbass (112.ua)…
LA MISE AU PAS DE L’UKRAINE PAR PARIS ET BERLIN
Pour Denis Pouchiline, le représentant de la DNR dans les groupes de contact Minsk 2, les USA poussent l’Ukraine à la guerre, et Paris et Berlin cherchent la paix (fortruss). Concrétisation en acte, une réunion Ukraine, France et Allemagne est programmée pour le 24 aout (novorossia.today). Merkel est claire dès le départ, cette réunion sans la Russie n’est pas une remise en cause des accords de Minsk 2 ou une prise de parti pour l’Ukraine (sputniknews, sputniknews). En fait cela ressemble plus à une explication entre six yeux sans la présence de la partie russe pour ne pas que l’Ukraine perde la face…
Merkel et Hollande ont une réunion similaire avec Poutine quelques jours plus tard avec au final un message très clair. Paris et Berlin soutiennent l’initiative de paix russe et donc les accords de Minsk 2 (fortruss).
29 aout 2015 : Telephone conversation with Angela Merkel and Francois Hollande (kremlin.ru)
Vladimir Putin had a telephone conversation with Federal Chancellor of Germany Angela Merkel and President of France Francois Hollande. August 29, 2015 16:40The three leaders discussed the crisis in the southeast of Ukraine and the implementation of the Minsk agreements, in view of the meeting of the Contact group and its subgroups in Minsk on August 27, 2015.Angela Merkel and Francois Hollande spoke of the outcome of their recent meeting in Berlin with the President of Ukraine.Vladimir Putin expressed concern over the continuing shelling by Ukrainian security forces of urban areas in Donbass and the build-up of Ukraine’s military forces along the demarcation line. He stressed the need to establish direct dialogue between Kiev and representatives of Donetsk and Lugansk and to lift the financial and economic siege of Donbass. The Russian President said that there is no alternative to a political settlement of the conflict on the basis of full implementation of the Minsk agreements, stressing the importance of holding a constitutional reform in Ukraine that would be coordinated with Donetsk and Lugansk. In the course of their conversation, the parties exchanged views on matters pertaining to regional elections to be held in Ukraine in autumn of 2015. They also discussed the main aspects of further work in the Normandy format, including talks between foreign ministers and preparations for the next summit.
Cependant, Porochenko ne peut pas se permettre de paraître faible, surtout après le 31 aout. Ainsi, Porochenko ordonne à l’ex-président Leonid Koutchma qui est le chef des représentants de l’Ukraine au sein du groupe de contact qui veille à la réalisation des accords de Minsk de démentir sa déclaration faite à propos de la prolongation du processus de Minsk jusque fin 2016.
Il convient de prendre connaissance de l’avis du “camp adverse”, notamment la déclaration de Denis Pouchiline le 12 septembre 2015 au sujet de la mauvaise volonté de Kiev par rapport aux accords de Minsk (dan-news.info) : “Petro Porochenko n’a aucun plan concernant la réalisation des accords de Minsk, il agit de manière emberlificotée, incohérente. Hier, il a désavoué les paroles de son représentant Leonid Koutchma à propos de la possibilité d’une prolongation du délai prévu pour la réalisation des accords de Minsk-2. Pourtant il est absolument évident que Koutchma a raison. Du fait que les modifications apportées à la Constitution de l’Ukraine ne nous conviennent pas, il leur faudra, après une reprise de ces modifications, les présenter à nouveau devant le Parlement. Il leur faut les retravailler et se mettre d’accord avec nous, parce que c’est ce que stipule le point 11 du paquet de mesures. Mais la nouvelle procédure de scrutin obéissant aux lois ukrainiennes demande au minimum 4 mois. Ce qui conduit inévitablement à prolonger le délai de réalisation des accords de Minsk au début de 2016. Et ce, selon le scénario le plus optimiste. En outre, il est évident que c’est Porochenko lui-même qui est à l’origine de cette prolongation. En effet, il n’était pas d’accord, c’est lui qui a traîné devant la Rada une variante inacceptable de la réforme constitutionnelle, et qui nous amène maintenant d’une manière obligatoire à reprendre la procédure à zéro et à un ralentissement du règlement du conflit.”
Enfin, Porochenko a confirmé que les USA, bien que ne faisant pas partie du groupe de contact sur les accords de Minsk (France, Allemagne, Ukraine), y participent par la bande grâce aux “étroits contacts” qu’ils entretiennent avec chacun des trois autres participants. C’est d’ailleurs ce que l’ambassadeur des USA à Kiev, Geoffrey Paytt, a lui-même reconnu auprès du journal “Ykraïnski Novini” (ukranews.com).
EXTENSION DU DOMAINE DE LA GUERRE
La crise ukrainienne a des répercussions militaires non seulement en Europe, chez ses voisins, mais également en Arctique, au Moyen-Orient et en Asie. Depuis le début de 2015, les exercices USA OTAN se multiplient aux frontières russes et les USA ont adopté en juin une nouvelle doctrine militaire (dod.mil, zerohedge). Un monstre bureaucratique de 1200 pages qui , comme le montre Zerohedge, se résume à peu près à “on peut tout se permettre” : bombardements de zones civiles, assassinat de journalistes, utilisation des armes nucléaires tactiques, des bombes à fragmentation, du napalm et autres joyeusetés…
Durant l’été, les russes adoptent également une nouvelle doctrine navale (kremlin.ru, opex360.com, russia-insider, youtube), ce qui inquiète les USA (sputniknews, sputniknews) et l’European leadership Network se demande si l’enchaînement des exercices militaires des deux côtés en Europe ne conduit pas à devoir “se préparer au pire” (europeanleadershipnetwork.org, europeanleadershipnetwork.org). De fait, l’OTAN et la Russie se mènent une guerre à distance avec comme armes les exercices militaires. L’OTAN va organiser son “plus grand exercice de l’histoire” en Espagne : 36 000 hommes de 30 pays (uatoday.tv) . La Russie, elle, après une inspection surprise de Poutine dans l’Oural (sputniknews), déclenche un exercice alignant 100 000 hommes, soit trois fois plus que l’OTAN, avec 7000 pièces d’équipement, 170 avions et une vingtaine de navires (russia-insider.com) !
17 juil. 2015 : Russia’s Naval Power in the 21st Century (youtube)
juillet 2015 : Doctrine militaire navale russe (kremlin.ru).
Côté dissuation nucléaire, les Russes annoncent qu’ils vont “upgrader” leurs bombardiers lourds stratégiques Tu-160 (sputniknews), les américains vont en construire de tout neufs, ultra modernes, un F35 en plus grand, pour remplacer leurs B-52 (sputniknews)… Petit élément supplémentaire, la Russie expose à Moscou, pour l’anniversaire du premier essai atomique russe le 29 août 1949 (sputniknews), une réplique de la Tsar Bomba, la plus puissante des bombes nucléaires jamais créée et testée, une seule fois, en 1961 (englishrussia.com, youtube). Pour donner une idée de la chose, cela donne ça :
Les USA découvrent que l’Arctique est important et veulent y “asseoir les ambitions américaines” (lemonde.fr). Pas simple quand la Russie est de très très très loin, la plus implantée dans cette région et la plus équipée en matériel arctique, brise-glaces en particulier (fortruss). Donc les USA projettent de construire des brise-glaces (sputniknews).
Le 2 septembre, a lieu la parade militaire chinoise pour le 70eme anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale dans le Pacifique (rt.com, youtube, youtube, rt.com, fortruss), une parade boudée par les USA et les occidentaux (sputniknews, russia-insider.com), comme celle de Moscou en mai. Comme prévu, Poutine y assiste (sputniknews).
3 septembre 2015 : LIVE: Beijing holds WWII 70th anniversary military parade (youtube à partir de 20mn02)
Le même jour, pour la première fois de l’Histoire, la Chine envoie 5 bateaux de guerre dans le détroit de Bering, à moins de 20 km des côtes de l’Alaska (zerohedge, zerohedge).
En prime, la vidéo de recrutement 2015 de la marine chinoise (youtube).
6 août 2015 : 2015 PLA Navy Recruitment Video (youtube)
Et une infographie des forces navales dans la région de la Mer de Chine.
En Europe, Les USA réactivent début septembre une importante base aérienne au nord de Mannheim “à cause de la Russie” (spiegel.de), l’info est reprise par le média ukrainien eurointegration.com.ua (eurointegration.com.ua) et UNIAN (unian.info). 30 000 soldats américains sont stationnés en Europe. La base près de Mannheim, nommée Coleman Barracks, héberge 1200 véhicules et matériels divers, dont 250 blindés. Elle doit, en cas de besoin, fournir en matériel d’autres points en Europe, notamment les pays baltes.
Les USA avaient déjà au mois d’août injecté environ 70 millions USD dans les bases qu’ils possèdent en Estonie (rt.com). Et toujours “à cause de la Russie”, les USA construisent des routes en Europe de l’Est (russia-insider.com). De son côté, la Russie crée une base en Belarus, ce qui aussitôt est interprété par “la Russie construit une base majeure à la frontière de l’Ukraine” (reuters.com)… Et toujours les deux poids deux mesures. Une base majeure US fait un minimum 50 000 hectares (army-technology.com), la base majeure russe du Belarus en fait seulement 300 selon Reuters ! La Russie renforce aussi sa présence en Belarus en organisant des exercices militaires dans le pays.
Le 1er septembre, les USA envoient 4 F22 en Allemagne. Le F22 est l’avion de chasse le plus cher (300M$ / pièce) au monde, et l’appareil dont les américains sont le plus fiers… même s’il a eu de sérieux problèmes avec son système de navigation, et que des systèmes d’oxygénation défaillants les ont cloués au sol pendant quelques temps (aerobuzz.fr). Au moins lui est opérationnel, pas comme l’inénarrable F35…
En Asie centrale, Le Tadjikistan (wikipedia.org) échappe de peu à ce qui ressemble fort à une tentative de coup d’état militaire (sputniknews) : Une quarantaine de morts dont 30 policiers. Le gouvernement garde le contrôle et les mutins s’enfuient dans les montagnes (novorossia.today). La Russie assure le Tadjikistan de son soutien (kremlin.ru). Le Tadjikistan est limitrophe de l’Afghanistan et est un lieu de passage stratégique pour les projets russo chinois de “nouvelle route de la soie” (wsj.com). Notons que les USA, implantés dans le Kyrgizstan voisin, réalisent officiellement au Tadjikistan des dizaines d’exercices militaires par an (russia-insider.com).
Telephone conversation with President of Tajikistan Emomali Rahmon (kremlin.ru)
Vladimir Putin had a telephone conversation with President of Tajikistan Emomali Rahmon. September 5, 2015 18:30Mr Putin interpreted the events in Tajikistan – the attack on law enforcement officers – as an attempt to destabilise the situation in the republic and reassured the republic’s leadership of Russia’s support. Also, the two presidents agreed to hold a separate meeting on the sidelines of the CSTO summit scheduled to take place in Dushanbe on September 15.
Le 16 septembre, c’est le Président d’Azerbaidjan qui annonce la suspension de la coopération de son pays avec le Parlement Européen et avec Euronest pendant une conférence de presse conjointe avec le Président tchèque Milos Zeman (vz.ru), après que le Kyrgizstan ait rejoint l’Union Economique Eurasienne, donc l’orbite russe, le 4 septembre (journal-neo.org via russia-insider.com).
En Syrie, un média israélien annonce tout début septembre la présence de forces russes en Syrie (russia-insider.com, zerohedge.). D’abord démentie, cette information est par la suite assumée par la Russie (zerohedge, sputniknews, fortruss). Puis quelques jours plus tard, c’est l’Iran qui envoie des troupes en Syrie (zerohedge). Pragmatiquement parlant, les USA ont réussi à faire réagir militairement la Russie, mais pas là où ils auraient voulu. La Syrie n’est pas l’Ukraine. D’une part, les opérations et les intentions américaines sont assez “floues” en Syrie où, sous couvert de lutte contre Daech/Isis/EI, ils bombardent parfois, “par erreur”, des positions des troupes régulières syriennes voire des zones civiles. D’autre part, avec l’arrivée des russes, des iraniens et peut-être même des chinois (timesofisrael.com, sputniknews), les USA ne peuvent plus agir à leur guise. Trop de témoins, voire d’adversaires. Ensuite, le risque d’une confrontation directe entre avions de combat russe et américain ou assimilés est réel. Du coup, changement de programme, les USA essayent de couper les routes aériennes logistiques des russes en faisant pression, avec des succès divers, sur la Bulgarie, le Grèce (russia-insider.com) et l’Irak (sputniknews) pour qu’ils refusent le passage des avions russes dans leur espace aérien.
De toutes façons, du point de vue purement militaire, l’Ukraine a cessé d’être utile aux USA. Les idiots utiles peuvent être lâchés… Le Washington Post, titre d’ailleurs avec amertume le 7 septembre que “Poutine a gagné la guerre en Ukraine” (washingtonpost.com). Le fait que Porochenko compare la Russie à l’Allemange nazie (sputniknews), jure de reprendre le Donbass et la Crimée fortruss) et que le Conseil de Securité Nationale d’Ukraine stipule dans sa nouvelle doctrine militaire que la Russie est “la principale menace à la sécurité du pays” et abandonne le statut de non-aligné pour se rapprocher de l’OTAN (vesti-ukr.com) ne changent rien à l’affaire.
NORTH STREAM 2 ET LE GISEMENT EGYPTIEN : LA NOUVELLE DONNE GAZIERE
C’est d’autant plus joué que le paysage gazier change radicalement. Depuis le début de la crise ukrainienne, le gaz et les gazoducs sont une arme utilisée de part et d’autre avec, d’un côté, la Russie demandant son dû la main sur le robinet et cherchant à construire de nouveaux gazoducs pour contourner l’Ukraine et, de l’autre côté, l’Ukraine détournant tranquillement le gaz destinée à l’Europe et l’UE et les USA faisant tout pour empêcher tout contournement comme pour l’affaire du South Stream.
La donne a totalement changé en fin août et septembre 2015 avec deux événements majeurs :
la découverte par l’entreprise italienne ENI d’un immense gisement de gaz en Méditerranée, en zone égyptienne (sputniknews).
la signature entre Gazprom et un consortium énergétique européen (E.ON, BASF/Wintershall, OMV, ENGIE et Royal Dutch Shell) de l’accord sur la construction du North Stream 2, qui contourne l’Ukraine, la Pologne et la Slovaquie, entre autre, pour alimenter directement l’Allemagne (russia-insider.com).
En résumé, l’alimentation des pays du nord de l’Europe sera assuré par les deux North Stream passant par la Baltique et l’alimentation des pays du sud de l’Europe se fera via le gisement égyptien, ce qui rend le projet de Turkish Stream, le remplaçant du South Stream, superflu, sinon inutile.
L’Allemagne et l’industrie énergétique européenne ont tranquillement trahi l’Ukraine, l’UE et tous les pays russophobes d’Europe de l’Est qui jouaient à la lettre la partition de Bruxelles (zerohedge). La république tchèque se sent flouée (russia-insider.com), la Pologne également (russia-insider.com), la Slovaquie se sent trahie et s’étrangle à cause de la perte de milliards EUR annuels de droit de passage du gaz russe sur son territoire (russia-insider.com, lb.ua). Quant à l’Ukraine, elle est à la fois perdante et trahie et est, à travers son premier ministre, hors d’elle (russia-insider.com). Elle perd à terme sa position de pays de transit du gaz russe et donc ses droits de passage, 2 milliards EUR, pas moins. De plus, l’Allemagne la poignarde dans le dos politiquement en lui enlevant, en même temps que son statut de pays de transit du gaz russe vers l’Europe, toute capacité de pression et de nuisance, à la fois sur elle, l’UE et la Russie (sputniknews).
Au final, l’Ukraine va devoir négocier en position de faiblesse face à la Russie qui pourra à présent, quand elle veut, fermer les robinets ukrainiens sans gêner l’Europe. De plus, l’inversion du flux de gazoducs pour alimenter en gaz russe l’Ukraine via des pays européens (russia-insider.com) revient logiquement à augmenter le prix de ce gaz pour l’Ukraine (environ 20%) (russia-insider.com, sputniknews).
L’Egypte, pays historiquement pro russe, se retrouve indépendant énergétiquement et arrête ses importations de gaz (sputniknews) et s’arme avec de l’équipement russe (sputniknews). La découverte du gisement a été faite par une entreprise italienne, autre pays pro russe. Le projet Turkish Stream, déjà suspendu début août voltairenet.org) du fait des agissements de la Turquie en Syrie et en Irak, et sans doute des premières informations sur le gisement égyptien, est de nouveau “retardé” en septembre (russia-insider.com, russia-insider.com) avec une situation intérieure turque dégradée (zerohedge, zerohedge, coe.int), des partenaires occidentaux qui se désengagent (rt.com, rt.com) et des incursions turques armées en pays kurde irakien (zerohedge). La Turquie perd ainsi une position stratégique dans l’alimentation énergétique de l’Europe et les redevances de transit qui vont avec. Pour mémoire, une liste des pipelines russes en projet (csis.org).
MISE EN QUARANTAINE DES USA ET VIRTUALISATION DES SANCTIONS ANTI-RUSSE
La Russie édicte une nouvelle loi qui oblige tout étranger opérant en Russie à stocker ses données sur le territoire russe. Les occidentaux présentent cela comme une “atteinte aux droits fondamentaux” (theguardian.com, bloomberg.com) alors que personne ne s’offusque que la plupart des services de cloud soient basés aux USA et soient régis par la loi américaine…
La dédollarisation se poursuit tranquillement. La Russie et la Chine se débarrassent petit à petit de leurs réserves dans cette devise (rt.com, olivierdemeulenaere.wordpress.com, zerohedge) et signent de plus en plus d’accords d’échanges commerciaux internationaux dans les devises locales.
Comme on l’a vu plus haut (la nouvelle donne gazière), les entreprises européennes du secteur de l’énergie et l’Allemagne s’affranchissent des sanctions européennes. Tout le monde veut faire des affaires avec la Russie (sputniknews, sputniknews).
Après le succès du forum économique de Saint Pétersbourg et du MAKS cet été (sputniknews), la Russie organise, du 3 au 5 septembre, et avec le même succès (sputniknews.com, sputniknews), son pendant pour la région Asie Pacifique avec le premier forum économique oriental (kremlin.ru) qui tranche du tout au tout avec la volonté américaine de mettre en place un traité de “libre-échange” très contraignant sur la même région, le Transpacific Partnership. Il va être suivi d’une foire exposition russo chinoise en Chine en Octobre (russia-insider.com).
3 septembre 2015 : Discours de Poutine au Premier Forum Economique Oriental ( kremlin.ru )
President of Russia Vladimir Putin: Good afternoon friends, ladies and gentlemen.Let me welcome you to Vladivostok. I met with many of you here three years ago during the APEC summit. Today, it is a pleasure to see you all at the Eastern Economic Forum.This is the first time we are holding this event. The large number of Russian and international business community representatives taking part reflects the great interest that the Far East region holds. It is only natural that there should be great interest, for the region has great potential. Of course, the very fact that we are holding this forum is a symbol of the radical changes taking place today in the Far East. It is a practical expression of our policy aimed at accelerated, fast-track development in this region.Let me stress that developing the Far East region continues Russia’s historic course. Russia’s movement towards the Pacific coast was the result of the great labour and courage of many generations of our forebears. Outstanding sons of our country – pioneers, industrialists, and statesmen – bound their names to the Far East’s development. Times and political systems have changed, but the course of developing this region remains unchanged. At the turn of the 20th century, statesmen such as Sergei Witte and Petr Stolypin had big plans for developing the Far East. Later, the Soviet period built further on these plans. Founding Vladivostok and Komsomolsk-on-Amur, building the Trans-Siberian and the Baikal-Amur mainline railways, and developing the Far East’s natural resources were projects of truly national scope that advanced not just the Far East region but practically the entire country.Today, we see the future of the Far East as a key socioeconomic development centre for Russia, and a region that should be effectively integrated into the developing Asia-Pacific region as a whole. Our main task is to develop the economy and infrastructure, build new production facilities and create new jobs. This is the goal we are working towards.In just these last years alone, several dozen major projects have begun or already been completed in the Far East region. Many of them really could qualify as national and even global projects in scale and significance. They include the launch of the Eastern Siberia-Pacific Ocean oil pipeline and the opening of a federal university in Vladivostok, which has already become a major scientific and educational centre for the Asia-Pacific region. Then there is the construction of the Power of Siberia gas pipeline, the Vostochny Space Launch Centre, which is nearing completion, modernisation of the Baikal-Amur and the Trans-Siberian mainline railways, which I just mentioned, offshore development of Sakhalin, Magadan and Kamchatka, the Eastern Petrochemicals Complex project, building a modern cluster for shipbuilding and manufacturing equipment for offshore fields, developing companies engaged in mining iron ore, gold and other minerals, and successful agricultural sector projects. Our main priorities in the Far East are an active social development policy, building a modern transport and education infrastructure, affordable housing, and a healthcare system providing quality services. Naturally, we are also expanding economic freedom and providing better conditions for Russian and foreign investors to do business, so that the Far East can compete successfully with other leading business centres in effectiveness and returns on capital. Friends and colleagues, we offer our potential partners genuinely exclusive opportunities and incentives in the Far East. I would like to say a few words about this now. I am sure this subject has already been discussed and will be yet, but I have come here to speak with you and let you hear everything right from the top, as it were. The law on priority development areas came into force on March 30. We will continue to work together with investors to encourage projects carried out in the Far East. Residents of the priority development areas benefit from special conditions for organising new production, preferential tax regimes, administrative support measures, and help in developing infrastructure. Nine such areas have already been established in the Far East: in the Republic of Sakha (Yakutia), Primorye and Khabarovsk territories, Amur Region, Chukotka and Kamchatka. There are plans to organise more such areas on the Russky Island and Bolshoi Ussuriysky Island, and in other parts of the Far East. Residents of the Vladivostok Free Port will get an even broader range of incentives. The relevant law will come into force in October, and its provisions will apply to all key ports in the south of Primorye Territory, from Zarubino to Nakhodka, and to 15 municipal areas that are home to nearly 75 percent of Primorye Territory’s population. Procedures for crossing the border will be substantially simplified. Instead of numerous inspectors on the border, there will be one single agency. The border checkpoints will work round the clock, and it will be possible to make an advance electronic declaration of goods. Foreign citizens arriving in Russia via the Vladivostok Free Port will be able to obtain an eight-day Russian visa at the border. Free port residents will benefit from preferential insurance contribution and tax regimes, and also from the free customs zone regime. Our hope is that these measures will enable us to develop a big transport and eventually industrial hub oriented to demand not just in the Far East, but in the entire Asia-Pacific region. It should provide the stimulus for developing international trade and open up the great potential concentrated in the southern part of the Russian Far East. Western European, Japanese, Korean and Chinese partners, particularly in China’s border regions, all show big interest in making use of the Free Port and its opportunities. It offers them the shortest, most direct, and therefore most economically efficient access to international sea routes. I think that we have succeeded in finding a good, competitive formula for a free port, drawing on our own historical experience and on best international practice, and I therefore propose that the Government consider the question of extending the free port regime to other major ports in Far East. If investors put resources into developing new fields and production facilities in the Far East, we will of course examine the matter of helping them build the needed infrastructure. This will make it possible to bring down costs, shorten the time it takes for projects to pay themselves off, and guarantee their effectiveness. These are also very advantageous investments for the state authorities. To give you one example, for the first six projects already selected, the state authorities are investing 13.8 billion rubles in infrastructure development in the form of direct subsidies to investors. This will enable us to attract private investment totalling 126.5 billion rubles. As you can see, this gives us a ratio of one to nine. I hope that my colleagues in the Government will ensure this instrument’s wide use and will expand the list of projects. Co-financing of projects will also take place using resources from the Far East Development Fund and the Russian Direct Investment Fund. We have already taken the decision on funding for construction of the Nizhneleninskoye-Tongjiang bridge, which will link Russia and China. The Russian Direct Investment Fund, together with Russian and foreign partners, has invested more than 50 billion rubles in projects in the Far East. The Far East Development Fund will make resources available at preferential conditions, for the long term, and at lowered interest rates.I remind you that in my Address to the Federal Assembly, I proposed a mechanism for topping up the Fund’s capitalisation. I will not go into the details now, but I ask my Government colleagues to settle on the sources as soon as possible. Discussion continues on this matter. I spoke about it just yesterday with the Finance Minister, but I see that the debates will reach their conclusion soon and I hope that everything will start working very soon.Let me stress that support measures for projects, the priority development areas, the Vladivostok free port, and help for investors in infrastructure development will produce real results only if we make a general fundamental improvement in the Far East’s business climate. The regions must make active use of successful practice in working with investors, providing state services, supporting small and medium businesses, and ensuring that development projects have the necessary housing and social infrastructure. Generally, we need to improve the training and raise the qualification of administrative staff. We have the necessary mechanisms. The Agency for Strategic Initiatives together with the country’s leading schools of higher learning have launched a Training Centre to teach the best practices of creating a favourable investment climate. I would like to draw the attention of my colleagues in the Russian regions, the heads of regions to the fact that this is primarily their responsibility. We will be assessing the work of regional teams mainly on the basis of the feedback we receive from the business community. I am referring here to that sphere of your activity that deals with fostering an investment climate.In this connection, I would like to remind you that here in the Far East we are creating additional opportunities for our citizens to set up their own businesses, I mean farms, various production facilities and industrial companies. I am referring to the Government’s proposal to allocate free of charge up to 1 hectare of land in the Far East to Russian citizens. The implementation of this project is to begin in 2016. I would like to ask the Government to rapidly produce a relevant draft law and submit it to the State Duma. Most importantly, we need to envisage the simplest procedure possible for obtaining land plots, including through the use of information technologies. I would like to repeat that here in the Far East all the main conditions for doing business should be competitive: access to financial resources, administrative procedures, transport and energy tariffs. Special measures should be worked out within the existing budget to reduce transportation and energy costs for businesses in the Far East. We need to propose and approve electric power tariffs that would be attractive for consumers, investors in every region. I would like to stress here – I looked into what is going on with the tariffs – this is an old problem in the region: they are not competitive everywhere, therefore I would like to ask the Energy Ministry to look into this to make sure we consider each Far Eastern region separately. We will have to use additional sources, if necessary, and additional budget resources to create an infrastructure.I would like to address now all our potential investors, both Russian and international, those already working in the Far East or only planning to. We are interested in investment into all branches of the region’s economy – this includes shipbuilding, the metals industry, timber processing, bio-resources, transport, energy, healthcare and tourism. Your projects will receive full support. You can address all your issues directly to the people responsible, including the Presidential Plenipotentiary Envoy to the Far East, Mr Trutnev; he is also a Deputy Prime Minister and has all the necessary authority.I would like to stress that the Government should strictly ensure the priority nature of funding the region’s social and economic development. This requires a consolidation of the resources of the federal budget, the state programmes, and development institutes as well as of the infrastructure companies and companies with public ownership. This is a significant reserve, one company alone (Mr Sechin is here) – Rosneft, jointly with its partners – intends to invest over 1.3 trillion rubles into the development of its Far Eastern projects which will produce a multiplier effect of about 6.6 trillion rubles and help create some 100,000 new jobs. This will also lead to the production by related companies of another 6 trillion rubles worth of goods over 20 years. Within the same period, the budget will receive about 4 trillion rubles in taxes.We will also be developing shipbuilding, as I have already said. I would like to inform you that I have decided to allocate 60 billion rubles from Rosneftegaz resources for the modernisation of the Zvezda Far Eastern shipbuilding complex. Rosneftegaz has sufficient resources; the critical task is to ensure their efficient use. Rosneftegaz resources are an effective mechanism. I proceed from the fact that the funding of the entire modernisation programme at the plant, which amounts to 146 billion rubles, is a joint commitment of Rosneft and Gazprombank. This is a preferential resource that allows for an in-depth restructuring of the plant and the creation on its basis of a modern civilian shipbuilding cluster, the production of marine technology and equipment for the exploration, production and transportation of hydrocarbons. I would like to acknowledge all our foreign partners who made the decision to take part in this project.Colleagues, ladies and gentlemen,I am convinced that the Asia-Pacific countries, despite their current problems, will clearly remain the locomotive of the global economy and an important market of goods and services. Strengthening relations with these states is of a strategic importance for Russia. With its colossal resources, Russia can ensure the enhanced growth of the economies of the Asia-Pacific states. I would like to stress that the creation of and energy bridge between Russia and the Asia-Pacific region is our common strategic task. We can see and understand that the region is interested in a strong and successful Russia, open to cooperation and putting forth a positive and result-oriented agenda. Eurasian integration, in turn, opens up new opportunities for mutually beneficial cooperation and trade with the APR states.The Eurasian Economic Union is a receptive regional market with a free movement of goods, capital, services and workforce, with clear rules and without any unnecessary barriers. I would like to stress that this is a market initially created on WTO principles. This year we signed an agreement on a free trade zone between the EAEC and Vietnam; jointly with our partners we are considering the possibility of having similar agreements with Israel, India and Egypt. On May 8, 2015, in Moscow, together with my colleague Chinese President Xi Jinping we adopted a Joint Declaration on Cooperation in aligning the development of the Eurasian Economic Union and the Silk Route Economic Belt. This document envisages the coordination of efforts, a simplification of mutual investment procedures and the development of a transportation infrastructure.The advantage of these two projects is that they complement each other, creating greater opportunities for each participant. This in fact creates a new configuration of trade routes and economic cooperation in Eurasia. This is sure to have an impact not only on the development of this continent, but also on the global economy as a whole. Thus, it will significantly simplify cargo shipment between Asia and Europe: cargoes from China will have only two borders to cross on their way to Europe. We are now actively developing transportation routes through Kazakhstan and European part of Russia. At the same time, we are adding to the existing routes; I am referring here to Trans-Siberian and the Baikal-Amur railways that I mentioned earlier. By 2017, we plan to spend about 500 billion rubles on the modernisation and expansion of both. Moreover, the North Sea Route has a great development potential. Our job is to turn it into a competitive transport corridor of global significance, including for container traffic that dominates in the world cargo turnover. I would like the Government to continue these efforts. We believe new international financial institutions designed to resolve practical cooperation tasks could play a major role in the implementation of our large-scale joint projects. I am primarily referring here to the New Development Bank created by the BRICS countries with a capital of $100 billion. As you may know, Russia is actively involved in it, including in terms of capital – we rank third in volume after China and India. First Eastern Economic Forum. I would like to reiterate that we will actively strengthen cooperation with the APR countries in the creation of an infrastructure and the development of trade and industrial cooperation. At the same time, the Asia-Pacific is not only a major production centre, an established world ‘workshop’. It is rapidly developing its system of education, its universities, engineering centres and high technology production – what we call the knowledge and intellect economy. In this connection, our cooperation in science and education acquires special importance. All this could become a powerful stimulus for the technological development of all the Asia-Pacific countries. Russia has serious fundamental scientific capacity and we are ready to put forth a series of initiatives in this area.Thus, we suggest considering the creation of large research platforms, so-called mega science projects that will make true scientific breakthroughs possible. Today laboratories of this kind, like CERN and ITER are mainly located in Europe. I believe it is time to create such an infrastructure, a network of research and educational cooperation centres in the Asia-Pacific region as well. Russia invites all countries that are interested in this work to join us.The Far Eastern Federal University, where we are meeting today, is becoming one such cooperation centre. We expect it to turn into a platform for generating new ideas, addressing development tasks for Russia and the entire Asia-Pacific region. I would like to note that the university has only existed in its current state for three years. Today, together with our colleagues from China, Japan, India and other APR states and with the involvement of businesses they are actively conducting fundamental and applied research. Young people from all over Russia come to study here. I expect them to link their future with the Far East. The Far East needs qualified experts, scientists, engineers, managers, production organisers and workers with unique skills and qualifications. The Agency for the Development of Human Resources has been created in the Far East with the purpose of finding and attracting such people.Colleagues, ladies and gentlemen, friends,We see the scale of the tasks we are facing. I have no doubt that we will be successful. We rely on a realistic, proven strategy and will put all our plans into practice. The very idea of a modern 21st century Far East has been supported by Russian society, which in itself is a guarantee of success. Recent polls show that an absolute majority of Russians believe that this region will become dynamic and flourishing. The Far East is open and welcomes all who are ready for joint work and cooperation, who are ready to implement their ideas and business plans and make use of these unique development opportunities.I wish you success. Thank you for your attention.
5 aout 2015 : Telephone conversation with President of France Francois Hollande (kremlin.ru)
Vladimir Putin had a telephone conversation with President of France Francois Hollande.August 5, 2015 21:00The President of Russia and the President of France adopted a joint decision to terminate the contract for the construction and delivery of two Mistral-class amphibious assault ships, signed in June 2011.During expert talks, which were held in a friendly atmosphere typical of Russian-French relations, the parties were able to reach a mutually acceptable agreement on reimbursing the Russian side for the funds paid under the contract and returning the Russian equipment and materials that had been supplied.France has already transferred the refund and once the equipment is returned, it will obtain ownership of both ships and be able to use them. Moscow considers the Mistral issue to be fully resolved.
Elles sont aussi bien réelles pour des individus qui ne sont pas de taille à se défendre contre des états et deviennent des symboles comme le cas de la pianiste d’origine Ukrainienne Valentina Lisitsa (russia-insider.com). Une de ses représentations artistiques avait été annulée au Canada sous prétexte qu’elle défendait le Donbass et renie le gouvernement actuel Ukrainien… Les pro-ukrainiens s’acharnent sur elle, c’est à présent KLM qui suspend jusqu’à nouvel ordre ses interprétations sur ses vols sous prétexte que l’artiste apporte son soutien moral au Donbass (nltimes.nl, despot.ch, volkskrant.nl). Il lui est, à tort, reproché d’avoir exprimé sur les réseau sociaux “sa satisfaction à propos du vol MH17 abattu”. En réalité elle côtoie et supporte le Donbass. Mais comme toute cette région y compris les civils sont traités de terroristes…
CRIMEE
Fin juillet Regnum écrivait que l’Ukraine et la Turquie projetaient de déstabiliser la situation en Crimée (regnum.ru). De fait, l’Ukraine essaye d’instrumentaliser la frange pro OTAN de la population Tatar pour fomenter des troubles. Les Tatars de Crimée (lire “les participants du World Congress of Crimean Tatars qui s’est tenu à Ankara en Turquie entre le 31 juillet et le 2 août 2015″) demandent à la communauté internationale et l’ONU de reconnaître comme génocide la politique russe et soviétique à leur égard depuis 1783 (unian.info).
Le 1er août, le ministère de la défense d’Ukraine crée un “bataillon musulman constitué de Tatars, de Tchétchènes, d’Ouzbeks et d’autres nationalités pour la “libération de la Crimée” (dnr-news.com). Avec en prime, la promesse par Porochenko d’une “autonomie Tatar” en Crimée après sa “libération de l’occupation russe” (fortruss, unian.info).
Ceci contraste avec les informations côté russe qui font état d’une situation apaisée en Crimée avec 98% des Tatars de Crimée ayant obtenu des passeports russes depuis la réunification avec la Russie (sputniknews).
L’Ukraine est en cela à contre-courant du reste du monde. Après les parlementaires français, se sont des officiels italiens, allemands et polonais qui désirent s’y rendre (sputniknews, dedefensa.org, russia-insider.com, sputniknews).
La visite de 3 jours de Poutine en Crimée mi-aout met Porochenko en rage (kremlin.ru). Il y a voit un “défi au monde civilisé” (kyivpost.com, unian.info). Poutine tient à Yalta un présidium du conseil d’état consacré au tourisme (kremlin.ru) et en profite pour rencontrer les représentants des groupes ethniques locaux dont ceux des tatars de Crimée (kremlin.ru). un petit point sur les tatars en passant (fortruss).
Poutine annonce peu après que des “forces étrangères menacent toujours la Crimée” (rt.com). Fin août, les medias ukrainiens s’enflamment parce que 2 tatars ont été assassinés en Crimée puis deviennent totalement silencieux quand il devient clair qu’ils ont été tués par un ukrainien ivre (fortruss) !
Le 3 septembre, la Russie confisque tous les biens immobiliers que possède en Crimée l’oligarque Kolomoïski (pravda.com.ua/), soit au total 71 biens.
Plus tard, le 11 septembre, Silvio Berlusconi rend visite à Vladimir Poutine en Crimée (sputniknews) et est une semaine plus tard interdit d’entrée sur le territoire de l’Ukraine pour 3 ans (vzgliad.ru)…
Les travaux d’autonomisation énergétique de la Crimée et de connexion au reste de la Russie progressent. La construction du pont de Kertchenski avancent bien (colonelcassad, colonelcassad) et celle de la centrale électrique de cogénération de Sévastopol également (e-news.su). Elle aura une turbine de technologie russe et sera produite à Rybinsk (dans l’ancienne usine Renault, construite en 1916) : 110 MW d’électricité et 136,9 Gcal/h.
Et la Crimée a plus que besoin de ne plus dépendre de l’Ukraine ! En effet Pravy Sektor a commencé une action de blocus de la péninsule sur la grand route y menant (vzgliad). La police de Kherson a occupé les tranchées que veulent investir les activistes ukrainiens à la frontière avec la Crimée (vzgliad). Les Tatars côté ukrainien, accompagnés de membres de Pravy Sektor, commencent le blocus de la Crimée pour les produits alimentaires (gordon.ua, gordon.ua, gordon.ua). Tchoubarov et Djemiliov sont arrivés à Tchongar pour le blocus (lb.ua).
STREET ART POLITIQUE
Un groupe de grapheurs russes, Ataka, a réalisé et mis en ligne un certain nombre de travaux, pratiquement tous orientés contre le gouvernement de Kiev. Les légendes des dessins sont traduites entre parenthèses. On note également quelques travaux moralisateurs (alcool, drogue), placés en fin de liste :
- (Joyeux anniversaire, Vitali! Nous te faisons un petit coucou pour ton anniversaire.) Il s’agit évidemment de Vitali Klitschko, le maire de Kiev, ancien champion de boxe.
- Travail du groupe Ataka à Odnitsovo : https://pbs.twimg.com/media/CDXbuRLUsAAJWH5.jpg (Libre interprétation de la célèbre photo des soldats russes fixant le drapeau soviétique sur le Reichstag, à Berlin).
(Dans les paroles, vous pouvez remplacer “Russians” par ce que vous désirez : “Americans” ou “Ukrainians” par exemple…)
In Europe and America, there’s a growing feeling of hysteriaConditioned to respond to all the threatsIn the rhetorical speeches of the SovietsMr. Krushchev said we will bury youI don’t subscribe to this point of viewIt would be such an ignorant thing to doIf the Russians love their children tooHow can I save my little boy from Oppenheimer’s deadly toyThere is no monopoly in common senseOn either side of the political fenceWe share the same biologyRegardless of ideologyBelieve me when I say to youI hope the Russians love their children tooThere is no historical precedentTo put the words in the mouth of the PresidentThere’s no such thing as a winnable warIt’s a lie we don’t believe anymoreMr. Reagan says we will protect youI don’t subscribe to this point of viewBelieve me when I say to youI hope the Russians love their children tooWe share the same biologyRegardless of ideologyWhat might save us, me, and youIs if the Russians love their children too
ECONOMIE UKRAINIENNE
• Les exportations ukrainiennes en chute libre. Celles vers l’UE ont baissé de 36% au premier semestre 2015 par rapport à la même période en 2014 et celles vers la Russie de 54% (eurointegration.com.ua, pbs.twimg.com, russia-insider.com)…
• Evolution du PIB. Depuis l’indépendance du pays en 1991, le PIB de l’Ukraine a baissé de 35% (russia-insider.com). C’est un record du monde… Seul 4 autres pays sur les 166 de l’étude ont une évolution négative de leur PIB sur la période 1991-2014 : République Centrafricaine(-0,94 %), Zimbabwe (-2,3 %), Géorgie (-15,4 %), Moldavie (-29 %) et donc l’Ukraine avec -35%…
• Les statistiques ukrainienne de juillet 2015.La situation empire (kyivpost.com). La pension retraite est à 43 USD par mois, le salaire minimum à 48 USD et le salaire moyen à 140 USD (russia-insider.com).
Là-dessus, l’INSEE ukrainienne (http://www.ukrstat.gov.ua) a publié ses chiffres annuels le 1er septembre (chiffres arrêtés en juillet) sur l’économie du pays. En résumé :
Baisse de la production industrielle de 19,5%
Baisse des salaires de 23,7% (en tenant compte de l’inflation… pendant les 4 dernières années Ianoukovitch, c’était de +6% à +14%… Cf. page 21)
PIB -17,2%
Export -33,6% (mais bonne nouvelle “politique”, la Russie est passée derrière l’UE, comme client…)
Index des prix à la consommation +39,3%
3ème année consécutive de baisse des investissements, notamment -9,2%cette année
Au moins 5ème année consécutive de baisse de la population… alors qu’ils continuent de compter les environ 2 M de RPD / RPL dans leurs stats.
Chiffres 2015 (ukrstat.gov.ua à la date du 1er septembre 2015)
Cliquez sur l’image pour voir le rapport
Ce qui n’empêche pas, Christine Lagarde, en visite à Kiev le 6 septembre, d’être “extrêmement encouragée” par les progrès réalisés ces derniers mois : “L’Ukraine a surpris le monde par ses résultats dans une période très courte. Je peux dire cela car je suis le directeur de FMI , nous sommes au courant des informations essentielles et nous suivons ce qui se passe dans le pays.” (ukrinform.ua, liberation.fr).
Il est intéressant de comparer 2015 avec les chiffres publiés le 1/9/2014, qui sont plus complets sur certains points, qui d’ailleurs ont 3 pages de plus.
On remarque aussi dans les statistiques publiées en 2014 que
La population ukrainienne baisse chaque année depuis au moins 1995 (et elle a baissé entre 1990 et 1995)
Chaque année depuis au moins 1995 (et plutôt 1991 ou 1992) il y a eu en Ukraine plus de décès que de naissances (dernière page)
La population de la Crimée n’est pas incluse dans les chiffres de population et ceci de manière systématique bien avant la réunification avec la Russie. Cela est compréhensible quand on sait que la Crimée n’était pas une province d’Ukraine, mais une république autonome rattachée à l’Ukraine et, à ce titre, elle doit sans doute avoir ses propres services de statistiques de population.
Chiffres 2014 (pour mémoire) (ukrstat.gov.ua à la date du 1er septembre 2014)
Cliquez sur l’image pour voir le rapport
En ce qui concerne les chiffres des investissements étrangers directs, deux constatations : d’une part ils baissent et d’autre part Chypre est de loin en première place des pays étrangers investisseurs. Mais il faut savoir que Chypre offre une fiscalité avantageuse, notamment pour les entreprises russes. Donc en fait “investissement venant de Chypre” veut souvent dire “venant de Russie”.
Au premier semestre 2014, les investissement venant de Chypre se montaient à 15699,4 millions USD, soit 31,4% du total (49998,1 millions USD au total)
Au premier semestre 2015, on est passé à 12274,1 millions USD soit 28,6% (42916,4 millions USD au total)
C’est à dire qu’en un an les Russes, pardon, les “Chypriotes”, ont diminué leurs investissements de 21,8%, et que d’autres pays ont également baissé leurs investissements pour une baisse totale de 14,2%.
Que la principale source d’investissements vienne d’entreprises qui font de “l’optimisation fiscale” n’est peut-être déjà pas très sain, mais quand les investissements s’effondrent, ce n’est pas mieux. Les Ukrainiens croyaient qu’avec un gouvernement pro-européen les Allemands allaient construire des usines chez eux pour le marché européen. Actuellement, cela n’en prend pas le chemin.
• Les “centres de conversion” ukrainiens, ou le blanchiment, les fausses factures et les entreprises fictives institutionnalisés.Alors que le poids de l’économie souterraine en Ukraine atteint voire dépasse les 50 % (fortruss), il est bon de parler un peu de ces “centres de conversion”. En russe, cela s’appelle “конвертационный центр”, ou bien en abrégé “конвертцентр”. Des gens bien informés l’assurent : dans l’Ukraine actuelle les affaires sérieuses “souterraines” sous-entendent un niveau élevé d’assistance économique et judiciaire des clients. Répondent à ces critères par exemple les “centres de conversion”.
Un “centre de conversion” est une organisation qui s’occupe de monétisation, de blanchiment et d’organisation de crédits d’impôt. Il se compose habituellement d’une chaîne complète de sociétés diverses – aussi bien des sociétés-écran éphémères que des sociétés de longue date – c’est-à-dire fonctionnant sur le marché depuis environ deux ans. “D’après mes observations, le volume de ce marché a diminué depuis le début de l’année (l’article remonte à 2009). La crise a amputé les chiffres d’affaire du marché de l’ombre, qui fait plus rarement usage de la monétisation“- déclare le premier vice-directeur du la police fiscale, Guenadi Lissovoï (prostobiz.ua)
Il s’agit donc d’officines de blanchiment et de fourniture d’argent liquide qui existe depuis des années, bien avant le Maidan.
Le directeur de la police fiscale qui parle dans cet article déclare avoir constaté une très forte baisse du chiffre d’affaires de ces officines entre 2008 et 2015.
Voici une collection de fermetures de centres de conversion fermés depuis 2010. Ce n’est qu’un aperçu, il y en a eu bien plus. Vous constaterez que les liens proviennent de plusieurs sites ukrainiens. On constate aussi que certains accusent les séparatistes de se servir de ce système pour se financer.
- 10/02/2010 : A Marioupol, fermeture d’un “centre de conversion” au CA de 100 millions de hryvnas (censor.net.ua)
-15/03/2010 A Lougansk, fermeture d’un centre de conversion au CA de 70 millions de hryvnas (entreprises fictives et entreprises “de transit” (censor.net.ua)
Le centre fournissait des services et des travaux à des entreprises et prenait une commission de 5 à 6% des sommes concernées.
- 29.04.10 A Kiev, fermeture d’un “centre de conversion” avec un CA de 60 millions de hryvnas par mois (censor.net.ua)
-28.07.10 A Donetsk, fermeture d’un centre de conversion avec un CA de 6 milliards de hryvnas (censor.net.ua)
- 30/07/2010 : A Dniepropetrovsk, fermeture d’un centre de conversion au CA de 100 millions de hryvnas entre 2008 et 2010 (censor.net.ua)
- 09.08.10 Dans la région de Donetsk, fermeture d’un “centre de conversion” au CA de 20 millions de hryvnas (censor.net.ua)
- 21.10.10 Dans l’oblast de Zaporojié, fermeture d’un “centre de conversion qui a “converti” 25 millions de hryvnas (censor.net.ua)
- 01.11.10 A Tcherkassa, liquidation d’un “centre de conversion” avec un CA de plus de 300 millions de hryvnas par an (censor.net.ua)
- 13.11.14 A Kiev, liquidation d’un très gros “centre de conversion” (censor.net.ua)
- 07.01.11 Dans l’oblast de Zaporojié, liquidation d’un “centre de conversion” avec un CA de 120 millions de hryvnas.
- 26.01.12Dans la région de Dniepropetrovsk, liquidation d’un “centre de conversion” avec un CA de 2 milliards de hryvnas (censor.net.ua)
- 10 11 2014 Fermeture d’un centre de conversion avec un CA de plus de 10 milliards de hryvnas (zn.ua)
- 03 04 15 : Fermeture d’un “centre de conversion” au CA de plus d’un milliard de hryvnas (zn.ua)
Le même article mentionne le fait qu’en 2013, les services du fisc ukrainien, la police et le SBU ont fermé presque 40 centres de conversion avec un CA se montant à 4 milliards de hryvnas.
- 15 04 15 : A Kiev, liquidation d’un “centre de conversion” avec un CA de presque trois milliards de hryvnas (korrespondent.net)
- 28 04 15 : A Kiev, liquidation d’un “centre de conversion” avec un CA de 300 millions de hryvnas (korrespondent.net)
- 22 05 15 : Dans la région de Lvov, liquidation d’un gros centre de conversion avec un CA de 220 millions de hryvnas.
- 29 05 15 : Fermeture d’un “centre de conversion” interrégional (clients de Kirovograd, Kharkov, Nikolaïev, Odessa et Nikopol dans l’oblast de Dniepropetrovsk) avec un CA d’un milliard de hryvnas (korrespondent.net)
- 04 06 15 : A Kiev, fermeture d’un “centre de conversion” avec un CA d’un milliard de hryvnas (censor.net.ua)
- 15.07.15 Dans la région de Nikolaïev, fermeture d’un “centre de conversion avec un CA de 200 millions de hryvnas (censor.net.ua)
- 27 07 15 : A Dniepropetrovsk, fermeture d’un “centre de conversion”. Le média déclare que celui-ci alimentait les séparatistes, mais ce ne sont pas les seuls clients (ura-inform.com)
Bref, cette pratique illégale est très répandue en Ukraine. Et c’est comme l’hydre : on ferme un centre à un endroit, il en renaît un – ou plusieurs – ailleurs. D’où provient l’argent liquide ainsi “produit” ? Evidemment, des divers ministères, institutions, services de l’état ou administrations locales. C’est autant d’argent qui est ainsi pompé sur des finances qui devraient servir à la société publique. Nul doute qu’une partie des milliards prêtés à l’Ukraine par le FMI, les USA, l’UE est détourné de cette manière et atterrit dans des poches privées largement ouvertes.
SOCIETE UKRAINIENNE
• Les Parquets ukrainiens, repaires de mafieux. Un média en ligne européen (EU Observer) affirme (euobserver.com) que les Parquets ukrainiens sont la “porte dérobée” d’un système mafieux qui les empêche de fonctionner normalement, situation qui rend impossible la lutte contre la corruption. C’est le chef de la mission de l’UE pour les droits de l’homme en Ukraine qui l’a révélé au cours d’une interview accordée à ce média. L’interview est relatée et analysée dans le très sérieux média russe Vzgliad (vz.ru)
• “Il n’y a pas de fascistes en Ukraine“. Album photo : “Ukraine, le fascisme qui n’existait pas” (facebook)
• “L’alphabet du jeune bandériste”. Ce charmant petit livre est mis dans les mains des enfants. Le dressage commence tôt… (facebook)
• La réforme des services fiscaux vue par un ex-haut fonctionnaire et ex-ministre de Yanoukovitch. La réforme des services fiscaux est vouée à l’échec, déclare l’ancien cadre du fisc Likartchouk (epravda.com.ua). La réforme du Service gouvernemental du fisc ne nous ramène pas seulement à la meilleure époque d’Alexandre Klimenko (chef des services fiscaux sous Yanoukovitch en 2011-2012, puis ministre de 2012 à 2014), elle fait ce qu’il n’est pas parvenu à faire : elle liquide totalement le service des douanes : “En premier lieu, la réforme se déroule en interne, et cela même est déjà un problème, puisque le service ne peut pas se réformer lui-même avec succès. En second lieu, elle a été préparée et elle se déroule sans que le public en soit informé, sans implication de personnalités publiques ni d’experts. En troisième lieu, elle a été préparée sans travaux préalables sérieux par des professionnels, exclusivement, à mon avis, à partir de considérations conjoncturelles.” explique l’ex-haut-fonctionnaire.
“Qu’a fait Klimenko, à son époque ? Il a fusionné institutionnellement les services du fisc et les services douaniers. Que fait Nassirov ? Il les fusionne sur le plan financier et sur le plan des flux. Et cela, Klimenko n’est pas arrivé à le faire, parce que c’est un domaine d’eaux troubles : TVA sur les importations, “trous”, “blanchiment”, plate-formes de dédouanement – tout cela va maintenant se retrouver dans un seul flux“, fait remarquer Likartchouk.
Ceci rejoint l’exposé plus haut concernant les “centres de conversion”. Au vu de la liste non exhaustive de ceux-ci, mettre tout cela dans le même “pot commun” ne peut que favoriser les pratiques illégales fortement enracinées depuis longtemps dans la société ukrainienne.
• 6 septembre : durcissement du pouvoir. Le 6 septembre, le projet de loi 2050a, est déposé par Dmitro Tymchuk (souvenez vous : le “journaliste militaire” qui faisait des cartes avec plein de missiles et tanks russes aux frontières et qui etait complètement pro-OTAN). Selon ce projet de loi, diffuser des informations sur l’ATO vous rend passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 3 ans de prison et c’est valable pour tout le monde : réseaux sociaux, journalistes, etc (rada.gov.ua). Bref fini le fiasco des mamans qui racontent ce qui arrive sur le front (surtout que les téléphones mobiles sont maintenant interdits sur le front pour les soldats ATO). De toutes façons, le site des mères de soldats d’Ukraine est à présent fermé…
• 13 septembre : Marche des Patriotes ukrainiens à Odessa (youtube)
Ukraine, Odessa, Marche des ukro-patriotes. Le 13.09.2015 (youtube)
• Les mauvaises habitudes des politiques ukrainiens. Un député du Parti Radical de Liashko, Sergueï Ribalka, a “oublié” d’inclure dans sa déclaration de patrimoine un appartement en plein centre de Paris, qui vaut 1,4 millions d’euros (soit 34 millions de hryvnas au cours actuel) (pravda.com.ua).
• Prémices de révolte ? Un conducteur de marshroutka (les taxis collectifs qui doublent les lignes de bus) de Kiev a refusé de transporter des soldats de l’OAT le 8 septembre (kiev.pravda.com.ua). Evidemment, il a été viré aussitôt (kiev.pravda.com.ua).
• Liberté de la presse en Ukraine. Censor.net publie un résultat relatif à la liberté de la presse en Ukraine. Le pays a perdu deux places dans le classement mondial (censor.net.ua) et se retrouve à la 129e place sur les 180 pays considérés. Pour tout arrangé, l’Ukraine met à jour une liste noire de 388 personnes et 105 entités interdites d’entrée en Ukraine et dont les avoirs en Ukraine sont gelés. Parmi les personnes on compte 41 journalistes dont 1 allemand, 2 espagnols et 3 correspondants de la BBC, le reste étant bien sûr des journalistes russes (counterpunch.org). Aussitôt c’est un concert de protestations ! Amnesty International déclare “L’interdiction visant les journalistes étrangers établit un dangereux précédent” (amnesty.fr). Cette liste noire n’est pas nouvelle comme de même l’interdiction des médias russes en Ukraine. La différence est que des journalistes occidentaux sont pour la première fois concernés… Notons la subtilité. Tant qu’ils s’agit de russes ou d’assimilés, ce sont des sanctions et donc c’est eurocompatible. Quand cela touche des occidentaux, c’est un “précédent dangereux” à la liberté d’expression. Le Conseil de l’Europe réagit aussi dans le même sens (novorossia.today). Du coup, Porochenko intervient pour faire retirer les journalistes occidentaux de la liste… et juste eux (vz.ru).
17 septembre 2015 Communiqué de presse d’Amnesty International (amnesty.fr)
Ukraine. L’interdiction visant les journalistes étrangers établit un dangereux précédent [17/09/2015]La décision du gouvernement ukrainien d’interdire à des dizaines de journalistes étrangers l’entrée sur le territoire au motif qu’ils représentent une menace pour la sécurité nationale est une attaque contre la liberté d’expression, a déclaré Amnesty International jeudi 17 septembre 2015.« La décision d’interdire à des dizaines de journalistes l’entrée en Ukraine établit un dangereux précédent. L’espace de travail des journalistes, ainsi que l’accès du public à l’information, ne cessent de se restreindre, a déclaré Denis Krivosheev, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.« Cette attaque contre le droit de circuler librement des journalistes est particulièrement inquiétante. Le gouvernement ukrainien doit prendre les mesures nécessaires en vue de garantir que les journalistes puissent en toute liberté couvrir la situation dans le pays. »
• Changement d’attitude à Odessa. Petit progrès dans l’attitude ukrainienne à propos du drame d’Odessa ? Le tribunal d’Odessa a tranché contre l’avis de l’administration de l’oblast d’Odessa en autorisant le 5 septembre une exposition consacrée à la tragédie du 2 mai 2014. L’administration de l’oblast ne voulait pas qu’elle ait lieu (timer-odessa.net). Le 8, la police arrête les leaders locaux des Secteurs droits et des euromaidans. Ils sont accusés d’enlèvement et agression d’un député (zaxid.net). Ils ont été emmenés en camions blindés (dumskaya.net) et condamnés dans la foulée à deux mois de prison (korrespondent.net). Donc, ils ne pourront pas participer aux toutes prochaines élections locales…
• Odessa, toujours agitée. Une caserne de la garde nationale a été la cible d’un attentat à l’explosif le 9 septembre. Mais l’engin composé de 400 grammes d’explosif, qui devait être mis à feu par un téléphone mobile, a été découvert (nnr.su) avant l’explosion. La tentative est attribuée à des mineurs activistes de “Praviy Sektor” et non des “séparatistes”, ce qui dénote un changement radical dans la perception des menaces par le pouvoir ukrainien. Le 10, autre explosion à l’angle de deux boulevards. Pas de blessés, quelques dégâts matériels (pravda.com.ua). Le 10 également, le Conseil municipal d’Odessa refuse d’inscrire à son ordre du jour la reconnaissance de la Russie comme “pays agresseur”. Après quoi, les activistes Euromaidan ont agressé les conseillers municipaux (vz.ru).
• Scandale à propos de Mossiytchouk. Une vidéo est apparue sur le net, dans laquelle on voit Igor Mossiytchouk, co-partisan du leader du Parti radical Oleg Liashko, faire un scandale et de l’intimidation brutale auprès d’une médecin-chef ( youtube , (pravda.com.ua).
12 septembre 2015 : Народный депутат Украины Мосийчук наводит порядок в лечебном учреждении (youtube)
Il exige qu’elle explique la présence d’hommes en armes dans le service de réanimation, il arrache le téléphone des mains du médecin, il hurle, jure et l’interrompt grossièrement avec des paroles comme “j’en ai descendu, des gens comme vous”, et la menace de lui faire perdre son poste. Cette vidéo a provoqué un scandale en Ukraine. Liashko est intervenu lors du conseil de conciliation qui s’occupait de l’affaire : “Voilà, Monsieur Mossiytchouk a fait sortir de prison la semaine dernière un héros de la guerre, unijambiste, que le président Porochenko – soit dit en passant – avait décoré, le combattant du bataillon “Aïdar” Stefan (Ndlr : Andre¨Stepankva) qui, ayant perdu une jambe, est resté plusieurs mois en prison sous la fallacieuse accusation d’avoir arrêté un séparatiste.”
Liashko s’est plaint de constater que des “héros de l’Ukraine” comme ce combattant se retrouvent en prison, alors que des dizaines de “bandits de la bande de Yanoukovitch” sont encore en liberté. Il a ensuite déclaré que le pouvoir actuel garde derrière les barreaux plus de 200 prisonniers politiques, c’est-à-dire plus que du temps de Yanoukovitch.
On appréciera, dans la vidéo, les manières d’intimidation déployés par cette grosse brute, qui est en même temps député au parlement. Sur la photo, c’est l’homme au sweater bleu et blanc (scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net).
Il convient de noter que Moïssitchouk, arrêté, vient d’être inculpé par le Parquet général d’Ukraine sous cinq chefs d’accusation (sharij.net), rapporte Anatoli Sharii le 17 septembre. Entre autres, § 296 (hooliganisme), §. 350 (menaces ou usage de la violence sur personne dans l’exercice de ses fonctions dans le cadre d’une institution publique), § 368 (acceptation d’une proposition, d’une promesse ou de l’attribution de bénéfices illégaux par une personne en position de responsabilité), § 376 (obstruction à l’activité d’organes de justice), alinéas 1 et 2 du § 377 (угроза или насилие в отношении судьи, народного заседателя или присяжного menaces ou emploi de la violence à l’égard d’un juge, d’un assesseur ou d’une personne assermentée) du code pénal ukrainien. Belles références pour un député du peuple.
LA NOVORUSSIE
• 30 août 2015 : Week-end de fête au Donbass.Ce week-end, les républiques populaires de Lougansk et Donetsk ont fêté le Jour des mineurs, fête très importante dans la région (twitter.com). Un concert de rock russe a réuni plus de 10 000 personnes à Donetsk (twitter.com), un feu d’artifice a illuminé le ciel de Lougansk (twitter.com/).
Tourchinov a bien essayé de gâcher la fête en donnant l’ordre à ses “spetsnaz” de lui “ramener Zakharchenko dans un sac ” (nv.ua). Ce qui a bien fait rire Zakharchenko, qui a rétorqué : ” Qu’il essaie donc! J’ai déjà vu des spetsnaz ukrainiens une fois, c’était à Debaltsevo. C’est nous qui les avons envoyés dans des sacs, pas eux qui m’ont envoyé!” (youtube).
30 août 2015 : Глава ДНР вызвал Турчинова на поединок: Я даже готов встать на костыли (youtube)
• Monument à la mémoire des enfants novorusses morts durant le conflit. Il faudrait que le monde entier puisse voir ce monument érigé à Donetsk, avec les noms et les âges des enfants tués par les bombardements ordonnés par Kiev (novosti.dn.ua).
Pour mémoire, en chair et en os, un exemple parmi d’autres (fortruss)
avant :
et après (cliquer pour voir la photo non floutée. Attention, elle est dure à supporter) :
• septembre 2015 : remaniement politique musclé dans la DNR. Il y aurait une lutte pour le pouvoir entre Andreï Pourguine, président du parlement de la DNR (wikipedia.org), et Denis Pouchiline (wikipedia.org), vice-président du parlement de la DNR et membre du groupe de contact qui travaille à la réalisation des accords de Minsk. Cela a commencé au tout début de Septembre. Le média pro-UE et pro-Kiev Hromadske résume les événements en anglais dans son édition du 11 septembre (novosti.dn.ua). Les médias parlent d’un “coup d’état” en DNR, de velours selon un média russe (vz.ru) ou pas selon un ukrainien (zn.ua). En tout cas Pouchiline évince Pourguine qui a été brièvement arrêté et qui, selon UNIAN (à prendre donc avec des pincettes), aurait été enlevé par le FSB et emmené en Russie (unian.info)
Pouchiline est au premier plan et Pourgine à sa gauche.
Pourguine donne une interview le 10 septembre, suite à ces événements (colonelcassad). Tout semble tourner autour d’une tierce personne influente en DNR, Alexei Alexandrov, et du débat actuel en Novorussie pour ou contre le rattachement à la Russie (fortruss).
• L’armée de la DNR professionnalise sa communication (colonelcassad)
• Discours de Porochenko lors de la conférence de YES2015(Yalta European Strategy). (yes-ukraine.org, youtube, youtube)
11 septembre : Opening of the YES Annual Meeting (youtube)
Porochenko assure qu’il n’acceptera jamais de discuter avec les responsables de DNR/LNR et affirme qu’en Russie, on attend des discussions de ce type pour démontrer que c’est une guerre civile qui déchire l’Ukraine. (novosti.dn.ua , pravda.com.ua)
Il annonce aussi que les USA vont participer aux rencontre tripartites du groupe de contact au format “Normandie” (novosti.dn.ua)
Et, pour faire bonne mesure, il annonce qu’il va profiter de l’Assemblée générale de l’ONU pour “initier une discussion à propos de la Russie” qui, selon lui, a détruit le système de sécurité qui existait depuis l’après-guerre (pravda.com.ua) Et Porochenko d’entonner une énième fois son morceau préféré en parlant de “Агрессия России против Украины” (l’agression russe contre l’Ukraine).
Il a aussi déclaré : “Nous savons très bien, nous savons avec précision où sont situées l’artillerie russe, les tanks russes, les missiles russes, les batteries de missiles et même – et surtout – les soldats russes” (pravda.com.ua). Hélas, tout ce qu’il mentionne, ce sont des choses beaucoup difficiles à montrer lors d’une prestation orale que cinq passeports (que personne n’a d’ailleurs pu examiner de près pour en vérifier l’authenticité) ou un morceau de carrosserie de bus. Il nous faudra donc le croire sur parole, ce qui, étant donné ce qu’il nous a déjà servi depuis son intronisation, est plutôt difficile.
Il a également promis de donner des nouvelles de son entreprise, Roshen, qu’il avait promis de vendre s’il était élu président, promesse faite dans l’optique de la libération de l’Ukraine de l’emprise de ses oligarques. Un porte-parole de l’administration présidentielle, Dmitri Shimkiv, a déclaré en son nom : “Это как обратиться к Биллу Гейтсу продать Microsoft. Найдите, кто купит эту компанию сразу. Roshen – это одна из крупнейших компаний в сфере FMCG в Украине. Кто может выйти и сразу заплатить ее стоимость?”, (“C’est comme si l’on obligeait Bill Gates à vendre Microsoft. Trouvez donc qui peut acheter cette entreprise immédiatement – c’est l’une des entreprises les plus grosses dans la sphère alimentaire en Ukraine. Qui peut se présenter et en payer le prix d’un seul coup ?”). On notera la pertinence de la comparaison avec Microsoft…
Toujours dans la ligne de la version “agression russe”, il a entonné un couplet rageur – et mensonger sur plus d’un point : “L’annexion illégale de la Crimée, qui n’a pas reçu immédiatement de réponse par la force de la part de la communauté internationale, a encouragé le Kremlin à s’engager dans une autre étape d’agression. – a déclaré Porochenko. Déclaration mensongère, puisque les forces militaires ukrainiennes de Crimée – à qui il appartenait évidemment de le faire – ont attendu en vain un ordre de leur état-major de Kiev sur la conduite à tenir face aux “petits hommes verts”, et on leur a dit de ne pas bouger. C’était Tourchinov qui assurait l’intérim de la présidence après le départ de Yanoukovitch.
“Ces jours-ci, les “petits hommes verts” russes prennent pied par centaines en Syrie, provoquant l’accroissement de la violence au Proche-Orient et l’augmentation du nombre des réfugiés arrivant dans l’UE.” Ce qui est mensonger, puisque l’afflux de réfugiés, avec les tragiques naufrages que nous savons, a largement précédé la décision de la Russie d’intervenir en Syrie contre Daesh. Cette accusation délirante est également relatée par Vzgliad (vz.ru)
Et plus loin : ” La Crimée s’est transformée en une base du contingent militaire de la Russie, dans le but de déstabiliser la situation en Mer Noire et en Méditerranée, dans une opposition globale face à l’Occident“.
Pour ceux qui veulent aller plus loin, voilà la playlist Youtube officielle de ce 12eme forum YES (youtube) avec des invités de marque comme BHL, Donald Trump (youtube) et Elton John (youtube).
12 sept 2015 : YES2015. Sir Elton John talks about tolerance and human rights (youtube)
11 sept 2015 : Ukraine News – Donald Trump’s Embarrassing Remarks to a Pro-Ukraine Conference (youtube)
En fait, ceux qui parlent le mieux de l’Ukraine, sont les ukrainiens (youtube)
10 sept. 2015 : Що українці очікують від Європи? (youtube)
LE RESTE DES INFOS
MARDI 1er SEPTEMBRE 2015
Aujourd’hui, 1er septembre, un des principaux médias ukrainiens (112.ua) se félicite du fait que, les dernières 24 heures, il n’y ait eu aucun soldat ukrainien tué ni blessé sur la ligne de front du Donbass (112.ua). En même temps, à Kiev, il y a eu trois gardes nationaux tués à cause des émeutes des extrémistes fascistes devant la Rada, annonce le même média (112.ua). Les “séparatistes” n’ont même plus de travail, puisque les Ukrainiens de la partie pro-Kiev (re)commencent à se tuer entre eux.
Question : y aura-t-il un journaliste de 112.ua pour remarquer cela et en tirer les conclusions ?
Quoi qu’il en soit, la présence devant la Rada d’Oleg Tiagnybok, chef du parti “Svoboda”, a été remarquée, et lui vaut d’être convoqué par la police. (lb.ua , lb.ua).
• Humour (involontaire) ukrainien, propagande (futée) russe. Les “élites politiques” d’Ukraine ont fait une nouvelle fois la démonstration de leur tact et de leur humour noir : Après la grande preuve de tact de Porochenko qui avait solennellement offert un ballon de foot à un soldat de l’OAT amputé des deux jambes (21 03 2015 ridus.ru 20 h 59 : Porochenko bourré offre un ballon de foot à un soldat qui a perdu ses deux jambes ! youtube), Arsen Avakov – ministre de l’intérieur- a offert à Arseni Yatseniouk et à Natalia Yaresko (ministre des finances) une très belle douille d’obus peinte… (youtube).
Du côté russe, une gentille propagande très futée, bien que réservée à l’été : des tongs avec des semelles pourvues d’une inscription en creux, qui impriment à chaque pas les mots “Крым наш ” (“La Crimée est à nous”) (twitter).
• La flotte russe mouillée à Sébastopol tremble de peur. Yatseniouk annonce le retour de la flotte ukrainienne en Crimée. (segodnya.ua). Le premier réflexe d’un lecteur désireux d’en savoir un peu plus, c’est d’aller sur le net. On peut trouver la liste des unités de la flotte ukrainienne ici (wikipedia.org).
Mais, même si l’on constate dans cette liste que les plus gros navires datent des années 70 et les plus petits des années 90, ce n’est pas très clair.
Un tour sur le site de la Pravda (russe) donne plus de précisions – on peut faire confiance aux Russes pour se tenir au fait des forces adverses, cela procède d’une prudence élémentaire. (pravda.ru) :
Par quoi les Forces navales ukrainiennes sont-elles représentées ? Sept vaisseaux de guerre, tous d’un type différent, sans compter les embarcations d’assistance.
1. La frégate “Hetman Sagaïdatchnij” U130, construite en 1993.
2. Le vaisseau transport de troupes de taille moyenne “Kirovograd” U402, construit en 1970, (rendu par la Russie)
3. La corvette “Vinnitsa” U206 (rendue par la Russie), construite en 1976.
4. La vedette lance-missiles “Prilouki” U153 (rendue par la Russie), construite en 1980.
5. La vedette d’artillerie “Skadovsk” U170
6. Le dragueur de mines “Guenitshesk” U153 (rendu par la Russie) construit en 1984.
7. Le navire de commandement “Donbass” (rendu par la Russie) U 500, construit en 1970. (Remarque : nos “Mistral” doivent les faire baver d’envie, mais la Russie nous en a interdit la revente..Tant mieux, d’ailleurs: Kiev serait capable de nous demander 40% de rabais, comme pour le gaz russe)
On remarquera que, sans les unités “rendues par la Russie”, cela ne ferait pas beaucoup : trois bateaux en tout et pour tout.
Sans parler de leur état, qui fait dire à un internaute ukrainien: “Петрушка1 01.09.2015, 18:33 : “Pourquoi faire revenir obligatoirement en Crimée la légendaire flotte ukrainienne ? Il y a des points de réception de vieilles ferrailles dans d’autres ports. Bienvenue. Nous vous accueillerons de la meilleure façon. Yatseniouk n’a pas dit combien coûtait la tonne.”
JEUDI 3 SEPTEMBRE 2015
• Quelques mots sur les Mistral. Les Mistral sont évoqués par le média “Eurointegration.ua” eurointegration.com.ua) qui cite un article du Figaro (lefigaro.fr) donnant le montant des compensations que la France devra payer à la Russie, soit 949 754 849 euros.
Si l’article du Figaro mentionne les doutes exprimés par le Canard enchaîné et Thierry Mariani, Eurointegration rappelle en annexe deux autres articles, l’un au sujet de la proposition faite par la Russie aux éventuels acheteurs de “meubler” le bateau en achetant aussi les hélicoptères russes Ka-52K qui ont été étudiés spécialement pour ce projet (eurointegration.com.ua), et les déclarations russes relatives à l’obligation faite à la France d’avoir l’accord de la Russie sur le pays qui achètera le bateau (eurointegration.com.ua).
• Lutte contre la corruption… En Russie. Porochenko pourrait avoir besoin des conseils de Poutine s’il veut mener à bien la lutte anti-corruption dans son pays (mais en a-t-il vraiment envie ?). Il pourrait se renseigner auprès de la Russie, où les Parquets régionaux sont en train de pratiquer une puissant coup de balai.
Dans plusieurs régions de Russie, les tribunaux ont commencé à confisquer à des responsables d’administrations (gouvernementales ou régionales) et hauts fonctionnaires les biens matériels (voitures, maisons, terrains) dont ils n’ont pas pu prouver qu’ils avaient été acquis avec des revenus légaux (ruposters.ru, rg.ru, cont.ws).
VENDREDI 04 SEPTEMBRE 2015
• Le Belarus semble se méfier de plus en plus de l’Ukraine. Le 6 juin 2015, un site ukrainien signalait déjà que ce pays avait rapproché de sa frontière avec l’Ukraine des troupes et des avions . (16 h 32 : La Biélorussie a amené vers la frontière ukrainienne troupes et aviation. vesti-ukr.com)
Maintenant, le Belarus va utiliser des drones pour surveiller cette même frontière (novosti.dn.ua) (A noter que novosti.dn.ua est une émanation de la chaîne pro-Kiev Hromadske, financée par les USA et certains pays européens, dont les Pays-Bas).
MARDI 8 SEPTEMBRE 2015
• Cessez-le-feu : le silence inquiète. Hier 7 septembre, les médias ukrainiens se félicitaient du fait que pour la première fois depuis plus d’un an, il n’y avait pas eu, de toute la journée, un seul tir sur toute la ligne de front (pravda.com.ua, novosti.dn.ua). Mais aujourd’hui mardi 8 septembre, le site “Novosti Donbassa” (émanation de la chaîne pro-Kiev et pro-UE Hromadske) publie un article dans lequel des soldats ukrainiens du 28ème bataillon en position à deux kilomètres de Donetsk déclarent “Le silence est inquiétant. On a entendu dire qu’ils évacuent les enfants de Donetsk.” (novosti.dn.ua). La vidéo comprise dans l’article a été réalisée par Radio Svoboda, donc très orienté.
Ces infos sont toutefois infirmées par un article du média ukrainien “Apostrophe” qui relate le 8 septembre des combats près de Stanitsa-Louganska (oblast de Lougansk). Un accrochage entre des soldats de la 128e brigade des FAU et une équipe d’éclaireurs-saboteurs des milices séparatistes aurait fait deux morts chez les Ukrainiens. “Pravda” confirme mais ne parle que d’un tué (pravda.com.ua). Même contradiction venant du site “Novosti Donbassa” (novosti.dn.ua) appartenant à Hromadske et animé par Radio Free Europe, qui écrit le 08/09 au soir : “Стрельба на линии соприкосновения территорий с оккупированными Россией районами Донбасса почти не прекращается. А десятки населенных пунктов оказались между двух огней. ” (L’échange de tirs le long de la ligne de front séparant des territoires du Donbass occupés par les Russes est incessant. Des dizaines de localités se sont retrouvées prises entre deux feux). Qui croire, alors ?
MERCREDI 09 SEPTEMBRE 2015
• Titre mensonger de Oukraïnskaya Pravda. Le titre en question est ” L’Allemagne va financer la sécurité dans les mines du Donbass.” (pravda.com.ua/).
C’est mensonger pour deux raisons :
- elle va co-financer une tournée d’inspection qui doit recenser les faiblesses des mines dans le domaine de la sécurité.
- cette tournée va se contenter d’examiner les mines situées dans la région du Donbass encore contrôlée par Kiev et par les militaires de l’OAT.
En fait, Pravda a reproduit un article de UNIAN (unian.net) mais a supprimé le mot “enquête” du titre de son confrère. C’est de la propagande à usage interne, tout simplement : “voyez comme ils sont gentils, les Allemands, et comme nous avons eu raison de nous tourner vers l’Europe”.
Y aura-t-il un journaliste ou un média suffisamment objectif pour expliquer aux Ukrainiens que depuis l’indépendance, ils auraient eu largement le temps de moderniser les mines et bien d’autres choses si tout le monde n’avait pas pioché à tout-va dans les caisses et détourné des milliards de hryvnas à des fins personnelles ?
Néanmoins, cela laisse supposer que l’Allemagne avance ses pions pour l’emporter dans ce domaine industriel le jour où la grande braderie ukrainienne commencera.
• La nouvelle police ukrainienne est extrêmement efficace. Surtout celle de Lvov. Depuis le début de ses activités le 23 août, elle en est à son cinquième accident de la circulation, communique UNIAN, photo à l’appui (unian.net, unian.net). Et dire qu’on les a dotés en Toyota Prius flambant neuves!
“J’ai vu des Russes, et je sais combien ils sont dangereux.” Ce sont les paroles d’un candidat à la présidence américaine, Jim Gilmore (rt.com).
JEUDI 10 SEPTEMBRE 2015
• L’Ukraine a des amis très serviables et généreux. C’est Anatoli Sharij qui révèle la “grande générosité” de la Pologne (sharij.net). En six mois, deux Ukrainiens en tout et pour tout (sur les presque 4000 qui s’étaient réfugiés en Pologne à partir de 2014) ont reçu le statut de réfugié. Commentaire d’un internaute amer : “Поляки, конечно, сволочи, но неидиоты… ” (Les Polacks, en fin de compte, sont des salopards, mais pas des idiots).
Et comme charité bien ordonnée commence par soi-même… En Pologne, 18 personnes sont accusées début septembre de détournement d’aide humanitaire destinée à l’Ukraine. Il s’agit de personnes travaillant sur une base logistique militaire de Varsovie. “”В рамках следствия обвинения предъявлены 18 лицам, в том числе восьми бывшим и нынешним солдатам, семи гражданским служащим и трем гражданским лицам”, – заявил заместитель окружного военного прокурора Варшавы Рышард Филиппович. ” Dans le cadre de cette enquête ont été mis en examen 18 personnes, 8 soldats – certains en service actuellement, d’autres ayant cessé de servir – sept civils” (eurointegration.com.ua).
Cette aide humanitaire était destinée surtout à l’oblast de Dniepropetrovsk, pas au Donbass. Il est inquiétant de constater qu’il y a des pans entiers de l’Europe où les militaires aiment bien tremper dans les petites combines lucratives. C’était – c’est peut-être encore – le cas en Albanie, au Kosovo, dans les Balkans en général.
VENDREDI 11 SEPTEMBRE 2015
• Menaces de fraude sur les élections au Donbass. Il nous faut regarder ce que les “Cyber Berkuts” ont découvert à ce propos (cyber-berkut.ru au 28 aout 2015) . Leur communication du 28 août 2015 dévoile une lettre d’Alexandre Tourchinov à Arseni Yatseniouk qui évoque sans vergogne le sabotage des futures élections.
• Reuters fait sa petite propagande. Deux fonctionnaires américains (qui ont voulu garder l’anonymat) auraient vu deux tanks russes sur la base de Lattakia. (tvrain.ru) La photo illustrant l’article représente effectivement un tank russe, mais sur un terrain d’entraînement, peut-être même celui qui a servi lors des championnats militaires qui se sont déroulés récemment, car la photo est une photo TASS, et les arbres aux couleurs d’automne n’ont pas du tout l’air syrien (tvrain.ru).
On en revient donc à la bonne vieille propagande basique : 1) une info qui n’a rien d’extraordinaire, la Russie ne faisant pas mystère de son aide militaire à la Syrie, 2) des “témoins” invisibles, sinon inventés, 3) aucune preuve photographique, même pas prise par un téléphone portable, ce qui est extrêmement courant de nos jours.
Et bien sûr des images satellite américaine à la définition des années 60 comme preuve ultime (pravda.com.ua, colonelcassad).
• Le Conseil des ministres ukrainien a pris des dispositions pour faire sortir l’entreprise Antonov du groupe russo-ukrainien. La décision correspondante n° №920-р du 8 septembre 2015 г. a été publiée sur le site du gouvernement (112.ua)
• Le Conseil des ministres a approuvé le projet de budget pour 2016. Il sera très tendu, et présente un certain nombre d’incertitudes, par exemple on ne sait pas encore sur quelles recettes fiscales il pourra se baser.
MARDI 15 SEPTEMBRE 2015
• Intéressante analyse des options offertes à Porochenko(novorossia.today)
• La Pologne et la Suède approfondissent leur collaboration militaire avec l’Ukraine à cause de l’agression russe (pravda.com.ua)
• A la Rada, 251 députés ont voté pour l’adoption d’une loi régissant les conditions de transparence des acquisitions réalisées par le gouvernement. Le document prévoit en particulier que la loi s’applique à tous les donneurs d’ordres et acheteurs de marchandises, de travaux et de services à la condition que le montant des achats de marchandises et de services soit égal ou supérieur à 200.000 hryvnias, et pour les travaux, à 1,5 millions de hryvnias (pravda.com.ua, pbs.twimg.com).
Des dégâts syriens qui ne pourront jamais être réparés
Quand le berceau de la civilisation devient son cimetière
par Diana Johnstone
Paris, 6 septembre 2015
Ce lundi 7 septembre, sept citoyens syriens vont au tribunal à Paris pour appuyer leur plainte contre le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius. Ces 5 hommes et 2 femmes ont tous perdu des membres de leur famille et des amis dans des massacres perpétrés par les rebelles armés, qui sont soutenus moralement et logistiquement par Fabius. Ils demandent une indemnité symbolique de un euro.
Au final, la plainte sera très probablement rejetée. Cette audience du 7 septembre se trouve confrontée à une jurisprudence qui interdit les tribunaux de juger les actes du gouvernement relevant de ce cas, même si l’accusation est fondée. Et pourtant cette poursuite futile aborde un point crucial que les médias et politiques occidentaux préfèreraient beaucoup ignorer.
Les dirigeants occidentaux portent une lourde responsabilité dans la création d’un monde inadapté à la vie humaine normale. Et, jusqu’à présent, ils échappent à toute condamnation. La crise massive de réfugiés qui inondent l’Europe n’est que le début des ennuis que ces dirigeants sans scrupules ont apporté à leurs propres pays.
Laurent Fabius peut honnêtement être assimilé à un néoconservateur français. Son alignement avec les politiques israéliennes est visible par le fait qu’il ait été le plus réticent de tous les ministres étrangers impliqués dans les négociations sur le nucléaire iranien à valider l’accord final.
Il a été l’un des plus enthousiastes à préconiser un changement de régime en Syrie, un pays dans le point de mire de la liste des néocons pour son nationalisme arabe et son soutien à la cause palestinienne.
Les plaignants syriens ont fait remarqué que :
Le 29 mai 2012, Fabius a déclaré que la France interviendrait contre le régime syrien.
Le 17 août 2012, Fabius a déclaré que le président Bashar el Assad “ne méritait pas d’être vivant sur la Terre (sic)”.
Le 14 décembre 2012, en s’exprimant contre la décision de l’administration Obama pour désigner le Front al-Nosra comme un groupe terroriste, Fabius a contesté que le Front al-Nosra faisait un “bon travail sur le terrain”.
Le 13 mars 2013, Fabius a annoncé que la France et la Grande-Bretagne allaient livrer des armes aux rebelles.
En tant que groupe, les plaignants affirment que, par ses déclarations, le ministre des affaires étrangères Fabius a aggravé la guerre civile en Syrie et a encouragé les assauts de la rébellion armée contre le gouvernement en place.
Individuellement, chacun des plaignants a perdu des membres de sa famille et de proches amis lors d’attaques armées et de massacres perpétrés par la les rebelles armés de la milice al-Nosra.
Sous direction américaine et influence israélienne, les dirigeants politiques français ont soutenu “le changement de régime” en Libye et en Syrie en partant du postulat tacite que la guerre civile valait mieux pour les peuples de ces pays que vivre sous une “dictature”. En réalité, la plupart des gens s’accommodent mieux de vivre sans vote que de vivre sans toit au-dessus de leurs têtes, ou sans tête tout court.
Il n’est pas vraiment surprenant que les vidéos efficacement filmées et diffusées de “l’Etat Islamique” (EI) montrant leurs méthodes disciplinaires aient causé un mouvement de panique parmi les peuples qui vivent sur la route de leurs conquêtes.
Les guerres transforment les gens en réfugiés. Les médias occidentaux ne s’intéressent de près aux réfugiés uniquement lorsqu’ils apprécient le “scénario” sous-jacent. Lorsque les Albanais du Kosovo fuyaient la guerre, en 1999, de l’OTAN contre les Serbes, une énorme attention leur a été portée, parce que ces réfugiés pouvaient être décrits comme des victimes du “nettoyage ethnique” serbe et donc comme une justification de la guerre otanienne en elle-même.
En revanche, aucune attention médiatique n’a été déclenchée par le nombre bien plus important de réfugiés fuyant l’invasion de l’Iraq par les Etats-Unis en 2003, partis pour ne jamais revenir. Plus d’un million de réfugiés iraquiens ont fui en Syrie, où ils ont été bien reçus.
La situation au Moyen-Orient est critique. Armés par les équipements abandonnés de l’armée étatsunienne en Iraq, enrichis par les ventes illégales de pétrole, ses rangs gonflés par de jeunes djihadistes venus du monde entier, l’Etat Islamique menace les peuples du Liban et de la Jordanie, déjà mis en difficulté par l’accueil de réfugiés en masse de la Palestine, de l’Iraq et maintenant de la Syrie.
L’Etat Islamique est vraiment l’horrible caricature de l’adversaire de “l’Etat Juif”, une autre entité politique basée sur une identité religieuse exclusive. Comme Israël, il est dépourvu de frontières clairement établies, mais possède un potentiel démographique bien plus important.
La seule force qui peut empêcher l’Etat Islamique d’étendre son joug fanatique sur et au-delà de la Mésopotamie est l’état syrien mené par Bashar al-Assad. Le choix n’est pas entre Assad et la “Démocratie Occidentale”. Le choix est entre Assad et l’Etat Islamique. Mais les politiciens occidentaux n’ont toujours pas complètement abandonné leur ritournelle démente : “Assad doit partir !”
Réfugiés, Migrants et Terroristes
Le résultat de cette folie est en train d’échouer sur les rivages de la Méditerranée. Les images et les émotions ont remplacé la réflexion sur les causes et leurs effets. Une photo d’un bambin noyé déclenche une tempête médiatique et politique. Les gens sont surpris ? Ils ne savaient pas que des enfants se font tailler en pièces par les bombardements étatsuniens en Iraq, par les drones étatsuniens en Afghanistan, au Pakistan, au Yémen ? Et qu’en est-il des enfants massacrés par la guerre de l’OTAN pour “libérer la Libye” de son “dictateur” ?
L’actuelle crise des réfugiés en Europe est l’inévitable, prévisible, résultat attendu de la politique occidentale au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. La Libye de Kadhafi était le mur qui empêchait des centaines de milliers d’Africains d’immigrer illégalement en Europe, non seulement par des méthodes policières mais encore plus efficacement en leur offrant le développement chez eux et du travail payé décemment en Libye. Dorénavant la Libye est source à la fois de migrants économiques et de réfugiés en provenance de Libye et d’autres terres dévastées. Dans le but d’affaiblir le Soudan, les Etats-Unis (et Susan Rice en particulier) ont activement soutenu la création du nouvel état du Sud-Soudan, qui n’est pas du tout un état mais le théâtre de massacres entre rivaux poussant de plus en plus de réfugiés vers des pays réticents à les accueillir.
La célèbre photo du petit Aylan noyé dans la Méditerranée est utilisée très largement pour culpabiliser les Européens. Les gouvernements devraient en effet se sentir coupables – c’est certainement le cas du riche mégalomane Bernard-Henri Lévy, qui se vante d’avoir convaincu le gouvernement français de Nicolas Sarkozy de déclarer la guerre contre la Lybie où, affirme-t-il, il n’y avait point d’extrémistes islamiques, mais uniquement des pro-occidentaux aspirant de toutes leurs forces à la démocratie. Grâce à l’OTAN, les extrémistes islamiques ont depuis essaimé dans tout le pays.
La chancelière allemande Angela Merkel a accepté d’accueillir huit cent mille réfugiés syriens. D’un point de vue humanitaire, cela est admirable. L’Allemagne est économiquement forte et démographiquement faible; avec sa population en diminution progressive, les Syriens appartenant à la classe moyenne, nombre d’entre eux des chrétiens terrifiés, peuvent sembler être une addition bienvenue à la population. Mais cela approfondit les divisions politiques entre l’Allemagne et l’Europe.
Cela est particulièrement le cas avec les nouveaux membres de l’UE en Europe de l’est. Avec la Hongrie en première ligne, leurs dirigeants ont exprimé sans détour que leurs pays se préoccupaient avant tout de leur identité ethnique, et ne veulent pas accepter un nombre important de personnes ne parlant pas leur langage. Contrairement aux pays d’Europe de l’ouest, les états ethniques d’Europe de l’est n’ont pas de tradition de prise en charge d’immigrants et aucun attachement idéologique à l’idéologie occidentale des Droits de l’Homme. En Europe de l’est, “les droits de l’homme” sonnaient bien comme arme à utiliser contre les Russes et l’Union Soviétique mais ça s’arrête là.
La crise grecque a dores et déjà beaucoup pesé sur l’unité de l’Union Européenne. Pour la première fois, de nombreuses personnes se posent des questions sur l’idée en elle-même. La crise a montré qu’il n’y a aucun sentiment de réel solidarité entre les peuples d’Europe ; quand il faut prendre une décision douloureuse, les Allemands sont les Allemands, les Grecs sont les Grecs et “l’Européen” est une abstraction. La crise des réfugiés montre de nouvelles fissures dans “l’unité européenne”.
L’essentiel de l’Europe souffre aujourd’hui d’un chômage de masse, en particulier les pays du sud où les réfugiés débarquent en premier : Grèce, Italie, Espagne. Les politiques de l’Union Européenne, qui étranglent déjà la Grèce, ne favorisent pas la création d’emplois pour des centaines de milliers d’arrivants. Même les réfugiés avec des qualifications professionnelles trouveront difficile ou impossible de se plier aux normes protégeant l’accès à leurs professions dans leurs pays d’accueil. La plupart des emplois qu’ils arriveront à trouver seront à faibles qualifications et illégaux, poussant les salaires et les conditions de travail des pays d’accueil à la baisse.
De plus, il est impossible de distinguer dans les mouvements de masse actuels les “réfugiés” des “migrants économiques” – c’est à dire, des personnes simplement à la recherche de meilleurs opportunités d’emplois. Aujourd’hui, l’UE a peu à leur offrir et le ressentiment envers cette immigration non sollicitée est certain de contribuer à l’amélioration du sort politique de la droite nationaliste.
Il y a une autre raison pour laquelle de nombreux citoyens européens se sentent assez peu enthousiastes à l’idée d’accueillir des centaines de milliers d’étrangers inconnus dans leurs communautés. L’Etat Islamique s’est ouvertement vanté d’envoyer des terroristes en Europe parmi les réfugiés, avec l’intention ferme de perpétrer des actes violents afin de déstabiliser l’Occident. Bien sûr, la menace du terrorisme est utilisée de manière cynique par les gouvernements pour mettre en place des politiques policières étatiques, mais cela ne veut pas dire que la menace de terrorisme est irréelle. Malheureusement, elle existe, et il faut remercier très largement pour cela les politiques de ces mêmes gouvernements.
La crise des réfugiés devrait être vue comme un signal d’alarme que les Etats-Unis et ses alliés de l’OTAN – en particulier l’Angleterre et la France – sont en train d’emmener le monde vers un état de chaos qui continuera de s’étendre et qui approche un point de non-retour. Il est facile et rapide de casser quelque chose. La réparer peut se révéler impossible. La civilisation elle-même pourrait être plus fragile qu’elle n’en a l’air.
Le Philosophe face aux “journalistes” roquets du XXIe siècle (effrayants, eux, petits inquisiteurs sans talent…)
On peut ne pas être d’accord sur tout, mais ça fait du bien, cette bouffée d’intelligence et de débat non tronqué…
C’est un exemple fabuleux de chiens de garde tentant de détruire toute personne s’écartant de la doxa – 148 attaques violentes (oups pardon “contradiction journalistique élémentaire” hein, comme on l’observe souvent face à BHL par exemple), presque 148 échecs…
J’avais loupé cet incroyable passage de l’interview du 14 juillet 2015 de François Hollande… :
« La France a été très ferme dans cette négociation et Laurent Fabius l’a conduite avec beaucoup de rigueur et également de fermeté.
Quelle était ma préoccupation ? Éviter la prolifération nucléaire.Cela veut dire quoi la prolifération nucléaire ? Cela voulait dire que l’Iran puisse accéder à l’arme nucléaire. Si l’Iran accédait à l’arme nucléaire, l’Arabie Saoudite, [silence] Israël, d’autres pays voudraient également accéder à l’arme nucléaire. Ce serait un risque pour la planète tout entière. Donc, il fallait empêcher que l’Iran puisse accéder à l’arme nucléaire. »
CQFD
Enfin, presque..
Or on sait qu’Israël est l’une des quatre puissances nucléaires non-signataires du Traité de non-prolifération (avec l’Inde, le Pakistan et la République populaire démocratique de Corée).
C’est même en 1956 que le Président du Conseil Guy Mollet (prédécesseur de François Hollande à la tête du Parti socialiste) organisa ce transfert de technologie nucléaire entre la France et Israël…
Le dire obligerait à passer de “l’Iran est le gros méchant car il va introduire des armes nucléaires au Moyen-Orient” à “”Tiens, l’Iran est en train de réagir à 1/ un État non-ami qui a déjà introduit des armes nucléaires au Moyen-Orient 2/ au fait qu’un de ses pays frontaliers a été rasé en 2003 par les États-Unis sous un faux prétexte, sans la moindre sanction.” Pas bon…
Grosses félicitations à Claire Chazal et David Pujadas (les deux bidules à gauche et à droite sur la photo) pour leur phénoménale réactivité – ils devraient donc être récompensés en réalisant l’interview en 2016…
31 mars 2015 (Vladimir Platov – NEO) – Début février, le Pentagone a déclassifié des rapports concernant le programme nucléaire militaire mené par Israël jusqu’en 1987. Selon ces documents, les scientifiques israéliens étaient capables à cette date de produire une bombe à hydrogène. Bien que cette publication ait été largement ignorée par les médias occidentaux, certains analystes ont remarqué que la déclassification de ces rapports secrets coïncide avec la récente et rapide détérioration des relations entre les USA et Israël. Alors que Tel Aviv lançait une campagne massive de critiques envers l’administration Obama, à la fois dans les médias occidentaux et partout dans le monde, les révélations du Pentagone suivirent rapidement. Il est aussi intéressant de noter que seuls les éléments concernant le programme nucléaire israélien ont été déclassifiés, alors que les informations concernant d’autres programmes du même type de pays alliés membres de l’OTAN (en particulier, la France, l’Italie, la RFA) sont restées sous le sceau du secret.
Le rapport de 386 pages intitulé “Сritical technology assessment in Israel and Nato nations” [Evaluation des technologies critiques en Israël et dans les pays de l'OTAN] a été produit en 1987 par l’Institut pour les Analyses de Défense (IDA) et s’intéressait aux moyens dont Israël disposait déjà à cette époque nécessaires à la fabrication d’armes nucléaires. L’étude souligne particulièrement le fait que les laboratoires secrets d’Israël, engagés dans le développement d’une bombe atomique, étaient au même niveau que les principaux centres de recherche sur les armes nucléaires des USA : Los Alamos, Lawrence Livermore et Oak Ridge National Laboratory.
Selon ce rapport, les experts israéliens étaient parvenus au milieu des années 80 au même stade de recherche et de développement en matière d’armes nucléaires, en particulier de la bombe à hydrogène, que les scientifiques américains entre 1955 et 1960. Les experts d’IDA étaient assez courageux pour reconnaître que, dans certains domaines, les israéliens avaient même surpassé leurs collègues américains de l’époque, surtout ceux travaillant dans le centre de recherche israélien secret « Raphaël », qui avaient trouvé de nouvelles méthodes de réaliser la fission nucléaire leur permettant de créer leur propre version de la bombe à hydrogène.
A la lumière de ces faits, il serait intéressant de revenir sur l’article du Sunday Times du 5 octobre 1986 publié sous le titre “Revealed: The Secrets of Israel’s Nuclear Arsenal” [Révélations : les secrets de l'arsenal nucléaire israélien]. Cet article se fondait sur les révélations d’un savant atomique israélien – Mordechai Vanunu – qui a divulgué les secrets du programme nucléaire israélien.
En 1986, cet expert en armes nucléaires israélien, âgé de 31 ans, travaillait déjà depuis 10 ans au centre atomique secret Machon 2, enfoui sous terre dans le désert de Néguev et fabriquant des armes nucléaires dès le milieu des années 60. Les experts internationaux auxquels Mordechai a alors présenté les preuves et les images ont été totalement pris par surprise. Ils ont dû reconnaître qu’au milieu des années 80 Israël était devenu la sixième puissance nucléaire après les États-Unis, l’Union soviétique, la Grande-Bretagne, la France et la Chine, même s’il a tout fait pour dissimuler cette information. Même à cette époque, le potentiel nucléaire israélien était déjà beaucoup plus important que celui de l’Inde, du Pakistan et de l’Afrique du Sud, soupçonnés eux aussi de développer des armes nucléaires.
Selon ce scientifique lanceur d’alerte israélien, dès le milieu des années 80, l’état juif possédait des installations cachées de production de plutonium depuis plus de 20 ans, capables d’atteindre, à la longue, une capacité de production annuelle de 40 kilogrammes, suffisante pour produire 10 bombes nucléaires. Dans les années 80, Israël s’est également muni d’équipements nécessaires à la production d’engins thermonucléaires. En particulier un réacteur de fabrication française d’une capacité de 26 mégawatts a été amélioré par les israéliens pour atteindre une capacité de 150 mégawatts, ce qui a permis à Israël de se lancer dans la production de plutonium.
Les experts en armes atomiques, qui ont commenté l’article de Sunday Times, ont confirmé qu’Israël pouvait détenir déjà en 1986 entre 100 et 200 bombes atomiques.
Cette information permet de comprendre la volonté d’Israël de maintenir son monopole nucléaire au Moyen-Orient à n’importe quel prix, en empêchant ses adversaires potentiels de développer des armes nucléaires. Tel Aviv a par exemple lancé de manière totalement irresponsable des raids aériens sur le réacteur nucléaire irakien Osirak le 7 juin 1981 et continue à avoir la même attitude négative vis-à-vis du programme nucléaire iranien.
Au vu de ces révélations et de la reconnaissance officielle d’Israël par les USA comme une puissance nucléaire en possession d’armes nucléaires depuis plus d’un demi-siècle, il est impératif que les acteurs internationaux commencent à discuter de ce problème au sein de l’ONU, forcent Israël à signer le Traité sur la Non-prolifération d’Armes Nucléaires et contrôlent strictement les importations et exportations de telles armes par le gouvernement israélien.
Vladimir Platov, spécialiste du Moyen-Orient, pour la revue en ligne “New Eastern Outook“.
Vanunu libre de discuter du nucléaire israélien en prime-time
L’homme reconnu coupable de trahison pour avoir divulgué des détails de l’arsenal nucléaire israélien a été autorisé à mettre en garde contre le « danger » posé par « la poudrière de Dimona »
Aprèès des décennies de secret nucléaire, les censeurs militaires israéliens ont autorisé, de façon incroyable, l’espion nucléaire Mordechai Vanunu à donner une longue interview en prime-time à la télévision israélienne vendredi soir.
L’interview sur la Deuxième chaîne comprenait plusieurs révélations et anecdotes fascinantes, mais son aspect le plus spectaculaire était que Vanunu – auquel il était interdit de donner des interviews au terme de sa libération de 18 ans de prison pour trahison en 2004 – a été autorisé à parler librement, avec la pleine autorisation de l’establishment de la sécurité, de ce que son interlocuteur a qualifié de la divulgation de « l’un des plus grands secrets d’Israël ».
Technicien de 1976 à 1985 à la centrale nucléaire d’Israël de Dimona, Vanunu a révélé des preuves accablantes du programme nucléaire israélien au Sunday Times britannique en 1986, et publié des dizaines de photographies, permettant à des experts nucléaires de conclure qu’Israël avait produit au moins 100 ogives nucléaires.
À ce jour, Israël n’a jamais reconnu disposer d’un arsenal nucléaire, préférant maintenir une politique d’ « ambiguïté nucléaire » tout en jurant qu’il ne sera pas le premier à utiliser des armes nucléaires au Moyen-Orient.
Le moment de l’interview, vendredi, était particulièrement révélateur.
Israël venait de comprendre que ses efforts de lobbying n’ont probablement pas réussi à empêcher le Congrès d’approuver l’accord nucléaire des puissances mondiales avec l’Iran, qualifié par le Premier ministre Benjamin Netanyahu d’ « erreur historique ».
Netanyahu a maintes fois promis d’agir seul si nécessaire pour assurer que l’Iran ne se dote pas de l’armement nucléaire. Il y a deux semaines, la censure militaire a permis la diffusion à la télévision de conversations enregistrées sur bande, dans lesquelles l’ancien ministre de la Défense Ehud Barak révélait qu’à au moins trois reprises en 2010, 2011 et 2012, Israël était à deux doigts de frapper les installations nucléaires iraniennes.
Le Sunday Times de 1986 avec des révélations de Vanunu
Vanunu, aujourd’hui âgé de 60 ans, a été interviewé dans l’appartement d’un ami situé à Tel-Aviv. Il décrit un lent processus par lequel il a décidé, au cours de ses années de travail à Dimona, qu’il avait une obligation de révéler « aux citoyens israéliens, au Moyen-Orient et au monde » la nature de ce qu’il appelait « la poudrière » de Dimona : « les quantités, les nombres, les types ».
« Je voyais ce qu’ils produisaient et son importance », dit-il, qualifiant le programme nucléaire israélien d’ « échec » qu’il a « exposé », dans une critique manifeste de l’ensemble de la stratégie nucléaire israélienne.
Il raconte avoir apporté « un appareil photo ordinaire, un Pentax » dans l’établissement où il travaillait depuis neuf ans, peu après avoir appris qu’il allait être congédié, et avoir utilisé deux pellicules – soit l’équivalent d’environ 58 photos. Il n’a pas été suspecté parce qu’il était un habitué, et qu’il portait habituellement un sac à dos rempli de ses livres universitaires.
Il a ensuite gardé la pellicule pendant des mois, l’emportant à l’étranger, en Thaïlande, au Népal et en Australie avant de la développer à Sydney. « J’ai pris le risque que la pellicule soit abîmée, » dit-il.
Il nie avoir exposé le programme nucléaire pour se venger de la perte de son emploi, et avoir reçu de l’argent du Sunday Times ou autres pour ses révélations. Son avocat de longue date, Avigdor Feldman, travaille pour lui à titre bénévole, dit-il.
Vanunu décrit comment il a été attiré de Londres à Rome et arrêté – et s’être lié d’amitié avec l’agent « Cindy » (Cheryl Bentov), dans un guet-apens du Mossad. « Tout homme serait tombé » dans le stratagème, dit-il au journaliste Danny Kushmaro, « même vous ».
Il raconte qu’il est venu chercher Cindy, et non l’inverse, puis qu’ils ont traversé une rue à Londres. Il ne s’est jamais douté qu’elle était un agent jusqu’à ce qu’il se réveille trois jours plus tard, drogué sur un bateau en partance pour Israël. Elle avait suggéré qu’ils voyagent en Italie, où le Mossad a perquisitionné leur appartement et l’a maintenu enchaîné à un lit pendant sept jours. Même en Italie, il pensait que Cindy « était aussi une victime ».
A la question de savoir s’il était tombé amoureux d’elle, il dit : « Oui, non, je ne suis pas tombé amoureux d’elle. J’ai dit qu’une liaison pourrait s’être développée. »
Il dit que sa peine – 11 années sur 18 en prison dans un cachot – avait été radicalement injuste. Il a payé le prix, dit-il, de détruire la réputation du service de sécurité intérieure, le Shin Bet, en exposant le secret nucléaire. « Je m’en suis pris au Shin Bet, au Mossad, à l’armée, » dit-il.
Il ne dit pas qu’il n’était « pas un espion étranger », mais plutôt quelqu’un qui a agi comme il l’a fait « parce que je pensais que c’était le droit du peuple de savoir… Moi, Mordechai Vanunu, ai pris la responsabilité d’informer les citoyens du danger nucléaire… Dimona est très dangereux. »
Ce rôle a pris fin avec la publication du Sunday Times, dit-il. « J’en ai fini avec cette histoire. Je n’ai plus de secrets. »
Par conséquent, il a plaidé pour être autorisé à quitter Israël et à vivre à l’étranger avec sa nouvelle épouse norvégienne. (Il a épousé Pr Kristin Joachimsen à une cérémonie à l’église à Jérusalem en mai.) Il dit avoir voulu annuler sa citoyenneté. Il ne se sent plus Israélien et s’est converti au christianisme. Il s’interroge : « Pourquoi me gardent-ils encore ici ? »
Le Centre de recherche nucléaire du Néguev à Dimona (Capture d’écran : YouTube, via Dixième chaîne)
Il dit qu’il serait prêt à s’engager à ne pas donner d’interviews s’il était autorisé à quitter Israël, mais il a semblé s’être rétracté. (Il a donné plusieurs interviews à la presse étrangère au fil des ans, en violation de ses conditions de libération.)
A plusieurs reprises, Israël lui a refusé l’autorisation de quitter le pays, en partie sous prétexte qu’il constituerait toujours une menace pour la sécurité.
Une nouvelle audience de la Haute Cour sur la question est prévue pour bientôt. (En 2007, Vanunu a été emprisonné pendant six mois supplémentaires pour violation de ses conditions de libération quand il a voyagé dans la ville de Bethléem en Cisjordanie, à bonne distance de sa maison de Jérusalem.)
Vanunu affirme avoir été puni plus sévèrement parce qu’il vient d’un milieu marocain pauvre. Mais il conclut simplement : « Ils devraient fermer l’affaire Vanunu ».
Cela fait un an et demi que les revues de presse existent – et sont assez largement reprises sur le web.
Cela n’est possible que grâce au travail de “butineurs”, qui surveillent ce qui se publie sur le web.
Nous avons donc besoin de volontaires, curieux de l’actualité, pour nous aider à réaliser ce travail.
Modérateurs
Nous avons toujours grandement besoin de modérateurs – sans quoi une partie des billets sera désormais fermée aux commentaires, faute de moyens…
J’en profite pour rappeler que, à notre déplaisir, nous ne pouvons justifier à chaque fois les raison de refus de certains commentaire, faute de moyens humains. Tentez de vous rapprocher le plus possible de la Charte des commentaires, ça limitera les soucis…
Synthèse
Ayant beaucoup œuvré sur la série Démocratie kaput, je cherche une fine plume pour synthétiser ses éléments principaux 3 ou 4 pages … Me contacter pour le détail…
Intervieweurs
Merci à ceux qui m’ont répondu pour le job de cameraman
Du coup, je vois les choses un peu différemment, et je me demande si’il n’y aurait pas parmi vous quelqu’un se sentant de faire (ou faisant déjà) des interviews assez “punchy”, pour me seconder…
Contact
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La transparence (ou son absence) à la Commission Européenne.
Plus tôt dans la semaine, la Commission européenne a rendu public des documents au contenu fortement “révisé” (cf. les PDF ci-dessous) concernant les rapports qu’elle a pu avoir avec l’industrie du tabac dans le cadre des négociations commerciales que mène l’Europe, y compris celles en cours avec le Japon et celles avec les États-Unis (TTIP alias TAFTA alias PTCI, partenariat transatlantique de commerce et d’investissement). Dans tous ces quatre documents (correspondance et minutes des rencontres avec les lobbies du tabac) quasiment tout est censuré (caviardé à l’encre noire), y compris les noms de tous les lobbyistes de l’industrie du tabac et des officiels de la Commission impliqués. Dans une lettre de 14 pages de “British American Tobacco” par exemple, moins de 5% du texte est visible (quelques phrases insignifiantes de remarques introductives et conclusives). Dans un résumé d’une seule page relatant une rencontre avec Philip Morris, même la date de la rencontre a été effacée, et nulle part on ne peut savoir de quelles négociations il s’agit. C’est ce que la Commission qualifie “d’accès partiel”.
La lettre de 14 pages sur les négociations commerciales envoyée par le lobby du tabac à la Commission.
Ces documents ont été publiés accompagnés d’une réponse de Catherine Day (secrétaire générale de la Commission Européenne) à une demande au nom du droit d’accès à l’information [Règlement européen nº 1049/200, NdT] faite en mars 2015 par l’Observatoire de l’Europe Industrielle (CEO, Corporate Europe Observatory). Dans une réponse antérieure, la Commission avait déjà rendu publics deux documents quelque peu moins caviardés, mais avait catégoriquement refusé l’accès à quatre autres. Le CEO avait fait appel de cette décision, demandant à la Commission d’autoriser le plein accès à tous ces documents. Le CEO avait fourni une argumentation détaillée, montrant en quoi la divulgation de ces documents était d’un intérêt public primordial. La divulgation de ces documents est nécessaire “pour permettre au public d’examiner la nature des relations existant entre la Direction Générale du Commerce et l’industrie du tabac” et “pour permettre au public d’évaluer dans quelle mesure l’accord de libre-échange entre l’Europe et le Japon (FTA, Free Trade Agreement) (et aussi le TTIP) crée un risque pour la politique de contrôle du tabac”. Le CEO fait ressortir que la transparence concernant ces documents est nécessaire si l’on veut savoir si les négociateurs commerciaux de l’Europe, à la suite des discussions qu’ils avaient eues avec les industriels du tabac, cherchent à influer sur la réglementation du contrôle du tabac dans d’autres pays et s’ils se font les avocats de l’inclusion dans les nouveaux traités commerciaux du mécanisme controversé de règlement des différends entre investisseurs et États (ISDS).
Le CEO a aussi remis en cause le retrait dans les documents des noms des lobbyistes de l’industrie du tabac et des représentants de la Commission. Le CEO a soutenu que la Commission “devait être complètement transparente sur ses contacts avec les représentants de l’industrie du tabac”, faisant allusion non seulement à la loi européenne sur le droit d’accès public à l’information (Règlement nº 1049/2001), mais aussi aux obligations de transparence en vertu de la convention-cadre sur le contrôle du tabac de l’Organisation Mondiale de la Santé (FCTC). Le FCTC et les directives qui l’accompagnent font obligation aux gouvernements de limiter au maximum les interactions avec l’industrie du tabac et d’assurer une complète transparence à celles des interactions qui peuvent se produire. L’argumentation complète est en ligne ici :
Dans sa lettre, Catherine Day a rejeté ces arguments, affirmant que l’intérêt public de la transparence “ne l’emporte ni sur l’intérêt public qu’il y a à protéger les relations internationales de la Commission et ses processus de prise de décision, ni les intérêts commerciaux des entreprises en question”. Day réaffirme les précédents arguments de la Commission, y compris celui selon lequel les documents ne peuvent être publiés parce qu’ils “contiennent des éléments en rapport avec la position de la Commission relative au tabac dans ses négociations bilatérales en cours pour un accord de libre échange avec les États-Unis et le Japon”
“Les documents 3, 4 et 5 contiennent des éléments en rapport avec les positions de la Commission relative au tabac dans ses négociations bilatérales en cours pour un accord de libre échange avec les Etats-Unis et le Japon” – Catherine Day, secrétaire générale de la Commission Européenne, citée depuis cette lettre : http://www.asktheeu.org/en/request/contacts_with_the_tobacco_indust#incoming-7684
Le CEO est profondément préoccupé par le secret qu’entretient la Commission sur ses relations avec les lobbyistes de l’industrie du tabac et plus généralement par le secret entourant les négociations commerciales internationales. Nous sommes donc en train de préparer une réclamation qui sera envoyée au médiateur européen.
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” (Les Polacks, en fin de compte, sont des salopards, mais pas des idiots).
Le Sunday Times de 1986 avec des révélations de Vanunu
Le Centre de recherche nucléaire du Néguev à Dimona (Capture d’écran : YouTube, via Dixième chaîne)
