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A Kourou, on fait la queue une journée pour une bouteille de gaz

Monday 27 April 2020 at 18:35

Un cadre du centre spatial en Guyane témoigne

Si la Guyane semble peu touchée par le Covid-19, les conséquences de l'épidémie se font sentir sur le ravitaillement de ce territoire lointain. Au centre spatial où trois lancements ont été annulés, on s’inquiète du départ de certains clients.

Décollage d'une Ariane 5 depuis Kourou. - Spotting973 - Wikipedia - CC BY-SA 2.0

En Guyane, à 7500 km de la métropole, dans ce territoire de moins de 300.000 habitants, comment vit-on à l’heure du Coronavirus? Un cadre du centre spatial de Kourou a accepté de parler à Reflets sous couvert d’anonymat. Nous l’appellerons Paul.

«Ici, une personne sur deux à moins de 25 ans, un tiers de la population est étrangère, originaire du Surinam, du Brésil, d’Haïti ou de la République Dominicaine explique Paul. On a beaucoup d’habitats précaires, exigus. Alors ici le confinement est relatif… Pour certains, la loi française est même très relative.» Le préfet a instauré un couvre-feu entre 21 h et 5 h du matin qui peine à être respecté dans certains quartiers.

En Guyane, c’est surtout l’approvisionnement qui inquiète. Ici, tout est importé de métropole ou de l’étranger en dehors de quelques produits alimentaires. «Avec la pandémie, les livraisons sont perturbés. Les bateaux sont plus rares. On a un avion par semaine qui assure les livraisons urgentes, le transport de personnes essentielles avec un accord du préfet et les évacuations sanitaires. Des produits manquent régulièrement, comme les médicaments ou les bouteilles de gaz. Ici, beaucoup de gens cuisinent au gaz, et comme ils n’ont pas beaucoup d’argent, ils n’ont qu’une seule bouteille. Le 20 avril, un bateau est arrivé avec un chargement. Il y a eu une répartition de 900 bouteilles par municipalité. Alors il y avait des queues immenses qui duraient la journée. Et parfois, les derniers n’en avaient plus. Alors...

Source: https://reflets.info/articles/a-kourou-on-fait-la-queue-une-journee-pour-une-bouteille-de-gaz


JDE, c'est fort de café

Monday 27 April 2020 at 15:52

Optimisation fiscale et coronavirus font-ils bon ménage ?

Tout en pratiquant une optimisation fiscale agressive aux Pays-Bas, Jacobs Douwe Egberts, qui détient plusieurs marques de café, avait décidé à faire bénéficier ses salariés du chômage technique. Avant de se raviser...

L'Or, une marque de Jacobs Douwe Egberts - Copie d'écran

Comme la plupart des multinationales, le groupe JDE (Jacobs Douwe Egberts) qui possède des marques comme L'Or, Jacques Vabre, Grand'Mère, Velours Noir, Maison du Café…) fait passer la création de valeur pour les actionnaires et ses dirigeants avant toute autre considération. JDE pratique donc l’optimisation fiscale agressive en localisant artificiellement l’essentiel de ses profits aux Pays-Bas qui était jusqu’à tout récemment l’un des premiers paradis fiscaux d’Europe selon le Parlement européen, même si ce membre de l’UE n’apparaissait pas dans la liste officielle. Certes, la nouvelle réglementation risque de rétrograder le pays des polders au rang de purgatoire fiscal mais JDE en a largement profité: En 2019, le groupe a réalisé en France un chiffre d’affaires net d’un milliard d’euros et un bénéfice avant impôts d’environ 250 millions dans la grande distribution apprend t-on de très bonne source. Ces quelque 250 millions s’évaporant dans la magie des prix de transfert, JDE affiche à l’issue d’un joli tour de passe-passe un résultat net France de 23,3 millions en 2019. Qui plus est, JDE réalise en pleine crise du Covid-19 comme ses concurrents d’excellentes affaires dans les grandes surfaces : selon l'institut IRI, les achats de café toutes marques et entreprises confondues y ont augmenté de +37% du 23 février au 15 mars, les Français ayant commencé à stocker avant même l’entrée en vigueur du confinement. Depuis, le maintien à domicile n'a pu que...

Source: https://reflets.info/articles/jde-c-est-fort-de-cafe


Pompéi chez vous

Saturday 25 April 2020 at 16:19

Le Grand Palais a mis des ressources en ligne sur son exposition prévue en mars

Marre du confinement ? On vous propose aujourd'hui la plongée dans un récit de catastrophe pour rester dans le thème, celui de Pompéi. Une visite virtuelle qui peut être partagée avec vos enfants.

Site du Grand Palais

L'exposition évènement Pompéi qui devait être officiellement inaugurée le 25 mars au Grand Palais a évidemment dû être reportée en raison de l’épidémie de coronavirus. En attendant de découvrir sur place l'exposition qui a été conçue comme une expérience immersive grâce au déploiement de nombreux moyens numériques, on peut bénéficier de quelques ressources en ligne grâce à l’opération «Pompéi chez vous». On peut ainsi explorer la cité romaine avant et après la catastrophe.

Cette catastrophe, c’est celle de l’éruption du Vésuve qui a eu lieu en l’an 79 de notre ère. Elle a surpris les habitants, car même si la terre, avait tremblé quelques années auparavant, le volcan ne s’était pas réveille durant les 8 siècles précédents. L’exposition du Grand Palais, tout au long du parcours proposé, nous fait revivre ce réveil du Vésuve dont on peut avoir un aperçu impressionnant dans la bande annonce de présentation de l’exposition. Sur l’application du Grand Palais que vous pouvez télécharger sur votre smartphone, un audio-guide vous donne aussi d’utiles précisions sur cette éruption qui a duré deux jours et a été fatale à plus de 1000 habitants de la ville qui n’avaient pas réussi à fuir. L’audio guide nous fait entendre, entre autres, ce commentaire, d’un des auteurs de l’époque, Pline le Jeune à propos de cette catastrophe: «Le sommet du mont Vésuve brillait sur plusieurs points de large flammes et de grandes colonnes de feu dont la rougeur et l’éclat étaient avivés par l’...

Source: https://reflets.info/articles/pompei-chez-vous


Le déconfinement, une opération à haut risque

Friday 24 April 2020 at 12:15

C'est 15 jours après le 11 mai que l'on mesurera le niveau de la seconde vague de l'épidémie

Deux épidémiologistes donnent des clefs pour comprendre la situation et analysent la stratégie du gouvernement. Catherine Hill dénonce « un tragique retard dans la prise de décision » concernant le port du masque et la stratégie de dépistage envisagée.

Prévision des infections cumulées le 11 mai - Pasteur

Aujourd’hui moins de 6% des Français ont été en contact avec le Coronavirus, selon une estimation de l’institut Pasteur. Le taux de Français ayant développé des anticorps atteindrait entre 12% et 15% dans l’Est et en région parisienne, régions les plus touchées par le Covid-19.

«Le terrain de jeu du virus n’a pas radicalement changé, si on repart comme avant la fin février où il n’y avait aucune mesure barrière, ça repartira comme avant. Et ça, ce n’est pas possible, explique le Pr Christian Rabaud, chef de service des Maladies Infectieuses et Tropicales au CHRU de Nancy. Le déconfinement est donc une opération à haut risque. Il faut que la société vive, et en même temps, éviter l’explosion du nombre de malades

«Le confinement a fait ses preuves, estime le Pr Christian Rabaud. On constate que le nombre de malades hospitalisés et dans les services de réanimation décroît. Mais c’est très lent. Donc le R0, le nombre de contamination de personnes saines par un malade, ne doit pas être si bas que ça. Avant le confinement, au 17 mars, le R0 était égal à 3. Avec un R0 égal à 3, le nombre de cas était multiplié par trois tous les six jours. Aujourd’hui, je dirais qu’il est de 0,8, c’est-à-dire que 100 malades contaminent 80 personnes. Donc la décrue est très lente.» L’estimation du nombre de Français atteints par le Covid-19 au 11 mai est de 5 millions. Le nombre de morts à cette date devrait tourner à environ 17.000 à l’hôpital auquel il faudra ajouter environ un tiers de ce...

Source: https://reflets.info/articles/le-deconfinement-une-operation-a-haut-risque


Penser le monde d'après : "Le prix d'un Homme"

Thursday 23 April 2020 at 21:49

François-Xavier Albouy plaide pour un prix minimum de la vie humaine

Un million d'euro, le prix d'une vie humaine ? L'économiste François-Xavier Albouy invite à penser un prix de la vie minimum qui obligerait les acteurs économiques à se préoccuper de la santé et de l'éducation de ceux avec qui ils font du commerce. Il appel à un "Bretton Woods" de la santé au sortir de la crise du Covid-19.

François-Xavier Albouy - D.R.

Qu’est-ce qui vous frappe dans la crise actuelle?

L’événement lui-même, le virus est hors de proportion par rapport aux conséquences générées. Ce tout petit virus a réussi à bloquer l’économie de tout l’hémisphère Nord. C’est une performance assez exceptionnelle. Il apparaît des épidémies avec nouveaux virus tous les cinq ans. Mais celui-ci à la particularité d’être très contagieux, pervers avec de nombreux cas asymptomatiques et avec une létalité suffisamment importante pour pouvoir faire exploser notre système de santé.

Cette pandémie révèle aussi que les sociétés asiatiques sont mieux préparées que nos sociétés modernes occidentales européennes et américaines. Même s’il faut distinguer le cas de l’Allemagne qui a plus de cas confirmés que la France et quatre fois moins de morts que nous. Dans les différentes organisations sociales et politiques, certaines sont plus performantes que d’autres… Autre point saillant que je voudrais relever, c’est la crise financière majeure qui menace le monde d’après. L’économie mondiale était déjà malade avant la pandémie. Enfin, cette crise met en lumière ce qui a manqué à la mondialisation: la mondialisation de la protection sociale. Le mal originel de la mondialisation est l’indifférence à la santé et à l’éducation.

Vous avez à ce sujet une approche originale. Vous proposez de fixer un prix minimum à la vie humaine…

Lorsque l’on parle du prix de la vie, la majorité des gens répondent que, justement, elle n’en a pas. Bien sûr, mais le...

Source: https://reflets.info/articles/pensez-le-monde-d-apres-le-prix-d-un-homme


Prix du pétrole à -40$ : pourquoi il faut désarmer les marchés

Tuesday 21 April 2020 at 15:54

Les produits financiers n'ont plus aucun rapport avec l'économie réelle

Depuis des années, nous écrivons qu'il faut désarmer les marchés par la régulation, dernière arme des États. La cotation à -40 dollars du baril hier est une illustration du grand n'importe quoi...

Image du film "There Will Be Blood" - © Paramount Pictures

Mais comment passe-t-on d'un cours de 27 dollars le baril de pétrole vendredi dernier à -40 dollars le lundi suivant ? Comment expliquer cela ? C'est tout simple... Il s'agit de la meilleure illustration de la déconnexion totale entre les marchés financiers et l'économie réelle. Le retour d'un optimisme déraisonné des opérateurs sur les marchés actions alors que tout indique qu'une catastrophe arrive montrait déjà combien le secteur de la finance est aux fraises. Mais la cotation négative du baril est encore plus frappante. Décortiquons ce mouvement...

Depuis des lustres, les financiers ont créé des instruments financiers opaques, complexes, très éloignés du but initial d'un marché financier : financer l'économie réelle. Les entreprises découpent leur capital en actions et les mettent à la vente sur un marché. Elles se financent par ce biais. Enfin ça, c'était avant. Au début. Depuis, les financiers ont inventé des produits qui n'ont plus rien à voir avec l'économie réelle mais qui ressemblent à s'y méprendre à ce que fait la Française des jeux avec ses jeux de grattage. Un nouveau truc tous les six mois pour satisfaire l'appétit des joueurs.

Dans le cas qui nous occupe, les investisseurs n'achètent ou ne vendent pas du pétrole. Il échangent un jeu de grattage, un bout de papier qui dit : dans un mois ce papier se transformera en un baril de pétrole. Entre temps, le cours de ce bout de papier peut varier en fonction...

Source: https://reflets.info/articles/prix-du-petrole-a-40-pourquoi-il-faut-desarmer-les-marches


« Les Ehpads deviennent des établissements pénitenciers »

Tuesday 21 April 2020 at 13:54

La directrice s'inquiète des conditions de reprise des visites des familles

Décès d'un patient suspecté d'être atteint du Covid, annonce surprise de parloirs pour les familles des résidents, système D pour trouver les équipements de protection : récit d'une semaine épuisante à l'Ehpad de Saint-Paulien (Haute-Loire) par sa directrice, Nathalie Cottier. Episode 5.

La directrice avec un résident - D.R.

Comment allez-vous?

J’étais en colère depuis vendredi car on ne parle que des soignants dans les hôpitaux qu’on applaudit à 20 heures. J’ai l’impression que le personnel des Ehpad est oublié. Alors j’ai écrit un article pour la presse locale (voir encadré), ça m'a calmée. Et puis ma colère a repris écoutant le Premier ministre ce dimanche. J’en ai marre de ces effets d’annonce qui nous épuisent ! Personne n’était prévenu, on n’avait pas le temps de se préparer. L’ARS a été prise de court, on n’a pour le moment aucune consigne.

Sinon on compte toujours nos masques. Maintenant c’est l’armée qui les distribue quand on va à l’hôpital pour prendre nos dotations. On passe au milieu de soldats avec leur mitraillette. Dès fois qu’on voudrait les voler… Je fatigue, nous sommes comme les poissons rouges du bocal: on s’asphyxie.

Comment allez-vous vous organiser pour accueillir les familles?

Le chapiteau - D.R.
Le chapiteau - D.R.
J’en ai mal dormi la nuit. Je suis venu à 7h00 lundi matin pour gérer ça. Il y avait déjà des familles devant l’établissement! Il y a eu la queue toute la matinée. Et on a du les renvoyer, car nous n’étions pas prêts pour les accueillir. Certains l’ont mal pris, je les comprends. Je n’ai pas de salle dédiée à ces parloirs, nous sommes un petit établissement. J’ai cherché un chapiteau tout le lundi matin pour l’installer sur le terrain de l’Ehpad. S’il fait beau, c’est la meilleure solution pour éviter les contaminations. Quelqu’un d’un village voisin nous le prête.

...

Source: https://reflets.info/articles/les-ehpads-deviennent-des-etablissements-penitenciers


Adieu la presse, on t'aimait bien malgré tout

Monday 20 April 2020 at 22:12

Coronavirus et Presstalis pèsent dangereusement sur le secteur

Pendant que certains cogitent sur la batrachomyomachie entre Google et les éditeurs de presse français, le secteur s'enfonce dans une crise violente dont il ne parle bien entendu pas trop... Combien de titres émergeront après la crise ? Mystère.

La presse papier en difficulté - D.R.

Tout le monde avait l'air d'y voir une victoire énorme. C'était il y a un siècle de confinement. Début avril, l'Autorité de la concurrence enjoignait Google de négocier d'ici juillet 2020 «avec les éditeurs et agences de presse la rémunération qui leur est due pour la reprise de leurs contenus protégés» par la loi sur les droits voisins. Enfin, notre belle presse nationale allait être rémunérée par le méchant Google qui reproduit de courts extraits ou simpelment les titres de leurs articles sur Google News. Mieux, ça allait être rétroactif et les discussions devraient « couvrir, de façon rétroactive, les droits dus à compter de l’entrée en vigueur de la loi le 24 octobre 2019 ». Par ici la pluie de droits... En fait, ce qui risque de se passer, si Google peut attendre quelques mois, c'est que l'entreprise américaine sera en mesure de racheter la quasi totalité de la presse française pour une bouchée de pain (au regard de son chiffre d'affaires).

On pourrait discuter sans fin sur la mauvaise foi de la presse française qui voudrait le beurre et l'argent du beurre, sur sa façon de tout faire pour laisser Google indexer ses contenus, sur sa monétisation de ses lecteurs qui sont vendus et revendus à Google, et à d'autres, sur le bénéfice en termes de visites (et de ventes de pub et de revente profils de visiteurs) que représente l'activité du moteur de recherche et ses nombreuses filiales... Mais là n'est pas le sujet.

La presse...

Source: https://reflets.info/articles/adieu-la-presse-on-t-aimait-bien-malgre-tout


Coronavirus : il n’y a plus de marchés financiers

Monday 20 April 2020 at 18:30

« In Fed We Trust »

Le monde d'avant s'est également écroulé pour ce qui est de la finance et de l'économie. Mais la Réserve fédérale a placé les patients en réanimation au risque de préparer la prochaine crise et de remettre en selle le fameux monde d'avant, dont tant de citoyens ne veulent plus.

Jerome Powell, le patron de la Fed - @ Fed

Peut-on raisonnablement penser l’avenir avec des logiciels du passé qui, il faut bien en convenir, ne peuvent plus être applicables à la situation actuelle ? En d’autres termes, peut-on penser le capitalisme de demain avec des méthodes, des écoles de pensée qui ont été appliquées avant la crise actuelle ? Prenons un seul des aspects de la situation : les marchés financiers. Sont-ils toujours là ? Oui, assurément. Mais ne sont-ils pas des marchés de Schrödinger ? Ils existent toujours, mais comme le confie un ancien du FMI et ex-banquier, « il n’y a plus de marchés ». De fait, sans la réserve fédérale américaine, il n’y aurait véritablement plus de marchés financiers…

Il est peut-être temps de changer la devise inscrite sur le dollars. De « In God We Trust » et de passer à « In Fed We Trust », comme l’a joliment formulé Jeffrey Gundlach. De fait, la banque centrale américaine est intervenue comme jamais auparavant pour freiner la chute vertigineuse des indices boursiers. A titre de comparaison, pour la crise de 2008 (Subprimes), la Fed avait mis en place ses actions sur une période d’environ dix-huit mois. Cette fois, la Fed a déployé des stimuli sans équivalent historique en seulement huit jours.

Une telle implication de la banque centrale traduit une peur panique d’un écroulement du secteur de la finance et de l’économie. Pour bien comprendre l’ampleur du chambardement en cours, la muraille de Chine entre les prérogatives de la banque centrale et du gouvernement est...

Source: https://reflets.info/articles/coronavirus-il-n-y-a-plus-de-marches-financiers


Pénurie de médicaments : une imprévoyance organisée

Saturday 18 April 2020 at 18:38

« il faut qu’une enquête soit ouverte »

Le chef de la pharmacie du l'hôpital Henri-Mondor raconte les dessous du manque de médicaments. Il dénonce le comportement des laboratoires pharmaceutiques et des gouvernements successifs à l'origine de cette situation. Il demande que les responsables soient retrouvés.

Alain Astier, chef du service de pharmacie à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil. - Copie d'écran

Dans l’Est de la France, le Pr Jean-Philippe Mazzucotelli à Strasbourg et le Dr Marc Noizet à Mulhouse racontaient à Reflets les problèmes de disponibilité de médicament et de matériel médical. Mais la pénurie ne date pas d'aujourd'hui. «Le manque de médicaments en quantité suffisante est très fréquent, assure Alain Astier, chef du service de pharmacie à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil. Souvent j’ai un médicament pour deux patients alors que j’en ai quatre à soigner. Alors on choisit à qui on le donne… Parfois on réduit les doses. Avec la crise du Covid-19, on en parle plus et c’est plus aigu. Oui, on peut parler de pénurie de certains produits. Dans ma pharmacie, deux à trois jours de manque d’un médicament, c’est malheureusement banal. Et parfois, la durée est indéterminée. On ne sait pas quand le produit reviendra et ça peut durer longtemps».

Alors pharmaciens et médecins jonglent en substituant certaines molécules par d’autres. «On emploie un médicament un peu moins bon, un peu moins efficace, poursuit le pharmacien. C’est rare qu’un patient meure si un produit manque. C’est heureusement plus subtil que ça. Mais parfois, il y a une perte de chance à cause du manque d’un médicament». En ce moment, le professeur Astier n’a aucune visibilité sur les disponibilités de médicaments. Quand la pharmacie du CHU fait une commande à la pharmacie centrale des Hôpitaux de Paris, elle ne sait jamais ce qu’elle recevra. «Parfois on a la moitié, parfois rien… Être...

Source: https://reflets.info/articles/penurie-de-medicaments-une-imprevoyance-organisee