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Patrons, laissez vos employés accéder à Internet !

Thursday 6 June 2013 at 17:04

De temps en temps, je reçois un email d’un lecteur qui me demande la version PDF d’un de mes articles, mon blog étant bloqué par le pare-feu de son employeur.

Aussi, je voudrais m’adresser à ceux qui emploient ces personnes: dans l’intérêt de votre business, laissez vos employés accéder librement à Internet. Oui, entièrement et librement.

« Mes employés sont payés pour travailler, pas pour aller sur Facebook »

« Je glanderais bien sur Facebook mais comme je n’y ai pas accès, je vais être productif », phrase que n’a jamais dit aucun employé dans l’histoire de l’humanité.

Vos employés sont payés pour effectuer un travail. Veiller à ce que ce travail soit accompli est de la compétence d’un supérieur hiérarchique. C’est la seule manière de savoir si une personne fait bien son travail. Le nombre d’heures prestées ou le nombre d’accès à Facebook ne sont en aucun cas représentatif de la productivité de la personne. Si vos employés passent la majeure partie de leur temps sur Facebook, ce n’est pas à l’employé qu’il faut en vouloir  mais bien au supérieur hiérarchique direct. Et encore, seulement si le travail n’est pas accompli. Car après tout, s’il l’est, de quoi vous plaignez-vous ?

Dans le monde actuel, vous ne savez jamais d’où peut venir la prochaine bonne idée, le prochain contrat juteux, la petite innovation qui multipliera vos marges par deux. En restreignant la liberté en ligne de vos employés, vous supprimez volontairement des opportunités. Vous vous coupez du monde et vous forcez vos employés à faire de même. À moins qu’ils ne surfent via leur téléphone, auquel cas vos efforts sont de toutes façons vains.

Les sites pornos ? si un de vos employé s’ennuie au point de passer son temps sur des sites pornos, une fois encore le problème n’est pas l’employé. Tant qu’il n’importune pas ses collègues et que le boulot est fait, où est le soucis ?

Que vous le vouliez ou non, Internet fait à présent partie intégrante de la vie. Le professionnel et le personnel se mêlent de plus en plus, des solutions complètement inattendues apparaissent à l’autre bout du monde.

Contrôler l’accès internet de vos employés revient à construire une prison. Une prison dans laquelle vos employés sont forcés de venir s’enfermer huit ou neuf heures par jour, les heures étant souvent contrôlées avec des badges à l’entrée. Une prison depuis laquelle les communications avec le monde extérieur sont limitées et surveillées.

Par un simple volonté de contrôle, vous brisez non seulement toute velléité de créativité ou de motivation, vous montrez également à vos employés que vous ne leur faites pas confiance. Ce en quoi, ils vous donneront forcément raison, procrastinant, s’ennuyant et comptant les minutes avant la permission quotidienne, le tout en regardant par la fenêtre. Car dehors, il fait beau. Dehors, les gens sont heureux, ils vont et viennent librement. Dehors, ils ont internet et ne comptent pas les heures.

Bien sûr, vous lirez ceci en souriant, en vous disant que votre business est différent, que vous n’avez rien à apprendre d’un blogueur. Rassurez-vous, je ne m’en fais pas pour vos employés. Car quelle est la seule chose dont rêve un prisonnier ? S’échapper pour de bon ! Et soyez certain qu’il le fera à la première occasion.

 

Photo par Joshua Davis

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Source: http://ploum.net/post/patrons-laissez-vos-employes-acceder-a-internet


Pour en finir avec Klout

Tuesday 4 June 2013 at 18:58

Et toutes cette sorte de statistiques

Rick Falkvinge est le fondateur du premier Parti Pirate de l’histoire. Il est devenu l’un des idéologues de la mouvance Pirate. Il a un blog qui est très lu, une page Wikipédia dans la plupart des langues. Il a donné des conférences TED (avant que ça ne devienne des foires aux boudins locales pour hipsters sous le nom TEDx), il a été élu en 2011 parmi les “100 penseurs globaux” du magazine Foreign Policy et, en 2012, parmi les personnes les plus influentes du monde par le TIME Magazine.

C’est également un utilisateur acharné des réseaux sociaux dont il maîtrise les ficelles. Sur Klout, où il est actif, son score était de 71 en janvier 2013.

Le même que mon score à cette époque. Et non, il n’y a pas de page Wikipédia à mon nom.

Si l’algorithme de Klout est secret, il est facile d’en déterminer les facteurs importants. En gros, Klout va se baser sur les chiffres suivants :

L’hypothèse de base faite par Klout est que ces indicateurs sont corrélés à votre influence. J’ai déjà expliqué à quel point la corrélation des observables avec ce qu’on veut observer est primordiale.

Les followers Twitter

La première des solutions pour avoir des followers sur Twitter, c’est tout simplement de les acheter. Plus laborieusement, vous pouvez vous contentez de suivre beaucoup de gens. Une grande partie des utilisateurs “follow back”, suivent ceux qui les suivent. Vous pouvez ajouter n’importe qui, de toutes façons, quand vous suivez 10.000 personnes, une de plus ou une de moins. Enfin, postez souvent, sur des sujets précis en utilisant des hashtags. Beaucoup de robots suivent automatiquement toute personne qui parle d’un domaine, espérant un follow back. Tentez un tweet à propos de #seo. 10 followers garantis dans la journée.

Ou alors, il suffit d’être très connu et influent en dehors de Twitter.

Les mentions/retweets

Pour avoir des mentions/réponses/retweets, postez tout le temps. Soyez actifs, répondez à des tweets, engagez la conversation. Vous finirez bien par poster quelque chose qui sera repris par d’autres. Essayez de lancer des blagues, des petites phrases accrocheuses. Souvent, je vois passer un tweet d’un illustre inconnu retweeté des centaines voire des milliers de fois.

Ou alors, il suffit d’être très connu et influent en dehors de Twitter. Si Justin Bieber dit qu’il va faire pipi, il aura des centaines de retweets. Pas vous.

Les amis Facebook

Pour avoir des amis sur Facebook, c’est très simple. Il suffit de le demander. Demandez à tout le monde, sans hésiter. Vous aurez vite quelques centaines puis milliers d’amis.

Ou alors, vous êtes très connu en dehors de Facebook. Vous avez une page que vos fans suivent.

Les likes/partages/commentaires

Une fois que vous avez beaucoup d’amis, rien de plus simple. Postez des photos de chats, des blagues, des trucs que tout le monde aime. Si vous en fait en grosse quantité, il y en a bien un ou deux par jour qui deviendront populaires.

Ou alors, vous êtes très connu en dehors de Facebook. Le monde est suspendu à votre mur.

Des fondamentaux erronnés

Cette simple analyse permet de montrer que les observables choisies par Klout mesurent en fait deux choses : votre célébrité (on dit influence) ou votre utilisation des réseaux sociaux.

Les deux sont bien entendus complètement distincts. On peut être un utilisateur acharné des réseaux sociaux tout en étant autiste dans sa cabane en Corrèze.

En toute logique, être célèbre implique une certaine activité autour de vous sur les réseaux sociaux. Klout, par un superbe techno-sophisme, nous a fait croire que l’activité sur les réseaux sociaux implique la célébrité. Génial, non ?

Un algorithme bancal et malhonnête

Non content de construire sur des fondations inexistantes, Klout se paie le luxe d’être complètement bancal.

Le score Klout ne se compare… qu’entre utilisateurs de Klout. En effet, si vous n’avez pas créé de compte Klout, Klout ne fera pas le lien entre votre Facebook et votre Twitter, divisant votre score par deux. Le corollaire est simple: si vous n’avez pas de compte Klout, c’est que vous n’êtes pas influent ou célèbre.

Car, en dehors de Facebook et de Twitter, point de célébrité ni d’influence. Étant particulièrement actif sur Google+, j’ai été étonné d’apprendre que la contribution totale de ce réseau à mon score Klout était inférieure à celle d’Instagram où j’avais posté… deux photos en nonante jours. De plus, Klout ignore également complètement les blogs, les articles de journaux, bref tout ce qui peut potentiellement exprimer l’influence.

Ajoutez à cela cet influenceur qui, fier de sa position, vit soudainement son score perdre 10 points. Cela faisait 91 jours qu’il avait posté cette vidéo de chats qui avait fait le tour de Facebook.

L’utilisation d’une échelle logarithmique vous fait croire que vous n’êtes qu’à deux ou trois points de tel personnage. Klout n’est donc pas conçu comme un outil de mesure référentiel mais bien comme une drogue addictive, un jeu vidéo un peu complexe.

Les pages vues et ebuzzing

Les blogueurs traditionnels, délaissés par le Klout, optent pour d’autres outils. Il y a les traditionnelles statistiques, avec le nombre de pages vues et de visiteurs uniques.

Mais, ici encore, la meilleure manière de faire du chiffre, c’est le racolage. En termes de SEO, placer quelques phrases à caractère sexuel dans un billet est le meilleur investissement pour attirer des visiteurs. Car on ne parle pas de lecteurs.

Des classement de blogs existent, le plus connu étant Ebuzzing (anciennement Wikio). Il se contente de compter le nombre de like/tweet reçu par billet d’un blog et de les additionner. Du coup, il existe une solution simple pour monter dans le classement : poster beaucoup. J’ai ainsi découvert des blogs inconnus, qui ne dépassaient pas les 10 likes par billet mais qui tenaient le haut du pavé grâce à une fréquence de publication dépassant la vingtaine de billets par jour.

Un de mes meilleurs taux de likes, visites, partages Facebook et points ebuzzing a été atteint avec ce billet. La plupart des commentaires que j’ai observé sur les réseaux sociaux parlaient de la photo. Les commentateurs n’avaient même pas lu le titre du billet.

Moralité

Le Klout, c’est l’horoscope des réseaux sociaux. Ebuzzing, le marabout africain. En soit, cela pourrait être amusant si de nombreux professionnels ne basaient pas leurs décisions sur ces outils. L’expert en réseaux sociaux qui parle sérieusement du Klout, c’est un peu comme un chirurgien qui invoque les esprits avant de vous opérer : il est temps d’aller voir ailleurs.

Comme le SEO, ces outils flattent notre égo. Ils tentent de nous faire croire que la célébrité ou le succès commercial sont faciles, qu’il suffit d’appliquer quelques règles. Que lorsque vous aurez le Klout de Lady Gaga, vous aurez également ses millions. Vous ne voulez pas le poste de président des USA avec le Klout d’Obama en prime ?

C’est prendre le problème à l’envers : vous voulez de la reconnaissance ? Vous voulez des visiteurs ou des clients ? Vous voulez du succès ? De la gloire ? Alors sortez-vous les doigts du Facebook et produisez du p*** de contenu original. Soyez créatifs, innovez, apportez votre pierre à la société virtuelle !

 

Oui, je suis le premier concerné par cette dernière phrase.

 

Photo par Kevin Harber

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Source: http://ploum.net/post/pour-en-finir-avec-klout


Comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer le Web

Saturday 1 June 2013 at 18:39

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Quand j’ai commencé à produire du contenu pour le Web, en tant que vidéaste amateur, les licences Creative Commons attirèrent mon attention. Excellente idée, me dis-je. Mais pas pour mes vidéos. Ce n’est pas que j’avais peur qu’elles soient exploitées commercialement, c’est juste que quelqu’un pourrait peut-être les utiliser d’une « mauvaise manière ». Un concept assez flou que je ne comprenais pas vraiment moi-même mais qui avait trait à des pédophiles ou des nazis. Très effrayant.

Puis, j’ai créé ce blog. Le contenu était publié principalement sous la licence CC By , ce qui est un grand pas vers l’ouverture. Mais certains billets, que je trouvais « importants », avait la clause de non-modification. Parce que je ne voulais pas qu’ils puissent être modifiés. Ces textes représentaient mon « expression artistique », je souhaitais garder le contrôle sur mes créations.

Je mesurais mon succès au nombre de commentaires. Quand les commentaires ont commencé à diminuer, remplacés par les réseaux sociaux, je portai mon attention sur le nombre de visiteurs uniques par jour. Je pouvais passer des heures à regarder mes statistiques, à explorer les sites qui pointaient vers mon blog.

Réalisant que ma peur de voir mes textes modifiés était bien trop abstraite, qu’elle limitait le potentiel de mes textes au lieu de les protéger, j’ai décidé de tout passer sous la licence CC By. Mais je demandais à chaque fois que c’était possible qu’un lien soit fait vers mon blog afin d’attirer des visiteurs, de les voir apparaître dans mes statistiques. J’écrivais très peu en dehors de mon blog afin que mes créations soient centralisées.

Comme un papillon de nuit sur une ampoule électrique, les blogueurs sont irrésistiblement attirés par les statistiques ou les mesures complètement fumeuses de leur succès: Google Analytics, Page Rank, Klout, nombre de followers sur Twitter, Ebuzzing. C’est addictif, cela prend du temps et c’est complètement inutile. J’ai décidé d’arrêter.

J’ai commencé par poster du contenu à des endroits où je n’avais pas le contrôle complet, comme Medium, ou à contribuer à d’autres sites, comme Framasoft. Il y a peu, j’ai retiré tous les plugins, tous les boutons de partage à l’exception de Flattr. Oui, tous, y compris les statistiques Piwik et Google Analytics. Je ne sais pas combien de personnes me lisent, combien de like j’ai sur Facebook. J’ai supprimé mon compte Klout. Pour être libre soi-même, il faut commencer par libérer ce que l’on crée.

Il m’a fallu plus de dix ans pour surmonter ma peur irrationnelle du web. Aujourd’hui, j’ai l’impression de découvrir un nouveau monde, comme un nouveau-né. Je ne suis plus un petit créateur amateur tentant d’être admiré par la masse des non-créateurs. Je suis un simple contributeur envoyant ma goutte de création dans un immense océan de chaos créatif où, au fond, chacun est un petit peu créateur. Un univers merveilleux mais où le premier pas, comme un saut en parachute, est terriblement effrayant.

Si vous aimez quelque chose, copiez-le, modifiez-le, partagez-le. Un texte ne vit que lorsqu’il est lu. Toute création a besoin d’un public. Créer, c’est perdre le contrôle.

Merci de lire. Merci de prendre soin des créations, merci de les partager !

 

Photo par Epoxides. This post is also available in English

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Source: http://ploum.net/post/comment-jai-appris-a-ne-plus-men-faire-et-a-aimer-le-web


Mises en demeure, un racket légal

Friday 31 May 2013 at 14:23

L’agence de création web Linkeo a posté, le 20 mars, une annonce de recrutement dans les forums du site Linuxfr.

Cette annonce a généré une réaction dans laquelle Mackwic, le commentateur, s’inquiète de travailler pour une boîte web dont le site web lui semble atroce. Il liste les reproches techniques faits au site, imagine le type de boîte que cela doit être (cela respire le vécu) et conclu « Rassurez-moi ! ». Il n’a pas reçu de réponse.

Je n’ai pas moi-même analysé le site web ni vérifié si les conditions de travail chez Linkeo sont telles que Mackwic les imagine. Mais force est de constater qu’il semble avoir visé dans le mille car Linuxfr a reçu une mise en demeure lui demandant de supprimer le commentaire et exigeant un paiement.

Si vous postez sur Internet, vous risquez un jour d’être confronté à ce procédé, fondamentalement malhonnête (d’un point de vue moral, je ne suis pas juriste). Tout est fait pour vous faire peur, pour vous convaincre que vous êtes dans votre tort et que la seule solution est de payer immédiatement une somme tout en vous pliant aux injonctions. En Belgique, la SABAM procède de la même manière vis-à-vis des indépendants en envoyant d’effrayants rappels (et faisant l’amalgame entre « musique » et « musique du répertoire de la SABAM » mais c’est une autre histoire, d’ailleurs j’ai jeté cette lettre).

Ne payez jamais une facture inattendue ou sous le coup de l’émotion.

Toute lettre inattendue vous enjoignant de payer quelque chose doit vous mettre la puce à l’oreille. N’importe qui peut vous envoyer une lettre exigeant un paiement pour une raison quelconque. C’est un véritable business. Seul l’état peut exiger un paiement en condamnation d’une faute de votre part. Seul un fournisseur avec qui vous avez un contrat peut vous envoyer une facture.

Dans tous les cas, dans le doute, demandez des avis extérieurs. Laissez passer un jour ou deux pour y réfléchir.

Plus c’est effrayant, plus c’est suspect

Si la partie d’en face souhaite réellement résoudre un problème, elle va commencer par vous contacter informellement. Son avocat lui coûte cher et une solution à l’amiable est préférable. Ainsi, lorsque j’ai posté ce billet humoristique, j’avais sans le savoir utilisé le nom d’une société existante. J’ai reçu un coup de fil très sympathique du propriétaire de la société. Il m’a dit que mon billet était très drôle mais que ses clients arrivaient maintenant sur ma page en tapant son nom dans Google. C’était sympa, c’était honnête. J’ai accepté de changer et j’ai proposé de moi-même de faire un lien vers son site. Il a conclu : Continuez à poster des trucs amusants !

Si vous recevez une mise en demeure sans le moindre avertissement préalable, il y a de grandes chances que la partie adverse sache qu’elle n’a pas de pouvoir de négociation et qu’elle essaie donc la peur et la réaction émotive. Elle cherche à créer un problème plutôt qu’à le résoudre. Appelez-les. Ils font généralement moins les fiers au téléphone.

Portez l’affaire sur la place publique

Si vous avez l’impression que vous n’avez rien fait de mal, n’hésitez pas à rendre l’affaire publique. Par sécurité et par respect, supprimez les noms des personnes impliquées. Publiez et demandez l’avis de la communauté. Soyez entièrement factuel. Mais ne restez pas seul.

Demandez autour de vous si quelqu’un connaît un avocat ou un juriste professionnel qui pourrait vous aiguiller. Vous avez aussi des droits.

Mais ne perdez pas de vue qu’il est possible que vous soyez dans votre tort. Si c’est le cas, réparez l’erreur mais ne payez pas.

Ils ne veulent pas non plus aller en justice

Souvenez-vous que même une grosse société à autre chose à faire que d’aller en justice. Cela dure longtemps, cela coûte cher et cela peut même se retourner contre eux.

Le but de l’avocat, dans le cas de la lettre de Linkeo, est tout simplement de se faire un peu d’argent en jouant sur la peur. C’est du racket pur et simple. Il n’y a rien à perdre et si jamais le pigeon est assez con pour payer, c’est 1500€ qui rentre directement (peut-être même pas déclarés et considérés comme « arrangement à l’amiable »).

C’est une menace grave pour la liberté d’expression

Si Linuxfr a bien joué la partie en se conformant aux injonctions tout rendant le tout public, force est de constater que le fait de se conformer est très dérangeant pour la liberté d’expression.

Le principe des mises en demeure par une partie privée m’inquiète. Il s’agit de rouler des mécaniques, d’avoir l’air fort et effrayant. Dans bien des cas, cela fonctionne. Ici, un commentaire comportant une critique technique factuelle est censuré simplement parce qu’un avocat menace.

L’atteinte à la liberté d’expression me semble manifeste et crée un très dangereux précédent.

La seule différence entre une mise en demeure et une douille ou un rat mort dans votre courrier ? On ne peut pas porter plainte pour une mise en demeure. On devrait.

 

Avertissement: Je ne suis pas juriste. Je n’ai aucune connaissance légale. J’ai simplement eu plusieurs fois affaire, directement ou indirectement, à ce genre de menaces.

Photo par Zak Zavada

 

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Source: http://ploum.net/post/mises-en-demeure-un-racket-legal


Pourquoi vous devez utiliser AdBlock

Tuesday 28 May 2013 at 13:57

et ne jamais accepter de payer pour une version sans pub

J’observe de plus en plus de sites à vocation commerciale qui se plaignent des bloqueurs de pub. Le discours est culpabilisant. En gras clignote la liste des emplois menacés par votre malveillance. Méchant, vous utilisez un logiciel sur votre ordinateur personnel qui n’affecte que vous ce qui vous rend responsable de la pauvreté et de la faim dans le monde.

Quoi que vous puissiez lire, vous avez le droit moral d’utiliser un bloqueur de pub. Pire, infâme que je suis, j’estime avoir une obligation morale vis-à-vis de mon cerveau et de ma bande passante d’utiliser AdBlock.

La publicité vendeuse

J’ai déjà parlé du coût réel de la publicité. Celle-ci cherche à envahir votre subconscient. Moralement, je trouve cela inacceptable. C’est pourquoi je bloque autant que possible ces tentatives.

Avec la publicité, les clients des producteurs de contenu sont les publicitaires et non plus les lecteurs. En tant que lecteurs, vous n’avez donc aucune obligation morale de voir votre cerveau vendu au plus offrant.

Vous avez donc le droit moral inaliénable de visiter un site avec un bloqueur de pub tout comme vous avez le droit de détourner le regard d’un panneau publicitaire dans la rue ou d’aller faire pipi pendant la pause pub à la télévision. Le contenu a été rendu public par le site web, à vous de choisir la manière dont vous voulez le consommer.

Si vous estimez que le site mérite votre argent, faites lui un don directement, que ce soit via Flattr, en bitcoins ou ce que vous voulez. En acceptant les pubs sous prétexte de soutenir le site, c’est moins de 1% de votre argent qui ira finalement au site en question. En réalité, vous soutenez principalement les régies publicitaires.

La publicité envahissante

À côté de la publicité vendeuse, une nouvelle forme de publicité a fait son apparition dont le but n’est pas de vendre un produit mais bien d’ennuyer le lecteur. Particulièrement visible dans les jeux gratuits sur téléphone mais également présent sur beaucoup de sites web.

Le produit ? Une version du site sans pub. Ce qu’offre justement AdBlock. Le propriétaire essaiera donc de vous convaincre qu’il est immoral de faire gratuitement ce qu’il vous propose de manière payante.

En acceptant de payer, vous encouragez les sites à vous ennuyer. Au plus ils vous ennuient, au plus vous paierez ! Il s’agit donc d’un anti-business, une forme de racket pur et simple.

À ce stade, vous n’avez pas de leçon de morale à recevoir de l’auteur.

Le sempiternel argument moral

De manière générale, méfiez-vous comme de la peste de tout business qui tente de vous convaincre qu’obtenir gratuitement ce qu’il vend est immoral.

L’argument de la moralité fait partie intégrante du processus de deuil d’une industrie sur le déclin, c’est un grand classique. Mais vous n’avez pas à vous laisser prendre pour autant.

Les producteurs de contenu choisissent, en connaissance de cause, de publier un contenu sur le Web, le rendant public et disponible. Ils veulent ensuite vous faire croire que, moralement, vous devez obligatoirement consommer le produit annexe (la publicité). Avez-vous signé un contrat pour cela ? Non, vous êtes donc libre de télécharger ce que vous voulez et de bloquer ce que vous voulez. Le fait que vous souhaitiez surfer sur le Web en mode texte, avec Javascript désactivé, avec Ghostery ou Adblock ne regarde que vous.

La fin d’un business

Oui, certaines entreprises vont faire faillite. Oui, des sites vont disparaître. Oui, des travailleurs vont devoir se reconvertir. Ou innover. Mais ce n’est pas votre problème. Vous êtes libre de consulter le contenu mis à votre disposition de la manière qui vous convient le mieux. Personne ne peut y trouver à redire.

En contrepartie, si vous aimez du contenu, n’hésitez pas à sortir quelques centimes de votre porte-monnaie, que ce soit via Flattr, Bitcoin, Patreon ou même le traditionnel Paypal. Mais vous n’êtes pas obligé. Et vous payez ce que vous voulez. Personne ne vous jugera.

Si votre propre business dépend de la pub, posez-vous la question : est-il facile de vous donner de l’argent ? Vous avez essayé et les chiffres sont faibles ? Mais apportez-vous une réelle plus-value à vos lecteurs ? Ou travaillez-vous pour les annonceurs ? Vos lecteurs sont-ils passionnés par votre travail ou simplement présent en nombre par habitude et par immobilisme ? Est-il vraiment impossible d’imaginer qu’un bloqueur de pub soit un jour installé par défaut sur la majorité des navigateurs ?

Tenter de culpabiliser vos lecteurs est-il vraiment la meilleure manière de les intéresser à votre projet ? Est-ce une vision souhaitable sur le long terme ?

 

Photo par Yuichirock

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Source: http://ploum.net/post/pourquoi-vous-devez-utiliser-adblock


Become a Patron of Arts and Letters

Monday 27 May 2013 at 14:21

With Internet, artists are facing the challenge that people don’t need to buy material supports to enjoy their work. I believe that it is a very good thing as it allows to sell any piece of work for a Free Price while enjoying the freedom of the web. Thus, the next technical challenge is to make it as easy as possible to pay a free price for anything you like. I’ve already told you in length about Flattr, which allows you to “like with money” anything on the Internet.

But what if you really like an artist, a blogger, a filmmaker? What if you want to encourage a creator to do more or to keep going? Here’s come Patreon.

The principle of Patreon is very simple: for every piece of work by a given creator, you pledge a given amount. The more she/he releases, the more you spend (but you can fix a monthly limit). And, as for Kickstarter, you can have some extra with your pledge. Just see my page for an example.

The idea is so simple that, unlike Flattr, I don’t see how I will be able to make awfully long blog posts about the subject for months.

Of course, Patreon is not perfect. A given creator cannot have multiple projects (what if you are a blogger and a video maker? Or what if you have two blogs?). A credit card is required (Bitcoin support would be awesome). I will probably find more flaw but the idea is really nice and complementary with Flattr.

I don’t really hope to attract patrons but, being curious, I had to give it a try. If you like the idea too, don’t hesitate to test and become my patron.

 

Picture by Martin Beek

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Source: http://ploum.net/post/become-a-patron-of-arts-and-letters


Les articles partenaires ou la prostitution du page rank

Friday 24 May 2013 at 11:42

L’avantage d’être un blogueur influent, outre le jet privé, les plages paradisiaques et les groupies qui se pâment à chaque fois que je sors acheter du chocolat, ce sont les ponts d’or que nous offrent les publicitaires.

Il ne se passe généralement pas une semaine sans qu’arrive dans ma boîte une « proposition de partenariat ». Il y a l’indémodable « proposition d’échange de liens » qui me fait à chaque fois vérifier mon calendrier pour voir si je ne suis pas revenu en 1997. Il y a eu les bannières personnalisées à coller un peu partout, les propositions de commissions ou de billets complètement sponsorisés pour parler d’un produit. Souvent, c’est sans rémunération : en échange du produit en question, je dois en parler. Ou alors on me propose de « faire la promotion de mon site ». Ou on essaie de faire du buzz (j’ai une fois reçu par la poste un rouleau de PQ. Comme j’ai du faire une heure de file au guichet pour arriver à retirer ce mystérieux colis, j’ai moyennement apprécié l’humour).

Cependant, tous avaient pour point commun de me demander de vous convaincre vous, mes sympathiques et adorés lecteurs, d’acheter une quelconque merde dont je ne connais rien.

Depuis quelques mois, les propositions sont un peu différentes : il s’agit cette fois d’insérer, dans un billet, un simple lien vers un site partenaire. On se fout des lecteurs, la seule chose qui intéresse le client c’est de bénéficier de mon page rank. Le nombre de propositions que je reçois prouve que les SEO ne sont pas rancuniers.

Les offres varient, chez moi, de 70€ à 150€ le billet. Certains me fournissent des billets déjà écrits, d’autres exigent que le billet soit accepté par le client et, enfin, certains se contentent de me donner une phrase qui doit être un lien vers le site du client. Autre exigence : pour paraître légitime aux yeux de Google, le billet doit comporter un ou deux autres liens, si possible internes, ou vers des sites reconnus.

Ce genre d’offres m’a placé devant un cas de conscience. Contrairement à d’autres pubs, cela n’est pas du tout intrusif pour mes lecteurs et cela me laisse entière liberté pour mes billets. De plus, le challenge littéraire de placer un mot précis dans un de mes billets m’amuse au plus haut point. Il me suffirait, par soucis de transparence, d’annoncer « Ce billet est sponsorisé à hauteur de 100€ par la société Machin ».

Mais, à ce niveau, les offres sont unanimes : il ne faut pas que ce soit trop clair. Certaines interdisent purement et simplement d’informer le lecteur. D’autres acceptent une sibylline mention « Article partenaire ». Les blogueurs que j’ai interrogé estiment que c’est suffisamment clair pour le lecteur. Mais une mention plus explicite risquerait d’attirer l’attention de Google qui interdit la vente de liens sous peine de diminution du Pagerank. Les SEO, qui ne sont pas à une contradiction près, prétendent que Google le tolère et que ça fait partie du business. Mais qu’il faut se cacher quand même.

Faire 100€ en s’amusant ou accepter le diktat de Google sur la définition d’un « site de qualité » ? Devenir vendeur de jus de page rank en échange d’une perte de transparence ? Pour le moment, je reste dubitatif.

Au moins, si vous voyez une mention « article partenaire » sur un blog, vous saurez désormais ce que ça veut dire. Ou même si vous n’en voyez pas, certaines agences exigeant de ne pas informer les lecteurs…

 

Photo “Fuck the System” par ACB

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Source: http://ploum.net/post/les-articles-partenaires-ou-la-prostitution-du-page-rank


How I Learned to Stop Worrying and Love the Web

Wednesday 22 May 2013 at 17:33

Ce billet est disponible en français.

When I started producing content for the web, as hobbyist film maker, I was very enthusiastic about Creative Commons licenses. But not for my videos. Someone could use them in a bad way. I didn’t want that. The “bad way” was not clearly defined, something about nazis or paedophiles, but I was nonetheless fearing it.

Then I created a blog. I decided to publish my posts under a CC By license, moving a step forward to openness. Except some more important texts, which were under the CC By-ND license. Because I didn’t want them to be modified. You know, those texts were “important”, I was an artist, I had to keep full power over my creations.

Comments were a metric for my success. The more the comments, the better. When comments started to fade out, replaced by social networks, my new metric for success was the number of visitors per day. I could spend hours watching my statistics, exploring the sources of visitors.

I gradually switched everything to a CC By license, realizing that my fear of being misused was too abstract for not giving freedom to my readers. But I still asked a link to my blog each time I could in order to attract visitors, to see them in my statistics. I rarely posted on other blogs. My creations had to stay centralized.

Like moths on a sparkling light, bloggers are attracted by statistics. Google analytics, Page Rank, Twitter followers, Klout, Ebuzzing. It is addictive, time consuming and useless. I decided to quit.

I started to cross post my content over multiple places where I don’t have full control, such as Medium. I removed everything but the Flattr button. Yes, everything, including the G+/Facebook buttons and the Piwik/Google Analytics plugins. I don’t know any more how many people are reading me, how many reshares I have. I don’t care. I want to be free and, in order to achieve that, I had to free my creation first.

It took me ten years to overcome my irrational fears of the web. Today, I feel like I’m just discovering a new world. I’m a newborn. I’m not a creator asking to be admired by the non-creator mass. I’m someone contributing and dropping some little creation into a huge creative chaos where everybody is, in a way or another, a creator. Which is awesome.

If you like something, copy it, modify it, share it, re-create it. A text lives only when someone is reading it. A creation needs an audience.

Thanks for caring, thanks for sharing.

 

Picture by EpoxidesCe billet est disponible en français.

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Source: http://ploum.net/post/how-i-learned-to-stop-worrying-and-love-the-web


Simplifiez vos services pour payer moins

Tuesday 21 May 2013 at 12:45

Avertissement: ce billet contient des recommandations pour des services commerciaux. Ces recommandations me procurent un intérêt financier via un système de parrainage. Cet intéressement, détaillé dans le billet, affecte forcément mon objectivité. Ceci dit, n’hésitez pas à partager les autres services qui vous facilitent la vie.

Il y a un peu moins d’un an, j’ai décidé de revoir en profondeur les services que j’utilise quotidiennement. Il existe généralement deux approches : rester chez ceux qu’on connait ou faire la chasse au moins chers grâce à de savants calculs.

J’ai personnellement suivi une troisième approche : la chasse à la simplification. Plutôt que le moins cher, j’ai cherché le plus clair. Mes critères étaient les suivants :

Le résultat à été au dessus de mes espérances : non seulement je me suis grandement simplifié la vie mais j’ai également coupé complètement dans ces dépenses « invisibles ». La complexité est en fait un masque pour des dizaines de minuscules coûts cachés. Un 3,47€ par mois qui semble insignifiant revient tout de même à 41€ par an.

La banque

Premier poste qui coûte cher de manière invisible, la banque. De plus, les banques traditionnelles se font un malin plaisir à exiger que vous passiez au guichet à 2km de chez vous pour signer un papier inutile, pendant les heures d’ouvertures et avec une file de 25 minutes.

Mon choix s’est porté sur Keytrade et j’en suis extrêmement satisfait.

Par contre, il manque une application Android de gestion de compte. Et j’espère y voir un jour la possibilité d’alimenter son compte en bitcoins. La carte VISA coûte 25€ par an ce qui est un tarif normal mais, une fois encore, plus clair que 2,40€ par mois.

Mon avantage : si vous mentionnez mon code parrain MM9586629499 sur le formulaire d’inscription, nous recevrons 30€ chacun en guise de prime de bienvenue. N’oubliez donc pas le code parrain. Et oui, vous pouvez ouvrir le compte, prendre les 30€ et fermer le compte.

La téléphonie mobile

Ici, je tentais de fuir les forfaits de type payer moins cher les nuits de pleine lune si vous appelez un cousin au second degré pendant un nombre de minutes impair. Je voulais un tarif simple clair. Et un site clair.

Depuis que je suis passé à Mobile Vikings, la question que je me pose : comment faisais-je avant ? Je paierais plus cher pour avoir un tel service.

Par contre, Mobile Vikings utilise le réseau Base dont la couverture 3G n’est pas optimale. On se retrouve encore souvent en Edge.

Mon avantage : si vous vous inscrivez avec ce lien (ou en mentionnant mon numéro de téléphone), je reçois une recharge gratuite d’une valeur de votre première recharge. Généralement celle de 15€ (que je vous conseille).

Mutuelle

Ma rapide investigation des mutuelles ne m’a pas convaincu de changer. Client chez Partenamut, j’y suis resté.

Par contre, les tarifs restent un peu obscurs.

Mon avantage : aucun.

Conclusion

Changer un de ces services prend du temps et un effort non négligeable. C’est pourquoi les services « historiques » nous noient sous la complexité. Prendre le temps de sortir et de trouver des fournisseurs simples et clairs est pourtant un investissement on ne peut plus rentable. Certainement en termes de sous mais surtout en qualité de vie. Une petite bouffé d’oxygène, un tracas en moins.

Malgré tous mes efforts, je n’ai pas réussi à découvrir un fournisseur d’accès internet simple et clair. Edpnet s’en rapproche mais leur site est un magma incompréhensible. Les offres de tous les fournisseurs sont toujours plein de chichis. Peut-être que, comme en Suède, le Parti Pirate devrait créer un FAI sans le moindre support par téléphone, avec une offre claire et précise. On peut rêver.

Et vous, quels sont les services que vous conseillez pour leur simplicité et non pour leurs tarifs ?

flattr this!

Source: http://ploum.net/post/simplifiez-vos-services-pour-payer-moins


The Fight for E-Clothing

Friday 17 May 2013 at 18:23

I meet Karl Isrich in a small restaurant. You maybe heard about the company he founded, MyVirtualTaylor, a pioneer of e-clothing. You would probably imagine Karl as one of those twenty-something golden boy. Instead, I face an average anxious guy, approximately forty years old with greyish hairs.

He asked me to go to this cheap restaurant because he could not afford a more expensive dinner. Lawyers, he said. When we sat down, he gave me a business card that used to be shiny six months ago. It simply says “MyVirtualTaylor, Isrich CEO”.

Hello Karl, thanks for the meeting. MyVirtualTaylor is an e-clothing company. But what is e-clothing exactly ?

Simply put, it’s 3D printing for clothes. We have developed a clothing printer that we sell and which is the size of a washing machine. Not being bigger than a washing machine was one of our top requirements before the launch.

The clothing printer has a tank of polymer, that you need to refill regularly, and seven dye tanks. We discovered that having seven primary colors was a good deal to reproduce most of the colors.

Through wifi, you send a .clo file to the printer then wait between ten minutes and one hour, depending on the size and the complexity of the model. Everything is automatic, you can even print a bunch of .clo in a row.

How do you get a .clo file?

We have an online editor on our website that allows you to design your own clothes. We have also some standard templates: shirts, ties, stuff like that.

In fact, when we launched, we didn’t really think about that. We thought that there will be a new market for clothes creators. That’s why we wanted the .clo format to be open and documented. We sell the hardware but we didn’t want to enter the clothing market.

Can you really print anything? What are the limitations?

Currently, there are some constraints with the size. We have prototypes that can print as big as a king size bed sheet. But, of course, you can only print clothes made of polymer. No silk nor fabric.

Isn’t that a big limitation? After all, most of our clothes are made of fabric.

It should be noted that a lot of progress have been made with polymers. We can weave the polymer in a lot of different ways in order to have the properties we want.

But, most importantly, clothing material has always been about finding a compromise between style, comfort and durability. Durability being the critical point for quality clothes. The clothes have to go through hundred of washing cycles. Our solution was to remove durability from the equation.

Do you mean that printed clothes are not durable?

Not, they aren’t. But it is not the goal. Instead of cleaning them, you put them in the clothing printer and the polymer is cleaned, melted and ready to print new clothes.

Unfortunately, we still cannot extract the colors. The polymer is thus not perfect. We store the recycled polymer in a separate tank. When you print, you can allow the use of recycled polymer or not. It is good enough for every day but if you want a perfect white shirt for a wedding, you probably want the unused polymer.

The part of the polymer which is worn out goes with the waste to the sewers.

It sounds like an ecological disaster.

That’s exactly the rumor spread by our opponents.

But, while it is not perfect, you have to compare it with the traditional clothing industry. Clothes are usually made in huge factories in China, using harmful chemicals. Then, you have to take into account the transport, the storage, the shop. Not mentioning the gas needed to go to the shopping mall. To that, add the water and the soap used to wash the clothes. By contrast, we basically use electricity and release very little polymer. With time, we hope to be able to recycle more and more.

Did you talk about opponents?

You know, I’m an engineer. I never really cared about anything but the technological aspects. When the first clothing printers were sold, people immediately started to exchange .clo files. They took their own clothes and make .clo files to be able to reproduce them.

One day, I received a letter from lawyers of the FCIAA, the Fashion & Clothing Industry Association of America. I’ve never heard of them before but, basically, they wanted me to stop my company because I was threatening their business.

I thought it was a joke. Really. At first I was like: ”Funny. It’s like the candle industry suing Edison for inventing the lightbulb”. But it’s not funny any more.

I can talk about this for hours. They are bad. Really bad. They are trying to destroy my life.

Can’t you let the lawyers handle that?

For the lawsuit, of course. But there’s a lot more. I’ve been contacted by politicians. They say that I’m destroying the economy. If my product works, there will be no shops for clothes hence no jobs. They asked me: “Do you know how many Americans are working in clothing shops?”. I was accused of being anti-patriotic. From nowhere, some news laws appeared saying that clothes should have a certification in order to save children from accidental suffocation.

From that point, it became immoral to print clothes. Last year, nobody ever thought about printing clothes and, now, it is worse than eating babies alive. There’s even webshops where you can order “Not Printed” labelled t-shirts. I’ve been attacked personally, investors have turned me back and, at the same time, I still need to pay expensive legal fees.

Isn’t that true that it’s a threat for the economy?

It is a tool for making life easier. Any invention which free people from unnecessary labor seems to be a threat to the economy. But if our economy is threatened by inventions that make life better for everyone, it’s the economy we need to change, not the inventions.

What will you do next?

I feel bitter. I’m an engineer with a new useful idea and everyone turns against me: big corporations, lawyers, politicians. Even random people in the street think that “It’s the guy destroying jobs and suffocating babies”. I’ve never signed up for that. I’ve never been into politics or anything like that. Now, I’m thinking about settling somewhere in Europe but I’m afraid that the hand of the FCIAA will follow me there. 

Thanks Karl, I wish you the best.

Although, as a journalist, I know I should remain objective, I can’t help but feeling empathy for the guy. As I’m packing up, I notice his clothes for the first time. “So are those printed?” “Of course” “Very nice. It’s impressive.” He sighs then try to smile at me: “Thanks. If you are interested, you will find the .clo on the Pirate Bay.”. His smile feels sad, despaired. We shake hands and he slowly walk away while I stay there, helpless.

 

This post is part of the Letters from the Future collection and is dedicated to Brokep for announcing his political involvement during the writing of this text. Picture by Anna Banana.

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Source: http://ploum.net/post/the-fight-for-e-clothing