Dans cet article, l'auteur explore les possibilités par lesquelles Meta/Facebook/Threads pourrait exploiter le Fediverse. Il ne croit pas trop à un EEE (Embrace/Extend/Extinguish) mais plutôt à un EEE (Embrace/Extend/Exploit). TLDR:
1) Tout d'abord, rendre Threads plus attractif que Mastodon (interface, fonctionnalités...) et offrir des fonctionnalités qui n'existent pas dans Mastodon. Fonctionnalités que les utilisateurs perdraient en quittant Threads (Meta - même s'il joue la carte du "c'est le Fediverse, vous êtes libres de partir" - ne tient en réalité surtout pas à voir fuir ses utilisateurs. C'est une de ses plus grandes peurs, il fera donc le nécessaire pour éviter cette fuite.)
2) En adoptant ActivityPub, se présenter comme un acteur ouvert et prêt à coopérer, ce qui est bon pour son image sachant que plane au-dessus de sa tête des réglementations européennes et de très fortes amendes. (L'Europe exige l'interopérabilité, et supporter ActivityPub peut être perçu comme de la bonne volonté de la part de Meta. Et vous savez quoi, ça marche ! Je vois déjà des gens dire : « Vous voyez ce sont des gens bien Meta, ils vont utiliser un protocole ouvert.» Oui oui, un peu comme quand Microsoft a dit supporter le format OpenDocument/LibreOffice. On sait très bien ce qu'ils ont fait, pourquoi et ce que ça a donné.)
3) L'auteur imagine un Fediverse à la sauce Meta, avec des instances créées par les marques, les politiciens, les célébrités, les influenceurs, les ONG... et c'est tout à fait crédible. On voit déjà poindre des instances créées par quelques entreprises et organisations. Et Meta pourrait gagner de l'argent sur des partenariats avec des instances en échange de collecte de données. Ce qui évite à Meta de se faire taper sur les doigts, puisque techniquement ce n'est pas lui qui collectera ces données. Pourquoi ce scénario semble crédible à l'auteur ? Parce que des informations dans ce sens ont fuité de la réunion "secrète" (sous NDA) à laquelle Facebook a convié les administrateurs des plus grosses instances du Fediverse. Ces instances pourraient monétiser en fournissant des offres premium payantes, balancer de la publicité à leurs abonnés ou faire du merchandising, partageant les revenus et/ou données avec Meta.
Cela pourrait diluer l'attention des régulateurs européens vers ces instances au lieu d'être concentrée sur Meta (Meta ne serait plus responsable de la modération sur ces instances puisqu'elles ne lui appartiennent pas). Une sorte de capitalisme de surveillance, mais décentralisé.
Mais bien sûr tout cela reste des conjectures.
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