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Bannir la vérité. Par Chris Hedges

Friday 1 March 2019 at 07:00

Source : Truthdig, Chris Hedges, 24-12-2018

M. Fish / Truthdig

Le journaliste d’investigation Seymour Hersh, dans ses mémoires « Reporter », décrit un moment où, jeune reporter, il a entendu un flic de Chicago admettre avoir assassiné un Afro-Américain. L’homme assassiné avait été faussement décrit par la police comme un suspect de vol qualifié qui avait été abattu alors qu’il tentait d’éviter son arrestation. Hersh appela désespérément son éditeur pour lui demander quoi faire.

« Le rédacteur en chef m’a exhorté à ne rien faire », écrit-il. « Ce serait ma parole contre celle de tous les flics impliqués, et tous m’accuseraient de mentir. Le message était clair : je n’avais pas d’histoire. Mais bien sûr que si j’en avais une ». Il se décrit lui-même comme « plein de désespoir face à ma faiblesse et à la faiblesse d’une profession qui s’accommodait si facilement des compromis et de l’autocensure ».

Hersh, le plus grand journaliste d’investigation de sa génération, a découvert le programme d’armes chimiques de l’armée américaine, qui a utilisé des milliers de soldats et de volontaires, y compris des pacifistes de l’Église adventiste du septième jour, comme cobayes humains à leur insu pour mesurer l’impact d’agents biologiques comme la tularémie, la fièvre jaune, la fièvre de Rift Valley ou la peste. Il a révélé l’histoire du massacre de My Lai. Il a dénoncé les écoutes téléphoniques d’Henry Kissinger concernant ses plus proches collaborateurs au Conseil national de sécurité et les journalistes, le financement de groupes extrémistes violents par la CIA pour renverser le président chilien Salvador Allende, l’espionnage par la CIA de dissidents nationaux aux États-Unis, les pratiques de torture sadiques par les soldats et agences privées américaines à la prison d’Abu Ghraib, en Irak, et les mensonges de l’administration Obama concernant l’attaque contre Oussama ben Laden. Pourtant, il commence ses mémoires par l’aveu sincère qu’il y a des crimes et actions commis par les puissants dont on ne parle jamais, du moins si l’on tient à garder son emploi. L’un des regrets dont il fait part dans ce livre est sa décision de ne pas donner suite à un rapport selon lequel le président honni Richard Nixon battait sa femme, Pat, qui fut admise aux urgences en Californie suite aux coups et blessures.

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