La trajectoire et les perspectives de l’économie française à l’automne 2022 est marquée par un certain nombre d’incertitudes. Si l’activité économique a connu une embellie au 2ème trimestre 2022, les nuages s’accumulent sur son futur. Pour comprendre les problèmes auxquels l’économie française fait face, il faut analyser le contexte économique international dans lequel elle s’insère, les contraintes auxquelles elle doit faire face (en particulier la hausse de l’inflation et l’impact des politiques monétaires) et enfin considérer les évolutions de l’investissement et de la demande.
(Une première version de ce texte a été présentée à la 64ème session du Séminaire Franco-Russe qui s’est tenue à Moscou les 21, 22 et 23 novembre 2022)
I. Le contexte
Les facteurs qui avaient soutenu l’activité durant le premier semestre 2022, comme la normalisation de la circulation des hommes et des biens à la suite de la crise de la COVID-19, s’estompent progressivement. En dépit de goulots d’étranglement sur plusieurs catégories de bien[1], l’activité économique en Europe s’était bien maintenue au premier semestre 2022. La réouverture des communications et des transports, et la fin des restrictions, avait soutenu un rebond des services à forte intensité de contact, y compris les secteurs liés au tourisme qui avaient pris du retard sur celle des activités de production de biens sans contact pendant la majeure partie de 2021.
Cependant, la guerre en a également posé des problèmes croissants aux économies européennes en raison de l’aggravation de la crise énergétique, de la hausse des hydrocarbures et de ses effets tant directs qu’indirects[2], mais aussi du fait des désordres survenant sur les marchés des matières premières, et en particulier des matières premières alimentaires[3].