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(ancien) Comment nos députés veulent nous racketter pour le compte d’Amazon…

Friday 18 July 2014 at 00:01

(Billet du 11 octobre 2013)

Après le billet sur la situation des libraires, dernier billet de notre série, avec le dénouement final… :)

La réalité des conséquences de la loi

Nous avons analysé hier la loi anti-amazon (ou anti-Fnac). Revenons sur ses conséquences.

Elle va conduire à majorer de 5 % le prix des livres en ligne – pour soi-disant aider les libraires.

Financièrement le consommateur en ligne y perd 5 %. Mais qui y gagne ?

Eh bien Amazon, pardi !

Nous sommes en régime de prix unique, donc le prix va être fixé à un niveau plus haut.

Donc les députés viennent de racketter le consommateur pour donner (beaucoup) plus d’argent à Amazon !

Et pas qu’un peu…

Le marché de livres sur Internet doit tourner autour de 800 M€. On estime la part d’Amazon à 70 %, soit 500 M€ à la louche.

Nos députés viennent donc de voter une loi qui va

Car bien évidemment, il faut avoir un QI d’huître de député pour penser qu’en majorant un livre à 20 € de 1 €, les gens vont se ruer chez un libraire, ou même faire l’effort d’aller sur un de leur site en ligne, pour avoir le même prix et moins de services (ergonomie du site, conseils du site, rapidité, qualité des colis et de leur constitution, retour sous 30 jours…).

J’ai regardé : cette blague va personnellement me coûter 200 à 300 € par an, qui vont aller enrichir un site en ligne, sans rien en échange. Je ne trouve cela ni juste ni même efficace…

Les erreurs de la ministre

Je préfère dire erreurs que mensonges, mais bon, pour un ministre ça devrait être considéré comme identique… Et conneries, cela serait impoli.

Alors, que nous a-t-elle dit durant les débats sur la loi “anti-Amazon” (et “anti-FNAC”, donc), reprenant la propagande du syndicat des libraires ? [A lire ici]

Rien ne changera demain, si ce n’est que ceux qui vendent en ligne feront payer leur livre 22 euros au lieu de 20,90 euros, autrement dit au prix éditeur.” [Aurélie Filipetti, Assemblée Nationale, 3/10/2013]

Ah ben ouais, rien ne change donc… [Promis, je n'ai rien inventé, c'est tel quel dans le Journal Officiel]

D’ailleurs, en 2017, rien ne changera pour elle, si ce n’est qu’elle sera donc au chômage…

Ce ne sera donc pas pénalisant pour le consommateur puisque, de toute façon, dans son esprit, la loi de 1981 a toujours considéré que le respect du prix fixé par l’éditeur n’était pas une entrave au pouvoir d’achat du consommateur.” [Aurélie Filipetti, Assemblée Nationale, 3/10/2013]

Bah oui, cela n’est pas pénalisant, c’est juste plus cher !!! Et comme en France, l’argent est amené directement par les cigognes dans nos porte-monnaies, ce n’est pas grave… Et je vous laisse apprécier la bonne foi de l’argument avancé…

“La meilleure preuve en est que, dans les pays ne pratiquant pas le prix unique du livre, les livres ne sont pas moins chers qu’en France. C’est bien là tout l’effet bénéfique de la loi de 1981.” [Aurélie Filipetti, Assemblée Nationale, 3/10/2013]

Il y a là quelque chose qui devient à mes yeux proprement inacceptable : la négation de la réalité. Qu’on me dise que le consommateur doit payer plus cher pour soutenir les libraires, on peut débattre. Qu’on dise que cela n’a pas d’impact sur le consommateur, c’est inacceptable. Et cette pathologie est de plus en plus répandue : loi bancaire de séparation des activités qui ne sépare rien, référendum d’initiative populaire vanté par Hollande qui n’existera jamais, etc. Ou mieux : “loi anti-amazon” qui va augmenter ses profits de 20 ou 30 % (vous ne vous demandez pas pourquoi on ne les a pas entendu hurler ?) – vivement la “loi anti-blogueurs” dans ces conditions…

Il est évident que, les éditeurs ne faisant pas n’importe quoi (sous peine de ne plus avoir de client), le prix éditeur est forcement proche entre tous les pays -puisque que c’est le prix du “livre dans une librairie” : il faut créer le livre, imprimer le livre, transporter le livre dans la librairie, payer le loyer et le personnel de la librairie. Cela ne peut pas coûter 25 % de moins entre deux pays.

MAIS ça, c’est pour le prix “livre dans une librairie”. Mais Internet est arrivé, et on peut aussi avoir l’option “le livre livré à la maison”, qui est bien le nouveau prix du livre.

Alors Madame la Ministre, le prix du livre n’est pas moins cher à l’étranger ? Rendons-nous alors aux Etats-Unis par la magie d’Internet , chez Amazon.com, et comparons avec Amazon.fr pour le même livre (en convertissant en euros) :

prix du livre

prix du livre

prix du livre

prix du livre

prix du livre

N.B. : je précise pour les habitants du Ve arrondissement de Paris – qui regroupe presque tous les travailleurs du cabinet de la ministre de la Culture – qu’il existe en France ce qu’on appelle communément en termes techniques “des pauvres”. Et pour eux, payer 28,4 € pour avoir la vision d’Al Gore sur l’avenir de notre planète n’est guère envisageable – ce qui pose un léger bug démocratique… Idem pour l’économie :

prix du livre

Vous me direz que ce sont uniquement des traductions en français d’auteurs anglais, et que l’éditeur français doit payer la traduction (marginale mais bon…) ? Continuons alors avec des traductions américaines de livres français alors…

prix du livre

prix du livre

Vous me direz que ce sont finalement des nouveautés ou de grosses ventes ? Continuons…

prix du livre

prix du livre

prix du livre

prix du livre

prix du livre

prix du livre

prix du livre

prix du livre

Bon, alors “les livres ne sont pas moins chers [aux USA] qu’en France” ?

Mais ce n’est pas tout, elle continue :

“On le sait aujourd’hui, la gratuité des frais de port procède – il faut employer le mot – d’une stratégie de dumping, tout simplement. J’en veux pour preuve que dans les pays qui n’appliquent pas la loi sur le prix unique du livre, les opérateurs de vente en ligne ne pratiquent pas cette gratuité.” [Aurélie Filipetti, Assemblée Nationale, 3/10/2013]

Bien sûr… Que fait Amazon dans les pays sans prix unique ? C’est très compliqué à savoir – il faut aller sur leur site Internet, rendez-vous compte…

prix du livre

USA : gratuit au delà de 19 €

prix du livre

Canada : gratuit au delà de 18 €

prix du livre

Espagne : gratuit au delà de 19 €

prix du livre

Angleterre : gratuit tout le temps

Comment on a dit déjà ?  ”Les opérateurs de vente en ligne ne pratiquent pas cette gratuité.”

Mais il est vrai qu’en général, les frais de port ne sont pas offert sans minimum, sauf en Angleterre.

En revanche, il est SCANDALEUX d’appeler cela du dumping.

Pourquoi ? Parce qu’on est en régime de prix unique ! Et quel est ce prix ? Celui de la vente dans une librairie, avec cette structure :

prix du livre

Bref, on paie la moitié du prix pour amener le livre dans une librairie au fin fond de la France, payer le libraire et la surface en centre ville qui vend peu de livres.

Et les économies d’échelle sont énormes !

On a vu qu’une grande librairie a déjà des charges inférieure de 5 points de CA à une petite librairie !

Le prix unique du livre a été mis en place quand la FNAC, grande surface culturelle, a annoncé qu’elle allait vendre les livres 20 % moins cher – alors qu’elle doit aussi payer de gros loyers et beaucoup de personnel.

Mais les vendeurs en ligne n’ont pas ces coûts ! Les 2 ou 3 entrepôts, les manutentionnaires et emballeurs ont un coût proportionnel bien inférieur ! On peut imaginer qu’ils n’auraient aucune difficulté à vendre les livres 30 % moins cher ! Et quand, comme Amazon, on ne paye pas d’impôt et qu’on n’est pas social, eh bien on arrive aux USA, en ratiboisant les distributeurs, à faire – 35 % ou 40 % en moyenne ! Mais le -30 % en ayant une attitude citoyenne semble jouable ! On agite l’attitude fiscale d’Amazon, alors que ce n’est pas ça qui le rend vraiment rentable – c’est qu’on lui demande de facturer des frais de ses librairies qui n’existent pas !

En fait, quand on regarde, les prix aux USA sont bas car Amazon applique une décote énorme sur le prix éditeur :

prix du livre

Mais en France, la loi INTERDIT à Amazon de baisser ses prix, et donc l’OBLIGE a faire un profit monstre, en facturant au client des frais qui ne la concerne pas ! Quand les libraires font moins de 1 % de résultat net, Amazon doit bien faire dans ces conditions 20 ou 30 % de résultat net ! Du coup, ils peuvent se permettre de baisser les prix de 5 % et d’offrir le port ! Car le port est déjà payé dans le prix éditeur – mais c’est celui pour livrer le livre au libraire ! Où madame la ministre a-t-elle vu qu’on fait du dumping quand on fait un profit monstrueux ? Profit que la loi va encore augmenter…

La ministre reprend juste tels quels les arguments des libraires, sans esprit critique :

 «Devoir payer des frais de port pour un livre sera, il est vrai, un peu dur pour le consommateur mais c’est vrai aussi pour tous les autres produits vendus en ligne,  y compris les CD ou les DVD vendus par Amazon. Les facturer aussi pour les livres n’est donc pas injuste, mais juste», a affirmé le Syndicat de la Librairie Française.

Ben si c’est injuste, on va le payer 2 fois ! Sans prix unique du livre, Amazon facturerait la livraison, mais vendrait le livre – 30 % ! Moi, je signe tout de suite…

Mais bon, la ministre ajoute :

“Ils le font en France et dans les pays où le prix unique du livre existe, uniquement pour pouvoir s’introduire sur le marché et accéder ainsi à une position dominante. Une fois que cet objectif aura été atteint et que le réseau de libraires indépendants aura été écrasé, ils augmenteront leurs tarifs sur la livraison.” [Aurélie Filipetti, Assemblée Nationale, 3/10/2013]

Réseau de libraires qui ne vend plus qu’un livre sur 5 mais bon…

Mais c’est évident : on vient de voir aux USA  à quel point ils montaient leurs prix… Pardi, le consommateur sur Internet, on peut le tondre, il ne risque pas de changer de site ou d’aller sur des comparateurs…

Belle vision de la concurrence. On attend toujours que Carrefour augmente ses prix maintenant qu’ils ont écrasé les petits commerçants…

Pour montrer enfin le manque d’esprit critique, je vous mets les arguments des libraires, vous comparerez avec les propos de la ministre :

 En cumulant la gratuité des frais de port, sans minimum d’achat, pour l’achat des livres sur son site, et un rabais systématique de 5%, Amazon finance, grâce à l’évasion fiscale qu’il pratique à grande échelle, une politique de « dumping » visant à étrangler ses concurrents, à contourner le prix unique du livre et à bâtir un monopole qui lui permettra dans quelques années d’imposer ses conditions aux éditeurs et de relever ses prix”

on mesure combien la gratuité des frais de port correspond à une stratégie de « dumping » qui s’appuie sur les économies réalisées grâce à l’évasion fiscale, d’une part, et sur une capitalisation boursière sans égale, d’autre part. C’est une position de domination absolue sur le marché de la distribution que recherche Amazon à travers cette stratégie. Cette stratégie a déjà fait des victimes : la chaîne Borders aux États-Unis, Virgin en France. [...]

A l’exception de Fnac.com, challenger d’Amazon en France, aucun libraire ni aucune chaîne ne pratique la gratuité des frais de port dès le 1er euro, tout simplement parce que cette pratique est financièrement et économiquement intenable [...]

Au final, ce sont les contribuables de France et d’ailleurs qui financent la gratuité des frais de port.  Ce que les clients d’Amazon gagnent en frais de port, ils le perdent en impôts ! [...]

Au niveau international et à l’exception du Royaume-Uni, Amazon n’offre les frais de port sans minimum d’achat que dans les pays dans lesquels s’applique un prix unique du livre (France, Allemagne, Autriche, Espagne, Pays-Bas, Japon…). Dans des pays sans prix unique du livre (États-Unis, Canada, Suède, Finlande, Australie…), les frais de port pour les commandes de livres sont payants jusqu’à un certain montant d’achat (25$ aux États-Unis). [communiqué du 26/09/2013 du SLF]

Tout ceci est d’une rare malhonnêteté intellectuelle comme on l’a vu… Mais je préfère ça :

Néanmoins, les pratiques prédatrices d’Amazon freinent considérablement le développement de la vente en ligne dans les librairies et les chaînes de librairies. Les librairies étant parmi les commerces de détail les moins rentables[4], elles ne peuvent rivaliser avec les pratiques de dumping d’Amazon. A titre d’exemple, les frais de port représentent entre 15 % et 18 % du chiffre d’affaires réalisé sur Internet par les libraires indépendants alors même que ceux-ci n’offrent la gratuité des frais de port qu’à partir d’un montant minimal d’achat (de 25 à 35 € en règle générale). En cumulant ces coûts avec le rabais de 5%, c’est donc près d’un quart de la marge du libraire qui est amputée, ce qui est insupportable lorsque l’on sait que le résultat net moyen des librairies est aujourd’hui inférieur à 1%

Bref, il ne faut pas de concurrence sur le prix, sinon on va tuer les libraires, et c’est important d’avoir des libraires, parce que la vente en ligne, c’est pas bien pour la culture – et tant pis pour le consommateur. Mais par contre il faut aider les libraires à vendre en ligne, car les pauvres n’arrivent pas à vendre en ligne pas cher car ils ont des librairies pour ne pas vendre en ligne qui coûtent cher…

Enfin bon, j’arrête là…

Les questions qui se posent

En conclusion, le problème est complexe, et je suis partagé. Je ne peux me rendre aux seuls arguments des libéraux, apôtres de la concurrence totale et du consommateur empereur, mais pas plus totalement à ceux du lobby des commerçants de livres. Il me semble que, comme souvent, la vérité est un peu entre les deux.

Faut-il sauver les libraires ou le livre – qui souffre aussi, par exemple il n’y a plus de vraie encyclopédie papier désormais ? Et à quel coût, quand on voit que les livres pourraient être 30 % moins cher – soit 1,3 Md€ de pouvoir d’achat en plus ? L’Angleterre a supprimé sa loi sur le prix unique, ce qui a fait disparaître son réseau de libraires ; mais il s’y vend autant de livres qu’en France (423 millions d’exemplaires en 2012)…

Les vendeurs en ligne vont détruire de l’emploi en librairie, mais les consommateurs auront plus d ‘argent, et pourront le dépenser dans d’autres livres ou d’autres secteurs, créant des emplois.

Le mouvement est clair ; voici l’évolution 2003-2012 :

lieux achat du livre

Les libraires nous expliquent qu’eux ne peuvent pas offrir les frais de port, que de ce fait ils sont plus chers qu’Amazon, et que  la concurrence est donc déloyale, et qu’ il faut forcer Amazon à monter ses prix.

On rêve…

Les libraires  parlent de concurrence déloyale, alors qu’ils ne survivent que parce qu’une loi a tué la concurrence sur les prix dans le secteur – ce qui coûte 300 M€ à 900 M€ par an aux consommateurs..

Mais non, il n’y a pas de concurrence, car vous ne vendez pas la même chose. Acheter un livre en librairie ou le faire livrer, ce n’est pas la même chose – d’ailleurs c’est l’argument justifiant la loi Lang pour sauver les libraires. Non, dominos pizza n’est pas en concurrence avec l’Italien en bas de chez moi, ce n’est pas pareil, même s’il s’agit de manger des pizzas. Proposez une pizza Domino’s pour votre anniversaire de mariage, vous verrez si c’est pareil…

D’autant que 70 % des ventes d’Amazon sont des fonds de catalogue, qui partiraient au pilon sans les vendeurs en ligne. Et leurs sites poussent à la consommation, en proposant toujours des livres intéressants qu’on ne connaissait pas, bien plus qu’en librairie…

Donc je veux bien aider les libraires, mais il y a des limites. Et on ne va pas se mettre à financer des chaines logistiques pour livrer un livre à un libraire perdu à la campagne pour qu’il le renvoie au client par la Poste ! J’adore les libraires, mais il ne faut pas pousser – acheter un livre de Musso ou Marc Levy, ce n’est pas non plus le summum de la culture, il vaut mieux lire des blogs ou regarder un beau reportage d’investigation sur Arte…

Et je n’ai vu dans aucun rapport le % de Français qui vivent à plus d’une demi-heure d’une librairie, ce serait intéressant – car beaucoup de Français n’ont juste pas le choix – 11 libraires dans la Creuse…

Propositions alternatives

Après avoir étudié longuement le dossier, voici mes propositions – que je pense équilibrées.

1/ On garde la loi Lang, pour ne pas détruire le réseau des libraires en 3 ans. Mais il ne faut pas exagérer non plus ;

“La loi Lang de 1981 sur le prix unique du livre, dont M. le rapporteur a eu l’amabilité d’affirmer qu’elle était désormais inscrite dans notre patrimoine national; on pourrait même dire qu’elle est inscrite au patrimoine de l’humanité, puisqu’elle essaime dans beaucoup de pays dans le monde» [Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, jeudi 3 octobre 2013].

2/ on ne vote pas cette proposition de loi débile ;

3/ on crée une Autorité Indépendante de Soutien aux Libraires ;

4/ cette Autorité va lever une nouvelle taxe :

Elle vise à compenser l’excès de bénéfice indu de ces structures. Cette taxe va rapporter environ 120 M€ par an ;

5/ cette autorité va gérer la distribution des sommes collectées sous forme de subventions aux 3 000 libraires français, avec des règles fixées par décret et claires. En donnant par exemple une somme fixe de 30 000 € par an à chacun, au titre de la subvention à “l’activité d’intérêt général de diffusion de culture”, modulée en fonction des frais et contraintes des zones. Ainsi, le consommateur ne paie pas plus cher, et on aide VRAIMENT les libraires à ne pas mourir – ce qui va être fait dans 5 ans sinon, même avec cette loi…

6/ on réfléchit à passer le rabais sur la loi Lang à - 10 % – ce serait encore  moins que les -15 % en Italie, où il  reste pourtant plein de libraires (2100 dont 1300 indépendants, plus qu’en France)… Ils pourront améliorer ainsi l’attractivité de leurs points de vente, et le consommateur y gagnerait un peu…

7/ on sauve la FNAC, pour qu’Amazon ne soit pas en monopole sur les livres, et ne fasse pas trop de pression sur les éditeurs dans 5 ans. Le souci est qu’à la FNAC, ils sont mauvais pour le moment sur la vente en ligne. Site minable (il suffit juste de COPIER Amazon les gars, on ne vous demande pas d’innover !), logistique mal foutue, vendeurs de qualité remplacés par des vendeurs de qualité bien inférieure, et surtout bras cassés à la confection des colis (purée, il ne faut pas 12 prix Nobel pour édicter des règles d’emballage correctes !!!). C’est le souci avec une FNAC qui est revendue en permanence (1985 à la GMF, 1993 à la CGE, 1994 PPR, volonté de revendre en 2009 sans succès, 2013 “spin-off” en la mettant en Bourse…), personne ne voulant investir à long terme (financiarisme quand tu nous tiens… Amazon ne se demande pas quand elle sera revendue..). Donc tant que je reçois des colis FNAC mal constitués (photo ci-dessous : 300 € de livres abîmés dans un seul carton mal ficelé) :

prix du livre

je n’appelle pas au Boycott d’Amazon en votre faveur, qui le mérite – désolé, il y a des limites, il faut changer de métier sinon… A chacun de choisir – mais il ne faut pas s’étonner de ça :

prix du livre

Mais FNAC.com a une importance stratégique majeure pour le secteur du livre… (Arnaud Montebourg, si tu m’entends…)

8/ on organise la transparence des CA des vendeurs en ligne pour suivre ce qu’il se passe sur ce marché ;

9/ on vote la proposition des écolos de la TVA à 19,6 % sur les formats de livres numériques propriétaires non ouverts (quand vous avez acheté un livre numérique, il est inacceptable qu’on puisse vous en couper l’accès un jour)

10/ on arrête d’accuser Amazon pour sa problématique fiscale. Oui, ce qu’elle fait n’est pas éthiquement responsable, mais c’est légal. Je suis toujours ulcéré quand on passe son temps à accuser une entreprise de faire des choix légaux qui lui rapportent de l’argent. Alors que le problème, ce sont les députés qui laissent perdurer cet état de fait. Non, le problème n’est pas Amazon ; le problème est “pourquoi  le Luxembourg, les Pays-Bas et l’Irlande ont des législations qui permettent ces pratiques d’évasion fiscale des voisins ? Pourquoi a-t-on aux frontières un micro-État où la TVA sur le livre est à 3 % ? Pourquoi n’a-t-on toujours pas modifié la règle sur le paiement de la TVA dans le pays d’achat ? Pourquoi fait-on un marché européen avec libre circulation des produits et des capitaux AVANT d’avoir homogénéisé la zone législativement ? Je rappelle que ce qu’il faut c’est : 1/ on homogénéise 2/ on fait le marché unique. Ça marche pour tout : 1/ on homogénéise 2/ on fait une monnaie unique. Etc. Sinon, on ne vient pas se plaindre que des malins en profitent pour vous plumer comme le dindon que vous êtes… Bref, on modifie les règles législatives entre États pour une concurrence équitable !

Vous en pensez quoi ?

P.S. n’hésitez pas à faire suivre ce billet :)

Source: http://www.les-crises.fr/rachet-deputes-loi-anti-amazon/