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[2014] Le gouvernement a refusé que le renseignement français coopère avec la Syrie contre les terroristes

Thursday 19 November 2015 at 04:00

130 morts parce qu’une poignée de socialistes intégristes ont refusé de simplement rouvrir notre ambassade à Damas, alors que tous les autres pays en ont une.

Une poignée de gosses irresponsables (comme on l’a tant et tant observé sur ce blog depuis 3 ans), et finalement criminels.

Car non seulement ils font ça, mais en plus ils finissent par bombarder Daech avec 2 avions, sachant que cela déclenchera forcément une riposte terroriste…

Tout était publié, mais personne ne s’en est occupé…

DANGER : Ne pas contrôler son gouvernement provoque des morts graves.

P.S. Solidarité totale avec la DGSI.  J’ose à peine imaginer ce que vous devez ressentir les gars, surtout en pensant à ces gros incompétents de Fabius, Valls et Hollande…

[2014] Les renseignements français ont essayé de rétablir un lien direct avec la Syrie

Par Jacques Follorou, Le Monde.fr | 06.10.2014

Les interférences entre les impératifs de la lutte antiterroriste et les engagements diplomatiques de la France confinent parfois à la schizophrénie. Alors que l’Elysée et le Quai d’Orsay continuent de proclamer qu’il n’est pas question de coopérer avec Bachar Al-Assad, le dictateur syrien ayant causé près de 200 000 morts et perdu « toute légitimité », les services de police et du renseignement intérieur aimeraient relancer la coopération avec leurs homologues syriens.

OB : tsssss, c’est du Monde, hein. 200 000 morts oui mais : 1 tiers d’armée syrienne, 1 tiers de djihadistes, 1 tiers de civils….

Pressée d’éviter que des djihadistes français partis en Syrie ne reviennent sur le sol national commettre des attentats, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a tenté, à la fin du premier trimestre 2014, selon les informations du Monde, de rétablir un lien direct avec les services de renseignement syriens afin d’obtenir des informations permettant d’anticiper les éventuelles menaces.

Le régime de Bachar Al-Assad a répondu à ce souhait en indiquant qu’il était prêt à coopérer dès lors que la France déciderait de rouvrir son ambassade en Syrie, fermée depuis le 6 mars 2012. Cette éventualité a été rejetée par François Hollande, qui reste très engagé contre le régime de Damas tout en ayant rejoint la coalition internationale contre l’« Etat islamique » (EI), la principale force djihadiste en Syrie, opposée tant à l’Occcident qu’à Bachar Al-Assad.

OB : Eh oui, il est contre TOUT LE MONDE en Syrie, notre bon François Dernier… Un génie de la stratégie !

MAILLON MANQUANT

Si la DGSI dispose de moyens techniques et humains importants pour surveiller sur le sol français les candidats au djihad syrien et leurs communications, il lui manque, en revanche, un maillon précieux : celui de leurs activités et de leurs mouvements en Syrie. La rupture brutale des contacts entre Paris et Damas a asséché la source syrienne d’information et prive, depuis deux ans et demi, la DGSI d’éléments jugés importants.

D’autres pays occidentaux, comme l’Allemagne, par exemple, ont poursuivi leurs relations avec les autorités syriennes, et notamment leurs services de renseignement. Berlin a, de la même manière, maintenu le contact avec le Hezbollah et l’Iran. La DGSI a dû, dans certains cas, passer par son partenaire allemand pour obtenir, indirectement, des informations sur des Français au cœur d’enquêtes en cours. Mais cette procédure indirecte constitue un frein à l’efficacité du travail de la DGSI.

Aussi, alors que le flux de départs djihadistes atteignait déjà des niveaux jugés très inquiétants par les autorités françaises, et plusieurs semaines avant que Mehdi Nemmouche ne soit arrêté, fin mai, à Marseille, les services de renseignement français se sont rendus à Damas. La délégation comprenait notamment l’officier de liaison de la DGSI à Amman, en Jordanie, où ont été réaffectés les fonctionnaires précédemment en poste à Damas, et son collègue de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).

Selon une source issue du renseignement français, « l’objectif était de renouer le dialogue, car le besoin de renseignement opérationnel est réel et pouvait au moins se faire sous forme d’échanges ». Mais le régime de Damas a conditionné son aide, toujours selon la même source, à un signe de reconnaissance de la France et« à l’arrêt des critiques publiques à son encontre du chef de l’Etat, François Hollande, et du ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius ». Des exigences inacceptables pour Paris.

Ali Mamlouk, conseiller spécial pour la sécurité du président syrien, Bachar Al-Assad, et chef de la sécurité nationale, inspirerait largement cette ligne. Au cours des mois qui ont suivi la visite des représentants de la DGSI et de la DGSE à Damas, d’autres canaux ont été activés par Damas pour promouvoir, en France, l’idée d’une réouverture de l’ambassade française contre une coopération antidjihadistes. Des intermédiaires classiques, tels que certains parlementaires, membres d’associations d’amitié franco-syrienne, ont été sollicités ainsi que d’anciens hauts responsables du renseignement français.

Parmi eux, l’ancien patron de la DGSI (alors appelée Direction de la surveillance du territoire, puis Direction centrale du renseignement intérieur, de 2007 à 2012) Bernard Squarcini a confirmé au Monde avoir été approché pour tenter de faciliter la coopération entre Paris et Damas sur le terrain du renseignement. Il s’est refusé à fournir tout détail sur les autorités syriennes qui l’avaient sollicité ou sur les personnes à qui il a transmis le message. Il a seulement indiqué qu’il entendait « laisser les services faire leur travail ».

Et donc Squarcini balance tout ce jour, donc… Et je le comprends…

« GOUVERNEMENT LÉGITIME ET SOUVERAIN »

Un Français, négociant international de pétrole, Xavier Houzel, qui fut pendant plus de trente ans le plus gros acheteur de pétrole syrien, a également confirmé, au Monde, avoir été destinataire d’un message similaire de la part de proches de la présidence syrienne. « La position de Damas est claire, ils disent : nous sommes un gouvernement légitime et souverain, nous ne sommes pas des clandestins, ouvrez votre ambassade et nous sommes ouverts à tout, même discrètement. »

Au sommet de l’Etat français, la manœuvre syrienne pour rompre son isolement international en monnayant l’aide dans la lutte contre le terrorisme a été moyennement appréciée. La DGSE, qui n’était pas en pointe dans la délégation partie à Damas, conserve une réserve inhérente à sa position au sein du monde du secret. A la différence de la DGSI, qui joue un rôle de défense du territoire, la DGSE est un service « offensif ». Interrogée sur la démarche conjointe menée, au printemps, auprès de Damas avec la DGSI, la DGSE a assuré au Monde qu’elle « n’envisage aucune reprise de contact avec les services syriens ».

Le principal intéressé, le ministère de l’intérieur, qui a autorité sur la DGSI, a choisi, pour sa part, de caler sa réaction officielle sur celle de la présidence de la République. « Nous n’avons pas de contact avec les services syriens », s’est borné à répondre son porte-parole, sans démentir la tentative de reprise de contact lancée par le poste de la DGSI à Amman.

Enfin, le Quai d’Orsay, le plus rétif à ce type de contact, même si formellement Paris n’a pas rompu ses relations diplomatiques avec Damas, a précisé qu’« il n’y a aucun projet de réouverture de l’ambassade de France à Damas » avant d’ajouter : « Nous rappelons que nous soutenons l’opposition modérée en Syrie qui se bat sur deux fronts, contre la barbarie de Daech [l’acronyme arabe de l’Etat islamique] et contre le régime de M. Bachar Al-Assad, qui en est à l’origine. »

Par Jacques Follorou, Le Monde.fr | 06.10.2014

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Remarque sur la dernière phrase, à propos de ce mensonge éhonté du qui d’Orsay. Comme le Monde ne le fera pas, je vais simplement laisser répondre Robert Baer, un des plus grands espions américains, ancien chef de région de la CIA au Moyen-Orient (c’est son rôle que joue Clooney dans Syriana) :

“HD. Certains dans le camp républicain accusent Obama d’être responsable de ce fiasco…

R. B. C’est tellement stupide… Ces critiques viennent des néoconservateurs, les mêmes qui nous expliquent en ce moment à la télévision que nous devrions revenir en Irak. La faille s’est produite au moment où les néoconservateurs ont décidé de dissoudre l’armée irakienne au mois de mars 2003. C’était l’armée qui maintenait une forme de cohésion en Irak. La détruire signifiait de manière quasi certaine la partition, les émeutes, le chaos, la guerre civile. D’autres reprochent à Obama de ne pas être intervenu en Syrie, ce qui serait la cause de l’embrasement en Irak. Mais les États-Unis ont été incapables d’identifier le moindre groupe syrien dit « modéré » lorsque la guerre civile a débuté. L’Armée syrienne libre n’a jamais vraiment existé et il était impossible de savoir dans quelles mains les armes données par les États-Unis allaient finir. La racine du mal remonte bien à 2003, lorsque les États-Unis ont adopté cette doctrine du « changement de régime » par la force au Moyen-Orient. Elle n’a conduit qu’à la guerre civile et sectaire.
HD. L’opposition syrienne ne cesse d’affirmer que l’EIIL est en quelque sorte une création du régime syrien
R. B. C’est tout simplement délirant. Ces gens sont guidés par le Coran et le divin, ce sont de vrais fanatiques.” [Robert Baer, l'Humanité, 19/11/2015]

Délirant en effet…

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Rappels : Assad ne mériterait pas d’être sur la Terre, 08/2012 (c’est un métier diplomate…)

09/2013 (c’est un métier diplomate…)

On reviendra sur le gaz, mais c’est de moins en moins possible que ce soient des forces gouvernementales syrienne, mais plutôt Daech, comme la suite l’a montré.

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[2014] Syrie : le quai d’Orsay et les renseignements à couteaux tirés

Marianne, Mardi 07 Octobre 2014

Sympa Marianne, on a la photo des coupables… (sans Valls)

Alors que Laurent Fabius se montre toujours intransigeant sur l’hypothèse d’une reprise de dialogue avec le régime de Bachar Al-Assad, les services de renseignements, agacés, commencent à faire leur entendre leur voix, confrontés à une menace terroriste inédite qui demande un travail de renseignement intérieur mais aussi une collaboration extérieure avec la Syrie. Mais faute de reprise d’un dialogue diplomatique officielle entre les deux pays, les services syriens ne veulent rien entendre.

Difficile de mettre en place une coopération anti-terroriste avec un régime que l’on souhaitait voir disparaître il y a encore quelques mois.

C’est nouveau, ça vient de sortir, on décide du régime en Syrie…

Et ça passe tranquillou, ça ne choque personne cette phrase, cette idée coloniale. On crève de ça…

Moi, je vois bien un régime qui devrait disparaitre, bien plus près, à coup de Cour de Justice…

L’avantage : certains ministres pourront bientôt rejoindre leur fils – c’est moche de séparer les familles…

C’est le dilemme auxquels sont actuellement confrontés les services de renseignement français, contraints de batailler sur deux fronts : à l’extérieur, en Irak et en Syrie, et à l’intérieur, pour surveiller sur le sol français les candidats au djihad. Là où le problème se pose, c’est que la difficulté de contrôler le retour des djihadistes tient notamment à l’absence de suivi des candidats au djihad en territoire syrien, soit par des agents français, soit par le biais d’informations échangées avec les services de renseignement de Bachar Al-Assad, plutôt considérés, avant la guerre, comme performants. Des contacts rompus depuis la fermeture de l’ambassade de France à Damas en mars 2012.

Dans son édition du 7 septembre, Le Monde propose un récit des diverses tentatives des renseignements français pour renouer avec le régime syrien et notamment ses services de sécurité. « Pressée d’éviter que des djihadistes français partis en Syrie ne reviennent sur le sol national commettre des attentats, la Direction générale de la sécurité intérieure a tenté à la fin du premier trimestre 2014 de rétablir un lien direct avec les services de renseignement syriens afin d’obtenir des informations permettant d’anticiper les éventuelles menaces ». Des tentatives de reprise de dialogue toujours infructueuses pour le moment, selon Le Monde, qui fait référence à des contacts établis par Bernard Squarcini, ancien patron de la DGSI, mais aussi Xavier Houzel, vieux routier des négociations pétrolières. C’est que l’une des conditions du régime syrien pour une reprise des contacts entre les services de renseignement est la reprise des contacts diplomatiques et notamment la réouverture de l’ambassade de France à Damas. Impossible compte tenu de l’intransigeance dont fait preuve le quai d’Orsay vis-à-vis de Bachar Al-Assad.

« Bachar Al-Assad ne peut pas être un partenaire dans la lutte contre le terrorisme » déclarait encore Hollande, lors de la conférence des ambassadeurs qui s’est tenue fin août.
Ben non mon couillon, c’est juste le président de la Syrie, où vont nos djihadistes, répondant à l’appel de Daech et de Fabius…
De son côté, Laurent Fabius, en pointe contre le régime de Bachar Al-Assad, bien plus encore que les diplomates américains, notamment au moment des fameuses attaques chimiques, n’entend pas revenir sur ses positions.

En janvier 2014, Libération faisait déjà état de tractations secrètes avec le régime syrien : « Des réunions secrètes ont eu lieu entre des émissaires français et l’un des serviteurs les plus dévoués du système de terreur mis en place par le régime syrien afin d’obtenir des informations sur les quelque 400 Français qui sont allés se battre dans le pays et sur le sort des quatre otages français disparus dans le Nord du pays ».La quotidien affirmait notamment que l’opération avait été menée par un ancien chef de la DGSE, grand expert des affaires syriennes et, par ailleurs, visiteur du soir de François Hollande à l’Elysée. C’est que, par le passé, la Syrie a su rendre des services à la France en matière de lutte anti-terroriste.

Donc Assad nous a déjà aidé à lutter contre le terrorisme par le passé, mais bon, Fabius a préféré lui uriner dessus – l’âge sans doute…

L’intransigeance de Laurent Fabius 

Fin 2013, dans un livre, il en est un qui était déjà très agacé par l’intransigeance de la diplomatie française.

“Diplomatie” : tout de suite les grands mots… Soumission totale à 50 %, Psychoses délirantes BHLiennes à 50 %…

A l’époque, le danger représenté par l’Etat Islamique n’avait rien à voir avec ce qu’il est aujourd’hui. Et pourtant, voilà ce qu’écrivait alors Bernard Squarcini, directeur central du renseignement intérieur de 2008 à 2012 et proche de Nicolas Sarkozy : « Depuis l’arrivée de Laurent Fabius au Quai d’Orsay, tous les ponts ont été coupés avec Damas parce que Paris mise sur la chute du régime. Calcul hasardeux ! Non seulement Bachar Al-Assad est toujours là, mais il est ressorti renforcé de la crise diplomatique internationale déclenchée par l’usage d’armes chimiques le 21 août 2013. On veut armer l’Armée syrienne libre alors qu’elle est infestée de djihadistes d’Al-Qaïda et qu’on lutte contre Aqmi au Mali. Aujourd’hui, la Russie mène la danse et tous les djihadistes français partent là-bas. Comment les arrêter s’il n’y a plus de contacts, plus de négociations ? Les services syriens répondent à la France : “Rouvrez une ambassade et parlez-nous autrement.”»

Une position défendue aussi par Alain Chouet, ancien responsable du renseignement de sécurité à la DGSE et longtemps en poste à Damas : « Le raisonnement des Syriens ne manque pas de subtilité mais est totalement dépourvu d’attrait pour l’énarque moyen peu habitué à ce qu’on lui résiste. Habitués des coups de billard à trois bandes, les Syriens ne nous reprochent même pas l’incohérence qu’il y a à soutenir les rebelles d’un côté et à venir les solliciter de l’autre. Ils disent : “Nous ne sommes absolument pas fermés à une reprise de vos activités de service sur notre territoire. Mais la confiance mutuelle et la protection de vos agents veulent que cela se fasse en coopération avec nos services. Donc, il est nécessaire de le faire sous couverture diplomatique. Et pour le faire sous couverture diplomatique, il faudrait que vous disposiez d’une infrastructure diplomatique. Par conséquent, rouvrez votre ambassade à Damas que vous avez si malencontreusement fermée il y a trois ans. Tous vos petits camarades européens l’ont déjà fait. Serez-vous les derniers ?” La seule réponse qu’on peut leur faire est que notre ministre des Affaires étrangères n’a pas encore trouvé de chapeau assez digeste pour être mangé… »

Et comme il n’a jamais trouvé le chapeau, on a vu…

Stratégie débile, et EN PLUS, incapacité à reconnaitre sa défaite…

Par ailleurs le “raisonnement des Syriens” me semble bien plus compréhensible que celui de l’énarque, mais bon…

En tous cas, vous êtes morts les amis, becoze Bachar va probablement se faire un plaisir de vous balancer maintenant, et ça va faire très très très mal…

Faut pas jouer avec les grandes personnes quand on n’a pas le niveau…

Le “regime change”, ça va être ici, et très bientôt…

D’autant que l’urgence de la situation syrienne ainsi que le danger inédit représenté par le retour ou le départ des candidats au djihad qui oblige à la surveillance de dizaines voire centaines de personnes fait naître des contraintes nouvelles et certains membres des services ne font plus mystère de la difficulté de la tâche, notamment en matière d’effectifs. Faute de mieux, reste encore la méthode américaine qui consiste en la mise en place de contacts discrets entre membres de la CIA et membres des services de sécurité syriens, dont se fécilite selon le Canard enchaînéAli Mamlouk, grand responsable des services de renseignement syriens, l’un des plus proches conseillers d’Assad. 

« Il va bien falloir faire comme les Américains et aller discrètement à Canossa se mettre d’accord a minima avec les responsables militaires syriens si nous ne voulons pas que l’offensive contre l’Etat Islamique tourne à la farce avec des djihadistes qui nous font des bras d’honneur à peine la frontière avec l’Irak passée » conclut Alain Chouet.

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Pas de Canosa, on a eu ça plutôt : Fabius demandant la saisie de la Cour Pénale, alors que la guerre fait encore rage…

[2014] Qui est contre la justice en Syrie ?

Le Monde.fr | 22.05.2014 | Par Laurent Fabius (Ministre des affaires étrangères)

Les membres du Conseil de sécurité devraient s’unir pour saisir la Cour pénale internationale à propos de la tragédie syrienne. La crise syrienne est la plus grave crise humanitaire depuis le génocide au Rwanda en 1994. En trois ans, on dénombre plus de 150 000 morts, 6,5 millions de civils déplacés à l’intérieur du pays et près de 3 millions d’habitants réfugiés dans les Etats voisins.

Même la guerre a des règles. En Syrie, elles sont quotidiennement bafouées. L’arme chimique est utilisée ; elle a tué 1400 civils en une seule nuit le 21 août 2013. Des barils d’explosifs sont largués sur des écoles. Des attentats sont commis contre des milliers de civils innocents. Les violences sexuelles contre les femmes sont utilisées comme arme de guerre. Des détenus sont torturés par dizaines de milliers. Le droit international qualifie ces atrocités de « crimes de guerre » et de « crimes contre l’humanité ». S’il existe une échelle de l’horreur, ce sont les crimes les plus graves.

A ce jour, les responsables ne font pourtant l’objet d’aucune poursuite. Ils ne sont pas jugés. Ils ne sont pas condamnés. Ils continuent en toute impunité.

Or, rendre les responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité redevables, c’est faire justice aux victimes. C’est aussi un moyen de dissuasion pour ceux qui continuent de les commettre : tôt ou tard ils seront jugés.

Il existe une institution en mesure d’enquêter sur ces crimes et de punir leurs auteurs : la Cour pénale internationale (CPI). C’est pourquoi la France a décidé de soumettre au Conseil de sécurité un projet de résolution autorisant la Cour pénale internationale à se saisir de la situation en Syrie.

La Syrie n’a, en effet, pas ratifié le statut fondateur de la CPI. Elle ne reconnaît donc pas la compétence de la Cour sur son territoire. Le Conseil de sécurité de l’ONU a la faculté de saisir cette Cour par une résolution qui lui défère la situation en Syrie et donne compétence à son Procureur pour conduire des enquêtes et émettre des mandats d’arrêt. Le Conseil de sécurité a déjà utilisé à deux reprises cette faculté : pour sanctionner les atrocités commises au Darfour et en Libye. Le moment est venu d’utiliser cette possibilité dans la tragédie syrienne.
Cette résolution a-t-elle des chances d’être votée, alors que de précédents textes sur la Syrie ont fait l’objet de vetos ?

La résolution que nous proposons, avec le soutien de nombreux pays, est différente : elle vise tous les crimes commis en Syrie, quels qu’en soient les auteurs, et saisit la Cour pour qu’elle enquête sur une situation, celle de la Syrie et de la tragédie qu’elle connaît depuis mars 2011. Si le régime syrien s’est couvert de sang, cette résolution n’omet pas les crimes commis par d’autres groupes.

La résolution se concentre sur le droit. Elle n’a rien de politicien. Elle répond à l’impératif moral et politique de lutter contre l’impunité. Elle s’appuie sur l’obligation de sanctionner ceux qui foulent aux pieds les principes élémentaires d’humanité.

Il s’agit donc d’un texte susceptible de rassembler. Lorsque la résolution sera soumise au vote, la question posée à chacun des quinze Etats membres du Conseil de sécurité sera simple : suis-je pour ou contre une justice chargée de punir ceux qui, dans la crise syrienne, se rendent responsables de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre ?

Face à cette question, chacun devra prendre ses responsabilités et les assumer devant l’histoire et la communauté des Nations. Les Nations unies ont été créées en 1945 pour opposer le droit à la barbarie. Ce principe fondamental ne doit pas avoir été oublié depuis. C’est pourquoi, sauf si certains veulent protéger le crime, il serait logique qu’un nouveau veto puisse être évité et qu’un accord des membres du Conseil de sécurité soit possible. La Cour pénale internationale doit pouvoir être enfin saisie de la situation en Syrie.

Laurent Fabius (Ministre des affaires étrangères)

Source: http://www.les-crises.fr/le-gouvernement-a-refuse-que-le-renseignement-francais-coopere-avec-la-syrie-contre-les-terroristes/