les-crises.fr

Ce site n'est pas le site officiel.
C'est un blog automatisé qui réplique les articles automatiquement

(Et si on luttait vraiment contre le terrorisme ?) Une tentative israélo-palestinienne de mettre fin au conflit : l’Initiative de Genève (2003)

Friday 9 January 2015 at 01:45

Un peu d’histoire, pour essayer de traiter le problème à la racine, en résolvant un des foyers alimentant le terrorisme…

P.S. si quelqu’un a 1 ou 2 ans d’archives de Charlie Hebdo, cela m’intéresserait… Merci !

L’Initiative de Genève est un projet de paix alternatif pour la résolution du conflit israélo-palestinien. Il s’agit d’une alternative à la ‘‘Feuille de route’’ (Road Map) adoptée le 30 avril 2003 par un Quatuor diplomatique composé de l’ONU, de l’Union Européenne, des États-Unis et de la Russie.

[Source : http://www.medea.be/fr/themes/conflit-israelo-arabe/accord-de-geneve-2003/]

Les principaux artisans de l’Initiative de Genève furent l’ancien ministre travailliste israélien Yossi Beilin et l’ancien ministre palestinien Yasser Abd Rabbo, sous l’impulsion du docteur en sciences politiques suisse Alexis Keller. L’accord fut signé le 1er décembre 2003 à Genève. Il est le résultat de plus de deux années de négociations israélo-palestiniennes, soutenues par le gouvernement suisse. Ce document se fonde sur les résolutions des Nations unies, la conférence de Madrid (1991), les accords d’Oslo (1993) ainsi que les avancées diplomatiques qui suivirent. Mais il s’inspire tout particulièrement des négociations de Camp David (juillet 2000) et de Taba (janvier 2001) pour définir les bases sur lesquelles un Etat palestinien indépendant sera créé aux côtés de l’Etat d’Israël. Cependant, cet accord ne mentionne en aucun cas la défense des droits minorités chrétiennes, arméniennes ou bédouines de la région.

[Texte intégral en anglais : http://www.geneva-accord.org/mainmenu/english] [Traduction : http://www.lapaixmaintenant.org/Les-Accords-de-Geneve]

Une lettre de soutien à cet accord fut signée par 58 personnalités dont Mikhail Gorbatchev, ancien président du Soviet suprême ; Boutros Boutros-Ghali, ancien secrétaire général de l’ONU ; Martti Ahtisaari, ancien président finlandais et Prix Nobel de la Paix ; Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne ; Mary Robinson, ancien président d’Irlande et Sadako Ogata, ancien Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés. Ils ont été rejoints par bien des personnalités locales attachées à la paix :

Israéliens : l’ex-président travailliste Amram Mitzna, l’ex-président de la Knesset Avraham Burg, le général Amnon Lipkin-Shahak et les écrivains Amos Oz et David Grossman.

Palestiniens : les anciens ministres Nabil Kassis et Hisham Abdel Razek.

Lors de la cérémonie de signature ouverte par l’acteur américain Richard Dreyfus, de nombreuses personnalités furent présentes, dont Jimmy Carter, Felipe González, Mário Soares, Lech Wałęsa, Nelson Mandela, Bernard Kouchner et Simone Veil.

[Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Initiative_de_Gen%C3%A8ve]

L’Accord de Genève n’a cependant aucune valeur juridique dans la mesure où le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne n’ont pas participé à sa rédaction et ne l’ont jamais soutenu officiellement. 

Voici les grandes lignes de l’accord : (reprise de l’article du Monde Diplo)
[Source : http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2003-10-23-geneve]

Objectif : l’accord final engage les deux parties à renoncer à toute nouvelle revendication. Il remplacera toutes les précédentes résolutions de l’Organisation des Nations unies (ONU).

L’Etat palestinien : il sera constitué aux côtés d’Israël, conformément aux frontières de 1967, avec certaines modifications.

Colonies : selon des négociateurs, Israël restituera 100 % de la bande de Gaza et 97,5 % de la Cisjordanie : il annexera les 2,5 % restant pour regrouper les blocs de colonies à Gush Etzion (sud de la Cisjordanie) et dans le périmètre de Jérusalem. En revanche, les colonies d’Ariel (nord), Efrat et Har Homa (sud) feront partie de l’Etat palestinien. En échange des secteurs de la Cisjordanie qui resteront sous son contrôle, Israël transfèrera à l’Etat palestinien des zones du Néguev adjacentes à la bande de Gaza.

Jérusalem : la ville sera la capitale de l’Etat d’Israël et de l’Etat palestinien. La souveraineté y sera partagée sur la base du principe proposé par le président américain William Clinton : est israélien tout ce qui est juif, est palestinien tout ce qui est arabe, musulman ou chrétien. L’Etat palestinien contrôlera donc la Vieille Ville, sauf le Quartier juif et le Mur des Lamentations. L’Esplanade des mosquées sera sous souveraineté palestinienne avec un libre accès, supervisé par une force internationale, pour toutes les autres confessions – mais les juifs ne seront pas autorisés à y prier. Les fouilles archéologiques ne seront pas non plus autorisées sur le site.

Réfugiés : sauf quelques dizaines de milliers autorisés à revenir en Israël, ils ne pourront exercer leur « droit au retour » – formule absente du texte de l’accord – que dans l’Etat de Palestine ou vivre dans d’autres Etats de la région.

Sécurité : les Palestiniens s’engageront à démanteler les infrastructures terroristes et à combattre le terrorisme comme l’incitation à la violence. L’État palestinien sera démilitarisé et les points de passage seront supervisés par une force internationale.

Plan de L’Initiative pour la Cisjordanie

Plan de l’Initiative pour Jérusalem

En attendant, rappel de la situation actuelle :

Extrait :

Article 1 – Objet de l’Accord définitif

  1. L’Accord définitif (ci-après « l’Accord ») met un terme à l’ère de conflit et inaugure une nouvelle ère basée sur la paix, la coopération, et les relations de bon voisinage entre les Parties.
  2. L’application de cet Accord règle toutes les revendications des Parties résultant des événements antérieurs à sa signature. Aucune revendication liée à des événements antérieurs à cet Accord ne pourra être soulevée par l’une ou l’autre Partie.

Réactions après l’annonce de la signature de l’accord :

Le 5 décembre 2003

, le secrétaire d’État américain Colin Powell rencontra les auteurs de l’Initiative de Genève.

Le chef du gouvernement israélien de l’époque, Ariel Sharon, qualifia cet accord d’ « espoir illusoire » : « De quel droit ces gens de gauche se permettent-ils de proposer des compromis qu’Israël n’a pas l’intention d’accepter et n’acceptera jamais ? »

L’ancien ministre israélien Ehoud Barak dénonça un document « illusoire » qu’il accuse de « mettre en danger l’Etat d’Israël ».

[Source : http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2003-10-23-geneve]

Le Hamas et les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa considèrent cet accord comme une trahison. Cet accord place le renoncement au droit au retour des réfugiés comme contreparties de la cession de l’Esplanade des Mosquées de Jérusalem. Or, le droit au retour des réfugiés considéré par ces organisations comme un élément non négociable.

Mercredi 3 décembre 2003 : LIBAN : Plusieurs centaines de réfugiés palestiniens ont manifesté dans leurs camps pour protester contre l’Initiative de Genève qui privent les réfugiés de leur droit au retour. “Le Commandement de la révolution palestinienne” s’est dit, dans un communiqué, hostile à ce plan de paix non officiel qui « annule la résolution 194 de l’ONU garantissant le droit de 5 millions de réfugiés palestiniens au retour dans leurs foyers et blanchit Israël de sa responsabilité historique, juridique et morale de son crime d’usurpation de la terre de Palestine ».

Samedi 6 décembre 2003 : CISJORDANIE : Environ 4 000 Palestiniens hostiles à l’Initiative de Genève, qui prive les réfugiés palestiniens du droit au retour, ont brûlé vendredi à Naplouse des drapeaux suisses. Un chef local du Hamas, Adnane Asfour, a dénoncé « L’Initiative de Genève comme étant la chose la plus grave qui arrive à la cause palestinienne depuis la déclaration Balfour ».

[Source : http://www.fil-info-france.com/monde/initiative_de_geneve.htm]

L’Initiative de Genève a connu une nouvelle étape en 2009, avec la publication de 13 annexes, qui règlent dans les détails une solution à deux Etats, dont voici le résumé (en anglais) :

https://www.eda.admin.ch/content/dam/eda/fr/documents/topics/Summary.pdf

Le compromis déplaisant aux 2 parties, il doit donc être assez juste.

Alors si nos gouvernants ont VRAIMENT le souci de NOTRE sécurité, eh bien ils n’ont qu’à faire pression pour qu’il soit accepté par les 2 parties.

Mais avec de vraies pressions, efficaces.

Du genre, “revoyez quelques détails, mais si dans 3 mois il n’est pas signé, on rompt toute relation diplomatique, commerciale et informatique avec ceux qui ne signeront pas”.

Sans importations ni exportations, sans pétrole, sans Swift, ils vont vite accepter…

Sévère, mais juste…

Source: http://www.les-crises.fr/initiative-de-geneve/