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Est-il encore permis d’informer sur les activités du groupe Bolloré ? Par Bastamag

Monday 8 February 2016 at 01:00

Évidemment, soutien à Bastamag, face à Bolloré.

BIEN ENTENDU, comme c’est désormais illégal, nous n’appellerons pas au Boycott du groupe.

Source : Bastamag

L’audience du procès en diffamation que le groupe Bolloré intente à Bastamag se déroulera le jeudi 11 février, à la 17ème chambre du Tribunal de grande instance de Paris, à partir de 13h. L’audience sera publique. Ce procès pose plusieurs questions essentielles sur la liberté d’informer, en particulier sur les activités des multinationales.

Photo : Le kiosquier de la Gaité / CC Jean-François Gornet

L’audience du procès en diffamation que le groupe Bolloré intente à Bastamag se déroulera le jeudi 11 février, à la 17ème chambre du Tribunal de grande instance de Paris, à partir de 13h. L’audience sera publique.

Le groupe Bolloré estime diffamatoire pas moins de huit paragraphes – ainsi que le titre et le surtitre – d’un article de synthèse publié par Bastamag en octobre 2012 et consacré à la question de l’accaparement des terres, ces appropriations de terres à grande échelle par des fonds d’investissements ou des multinationales, principalement en Afrique et en Asie.

S’appuyant sur des rapports des Nations unies et d’organisations internationales, cet article dressait un état des lieux du mouvement d’accaparement de terres en Afrique, en Amérique latine et en Asie, et des grandes entreprises françaises qui y sont impliquées. L’article mentionne ainsi les activités du groupe Bolloré, via une holding luxembourgeoise, la Socfin, dans lequel le groupe possède de fortes participations. La Socfin possède de multiples filiales qui gèrent des plantations d’hévéas et d’huile de palme en Afrique et en Asie.

En plus de trois journalistes de Bastamag (Nadia Djabali, Agnès Rousseaux, Ivan du Roy), de son directeur de publication de l’époque (Julien Lusson), cette plainte en diffamation vise également le site Rue 89 et son directeur de publication, Pierre Haski, pour avoir cité l’article dans sa revue de presse signalant « le meilleur du web », ainsi que quatre personnes ayant partagé l’article sur leurs blogs (Thierry Lamireau, Dominique Martin-Ferrari, Laurent Ménard et Guillaume Decugis).

Ce procès pose plusieurs questions importantes :

- L’accaparement des terres serait-il devenu un sujet impossible à évoquer sans risquer une longue procédure judiciaire ? Informer sur les mises en cause de la Socfin, dont plusieurs entités du groupe Bolloré sont actionnaires, par des organisations internationales et des communautés locales serait-il tabou ?

- Plus généralement, est-il encore possible d’évoquer les activités du groupe Bolloré et leurs impacts sociaux et environnementaux ? Le groupe Bolloré a déjà, par le passé, attaqué en justice plusieurs médias, dont France Inter suite à la diffusion d’un reportage sur ses activités au Cameroun. Ce procès contre Bastamag intervient dans un contexte où les pratiques de la Socfin au sein de plantations qu’elle possède, en particulier en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-est, sont toujours pointées du doigt par des organisations de la société civile. Des paysans cambodgiens ont d’ailleurs porté plainte en juillet contre le groupe Bolloré devant le Tribunal de grande instance de Nanterre pour violation des droits de l’Homme et du droit de l’environnement. Au Sierra Leone, six leaders de communautés locales en conflit avec la filiale locale de la Socfin viennent d’être incarcérés.

- Ce procès intervient également dans un contexte où il est toujours question d’instaurer un « secret des affaires » au niveau européen. Cette disposition, si elle entrait en vigueur, entraverait durement toute information critique à l’égard des grandes entreprises et nuirait gravement au nécessaire débat démocratique sur leurs activités.

- Enfin, le fait que plusieurs personnes ou médias qui n’ont aucunement participé à la rédaction et à la publication de cet article soient mises en examen repose la question du statut juridique d’un lien hypertexte, d’une revue de presse ou du partage d’un article via un réseau social ou un agrégateur. Ce sont les fondements du fonctionnement du web qui sont ici remis en cause : les liens hypertextes et le partage de contenus en constituent la principale richesse.

Les pressions du groupe Bolloré à l’encontre de journalistes sont régulièrement au cœur de l’actualité. Le collectif Informer n’est pas un délit, qui regroupe une cinquantaine de journalistes ainsi que l’association Reporters sans frontières, s’interroge sur la censure et la déprogrammation de plusieurs documentaires qui devaient être diffusés récemment par la chaîne Canal+, dont Vincent Bolloré est devenu le principal actionnaire.

Nous rappelons également que Bastamag fait l’objet d’une seconde plainte en diffamation de la part du groupe Bolloré, pour un petit article évoquant en octobre 2014 une rencontre entre des représentants du groupe Bolloré et des délégués de communautés locales africaines et cambodgiennes en conflit avec la Socfin.

La rédaction de Bastamag

 Source : Bastamag

Bolloré lâche 250 millions d’euros pour garder Hanouna à son poste

Source : Les Echos, Alexandre Counis, 25-09-2015

Le nouveau patron de Canal Plus va débourser 50 millions d’euros par an pendant cinq ans pour s’assurer que l’émission vedette de Cyril Hanouna, « Touche pas à mon poste », reste sur D8.

L’une des premières décisions de Vincent Bolloré à son arrivée à la tête de Canal+ avait été de congédier les auteurs des Guignols de l’info, qui selon lui coûtaient trop cher à la chaîne cryptée. Pour garder Cyril Hanouna chez D8, la petite sœur gratuite de Canal+, le président du conseil de surveillance du groupe Canal+ n’a pas hésité, en revanche, à payer le prix fort : selon Bfm Business, il a accepté de verser 250 millions d’euros sur cinq ans, soit 50 millions par an, à la société de production de l’animateur vedette, H2O.

Vincent Bolloré a lâché ce chiffre jeudi à l’occasion de son audition (à huis clos) devant le CSA. Le montant est énorme : il correspond à la moitié du coût de la grille de la chaîne D8 sur l’année (autour de 100 millions). Vincent Bolloré, qui compte faire des contenus le cœur de sa stratégie, dépense ainsi presque autant que les 72 millions que coûtent annuellement à Canal+ les droits du rugby, par exemple.

Records d’audience

L’enjeu était d’importance pour le groupe. Hanouna, c’est l’assurance d’une audience confortable, en particulier auprès des jeunes. « Touche pas à mon poste » réunit en moyenne 1,3 million de téléspectateurs, pour une part d’audience de 6 %. Mieux : sur sa tranche horaire, D8 est la première chaîne nationale auprès des 15-34 ans (16 % de part d’audience) et elle pointe au troisième rang sur les 25-49 ans. Une performance appréciable, alors que toutes les chaînes peinent à rajeunir leur audience.

Il était donc crucial de ­conserver cette pépite face aux appétits de TF1 et M6, qui ont cherché à la récupérer… et ont fait monter les enchères (le contrat de H2O était jusqu’à présent de 19 millions par an). « Le nerf de la guerre, ce sont les contenus. Or dans cette bataille, il y a des animateurs et des formats clefs. On ne peut pas prendre le risque de voir ces actifs stratégiques partir à la concurrence », explique un connaisseur du secteur.

Engagement de l’animateur sur 5 ans

Le contrat, négocié par Vincent Bolloré lui-même, couvre non seulement l’émission quotidienne d’access prime time « Touche pas à mon poste », mais aussi plusieurs autres que produit l’animateur (dont un futur préaccess quotidien et des prime time comme « L’Oeuf et la Poule », « Le grand match » ou « Derrière le poste »). A la différence de l’accord qui courrait jusque-là, il ­contraint Cyril Hanouna à rester sur la chaîne pendant cinq ans. « Avec l’émission sans son animateur, nous risquions de nous retrouver avec une coquille vide », explique-t-on dans l’entourage de Vincent Bolloré.

H2O appartient à Banijay, la société de production de Stéphane Courbit qui vient d’annoncer son rapprochement avec Zodiak. Vivendi, la maison mère de Canal+, est récemment entrée en négociations exclusives pour devenir actionnaire minoritaire de ce nouvel ensemble.

Source : Les Echos, Alexandre Counis, 25-09-2015

Droits télé du foot: après l’offensive d’Altice, que va-t-il rester à Canal+?

Source: http://www.les-crises.fr/est-il-encore-permis-dinformer-sur-les-activites-du-groupe-bollore-par-bastamag/