Ces élites de la politique étrangère à Washington suggèrent imprudemment que la Russie est une menace universelle qui nécessite une victoire absolue sur le mal.
Source : Responsible Statecraft, Anatol Lieven
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Susan Glasser du New Yorker, et Fiona Hill, ex-membre du Conseil national de sécurité du président Trump, estiment que « nous combattons déjà dans la Troisième Guerre mondiale avec la Russie », même si nous ne le savons pas encore. C’est de la folie. Comme l’a remarqué Daniel Larison, si nous étions entrés dans la Troisième Guerre mondiale, il n’y aurait aucun doute à ce sujet – nous serions probablement déjà morts.
L’Amérique mène en effet une guerre par procuration avec la Russie en Ukraine, comme l’Union soviétique a mené une guerre par procuration avec les États-Unis au Vietnam, et comme l’Amérique a mené une guerre par procuration avec l’Union soviétique en Afghanistan. Pendant la Guerre froide, cependant, les dirigeants soviétiques et américains ont pris soin d’éviter que ces guerres par procuration ne se transforment en guerre directe entre les superpuissances, avec la menace imminente d’un anéantissement nucléaire mutuel. Ils y sont parvenus en partie en évitant la guerre par procuration sur le continent européen, où les intérêts vitaux des superpuissances se rejoignaient d’une manière qui n’était pas vraie dans la majeure partie de l’Asie.