J. Edgar Hoover est connu pour la campagne qu’il a menée pendant des décennies pour éradiquer la gauche en surveillant et même en tuant des radicaux comme Fred Hampton. Ce que l’on sait moins, c’est que les libéraux [Progressistes ou démocrates, NdT] ont joué un rôle important dans la croisade antidémocratique de Hoover.
Source : Jacobin Mag, Beverly Gage
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Entretien mené par Michael Brenes
Peu de personnalités méritent autant l’animosité de la gauche que J. Edgar Hoover, l’ancien directeur du Federal Bureau of Investigation (FBI). Au cours de ses quarante-huit années au pouvoir – de 1924 à sa mort en 1972 – Hoover a présidé une chasse aux sorcières en matière de contre-espionnage qui a traité les membres du Parti communiste américain comme des traîtres, infiltré et surveillé les mouvements de gauche. Les résultats obtenus par le FBI dans le cadre du programme COINTELPRO de l’ère Hoover sont particulièrement notoires, qu’il s’agisse du harcèlement et de la mise sur écoute de Martin Luther King Jr. (y compris l’envoi d’un message visant à le pousser au suicide) ou du meurtre du leader du Black Panther Party, Fred Hampton, à Chicago en 1969. Pourtant, Hoover était encensé par les libéraux et les conservateurs de son époque, et son pouvoir incontrôlé.