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[Bien joué ! 05] Urvoas : “Nous voulons avoir accès aux ordinateurs” (+ Elkabbach + Cameron)

Friday 16 January 2015 at 01:02

Encore du lourd.

Pour info, je prévois de continuer de parler des suites de l’attentat la semaine prochaine, avant de revenir à l’économie et l’international – je ne peux tout faire à la fois

Je suis en effet très inquiet du tour que prennent les choses qui me semblent de nature à attiser les haines dans le pays…

Bref, comme l’Ukraine il y a un an, ce qui se passe sous nos yeux me semble dangereux – donc on s’en occupe.

Écoutez le député PS Urvoas, mais SURTOUT, écoutez les questions et le ton du commissaire politique Elkabbach !!!

Pour Jean-Jacques Urvoas, les écoutes téléphoniques ne suffisent plus, il réclame un accès à Internet.

Invité : Jean-Jacques Urvoas, député PS du Finistère et président de la commission des lois de l’Assemblée nationale

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Interview DANTE-OLOGIE !!!!

Quelqu’un pourrait il transcrire en commentaire l’échange (par bouts) svp ? Merci

Voici le début :

Thomas Sotto : L’interview politique d’Europe 1. JPE vous recevez ce matin le député socialiste du finistère JJU qui est aussi président de la commission des lois de l’assemblée nationale. Messieurs c’est à vous.

JPE : Et surtout la réforme du renseignement c’est vous. Bienvenue JJU bonjour.

JJU: bonjour.

JPE : le Président, le Premier ministre, Nicolas Sarkozy, l’opposition demandent d’accélérer la loi sur le renseignement. Elle était prévue pour juillet, où en êtes-vous ce matin ?

JJU : On est prêt, on est prêt. Elle est écrite. Il reste quelques ajustements, le gouvernement l’inscrira quand il veut nous répondront présents.

JPE : La loi va-t-elle donner plus de libertés pour détecter, surveiller, éviter de passer à l’acte criminel, donc des moyens supplémentaires d’investigation ?

JJU : C’est exactement ça. Son but c’est de détecter c’est à dire d’anticiper de façon à ce que ceux qui fomentent des coups puissent être interpelés avant d’agir.

JPE : Vous êtes attendu JJU sur plusieurs exemples précis qui étaient réclamés depuis 3 ans et parfois refusés aux professionnels. On va prendre des exemples. On disait il faut des balises sur les voitures, sous les voitures. On disait non. Aujourd’hui on dira ?

JJU : On dira oui. On dira oui ce qui nous manque surtout ce sont des moyens d’investigation. Par exemple, nous voulons avoir accès aux ordinateurs parce que les interceptions de sécurité, ce qu’on appelle les “écoutes”, elles sont en général assez stériles. Vous n’êtes pas un terroriste et vous savez pourtant que les écoutes existent alors imaginez que vous vouliez fomenter un attentat, alors vous vous méfieriez de ce que vous dites au téléphone. Donc quand on écoute quelqu’un on apprend pas grand chose. Où ceux qui ont commis l’attentat contre Charlie Hebdo ont-il pris leurs informations ? Sur Internet. Ils ont fait leur repérage sur Internet. Internet aujourd’hui c’est le son, c’est le contenu, c’est l’image.

Alors que maintenant, ils diront tout sur Skype !!!!

JPE : C’est-à dire, vous pouvez mieux repérer les tchats Internet des extremistes pour les bloquer ?

JJU : Nous voulons allez sur Skype par exemple, ce que nous ne pouvons pas faire aujourd’hui juridiquement. Nous voulons avoir accès aux données informatiques de ceux qui fomentent des coups.

JPE : C’est à dire contrôler les réseaux sociaux, les comptes twitter, toute la propagande fondamentaliste ?

JJU : Aujourd’hui tout ce qui est sur Internet est moins cher et plus facile d’accès pour tout le monde et nous nous pouvons pas y accéder juridiquement.

JPE : Et encore ?

JJU : Nous aurons besoin de sonoriser les lieux. Quand quelqu’un reçoit quelqu’un, aujourd’hui les terroristes ne se parlent plus au téléphone, ils se voient beaucoup. Ils sont donc dans des lieux privés. Nous ne pouvons pas pénétrer ces lieux puisqu’ils sont privés. Et bien il y aura la possibilité là aussi de le faire.

JPE : Mettre des micros et des caméras

JJU : oui, et des caméras

JPE : …à l’insu des gens…

JJU : Ah ben bien sûr à l’insu !

JPE : … chez eux, bien sûr, c’est des gens concernés.

JJU : oui oui. C’est ceux sur lesquels les services de renseignement ont des soupçons. Nous avons très peu de moyens. Dans l’imaginaire les services de renseignement sont Big brother, ils ont des tas de moyens. C’est faux. Regardez les écoutes téléphoniques dont on parle beaucoup, savez vous combien de personnes nous pouvons écouter par an, par an ? Nous avons 6 services de renseignement, nous pouvons écouter 2000 personnes. 2000.

JPE : Et alors quand il y en a 2100 il y en a 150 qui peuvent, ou 100, 150, plus dangereux

JJU : On est obligé de débrancher?

JPE : Mais on va voir ce que ça veut dire. Donc intervention au domicile privé. Les suspects même potentiels, est-ce qu’ils seront constamment surveillés j’ai envie de dire même filmés, et gardés en mémoire quelque part ?

JJU : Juridiquement en tout cas ils pourront l’être. La notion du “constamment”, et c’est cela qui évidemment sensible parce qu’il faut des moyens. Vous savez nous avons considérablement augmenté les moyens. Nous avons 6 services de renseignement aujourd’hui. ça représente environ 13 000 personnes.

JPE : Au Royaume-Uni, il y en a 20 000. 13 000 ça représente quel budget ?

JJU : Alors le budget est quelque chose qui est en général relativement secret mais globalement il est autour d’1,3-1,6 milliards. Et nous allons surtout recruter d’ici 2017 1000 personnels pour les 6 services de renseignement.

JPE : Il y en avait 400 qui étaient prévus…

JJU : Dans les 1000 il y en a 400 pour la DGSI nous allons créer 280 pour la DGSE, nous allons en créer un tout petit peu pour TRACFIN et puis nous allons en créer pour les anciens RG que nous avons recréés l’année dernière, le renseignement territorial.

JPE : Donc c’était une erreur de supprimer les RG ?

JJU : C’était une erreur de supprimer les renseignements généraux. Ils sont aujourd’hui, ils s’appellent aujourd’hui les renseignements territoriaux. Ils sont 1975. Nous avons besoin à ce qu’ils soient plus nombreux.

JPE : Donc au total il y a aura combien de personnes pour écouter, surveiller ceux qui doivent l’être ?

JJU : Il y aura, si on est 13000 et qu’on en crée 1000 de plus on aura 14000.

JPE : Et si la menace augmente, ça peut évoluer ?

JJU : Si la menace augmente le Premier ministre a dit hier que nous aurions en 2015 l’occasion de rediscuter de la loi de programmation militaire qui avait prévu ces efforts.

JPE : Donc les écoutes, pour être très clair, vont être plus faciles, peut-être plus efficaces ?

JJU : Elles seront plus nombreuses, les écoutes téléphoniques et surtout d’autres moyens que nous n’avons pas aujourd’hui, c’est cela qui nous manque pour détecter.

JPE : Et naturellement tout ça se fait sans passer par un juge, M. Urvoas ?

JJU : Oui, nous sommes en droit administratif et donc nous appliquons là dessus là jurisprudence de la Cour européenne des Droits de l’Homme et du Conseil Constitutionnel donc c’est sous l’autorité d’une autorité administrative indépendante.

JPE : Les données des écoutes, elles peuvent pas être conservées plus d’un mois…

JJU : 30 jours oui

JPE : 30 jours… Un mois. Est-ce que cette fois la loi permettra d’allonger la durée

JJU : Non, non

JPE : …ou de les garder en mémoire pour les stocker, qu’on sache suivre quelqu’un ?

JJU : Nous n’avons pas proposé cette modification, elle peut faire l’objet d’amendements, de discussions mais à ce stade nous sommes plutôt pour rester sur les 30 jours.

JPE: Est-ce que la loi permettra d’élargir les écoutes aux familles des suspects, aux familles ?

JJU : Alors, la loi permettra de faire converger les écoutes sur ceux sur lesquels nous avons de la suspicion, oui. Sous l’autorité là aussi de…

JPE : C’est-à-dire qu’aujourd’hui, tout le monde, n’importe qui peut-être écouté ?

JJU : Tous ceux sur qui nous avons des suspicions. Mais encore une fois aujourd’hui notre difficulté c’est que nous n’avons pas suffisamment d’autorisations. 2000 personnes ce n’est évidemment pas suffisant. Vous savez, il y a en France aujourd’hui sur le territoire national, il y a 200 personnes qui sont revenues de Syrie. 200 personnes. Ce qui veut dire que ces 200 personnes…

JPE : Et ceux-là font partie des 2000 qui vous écoutez ?

JJU : C’est évidemment des personnes que nous écoutons, probablement, probablement.

JPE : Et est-ce qu’il y a des gens plus dangereux que les Coulibaly et Kaouchi, Koachi.

JJU : Mais parce que tous ces gens là étaient plus dangereux que Koachi et Coulibaly.

JPE : Et ceux-là ils sont dans la nature ?

JJU : Et ceux-là ils sont surveillés par nos services de renseignement. On peut d’ailleurs penser que ce n’est qu’un chiffre gris : c’est ceux que nous connaissons. Et donc on peut aisément passer au dessus à 300 personnes, 400 personnes qui sont réellement, à nos yeux, dangereux.

JPE : On nous dit, Manuel Valls disait hier, cette guerre que livre la France contre le terrorisme, le djihadisme, l’islamisme radical, la menace extérieure, la menace intérieure sont liées, il n’y a pas de rupture disait Jean-Yves Le Drian. Mais si c’est à l’Intérieur, si ce sont des Français, et bien ça ressemble à une guerre civile ?

JJU : Non parce que nous les combattons avec des armes qui sont celles du droit pénal. Et nous les qualifions pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des criminels.

JPE : Je continue. Des “failles”, disait Manuel Valls. On a cessé d’écoute un des frères, Saïd Kaouchi. La commission de contrôle des interceptions à laquelle vous participez JJU a dit “c’est pas nous”. Mais si c’est pas vous, c’est qui ? Qui ou quel service a pris la décision d’arrêter.

JJU : ça je ne le sait pas. Il y a plusieurs services qui peuvent demander…

JPE : Mais quelqu’un s’est trompé ?

JJU : Quelqu’un a… non ! Il s’est pas trompé, il a été obligé de choisir entre continuer une écoute qui probablement n’apportait pas grand chose, et quelqu’un…

JPE : Alors c’était une erreur, on peut le reconnaître.

JJU : Alors il faut augmenter le nombre d’écoutes potentielles.

JPE : C’était une erreur.

JJU : C’était visiblement sous-estimer la menace.

JPE : C’était une erreur.

JJU : Notre difficulté c’est de sous-estimer la menace.

JPE : Le procureur Molins a expliqué qu’Hayat Boumediene, la femme de Coulibaly, la femme d’un des frères Kouachi s’est fait appeler 500 fois. D’abord comment on le sait, ces 500 fois.

JJU : Et bien parce qu’on a du demander ce qu’on appelle les “fadettes”, c’est-à-dire réquisitionner, en termes judicaires, le nombre de connexions qu’il y a eu entre tel et tel téléphone.

JPE : Donc 500 fois, c’est anormal, excessif. Pourquoi on ne connaît pas le contenu des conversations ?

JJU : Et bien justement parce qu’on ne connaît pas, on n’a pas suffisamment les moyens aujourd’hui de rentrer dans ce type d’informations et c’est ça qu’il faut changer avec la loi.

JPE : Alors on dit que le fichier “S”, le plus dangereux des signalements etc. ne fonctionne pas. Est-ce qu’il fonctionnera mieux, les fichiers ? Et puis ensuite la question sur le Parlement européen qui n’a pas autorisé l’accès au fichier des données passager. “Nous, nous serons prêts en septembre”, dit Manuel Valls. Est-ce qu’on obtiendra l’accord de Bruxelles et Strasbourg ?

JJU : Si ,ce moment de drame que nous traversons permettra au Parlement de bouger. Moi j’ai écrit hier au président de la commission LIBE du parlement européen pour lui dire que la France tenait absolument au vote de ce fichier.

JPE : Est-ce le gouvernement aura une majorité pour faire voter cette loi ?

JJU : Le but c’est que la totalité de l’Asemblée Nationale vote ce texte, c’est un texte d’unité.

JPE : Oui ? Et elle sera prête quand cette loi ?

JJU : Le texte est écrit, le Premier ministre y travaille un temps…

JPE : Non non non, mais elle va être en débat, elle va être votée ? Elle serait appliquée quand ?

JJU : Je pense que le premier vote important doit intervenir très tôt, d’ici 2-3 mois

Thomas Sotto : Merci…

JPE : Je vais donner une dernière question. Manuel Valls, dans son discours remarqué qui a été applaudi par tous les débutés, a dit “à une situation exceptionnelle doivent répondre des mesures exceptionnelles”. Vous, ici il y a quelques temps, vous aviez prévu, sur Europe, qu’il y aurait évidemment des actions terroristes. Mais vous ne saviez ni quand, ni comment, ni ou. On a vu, il y en a eu. Je vous repose la question pour finir : y aura-t-il de nouvelles violences ? Où et quand ?

JJU : La menace est lourde, il y a aujourd’hui une organisation qui s’appelle le front al-Nosra qui cherche des Européens qui ont des passeports pour pouvoir rentrer chez nous.

JPE : C’est-à-dire en France et dans toute l’Europe.

JJU : En France et en Europe. Hier au Canada on a interpelé quelqu’un qui allait préparer un attentat.

JPE : Merci d’être venu.

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Quand le PS et les Conservateurs anglais se rejoignent :

ça ne manque pas un peu de drapeaux ?

C’était prévisible : les meurtres odieux des journalistes de Charlie Hebdo à Paris ont réenclenché les débats sur la sécurité numérique et le contrôle des communications, pour lutter contre le terrorisme. Si en France, on parle déjà d’un « Patriot Act » à la française, en Angleterre, le premier ministre David Cameron est clair : il ne veut plus de logiciel de messagerie que ses services ne peuvent pas espionner.

« Allons-nous laisser un moyen de communication qui nous empêche de lire les messages échangés ? Ma réponse à cette question est : non. » a affirmé Cameron, en référence à WhatsApp ou Snapchat qui proposent des options de cryptage des communications directement dans leurs applications, utilisées par des millions de personnes.

Comment résoudre ce problème pour le premier ministre ? En interdisant tout simplement ces applications. Une tâche qui risque d’être difficile, dans la mesure où de grands constructeurs comme Google et Apple ont mis l’encryptage dans leur feuille de route et que déjà, iPhone et Nexus deviennent cryptés par défaut. Les services secrets vont avoir du mal…

Source : EreNumérique

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Une idée comme ça : plutôt que de chercher à espionner les citoyens, ne serait-il pas plus simple de tenter d’agir (et si possible sans passer par la loi) contre les provocateurs, qui, par exemple comme les Femen, brulent le Coran ? (cf. ce billet)

Source: http://www.les-crises.fr/bjat-05-nous-voulons-avoir-acces-aux-ordinateurs/