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Ces aspects méconnus de la pensée de Jean-Claude Michéa

Monday 17 May 2021 at 06:50

Ces dernières années, malgré l’importance et la répercussion accrue de sa pensée dans la sphère intellectuelle française, certaines réflexions du philosophe Jean-Claude Michéa demeurent quelque peu dans l’ombre et gagneraient à être mieux connues (au-delà de celles qui le caractérisent de manière évidente : alliance libérale-libertaire, common decency, religion du Progrès, impasse libérale, etc.). Des concepts qui viennent enrichir et complexifier une vision politique rare et précieuse au sein d’un débat public essentiellement braillard en permettant au lecteur de saisir d’autant mieux ce qu’était le socialisme originel, ou de connaître davantage la pensée politique de George Orwell.

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La volonté de puissance

« Les gens vénèrent le pouvoir sous la forme qu’ils sont capables de comprendre. Un garçon de douze ans idolâtrera Jack Dempsey. Un adolescent vivant dans les taudis de Glasgow idolâtrera Al Capone. Un élève ambitieux d’une école de commerce idolâtrera Lord Nuffield. Un lecteur du New Statesman idolâtrera Staline. S’il y’a là des différences du point de vue de la maturité intellectuelle, il n’y en a aucune du point de vue moral » (Raffles and Mrs Blandish). Si Michéa cite ce passage tiré des écrits d’Orwell dans son Complexe d’Orphée (2011), c’est pour démontrer que le désir de domination n’est pas en tant que tel, lié « à un régime politique particulier, ni même à des conditions historiques déterminées mais qu’il constitue en réalité un “vice transversal de l’humanité” ».

Cette volonté de puissance, ou désir de pouvoir constitue d’ailleurs selon l’auteur, « la question anarchiste par excellence ». À la lecture (admirative) de Fourier, c’est Stendhal qui le premier souleva cette difficulté avec le plus de précision, en relevant que dans tout projet collaboratif et utopiste, comme celui des phalanstères, il y aurait toujours un « fripon actif et beau parleur (un Robert Macaire) pour se mettre à la tête de l’association et pervertir toutes ses belles conséquences » (Mémoires d’un touriste). Pour Michéa, cette remarque est cruciale et bien différente des critiques que les libéraux font habituellement aux socialistes, parce qu’elle soulève une question qui n’est pas réductible aux simples « rapports de classe et des différentes formes institutionnelles qui abritent la domination de l’homme par l’homme », mais qu’elle contient également un versant psychologique qui traverse même les sociétés les plus égalitaires. À savoir : « le besoin d’imposer à ses semblables les lois de son ego » qui peut guetter tout individu, quel que soit son environnement culturel et social.

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