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Crash de l’A320 : l’hystérie médiatique

Tuesday 31 March 2015 at 01:35

Fascinant de voir ce délire médiatique autour de ce triste drame.

Cela illustre la dérive de plus en plus inquiétante de nos médias, accentuée par l’effet réseaux sociaux.

En l’espèce, je rappelle qu’il y a 80 000 vols par jour, soit près de 30 millions de vols par an. Et que là dessus, on a beau prendre toutes les précautions, le risque zéro ne sera jamais atteint, et il y aura bien un drame de ce type tous les 10 ou 20 ans…

Il est donc hallucinant de voir comment le n’importe quoi se répand à vitesse grand V sous la pression.

Aucune réflexion, aucun recul, il faut ABSOLUMENT essayer de décider quelque chose pour calmer l’ogre médiatique et “rassurer” les passagers terrorisés par le matraquage.

Exemple : des compagnies ont déjà décidé de demander d’avoir toujours 2 personnes dans le cockpit :
1/ le suicidaire devra donc modifier son plan de “A/ s’isoler B/ crasher l’avion” à “A/ tuer l’autre pilote B/ crasher l’avion” – révolutionnaire quoi…
2/ quand un pilote sort, un steward rentrera dans le cockpit. Donc A/ soit il finira égorgé, comme vu ci dessus B/ soit, nouveauté, comme les stewards sont loin d’avoir le suivi médical des pilotes, c’est peut-être le steward qui sera suicidaire, et tuera le pilote avant de crasher l’avion… Bref, on a en fait augmenté le risque.

Avec le 11/09, on a vu qu’il fallait protéger le cockpit des passagers, maintenant, il faut protéger les passagers des pilotes, et, euh, bon alors je propose que les avions roulent simplement sur l’autoroute sans décoller, il y aura moins de risque…

P.S. finalement, il va sans doute falloir arriver à boycotter les médias dans leur ensemble, ils nuisent grandement à la santé de nos sociétés…

Crash de l’A320 : hystérie médiatique autour de la nationalité


Un hélicoptère survole les lieux de l’accident de l’A320 à Seyne, le 24 mars 2015

Pour savoir si le crash de l’A320 dans les Alpes de ce mardi est d’origine accidentelle ou terroriste, de nombreux journalistes s’appuient sur une équation surprenante, qu’on pourrait résumer ainsi : dites-moi s’il y avait des musulmans dans l’avion, je vous dirai si c’est une attaque terroriste.

La méthode Elkabbach

Il est toutefois difficile de poser la question discrètement.

Mercredi sur Europe 1, Jean-Pierre Elkabbach s’est donc essayé à l’exercice en tentant de formuler une question incompréhensible, mais « suffisamment précise » pour que le secrétaire d’Etat aux Transports accepte d’y répondre :

« Dans les noms que vous avez des passagers, y en a pas qui viennent d’endroits où on pourrait soupçonner qu’ils sont en mission suicidaire ?

– Il n’y a aucun nom de cette nature, pour répondre précisément à votre question. »


L’INTERVIEW D’ELKABBACH (À PARTIR DE 3’30)

Ce jeudi, on a appris que le copilote s’était enfermé dans le cockpit dix minutes avant que l’avion ne s’écrase contre une montagne. Suicide ? Attentat ?

Pour beaucoup de confrères, connaître sa nationalité paraissait de nouveau essentielle.

« C’est politiquement incorrect, mais… »

Et c’est un journaliste étranger qui a montré la voie ce jeudi en posant LA question (de manière très cash) au procureur de Marseille, Brice Robin (à la 15eminute) :

« Pouvez-vous donner le nom, la nationalité et l’origine ethnique du copilote ? »


CONFÉRENCE DE PRESSE AVEC LE PROCUREUR DE MARSEILLE

Et le procureur de répondre de façon encore plus directe :

« Il est de nationalité allemande, j’ignore son origine ethnique. [...] Et il n’est pas répertorié comme terroriste, si c’est ça que vous voulez dire. »

Cela n’a pourtant pas rassuré tous les journalistes présents dans la salle puisqu’une autre personne insiste quelques minutes plus tard (20’54), quitte à dévoiler clairement son amalgame :

« C’est politiquement incorrect, mais est-ce qu’on peut donner la religion du copilote ?
– Je vous ai donné sa nationalité, mais je ne connais pas sa religion. Le jour où je l’aurai, je la donnerai, mais je ne pense pas que ce soit de ce côté-là qu’il faille chercher [..] Il s’appelle Andreas Lubitz. »

Sur Twitter, l’obsession autour de la nationalité du copilote n’est en tout cas pas passée inaperçue.

Source : David Perrotin, pour Rue89, le 26 mars 2015.

 


“Le Petit Journal” chez BFM TV et iTELE lors du crash de l’A320 : révélateur

LE PLUS. Par le plus grand des hasards, les caméras du “Petit Journal” tournaient un reportage au coeur des rédactions d’iTELE et BFMTV quand l’annonce est tombée : un avion s’est écrasé dans les Alpes. S’enclenche alors la folle machine. Notre vidéo du jour est très révélatrice du fonctionnement des médias d’aujourd’hui.

"Le Petit Journal" était chez iTELE et BFMTV le jour où l'Airbus A320 s'est écrasé dans les Alpes. (Capture d'écran Canal Plus)
“Le Petit Journal” était chez iTELE et BFMTV le jour où l’Airbus A320 s’est écrasé dans les Alpes. (Capture d’écran Canal Plus)

Hasard surprenant : “Le Petit Journal” préparait justement un reportage sur les chaînes d’info en continu quand l’Airbus A320 s’est écrasé dans les Alpes. L’occasion de vivre de l’intérieur le traitement d’une grosse actualité dans ces médias si critiqués (et si regardés).

Qui fait le bandeau ? Qui décide de lancer l’édition spéciale ? Les chaînes se copient-elles ? Comment les journalistes vont-ils sur place ? Comment les infos passent-elles de la rédaction au plateau ? Comment se décident les titres ?

Les caméras de Canal Plus ont pu capturer ces moments d’une grande intensité :

Des médias très réactifs

Alors que voit-on ?
D’abord une dépêche AFP qui tombe, implacable : “Un Airbus A320 s’est écrasé dans la région de Digne-les-Bains dans les Alpes-de-Haute-Provence.”
À ce moment-là, l’info n’est relayée que sur les bandeaux de BFMTV et iTELE. Et puis très vite, en coulisses, la rédaction se met en ébullition : recherche de témoins, d’experts, vérification des infos, recherche de renseignements supplémentaires… Les rédacteurs en chef passent de bureaux en bureaux. Tout va vite, très vite.
Au-delà de la pure information du téléspectateur, un autre objectif se dessine : être le premier. Il faut pouvoir nourrir le direct, obtenir des “exclus”. Car en fond, on regarde l’autre, la chaîne concurrente. Parfois, le scoop vient d’ailleurs, comme les premières images du lieu du crash, sur France 24… Et c’est la surprise.
Puis arrive l’envoi de journalistes sur place, qui partent “à l’aveugle”, pour être au plus près de l’info. Faut-il les faire marcher dans la montagne ?

Fascinant ou malaise ?

Régulièrement critiquées, les méthodes des chaînes d’info sont-elles vraiment scandaleuses ? La mort de 150 personnes ne mérite-t-elle pas de prendre un peu le temps d’avoir de vraies infos ? Ou bien, au contraire, n’ont-ils pas raison de traiter l’actu au plus près ? L’effervescence des journalistes est-elle dérangeante ou professionnelle ?

Observer le travail de ces rédactions, est-ce fascinant ou malaise ? Les avis sont partagés.

Source : Louise Pother, pour l’Obs, le 26 mars 2015.


Mention spéciale à cet article de l’Obs

Crash de l’A320 : les pieds de biche et les haches, secrets bien gardés des avions

On imagine guère que des haches et des pieds de biche se trouvent bien cachés dans la cabine ou le cockpit des avions, et pourtant… Le crash de l’Airbus A320 de la Germanwings dans les Alpes-de-Haute-Provence met en lumière la présence de ces outils dans certains appareils, au risque pour les compagnies de devoir revoir tous leurs protocoles de sécurité par crainte que des pirates de l’air aient pris bonne note de ces informations.

Oui oui, la journaliste a bien écrit ça… Ils ont changé l’image après, conscient de leur connerie j’imagine…

Sorti du cockpit pour “satisfaire un besoin naturel”, le commandant de bord s’est vu refuser l’accès à la cabine de pilotage par son copilote, qui semble en avoir entièrement verrouillé l’accès. Le commandant appelle à plusieurs reprises son second via l’interphone de la cabine, en vain. Puis cogne violemment la porte. ”Juste avant l’impact final, on entend des coups portés violemment comme pour enfoncer la porte”, expliquait le procureur de la République de Marseille, Brice Robin, lors de la conférence de presse qu’il donnée jeudi 26 mars.

“Il n’y a plus de hache dans la cabine”

Le journal allemand “Bild” affirme que le commandant de bord aurait fini par tenter de défoncer l’entrée à coups de hache, quelques instants avant le crash.

Faux, répond le président du Syndicat des pilotes de ligne (SNPL) Eric Derivry au micro de RMC et BFMTV. “Il n’y a plus de hache dans les cabines. La seule hache qui se trouve dans l’avion se trouve dans le cockpit. Depuis un certain nombre de menaces et de capacités d’utiliser des instruments pour prendre le contrôle de l’avion, il n’y a plus de hache dans la cabine. Les uniques outils disponibles dans la cabine sont des pieds de biche.”

“Pour des raisons de sûreté, sur toute la flotte Air France, la hache de bord a été retirée de la cabine et se trouve au poste de pilotage. Elle peut servir par exemple à retirer des garnitures en plastique pour trouver un feu qui pourrait être d’origine électrique. A l’arrière nous disposons d’un pied de biche”, ajoute Frédéric Girot, membre du personnel naviguant d’Air France et pilote privé, qui représente la CGT Air France pour la partie civile dans l’affaire du vol Air France 447 Rio-Paris.

De son côté, le vice-président du SNPL, Jean-Jacques Elbaz, confirme auprès de “l’Obs” la présence de haches dans les cockpits et non dans les cabines :

Les haches, dont le nombre est déterminé en fonction du nombre de passagers, se trouvent dans les cockpits. Leur principale fonction est de permettre de s’extirper de l’avion en cas de crash.”

Qu’en est-il des pieds de biche, présents dans les cabines ? ”Nous pouvons être amenés à intervenir sur des feux et sur toutes situations où il y a émanation de fumée”, rapporte Frédéric Girot. “C’est dans ces cas-là que le pied de biche peut être utilisé pour retirer des garnitures en plastique.” De son côté, ”le Monde” affirme qu’un pied de biche “aurait pu être utilisé pour rentrer dans le cockpit en défonçant les cloisons à côté de la porte d’entrée. Mais l’équipage n’a sans doute pas eu le temps de l’utiliser”.

Source : Margaret Oheneba, pour l’Obs, le 27 mars 2015.

P.S. bah oui, il y a des haches cachées dans l’avion ; on ne peut accéder au cockpit avec, mais ça aide en cas d’évacuation d’urgence…


Crash de l’A320 : l’hystérie médiatique suscite le malaise en Allemagne

Les spéculations sur le crash de l’Airbus de la Germanwings occupent tous les médias allemands. Jusqu’à l’écoeurement et l’autocritique.

De notre correspondante à Berlin, Pascale Hugues

C’est Thomas Enders, PDG d’Airbus, qui tire la sonnette d’alarme. Et ce n’est pas un hasard si ce patron très en vue choisit les colonnes de Bams, le Bild am Sonntag, l’édition du dimanche du premier tirage de la presse européenne, pour s’exprimer. Il veut que son message soit entendu. Il veut aussi défendre la réputation des pilotes de ligne “qui, comme avant, méritent notre confiance”. Thomas Enders ne peut plus supporter les commentaires des experts autoproclamés qui donnent leur avis à longueur de talk-shows.

Chaque jour depuis la catastrophe, la télévision allemande programme éditions spéciales et débats à n’en plus finir. Rarement un événement n’a suscité un tel déchaînement médiatique… et un appétit aussi vorace de la part des Allemands. Spécialistes en aéronautique, experts en sécurité, anciens pilotes de ligne, médecins agréés en médecine aéronautique, psychologues et psychiatres, ophtalmologues depuis qu’est tombée la nouvelle qu’Andreas Lubitz aurait eu des problèmes de vision se succèdent sur les plateaux de télé, à l’antenne des radios et sur la Toile pour tenter d’élucider les circonstances de la catastrophe de l’Airbus. “Ce que l’on devrait remettre en question, dit le patron d’Airbus en colère, ce sont les sottises que disent certains “experts” sur les plateaux des talk-shows. Ce ne sont parfois que de pures spéculations qui ne s’appuient sur aucun fait, des fantaisies et des mensonges. Souvent des absurdités qui dépassent toutes les bornes. C’est une insulte pour les victimes.”

Et Thomas Enders n’est pas le seul à s’insurger. Margot Kässmann, ancienne chef de l’Église évangélique, une autorité morale de poids en Allemagne toujours très présente dans les médias, essaie dans un éditorial de Bams de rappeler les Allemands à la raison et les incite au recueillement silencieux : “Je ne peux plus supporter les commentaires de tous ceux qui savent mieux que tout le monde après un accident. Durant la semaine qui vient de s’écouler, que n’a-t-on pas entendu de spéculations et d’interprétations, de critiques, de commentaires et de blogs ? On a tout entendu : que les compagnies aériennes bon marché sont coupables, que les avions étaient trop vieux, qu’il s’est agi d’une défaillance humaine. Et, pour terminer un choc supplémentaire, c’était un acte perpétré en toute conscience… Tout cela est irresponsable… Nous avons besoin de calme. Plus de photos. Plus d’éditions spéciales à la télévision. Plus de reproches. Plus de tentatives d’explications. Plus de réponses à tout.” Margot Kässmann prêche pour le recueillement : “Rester silencieux un moment et penser à ceux qui nous ont quittés.”

“Pourquoi est-ce que nous nous y mettons tous ?”

Le public, aussi, sature. “J’ai l’impression que l’expert en aéronautique de l’ARD est installé dans mon salon, se plaint un auditeur à la radio. Pardonnez-moi, mais je ne peux plus voir sa gueule !” Un journaliste allemand sur place dans les Alpes françaises dit avoir assisté à de véritables scènes de chasse pour arriver à photographier les parents des victimes, “transformés en gibier de choix”, commente-t-il sèchement. Plusieurs grands journaux allemands se livrent à une sévère autocrititique. L’envoyé spécial du journal Die Zeit raconte dans son reportage comment, dans le train qui l’amène à Montabaur, la petite ville où Andreas Lubitz a passé son enfance et où ses parents vivent toujours, il a presque honte de faire ce métier. Il raconte son errance à travers les rues de la petite vide, le ridicule de la situation : ceux – la famille, les amis, les proches – qui auraient quelque chose à dire sont barricadés chez eux et gardent le silence. Ceux qui ne connaissaient le pilote que de vue ou, pire encore, qui ne l’avaient même jamais aperçu sont pendus aux micros des reporters venus du monde entier.

“Pourquoi est-ce que nous nous y mettons tous ?” titre en grosses lettres rouges le très respectable FAZ, le Frankfurter Allgemeine Zeitung : “On a l’impression que les médias ont perdu la tête, dit-il, et on a envie de leur poser ces questions : Pourquoi embêtez-vous les voisins, la famille, les connaissances ? Pourquoi fouillez-vous les sites internet et les profils dans les médias sociaux ? Pourquoi publiez-vous des photos et des noms, des spéculations et des rumeurs ?” Une question que se posent même les deux rédacteurs en chef de Bild qui ont cru bon, sur Facebook, de justifier la couverture qu’ils font de cet événement tragique. Spiegel Online explique à ses lecteurs que si la rédaction a décidé de citer dans son intégralité le nom d’Andreas Lubitz, elle s’engage néanmoins à ne pas publier de photos de sa famille : “Cela n’est pas nécessaire, à moins que les personnes en question ne souhaitent ouvertement s’exprimer dans les médias. Nous respectons leur sphère privée.”

Source : Le Point, 29/03/2015

Source: http://www.les-crises.fr/crash-de-la320-lhysterie-mediatique/