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Croissance russe : pourquoi les prévisionnistes se sont trompés pour 2022 et 2023, et pourquoi ils se tromperont encore pour 2024, par Jacques Sapir

Wednesday 10 January 2024 at 06:55

Depuis le début de l’application des sanctions occidentales contre la Russie fin février 2022, de nombreuses prévisions catastrophiques ont été faites sur l’économie russe. L’effet des sanctions, ou plus exactement des « mesures de coercition économique [1]», prises contre la Russie depuis le début du conflit en Ukraine, a été l’objet de nombreuses discussions[2]. Leur efficacité a été remise en question[3]. En fait, l’expérience du premier épisode de sanctions contre la Russie (2014-2017) n’a pas été concluante[4], et il en va évidemment de même pour le second[5].

Cette note est la traduction en français d’un article qui sera publié, début juillet, dans une revue russe.

Mais un autre problème est alors apparu. Dans « l’Occident collectif », comme l’appellent les russes, on a fondé l’espoir que les sanctions pourraient conduire à un échec massif de l’économie russe susceptible d’amener le pays à cesser ses opérations militaires en Ukraine. La réalité réelle a été tout autre, la Russie a souffert d’une récession modérée en 2022 et a connu une forte croissance en 2023. Cela conduit à une question assez troublante pour les économistes : pourquoi des erreurs de prévision de la croissance ont-elles été commises par divers acteurs économiques internationaux, mais aussi russes, pour 2022, 2023 et 2024 ?

Les erreurs commises en 2022

Les sanctions prises par l’UE[6] ou les États-Unis[7] ont été importantes. Ils ont été imités ou repris en partie par de nombreux pays comme le Canada, mais aussi le Japon, l’Australie, Taïwan, la Corée du Sud ou encore Singapour. Cependant, tous les pays ne les ont pas adoptés. Que ce soit en Asie, en Afrique ou en Amérique latine, de nombreux pays – qui dénoncent aussi pour certains la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine – refusent de les appliquer. Il faut citer à ce titre la Chine, l’Inde et la Malaisie, mais aussi le Mexique, le Brésil, les pays du golfe Persique, pays des BRICS ou ayant demandé à adhérer aux BRICS, et la Turquie, pays pourtant membre de l’Otan. Cela affaiblit considérablement la portée des sanctions actuelles. La tentative occidentale «d’isoler» la Russie, que ce soit sur le plan diplomatique ou économique, a été au mieux un succès mitigé et plus probablement un échec.

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Source: https://www.les-crises.fr/croissance-russe-pourquoi-les-previsionnistes-se-sont-trompes-pour-2022-et-2023-et-pourquoi-ils-se-tromperont-encore-pour-2024-par-jacques-sapir/