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[Guerre 1] Syrie : la Turquie et l’Arabie saoudite prêtes à envoyer des troupes contre l’EI

Monday 15 February 2016 at 02:10

On va résumer brièvement : ça commence à sentir très très mauvais…

La guerre se rapproche, vraiment.

Dans un débat de géopolitique la semaine passée, j’ai entendu un intervenant officiel russe déclarer très calmement que si la Turquie passait la frontière syrienne, ce serait la guerre.

Je vous jure, ça a jeté un très très grand froid – ça fait bizarre à entendre…

Syrie : la Turquie et l’Arabie saoudite prêtes à envoyer des troupes contre l’EI

Source : Libération, AFP, 13-02-2016

Les deux pays seraient prêts à combattre l’Etat Islamique. Photo Ahmad al-Rubaye.AFP

La Turquie et l’Arabie saoudite pourraient mener une opération terrestre contre le groupe Etat islamique (EI) en territoire syrien, a annoncé samedi le chef de la diplomatie turque, ce qui pourrait encore compliquer la donne en vue d’un dénouement de la crise.

A Munich (sud de l’Allemagne), où il participe à la conférence sur la sécurité, le secrétaire d’Etat John Kerry a rappelé que le dossier syrien se trouvait à un «moment charnière» entre guerre et paix.

«S’il y a une stratégie (contre l’EI), alors la Turquie et l’Arabie saoudite pourraient participer à une opération terrestre», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, lui-même de retour de Munich.

Selon lui l’Arabie saoudite, qui est devenue au cours des derniers mois l’un des plus proches alliés de la Turquie, va également déployer des avions de chasse sur la base militaire stratégique d’Incirlik, dans le sud de la Turquie, où se trouvent déjà des avions de la coalition conduite par les Américains.

Des responsables saoudiens «sont venus et ont effectué une reconnaissance de la base. Pour le moment, il n’est pas encore clair combien d’avions» seront déployés, a dit le ministre turc en évoquant «une coalition islamique contre la terreur». D’après lui, Ryad a indiqué être prêt à «envoyer des troupes quand le temps viendra pour une opération terrestre».

L’annonce du ministre turc intervient au lendemain de déclarations incendiaires du président syrien Bachar al-Assad contre la Turquie et l’Arabie saoudite, qu’il a accusées de soutenir le «terrorisme». Dans une interview à l’AFP, il a affirmé vouloir reconquérir toute la Syrie, quitte à mener de «longs» combats.

L’Arabie saoudite et la Turquie estiment que le départ de Bachar Al-Assad est indispensable pour une solution en Syrie, où la guerre a fait plus de 260.000 morts en près de cinq ans et jeté sur les routes plus de la moitié de la population. Les deux pays soutiennent les rebelles et craignent que l’Occident n’assouplisse sa position à l’égard du président syrien, considéré comme un moindre mal face aux jihadistes.

«Ne menacez personne»

Le ministre saoudien des Affaires étrangères Ryad Adel al-Jubeir a annoncé cette semaine que le royaume était prêt à dépêcher des troupes au sol en Syrie, dans le cadre de la coalition internationale contre l’EI. Et Washington, par la voix de responsables du Pentagone, a dit voir d’un bon oeil cette offre saoudienne.

Mais le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a mis en garde samedi contre toute intervention au sol des pays membres de la coalition emmenée par les Etats-Unis.

«Ne menacez personne avec une opération au sol», a-t-il déclaré lors d’un discours à la conférence de Munich, au cours duquel il a affirmé que le monde était entré dans une nouvelle guerre froide.

La Russie a annoncé samedi l’envoi en Méditerranée d’une corvette lance-missiles, le Zelyony Dol, et celle-ci se dirigerait vers les côtes de la Syrie, selon des informations de presse.

Le départ du Zelyony Dol pour la Méditerranée intervient alors que les Etats-Unis et la Russie viennent de tomber d’accord sur une «cessation des hostilités» en Syrie dans un délai d’une semaine, à l’exception de l’offensive contre les jihadistes, afin de relancer le processus de paix et de stopper l’exode de civils.

Les Etats-Unis accusent la Russie d’avoir «exacerbé» le conflit en Syrie par son appui militaire aux forces gouvernementales, notamment dans l’offensive en cours contre les rebelles à Alep, la grande ville du nord.

Et John Kerry a appelé samedi Moscou à «changer de cibles»militaires sur le terrain. «Aujourd’hui la très grande majorité des attaques russes se concentrent sur les groupes d’opposition légitimes. Pour adhérer à l’accord (sur la trêve), il est essentiel que la Russie change de cibles» en Syrie, a-t-il dit.

AFP

Source : Libération, AFP, 13-02-2016

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La Turquie bombarde des secteurs kurdes dans le nord de la Syrie

Source : L’Express, AFP, 14-02-2016

Des militants de gauche manifestent à Ankara le 13 février 2016 pour la fin des hostilités entre les forces militaires turques et les rebelles kurdes afp.com/ADEM ALTAN

Istanbul – La Turquie, mettant en application ses menaces, a bombardé samedi des secteurs du nord de la Syrie contrôlés par les forces kurdes, des frappes qui devraient encore un peu plus compliquer la donne en vue d’un dénouement de la crise.

Le département d’Etat américain a aussitôt réagi, exhortant la Turquie à “cesser ces tirs“.

A Munich, où il participe à la conférence sur la sécurité, le secrétaire d’Etat américain John Kerry avait auparavant averti que le dossier syrien se trouvait à un “moment charnière” entre guerre et paix, quelques jours après que Washington et Moscou sont tombés d’accord sur une prochaine “cessation des hostilités“.

L’agence officielle Anatolie a rapporté samedi soir que l’armée turque avait frappé des cibles du Parti kurde de l’union démocratique (PYD) et du régime syrien.

Les forces armées turques ont frappé des cibles du PYD près de la ville d’Azaz, dans la province d’Alep, selon une source militaire citée par Anatolie. L’armée turque a également riposté à des tirs de forces du régime syrien sur un poste militaire dans la région de Hatay (sud de la Turquie), selon la même source.

Nous avons pressé les Kurdes syriens et d’autres forces affiliées aux YPG (les Unités de protection du peuple kurde liées au PYD, le Parti kurde de l’union démocratique, Ndlr) de ne pas profiter de la confusion en s’emparant de nouveaux territoires. Nous avons aussi vu des informations concernant des tirs d’artillerie depuis le côté turc de la frontière et avons exhorté la Turquie à cesser ces tirs“, a déclaré dans la soirée le porte-parole du département d’Etat, John Kirby, qui se trouvait à Munich.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), l’artillerie turque a bombardé des secteurs du nord de la province d’Alep que les Unités de protection du peuple kurde (YPG), la principale force kurde en Syrie ont récemment repris à des rebelles islamistes.

Une source au sein des YPG a indiqué à l’AFP que les bombardements avaient notamment visé l’aéroport militaire de Minnigh, repris le 10 février par les forces kurdes.

Situé à une dizaine de km de la frontière turque, l’aérodrome de Minnigh se trouve entre deux routes importantes qui mènent de la ville d’Alep, deuxième ville du pays, à Azaz, plus au nord.

Et le fait de le contrôler donne aux forces kurdes une base de départ pour de nouvelles offensives contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

C’est à quelques km plus au sud de cette zone que le régime syrien, fort du soutien de l’aviation russe, mène une offensive d’envergure contre les rebelles.

Cette offensive, lancée le 1er février, a provoqué l’exode de dizaines de milliers de personnes qui restent notamment bloquées au nord d’Azaz, tout près de la frontière turque, espérant que les autorités turques les laissent entrer.

Au nord d’Alep, les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis, ont lancé samedi une offensive sur Tall Rifaat, aux mains d’autres rebelles, a rapporté l’OSDH, précisant que l’aviation russe avait mené samedi au moins 20 frappes sur cette ville.

– Opération terrestre ‘ –

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu avait menacé plus tôt samedi de lancer une opération militaire contre le PYD, la branche politique des YPG.

La Turquie considère le PYD et les YPG comme des branches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé mercredi le soutien militaire des Etats-Unis à ses ennemis kurdes de Syrie.

Les Turcs redoutent qu’un soutien étranger permette aux Kurdes syriens, qui occupent déjà une grande partie du nord de la Syrie, d’étendre encore leur influence et de contrôler ainsi la quasi-totalité de la zone frontalière avec la Turquie.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a par ailleurs indiqué samedi que son pays et l’Arabie saoudite pourraient mener une opération terrestre contre l’EI en Syrie.

Selon lui, l’Arabie saoudite, devenue ces derniers mois l’un des plus proches alliés de la Turquie, va déployer des avions de chasse sur la base militaire stratégique d’Incirlik, dans le sud de la Turquie, où se trouvent déjà des avions de la coalition antijihadistes conduite par les Américains.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, avait annoncé cette semaine que le royaume était prêt à dépêcher des troupes au sol en Syrie dans le cadre de la coalition antijihadistes.

– ‘Guerre froide’ –

L’Arabie saoudite et la Turquie estiment que le départ du président syrien Bachar Al-Assad est indispensable pour une solution en Syrie, où la guerre a fait plus de 260.000 morts en près de cinq ans et jeté sur les routes plus de la moitié de la population.

Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a mis en garde samedi contre toute intervention au sol des pays de la coalition lors d’un discours à la conférence de Munich, au cours duquel il a affirmé que le monde était entré dans une “nouvelle guerre froide“.

Les Etats-Unis accusent de leur côté la Russie d’avoir “exacerbé” le conflit par son appui militaire aux forces gouvernementales, notamment dans l’offensive contre les rebelles dans la région d’Alep.

Source : L’Express, AFP, 14-02-2016

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Syrie : le ton monte entre alliés et adversaires de Damas

Source : Le Parisien, 14/02/2016

Malgré les promesses de trêve, une résolution du conflit syrien semblait ce dimanche de plus en plus illusoire, les différents acteurs internationaux, dont la Turquie et la Russie, s’accusant mutuellement de jeter de l’huile sur le feu.

• La Syrie en veut aux Turcs qui bombardent les Kurdes. L’armée turque a bombardé au mortier ce dimanche pour la deuxième journée consécutive des positions kurdes dans le nord de la Syrie, aux alentours de la ville syrienne d’Azaz dans la province d’Alep.

 Le gouvernement syrien a condamné «les attaques répétées de la Turquie à l’encontre (…) de l’intégrité territoriale de la Syrie», appelant le Conseil de sécurité de l’ONU à «mettre un terme aux crimes du régime turc».

• Les Etats-Unis et la France font la leçon à la Turquie. En menant de nouveaux bombardements, Ankara a fait fi de l’appel à les «cesser» lancé par les Etats-Unis, son allié et partenaire au sein de l’Otan. La France a appelé dimanche à la «cessation immédiate des bombardements» de la Turquie dans les zones kurdes de Syrie, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

• La Turquie ne veut pas de Kurdes forts à sa frontière. Les Turcs expriment régulièrement leur frustration face au soutien militaire apporté par Washington aux groupes kurdes, notamment des Unités de protection du peuple (YPG). Ils redoutent que ces derniers, qui contrôlent déjà une grande partie du nord de la Syrie, n’étendent leur influence à la quasi-totalité de la zone frontalière. La progression des YPG à l’ouest de l’Euphrate en Syrie constitue «une ligne rouge», a expliqué le vice-Premier ministre turc Yalcin Akdogan. «Il s’agit de questions qui touchent à la sécurité nationale (…) La Turquie n’est pas une nation qui va regarder ce qui se passe les bras croisés», a-t-il prévenu.

• Vers une offensive au sol turco-saoudienne contre l’EI.Farouchement hostile au régime de Bachar al-Assad et en froid avec la Russie, la Turquie envisage de lancer avec l’Arabie saoudite une opération terrestre en Syrie officiellement destinée à combattre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), selon le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu. Des forces «spéciales» saoudiennes pourraient être ainsi déployées dans le cadre de la coalition antidjihadistes conduite par les Etats-Unis, a déclaré dimanche le ministre des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, sans donner de détails. Ces déclarations coïncident avec le déploiement d’avions de combat saoudiens sur la base turque d’Incirlik afin d’«intensifier les opérations aériennes» contre l’EI, selon un haut responsable saoudien de la Défense.

• L’Arabie Saoudite met en garde la Russie. Adel al-Jubeir a parallèlement vivement critiqué l’action de la Russie en Syrie, affirmant qu’elle ne parviendra «pas à sauver Bachar al-Assad». Son départ «est une question de temps et, tôt ou tard, son régime tombera», a-t-il prédit.

• Turquie et Arabie Saoudite soutiennent des insurgés sunnites en perte de vitesse. L’engagement accru de Ryad et Ankara survient alors que les groupes rebelles soutenus par les deux puissances sunnites ne cessent de perdre du terrain face aux Kurdes mais aussi et surtout face aux forces du régime.

• La triple alliance Iran-Russie-Syrie montre les muscles. L’Iran (chiite) et la Russie, les principaux alliés de Damas (alaouite), ont mis en garde la Turquie et l’Arabie Saoudite (sunnites) contre l’envoi de troupes en Syrie. «Nous ne permettrons certainement pas que la situation en Syrie évolue conformément à la volonté des pays rebelles. Nous prendrons les décisions nécessaires le moment venu», a averti l’adjoint du chef d’état-major des forces armées iraniennes, le général Massoud Jazayeri.

• Syriens, Russes et Kurdes concentrent le feu à Alep. Sur le terrain, l’armée syrienne continue de progresser au nord d’Alep et ne se trouvait plus dimanche qu’à environ trois kilomètres au sud de Tall Rifaat, l’un des trois bastions qui restent aux insurgés dans cette région. La localité, qui a été visée samedi par plus de 20 raids russes, est également attaquée à l’est par les Kurdes. L’offensive lancée le 1er février par le régime a provoqué l’exode de dizaines de milliers de personnes qui restent notamment bloquées au nord d’Azaz, tout près de la frontière turque, espérant que les autorités turques les laissent entrer.

• Le jeu des grandes puissances. Dans ce contexte, les présidens américain Barack Obama et russe Vladimir Poutine se sont parlés au téléphone et ont fait, selon le Kremlin, une «évaluation positive» de l’accord conclu vendredi par les grandes puissances à Munich sur une trêve pour la semaine prochaine. Cet accord a été vivement dénoncé dimanche par le coordinateur de l’opposition syrienne, Riad Hijab, pour qui il permet la poursuite des bombardements russes. «Celui qui protège Daech (acronyme arabe de l’EI) aujourd’hui, c’est la Russie», a jugé Riad Hijab. L’influent sénateur républicain américain John McCain a également jugé que l’accord de Munich ne ferait que soutenir «l’agression militaire» de la Russie, qui «veut exacerber la crise des migrants pour diviser l’alliance transatlantique et miner le projet européen».

Qui fait quoi en Syrie ?– Les insurgés sunnites sont soutenus par la Turquie et l’Arabie Saoudite.
– Les insurgés sunnites luttent à la fois contre le régime de Bachar al-Assad et l’Etat Islamique (EI).
– Le régime de Bachar al-Assad est soutenu par l’Iran (chiite), le Hezbollah libanais (chiite), la Russie.
– L’armée de Bachar al-Assad lutte à la fois contre l’Etat Islamique (EI) et les insurgés sunnites (Front al-Nosra lié à Al-Qaïda, Armée syrienne libre, etc).
– L’Etat Islamique (EI) est sous le feu de l’armée de Bachar al-Assad et de ses alliés (Russie, Hezbollah), de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, des insurgés sunnites, des Kurdes (YPG).
– Les Kurdes (YPG) combattent l’Etat Islamique (EI) mais sont bombardés par la Turquie qui soutient les insurgés sunnites et ne veut pas d’une entité kurde à sa frontière.
– La coalition internationale cible l’EI mais ne veut pas d’un maintien de Bachar al-Assad au pouvoir en Syrie.
– La Russie défend le régime de Bachar al-Assad qui lui assure une porte ouverte sur la Méditerranée (port de Tartous).
– L’Iran défend la Syrie afin de préserver sa propre puissance et ses intérêts dans la région, face à son éternel rival saoudien.

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Et donc dimanche matin :

Et on voit l’influence désormais quasi-végétale des États-Unis :

Eh bien si quelqu’un ne fait pas preuve d’une réelle violence envers la Turquie pour qu’elle se calme, on va bientôt connaitre la 14e guerre Russo-Turque :

  1. Guerre russo-turque de 1568-1570
  2. Guerre russo-turque de 1676-1681
  3. Guerre russo-turque de 1686-1700
  4. Guerre russo-turque de 1710-1711
  5. Guerre russo-turque de 1735-1739 ou « guerre austro-russe contre la Turquie de 1736-1739 »
  6. Guerre russo-turque de 1768-1774
  7. Guerre russo-turque de 1787-1792 ou « guerre austro-russe contre la Turquie de 1787-1792 »
  8. Guerre russo-turque de 1806-1812
  9. Guerre russo-turque de 1828-1829
  10. Guerre russo-turque de 1853-1856 ou guerre de Crimée
  11. Guerre russo-turque de 1877-1878 ou « dixième guerre russo-turque » (la guerre de Crimée n’ayant pas été prise en compte dans la numérotation initiale).

On y ajoute les deux conflits suivants :

Source: http://www.les-crises.fr/syrie-la-turquie-et-larabie-saoudite-pretes-a-envoyer-des-troupes-contre-lei/