De temps en temps, on nous rappelle que les troupes américaines se trouvent encore dans des endroits où elles ont soi-disant cessé de participer aux « guerres éternelles ». En général, ce rappel prend la forme d’attaques contre ces troupes. Même si la description officielle des membres des services est qu’ils ne sont pas engagés dans un combat, ils se font néanmoins tirer dessus. C’est le cas d’une série d’attaques récentes contre des installations habitées par les 2 500 soldats américains en Irak et les près de 1 000 en Syrie.
Source : Responsible Statecraft, Paul R.Pillar
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
La plupart des Américains auraient probablement du mal à définir la mission que ces troupes sont censées accomplir. Officiellement, la mission déclarée consiste à empêcher toute résurgence du groupe connu sous le nom d’État islamique ou EI. Mais l’Iran continue de faire partie de la réflexion officielle. L’envoyé de l’administration Trump pour la Syrie a déclaré que l’une des raisons de la présence des États-Unis en Syrie était de faire sortir l’Iran de ce pays – sans expliquer comment le premier était censé accomplir le second. Et sous l’administration actuelle, l’Iran est fréquemment mentionné dans presque tous les commentaires officiels sur l’Irak et la présence militaire américaine dans ce pays.
La double mission de contrer l’EI et l’Iran conduit immédiatement à une contradiction. Ces deux acteurs se sont trouvés dans les camps opposés des conflits les plus féroces de ces dernières années, tant en Irak qu’en Syrie. L’Iran a été la plus importante source d’aide extérieure au régime irakien dans sa lutte contre l’EI. De même, il a été l’un des deux plus grands soutiens extérieurs (l’autre étant la Russie) du régime syrien.