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L’Européisme de Giscard d’Estaing : Un idéal de substitution à la Nation – par Eric Juillot

Wednesday 13 January 2021 at 06:40

La disparition de Valéry Giscard d’Estaing est l’occasion de revenir sur l’héritage de son septennat (1974-1981) que les médias, d’une manière générale, ont réduit aux réformes sociétales (majorité, avortement) qui marquèrent son arrivée au pouvoir. Force est de constater cependant, qu’à bien des égards, ces sept années giscardiennes ont toute leur importance au plan géopolitique. Ce sont des années de glissement d’un état vers un autre, dans le rapport que la France entretient avec l’Europe et avec le monde.

Après les années 1960, marquées par l’ambition gaullienne d’une France indépendante et influente, soucieuse, non pas de s’imposer mais de marquer et de faire respecter sa singularité, les années 1970 se caractérisent par le début du renoncement à cette ambition, par le commencement de ce vaste retrait stratégique sous l’assaut d’un néolibéralisme à plusieurs facettes.

Dans l’ordre culturel, ce libéralisme d’un genre inédit pousse au déni de l’idée nationale, forme politique surplombante perçue comme aliénante et désormais assimilée, dans les représentations dominantes, au nationalisme ; dans l’ordre économique, le néolibéralisme joue en faveur d’un abaissement de l’État, qui aura à terme un impact sur l’ensemble des domaines régaliens, défense incluse.

C’est donc au commencement de ce mouvement historique que Giscard exerce son mandat, et il s’y trouve assez à l’aise pour s’y adapter sans difficulté.

« La France souhaite être gouvernée au centre », affirma-t-il à l’occasion d’un discours en octobre 1972. Cette phrase passée à la postérité exprimait à la fois le positionnement politique de l’ancien président — le « centre » signifiant systématiquement le centre droit — et son ambition pour le pays, si l’on peut parler d’ambition à propos d’un centrisme par définition partisan du statu quo, sinon de l’immobilisme.

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