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L’Ukraine, terre de tolérance (avec les néonazis…)

Friday 20 June 2014 at 00:45

Je précise juste en passant que ça continue les plaisanteries…

On a déjà parlé du sympathique bataillon Azov de nationalistes (vidéo du 9 mai ici) :

Ils étaient à Marioupol le 13 juin, dans une vidéo de propagande montrant leurs combats :

Pas de bol, le long du mur à droite du casque, un petit “détail” (à 2’11) – cela montre l’ambiance locale :

Apparemment ceci (à 6’45) n’émeut donc pas Caroline Fourest :

Autre chose, on a évoqué ici la manifestation (l’attaque ?) devant l’ambassade de Russie à Kiev.

La presse en a (un peu) parlé. Souvent en des termes et photos mesurés, comme ici RFI et France 24 (signalé par Dahu) :

Bizarre, si certains montrent un peu de dégâts, je n’ai vu aucun montrer ça apparemment :

Mais bon, l’essentiel est là quand même :

(Bon comme c’est Le Monde, le 27 juin c’est donc “avant l’été”, mais passons. La suite est plus intéressante :

“Alors que l’Est du pays est toujours très instable, le nouveau président ukrainien, Petro Porochenko, a annoncé jeudi qu’il signerait le volet économique de l’accord crucial d’association avec l’Union européenne (UE) le 27 juin à Bruxelles.

C’est un accord de libre-échange : on n’ose plus appeler un chat un chat ?

L’UE et l’Ukraine étaient convenues de signer cet accord en novembre, mais le président ukrainien de l’époque Viktor Ianoukovitch avait fait volte-face sous la pression de Moscou, déclenchant la crise qui a conduit à sa chute.

Le gouvernement par intérim présidé par le premier ministre Arseni Iatseniouk avait signé le volet politique de cet accord à Bruxelles le 21 mars, lequel reconnaissait notamment « les aspirations du peuple ukrainien à vivre dans un pays s’appuyant sur des valeurs, la démocratie et l’état de droit ».

UN PARTENARIAT INÉDIT

Kiev avait repoussé la signature du volet économique parce qu’il impliquait une levée des barrières douanières ukrainiennes visant à protéger d’une compétition européenne directe les paysans et les aciéries dans l’Est.

Note : un éclair de lucidité. Cela a été refusé “sous la pression de Moscou”. Mais bon, c’est vrai aussi que ça allait foutre en l’air l’agriculture et l’industrie ukrainiennes, et ferait plein de chômeurs… Mais le Président Ianoukovytch n’a pas refusé pour cette raison, hein, ce ne serait pas logique…

Mais bon, heureusement, depuis, les choses ont changé, et cette fois, ces secteurs vitaux seront protégés et ils ser…

Oups, ah ben non, rien n’a changé… Mais le journaliste du Monde en reste là (2 millions d’emplois dans le pays le plus pauvre d’Europe, c’est du détail pour Bruxelles), et poursuit…

Certains médias américains, notamment le Wall Street Journal, avaient dans un premier temps indiqué que le nouveau président ukrainien envisageait de repousser la signature de l’accord jusqu’à ce que le pays parvienne à sortir de la récession et jusqu’à une résolution de l’insurrection séparatiste prorusse.

Ce qui serait juste NORMAL..

Inédit dans l’histoire de l’UE, l’accord d’association vise à arrimer l’Ukraine à l’Union, sans pour autant déboucher sur son adhésion au bloc des 28.

AHAHAHAHAHAH

UN RAPPROCHEMENT SUR LE GAZ

Le même jour que cette annonce, une autre décision importante a été prise par les députés ukrainiens. Confronté à une coupure de l’approvisionnement russe en gaz, le Parlement a accepté jeudi d’examiner un projet de loi confiant la gestion des infrastructures gazières de l’Ukraine à une coentreprise ouverte aux investisseurs européens ou américains.
Cette nouvelle entité, détenue à 51 % par l’Ukraine et à 49 % par des partenaires étrangers, s’occuperait de louer les gazoducs et les sites souterrains de stockage du gaz, dans le but de réduire la dépendance de Kiev vis-à-vis de Moscou tout en garantissant un transit fiable du gaz russe vers l’Europe.

Ah, c’est donc du bi-zi-nesse alors… Pensée pour les morts à Maïdan : votre sacrifice n’aura pas été vain, GDF vous remercie…

Le gouvernement fait valoir que la coentreprise permettrait l’apport de capitaux et ne justifierait plus la construction par le groupe russe Gazprom et ses partenaires du gazoduc South Stream, qui doit contourner le territoire ukrainien en reliant la Russie à la Bulgarie via la mer Noire.

Ahhh, ils vont être contents Gazprom… Et puis ils ne vont pas augmenter le prix de notre gaz alors pour se refaire… Et comme il y a une révolution tous les 6 mois en Ukraine, ne sécurisons surtout pas nos flux gaziers par un plan B surtout…

Le gazoduc South Stream risque de faire perdre à l’Ukraine les frais de transit qu’elle touche sur la livraison de gaz russe à l’Europe occidentale. Kiev espère aussi que la création d’une coentreprise sur le gaz lui permettra de racheter plus facilement à l’Europe une partie de son gaz importé de Russie. Arseni Iatseniouk a estimé que cette inversion des flux pourrait atteindre quinze milliards de mètres cubes par an.

Je ne suis pas spécialiste, mais je vois mal Gazprom qui vend son gaz à des prix très différents en Europe autoriser ça - étrange…

 

Bon, en tous cas, comme je l’ai déjà écrit, la signature ou pas de ce papelard montrera la finesse de Porochenko, et son sens de l’intérêt général.

Car comme dès qu’il va signer, la Russie va sortir l’Ukraine de ses accords de libre-échange (pas pour la punir, juste pour se protéger, comme on résilierait Schengen si Madrid signait un accord de libre circulation des personnes avec l’Algérie), et va donc nitrater l’industrie de l’Est de l’Ukraine. D’où d’énormes problèmes sociaux et donc politiques à venir.

Du suicide pour moi, de la pure inconscience de la part de l’UE : signer un accord de libre échange et d’association avec un pays dont une partie est en guerre civile et qui a un contentieux territorial fort avec la Russie.

Ils iront jusqu’au bout de la folie…

PS. sinon, ancien, de mi-2013, on en a déjà parlé, mais comme on m’a envoyé ce jour cette vidéo – on ne s’en lasse pas, surtout le député Svoboda à la fin…

Source: http://www.les-crises.fr/l-ukraine-terre-de-tolerance/