Pendant deux décennies, la CIA a mené à Montréal des expériences de manipulation mentale qui ont ensuite influencé les techniques modernes d’« interrogatoire renforcé », telles que celles utilisées à Abou Ghraib. La CIA continue de ne pas les reconnaître.
Source : Jacobin, Spencer Nafekh
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Depuis sa création en 1947, la Central Intelligence Agency (CIA) a la solide réputation de s’immiscer dans les affaires d’autres pays. Connue pour son implication dans diverses opérations clandestines telles que le programme Phoenix au Viêt Nam, le trafic de drogue en Amérique centrale, ainsi que des complots d’assassinat élaborés et bizarres, la CIA est devenue synonyme d’un héritage d’activités néfastes et clandestines.
L’agence est également tristement célèbre pour son implication dans des expériences de manipulation mentale, bien que les détails de ces activités restent relativement obscurs. Ce qui peut surprendre, c’est que l’une de ses plus vastes opérations de manipulation mentale n’a pas eu lieu dans un pays reculé du Sud où les droits de l’homme sont peu protégés, mais à l’intérieur des frontières de la grande démocratie libérale située directement au nord des États-Unis. Et ces expériences n’ont pas eu lieu dans un bunker à la demande d’ex-goules nazies ou de sinistres psychiatres de série B ; elles se sont déroulées à Montréal, dans l’une des universités les plus prestigieuses du Canada.