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La Turquie, un pays au centre des interventions contre l’État Islamique

Wednesday 7 October 2015 at 01:02

Communiqué de presse de Jacques Myard, Philippe Meunier, Michel Terrot, Dominique Tian, Philippe Vitel, Michel Voisin,
Députés (membres de la Droite populaire)

Paris, le 6 octobre 2015

A/S : Discours du Président turc Erdogan à Strasbourg le 4 octobre 2015

C’est avec stupéfaction que l’on apprend qu’à Strasbourg, le 4 octobre, le Président turc Erdogan a prononcé un discours de politique intérieure galvanisant la diaspora turque contre le PKK, appelant à une guerre contre ce mouvement et ses sympathisants et faisant l’apologie, avec de multiples références religieuses, des batailles glorieuses ottomanes.

De surcroît, il a violemment critiqué les Etats de l’Union européenne, rappelant que la Turquie était le défenseur de la « vraie civilisation » alors que l’Europe était affectée par « la xénophobie, l’islamophobie et le racisme ».

Ce discours est proprement inimaginable et porte une atteinte directe et grave à la souveraineté de la France qui ne saurait admettre que des chefs d’Etat étrangers viennent développer des thèmes de politique intérieure, et ce, non au sein d’une ambassade étrangère mais dans une salle publique française.

De tels propos ne peuvent que renforcer les dérives communautaristes. Il s’agit d’une violation directe de la courtoisie et des règles qui président aux relations entre Etats.

En conséquence, Jacques Myard et ses collègues Philippe Meunier, Michel Terrot et Michel Voisin, demandent des explications au Premier ministre et au Ministre des affaires étrangères et souhaitent savoir s’ils entendent accepter ce comportement. Ils demandent que les règles de droit international soient rappelées fermement au Gouvernement turc par la voie diplomatique. Ils interpellent par question écrite le Gouvernement à ce sujet.

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L’attitude ambiguë de la Turquie contre l’État islamique

Il y a un an déjà…

Source : Julien Licourt, pour Le Figaro, le 13 octobre 2014.

Une femme face aux bombardements américains des militants de l'État islamique, à Kobané.

Une femme face aux bombardements américains des militants de l’État islamique, à Kobané.

Les Turcs ont démenti avoir autorisé l’utilisation de leurs bases aériennes pour frapper l’organisation terroriste, comme l’avaient affirmé les États-Unis, quelques heures plus tôt.

Pressée depuis plusieurs semaines par les Occidentaux d’intensifier son engagement contre l’État islamique (EI), la Turquie entretient une attitude louvoyante face aux conflits qui se déroulent au sud de ses frontières. Après plusieurs jours de négociation, les Américains ont fait savoir dimanche qu’Ankara avait donné l’autorisation d’utiliser ses bases aériennes pour frapper l’EI, en précisant que les «détails de l’accord étaient en cours d’élaboration». Un «accord» démenti quelques heures plus tard par le gouvernement turc. Pendant ce temps, à quelques centaines de mètres de la frontière turque Kobané, troisième ville kurde de Syrie menace de tomber aux mains des djihadistes.

carte des manifestations kurdes en turquie et nombre de morts

Carte des manifestations kurdes en Turquie et nombre de morts

La Turquie, membre de l’Otan

Jusqu’à présent, Ankara fait la sourde oreille face aux demandes des Occidentaux, engagés dans la lutte contre l’État islamique. Elle est pourtant leur alliée en tant que membre de l’Otan depuis 1952. La Turquie permet aux Américains d’être présents sur la base d’Incirlik, dans le sud du pays. Cependant, ces derniers n’ont pas reçu l’autorisation pour frapper l’EI au depuis le territoire turc, pourtant en prise directe avec les islamistes. Les USA doivent se contenter d’envoyer leurs avions depuis les Émirats arabes unis, le Qatar et le Koweït, à une distance considérable du conflit.

La Turquie a, pourtant, dans le passé récent, bénéficié de l’aide de l’Otan face à des menaces venues du sud. Il y a deux ans, elle était la cible de tirs d’obus tirés depuis le territoire syrien, causant la mort de plusieurs civils. Quelques mois plus tôt, c’est un avion militaire turc qui était abattu par l’armée syrienne. Suite à la demande d’aide des autorités turques, six batteries de missiles Patriot avaient été installées afin de protéger la frontière et les 3,5 millions de Turcs vivant à son voisinage. Un dispositif à visée purement défensive, selon l’Otan.

Une zone de tension depuis près d’un siècle

L’ambiguïté turque provient d’une certaine convergence d’intérêts avec les islamistes. Elle compte avec eux deux ennemis communs: le régime de Bachar el-Assad et les autonomistes kurdes. Avec la Syrie, le désaccord est à la base territoriale. Les Syriens réclament le rattachement d’une province de l’extrême sud de la Turquie, cédée par la France alors administratrice du pays. Le désaccord a pris par la suite une tournure idéologique: la frontière entre les deux pays est devenue l’une des lignes de démarcation entre l’Ouest et l’Est pendant la Guerre Froide, la Turquie étant membre de l’Otan, la Syrie étant, de son côté, soutenue par l’URSS.

Par ailleurs, aux prises avec les indépendantistes du PKK sur leur territoire, les Turcs jugent la menace kurde plus grave que celle représentée par l’EI. Ankara craint qu’une victoire kurde à Kobané face de cette ville un symbole de la résistance et ne renforce les velléités autonomistes des kurdes syriens, déjà encouragés par l’exemple irakien.

Pressions sur la Turquie

A minima, la Turquie est accusée d’avoir fermé les yeux sur le déplacement de djihadistes de l’EI sur son territoire, ainsi que sur le ravitaillement pour le «Califat» enclavé. Pour certains, Ankara les aurait même favorisés. Depuis, la Turquie a donné des gages aux Occidentaux, en autorisant son armée à engager une potentielle action militaire contre l’Etat islamique en Irak et en Syrie, et en ouvrant la voie à l’accueil de troupes étrangères sur son territoire.

Le raidissement de lundi sur l’utilisation de ses bases aériennes montre qu’Ankara n’a pas abonné ses ambitions régionales, et semble décidée à négocier sa participation à la coalition contre l’EI.

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La Russie vivement critiquée après la violation de l’espace aérien turc

Source : Le Monde avec l’AFP, le 5 octobre 2015.

Un avion d’attaque russe SU-25 sur la base aérienne de Heymim, près de la ville de Lattaquié, en Syrie.

La violation de l’espace aérien turc par des avions de combat russes au cours du week-end des 3 et 4 octobre, près de la frontière syrienne, a suscité de nombreuses réactions, craintives ou hostiles, quelques jours après le début de la campagne de bombardements en Syrie de l’armée russe.

Dans un premier temps, l’ambassadeur de Russie en Turquie a été convoqué par les autorités, qui lui ont fait part de leur « violente protestation », selon le ministère de l’intérieur. Ankara a aussi demandé à Moscou d’« éviter une répétition d’un tel incident » et a fait savoir que, le cas échéant, « la Fédération de Russie serait considérée responsable de tout événement non voulu ».

Lundi, le porte-parole du ministère de la défense de la Russie, le général Igor Konachenkov, a ainsi justifié l’entrée de son avion de chasse « pour quelques secondes » dans l’espace aérien turc :

« Cet incident est le résultat de mauvaises conditions météorologiques dans cette zone. Il ne faut pas y voir un complot quelconque. »

Réunion d’urgence à l’OTAN

Les mots les plus durs sont venus des Occidentaux, qui critiquent depuis près d’une semaine l’intervention militaire russe en Syrie. L’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), à laquelle appartient la Turquie, a qualifié d’« inacceptables » les violations de l’espace aérien turc par des avions de combat russes. « Les actions de la Russie » en Syrie « ne contribuent pas à la sécurité et à la stabilité de la région », a déclaré son secrétaire général, Jens Stoltenberg, qui a convoqué une réunion d’urgence lundi soir pour évoquer « les implications potentielles des dangereuses actions militaires menées par la Fédération de Russie dans et autour de la Syrie ».

Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a dit ses craintes de voir des avions russes abattus si de telles situations venaient à se répéter.

« C’est précisément le genre de choses contre lesquelles nous avons mis en garde », a ajouté M. Kerry. Les Etats-Unis, qui doutent que la violation de l’espace aérien turc soit due à une erreur, tentent, depuis le début du mois, d’éviter que des incidents impliquant son armée ou l’armée russe se produisent en Syrie alors que Moscou bombarde les opposants à Bachar Al-Assad. Des frappes qui viennent s’ajouter à celles de la coalition d’une soixantaine de pays emmenée par les Etats-Unis.

« Des risques de confrontation mondiale »

Le régime islamo-conservateur turc s’oppose à la participation de la Russie à la guerre en Syrie.

Tu m’étonnes, vu qu’il a aidé Al Qaeda et l’État Islamique par le passé…

Dimanche, le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré que la campagne de bombardements russe en Syrie était « inacceptable » et a estimé que Moscou commettait « une grave erreur ». Ankara propose depuis plusieurs mois la création d’une zone d’exclusion aérienne à sa frontière avec la Syrie. Lundi, le vice-ministre des affaires étrangères de la Russie, Mikhaïl Bogdanov, a rappelé que son pays était « contre cela ».

La Turquie, alliée de la coalition internationale qui procède à des frappes contre l’Etat Islamique, et la Russie s’opposent depuis le début du conflit en Syrie, en 2011. Ankara demande le départ de Bachar Al-Assad, qui bénéficie du soutien indéfectible de Moscou.

Interrogé sur le conflit syrien, le ministre des affaires étrangères de la France, Laurent Fabius, a déclaré sur Europe 1, qu’« il y a des risques de confrontation mondiale ».

« Quand vous voyez que ce conflit, qui était une guerre civile, devient une guerre régionale, avec implication de puissances internationales, les risques sont graves. Et le risque le plus effrayant, c’est le risque que le conflit soit totalement religieux (…), avec d’un côté les populations sunnites et leurs alliés, de l’autre les populations chiites et leurs alliés. C’est une conflagration qui risque d’être extrêmement dangereuse. Nous, la France, nous recherchons la paix et la sécurité. »

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Source: http://www.les-crises.fr/la-turquie-un-pays-au-centre-des-interventions-contre-letat-islamique/