Un groupe d’intellectuels du XXe siècle a vu dans l’État-nation démocratique une menace pour la propriété privée. Leur solution : transférer le pouvoir à des organismes internationaux non responsables comme l’OMC, ce qui a contribué à ouvrir la voie à ce que nous appelons aujourd’hui le « néolibéralisme ».
Source : Jacobin Mag, Quinn Slobodian
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Entretien avec Quinn Slobodian par Daniel Denvir
L’ère néolibérale est souvent définie comme celle de la dérégulation, de l’émancipation ou de la libération des forces du marché qui avait été contenues, ou « intégrées », dans les décennies d’après-guerre. Dans son livre Globalists : The End of Empire and the Birth of Neoliberalism [Les mondialistes : La Fin de l’Empire et la Naissance du Néolibéralisme, NDT], l’historien Quinn Slobodian contredit cette acception. Au lieu de cela, Slobodian affirme que le tournant néolibéral visait plutôt à « encastrer » ou à protéger les marchés du contrôle démocratique et à établir un ordre international assurant au capital la capacité de circuler librement au-delà des frontières.