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[Libération, tout en finesse] Il faut donner des armes à l’Ukraine, par Marc Sémo

Tuesday 2 September 2014 at 00:01

Billet “plein de sagesse” et “tout en finesse” de Marc Semo, chef du service étranger de Libération.

Comme quoi, on confie nos journaux à de brillants cerveaux.

Et une fois qu’on aura armé Kiev, que va faire Moscou ? Étrange, il omet d’en parler… Et quand Moscou reconnaîtra vraiment Novorossia, et enverra alors des chars pour la protéger, on fera quoi exactement ?

Hélas, et comme prévu, la situation dégénère. Moscou ne laissera probablement pas tomber les rebelles, donc, ou on impose un cesser le feu à tout le monde et des négociations internationales (avec des votes des populations concernées), ou ça continuera à empirer.

En droit comme en pratique, rien n’empêche les Occidentaux d’accorder aux autorités de Kiev, légitimement élues, les moyens de se défendre.

Rien ? Euh, si : le bon sens !

C’est bien une guerre qui se déroule en Ukraine et après avoir longtemps refusé de la définir comme telle, les dirigeants occidentaux ont dû se rendre à l’évidence. L’agression menée par Vladimir Poutine et sa désormais très claire volonté d’annexion de l’est de ce pays, six mois après celle de la Crimée, met l’Europe face à ses responsabilités. Elle y joue sa crédibilité autant que le tracé de sa frontière orientale.

Tiens, l’Ukraine est déjà en UE ? Vous avez voté pour ça vous ?

Encore Premier ministre polonais mais bientôt président du Conseil européen, Donald Tusk a eu le mérite de poser clairement les enjeux de cette crise – la plus grave depuis la fin de la guerre froide. Lors des cérémonies marquant, le 1er septembre, la commémoration de l’agression de l’Allemagne nazie contre la Pologne en 1939, coup d’envoi de la Deuxième Guerre mondiale,  l’ancien militant de Solidarnosc a martelé : «Il est encore temps d’arrêter ceux pour qui la violence, la force, l’agression deviennent une nouvelle fois l’arsenal d’une action politique.»

J’adore, c’est bien d’avoir nommé un modéré. C’est amusant, j’étais sûr qu’on allait vite regretter Van Rompuy.

La stratégie des sanctions choisie jusqu’ici par les Vingt-Huit n’a guère fait céder le Kremlin. Même si les sanctions seront encore durcies, répondre à l’appel des autorités de Kiev qui réclament «une aide militaire d’envergure» est de plus en plus urgent. Il faut donner des armes à l’Ukraine pour lui permettre de se défendre. La France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et les Etats-Unis aident les Kurdes d’Irak face aux jihadistes, mais hésitent pour Kiev malgré les appels de la Pologne, des pays baltes ou de la Roumanie.

Pays lumières de l’Europe, à suivre d’urgence, donc !

L’ Ukraine est un pays souverain avec des institutions légitimes et démocratiques. Moins de quatre mois après le renversement du régime prorusse et corrompu de Viktor Ianoukovitch par la révolte de Maidan,

Relisez bien, et notez les termes “institutions démocratiques”  et “renversement du régime”, je trouve ça touchant un tel respect de la Démocratie. L’ancien président ukrainien était bien plus populaire que Hollande, j’imagine donc que Libération ne verra aucun souci à ce que des milices le renversent et organisent un nouveau vote qui amènera facilement au pouvoir Sarkozy CQFD.

le nouveau président Petro Porochenko a été élu en mai à l’issue d’un scrutin reconnu comme incontestable par la communauté internationale. Le vote a pu se dérouler dans 90% du pays, y compris dans la plus grande partie de l’Est.

Ah, c’est incontestable, alors que 10 % du pays n’a pas voté et que, plus largement, le pays est en état de guerre civile ?

Intéressant, il a été élu en disant qu’il allait faire la paix et doubler les salaires. Élu avec plus de 50 % au 1er tour, son parti ne recueille déjà plus que 20 à 25 % des intentions de vote…. Démocratie ?

Des élections législatives doivent se tenir le 26 octobre, et c’est uniquement l’agression des forces russes qui met en péril le processus démocratique.

Moi, je suis quand même impressionné que toute l’armée ukrainienne n’arrive pas à mater quelques milliers de rebelles, même russes. Cela ne questionne aucun journaliste, c’est beau…

En droit comme en pratique, rien n’empêche les Occidentaux d’accorder aux autorités ukrainiennes les armes dont elles ont besoin. Rien sinon, une fois de plus, la peur des réactions du Kremlin.

Ce qui me suffit parfaitement…

Poutine le sait et il en joue, répondant par la menace aux timides admonestations téléphoniques du président sortant de la commission José Manuel Barroso : « Si je le veux, nous sommes à Kiev en quinze jours. » Une rodomontade, un moyen de faire monter les enchères pour de futures négociations.

Rodomontade : “attitude prétentieuse et ridicule, langage d’un rodomont, fanfaronnade.”. C’est sûr que les Russes ont juste battu Hitler, ils ne sont pas de taille face à l’armée ukrainienne, même avec leurs armes nucléaires.

Citation bruit de couloir, on ne sait si ça été prononcé, si cela a été dit comme ça ou si c’est sorti de son contexte (genre “Vous voyez bien que je ne cherche pas à envenimer la situation, car si je le voulais…” C’était aussi peut être une vraie menace. Comme Barrosso n’a pas confirmé, et que c’est un bruit d’un journal italien, je n’en sais rien. Et le “journaliste” non plus, ce qui est gravissime – mais du bourrage de crane classique. Quelle honte pour le journalisme.

« L’objectivité n’existe pas, seule l’honnêteté compte » [ Hubert Beuve-Méry, fondateur du Monde]

Mais l’homme fort du Kremlin saisi par l’hybris – la démesure – reste capable de tout.

Peut-être même qu’un jour il envahira l’Irak et y tuera lui aussi 500 000 personnes…

Marc SEMO Chef du service étranger de Libération, Source : Libération

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Source: http://www.les-crises.fr/il-faut-donner-des-armes-a-l-ukraine/