Il arrive ça quand on nomme des incultes au pouvoir…
“Mais enfin écoutez face à la menace que nous connaissons, dans le monde particulièrement trouble dans lequel nous vivons (menaces terroristes, drames migratoires en Méditerranée, défis climatiques, défis économiques…), un pays comme le nôtre qui en plus s’est construit à travers un État fort mais qui garantie les libertés, doit se donner les moyens de lutter notamment contre le terrorisme. C’est quoi ce débat sur les libertés ?”
Manuel Valls sur France Inter (extraits) par Numerama
P.S. Mention spécial pour un autre charlot :
Bruno Le Roux : “Avec nous, les Français n’ont rien à craindre de la loi sur le renseignement”
Pas une mince affaire pour Le Roux qui a peiné à démontrer que l’indépendance de la commission de contrôle, l’organe qui sera chargé de surveiller l’activité de nos services de renseignement, était assurée. « Tous les outils peuvent être mis en doute, s’est justifié notre socialiste, ensuite c’est la pratique. Nous vivons dans une République sur lequel le pouvoir politique dans notre pays qui, d’ailleurs, est jugé très régulièrement par les électeurs qui doivent, s’ils ont peurs de la façon dont les moyens sont utilisés, en faire aussi un argument… ».
Une phrase alambiquée que l’on pourrait résumer de la sorte : « Si vous estimez que cette loi est mal boutiquée et si vous redoutez que dans le futur le pouvoir politique en fasse mauvais usage, ne vous inquiétez pas il y a des élections dans notre pays » ! Et, bien évidemment, notre homme sait pour qui il faut voter : « Des électeurs viennent me voir en me disant (…) l’outil tel que vous le mettez en place, il peut-être mal utilisé demain par d’autres… Eh bien faites-en un critère de choix pour le jour où vous choisirez ceux qui doivent assumer les responsabilités ». En clair, si vous avez peur que l’UMP ou le FN, parvenus au pouvoir, se mettent à surveiller tous les citoyens grâce à cette loi pondue par les socialistes, votez donc… pour les socialistes !
Voilà un raisonnement puissant. Brillant même. Faut-il rappeler à Bruno Le Roux, qui connaît pourtant l’histoire de la Ve République sur le bout des doigts, que nous avons connu par le passé un président socialiste qui ne dissuadait pas vraiment ses collaborateurs d’utiliser les services de renseignement pour écouter citoyens et journalistes. Surtout, faut-il lui rappeler qu’une loi ne doit pas être jugée à l’aune de ceux qui devront l’appliquer mais pour ce qu’elle comporte en soi de risques, sociaux, économiques et dans ce cas précis, de menaces pour nos libertés individuelles ?
En fait, sans doute l’ignorait-il, mais Le Roux a le génie de Bertolt Brecht. Comme le dramaturge allemand qui écrivait « Puisque le peuple vote contre le gouvernement, il faut dissoudre le peuple », le député PS a La Solution a tous nos problèmes : « Puisque que ce gouvernement agit contre le peuple avec une loi mal fichue et dangereuse si elle tombait entre d’autres mains, il faut que ce peuple reconduise ce gouvernement au pouvoir ». Logique. Ou tragique, c’est au choix…
Source : Marianne