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[Lucidité] La pièce de Bernard-Henri Lévy s’arrête brutalement

Wednesday 15 October 2014 at 02:00

Un nouveau flop retentissant pour BHL qui s’ajoute à une longue liste… Citons au hasard :

  • son film Le Jour et la Nuit en 1997, qui n’enregistra que 73 147 entrées en France dont 28 000 à Paris. L’œuvre avait pourtant bénéficié de 3,5 millions de francs de la Commission des avances sur recettes, organisme dont BHL était alors le président… Les Cahiers du cinéma ont qualifié Le Jour et la Nuit de « plus mauvais film français depuis 1945 », et Libération “Je suis allé à la séance de 18 h, deux heures plus tard, j’ai regardé ma montre : il était 18 h 20.” BHL déclara à l’époque “tous ceux qui nous huent sont des analphabètes ou des salauds !” et encore en 2010 : “Je le trouve absolument réussi. J’ai revu le film, et je ne vois pas où est le problème. Je le tournerais aujourd’hui, je ne changerais rien”. Du pur BHL.
  • son film Le Serment de Tobrouk en 2012. Dans Les Inrockuptibles, Serge Kaganski décrit le film comme un « documentaire de propagande empreint d’autoglorification ». Il ajoute : « À vrai dire, Le Serment de Tobrouk n’est pas tant un film sur la Libye ou sur la grandeur des révolutions qu’un autoportrait de l’auteur en Superman sauvant le peuple libyen, la démocratie et le monde libre. Bilan faramineux : après une semaine on ne comptait que 1 475 entrées sur un réseau de 15 salles en France, soit une moyenne de 98 entrées par écran…

J’avais été sidéré par la couverture médiatique autour de cette pièce sans grand intérêt, je me rappelle même un JT de 13h00 où on a parlé de la pièce à 2 moments différents !

FranceTvinfo écrivait pourtant : “Avec “Hôtel Europe”, BHL signe une pièce catastrophiste et sans relief ; On ressort de ce salmigondis en forme de soliloque doublement exaspéré : d’abord que BHL, à travers son grand barnum médiatique, nous ait roulés dans la farine en nous laissant croire à une vraie réflexion. Mais il y a pour nous encore plus désagréable : dans ce si joli théâtre de l’Atelier, sur cette exquise « piazzetta » comme il en est tant dans notre belle Europe, il est des amoureux des grands textes qui vont dépenser presque quarante euros en espérant partager quelques moments d’intelligence. Les décevoir, et même les consterner ainsi, ce n’est pas bien.”

Même la courageuse journaliste au Monde Fabienne Darge posait la bonne question, et écrivait en septembre :  ”Toutes les tribunes sont bonnes pour Bernard-Henri Lévy (membre du conseil de surveillance du Monde). Après une première tentative peu concluante en 1992 (la pièce s’appelait Le Jugement dernier, elle avait été mise en scène par Jean-Louis Martinelli), le voilà qui revient au théâtre avec cet Hôtel Europe dont on est sortie rêveuse, jeudi 11 septembre, à l’issue de la première, où le roi BHL avait réuni l’ensemble de sa cour, Arielle Dombasle en tête. Rêveuse, oui, se demandant comment la surface médiatique de certains personnages de notre petite comédie intellectuelle française peut être à ce point inversement proportionnelle à leur talent. [...] La pauvreté de l’écriture, son absence totale d epouvoir performatif, son simplisme dénonciateur ne laissent aucune chance au théâtre d’advenir. [...] ?Ne parlons pas de la mise en scène indigente. [...] Dans son genre, c’est une performance : le one-man-Bosnie-show. Qu’il nous soit permis de trouver cela obscène, en plus d’être boursouflé.”

Enfin, on saluera la profonde communion entre nos dirigeants et le gout des Français… Mais bon, n’ayez crainte, il reviendra, avec la même couverture médiatique…

Dernier point, peu connu et qui explique plein “d’amitiés” : ne vous inquiétez pas trop pour lui, il a une fortune héritée d’au moins 150 millions d’euros (BHL, une publicité vivante contre l’héritage). Source : RichesEtCelebres

 

Initialement prévue à l’affiche jusqu’au début du mois de janvier, “Hôtel Europe”, la pièce de Bernard-Henri Lévy s’arrêtera plus tôt que prévu, faute de public.

La pièce de Bernard-Henri Lévy ne passera pas l’hiver. Nicolas Sarkozy, François Hollande et Manuel Valls s’étaient pressés pour assister à sa représentation mais cela n’a pas suffit.

Bernard-Henri Lévy avait multiplié les apparitions télévisées mais ce battage médiatique n’a pas permis de remplir le Théâtre de l’Atelier et ses 563 places.

Contacté par les Inrocks, le Théâtre nous informe que la représentation de la pièce s’arrêtera brutalement le 16 novembre au lieu du 3 janvier, comme c’était initialement prévu.

“La pièce s’arrêtera plus tôt que prévu, confie-t-on à l’accueil du théâtre. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est très calme au niveau des réservations”.

Jacques Weber a perdu 30 kilos pour rien

La pièce racontait avec le lyrisme et la modestie que l’on connaît au philosophe et écrivain, l’histoire d’un homme qu’on devine être BHL, enfermé dans une chambre de l’Hôtel Europe, à Sarajevo.

Son sort est digne de Jack Bauer dans 24h chrono. Il a très précisément deux heures pour rédiger un discours solennel sur l’Europe et son futur.“Mais, au moment de prendre la plume, il se perd et se retrouve aux prises avec les contradictions de sa mémoire et de ce continent à la dérive”,précise le théâtre de l’atelier dans son synopsis.

Au moment de la première de la pièce, Jacques Weber avait confié au Figaro qu’il “avait perdu 30 kilos” pour interpréter ce rôle. Ce régime de spartiate n’aura donc servi à rien. BHL ne fait plus recette.

Source : Les Inrocks

En bonus – avec une pensée pour le grand Pierre (c’est vrai que les meilleurs partent les premiers, la preuve) :

Edit : finalement, je reprends toute la critique de FranceTvinfo, c’est trop drôle :

Avec “Hôtel Europe”, BHL signe une pièce catastrophiste et sans relief

Un homme dans une chambre d’hôtel le 27 juin 2014 à Sarajevo. Il est écrivain, vient prononcer un discours sur l’état de l’Europe cent ans après la première guerre mondiale. Il n’a pas le premier mot de son texte. L’Europe va mal et lui-même ne se sent pas très bien.

Jacques Weber sur scène est le porte-voix de BHL. La pensée de BHL, les combats de BHL, les rencontres de BHL, l’ego (et même la chemise) de BHL. Jusqu’à épuisement.

D’abord, comme on est à Sarajevo, la Bosnie. Va pour la Bosnie. Dispositif (habile) de projection sur grand écran des éléments que l’écrivain va chercher sur son ordinateur. Détails oubliés, anciennes photos, combattants amis peut-être morts. Et déjà un sentiment de malaise : aussi affreux que fût le cauchemar bosniaque, il semble plus important pour l’écrivain (enfin, BHL) que la boucherie de 14-18!

Puis exécution en règle de Pamela Harriman, l’ancienne ambassadrice des USA en France. Rapport avec la Bosnie? Seul BHL le sait. Elle était (nous dit l’écrivain) incompétente puisqu’elle couchait avec tout le monde. Après cet accès ahurissant de machisme d’un autre âge, anecdote de l’écrivain (BHL ?) nageant seul dans la piscine d’un hôtel (le Ritz) avec Pamela, encore très belle à 70 ans; les gestes désordonnés de Pamela qui est en train de mourir d’une crise cardiaque et l’écrivain, finalement, qui regrette que le temps leur ait manqué du coup pour une brève aventure… aquatique ?

Deux heures à tourner en rond

Et l’Europe dans tout cela ? Ben justement… le moindre commencement d’idée (pas forcément originale, mais au moins une idée !) interrompue par le portable, la femme de chambre, la dulcinée restée à Paris, la bouteille de whisky, la fatigue migraineuse de l’écrivain. Deux heures à tourner en rond au milieu des obsessions de BHL (Poutine, l’antisémitisme, la Bosnie, Marine Le Pen et… Berlusconi dans la série « Tirons sur une ambulance »), de la vie mondaine de BHL (expliquant Platon à Henry Kissinger dans la pissotière d’un palace), de la misogynie (inédite ?) de BHL. Cibles : Carla del Ponte exécutée d’une pichenette (il nous semblait pourtant que l’ancienne juge au Tribunal Pénal International avait poursuivi opiniâtrement les criminels serbes Mladic ou Karadzic), Catherine Ashton, l’ancienne commissaire européenne aux Relations Extérieures,  surnommée « Catherine Atchoum » (bienvenue dans l’univers des blagounettes à deux balles). Et Pamela Harriman.

Approximations

Ah ! on oubliait : les approximations de BHL. L’Europe sombrant à Munich et en Espagne alors que c’était la démocratie qui sombrait puisque l’Europe de l’époque était à moitié aux mains des dictatures. Et l’affreux banquier allemand (et incompétent… puisqu’il fornique avec sa secrétaire !) qui veut ruiner les gentils grecs (sans jamais rappeler trente ans d’incompétence des gouvernements d’Athènes avec trucage des comptes généralisé). Derrière ledit banquier, d’ailleurs, pointe la coupe à frange d’Angela M. mais là BHL n’ose pas : on ne se fâche pas avec la femme la plus puissante du monde.

Parfois on se prend à espérer : la litanie des grands créateurs, Dante, Kafka, Goethe, Mozart, Diderot, Zweig mais réduits à devenir les membres d’un gouvernement assez amusant (« avec Mère Teresa aux  Finances ») au lieu d’être les hérauts d’une Europe qu’ils parcouraient avec une curiosité jamais lasse, se jouant des frontières et tissant de vrais échanges intellectuels malgré les obstacles politiques. Et cette identité commune en forme d’art de vivre des villes d’Europe, Rome ou Stockholm, Oxford ou Lisbonne, à la commune histoire, douloureuse et prodigieuse. Mais cela se réduit –pour l’écrivain- à une liste de chambres d’hôtel où il observe (et accompagne) sa fiancée en train de jouir.

On ressort de ce salmigondis en forme de soliloque doublement exaspéré : d’abord que BHL, à travers son grand barnum médiatique, nous ait roulés dans la farine en nous laissant croire à une vraie réflexion. Sartre, à qui il fait référence comme dramaturge politique, sait, lui, bâtir une intrigue et imaginer des personnages. Ensuite qu’il entraîne Jacques Weber dans ce naufrage: chapeau bas pour l’endurance de l’acteur mais que de fins de phrases qui tombent, que de mots savonnés, à la limite du bafouillage, que d’emphase hors de propos! Mais il y a pour nous encore plus désagréable : dans ce si joli théâtre de l’Atelier, sur cette exquise « piazzetta » comme il en est tant dans notre belle Europe, il est des amoureux des grands textes qui vont dépenser presque quarante euros en espérant partager quelques moments d’intelligence. Les décevoir, et même les consterner ainsi, ce n’est pas bien.

"Hôtel Europe", affiche

Source: http://www.les-crises.fr/piece-bhl/