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MH 17 : une enquête

Sunday 27 July 2014 at 03:22

J’ai trouvé intéressant de vous faire traduire cette longue enquête du site d’investigation 21st Century Wire. (MERCI à tous les traducteurs qui ont participé à ce gros travail, et désolé pour les coquilles qui doivent rester…)

Non pas que je considère que c’est la vérité (je ne partage d’ailleurs pas la conclusion ultime – si on va par là, l’accident par l’armée est bien plus probable, il sotn déjà abattu par erreur un avion civil en 2001 en temps d epaix, alors ne temps de guerre…), ou même que tout est prouvé (restez toujours méfiants ! Et attendons d’en savoir plus de l’enquête officielle), mais il y a bon nombre d’informations intéressantes, ils posent de très justes questions, et appuient là où cela fait mal.

J’ai surtout trouvé qu’une telle enquête sur Internet était sidérante par rapport à ce qu’on a pu lire sur des sites de journaux mainstream, sans même parler du ridicule du dossier américain (RIP Empire américain). Quel que soit les conclusions, je trouve que c’est un modèle minimal de questionnement que ce que nous en sommes en droit d’avoir de nos médias, de façon à confronter les enquêtes, et approcher la Vérité.

Pour ma part, à ce stade, et après de nombreuses recherches, je n’ai toujours strictement aucune idée de ce qui s’est passé : bombe, missile air-air, missile sol-air venant d’ukrainiens pro-Kiev ou pro-Donetsk. C’est d’ailleurs pour cela qu’on a inventé les enquêtes modernes – il n’y a que dans les régimes totalitaires qu’on a les coupables et qu’on les sanctionne AVANT que l’enquête ait commencé…

Nous verrons… En attendant, restez très vigilants (“Radio Paris, ment…“), et exigez toujours des preuves solides avant de croire quoi que ce soit…

Olivier Berruyer

25 juillet 2014 par 21wire - 21st Century Wire

MH17 le verdict : Une preuve réelle pointe vers le camouflage par les USA et Kiev d’une opération sous fausse bannière ratée (échouée)

Jusqu’à lundi dernier, le crash du vol MH17 de la Malaysian Airlines le 17 juillet 2014, était potentiellement à même de changer la donne géopolitique mondiale dans cette “Nouvelle Guerre Froide”. Cependant une chose singulière est arrivée en provenance du Kremlin… 

Dans ce rapport, nous exposerons les faits basés sur un large éventail d’informations et de données disponibles à propos du vol MH17. Nous présenterons également et critiquerons (proposerons une critique de) la “montagne de preuves” qui a saturé les médias US et européens depuis que cet accident a eu lieu. 21Wire a fait la synthèse de ce rapport avec l’aide de nombreux contributeurs et les sources en provenance de médias anglophones, ainsi que du materiel (des matériaux) traduits des sources russes et ukrainiennes, et avec d’autres références historiques pour mettre en contexte. Notre but est de s’approcher autant que possible de la vérité. Bien qu’un certain nombre de révélations apparaitront évidentes, nous encourageons néanmoins les lecteurs à tirer leurs propres conclusions sur cet événement marquant.

Il y a d’autres incohérences bien identifiées qui entourent cet événement et qui ont été analysées par 21Wire, de même que des liens avec le vol MH370, mais pour les besoins de cette enquête nous nous concentrerons sur les éléments factuels et spéculatifs avancés par les USA, l’Ukraine et la Russie. Comme nous le démontrerons clairement, les seules théories du complot présentées aujourd’hui sont celles produites par le Département d’État américain, et par le gouvernement de Kiev, lesquelles sont répétées par CNN, Foxnews, ABC, CBS et NBC…

Au seuil de la guerre

La matinée de lundi dernier n’a pas été agréable pour le Département d’État américain. Les autorités russes ont surpris Washington et ses partenaires de l’OTAN lorsqu’elles ont publié toutes les images satellite disponibles et les données du trafic aérien qui a été enregistré dans les dernières minutes du vol MH17 – et les ont présentées en direct à la télévision aux médias du monde entier. Les données brossaient un tableau très différent, conduisant à des conclusions contrastantes avec ce que les autorités de Washington et Kiev avaient répandu à travers les médias occidentaux depuis le 17 juillet. A la suite de leur présentation, Moscou a remis ses découvertes – données du trafic aérien et imageries satellite datées – aux autorités européennes. Nous examinerons ces conclusions en détail plus loin dans ce rapport. A l’opposé, les autorités US ont rechigné à faire de même. Washington souhaite-t-il partager des preuves ou des données objectives avec le public, ou bien ne s’agit-il que de diffuser ce qui rentre d’une manière ou d’une autre dans le scénario prédéfini auquel il adhère depuis le 17 juillet, et qui attribue déjà la culpabilité à la fois aux rebelles de l’est de l’Ukraine et à la Russie ?

Nous espérons que les dirigeants politiques et les médias des Etats-Unis et d’Europe prendront en considération toutes les informations disponibles, au lieu de simplement répéter en boucle ce qui tourne au sein de la chambre d’écho médiatique. Il est également crucial de comprendre dans quel contexte géopolitique ces incidents ont eu lieu afin de découvrir qui avait réellement l’intérêt et les moyens de détruire cet avion de ligne, et qui profite le plus de cet incident international.

MH17 : Une trajectoire de vol maudite

Un porte-parole de Malaysian Airlines a déjà confirmé que, pour une raison inconnue, le contrôle aérien (ATC) d’Ukraine, basé à Kiev, a demandé (ordonné ?) au vol MH17 de dévier de son plan de vol initial le long de la route aérienne internationale connue sous le libellé L980.

Le plus vraisemblable est que cet ordre a été donné aux pilotes alors que le vol MH17 se trouvait encore dans l’espace aérien polonais. La route L980 est l’une des plus fréquentées et des plus encombrées du monde. Elle constitue un lien majeur entre des centres internationaux européens, comme Heathrow (Londres), Schiphol (Amsterdam) et Frankfort, et des destinations asiatiques telles que Singapour, Mumbai, Hong Kong et Kuala Lumpur.

Alors que le vol MH17 entrait dans l’espace aérien ukrainien, il fut dévié d’approximativement 200 miles (322 km) au nord par le contrôle aérien de Kiev – le plaçant sur une nouvelle route, au-dessus d’une zone de guerre connue comme particulièrement active. Zone dans laquelle nombre d’avions militaires ont été abattus durant les trois semaines précédentes.

Robert Mark, pilote de ligne et rédacteur pour le magazine Aviation International News Safety, a confirmé que la plupart des vols Malaysia Airlines en partance d’Amsterdam pour Kuala Lumpur se déplacent normalement le long d’une route nettement plus au sud que celle sur laquelle le MH17 a été détourné. Les données sur tous les vols des compagnies aériennes peuvent être trouvées ici.

Le 17 juillet, la BBC rapporta que “le service de sécurité ukrainien, le SBU, a confisqué les enregistrements des conversations entre les officiers du contrôle aérien ukrainien et l’équipage de l’avion abattu, selon une source à Kiev diffusée par l’agence Interfax.

Des enquêteurs indépendants s’inquiètent de la confiscation de ces enregistrements audio de l’ATC du vol MH17 par le gouvernement de Kiev. Aucune explication n’a été donnée de ce manque de transparence, et pas un mot n’a filtré de Washington au sujet de cette dissimulation de preuves cruciales.

L’ordre de changer de trajectoire de vol provient-il des autorités ukrainiennes ? Le pilote a-t-il reçu l’ordre de changer de cap ? Il est certain que l’ordre de modifier la trajectoire de vol n’est pas venu d’Eurocontrol, mais plutôt de l’ATC à Kiev.

Indice : les médias britanniques entretiennent le trouble en évoquant une “tempête”

Peu de temps après l’accident, les organes de presse britanniques ont commencé à faire circuler une histoire – sans preuve -, selon laquelle le vol MH17 aurait été détourné pour “éviter des orages dans le sud de l’Ukraine”. Cela a été repris en même temps par Wikipedia.

Nico Voorbach, qui est hollandais, est président de l’association European Cockpit et a été l’homme utilisé pour lancer cet élément de discussion. Voorbach glisse en passant cette invention capitale dans les pages du Guardian en disant : “J’ai entendu dire que le vol MH17 s’écartait d’averses de pluie car il y avait des nuages d’orage”.

Le seul problème est que la compagnie Malaysian Airlines a immédiatement réfuté ceci dans une communication provenant de Malaysia News:

“Le capitaine Izham Ismail, directeur des transports aériens malaisiens (Malaysian Airline System – MAS), a aussi réfuté le fait que des conditions atmosphériques dangereuses aient amené le vol MH17 à changer son plan de vol.

“Il n’y a eu aucun rapport d’autres pilotes qui auraient pu indiquer que ce fut le cas”, affirma Izham.

Ce qui est significatif cependant, c’est que les médias occidentaux ont reconnu que le changement du plan de vol a bien eu lieu et que cette histoire de “gros-temps” n’est pas fondée sur des faits.

Global Research clarifie cette question déroutante :

“La route passant au-dessus de l’Ukraine, à l’endroit où l’accident a eu lieu, est communément utilisée par les vols reliant l’Europe à l’Asie. Un vol d’une autre compagnie se trouvait sur la même route au moment de l’accident du vol MH17, comme le furent d’autres vols d’autres compagnies dans les jours et semaines précédentes. Eurocontrol tient à jour l’enregistrement de tous les vols traversant l’espace aérien européen, y compris ceux traversant l’Ukraine.”

Ce que cette déclaration confirme c’est que la route habituelle du vol MH17 était la même que la route de quelque 150 vols internationaux traversant l’est de l’Ukraine chaque jour. Selon la compagnie Malaysian Airlines: “Le plan de vol habituel [au dessus de la mer d'Azov] a été précédemment déclaré sûr par l’organisation internationale de l’aviation civile“. L’Association du transport aérien international a déclaré que l’espace aérien que l’avion traversait n’était pas soumis à des restrictions (ce plan de vol approuvé est indiqué dans les cartes ci-dessous) “. La trajectoire de vol régulière du MH17 (et des autres vols internationaux) sur une période de dix jours avant le 17 Juillet (jour de la catastrophe), traversait l’Ukraine orientale, en direction sud est, à travers la mer d’Azov.

Le Times Of India a indiqué que, “quelques minutes avant le crash causé par un missile, d’autres pilotes avaient aussi entendu le contrôleur donner au vol MH17 ce qui est appelé une “route directe”. Ceci permet à un avion de voler directement vers un point donné en ignorant un certain nombre de points de passage obligés de son plan de vol. “Les routes directes économisent du carburant et du temps et sont préférées par les pilotes. Dans le cas présent, cela fut fatal,” dit une source provenant d’une compagnie aérienne.”

Mise à jour de TBC : un certain nombre de blogueurs ont mentionné que les vols passés sur FlightRadar et FlightAware ont été modifiés entre le 24 et le 25 juillet, les nouveaux ”anciens vols” ont été placés au-dessus de la République Populaire de Donetsk au lieu des vols allant plus au Sud. Ceci ne colle pas avec ce qui a été rapporté la semaine dernière par l’enquêteur Vagelis Karmiros en utilisant les données du site Flightaware de suivi de vols et qui ont été publiées sur des sites comme ZeroHedge. Restez à l’écoute ici pour des mises à jour.

L’accident

L’accident fatal s’est produit quelque part dans un intervalle compris entre 17h21mn28sec et 17h22min30sec heure de Moscou. L’heure exacte du crash est estimée à 17 heures 23 minutes. Les dernières coordonnées géographiques disponibles peuvent être trouvées sur le site Flight Radar24.

Météo et facteurs de visibilité

Les contrôleurs du trafic aérien basés à Kiev ont non seulement mené le vol MH17 directement au-dessus de sa prétendue “zone cible” dans la région de Donetsk à l’Est de l’Ukraine, mais ont aussi aidé à le rendre visible.

Bien que les données météo en ligne ne soient pas disponibles le 17 juillet pour toute la région de Donetsk, en Ukraine, de nombreuses vidéos du crash ou du lieu du crash après la catastrophe, montrent qu’il était évident qu’il faisait un temps nuageux et couvert, avec plus de visibilité au-dessus du plafond nuageux. Ce facteur est important car à une altitude de croisière de 10 000 m (33 000 pieds), l’appareil ne pouvait être visible du sol dans la zone tenue par les rebelles où, selon les affirmations réitérées de Washington, un missile sol-air aurait été tiré.

La raison pour laquelle les contrôleurs du trafic aérien de Kiev ont ordonné au MH17 de subitement diminuer son altitude, de 10 500 m (35 000 pieds) à 10 000 m (33 000 pieds), juste avant que l’avion ne disparaisse est bien sûr inconnue, mais il aurait été presque impossible pour un hypothétique artilleur rebelle occupant ce bout de territoire relativement petit, de repérer visuellement le MH17 et d’en faire sa cible durant l’espace de une à deux minutes dont il disposait (en supposant que les rebelles aient été en possession d’un système de missiles BUK).

Le Los Angeles Times rapporte :

Le vol 17 de la Malaysia Airlines volait à une altitude de 300 m au-dessus du plafond autorisé quand il a été frappé par un missile dans la région de Donetsk en Ukraine, selon les responsables de l’aviation et des renseignements.

A ce jour, Kiev a refusé de confirmer ou d’expliquer pourquoi l’avion avait été amené à cette position de cette manière. De plus, l’agence Interfax a rapporté que les services de sécurité ukrainiens (SBU) avaient confisqué aussitôt après l’incident les enregistrements des conversations entre les officiers du contrôle aérien d’Ukraine et l’équipage.

La probabilité qu’il ne s’agisse que d’un “malheureux concours de circonstances” est quasiment réduite à zéro, quand on considère les données sur le trafic aérien, et le fait que Kiev ait nié la proximité de ses chasseurs SU-25 et du vol MH17 dans les minutes qui ont précédé le crash (voir “Avions à proximité” ci-dessous).

Une fenêtre de tir réduite pour les rebelles

Les États-Unis et leurs médias ont monté en épingle le fait que le vol MH17 se soit écrasé dans “la région détenue par les rebelles“, mais bien peu réalisent à quel point cette région est peu étendue. L’armée ukrainienne avait déjà isolé la zone rebelle dans laquelle Kiev et Washington soutiennent qu’une batterie de missiles sol-air BUK contrôlée par des rebelles avait tiré sur l’avion civil. La taille réelle de cette zone tenue par les rebelles n’est que de 40 à 50 miles (65 à 80 km), avec le vol MH17 approchant en direction du Sud-Est en survolant Horlivka, à la limite de cette zone rebelle, et en direction de Snezhnoye (Snizhne).  A sa vitesse de croisière de 580 mph (933 km/h), le MH17 n’aurait été visible que pendant un temps très court, à peine plus d’une minute (et si Kiev n’avait pas ordonné au MH17 de dévier sa route et de changer d’altitude, il n’aurait pas été visible du tout) depuis le point de vue de la prétendue batterie de missiles des rebelles.

D’après Jane’s Defense, le coupable présumé, un système de missiles SA-11 (nom de code de l’OTAN) ou “BUK”, requiert 5 minutes pour rendre le ciblage actif, plus 22 secondes de temps de réaction pour se verrouiller sur la cible et mettre à feu le missile. Puisque le MH17 n’a été visible que pendant 70 secondes au-dessus de cette zone rebelle autour de Brabovo, et à moins que le système de missiles prétendument détenu par les rebelles n’ait spécifiquement commencé à suivre le vol MH17 bien avant qu’il ne survole la zone rebelle, en le différenciant des autres avions militaires et civils volant dans la région, la théorie de Washington et l’accusation de Kiev, à savoir, que ce sont les rebelles qui ont descendu cet avion, s’affaiblit encore.

Compte tenu de ces facteurs, la probabilité est bien plus grande que le vol MH17 ait été pris pour cible bien avant les 70 secondes durant lesquelles il a été visible au-dessus de cette zone rebelle.

Données satellite russes et présentation au public

Ce lundi, le gouvernement russe, en présence de la plupart des grands médias, a rendu disponible la totalité des ses données de trafic aérien et de ses données d’imagerie satellite (en fait, seulement une partie d’entre elles) toutes vérifiables, y compris les marqueurs temporels et les données complémentaires. L’intégralité de la présentation a aussi été remise aux autorités européennes. Les conclusions que l’on peut en tirer sont édifiantes – c’est le moins qu’on puisse dire. Malgré la publication de ces informations, les grands médias américains et britanniques n’en ont pas rendu compte à leurs lecteurs. Celles-ci sont les suivantes :

Quelques minutes avant que le MH17 ait été abattu, l’avion a réalisé un mystérieux “virage à gauche” à approximativement 17h20 (heure de Moscou) lorsque ce dernier volait au dessus de la zone de Donetsk, faisant par là même une déviation de 14km, avant d’essayer de rejoindre son plan de vol précédent et avant de perdre de l’altitude et de disparaître des radars à 17h23. Comme nous l’avons montré précédemment, les contrôleurs aériens de Kiev avaient déja détourné le MH17 de 200 miles (370km) vers le nord dans la zone en question, la question reste donc entière : est-ce que la tour de contrôle de Kiev est aussi responsable de sa déviation finale et fatale, ou y-a-t-il une autre raison expliquant ce mystérieux virage à gauche ?

Selon les images satellites détaillées fournies, le 16 juillet, l’armée ukrainienne a positionné 3 ou 4 lanceurs anti-aériens BUK M1 SAM près de Donetsk. Ces systèmes comprennent des unités complètes de tir, de chargement et de radio-localisation, situées dans les alentours immédiats du site du crash du MH17. Un de ces systèmes était placé à environ 8 km au nord-ouest de Lugansk. En plus, un système de radio-localisation pour ces batteries de missiles opérées par l’armée ukrainienne était situé à 5 km au nord de Donetsk. Le 17 juillet, jour de l’accident, ces batteries furent déplacées vers une position à 8 km au sud de Shahktyorsk. Venant s’y rajouter, 2 autres unités de radio-localisation sont également identifiées à proximité immédiate. Ces systèmes SAM avaient une portée de 35 km et pouvaient atteindre 25 km d’altitude.

Le 18 juillet, après le crash du MH17, les lanceurs BUK de Kiev ont alors été déplacés hors de la zone de tir.

Contrairement aux combattants rebelles, les militaires ukrainiens sont en possession de quelque 27 systèmes de missiles BUK capables d’abattre des avions à réaction volant à haute altitude, et l’analyse des images satellite localise trois de leurs lanceurs dans la région de Donetsk le jour de la tragédie. Pourtant, Washington et l’OTAN n’enquêteront pas sur la possibilité qu’un de ces systèmes ait visé le MH17.

Voici la vidéo officielle (que nous avons traduite dans ce billet) :

Une lourde présomption de culpabilité réside dans la question : pourquoi l’armée ukrainienne a-t-elle déplacé ces batteries de missiles anti-aérien SAM à courte portée en position les 16 et 17 juillet vers une région intérieure de l’Est de l’Ukraine où les rebelles ne possèdent aucun avion ? Sans surprise, les États-Unis et Kiev ont de concert refusé de répondre à cette question, peut-être pour des raisons évidentes.

De plus, l’activité de détection radar de l’armée ukrainienne près de Donetsk a atteint une pointe le 16 et le 17, avec au total 9 systèmes actifs différents de radiolocalisation. Les 18 et 19 juillet, l’activité de ces stations s’est réduite de façon significative, passant à 4 stations. Si, comme le revendiquent Kiev et Washington, les rebelles ont tiré un missile BUK contre le MH17, alors les signaux de localisation émis par le radar rebelle auraient été clairement relevés et vérifiés le jour même ; seulement voilà : ce n’est pas le cas.

[complément par chrysatcho]

Tous les avions aux alentours

Le 17 juillet entre 17h00 et 18h00 (heure de Moscou), les avions suivants ont été identifiés dans le voisinage du MH17 sur sa route menant à sa destination fatale de Grabovo :

1. Boeing 772 – volant vers le sud-est allant de Copenhage à Singapour à 17h17
2. Boeing 778 – volant vers le sud-est allant de Paris à Taipei à 17h24
3. Boeing 778 – volant vers le nord-ouest allant de Delhi à Birgmingham au alentours de 17h20
4. Boeing 777 – Le vol MH17 de la Malaysia Airlines à 17h17
5. Un avion de combat Ukrainien Su-25 apparait sur les radars, suivant le MH17 à la même altitude, à une distance estimée de 4km derrière lui à 17h21

Note : les pilotes et les passagers du vol SIA351 de la Singapore Airlines étaient assez près pour avoir pu observer de visu, à haute altitude, la destruction du MH17.

A 17h20 le MH17 commence brusquement à perdre de la vitesse, ralentissant finalement jusqu’à 124 mph (200 km/h). A ce moment, un jet de combat ukrainien Su-25 apparaît sur les radars des contrôleurs aériens (ATC) et suit le MH17 sur la même trajectoire approximativement 2-3 km derrière celui-ci, et à la même altitude – et cela quelques minutes avant que le MH17 disparaisse des radars. Le Su-25 ne pouvait pas être visible par les radars des controleurs aériens avant qu’il n’ait dépassé le seuil d’activation des radars longue portée des contrôleurs aériens qui détectent à partir de 5 km d’altitude. Les radars des tours de contrôles civiles sont incapables d’identifier le Su-25 en tant qu’avion militaire car ils ne disposent pas de système secondaire de détection – ce qui est propre aux avions militaires. Il faut aussi noter que le Su-25 est armé de missiles air-air ayant une portée de 5 à 12 km. Pendant les 4 minutes suivantes, l’avion de chasse ukrainien resta dans la zone.

Une autre présomption de culpabilité : les officiels du gouvernement de Kiev ont insisté le 17 juillet sur le fait “qu’aucun avion militaire n’était disponible dans la région”. A partir des données détaillées plus haut, cela apparaît comme un mensonge, ce qui indiquerait qu’une opération de dissimulation était en cours.

Là encore, il est important de relever qu’au moment où le MH17 a été prétendument touché pour la première fois, aux environs de 17h23 heure de Moscou, l’avion de ligne était aussi à portée de plusieurs batteries de BUK ukrainiennes déployées à proximité de Donetsk et également à portée d’un (autre) système BUK de l’armée ukrainienne positionné le jour même à 8 km au sud de Shakhterskoye, à seulement quelques miles du site du crash qui s’en est suivi à Grabovo.

Image : un avion militaire ukrainien Su-25 emportant des missiles air-air

Le Mystérieux virage à gauche du MH17

A première vue, ce détail apparemment mineur et encore inexpliqué ne semble pas significatif, mais comme souvent, le diable se cache dans les détails.

À nouveau, la tour de contrôle de Kiev était-elle également responsable de la déviation finale et fatale, ou y a-t-il une autre raison à ce qui apparaît comme une manoeuvre d’évitement ?

Une raison plausible pour expliquer que le MH17 ait été détourné à 14km vers la gauche est que son GPS ou son système de navigation ait été brouillé. Il se trouve que les forces étasuniennes et de l’OTAN conduisaient des exercices de guerre électronique dans la mer Noire le 17 juillet (voir ” SEA BREEZE 2014 ” ci-dessous). En plus de cette possibilité, tous les avions à réaction Boeing (à l’exception de la flotte Lufthansa de l’Allemagne) sont équipés d’un dispositif de prise en main à distance pouvant être activé par les autorités de certains pays étrangers, dont les Etats-Unis. De même, fait non reconnu jusqu’à récemment, les systèmes Boeing Uninterruptible Autopilot (BUAP), sont normalisés depuis la fin des années 90, apparemment conçus pour prendre le contrôle d’un avion commercial à la place du pilote ou de l’équipage, essentiellement dans l’hypothèse d’une attaque terroriste.

Une autre possibilité expliquant cet événement crucial dans la chronologie est que le vol MH17 ait été touché, voire endommagé, ce qui l’a conduit à effectuer d’urgence un virage à 180° vers la gauche sur 14 km, avant de disparaitre complètement du radar. Ce pourrait bien être le cas.

21WIRE a pu s’entretenir avec Vladimir Suchan, ancien diplomate tchèque et analyste politique, qui replace les commentaires de Zhilin dans le contexte des opérations militaires en cours au moment du crash. Suchan explique : “Si le MH17 avait été touché juste au-dessus de la ligne de front de Snezhnoye, cela aurait placé le moment et l’endroit de l’attaque et du site du crash, soit en territoire contrôlé par l’armée ukrainienne, soit beaucoup plus près de la frontière avec la Russie, où la “sécurisation du site” aurait permis de lever le blocus stratégique de l’encerclement des troupes ukrainiennes du sud, et donc, en plus des autres objectifs poursuivis, de sauver les forces armées de Kiev de leur première défaite militaire majeure.” (voir la partie ci-dessous “Offensive militaire par tous les moyens”)

Si vraiment le MH17 avait été frappé par un missile air-air, un appel de détresse aurait pu être envoyé vers la tour de contrôle de Kiev, mais les autorités de Kiev se sont à nouveau montrées réticentes à partager ou à livrer la totalité des communications du 17 juillet.

Lors de l’écriture de ce rapport par 21Wire, aucune autre source qui aurait permis de vérifier ce témoignage n’était disponible. Le compte rendu de Zhilin est significatif lorsque ce dernier est confronté à toutes les données de contrôle aérien et satellitaire délivrées par Moscou. Cependant, les données des enregistreurs de vol et celles des boîtes noires du MH17 aideraient certainement à corroborer le calendrier des évènements. Il faut espérer que la position prédéterminée de la politique de la Grande-Bretagne envers la Russie n’empéchera pas Downing Street, ou le MI5 de rendre publiques les données des boîtes noires dans leur totalité et, surtout, une révélation complète et non-biaisée dans les médias. Plus vraisemblablement, la BBC sera la première à avoir accès à ces données, et la façon dont cette dernière rapportera leurs découvertes sera très éclairante.

Ci-dessus, une carte plausible des dernières minutes du MH17, établie d’après une source de données disponibles au public, lien: http://nikolay-istomin.livejournal.com/3057934.html.

Ce compte rendu est aussi cohérent avec la position d’importants morceaux de l’épave éparpillés sur un très large rayon. Cela montre le MH17 tournant sur lui-même après avoir été initialement touché. S’il s’agit bien de sa trajectoire finale, alors cela remet totalement en question la théorie du complot du département d’état américain, selon laquelle un missible BUK lancé par les rebelles aurait touché l’avion de front depuis Snezhnoye (Snizhne). Ce demi-tour aide aussi à expliquer pourquoi la “conversation entre rebelles” révélée par Kiev (voir ci-dessous ‘Kiev’s Botch Social Media Audio’) essaye de placer la batterie BUK aux mains des rebelles à une position totalement différente, celle de Debaltzevo, quelques kilomètres au nord-ouest du site principal du crash à Grabovo. Toutefois, ça n’expliquerait pas le demi-tour, qu’ils ont tellement essayé de cacher – car cela évoque la thèse d’un avion de chasse ukrainien.

Dans son exercice de relations publiques pour limiter les dégâts, Washington a en partie rendu publique cette infographie de style Google Map, le mardi 22 juillet, illustrant la théorie selon laquelle la batterie de missiles rebelle était dorénavant située à Snezhnoye :

Incroyablement, la dernière preuve/théorie de Washington, décrite ci-dessus, met la prétendue position de tir des rebelles dans une toute nouvelle position – à Snezhnoye, et cela contredit totalement les autres données en provenance des “réseaux sociaux” mise en avant par John Kerry et le président Obama dans leur “montagne de preuves” (voir ‘More Falsified and Sloppy ‘Evidence’ Supplied by SBU’ ci-dessous).

Ce paradoxe a cependant échappé au porte-parole adjoint du département d’état américain, Marie Harf durant son briefing télévisé de mardi au sujet des travaux de ‘renseignement’ (voir ‘US Now in Full Retreat and Damage-Control Mode’, ci-dessous).

Il est pratiquement certain que le gouvernement étatsunien possède déjà un ensemble d’informations radar, satellite et communication qui pourrait corroborer ou invalider ce que la Russie a rendu public. Le fait que Washington n’a que cette infographie Google à offrir au public indique que ce qu’ils ont… n’est peut être pas ce qu’ils voudraient.

Un lanceur d’alerte : un contrôleur aérien espagnol à Kiev

Toutes les preuves indiquent la présence d’un avion de combat Su-25 ukrainien dans le même secteur que celui du MH17, ce qui valide également le témoignage de ‘Carlos’, un contrôleur aérien sous contrat à Kiev. L’ETN (eTurboNews) a reçu l’information d’un contrôleur aérien (de l’aéroport de Borispol) à Kiev sur le vol MH17 de la Malaysia Airlines.

“Ce contrôleur aérien de Kiev est un citoyen espagnol et travaillait en Ukraine. Lui et d’autres employés étrangers ont été immédiatement relevés de leurs fonctions après que l’avion de la Malaysia Airlines ait été abattu au-dessus de l’Est de l’Ukraine, tuant 295 passagers et personnels à son bord. Le contrôleur aérien a suggéré, de par sa propre évaluation et en la basant sur des sources militaires à Kiev, que les militaires ukrainiens étaient derrière ce tir. Les enregistrements radar ont été immédiatement confisqués après qu’il apparut clairement qu’un avion de ligne avait été abattu. Dans une communication interne, des contrôleurs aériens militaires ont reconnu l’implication de l’armée, et certaines discussions portaient sur le fait qu’ils ne savaient pas d’où provenait l’ordre qui a conduit au crash de l’avion. Évidemment cet ordre provenait d’une série d’erreurs, étant donné que le même avion avait été escorté par deux chasseurs ukrainiens jusqu’aux 3 minutes précédant la disparition de l’avion des écrans radar.”

Là encore, une véritable accumulation de preuves qui pointent vers une dissimulation évidente par Kiev et ses partenaires de l’Otan.

CSI (“Les experts”) : Vol MH17

L’enquête sur place est cruciale. Pourtant, à ce jour, les rapports en provenance du lieu du crash à Grabovo n’inspirent guère confiance sur le fait qu’une enquête médico-légale indépendante et approfondie sera conduite, ni sur le bon déroulement du transfert des pièces à conviction. Les preuves clefs seraient des éléments balistiques, parmi lesquels des morceaux de bombe récupérés de l’épave. Cela serait dès lors simple de déterminer s’ils proviennent de l’un des éléments suivants :

1. Une bombe à bord (cela reste une possibilité)
2. Un missile air-air
3. Un missile sol-air

Après cela, l’autopsie des corps pourrait révéler des preuves supplémentaires à propos de ce qu’il s’est réellement passé le 17 juillet. Pour le moment, la majorité des restes sont traités par le gouvernement hollandais.

L’exercice militaire US-OTAN en mer Noire s’est terminé le 17 juillet.

La présentation des données satellitaires russes et les explications officielles données le 21 juillet ont conduit Washington à un rétro-pédalage. L’existence de ces renseignements, maintenant rendus publics, ainsi que d’autres données en possession des Russes, signifie que Washington ne peut pas divulguer les renseignements qu’il possède également. Ce n’est pas un hasard si les USA et l’OTAN ont mené un exercice militaire à grande échelle impliquant les renseignements en mer Noire juste au sud de la Crimée dénommé “Brise de Mer 2014” – Sea breeze 2014- , qui justement se terminait le… 17 juillet. L’exercice comprenait la participation de centaines de spécialistes militaires US effectuant des simulations de guerre en matière de guerre électronique, de collecte de données à partir d’un satellite espion, et de suivi de tous les avions de ligne en vol dans la région. Un exercice de grande envergure – et pourtant une autre “simple” coïncidence..

Par ailleurs , les États-Unis ont eu leur tout dernier satellite encore expérimental positionné au-dessus de l’Europe de l’Est pendant une ou deux heures, et plus particulièrement au-dessus de Donetsk dans l’Est de l’Ukraine entre 17:06 et 17:21.

Ajoutons à l’exercice “Brise de Mer 2014″ le fait que les forces américaines et britanniques avaient également prévu en parallèle un exercice militaire du nom de “Trident Rapide 2014” – Rapid Trident 2014 -, un événement annuel organisé par l’OTAN en Ukraine et les territoires attenants, destiné à “promouvoir la stabilité et la sécurité régionale, renforcer les capacités de partenariat et approfondir la confiance tout en améliorant l’interopérabilité entre les forces terrestres ukrainiennes et celles de l’OTAN et des nations partenaires”, selon le site des forces américaines en Europe. Depuis mars, le Pentagone est resté silencieux quant au nombre de forces américaines engagées et équipements lourds qui devaient participer aux manœuvres.

Selon le porte-parole de l’armée américaine le Colonel Steven Warren, “Rapid Trident” est le seul exercice militaire auquel les Etats-Unis avaient prévu de participer cette année en Ukraine, et son but principal était “d’aider l’armée ukrainienne à améliorer l’interopérabilité de ses troupes et de son armement avec les forces de l’OTAN”.

Offensive totale de l’armée ukrainienne prévue pour le 18 juillet

Trois réalités dérangeantes à Kiev s’imposaient avant que le MH17 ne soit abattu le 17 juillet

Premièrement, les troupes étaient en train de se démoraliser, souffraient de désertions et d’autres sévères contre-temps au sein d’un théâtre militaire de plus en plus impopulaire en Ukraine de l’Est. Kiev était en train de perdre la guerre de communication destinée à gagner les cœurs et les esprits en Ukraine et à l’étranger.

Après que le MH17 a été abattu, Kiev a bénéficié d’un soutien et d’une compassion énorme du public, et a justement lancé une attaque massive le 18 juillet, le genre d’attaque qui, selon les analystes militaires, aurait dû être planifiée plusieurs semaines à l’avance – et ne pouvait pas être simplement une réaction réflexe à la tragédie du MH17, contrairement à ce que les porte-parole du gouvernement de Kiev répètent.

Deuxièmement, Kiev était en train de perdre la guerre. À l’arrière du front, des comptes rendus de bataille publiés à ce moment sur vk confirment cette attaque totale à Snezhnoye dirigée par les stratèges militaires de Kiev contre les Républiques Populaires de Donetsk et de Lougansk – permettant à l’armée ukrainienne de pénétrer de plus en plus profond, et séparant de fait Donetsk de Lougansk.

Vladimir Suchan ajoute : “Après la perte du MH17 et quelques paroles à propos d’un “cessez-le-feu humanitaire”, le régime de Kiev a lancé trois offensives de grande ampleur depuis le nord, depuis l’ouest (d’Artemovsk, comprenant une attaque de chars importante), et dans le sud. Puisqu’il faut toujours un temps certain pour préparer une attaque, il fallait que cela ait été planifié suffisamment à l’avance, même si, au vu de la situation désespérée pour la junte dans le sud, cela s’est probablement fait de manière très accélérée. http://voicesevas.ru/news/yugo-vostok/2968-voyna-na-yugo-vostoke-onlayn-18072014-hronika-sobytiy-post-obnovlyaetsya.html

“De ce point de vue, il est également tout à fait possible qu’on ait espéré paralyser, occuper et distraire le commandement de Novorossia avec le MH17. Selon l’opinion générale, aussi bien le moment que le lieu du crash du MH17 ont permis de complètement rebattre les cartes par rapport à la manière dont se déroulait précédemment le conflit.”

Si la communauté internationale devait en effet associer la perspective d’une attaque “sous faux drapeau” contre le MH17 à l’attaque sous faux drapeau des snipers de Maidan en février et à la tentative d’attaque sous faux drapeau lors du massacre d’Odessa, peut-être que la guerre civile ukrainienne pourrait se calmer, pour de bonnes raisons.

Alors que le bulldozer médiatique américain continue d’avancer, ni Washington, ni Londres, ni Bruxelles ne semblent vouloir reconnaître que leurs alliés à Kiev sont en train de massacrer des civils dans une guerre civile brutale.

Des rapports inquiétants font également état de l’usage par l’armée ukrainienne de phosphore blanc sur des cibles civiles cette semaine, alors que l’armée continue de bombarder des zones avoisinant Lugansk. Deux vidéos non authentifiées ci-joint prouvent peut-être l’utilisation d’armes chimiques non-conventionnelles déployées à plusieurs endroits près de Lugansk en République Populaire de Nouvelle-Russie, à partir des 20 et 21 juillet 2014.

Troisièmement, Kiev est en train de se ruiner complètement en essayant de financer ce qui ressemble à une campagne de nettoyage ethnique dans l’est de l’Ukraine. Des sources émanant du bureau parlementaire responsable du budget ont confirmé qu’à partir du 1er août, Kiev ne pourra plus payer ses militaires (qui font, en réalité, la guerre contre leur propre peuple en la nommant ‘opération anti-terroriste’).

“Afin de prolonger l’opération anti-terroriste dans l’est de l’Ukraine, il est nécessaire de réapprovisionner le budget de l’Etat et de trouver des ressources supplémentaires. Nous n’avons pas l’argent pour assurer une réserve de fonds à nos militaires à partir d’août “, déclarait le ministre des finances Oleksandr Shlapak, s’adressant au Parlement cette semaine. D’après Shlapak, les fonds accordés précédemment par le budget d’Etat à cette fin ont été calculés pour la période antérieure au 1er juin, et les opérations supplémentaires vont nécessiter des fonds additionnels d’un montant total de 9 milliards UAH (1 milliard de $). Des affrontements ont déjà commencé, alors que les membres du Parlement accusent désormais le personnel de l’armée et le ministre de la défense de corruption et de détournement de fonds.

A la suite de la catastrophe du MH17, les Etats-Unis et ses alliés de l’OTAN réagissent en renouvelant leur appel pour une aide militaire plus importante à Kiev et pour accélérer l’entrée de l’Ukraine dans l’organisation qui sert de substitut militaire à Washington, l’OTAN. Face à la nécessité urgente de ” sécuriser le site du crash “, les Pays-Bas, fidèles membres de l’OTAN, poussent en faveur d’un déploiement de ces troupes de l’OTAN en plein milieu de cette zone de guerre. Une telle démarche enclencherait facilement une escalade vers quelque chose de bien pire, si tant est qu’un autre ” accident ” étrange se produise, ou qu’une tragédie affecte les troupes hollandaises insérées dans la zone de conflit.

Le président russe Vladimir Poutine a répondu en condamnant fermement cette possibilité, déclarant, ” Peu importe ce que nos homologues occidentaux nous disent, nous voyons ce qu’il se passe. À l’heure actuelle, l’OTAN amasse des forces de façon flagrante dans l’Europe de l’Est, y compris dans la mer Noire et la mer Baltique. Ses activités opérationnelles et d’entraînement au combat prennent de l’ampleur.

Alors que les Etats-Unis poussent Kiev vers l’est pour lui faire entreprendre, pour le compte des USA, une guerre contre la Russie, la situation politique et économique à Kiev se dégrade rapidement.

Le jeudi 24 juillet, Arseniy ‘Yatz’ Yatsenyuk, leader de la coalition triée sur le volet par Victoria Nuland à la suite du violent coup d’état militaire de février soutenu par les Etats-Unis, a annoncé sa démission dans un contexte d’effondrement de la coalition montée par Washington et à cause des blocages des initiatives gouvernementales.

Regardez comment une bagarre a éclaté cette semaine entre les nouveaux partenaires neo-fascistes de Washington lors d’une session parlementaire à Kiev :

[OB : 23/07 au Parlement Ukrainien, à propos de la dissolution du groupe communiste au Parlement,en raison de le démission de certains : ]

["Amusant" : à force de bosser le sujet, on reconnait tout de suite le député de Svoboda qui a tabassé le directeur de la télévision publique pour qu'il démissionne, et celui qui parlait lors de la ré-inhumation des Waffen SS en 2013] [Ici Nikolay Levchenko faisait une declaration de protestation dans la salle de presse de la Rada, et cela donne ce résultat :]

Sa démission indique que “Yatz” est peut-être tombé en disgrâce parmi ceux qui planifient les opérations depuis Washington, et un signe du chaos qui se prépare dans les couloirs du Parlement de Kiev.

Les preuves confectionnées par Washington et Kiev

Le changement de ton des journaux américains ce mardi 22 juillet a été une réaction évidente aux transmissions des données russes. Les médias US diffusent maintenant les théories du complot en provenance de Washington DC. Théorie 1) ” Les rebelles ont abattu le MH17 par erreur “, et la Théorie 2) ” La Russie est responsable d’avoir créé les conditions d’existence d’une telle tragédie “:

En réalité, à ce jour aucune preuve n’existe réellement, autre qu’anecdotique, selon laquelle les rebelles de l’Est possèderaient des systèmes de missile sol-air Buk (voir La preuve du missile BUK évoquée par Washington et Kiev est discréditée ci-dessous).

Les observateurs proches du blitz médiatique de Washington DC manifestent un sentiment d’embarras, alors que le département d’État américain s’accroche encore à un semblant de continuité face à un effondrement total de leurs relations publiques. Pas plus tard que le 22 juillet, le département d’État américain essayait encore de faire passer leurs ” preuves ” en provenance de réseaux sociaux (Twitter et YouTube), et soutenues par ce qu’ils appellent le ” bon sens “, qui ” indiquent clairement que les milices ukrainiennes ont abattu le MH17 “.

Depuis les incidents du 17 juillet, le régime de Kiev et le département d’Etat américain ont construit leurs positions à l’encontre des rebelles de l’est de l’Ukraine, de Moscou, et même de Vladimir Poutine, sur les points suivants, qui ont tous été discrédités depuis :

1. Les ” enregistrements ” audios en provenance de Kiev
2. Une vidéo et des photos des batteries de missiles Buk en provenance de Kiev (leurs propres batteries de missiles Buk)
3. Des affirmations de Kiev, soutenues par l’Ouest, que l’Ukraine n’avait ” pas d’avion militaire en vol ” au moment où a eu lieu le crash du MH17.

Le 22 juillet, le président Ukrainien Petro Porochenko a été contraint de changer le scénario de Kiev, essayant de limiter les dégâts sur les preuves accablantes à l’encontre de l’Ukraine. Il est depuis revenu sur sa position.

Suchan explique que la machine politico-médiatique occidentale a fait tout ce qu’elle a pu pour stigmatiser la Russie et Poutine en parias internationaux à partir de cet incident :

” Il est établi depuis lors que que l’Ukraine, ainsi que les Etats-Unis, l’Europe, l’Otan et d’autres pays occidentaux, ont menti systématiquement et de manière grossière à propos des preuves concernant la tragédie du MH17, tout à fait délibérément – et sans vergogne, en se servant de la tragédie, du décès des victimes et de la souffrance de leurs familles à des fins politiques malsaines liées à l’expansionnisme de l’Otan, à l’hystérie anti-Russe, et la “Russophobie”, dans le but de soutenir un régime de Kiev ouvertement fasciste, dont l’objectif est le meurtre délibéré de civils et la destruction d’infrastructure dans l’est de l’Ukraine.”

“La campagne de diffamation a aussi été utilisée pour diaboliser et criminaliser l’antifascisme et sa résistance à la dictature fasciste de Kiev, poussée par les oligarques criminels de l’Ukraine”

La preuve du missile BUK évoquée par Washington et Kiev est discréditée

Immédiatement après l’épisode du crash du MH17 le gouvernement ukrainien à Kiev a rapidement mis en ligne une courte vidéo Youtube dans l’intention d’apporter la “preuve” “qu’un système de missiles BUK avait été déplacé ” hors d’une zone tenue par les rebelles, près de Donetsk. Les officiels du département d’Etat américain, ainsi que toutes les publications dans les médias américains, entraînés par CNN, FOX, ABC, NBC et CBS, de concert avec les principaux invités des radios tels Sean Hannity, se sont immédiatement précipités sur cette vidéo de 5 secondes, affirmant que c’était “une preuve irréfutable que le système de missile BUK de fabrication russe avait été déplacé après avoir abattu le MH17″. Ce sujet de discussion a commencé à se répandre progressivement des médias jusque dans les réseaux de chat publics. Il a semblé que leur travail était presque terminé.

Le quotidien The Sun, propriété du groupe News Corporation de Rupert Murdoch, toujours prêt à adopter une ligne va-t-en-guerre extrême, a mené la ”pornographisation du conflit” dans les kiosques, incitant volontairement à la peur et au chauvinisme, faisant ce qu’il fait toujours : donner un coup de coude aux lecteurs des classes ouvrières britanniques dans le but de les guider dans une direction prédéterminée, et rassembler l’opinion publique sur des sujets internationaux qui habituellement la divisent. Sans surprise, The Sun a titré son édition du lendemain : “Le Missile de Poutine“. Des titres et couvertures semblables se sont retrouvés à la une des médias anglo-saxons. Dans les heures qui ont suivi la diffusion de l’information et malgré cette large couverture médiatique, aucun de ces organes de presse ou de télévision n’a apporté la moindre preuve qui se démarque de la pure spéculation anecdotique et de conjectures.

Une fois de plus, nous avons été témoins de la machine de propagande la plus puissante, la plus coordonnée et synchronisée du monde. Une fois qu’elle s’est mise en mouvement, la plupart des consommateurs occidentaux sont impuissants à parer la répétition implacable et la couverture universelle à travers les centaines de médias détenus, pour la plus grande partie, par cinq sociétés américaines et deux anglaises.

Une tentative similaire a été faite par Washington et Londres en septembre dernier, quand le secrétaire d’État américain John Kerry, ainsi que le ministre des Affaires étrangères britannique William Hague ont présenté leur sinistre et maintenant tristement célèbre “preuve open source” (vidéos Youtube) dans le but de condamner le gouvernement syrien pour une attaque d’armes chimiques contre son propre peuple. Il a été ensuite prouvé que beaucoup de photos et de vidéos avaient été trafiquées et mises en scène, que le gaz avait été fabriqué en Grande-Bretagne et que ” l’attaque chimique ” avait été en fait mise en scène par des insurgés syriens soutenus par l’axe US-GB-Arabie saoudite-Qatar.

[Note OB : il y a de très sérieux doutes et débats, mais cela n'a pas encore été "prouvé"]

Verdict : une opération de dissimulation est en cours

La preuve initiale de Washington via les médias sociaux d’un ” missile BOUK ” semble rapidement devoir tomber dans le même oubli que son le cas précédent sur la Syrie et bientôt, elle ne sera plus mentionnée par aucun officiel américain. La rapidité avec laquelle elle a été émise après l’accident et le fait que des documents audio, vidéo et photos falsifiés aient été intentionnellement diffusés par le gouvernement de Kiev à la suite d’une telle tragédie, démontrent une intention claire de tromper le public les responsables de l’événement MH17 – par l’utilisation d’une preuve falsifiée pour construire un dossier à l’encontre des séparatistes pro-russes, de Moscou, et même du Président Russe Vladimir Poutine lui-même.

Ce qui est évident, mais non évoqué dans les principaux cercles occidentaux, est que, comme en Syrie, Washington et ses alliés de l’OTAN ont ouvertement conduit une guerre par procuration en Ukraine, et se sont débrouillés pour contrôler la couverture médiatique à l’ouest. Ainsi, ce qui est clairement une guerre civile en Ukraine, est cyniquement et très faussement étiqueté comme une “opération anti-terroriste”. Tous les jours, l’armée ukrainienne lance des attaques sur des cibles civiles partout en Ukraine Orientale, tuant des milliers de ses propres citoyens innocents avec le soutien logistique et financier de Washington et de l’OTAN. En Syrie, les choses sont inversées, le gouvernement à Damas se bat clairement contre le bien connu Al Qaeda et contre des brigades terroristes étrangères liées à ISIS, alors que Washington et les politiciens de Londres et les médias continuent à appeler cela ” une guerre civile”. Toutes deux sont des guerres par procuration classiques subventionnées par le bloc des nations membres de l’OTAN.

D’autres ” preuves ” falsifiées et bâclées fournies par le SBU (Service de Sécurité) du Ministère de la Défense de Kiev

Commençons par la fameuse vidéo Youtube de 5 secondes publiée par Kiev et sur laquelle Washington, CNN, ABC, FOX et compagnie ne tarissent pas d’éloges, qui montre une batterie de missile BUK déplacée, nous a-t-on dit, en secret par des rebelles pour l’éloigner de la zone après le crash.

Non seulement un panneau clairement visible dans la vidéo situe le camion à Krasnoarmeysk – une ville qui a été sous le contrôle de l’armée ukrainienne depuis le 11 mai. Ici se trouvent les plus récentes versions de la vidéo aujourd’hui incriminée.

En l’absence de preuves réelles ou de données, il est important de se demander qui a payé de grosses sommes d’argent pour créer des séquences d’animation 3D sur ordinateur pour illustrer les thèses des gouvernements US et de Kiev.

En plus de la fausse vidéo YouTube, Kiev a aussi publié des photomontages d’un prétendu système de missiles BOUK le 19 juillet, le Kiev’s Security Service a rendu publiques des photos qui prétendent montrer la Russie retirant secrètement un système BUK-M de la zone de guerre civile, mais peu après sa publication l’article et les photos ont été supprimés. De fait la photo publiée par Kiev était une image de ses propres missiles militaires BUK – ironiquement, nos lecteurs trouveront que le fait que Kiev exhibe des photos de ses propres systèmes est plus proche de la réalité que ce que nous avions été amenés à penser auparavant.

De façon quelque peu hasardeuse, le service de sécurité de Kiev, qui est supervisé par la nouvelle agence de la CIA occupant le dernier étage du même bâtiment à Kiev, avait diffusé deux vidéos supplémentaires cherchant à clouer au pilori les rebelles de Donetsk, dans lesquelles Kiev affirmait que les BUK-M de fabrication russe avaient été renvoyées en Russie le 18 juillet juste après le crash. Mais les deux vidéos ont clairement été tournées pendant l’hiver, l’une ayant d’ailleurs été publiée précédemment en mars. Encore une fois, un mensonge délibéré de plus apporté par Kiev, pour faire porter la culpabilité aux ” séparatistes pro-Russes “, et à Moscou.

Les “clips audio” de réseaux sociaux bâclés par Kiev

Auparavant, Washington et toute la machine médiatique occidentale avaient fait grand cas de deux “enregistrements” audio, mis sur Youtube par des fonctionnaires de Kiev, prétendument extraits de conversations entre des chefs insurgés “séparatistes pro-Russes”.

Kiev comme Washington ont soutenu qu’ils “prouvaient” que les rebelles avaient utilisé un système balistique BUK SAM pour abattre le MH17. Le seul problème est que les “enregistrements” se contredisent mutuellement au sujet du lieu des prétendues batteries de missiles.

Vladimir Suchan met le doigt sur une évidence : “L’identification de la direction de l’explosion infirme donc également les vidéos de “conversations interceptées” que la junte a publiées hier et aujourd’hui – en effet, le missile ne pouvait être lancé ni depuis Debaltzevo, ni depuis Donetsk, contrairement à ce qui est affirmé sur les deux enregistrements – à ce moment, ces deux endroits étaient un peu loin, et pas en face du MH17. C’est bien entendu pourquoi, aujourd’hui, les sites de la junte affirment que la batterie de missiles BUK était censée être à Snezhnoye, en oubliant complètement leur premier enregistrement avec le commandant “Bes” de Horlivka, à 65 kilomètres au nord-ouest. Si l’armée ukrainienne avait utilisé un missile BUK, il aurait très probablement été lancé au nord d’Amvrosivka, un endroit où de nombreuses troupes ukrainiennes sont massées. C’est également au sud-ouest de Torez et Snezhnoye, à proximilté du site du crash. Les missiles BUK ont une portée qui peut atteindre presque 35 kilomètres. Pour une batterie dans la région d’Amvrosikva, cela suffisait.”

Le 17 juillet, Zero Hedge rapportait :

“Le seul problème est qu’il est tout à fait impossible de confirmer qui sont “Major” et “Grek“, et étant donné que toute la guerre civile ukrainienne n’a été qu’une succession de provocations et de contre-provocations, clairement mises en scène à l’avance par la CIA pour le camp de Kiev et par le Kremlin du côté russe, il faut bien se demander si les deux participants à la “preuve flagrante” ne seraient pas simplement deux quidams qui parlent russe et qui lisent un scénario. Le clip se termine avec un autre “militant” anonyme qui est supposé parler à Mykola Kozitsyn, l’un des dirigeants présumés des Cosaques à l’œuvre en Ukraine de l’Est. Le militant dit clairement à Kozitsyn qu’il ne s’agit pas d’un avion militaire et que “Malaysian Airlines” est écrit sur le côté. On se demande bien où il aurait pu trouver ce texte sur le flanc du fuselage qui venait de s’écraser et d’exploser, mais sur cette question, ce sera aux experts de trancher.”

Qui plus est, plusieurs analyses indépendantes de ces enregistrements sonores révèlent également que ces documents ne constituent pas un fichier complet, ce qui indique qu’ils ont été assemblés, comme il est évident au vu des différentes marques temporelles visibles sur les données audio brutes. Elles montrent également qu’au moins une portion a été enregistrée ou modifiée le 16 juillet – avant le crash du MH17. L’agence russe ITAR-TASS le confirme :

“Le deuxième fragment de l’enregistrement est composé de trois parties, mais on l’a présenté comme un seul et unique enregistrement audio. Toutefois, une analyse spectrale et temporelle a montré que le dialogue avait été découpé en plusieurs parties puis assemblé. De brèves pauses lors de l’enregistrement sont tout à fait éloquentes : le fichier audio a gardé des marques montrant que le dialogue a été assemblé à partir de plusieurs passages, d’après les experts. L’analyse linguistique du document démontre aussi que ceux qui ont fabriqué l’enregistrement falsifié manquaient clairement de temps et de matériel, ajoute l’expert. C’est pourquoi, pour ce qui est du sens, des fragments de discours sont à peine cohérents les uns par rapport aux autres, et l’image spectrale des matériaux audio diffère également, toujours selon l’expert. Mais l’aspect le plus révélateur est que l’enregistrement audio indique clairement qu’il a été créé presque un jour avant que l’avion de ligne ne s’écrase, conclut l’expert.”

Une seule conclusion peut en être tirée : ces enregistrements ont été falsifiés et diffusés après le crash afin de faire porter la responsabilité de cet évènement sur les rebelles et sur la Russie.

De plus, la production de la vidéo des ‘bandes’ de Kiev correspond à une vidéo YouTube précédente – style graphique et édition identiques, qui a été auparavant révélée comme étant un autre faux. De façon intéressante, des producteurs ukrainiens ont utilisé le même acteur, un commandant rebelle cosaque présumé, Mykola Kozitsyn, dans leur production audio MH17. Zéro Hedge révèle également : “Finalement, nous n’avons clairement aucune façon d’authentifier l’enregistrement ou les participants, c’était juste il y a plus d’un mois, le 5 juin, quand, dans une autre tentative de jeter la responsabilité et le discrédit sur les séparatistes, l’Ukraine a sorti un autre clip de marque déposée YouTube cherchant à dénigrer et piéger Kozitsyn, intitulée “des formations de cosaques russes sont responsables du chaos en Ukraine.

En résumé, les multiples informations falsifiées diffusées par le gouvernement de Kiev amènent à une seule conclusion : il s’agit d’une diversion. A l’opposé, les officiels russes n’ont pas diffusé ou mis en avant de fausses preuves dans le but de porter d’accusation sur l’une ou l’autre des parties – au contraire, Moscou a diffusé toutes ses données vérifiables concernant l’incident, ce qui oblige maintenant Washington à repenser sa première approche brutale visant à faire porter la responsabilité à la Russie elle-même…

IMAGE : Le président Obama et John Kerry incapables de choisir une version des évènements (Photo : RCJ)

Jusqu’à présent, Washington a pu apporter son soutien à des partis et militants politiques ouvertement fascistes et racistes dans l’ouest de l’Ukraine, mais au fur et à mesure que la guerre civile menée par Kiev s’intensifie, les médias internationaux et les citoyens européens les plus conscients de la réalité historique risquent de se révolter face à ce dangereux mariage de convenance ?

Les États-Unis font complètement marche arrière pour limiter les dégâts

Curieusement, dans la conférence de presse du département d’État des États-Unis tenue par la porte-parole déléguée Marie Harf le jeudi 22 juillet, cette dernière insistait sur le fait que, oui, les services américains continuaient à inclure les publications de “médias sociaux” dans ce que le secrétaire d’État John Kerry décrit comme “une montagne de preuves”.

Mise évidemment sous forte pression pour paraître crédible devant une chute totale de confiance, Harf (photo ci-dessous) a pu paraître hésitante et crispée face aux questions délicates qui lui ont été posées par les représentants des médias.

#MARIE HARF: Sous Obama, les porte-paroles du Ministère des Affaires Étrangères sont devenus des “activistes politiques”.

Au cours de l’un des plus grands flops de l’histoire du département d’État, Harf a semblé si désespérée […], qu’elle a opté pour une “gaffe fatale” en déclarant “les cadres du renseignement ont authentifié l’enregistrement audio“. À moins que cela ne signifie que ces officiels ont finalement reconnu qu’ils avaient authentifié ce document audio comme faux, cette déclaration pourrait revenir hanter les officiels US. Pour beaucoup, cette déclaration est un mensonge éhonté, conçu pour camoufler la maladresse de traitement et la surpolitisation des posts apparus sur les réseaux sociaux, utilisés sans vpar Washington pour promouvoir un calendrier de guerre.

Comme résultat, CNN et d’autres médias sont maintenant en train de récupérer la tragédie, en essayant de cacher les faits sous la pile de leurs principales théories du complot “justes et équilibrées”. L’histoire qui les intéresse n’est plus ce qui est arrivé, mais la façon dont les politiciens américains traitent la crise, comme le montre le gros titre d’un média important : “Obama: Qu’est-ce qu’ils essayent de cacher?

Mardi, le gouvernement des États-Unis a finalement admis (comme il a pu) qu’il bluffait lorsqu’il annoncait comme certain le fait que la Russie était impliquée dans la destruction du vol MH17 de la Malaysian Airlines.

La nouvelle théorie du complot de Washington

Dans une tentative de limiter les dégâts ce jeudi, Washington a invité des membres de grands médias comme le Washington Post et le Los Angeles Times, pour un briefing de “mise à jour des renseignements” et pour une conférence de presse menée par l’inexpérimentée Marie Harf.

Le Los Angeles Times rapportait : “Les renseignements américains ont été tout à fait incapables de déterminer la nationalité des personnes qui ont lancé le missile. Les responsables américains ont déclaré qu’il était possible que le SA-11 [missile anti-aérien] ait été lancé par un déserteur de l’armée ukrainienne qui avait l’habitude d’utiliser de pareils systèmes de missiles.

Le silencieux volte-face de Washington indique que sa précédente version inculpant les rebelles a été détruite, et, plutôt que de s’accorder à dire que l’armée ukrainienne a vraisemblablement abattu le MH17, il a été décidé de concocter une nouvelle version mentionnant un “déserteur” et sa “bande” qui se trouvait porter l’uniforme de l’armée ukrainienne.

La nouvelle et innovante théorie conspirationniste de Washington affirme désormais :

1. Les séparatistes ukrainiens ont abattu l’avion par erreur après une mauvaise interprétation des images radar sur un système AS-11 beaucoup trop sophistiqué (comme si des officiers du renseignement américain avaient été présents), ils ont probablement confondu l’avion de ligne avec un avion militaire ukrainien (revenant à leur théorie initiale).
2. Le missile qui a abattu l’avion malaysien a probablement été tiré par une équipe de rebelles pro-russes mal entrainée.

La théorie de ‘l’équipage mal entraîné” est l’oeuvre d’un officiel américain qui “a demandé l’anonymat parce qu’il n’était pas autorisé à s’exprimer publiquement sur cette affaire”. Et dans ces conditions, qui pourrait le blâmer ?

Finalement, Washington s’est retrouvé sur un terrain qu’il connaît bien – réduisant un événement géopolitique majeur ou un crime à l’oeuvre d’un loup solitaire, ou, dans ce cas précis, d’un “déserteur de l’armée ukrainienne“, une image qui sans l’ombre d’un doute va alimenter encore plus de commentaires enflammés de la part de Wolf Blitzer, Anderson Cooper, George Stephanopoulos et Sean Hannity.

Le reporter américain Robert Parry (qui a mis à jour dans les années 80, pour AP et Newsweek, une grande partie du scandale Iran-Contras) a publié ceci sur Consortium News le 20 juillet, à partir d’une source de la CIA :

“Ce qu’il m’a été dit par une source fiable, qui s’est procuré des informations précises sur des erreurs similaires dans le passé, est que les agences d’intelligence américaines ont eu des les images satellites détaillées de la probable batterie de missiles ayant lancé le missile de la catastrophe, mais cette batterie semble avoir été sous le contrôle de troupes gouvernementales ukrainiennes revêtues de ce qui semblait être des uniformes ukrainiens.

Ce récit est totalement cohérent avec 1) “l’officier des services secrets américains anonyme se confiant dans les médias mainstream américain ce mardi 22 juillet” comme indiqué, 2) le compte rendu du ministère de la Défense russe ce 21 juillet et, 3) l’analyse de Alexandr Zhilin précédemment rapportée.

Faisant encore marche arrière, Washington a officiellement amenuisé la portée de ses accusations, avec un autre “haut responsable des services de renseignement” annonçant une toute nouvelle ligne de conduite – une thèse plus fragile, prétendant d’une certaine manière que “la Russie a créé les conditions pour que cela arrive

Encore plus de manipulation de la part des médias occidentaux

Les médias londoniens sont aussi apparus dans l’action dans le but de soutenir l’axe Washington-OTAN-Kiev dans leur tentative d’aculement à la culpabilité [de Moscou]. Dans une démonstration classique de son biais institutionnel envers le Foreign Office, le journaliste du Guardian Shawn Walker essaie de maintenir le plus possible le verdict de culpabilité occidental, s’occupant seulement des “rebelles pro-Russie” et renforçant intentionnellement la théorie conspirationniste du BUK rebelle.

Walker déclare “Les affirmations des séparatistes pro-russes de l’Ukraine orientale comme quoi ils n’auraient jamais possédé le lance missile apparemment utilisé pour abattre le vol MH17 semblent de plus en plus fragiles, alors que plusieurs témoins ont informé le Guardian qu’ils avaient vu ce qui semble être un lance-missile BUK dans les environs du site du crash jeudi dernier.

Les témoignages visuels s’ajoutent à nombre de photos et videos postées en ligne qui localisent le système BUK à proximité du site du crash le jour du désastre. Jeudi dernier, avant le décollage de l’avion de la Malaysian Airlines (avant midi), des témoins ont aperçu un BUK qui se déplaçait dans la rue Gagarine, une des avenues centrales de Torez.”

Le Guardian pourrait très bien relayer de véritables déclarations des témoins oculaires, mais seuls les visiteurs avertis des médias ont remarqué leurs imprécisions: Walker a éliminé tout autre suspect possible à part les rebelles, masquant habilement le préjugé de son journal en empilant les preuves réunies en un verdict pré-établi. Dans l’hypothèse où le Guardian n’aurait pas appliqué les conclusions déterminées par le British Foreign Office, alors la rédaction aurait combiné les témoignages des témoins oculaires aux preuves photographiques fournies par les autorités russes, et il n’aurait été alors point besoin de claivoyance pour comprendre qui était en possession de ces systèmes de missiles sol-air : l’armée ukrainienne.

Un ancien plan officiel des États-Unis visant à détruire un avion civil pour obtenir un gain diplomatique

Le premier plan officiel connu pour fausser les pistes sur la destruction d’un avion civil a été formulé par le Pentagone en 1962. Un ancien analyste de la NSA rapporte ainsi dans Strategic Culture :

” L’emploi d’avions de ligne commerciaux comme cibles d’opérations sous fausse bannière par les planificateurs de la sécurité nationale et des services de renseignements américains n’a rien de nouveau. Les U.S. National Archives (Archives nationales américaines) ont révélé un document explosif jusque-là classifié quelque cinq mois avant l’attaque du 9/11 en 2001. Ce document, intitulé “Justification for U.S. Military Intervention in Cuba ” (Justification pour une intervention militaire à Cuba), énonçait pour le ministre de la Défense Robert McNamara une série d’opérations sous fausse bannière, au nom de code OPERATION NORTHWOODS, devant être lancées par les Etats-Unis contre différentes cibles, mais attribuées au gouvernement cubain de Fidel Castro. Daté du 13 mars 1962, le document top secret NORTHWOODS fut préparé par le général Edward Lansdale, officier supérieur des Opérations Spéciales.

Les plans de NORTHWOODS prévoyaient le torpillage d’un bateau de réfugiés cubains en route pour les côtes américaines, la destruction d’ un vaisseau américain dans les eaux cubaines, et, le plus important pour ce qui concerne le récent abattage du vol 17 de Malaysia Airlines au-dessus de l’est de l’Ukraine, la simulation d’une attaque de l’aviation cubaine contre un avion de ligne civil.

[OB : Lire ici pour en savoir plus sur ce projet fou finalement refusé par Kennedy, et encore plus en anglais ici]

Lansdale et les planificateurs de NORTHWOOD conclurent que l’invasion de Cuba par les Etats-Unis recevrait un large soutien de la part d’une opinion choquée. Le document stipule : ” L’opinion mondiale et le forum des Nations Unies devraient être favorablement influencés par le développement de l’image d’un gouvernement cubain irréfléchi et irresponsable, et comme une grave menace pour la paix dans le monde occidental. “

Un tel plan aurait-t-il pu être mis en oeuvre en 2014 en Ukraine ? Les États-Unis et leurs alliés membres de l’OTAN (et les médias à leur solde) utilisent en tous cas un langage synchronisé – fait de spéculation grossière, d’exagération et d’hystérie, considérant les rebelles de l’Est de l’Ukraine comme des terroristes, la Russie comme une ennemie, et le Président Vladimir Poutine comme ” le diable en personne ” pour les consommateurs de médias américains et britanniques.

Le monde n’a plus qu’à prier pour que la vérité prévale.

D’après 21st Century Wire – Traduction collective pour www.les-crises.fr

EDIT : en bonus, une vidéo de la BBC, qu’elle a rapidement supprimée de son site :

Source: http://www.les-crises.fr/mh17-une-enquete/