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Mais qui a tué Boris Nemtsov ?

Tuesday 3 March 2015 at 00:13

Un article classique de l’Obs, prétendant faire le tour du sujet, et omettant bien entendu plusieurs pistes…

Différentes théories émergent pour expliquer le meurtre de l’opposant russe et ancien vice-Premier ministre vendredi au coeur de Moscou.

Les gens allument des bougies à la mémoire de Boris Nemtsov, au monument des prisonniers politiques "Solovetsky Stone", à Saint-Pétersbourg, le 28 février 2015 (Dmitry Lovetsky/AP/SIPA).
Les gens allument des bougies à la mémoire de Boris Nemtsov, au monument des prisonniers politiques “Solovetsky Stone”, à Saint-Pétersbourg, le 28 février 2015

Qui a tué l’opposant Boris Nemtsov, abattu vendredi de plusieurs balles dans le dos, à deux pas du Kremlin ?

Anna Douritskaya, mannequin ukrainienne de 23 ans, en couple depuis 2 ans et demi avec l’opposant [OB : tiens, c'est juste "l'opposant" maintenant... 55 ans au passage], a pris la parole lundi 2 mars dans la presse. La compagne de l’ancien vice-Premier ministre, qui se trouvait avec lui sur un pont situé à deux pas du Kremlin lorsque ce dernier a été assassiné vendredi soir, dit ne pas avoir vu l’assassin : “Je ne sais pas comment l’assassin s’est approché, il était derrière moi”, a-t-elle déclaré. Elle s’est refusée à évoquer les hypothèses entourant le meurtre : “Je ne pense rien (…) je ne sais pas qui a fait ça”.

De fait, depuis ce week-end, différentes théories émergent pour expliquer le meurtre de Boris Nemtsov. “L’Obs” fait le point.

Un meurtre politique orchestré par Poutine ?

L’hypothèse privilégiée par l’opposition russe et l’Occident est celle d’un meurtre politique orchestré par Vladimir Poutine contre un critique radical du Kremlin qui dénonçait la corruption du pouvoir et l’implication de la Russie dans la guerre en Ukraine.

Quelques heures avant d’être assassiné, Boris Nemtsov avait appelé à la radio à manifester dimanche dans la capitale russe contre “l’agression de Vladimir Poutine” en Ukraine.

Plusieurs opposants ont été tués ces dernières années en Russie. Parmi eux, la militante des droits de l’homme Natalia Estemirova en Tchétchénie, l’avocat Stanislav Markelov et la journaliste Anastasia Babourova à Moscou, de même que la journaliste Anna Politkovskaïa. Les exécutants ont parfois été arrêtés et condamnés, mais pas les commanditaires.

Hmmm, oui, hélas, c’est un pays violent la Russie, avec une mafia, des oligarques, etc.

Les dirigeants occidentaux, dont le président américain Barack Obama, ont demandé une enquête efficace.

La main des services secrets occidentaux ou de Kiev ?

Les alliés du Kremlin, eux, voient dans cet assassinat la main des services secrets occidentaux ou celle de Kiev.

“Il ne fait aucun doute que le meurtre de Nemtsov a été organisé par les services secrets occidentaux pour provoquer un conflit intérieur en Russie”, a déclaré le leader de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, dont les propos ont été largement repris par les médias pro-Kremlin.

C’est à dire que, parmi les milliers de réactions et de commentaires en Russie, ils vont juste prendre l’excité de Tchétchénie ?

“C’est leur façon de faire : d’abord on prend quelqu’un sous son aile, on l’appelle ‘ami des Etats-Unis et de l’Europe’ et puis on le sacrifie pour accuser les autorités locales. La condamnation à mort (de Nemtsov) prononcée dans une capitale occidentale a très bien pu être exécutée par les services secrets ukrainiens”, selon Ramzan Kadyrov.

“C’est une opération dans laquelle on voit bien la main des services secrets occidentaux”, a également déclaré Guennadi Seleznev, ancien responsable communiste et ex-président de la Douma (chambre basse du Parlement), sur la chaîne d’informations en continu Rossia 24, l’un des principaux relais pro-Kremlin dans l’opinion publique.

“Guerre de l’information contre la Russie”

Le politologue Alexeï Martynov, qui intervenait après Seleznev dans la même émission, est lui allé plus loin dans la théorie du complot occidental : ” Je voudrais attirer votre attention sur le fait que les Américains ont réagi avec une rapidité suspecte (au meurtre de Nemtsov). Le texte était manifestement déjà prêt. “. ” Tout cela s’inscrit dans la guerre de l’information que mènent les Etats-Unis et l’Europe contre Poutine et la Russie “, renchérit l’ancien chef du FSB (services secrets) et député du parti du Kremlin Russie Unie, Nikolaï Kovalev.

“Théorie du complot” : nom féminin. Théorie tendant à innocenter la Russie ou Vladimir Poutine. Contraire : “Vérité” – même pour des accusations de complot où Poutine ou Saddam Hussein tiendrait les ficelles.

Face à ses accusations, l’ancien ambassadeur américain à Moscou, Michael McFaul, a de son côté déclaré sur Twitter recevoir “des centaines si ce n’est des milliers de tweets disant que ce sont les Etats-Unis qui ont tué Nemtsov.” Ce qui lui fait dire que “c’est manifestement une campagne payée”.

Chapeau, ça c’est un article d’enquête sérieux, destiné à augmenter la conscience populaire ! A reprendre dans les écoles de journalisme.

Source : L’Obs, 2/3/2015

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L’amie de Nemtsov se plaint d’être retenue

Par LeFigaro.fr avec AFP, 02/03/2015

La compagne ukrainienne de l’opposant russe Boris Nemtsov, tué par balles à Moscou, s’est plainte aujourd’hui d’être retenue en Russie, sa mère ayant de son côté appelé à l’aide les autorités de Kiev craignant pour la sécurité de sa fille.

C’est dommage qu’ils n’aient pas pensé plus tôt à la sécurité de leur fille…

Anna Duritskaya, mannequin ukrainienne de 23 ans habitant à Bila Tserkva, à 70 kilomètres de Kiev, se trouvait avec Boris Nemtsov sur un pont à deux pas du Kremlin lorsque ce dernier a été assassiné par balles vendredi.

La compagne de 23 ans du “leader de l’opposition russe” de 55 ans…

Une précédente amie du  ”leader de l’opposition russe”. Bien entendu, on n’évoquera même pas de pistes éventuelles de maris jaloux / proches ulcérés…

(il a 4 enfants : un avec sa femme (avec qui il est toujours marié), deux avec une journaliste, un autre avec sa secrétaire…)

Bref…

“Les enquêteurs m’interrogent et ne me disent pas quand je serai libérée et pourquoi ils me retiennent ici. On m’explique que c’est pour des raisons de sécurité”, a déclaré la jeune femme dans une interview à la chaîne d’opposition russe Dojd. La jeune femme, qui affirme se trouver “dans l’appartement d’un ami à Moscou”, a par ailleurs reconnu être “dans un état psychologique très difficile” et “se sentir mal”.

C’est vrai, on se demande pourquoi ils retiennent ce témoin clé…

Elle s’est refusée à évoquer les hypothèses à propos du meurtre: “Je ne pense rien (…) je ne sais pas qui a fait ça”. “Je ne sais pas comment l’assassin s’est approché, il était derrière moi”, a-t-elle dit. “Je veux rentrer à la maison, chez ma mère, mais je suis sous protection et on ne m’autorise pas à sortir”.

“J’ai le droit de quitter la Russie, je ne suis pas un suspect. Je suis témoin et j’ai donné toutes les informations que j’avais, j’ai tout fait pour aider l’enquête”, a-t-elle assuré. Interrogée par la télévision ukrainienne, la mère d’Anna, Inna, a de son côté dit craindre pour la sécurité de sa fille.

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Poutine, Nemtsov : pourquoi nous ne comprenons rien à la Russie, par Irina de Chikoff

FIGAROVOX/HUMEUR- Quand une ancienne correspondante à Moscou s’étonne de voir les Français s’étonner de ce que la Russie de Vladimir Poutine ne ressemble pas aux démocraties occidentales.

Irina de Chikoff est journaliste et écrivain. Elle a été correspondante à Moscou pour Le Figaro. Elle est notamment l’auteur d’»Adrien ou le songe Russe» aux éditions de Fallois.

Faut-il en rire ou en pleurer? Après l’assassinat à Moscou de Boris Nemtsov dont presque personne ne connaissait le nom, les titres les plus racoleurs ont fleuri dans la presse: «Poutine m’a tuer». «Je suis Nemtsov». Et le visage de ce vieux jeune homme de 55 ans dont les boucles brunes étaient devenues grises, passe, en boucle, sur les écrans des télévisions. Tous les commentateurs, après un rapide clic sur Wikipédia, chantent les louanges de l’ancien gouverneur de Nijni Novgorod qui fut vice premier ministre chargé du secteur énergétique sous Boris Eltsine. Juste avant le grand krach de 1998 qui a sonné la fin de la récréation pseudo démocratique de la Russie.

Toute une génération, celle de Boris Nemtsov mais aussi de Egor Gaïdar, Irina Khakamada, Grigori Iavlinski ou encore Serguei Kirilienko, considéré comme un Wunderkind, fut balayée par ce tsunami. Que celui qui ne s’est jamais trompé, leur lance la première pierre.

Pris en tenaille entre les barons rouges reconvertis dans les affaires, les truands des bas-fonds soviétiques et les anciens copains du Komsomol (jeunesses communistes) qui avaient estimé plus judicieux de s’emparer des richesses du pays plutôt que de pavaner sur les estrades, les démocrates se sont volatilisés tel un essaim de moineaux tandis que Vladimir Poutine, tout d’abord à la tête du FSB (ex KGB) puis nommé Premier ministre, était appelé à la rescousse d’un pays en faillite. Près de 48 % de la population ne recevait plus de salaire ou bien sous la forme de boîtes d’allumettes.

Longtemps les Russes ont tenu rigueur à cette génération de jeunes apprentis sorciers qui les avait conduits, après tant de larmes, à un nouveau désastre. Beaucoup, aujourd’hui encore, ne leur ont pas pardonné. Et si les Russes, au grand étonnement des Occidentaux, développent une forme d’eczéma quand on leur vante les mérites de la démocratie, c’est qu’ils se souviennent qu’elle s’est achevée par un gigantesque «bardak». (bordel).

Les Russes ont de la mémoire. De la compassion aussi. Ils ont rendu hommage à l’ancien gouverneur de Nijni Novgorod, comme ils s’inclinent toujours devant les morts. Mais les bons sentiments étalés comme de la confiture les laissent indifférents. Quant aux leçons de morale… Pauvres médias occidentaux! Ils ont avec la Russie bien du mal à faire prendre la bouture. C’est que la Russie est une terre dure! Glacée! Impitoyable aux siens. Et dans la toundra, dans la taïga, quand vous marchez, ca fait: crac! crac! Parce que ce sont des millions d’ossements que vos bottes piétinent!

Faut- il en rire ou en pleurer? «Poutine m’a tuer». «Je suis Nemstov». Toute la futilité des médias occidentaux, leur inculture, leur mépris même pour l’histoire tragique d’un pays, sont résumés par ces «Unes» dérisoires.

La presse a oublié que dans les belles années de la démocratie triomphante, à l’époque des Nemtsov, des Gaïdar, des Iavlinski, des Khakamada ou des Kirilienko, des dizaines de banquiers, de députés, de journalistes ou d’hommes d’affaires ont été assassinés. La méthode était presque toujours la même. Une ou plusieurs balles dans le dos. Et en ces temps-là les tueurs à gages, débordés, banquetaient joyeusement dans les plus somptueux restaurants qui avaient ouverts leurs portes. Le champagne coulait à flot. Les filles étaient belles. L’argent facile. Fouette cocher!

Au milieu de ce brouhaha, un ami russe, ivre mort me disait: «Tu vois, ma petite colombe, nous sommes en progrès. Il n’y a pas si longtemps, on comptait nos morts par millions, aujourd’hui, ce n’est plus que par dizaines. Il ne faut pas, il ne faut jamais désespérer de la Russie. Et à défaut de la comprendre, il faut l’aimer».

Irina de Chikoff, leFigaro.fr, 2/3/2015

Source: http://www.les-crises.fr/mais-qui-a-tue-boris-nemtsov/