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Nous rejetons les parades militaires à la soviétique, par Petro Porochenko

Sunday 7 June 2015 at 00:55

“Impayable” ce président ukrainien quand même…

“Nous rejetons les parades militaires à la soviétique” (Photo: Dmitriy Fomin)

Par PETRO POROCHENKO

KIEV, le 13 mai,

Le jour du 70ème anniversaire de la victoire sur le nazisme, l’Ukraine s’est jointe à la tradition européenne de commémorer le 8 mai le Jour de Mémoire et de la Réconciliation, se démarquant ainsi de la version soviétique de l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale.

Cette année, nous voulons commencer à révéler au monde la véritable histoire du peuple ukrainien qui s’est retrouvé pris entre Staline et Hitler.

 

Petro Porochenko (l) aux cotés du président du Conseil européen Donald Tusk (Photo : Conseil européen)

En 1945, l’Ukraine a obtenu une reconnaissance spéciale pour son effort de guerre (en tant que membre fondateur de l’ONU) en respect des millions d’Ukrainiens ayant perdu la vie en combattant les nazis.

Étant une des nations ayant connu le plus de pertes pendant la Seconde Guerre Mondiale, nous honorerons les victimes du nazisme et les héros morts pour que nous puissions vivre libres aujourd’hui.

Cette année, nous rejetons les parades militaires à la soviétique.

Le Jour de la Victoire de l’Europe doit permettre aux vivants de se souvenir des désolations que causent la guerre, et non pas servir à consolider la société contre un ennemi extérieur imaginaire.

L’Ukraine fut au centre du Front Est. Mon pays fut entièrement occupé par les nazis. La guerre a affecté chaque famille en Ukraine.

Il est impossible de trouver une seule personne dans mon pays dont la famille n’ait pas souffert en 1939-1945. Pendant ces terribles années, 8 à 10 millions d’ukrainiens sont morts. Pour replacer cette statistique dans son contexte, un quart des 41.7 millions de personnes vivant en Ukraine avant la Seconde Guerre Mondiale a perdu la vie.

Les Ukrainiens ethniques ne furent pas les seules victimes d’Hitler et de Staline – les Juifs ukrainiens et les Tatars de Crimée ont énormément souffert sous l’oppression totalitaire et nous partageons aussi leur douleur.

L’un des moments les plus sombres de l’histoire de l’Ukraine s’est joué les 29-30 septembre 1941. Des soldats de la Wehrmacht fusillèrent de sang froid 33 771 Juifs ukrainiens à Babyn Yar à Kiev. Globalement, environ 1,5 millions de Juifs ukrainiens furent victimes de l’Holocauste.

Des milliers d’Ukrainiens ont sauvé leurs compatriotes Juifs en dépit du risque très réel de se faire prendre et d’être condamné à mort par l’occupant nazi.

Un exemple est celui d’Andrey Sheptytsky de l’Église Grecque-Catholique ukrainienne qui a sauvé de la mort environ 250 enfants juifs en les cachant dans un réseau de monastères ukrainiens. L’un de ces enfants était le futur Ministre des Affaires Étrangères polonais, Adam Daniel Rotfeld.

Un autre épisode terrible de l’histoire de l’Ukraine, et une autre date honteuse de l’histoire de l’URSS, s’est joué les 18 et 20 mai 1944 lorsque les autorités soviétiques ont organisé la déportation des Tatars de Crimée, les ayant accusés d’avoir “trahi collectivement la patrie soviétique”.

Près de 200 000 Tatars de Crimée furent déportés de force vers l’Asie Centrale. En juin de la même année, 37 000 Bulgares, Arméniens et Grecs furent déportés de Crimée pour les mêmes motifs.

Les Ukrainiens se sont battus contre le nazisme épaule contre épaule avec différentes Forces Alliées en différents points du monde. Près de 6 millions ont servi dans l’Armée Rouge Soviétique, 250 000 se sont battus sous les uniformes polonais, britannique, français, canadien, américain et de beaucoup d’autres nations alliées. De plus, environ un demi million d’Ukrainiens ont rallié les mouvements de libération.

L’anniversaire de la Victoire sur le 3ème Reich a toujours été un jour de fierté et de peine pour les Ukrainiens. Mais cette fois je ressens un sentiment vicieux et alarmant de “déjà vu”.

L’annexion de l’Autriche par l’Allemagne hitlérienne en mars 1938 et l’annexion de la Crimée ukrainienne par la Russie en mars 2014 présentent des similitudes frappantes. L’occupation nazie de la région des Sudètes, sous le prétexte de défendre les Allemands ethniques vivant en Tchécoslovaquie, et l’intervention russe en Ukraine contiennent des analogies aussi inquiétantes.

En dépit de ces catastrophes humanitaires continuelles, l’histoire nous renforce. Nous devons faire une pause pour penser à nos héros.

Nous devons penser à Nicholas Minue, un ukraino-américain qui, à lui tout seul, a détruit plusieurs positions ennemies alors qu’on lui tirait dessus, près de Medjez El Bab en Tunisie, jusqu’à ce qu’il soit blessé mortellement. Il a reçu la médaille de l’Honneur.

Nous devons penser à Ivan Kozhedub, un pilote de combat ukrainien et des Forces Alliées qui remporta 64 batailles aériennes pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Personnellement, je pense aussi à mes grands-pères qui ont défendu ma patrie avec courage jusqu’aux derniers jours de la guerre. L’un d’eux, Ivan Porochenko, s’est battu jusqu’à Prague où il fut blessé grièvement. Quand la paix revint, lui et des millions d’autres soldats ukrainiens ont repris humblement les autres responsabilités de la vie, celle d’être un grand professeur, ingénieur et père.

Parfois, le passé et le présent semblent s’entremêler.

L’année dernière, j’ai remis à Ivan Zaluzhnyi, un vétéran de la Seconde Guerre Mondiale âgé de 97 ans, la médaille militaire de son petit-fils de 23 ans. Ivan Hutnyk-Zaluzhnyi fut tué en protégeant l’Ukraine de l’agression russe dans l’est de notre pays.

Il est impossible d’imaginer ce qu’on ressent en enterrant son propre petit-fils, tué dans une guerre non déclarée et de la main des petits-enfants de ceux aux côtés desquels il a combattu 70 ans auparavant.

La Seconde Guerre Mondiale nous a enseigné de nombreuses leçons amères. Notre commémoration partagée ne devrait pas se limiter à notre victoire commune sur le nazisme.

Cette année, nous devrions réfléchir aux actions à mener pour protéger nos valeurs partagées et restaurer la paix – brisée par la Russie – en Europe, étendre les efforts de maintien de la paix et améliorer les capacités de défense de l’Ukraine.

La tendance à ignorer les leçons du passé doit s’arrêter avant qu’il ne soit trop tard.

Petro Porochenko est le président de l’Ukraine

Source : EU Observer, le 13/05/2015

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Juncker: pas de délai supplémentaire pour le libre-échange avec l’Ukraine

Mémorial de Maïdan : l’accord commercial a une valeur symbolique. (Photo: consilium.europa.eu)

Par Andrew Rettman,

Bruxelles, le 28 avril, 08:57

Le président de la Commission européenne a dit que l’accord de libre-échange UE-Ukraine devrait commencer l’année prochaine, malgré les demandes de nouveaux délais.

Il a déclaré à la presse à Kiev, lundi (27 avril) “il est important” que le pacte commercial soit entièrement en place le 1er janvier, même si “d’autres veulent retarder la mise en application”.

Tusk a déclaré qu’une mission militaire de l’UE n’était pour le moment pas réaliste. (Photo: consilium.europa.eu)

“Nous ne pensons pas que ceci serait raisonnable ou une bonne idée. Si nous continuons à remettre à plus tard encore et encore, nous n’arriverons jamais au bout”.

L’accord appelé DCFTA est conçu pour réorienter les exportations de l’Ukraine de la Russie vers l’UE et pour ouvrir un marché ukrainien, de plus de 40 millions de personnes, aux produits de l’UE.

Il a également une valeur symbolique après que la révolution “Euromaidan” ait renversé le régime précédent, pour partie en raison de sa décision d’abandonner ce pacte.

Les pays de l’UE ont reporté l’an dernier sa pleine application dans un effort pour apaiser la Russie, qui dit qu’elle verra les produits à bas prix de l’UE envahir ses marchés via l’Ukraine.

Elle continue à refuser le traité, pendant que l’Allemagne, plus tôt ce mois-ci, encourage Juncker à montrer “une souplesse maximale” dans la mise en place afin de ménager les “inquiétudes russes”, et que la Commission, le 20 avril, redémarre les discussions commerciales UE-Russie-Ukraine.

Le DCFTA, qui aligne la loi ukrainienne avec le marché unique de l’UE, est aussi perçu comme précurseur de l’élargissement à l’Ukraine.

Parlant aux côtés de Juncker, le dirigeant de l’Ukraine Petro Porochenko a déclaré : “Nous construisons un nouveau pays démocratique aux standards européens, qui deviendra membre de l’UE à court terme.”

Cependant ni Juncker ni le chef du Conseil de l’UE Donald Tusk, un polonais dont le pays favorise l’adhésion de l’Ukraine, n’a soutenu les aspirations de Porochenko.

Un état européen ?

La presse lui ayant demandé si l’Ukraine est un “état européen” – une désignation utilisé dans le traité de l’UE sur l’éligibilité de tout “état européen” à demander l’adhésion – Juncker a simplement déclaré qu’elle fait “partie de la famille européenne”.

L’UE a également rejeté l’appel de l’Ukraine à une mission militaire afin de contrôler le respect du cessez-le-feu, sur le modèle de la mission de l’UE en Géorgie.

Tusk a déclaré qu’il enverra une “équipe de vérification” pour envisager l’extension d’une mission civile de l’UE, qui a commencé ses travaux l’an dernier sur la réforme des forces de sécurité intérieures ukrainiennes.

“Ce qui est sûr, aujourd’hui, c’est que nous ne pouvons que parler d’une mission civile, pas militaire”, a-t-il précisé.

Juncker a ajouté que la commission est en train de payer une nouvelle aide macro-financière de 250 millions d’euros, et de lancer un troisième plan d’aide équivalent à 1,8 milliards d’euros.

Il a également promis 70 millions d’euros pour la centrale à l’arrêt de Tchernobyl.

Le sommet de l’UE, le premier à Kiev depuis Euromaidan, a eu lieu pendant une escalade des combats.

L’OSCE, une organisation internationale de contrôle, a rapporté lundi qu’il y avait de “nombreuses violations du cessez-le-feu”, mettant en cause essentiellement des armes légères et des mortiers, au sud-est de l’Ukraine, ainsi que des tirs de mortier et d’artillerie plus au nord. Elle a décrit la situation comme “instable”.

Instabilité

Elle a également déclaré que des chars, de l’artillerie lourde et des transports de troupes blindés se massaient du côté russe de la ligne de contact.

L’UE a, par le passé, évité de faire référence à des “forces russes” en Ukraine face aux déclarations russes que ses forces n’ont jamais été présentes.

Mais Juncker lundi a parlé d’une “agression russe dans cette partie de l’Europe”.

Tusk a déclaré : “Nous attendons de la Fédération de Russie qu’elle prenne ses responsabilités en remplissant ses obligations, ce qui inclut le retrait des forces armées et des équipements russes.”

“Il est utile de rappeler que nos sanctions et mesures de restrictions sont liées à l’entière mise en application des accords de Minsk.”

L’accord de Minsk est un plan de cessez-le-feu en 13 points signé par la France, l’Allemagne, la Russie et l’Ukraine en février.

Les sanctions économiques de l’UE contre la Russie expirent en juillet.

Les dirigeants de l’UE sont tombés d’accord, en mars, sur leur extension de six mois, mais doivent légalement l’adopter au sommet de l’UE en juin.

L’unité ?

Tusk a noté, au milieu des critiques croissantes des états de l’UE bien disposés envers la Russie comme Chypre, la Grèce et la Hongrie, que “ce n’est pas facile” de maintenir l’unité de l’UE.

Il a ajouté : “J’espère qu’en juin nous demeurons unis dans notre réaction face aux possibles mauvais agissements du voisin de l’Ukraine.”

Le même jour, lors d’une réunion à Varsovie avec le premier ministre polonais Ewa Kopacz, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré que l’UE avait pris “une décision politique claire” en mars de lier les sanctions au respect de l’accord de Minsk.

Mais elle a également misé sur le sommet de juin, en ajoutant “nous nous consacrerons en juin à cette question et, je pense, déciderons sur l’extension des sanctions”.

Source : EU Observer, le 28/04/2015

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source: http://www.les-crises.fr/nous-rejetons-les-parades-militaires-a-la-sovietique-par-petro-porochenko/