les-crises.fr

Ce site n'est pas le site officiel.
C'est un blog automatisé qui réplique les articles automatiquement

Pascal Boniface et la destruction intellectuelle massive, par Richard Werly

Saturday 27 January 2018 at 05:00

Source : Le Temps, Richard Werly, 17-01-2018

OPINION. Régulièrement mis en cause depuis la sortie de son livre «Est-il permis de critiquer Israël?», le chercheur français Pascal Boniface publie ces jours-ci «Antisémite». L’occasion de s’interroger sur ce que les médias français peuvent encore dire. Ou ne pas dire

Pascal Boniface est un intellectuel blessé. Spécialiste reconnu de géopolitique, fin connaisseur des arcanes du sport et de la diplomatie mais aussi biographe du chanteur Léo Ferré, le fondateur-directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) a choisi de répondre point par point à ceux qui l’accusent de faire le lit de l’antisémitisme. Dans son livre intitulé Antisémite (Ed. Max Milo), l’intéressé dresse donc son propre plaidoyer. «Je suis accusé de ce que je considère comme détestable au plus haut point», prévient-il dès les premières lignes. Avant d’ouvrir le débat: «Comment en est-on arrivé là? Comment un universitaire français peut-il être accusé, en dehors de toute réalité, d’un des plus graves crimes intellectuels ?»

Je n’ai pas pu m’empêcher, en lisant cet essai très fourni conçu largement comme une réponse aux journalistes et aux médias en général, d’y voir un appel au secours. A l’évidence, Pascal Boniface a perdu pied dans le paysage médiatique et universitaire français d’aujourd’hui dont le sociologue Michel Wieviorka, auteur d’une magistrale préface, dénonce sans ambages une certaine perte de repères et d’équilibre. «Oui, le débat dérape constamment en France dès qu’il est question de l’islam, des musulmans et des juifs», explique l’éminent sociologue dont les grands-parents furent déportés à Auschwitz et y trouvèrent la mort. «Oui, poursuit-il, une violence verbale, particulièrement menaçante, peut s’exercer en France sur quiconque s’autorise à critiquer la politique de l’Etat hébreu. Oui, des acteurs engagés, intellectuels, militants, responsables institutionnels juifs, préfèrent la disqualification de l’adversaire politique au débat argumenté.»

Lire la suite

Source: https://www.les-crises.fr/pascal-boniface-et-la-destruction-intellectuelle-massive-par-richard-werly/