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Pendant ce temps là en Ukraine…

Thursday 22 January 2015 at 00:10

Reportage de Graham Phillips, journaliste britannique, du 13 janvier 2015. Attention, images dures.

Donetsk, banlieue Kouybychevskiy sous les bombardements incessants depuis plusieurs jours compte ses morts…

“Toutes les 5 minutes ils parlent de la tragédie survenue à Paris. Ici toutes les 5 minutes les civils sont tués. Personne n’en a rien à faire”….

Je signale aussi ce passage mémorable où, dans une interview à la chaîne ALLEMANDE ARD, le premier Ministre Ukrainien Iatseniouk a fait une déclaration stupéfiante, relatée par Danielle Bleitrach :

“Rappelons les faits. Récemment Arseni Petrovich a donné une interview à la chaîne de télévision allemande ARD, et ce qui n’est pas surprenant, il a été question de la politique étrangère de la Russie et des négociations avec l’Ukraine dans lesquelles la chancelière allemande Angela Merkel joue un rôle clé. Il n’était sans doute pas nécessaire dans la situation actuelle d’envenimer encore plus les choses, mais Iatseniouk droit dans ses bottes, a déclaré :

« l’agression russe contre l’Ukraine est une offense à l’ordre du monde. Nous nous souvenons tous de l’invasion soviétique en Ukraine, y compris en Allemagne. Il faut éviter que cela ne se reproduise. Personne n’est autorisé à réécrire les résultats de la Seconde Guerre mondiale, ce que tente de faire le président russe Poutine « .

Ainsi, le Premier ministre a fait une déclaration fracassante concernant plusieurs découvertes dans les domaines de l’histoire et de la science politique. Pour commencer, même les critiques les plus sévères de Moscou ne parlent pas d’« agression russe contre l’Ukraine ». Bien sûr, ils signifient quelque chose comme ça, mais ne se permettent pas de l’exprimer directement. Et de ce point de vue, bien sûr, Iatseniouk les a laissés assez perplexes, parce que dans une simple phrase il a presque détruit tous leurs efforts diplomatiques.

Il faut également noter l’expression « que l’invasion soviétique en Ukraine, y compris en Allemagne. » Tout d’abord, sur la base de cette logique, nous devrions admettre que dans les années de la Grande Guerre patriotique, l’Ukraine ne faisait pas partie de l’URSS, puisqu’elle a souffert de «l’invasion soviétique». En d’autres termes, elle était une sorte de pays «tiers», qui, comme l’Allemagne, aurait été sous les coups de l’agresseur. D’ailleurs, une telle assertion peut prendre au dépourvu les ultras nationalistes, qui assurent que, en fait, pendant la guerre, l’OUN et l’UPA ont combattu sur deux fronts – contre l’Union soviétique et l’Allemagne, l’une comme l’autre aussi désireuse de conquérir l’Ukraine. D’après les paroles de Iatseniouk il s’ensuit que le seul «prédateur» était l’URSS. Et après cela il parle de l’inadmissibilité de réécrire les résultats de la Seconde Guerre mondiale? Tout cela ne serait rien si – malgré la situation politique étrangère actuelle – le discours n’avait pas été prononcé dans une interview, je tiens à le souligner une fois de plus, à une chaîne allemande. En Allemagne contemporaine on est encore très sensible à tous les sujets qui de près ou de loin touchent l’époque du Troisième Reich, ses symboles sont interdits par la loi, et pour la promotion d’opinions inappropriées on peut écoper d’une peine de prison. Il n’est donc pas surprenant que plusieurs jours après l’entrevue, le gouvernement allemand ait gardé un silence assourdissant, essayant apparemment de comprendre ce qui était arrivé. En revanche la Russie n’est pas restée sans rien dire. Ici – et tout de suite au niveau du ministre des Affaires étrangères – a été immédiatement envoyée une note aux collègues allemands pour clarifier la position officielle de Berlin à propos de l’invasion de l’Allemagne par l’URSS. ”

Source

La vidéo est ici à 1’05

Médias allemands : Freitag, Spiegel (article ironique)

P.S.  “étrange”, je n’ai pas retrouvé cette info dans les grands médias (même RFI :) ), sur un sujet qui semble quand même d’un peu d’importance, vu qu’il y a émotion diplomatique russo-allemande …

Conclusion extraite de DeDéfensa

“Le premier épisode se situe dans une déclaration faite par le PM ukrainien à la chaîne ARD, retranscrite (en allemand) le 8 janvier 2015, et fort discrètement, par le Spiegel. La chose est à peine reprise, tout juste mentionnée, parfois évoquée, – tout cela, on le comprend, dans l’atmosphère brûlante qui ébranle sismiquement la planète au nom de Charlie Hebdo qui représente alors le grand événement courant de l’histoire du monde. Pourtant, le PM devenu professeur d’histoire, Iatseniouk, présente une thèse révolutionnaire qui vaudrait le prix d’excellence annuel du révisionnisme, qui se résume comme ceci : “L’Union soviétique a déjà attaqué et envahi une fois l’Allemagne et l’Ukraine durant la Deuxième Guerre mondiale, faisons en sorte que cela ne se reproduise pas”. Par rapport aux normes de l’esquisse des très grands événements de la guerre, l’affirmation sonne haute et originale. L’opération Barbarossa du 21 juin 1941 est la seule trace d’attaque entre l’Allemagne et l’URSS qu’on trouve, et plutôt dans le sens opposé que nous en dit le professeur Iatseniouk, et la riposte soviétique qui s’ensuit qui permit de donner aux alliés la victoire sur l’Allemagne dans la Deuxième Guerre mondiale peut difficilement être tenue pour une “agression” du type dont parle Iatseniouk ; quant à l’Ukraine, elle était au début du conflit en bonne partie, pour le meilleur ou pour le pire, partie de l’URSS et se trouve donc difficilement en position d’être attaquée par qui en possède déjà cette partie-là…

Soit, Bryan MacDonald, journaliste irlandais basé à Moscou et collaborateur de RT, fait un article sur cette affaire le 10 janvier 2015 sur le même Russia Today. Nous en donnons un extrait, le reste explicitant plus en détail la situation de la Deuxième Guerre mondiale dans cette partie du monde, cherchant vainement la trace de l’événement foudroyant dont parle Iatseniouk.

«First, though, here’s what Yatsenyuk actually said. “All of us still clearly remember the Soviet invasion of Ukraine and Germany,” he told German-state broadcaster ARD. “We need to avoid [a repeat of] it.“ “Nobody has the right to rewrite the results of the Second World War,’ he also added. “Russia’s President Putin is trying to do exactly this.”

»When I saw the comments on my Twitter timeline, I was initially convinced it was a joke. So much disinformation is circulated on the platform that I automatically dismissed it as a misquote. Surely a senior politician wouldn’t say something like that? Only 24 hours later, when I saw Yatsenyuk’s words still swooshing through the Twitter-sphere, did I realize that he actually did utter those words. Arseniy Yatsenyuk, apparently handpicked for the PM post by US diplomat Victoria Nuland, believes the USSR invaded Germany in WW2. This runs contrary to the almost universally accepted narrative that Germany actually attacked the Soviets first in Operation Barbarossa. After repelling the attack, USSR forces eventually made it to Berlin where they met the other liberating powers, the USA and Britain…»

Mais la discrétion qu’on a signalée plus haut de la part du bloc BAO et des Allemands (Merkel) en particulier a, selon Mac Donald, une autre signification, plus politique, qu’il expose en fin de son article. D’autre part, les Russes, qui ne laissent rien passer si aisément, ont tout de même noté la leçon d’histoire de Iatseniouk et ont demandé à Berlin, et à Merkel, ce qu’on en pensait en Allemagne.

«This also explains the silence of German media on Yatsenyuk’s words. If the German public were made fully aware of what the visitor from Kiev had said, they would be outraged. So much so that Merkel could be forced to withdraw all support for Ukraine. If Yatensyuk’s comments were widely circulated, they would embolden revisionists in Germany and beyond – something there is, sadly, no shortage of.

»Just as it seemed the story would fade away, the Russian Foreign Ministry made a late intervention, asking Berlin to outline its official position on Yatsenyuk’s verbiage. The reply, assuming it ever arrives, will be telling.»

Eh bien, finalement, les Allemands n’ont pas vraiment répondu. Merkel s’est tenue absolument muette. L’un ou l’autre porte-parole a observé que tout le monde sait évidemment comment s’est passée la Deuxième Guerre mondiale, – sans préciser exactement “comment” et d’ailleurs c’est inutile puisque tout le monde le sait, – et donc qu’il est inutile de le répéter. Ainsi était démenti sans l’être une seconde en vérité ce qu’avait dit Iatseniouk, à moins qu’en fait il n’ait pas été vraiment démenti et que “tout le monde” sait bien que la Deuxième Guerre mondiale s’est bien passée comme chacun sait, et qu’après tout pourquoi Iatseniouk ne dirait-il pas ce que tout le monde sait très bien…

En bref, cette façon de botter en touche selon une dialectique implicite extrêmement complexe a surpris. Le silence de Merkel, ainsi poursuivi, confirmé et continué, a encore plus surpris, après l’intervention russe auprès d’elle.”

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“L’info” du jour :

MAE de Pologne : Auschwitz a été libéré par les Ukrainiens

Par La Voix de la Russie | Le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau à Oswiecim a été libéré par les Ukrainiens, a déclaré mercredi sur Radio Pologne le ministre polonais des Affaires étrangères Grzegorz Schetyna interrogé sur l’invitation du président de Russie Vladimir Poutine aux cérémonies consacrées au 70e anniversaire de la libération du camp par l’Armée rouge.

« Peut-être il vaut mieux dire que c’étaient le premier front ukrainien et les Ukrainiens qui l’ont libéré ? Parce qu’en ces jours de janvier ce sont les Ukrainiens qui ont ouvert la porte et ont libéré le camp », a dit le ministre polonais.

Selon lui, les dirigeants de Russie ont pris eux-mêmes la décision de ne pas participer aux commémorations. M. Schetyna a souligné que cette année aucun président n’a reçu une invitation personnelle car les cérémonies avaient été organisées par le Musée d’Auschwitz et le Conseil international d’Auschwitz.

MOSCOU, 21 janvier – RIA Novosti/La Voix de la Russie Le ministère russe des Affaires étrangères a invité mercredi la Pologne à cesser de se moquer de l’histoire et d’outrager la mémoire de ceux qui ont libéré l’Europe lors de la Seconde Guerre mondiale.

“Il faut cesser de se moquer de l’histoire et de pousser l’hystérie antirusse jusqu’à insulter la mémoire de ceux qui ont sacrifié leurs vies pour libérer l’Europe”, lit-on dans un communiqué de la diplomatie russe.

Le ministre polonais des Affaires étrangères Grzegorz Schetyna a déclaré mercredi sur Polskie Radio que le camp de concentration nazi Auschwitz-Birkenau fut libéré par des Ukrainiens lors d’une opération effectuée par le Premier front ukrainien. D’après le ministre, “en ce jour lointain de janvier, des soldats ukrainiens ont ouvert les portes du camp et libéré les prisonniers”.

Selon Moscou, “il est difficile de soupçonner d’ignorance un fonctionnaire du niveau de Grzegorz Schetyna”, car “tout le monde sait que le camp Auschwitz-Birkenau a été libéré par l’Armée Rouge”. Le communiqué souligne notamment que “tous les peuples ayant combattu au sein de cette armée ont fait preuve d’héroïsme”.

“Il est aussi à noter qu’avant novembre 1943, le Premier front ukrainien s’appelait Front de Voronej et encore plus tôt, Front de Briansk”, a conclu le ministère russe des Affaires étrangères.

Sources : ici et ici

Moi, je pense que fin 2015, il nous diront que finalement qu’Auschwitz était russe, et que les Ukrainiens ont gagné la guerre…

Source: http://www.les-crises.fr/pendant-ce-temps-la-en-ukraine/