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Pour Hillary Clinton non plus, le fric n’a pas d’odeur…

Saturday 14 March 2015 at 00:15

La justice ou l’Histoire diront si la campagne présidentielle de Sarkozy a été sponsorisée par Kadhafi. Pour l’épouse de Bill, les financements étrangers sont déjà officiels…

Bien étrange, l’article du Washington Post du 25 février (« Des gouvernements étrangers ont donné des millions à la fondation pendant que Clinton était aux Affaires Étrangères ») qui pourrait laisser entendre que le célébrissime média de la Cote Est ne soutiendra pas Hillary Clinton à l’élection présidentielle US de 2016.

En cause, la fondation familiale – rebaptisée Fondation Bill, Hillary & Chelsea Clinton lorsque Madame a quitté le Département d’État – et les dizaines de millions de dollars qu’elle a reçu de gouvernements étrangers durant les 4 années pendant lesquelles Hillary Clinton a conduit la politique étrangère US.

Un nouvel éclairage qui conduit à s’interroger, comme le fait le Post, sur son réel degré d’indépendance dans la mise en œuvre de sa politique de l’époque, et sur celle qu’elle pourrait entreprendre comme présidente du pays dans l’avenir.
Consciente des graves conflits d’intérêt auxquels elle s’exposait au cas ou des gouvernements étrangers tenteraient d’obtenir des faveurs du Département d’État en faisant des donations à la Fondation Clinton, l’administration de la fondation a apporté en 2008, une importante modification statutaire relative à son fonctionnement.

Un deal négocié avec l’Administration Obama représentée par Valerie Jarrett qui co-présidait l’équipe de transition du nouveau président-élu : seuls les gouvernements ayant fait des dons à la Fondation préalablement à la nomination d’Hillary comme ministre des affaires étrangères, pourraient continuer à le faire à condition que les dons soient d’un niveau équivalent. Pour les nouveaux donateurs désireux de participer aux œuvres caritatives de la fondation, un accord du Bureau de l’Éthique du State Department était nécessaire.

LA SOUDAINE PASSION DU GOUVERNEMENT ALGÉRIEN

Sauf qu’en 2010, le gouvernement algérien s’est pris de passion pour l’aide apporté par la Fondation Clinton à Haïti à la suite du méga-tremblement de terre, et lui a versé sans même informer son trésorier, une modeste contribution de 500 000 dollars.
Les mauvais esprits pourront toujours se demander pourquoi l’Algérie n’a pas directement versé son obole au gouvernement haïtien… La crainte de possibles détournements de fonds ? Mystère…

Toujours est-il que ce don est intervenu alors que l’Algérie déployait un intense effort de lobbying envers les USA pour tempérer les propos sévères que l’Oncle Sam tenait sur la manière dont Alger gérait la question des droits de l’homme, et plus généralement pour adoucir les relations entre les deux pays.

Selon les dispositions de la loi sur les agents officiels étrangers, ce sont 422 097 dollars que le gouvernement algérien a théoriquement consacré au lobbying envers Washington cette année là et vraisemblablement bien d’avantage en réalité. Un accroissement sensible par rapport à celui observé les années précédentes, ayant conduit les agents d’Alger a rencontré les fonctionnaires du Département d’État à 12 reprises contre à peine une ou deux visites les autres années.

Il est vrai que le rapport de 2010 du State Department sur les droits de l’homme en Algérie avait fait son petit effet : (« ...les principaux problèmes relatifs aux droits de l’homme portent sur les atteintes aux droits de rassemblement, de manifestation et aux droits politiques et syndicaux… »). Pour faire bonne mesure, le rapport évoquait également les cas d’assassinats politiques, la corruption généralisée et l’opacité ambiante. Sans parler de son petit supplément de 2011 sur les atteintes aux droits des femmes au travail.

LE CHOIX D’HILLARY

Manifestement gênée aux entournures, Hillary traite dans ses mémoires de 2014 (« Choix Difficiles ») de l’Algérie dans des termes qui traduisent clairement son embarras : « L’Algérie est un de ces pays compliqués qui obligent les États Unis à arbitrer entre nos intérêts et nos valeurs », précisant au passage que le pays est un allié  des USA dans la lutte contre le terrorisme mais « qu’il fait pâle figure en matière de droits de l’homme et que son économie est relativement fermée... ».

Les journalistes politiques qui ont couvert la visite d’Hillary à Alger fin octobre 2012, avaient semble-t-il fait état de l’attitude « guindée » de la Secrétaire d’État venue rendre visite à un Bouteflika physiquement déjà très affaibli, en vue d’assurer « ...la consolidation du partenariat économique et sécuritaire entre les deux pays ainsi que sur les questions de l’actualité régionale et internationale ». En pratique, tout le monde savait que sa visite avait pour but d’obtenir le soutien de Boutef’ à une possible intervention militaire au Nord-Mali afin de faire la peau aux islamistes d’Aqmi.

Quant au Qatar, s’étant lui aussi montré très généreux envers la Fondation Clinton pendant qu’Hillary dirigeait le Département d’État, il a également lâché 5,3 millions de dollars en lobbying officiel à Washington d’après les comptes très pointus tenus par la Fondation Sunlight. Le but de la bonne parole Qatari était officiellement de s’assurer de la détermination américaine pour mettre un terme à la violence dans la région du Darfour. Indépendamment de sa quête de respectabilité sur le plan sportif, chacun sait que l’Émirat a fait l’objet de sérieuses critiques de la part d’alliés des USA dans la région, notamment pour son soutien du Hamas et d’autres organisations aux pratiques discutables.

On se souvient également des propos un peu vifs du Sénateur Républicain Richard Lugar, membre de la Commission des Affaires Étrangères du Sénat au sujet du mélange des genres à la sauce Clinton : « Une complication singulière qui devra être gérée avec prudence et transparence ; la Fondation Clinton représente une énorme tentation pour toute entité ou tout gouvernement étranger qui pense être en mesure d’obtenir des faveurs grâce à une donation, outre les possibles problèmes de perception des actions entreprises par la Secrétaire d’État envers ses donateurs ou leurs pays... ».

C’est étrangement à la suite des propos de Lugar que la Fondation a décidé de ne plus fournir le montant annuel des donations reçues par la Fondation mais uniquement le montant cumulé des contributions des donateurs.

UN TRÉSOR DE GUERRE DE DEUX MILLIARDS

Mais c’est John Kerry, qui était alors le président de la Commission sénatoriale des Affaires Étrangères et qui succédera à Hillary Clinton aux Affaires Étrangères qui s’était montré le plus sévère : « Si vous voyagez dans certains pays dont vous rencontrez les dirigeants et que, une, deux ou trois semaines plus tard le président de votre fondation s’y rend et sollicite un don et que vos interlocuteurs s’y engagent sans donner plus de précisions, est ce que cela ne ressemble pas bigrement à un conflit d’intérêt ? »

L’Allemagne et les Émirats Arabes Unis ont commencé à alimenter la Fondation Clinton après qu’Hillary a quitté son poste aux Affaires Étrangères. Quant à l’Arabie Saoudite, elle en était déjà à 25 millions de dollar quand Hillary est devenue ministre des Affaires Étrangères et s’est apparemment abstenue de banquer pendant que l’épouse de Bill était aux affaires, pour remettre les bouchées doubles depuis…

Bref, malgré son imposant trésor de guerre -  près de 2 milliards de dollars collectés depuis la création de la fondation par Bill Clinton en 2001 – Hillary n’est pas encore au bout de ses peines pour succéder à Obama en 2016. Sa rencontre secrète avec Elizabeth Warren en décembre 2014 – un meeting qui vient d’être révélée par la presse de Washington – pour sonder les intentions de sa plus dangereuse adversaire potentielle côté Démocrate qui ne dispose pourtant sur le papier d’aucune organisation politique dévouée à sa cause, en est la meilleure illustration…

Source : Woodward Et Newton, pour Bakchich.info, le 1er mars 2015.

Source: http://www.les-crises.fr/pour-hillary-clinton-non-plus-le-fric-na-pas-dodeur/